Interview avec Nicole Holofcener, réalisatrice de
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Interview avec Nicole Holofcener, réalisatrice de
///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Hot Tub Time Machine The Sorcerer s Apprentice Cosa Voglio di piu Copacabana Salt L Age de Raison Le dernier maître de l'air Karaté Kid The Fourth Kind Run Baby Run La Corne d'Abondance Inception Hybrid Shrek 4, il était une fin Les Petits Ruisseaux L'Italien 20TEN The Runaway Blood Like Lemonade The Boxer Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass The Way of the Animals Powers Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons New Amerykah Part Two: Return of the Ankh Three Hundred/ Hangover on the Top Turtle Tales From Overseas Down The Way Alice in Wonderland/ Almost Alice The Year Of The How-To Book ...And Then We Saw Land You I Wind Land And Sea Transference The Knife, in collaboration with Mt. Sims and Planningtorock Shake a Bone DVD Paris nous appartient Corleone Colic La Horde Hellraiser Complete Collection, Limited Edition (8 discs) Brick Lane The Red Riding Trilogy The Most Distant Course Garden of Love Roman Polanski: Wanted and Desired Agora Valhalla Rising Yona Yona Penguin Villa Amalia L'enfer Case 39 Blu-Rays Tell Tale Ninja Assassin Chicago Carlito's way Apollo 13 Black Lightning (Chernaya Molniya) The Wolfman Daybreakers Edge of Darkness About Last Night Bad Boys True Blood saison 1 Serpico Movie Power Box: The Bank Job ,Hero Wanted, 16 Blocks/ Rambo VI, Lord of War, Running Scared... Highlander II: The Quickening Les Chèvres du Pentagone Dossiers Piranha 3D: le retour d' Alexandre le Grand! Déboulant dans l'arène cinématographique quasi - au changement de millénaire, son premier long-métrage ('Furia') datant de 1999, Alexandre Aja se fait une carrière "pépère"... Visite chez Pixar A l'heure où 'Toy Story 3' sort dans nos salles, Cinenews jette un oeil curieux derrière l'écran de cette magie digitale. Direction San Francisco! Interview avec Nicole Holofcener, réalisatrice de 'Please Give' Tout comme dans son film précédent, la réalisatrice Nicole Holofcener lance un regard tragi-comique sur ses collègues new yorkais dans ce 'Please Give'. Ou en tout cas sur la moitié d'entre eux. Interview d'Antoine Fuqua, réalisateur de 'Brooklyn's Finest' Dans 'Brooklyn's Finest', le réalisateur de 'Training Day' met à nouveau la police américaine au centre de son travail. Et on ne peut pas dire que la situation se soit améliorée. ///////////// Cinéma ///////////// Hot Tub Time Machine Sur le papier, cette comédie est prometteuse et propose un savant mélange entre la perle 'Groundhog's Day' avec Bill Murray et l'inoubliable cauchemar à Las Vegas 'The Hangover'. Sur grand écran, le résultat est décevant. Il faut quand même admettre: John Cusack et son acolythe comique (on parle bien sûr de Craig Robinson, l'acteur de 'Zack and Miri Make a Porno) arrivent à vous faire rire plus d'une fois. Malheureusement, le récit de ce voyage magique à travers le temps qui emmène les personnages avec un jacuzzi dans les années '80 manque de souffle et s'enlise dans une avalanche de blagues débiles (et pas tout le temps drôles). On sent que l'équipe et les acteurs s'amusent plus à travers le côté 'wrong' des années '80, à savoir les coiffures, la mauvaise musique, la liberté sexuelle que dans l'histoire du film. On s'attendait à mieux de la part de Cusack... Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 11 Août 2010 Réalisé par: Steve Pink Avec: John Cusack, Chevy Chase, Lizzy Caplan, Crispin Glover, Lyndsy Fonseca Steven Tuffin The Sorcerer s Apprentice Le méga producteur Jerry Bruckheimer et l'acteur énigmatique Nicolas Cage s'entendent à merveille. Dans les années '90 le producteur de Top Gun et du Flic de Beverly Hills rencontre le grand gagnant des Oscars avec Leaving Las Vegas et enchaîne avec lui les succès 'The Rock', 'Con Air' et 'Gone in 60 Seconds'. Ensuite, ils ont conquis un public un brin plus jeune avec 'National Treasure', sorte de Da Vinci Code allégé et le film d'animation 'G-Force'. Aujourd'hui, ils touchent au Fantastique avec l'aide de Disney dans un film dont l'histoire fait un peu penser à Fantasia. Ici, l'apprenti sorcier sera interprété par Jay Baruchel, que l'on a déjà pu apercevoir dans 'Knocked Up, 'Tropic Thunder' ou encore 'She's Out of My League'. Il apprend d'un sorcier antique Nicolas Cage - qui a un accent anglais des plus bizarres, mais une coiffure encore plus étrange - qu'il est la seule personne qui peut combattre la méchante sorcière Morgana le Fey. S'en suit une accumulation de scènes d'action sans queue ni tête qui font preuve ci et là d'effets spéciaux impressionnants. Dommage que l'histoire pleine de cliché manque de magie... Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 11 Août 2010 Réalisé par: Jon Turteltaub Avec: Nicolas Cage, Monica Bellucci, Jay Baruchel, Alfred Molina, Teresa Palmer, Toby Kebbell, Payton List, Omar Benson Miller, Jake Cherry Steven Tuffin Cosa Voglio di piu La monogamie, c'est rien, et surtout pas quand ton regard rencontre un jour celui d'une personne attirante. Là, avant même que vous vous en rendiez compte, vous tombez dans le piège de la passion, de la faute, du regret et du remord. Et dans cette bulle de savon formée par votre relation extra conjugale, vous êtes au paradis. Chaque jour, votre 'vraie' vie vous frappe en plein visage, comme un seau d'eau glacé. L'histoire que relate 'Cosa Voglio di piu' n'est pas nouvelle. Le réalisateur et scénariste Silvio Soldini en est bien conscient. Comment contourner le problème et éviter la prévisibilité ? En filmant la relation entre les personnages principaux, Anna et Domenico, comme s'il s'agissait d'un documentaire. Il suit ses personnages dans leur routine quotidienne et illustre l'influence que cause cet amour inattendu sur leur vie de tous les jours. Soldini suit cette voie jusqu'à la fin du film et dirige avec brio ces deux acteurs talentueux. On pourrait juste regretter les émotions qui sortent des corps des deux personnages et qui, malheureusement, ne transparaissent parfois pas assez à l'écran. Or, c'est un des éléments les plus importants pour raconter convenablement ce genre d'histoires... Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 11 Août 2010 Durée: 126 min Réalisé par: Silvio Soldini Avec: Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher, Guiseppe Battiston Ruben Nollet Copacabana Pourquoi faudrait-il déprimer quand tu habites dans une ville grise comme Tourcoing et que tu n'as pas beaucoup d'argent? Voici la philosophie de vie de Babou, le personnage principal de cette comédie tragique 'Copacabana'. Elle rêve d'un jour acheter un ticket d'avion pour visiter le Brésil (d'où le titre du film) et en attendant d'y arriver, elle fait avec les moyens du bord et arrive même à être heureuse. Mais son mode de vie n'est pas apprécié de tous et certainement pas par sa fille. 'Copacabana' est aussi simple que le pitch laisse supposer. Mais le film à peine commencé, on se prend en sympathie avec Babou, on va même jusqu'à se mettre à la place de ce genre de personnage que l'on ne rencontre pas assez dans nos vies. D'un côté, on comprend bien pourquoi sa fille, Esmeralda, en a marre de sa maman qui oscille souvent entre hystérie et joie de vivre. Mais finalement, on ne peut pas s'empêcher de tomber sous le charme. Grâce à Isabelle Hupert, que l'on avait jamais vue de cette manière à l'écran, démontre combien de différentes personnalités elle a en elle. Par contre, on se demande si Ostende sera content avec l'image donnée dans le film. Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 11 Août 2010 Durée: 107 min Réalisé par: Marc Fitoussi Avec: Isabelle Huppert, Lolita Chammah, Aure Atika, Jurgen Delnaet, Veerle Dobbelaere Ruben Nollet Ruben Nollet Salt Cette nouvelle fresque avec Angelina Jolie a tout d'un film issu des années '80. Il faut revenir à des vieilleries et films de propagande tels que 'Red Dawn' et 'No Way' pour retrouver le côté anti russe dont faisait preuve Hollywood il y a près de 30 ans. L'agent du gouvernement (Angelina Jolie) est démasquée comme espionne pour le bastion communiste. De là commence une course poursuite truffée de scène d'action. Dans cette fuite effreinée, elle part à la recherche du pseudo mystérieux espion tueur. Pseudo? Oui, l'homme derrière 'Equilibrium' et 'Ultraviolet', Kurt Wimmer a façonné Jolie de manière ambivalente et laisse planer le doute sur sa réelle identité. Doit-on vous préciser que la star anorexique aux grands yeux n'est pas une seconde crédible en tant que machine à tuer performante et ultra violente? En fait, durant le film, on ne fait que se demander comment elle ne fait pas pour ne pas casser en deux après des sauts et des chuttes autant périlleuses. Sans compter la frustration que l'on a lorsqu'on contemple le manque de mise en scène dans les scènes d'action. Un film qui n'a donc pas le niveau d'un Bourne Identity... Film: 2/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 04 Août 2010 Durée: 101 min Réalisé par: Phillip Noyce Avec: Angelina Jolie, Liev Schreiber, Chiwetel Ejiofor Steven Tuffin L Age de Raison Une des (nombreuses) émouvantes trouvailles dans le 'Fabuleux destin d'Amélie Poulain' était par exemple la boîte que découvre Amélie dans le mur de sa maison, pleine de souvenirs d'enfance appartenant à un ancien habitant des lieux. Le regard sur le visage de l'homme lorsqu'il retrouve cette boîte à trésor oubliée vous donnait la chair de poule. La comédie romantique 'L'âge de raison' tente de se construire autour de ce même genre d'idées mélancoliques mais s'y prend tellement mal qu'on a envie de taper du pied durant tout le film. Le responsable est le réalisateur et scénariste du film, Yann Samuel, qui tente de se dépêtrer dans un remake américain. C'est lui qui a commis également le faute de choisir Sophie Marceau pour le rôle principale. D'accord elle est jolie, mais elle arrive à démontrer en une heure et demi qu'elle n'a aucun naturel derrière la caméra. Un film qui n'a aucun intérêt. (RN) Film: 2/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 04 Août 2010 Durée: 90 min Réalisé par: Yann Samuell Avec: Sophie Marceau, Jonathan Zaccaï Ruben Nollet Le dernier maître de l'air Les critiques avaient déjà aiguisé leurs lames depuis longtemps mais nous restions persuadés que M. Night Shyamalan avec 'The Happening' allait mettre sur pied un petit bijou. Depuis "Le sixième sens", il avait souvent montré ce dont il est capable et ses moins bons essais ('Lady in the Water') avaient aussi leurs bons côtés. Mais tout ce que démontre Shyamalan dans 'The Last Airbender', est qu'il est capable aussi du pire. En soi, qu'un réalisateur veuille s'essayer à un autre genre ou un autre style n'est pas un problème. Au contraire, celui qui frappe toujours avec le même marteau, finit par en casser le manche. Mais cette aventure fantastique est si maladroitement improbable, si déséquilibrée, lourde et ennuyeuse que vous auriez bien envie de conseiller à Shyamalan un bon psychologue. Pourtant les 150 millions de dollars mis à sa disposition par Paramount Pictures lui permettaient l'atout d'effets spéciaux convaincants. Quelle importance à partir du moment où ils servent à soutenir une histoire si peu enthousiasmante ? 'The Last Airbender' ressemble plus à un long trailer qu'à un film, un montage sans âme de demi-scènes entrecoupées et de dialogues hallucinants ... de stupidité. Shyamalan est sur le point d'écrire et produire son prochain projet, le thriller surnaturel 'Devil'. Voilà l'occasion de se remettre en question. Film: 3/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 28 Juillet 2010 Durée: 103 min Réalisé par: M Night Shyamalan Avec: Dev Patel, Jackson Rathbone, Nicola Peltz, Cliff Curtis, Noah Ringer Ruben Nollet Karaté Kid Dire que ce remake du hit des années '80 est un bijou, serait trop exagéré. L'interprétation de Jade, le fils de Will Smith, est en dessous de tout (le tronc est en général plus rigide que son arborescence). Jackie Chan en maître d'arts martiaux est un vrai cliché (avec tout ce que cela implique en termes de scènes de douleur et de traumatisme). La ligne narratrice dure beaucoup, beaucoup trop longtemps (45 minutes d'extra aurait facilement pu être coupé au montage). Pourtant cette histoire universelle recèle une force émotionnelle dont les mastodontes digitaux que les salles distribuent en masse cet été devraient s'inspirer. Le réalisateur Harald Zwart - dont les bides comme 'One Night at McCool's' 'Agent Cody Banks' et 'The Pink Panther 2' n'ont pas fait la notoriété - étonne par une Chine sombre vers laquelle le jeune protagoniste américain se rend avec sa mère. Malgré le développement harmonieux de son personnage, il fait de son mieux pour que Chan ne paraisse pas pour un plaisantin. Et l'histoire à la 'Rocky' sur la lutte d'un seul contre un gang de violents agresseurs devient cynique. Bref, un film d'arts, d'essais et d'erreurs. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 21 Juillet 2010 Durée: 139 min Réalisé par: Harald Zwart Avec: Jaden Smith, Jackie Chan, Taraji P. Henson Steven Tuffin The Fourth Kind Le genre "faux documentaire" a fait des émules depuis le succès phénoménal de 'The Blair Witch Project' mais la qualité est rare. La plupart de ces projets ont fini cachés dans les vidéothèques. Même des exceptions comme 'Cloverfield', 'Rec' et 'Paranormal Activity' qui ont rempli les salles et sont de gros budgets, peuvent difficilement être appelées des perles du septième art. Cela s'applique pour ce film avec Milla Jovovich qui sort quelque fois du lot mais finalement ne convainc jamais vraiment. Pourtant 'The Fourth Kind' n'est pas seulement un exercice de répétition creux. L'actrice du "cinquième élément" raconte au début du film qu'elle va incarner une psychologue 'réelle' dans un hameau du nord des Etats-Unis qui se rend compte à un moment que tous ses patients souffraient de la même anxiété. Tout semble indiquer qu'ils ont été victimes d'une expérience menée par des extraterrestres. Pour solidifier l'authenticité de ce récit, des scènes sont entrecoupées d'images dites d'archives. L'approche est assez originale, mais le résultat n'est pas convainquant. Et que les acteurs anonymes des images vidéos se mettent à sur jouer, n'aide évidemment pas non plus. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 28 Juillet 2010 Durée: 98 min Réalisé par: Olatunde Osunsanmi Avec: Milla Jovovich, Will Patton, Hakeem Kae-Kazim, Corey Johnson Steven Tuffin Run Baby Run Tom Cruise et Cameron Diaz se retrouvent dans des situations périlleuses dans 'Knight and Day'. Menacés par des policiers lourdement armés, attaqués par un bombardier, et j'en passe. Et pourtant ils se tirent toujours des mauvaises situations car Cruise sauve chaque fois sa partenaire et l'amène en lieu sûr. Comment en sont-ils arrivés là ou comment Cruise parvient-il à l'aider, c'est ce que nous devons deviner. Et finalement, 'Knight and Day' n'essaye pas de l'expliquer. Le réalisateur James Mangold fait de sa charmante, romantique comédie d'action à l'ancienne une comédie de logique et de probabilité. Il sacrifie ainsi tout espoir de suspens. Au départ, vous accompagnez encore les héros, n'ayant aucune idée de ce qui se passe. Mais dès que les pièces du puzzle s'assemblent (et ça arrive vite), le spectacle et l'effet comique sont out. Le pire est que Mangold passe son temps à échanger le charme contre les chamailleries. Cruise et Diaz sourient déjà en courant, tirant, sautant, tout cela dans l'espoir de tromper le public. Les efforts sont touchants, le résultat est décevant. Film: 4/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 28 Juillet 2010 Durée: 110 min Réalisé par: James Mangold Avec: Cameron Diaz, Tom Cruise Ruben Nollet La Corne d'Abondance Bien sûr, les farces ont le droit d'exister comme d'autres genres cinématographies et théâtraux. Même plus, sans ces comédies déjantées, le monde rirait beaucoup moins. Les bonnes farces remplissent une fonction comparable aux oeuvres des bouffons du moyen-âge. Ils nous exposent face à un miroir qui souligne tous nos petits travers, et nous évite par là de tomber en dépression ou en colère. Qualifier 'El cuerno de la abundancia' d'une bonne farce, serait vraiment lui faire trop d'éloges. Le film a bien l'intention d'offrir une critique sociale piquante mais comme tout le monde le sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Et cette version de l'enfer grouille de personnages criants, de caricatures fades, de blagues plates. Le film commence sur un ton espiègle, avec un narrateur qui explique tout ce qui se passe à l'attention du spectateur (et en regardant parfois la caméra). L'histoire sur la cupidité, l'envie, l'abus de pouvoir, les manoeuvres et les traficotages peut très bien se retrouver dans votre propre village ou ville. L'humour populaire cubain avec lequel Juan Carlos Tabìo compose son film sera vraiment plus indigeste que vous ne l'espérez. 'El cuerno de la abundancia' est une danse mambo malfaisante qui n'entrainera pas son public. (RN) Film: 3/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 28 Juillet 2010 Durée: 90 min Réalisé par: Juan Carlos Tabio Avec: Jorge Perugorria, Enrique Molina, Paula Ali Ruben Nollet Inception "Maintenant, je vais suivre mes envies", pensait le réalisateur anglo-américain Christopher Nolan après l'immense succès de son deuxième Batman 'The Dark Knight'. Il a exigé un budget de près de 200 millions de dollar à Warner Bros et a fait appel à des acteurs de la trempe du beau gosse de 'Titanic' Leonardo DiCaprio, l'oscarisée Marion Cotillard et à Joseph Gordon-Levitt de '3rd Rock from the Sun'. Le tout pour un blockbuster qui devrait être le plus audacieux depuis 'The Matrix'. A la rencontre des classiques des frères Wachowski et des films labyrinthiques de Charlie Kaufman tels que 'Eternal Sunshine of the Spotless Mind' et 'Synechdoche, New York', vous trouverez l'histoire de cette équipe de voleurs qui oeuvrent dans le subconscient de ses victimes. Une série de scènes d'action impressionnantes, une musique de Hans Zimmer, un travail remarquable de Nolan derrière la caméra, la direction de la photographie par Wally Pfister font de ce film, la production la plus élaborée que les salles pourront attendre cette année. Mais il y a plus ... beaucoup plus. Nolan a réussi à mettre sur pieds son idée la plus originale dans un film qui séduira tant les amateurs de popcorn que les intellectuels. Les premiers apprécieront le côté aventurier à la James Bond, tandis que les deuxièmes se régaleront de nombreuses sous-couches plus profondes. Un must ! Film: 9/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 21 Juillet 2010 Durée: 148 min Réalisé par: Christopher Nolan Avec: Leonardo DiCaprio, Ken Watanabe, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page, Cillian Murphy Steven Tuffin Hybrid Ce fut une perte immense pour le genre lorsque le réalisateur canadien David Cronenberg décida milieu des années '80 (après son merveilleux 'The Fly') de ne plus réaliser de film d'horreur. Dans sa dernière oeuvre, quelques fragments d'horreur refont surface mais sa carrière en tant que maître de l'horreur est bien révolue. Avec 'Splice', Vincenzo Natali semble avoir l'ambition de combler cette lacune. Le film regorge de thèmes et d'idées que l'on retrouvait aussi dans 'The Brood', 'Rabid' ou (bien sûr) 'The Fly'. Nous voyons des scientifiques qui transgressent les limites du possible par pur souci de la connaissance, des êtres qui sont un mélange d'homme et d'autres types, de nouvelles formes de sexualité qui sont en même temps perverses et excitantes, et j'en passe. Natali revendique son hommage au maître mais il donne aussi à son film son propre regard. Il admet qu'il s'est inspiré et qu'il a ensuite tout fait pour offrir un film aussi impressionnant. La côté visuel vaut son prédécesseur, mais la profondeur émotionnelle qui caractérisait le meilleur travail de Cronenberg, n'atteint pas totalement son objectif. Malgré la présence d'acteurs de référence comme Sarah Polley et Adrien Brody. Néanmoins : un excellent thriller. (RN) Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 28 Juillet 2010 Durée: 104 min Réalisé par: Vicenzo Natali Avec: Adrien Brody, Saray Polley Ruben Nollet Shrek 4, il était une fin Le quatrième épisode du film d'animation à succès 'Shrek' est loin d'être aussi mauvais que le précédent volet. Ce sera certainement le mieux qu'on aura pu écrire sur ce film complètement inutile. Bon, l'ogre vert et sa charmante épouse, sans oublier son âne stupide et son chat courageux sont en effet des personnages plus ou moins sympathiques qui vous feront sourire ça et là. Pourtant cela ressemble à une réunion de famille à laquelle il faut rire à la blague de l'oncle ivre racontée pour la nième fois. Là où 'Toy Story 3' réussit avec une histoire vraiment prenante, nous nous trouvons ici face à une série lucrative qui en remanie sa trouvaille. Shrek déteste la routine de la vie de famille, passe un pacte avec le méchant Rumpelstiltskin et se retrouve dans une version cauchemardesque du célèbre conte. Comme déjà mentionné, vous aurez droit parfois à quelques moments amusants mais le résultat final n'accroche pas vraiment. Et si l'aventure vous tente quand même, allez voir la version 3D. La version normale a clairement souffert de la pression de l'effet de profondeur et semble parfois peu soignée. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 14 Juillet 2010 Durée: 93 min Réalisé par: Mike Mitchell Steven Tuffin Les Petits Ruisseaux Adapté de sa propre BD datant des années '90, 'Les Petits Ruisseaux' de Pascal Rabaté aborde un sujet peu vu au cinéma : la sexualité des vieilles personnes. Daniel Prévost, excellentissime et à l'opposé de ses petits rôles de fou furieux au cinéma, incarne un senior qui, après la mort de son meilleur ami (Philippe Nahon sait être autre chose qu'un méchant truand), va redécouvrir les plaisirs de la chair grâce notamment à la peinture et au nu artistique. Dans un décor champêtre invitant le spectateur à la poésie, le film offre un moment de cinéma bucolique où le sexe n'est jamais vulgaire et les dialogues irrésistibles ne sont pas sans rappeler ceux de 'Les Galettes de Pont-Aven' de Joël Seria. Une douceur fraîche pleine d'humour et de tendresse qui marque la qualité débutante de son cinéaste. Du pur bonheur qui vous émeut parfois jusqu'aux larmes en ce début d'été. Film: 6/10, B.O.: 4/10 Date de sortie : 14 Juillet 2010 Durée: 94 min Réalisé par: Pascal Rabaté Avec: Daniel Prévost, Julie-Marie Parmentier, Philippe Nahon, Bulle Ogier Jean-Jacques Leloup L'Italien Kad Merad a la fâcheuse habitude d'être de tous les films. Ce n'est pas pour rien qu'il est l'un des acteurs français les mieux payés du moment. Alors quand Olivier Baroux (Safari) l'engage pour une nouvelle comédie, cela donne : 'L'Italien'. Soit un scénario alambiqué où un Arabe se faisant passer pour un Italien doit, suite à la maladie de son père, renouer avec ses origines et dévoiler ses secrets qui lui avaient permis de grimper à l'échelle sociale. Avec une telle histoire, le drame côtoie la comédie et le sujet de la discrimination apparaît en filigrane. Cela touche un peu mais pas assez pour être percutant. L'humour rappelle celui du fameux duo 'Kad et O' mais ce n'est pas assez pour en faire un bon film. L'émotion non plus n'est pas assez puissante pour rehausser le film. Bref, on reste sur notre faim mais le film fonctionnera tout de même car Kad Merad est bankable. Film: 2/10, B.O.: 4/10 Date de sortie : 14 Juillet 2010 Durée: 105 min Réalisé par: Olivier Baroux Avec: Kad Merad, Philippe Lefebvre, Karim Belkhadra Jean-Jacques Leloup ///////////// DVD ///////////// Paris nous appartient Dans la foulée d' 'A bout de souffle', ou presque (commencé en même temps, mais sorti plus tard), Jacques Rivette balance un opus totalement libertaire et nouvelle vague, intriguant (présence du complot) et joliment "naïf", basé sur un Paris magnifié. Le résultat n'a pas particulièrement vieilli, et respire une fraîcheur que seule la maîtrise de Rivette égale. Entre complot, amour de la Capitale et manifeste cinématographique, 'Paris nous appartient' a de quoi séduire... Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2010 - Durée: 135 min Réalisé par: Jacques Rivette - Avec: Betty Schneider, Gianni Esposito, Francoise Prévost, ... Distributeur: Lumière Gauthier Keyaerts Corleone Minisérie italienne retraçant le parcours de la maffia à partir de l'après seconde guerre mondiale, 'Corleone' joue la carte de la vérité... Suivant la montée en puissance du capo dei Capi, Toto Riina, cette entreprise a fait couler beaucoup d'encre dans son pays d'origine. En effet, le principal protagoniste a pu suivre cette reconstitution confortablement installé dans sa cellule. Mais bon au-delà de ça, et laissant ce genre d'anecdotes de côté, ces aventures sont plutôt méchantes... Mais il faut en souligner l'aspect esthétique assez laid, et l'impossibilité de voir la V.O. italienne avec sous-titres français. Dommage vu l'horrible doublage! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 0 min Réalisé par: Enzo Monteleone, Alexis Cahill - Avec: Claudio Gioè, Daniele Liotti, Salvatore Lazzaro Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Colic Énième film d'horreur thaïlandais (l'histoire d'un nouveau-né possédé), 'Colic' se singularise par une ambiance plutôt forte, des effets de peur assez réussis, et surtout quelques scènes bien trash. L'ensemble reste malgré tout conventionnel et parfois un peu naze, mais vole nettement plus haut que 'Slice' et 'My Ex', chroniqués le mois dernier! Allez, tentez donc la chose avec un bon petit plat thaï méga épicé, et une tournée de Singha! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 108 min Réalisé par: Patchanon Thammajira - Avec: Pimpan Chalaikupp, Vittaya Wasukraipaisan, Kulthida Sattabongkoch Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts La Horde C'est tout à fait par hasard professionnel que j'ai pu voir deux versions de 'La Horde', celle ici présentée en dvd, et une version de travail. L'avantage se situe clairement du côté de la première. En effet, plus fluide, ce remontage bénéficie d'un gain de rythme assez remarquable, évacuant la scène de départ au sein du cimetière et n'en gardant que quelques plans, faisant l'impasse sur une autre - inutile - avec un indic forcé, pour en arriver au plus vite à la projection d'hémoglobine, tous ventricules ouverts. 'La horde' n'en devient pas un bon film, clairement dans le "genre à la française", soit sans ingéniosité. Mais bon, pour une soirée pas prise de tête entre aminches fans de gore, ça le féééé clochette ou vuvuzela à la main. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 90 min Réalisé par: Yannick Dahan, Benjamin Rocher - Avec: Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Aurélien Recoing Gauthier Keyaerts Hellraiser Complete Collection, Limited Edition (8 discs) Voilà une bien belle boîte. Rendez-vous compte: une édition limitée, sous forme - une peu cheap, mais bon - de la fameuse configuration de Lemarchand (le fameux jouet maléfique, porte des enfers), contenant les 8 épisodes de la saga 'Hellraiser'. Une épopée créée par Clive Barker en 1986, tout d'abord sous forme d'un roman titrée 'The Hellbound Heart', puis d'un film qui en est vaguement inspiré... Soit le très culte 'Hellraiser'! Les germes de la destruction progressive d'un univers au départ pourtant très intéressant vont s'installer petit à petit. 'Hellbound/ Les écorchés', bien que vieillissant très mal, offre une extension de choix à la domination cénobitique, prenant ses racines au plus profond de la psychanalyse jungienne, et de la mystique religieuse. De plus, la filiation entre les deux films est indéniable et accrocheuse. Et pour ne rien gâcher, il me semble (mais je n'ai pas creusé la question) que c'est une copie non censurée. Par contre, 'Hell On Earth', troisième opus, sent des pieds, malgré quelques nouvelles pistes intéressantes. Doug Bradley (Pinhead) y cabotine plein pot, et s'entoure de nouveaux "saigneurs" high-tech ridicules! Retour aux sources avec 'Bloodline', s'attardant sur le cas de la lignée (sur plusieurs époques) Lemarchand, partant de la création du puzzle maudit pour en arriver à un plan de science-fiction pas terrible. Issu d'une production douloureuse (et cela s'en ressent), ce produit dérivé n'a pas d'auteur véritable, et est signé du pseudo commun des films rejetés: Alan Smithee. Et de cinq avec 'Inferno' (qui augure l'ère des direct to video), se la jouant polar et rédemption quasi (s)catholique. Une hérésie, et un ratage complet. Et surtout l'affirmation du cachetonnage de Bradley/Pinhead (j'apparais dans le dernier quart d'heure, et je prends l'oseille). 'Hellseeker' fait un peu mieux, et remet en avant (un instant) le personnage de Kirsty, histoire de renouer avec le matériau originel. Mais à nouveau, une étrange morale trop cul bénie fout un peu le plan en l'air. Un comble pour un récit originellement païen et sadomasochiste (tendance George Bataille) en plein. 'Hellseeker', c'est également le début d'une outrecuidante hégémonie de mise en scène... Vu que cet opus, et les deux suivants sont réalisés par un seul homme: Rick Bota, plutôt abonné aux séries télévisées. Et Bota nique Pinhead et tout sa clique le temps des pathétiques 'Deader' et 'Hellworld' (qui affiche un Lance Henriksen très fatigué!). Si le coeur vous en dit, et que le prix est juste (soit peu cher), voici de quoi vous faire une exhaustive (tirée à 3000 exemplaires). Sachez que seuls les sous-titres néerlandais sont présents, mais bon, à partir d'un moment, il n'y a plus rien à comprendre! Film: 5/10, Extras: 5/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 94 min Réalisé par: Clive Barker - Avec: Andrew Robinson, Clare Higgins, Ashley Laurence Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Brick Lane Arrachée adolescente à son Bangladesh natal, Nazneen vit à Londres la vie d'une épouse modèle, soumise à son mariage arrangé. Mère de deux enfants, dulcinée d'un adipeux mari trop rêveur pour réussir, mais gentil comme un coeur derrière ses airs de musulman traditionaliste, elle ne songe qu'à une chose: revoir sa soeur restée au pays. Un rêve qui tarde à se réaliser, et semble s'éloigner de plus en plus. Du coup, Nazneen reprend sa vie en main. Voilà un premier long-métrage absolument brillant, ne cessant d'éviter les clichés en louvoyant de manière intelligente et très naturelle. Ne vous privez pas de consommer ce succulent film poético-social! Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 102 min Réalisé par: Sarah Gavron - Avec: Tannishtha Chatterjee, Satish Kaushik, Christopher Simpson Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Red Riding Trilogy Voici une trilogie plutôt costaud, basée sur des événements réels, observant de manière fort caustique une Angleterre en pleine dérive. Prenant comme point d'ancrage 1974, et l'horrible fait-divers que constituent les intriguant et cruels agissements de L'éventreur du Devonshire, et se poursuivant jusqu'en 1983, ère du début de l'Armageddon thatchérienne, 'The Red RIding Trilogy' fait la part belle à un récit fort, et à une mise en forme léchée. Ces trois films, réalisés par Julian Arnold, James Marsh et Anand Tucker, prennent donc la voie d'enquêtes, journalistique et policières, n'aboutissant pas à la disparition de la bête... vu que les "démons" sont ici légion, et agissent impunément au coeur des pandores, de la classe politique et affairiste. C'est donc tout autant le récit d'une corruption profonde, que celui d'un tueur fou. Écrin somme d'une oeuvre gigogne et radicale, ce box se doit d'être découvert et passé au crible! Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 05/2010 - Durée: 298 min Réalisé par: Julian Jarrold, Anand Tucker, James Marsh - Avec: Andrew Garfield, Sean Bean, Peter Mullan, Rebecca Hall... Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: Interviews, making of Gauthier Keyaerts The Most Distant Course Un preneur de son, une employée d'une boîte de communication, couchant avec son supérieur, un psychanalyste en pleine crise d'identité... Tous trois partagent - quasi - une même expérience, une même fragilité: un échec ou une rupture sentimentale. Et tous trois vont se croiser sur les chemins de la côté taïwanaise, partageant l'univers sonore de l'ex Formose. Une série de hasards vont donc entremêler ces reconstructions. D'une fascinante et lancinant lenteur, cette comédie aigre-douce remplit l'âme de plein de magnifiques détails visuels, sonores et narratifs. Un copieux repas, pourtant léger comme l'air. Superbe! Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 110 min Réalisé par: Lin Jing-Jie - Avec: Mo Tz-yi, Jia Siao-guo, Kwai Lunmei Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Garden of Love Au rayon du gore rouge qui trash, Olaf Ittenbach se pose un peu, voire énormément là! Ce teuton dégénéré, pote de tournage d'un autre fou furieux - Uwe Boll - , n'hésite pas à dégainer les bonnes vieilles caméras les plus cheap du marché (quelle piqué ton caméscope jouet thaïlands!) histoire d'offrir les plus infamantes zèderies! Souvenez-vous de son célébrissime ' Premutos - Der Gefallene Engel' (un hit en festival) ou encore de 'Dard Divorce'. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'en dire plus. Présenté très justement dans l'incunable collection 'Sodementedcinema - The Very Best un Bad Bad Taste), 'Garden of Love' n'échappe pas aux règles ittenbachiennes: mal joué, mal filmé, et nappé de canadairs de résineux! Fun. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 86 min Réalisé par: Olaf Ittenbach - Avec: Natacza Boon, James Matthews, Daryl Jackson, Bela B. Felsenheimer Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts Roman Polanski: Wanted and Desired Un documentaire sur Polanski, narrant son parcours, malheureusement jalonné par une étape tristement célèbre et destructrice (un détournement - nommé viol - de mineure), de manière objective et plutôt savamment renseigné et formalisé... C'est tout ce que vous pouvez attendre de 'Roman Polanski: Wanted and Desired'. Pas uniquement pour fan! Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 99 min Réalisé par: Marina Zenovich - Avec: Pedro Almodóvar, Nicolas Cage, Michael Caine, John Cassavetes Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Agora Pour mener à bien ce peplum métaphysique, Amenabar s'est donné les moyens de ses ambitions. N'ayant rien à envier à "Gladiators" sur le plan formel (la reconstitution d'Alexandrie au 4è siècle est impressionnante), le réalisateur espagnol privilégie ici l'action raisonnée à l'action pure en exposant le destin tragique de l'astonome Hypatie sur fonds de violences religieuses entre païens, juifs et chrétiens. Hymne à la tolérance, réflexion sur la place des femmes dans l'histoire et dans la société et sur l'obsurantisme religieux, Amenabar brasse, avec plus ou moins de bonheur, tous ces thèmes qui entrent en raisonnance avec nos problèmes contemporains. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 128 min Réalisé par: Alejandro Amenábar - Avec: Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Ashraf Barhom Distributeur: Dutch Filmworks David Morelli Valhalla Rising One-Eye vit comme un animal... En ces temps anciens, nous sommes vers l'an Mille après Jésus-Christ, ses "propriétaires" l'utilisent comme un chien de combat. Chaque jour, cet homme mutique, recouvert de tatouages et de cicatrices, combat dans la boue, et tue ses adversaires. Sans pitié aucune. Un jour, il s'échappe, accompagné d'un enfant innocent qui décide de le suivre, plutôt que de mourir seul. Tous deux vont rejoindre l'équipage d'un Drakkar qui se perdra en mer... Pour se retrouver, après moult moments de faim et de désespoir, face à des amérindiens! Après un voyage littéral et introspectif, les vikings tentent donc de survivre aux flèches et tomahawks. 'Valhala Rising' constitue la nouvelle production de ce cinglé scandinave de Nicolas Winding Refn. Une fois de plus, son oeuvre désarçonne. Les habitués connaissent ses penchants lynchéens ('Fear X'), sa capacité à torcher des polars urbains ultra-nerveux (la trilogie 'Pusher'), ou encore son admiration pour le cinéma de Kubrick et d'Andrew Dominik, présents en filigrane dans 'Bronson'. 'Valhala Rising', c'est une expérience hallucinatoire, mêlant toutes les caractéristiques déjà citées, et provoquant soit une fascination sans limites, soit un rejet total. Pour ma part, je pense me situer quelque part entre ces deux extrêmes, bien que je sois certain qu'au final à force de vision répétée, mon jugement deviendra fondamentalement positif! Une fois de plus Refn réussit un métrage original, et lancinant. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 90 min Réalisé par: Nicolas Winding Refn - Avec: Mads Mikkelsen, Maarten Stevenson, Gordon Brown Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Yona Yona Penguin Mis en boîte par le célèbre Rintaro ('Albator', 'Metropolis', ...), 'Yona - La légende de l'oiseau sans ailes', affiche des faux airs de récit initiatique naïf. Une profondeur qui ne procure cependant aucune force à cet animé pop pastel, tant il est laid! La modélisation 3D hyperactive n'a aucun charme, les expressions des personnages sont bâclées, et pas mal de bugs confèrent à ce long-métrage un aspect carrément rédhibitoire. Difficile d'aller au-delà de ces défauts majeurs, plombant cette oeuvre dès le départ. Les tout petits y trouveront peut-être leur compte, peut-être seulement... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 08/2010 - Durée: 85 min Gauthier Keyaerts Villa Amalia Ann suit de nuit son compagnon jusqu'à la grille le menant à la tanière de sa maîtresse. Elle regarde les amants s'étreindre, s'embrasser. A cet instant un homme de passage lui fait remarquer son indiscrétion. Elle acquiesce, sans vraiment prêter attention. S'en suit un dialogue peu convainquant, elle est en état de choc. Pour enfin réaliser que ce quidam est un ami d'enfance. Une période où Ann était heureuse, où elle portait un autre nom, et encore un peu d'espoir. Ces hasards la mènent à une évidente rupture avec son ancien amour, mais également à un reformatage existentiel total. Elle abandonne tout, s'abandonne, erre... Long-métrage synesthésique 'Villa Amalia' nous emmène au gré de ses envies vers des horizons narratifs erratiques et chaotiques, mais précis comme la partition contemporaine qui ponctue ses actions et scènes avec une force implacable. Isabelle Hubert est magnifique en reine des glaces en plein dégel, retrouvant son chemin plus elle se perd, et Jean-Hugues Anglade de lui rendre la justesse de jeu. Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 94 min Réalisé par: Benoît Jacquot - Avec: Jean-Hugues Anglade, Xavier Beauvois, Clara Bindi, Isabelle Huppert, Maya Sansa Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts L'enfer L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot porte trop justement son titre. Cette oeuvre devait révolutionner le 7e Art, nous sommes alors en 1964. Mais cette symphonie cinématographique, portée à bout de talent par la magnifique Romy Schneider et le troublionesque Serge Reggiani, vire à la cacophonie... Clouzot reçoit carte blanche, et un budget illimité, qui passera en expériences plus folles les unes que les autres. A force de trop bien vouloir faire, et progressivement de s'égarer, Clouzot bascule dans l'obsessionnel, perd le contrôle, et petit à petit son équipe. Avec une exactitude sans faille, une méthode impeccable, Serge Bromberg reconstitue tant le tournage, et les ambiances attenantes, que le film en soi (tant bien que mal). Le résultat est passionnant, et les images existantes du chantier sont parfaitement bluffantes! Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 89 min Réalisé par: Henri-Georges Clouzot, Serge Bromberg, Ruxandra Medrea - Avec: Romy Schneider, Serge Reggiani, Jacques Gamblin Distributeur: Twin Pics Gauthier Keyaerts Case 39 Assistante sociale spécialisée dans les affaires d'enfants maltraités, Emily Jenkins n'a pas le temps de s'occuper de sa propre vie. A peine ébauche-t-elle une liaison avec une connaissance professionnelle. Tout cela va changer lorsqu'elle hérite du cas d'une petite fille de 10 ans nommée Lilith Sullivan. Un grand chamboulement va s'opérer... Mais en lieu et place d'un grand bonheur, et d'une adoption sans esclandre, Emily hérite de gros et inquiétants problèmes, probablement liés à un cas de possession démoniaque! Sans trop y croire, 'Case 39' tente la énième variation horrifique du moment à base paranormale. Fera son office si vous n'êtes pas féru du genre... Film: 5/10, Extras: 5/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 109 min Réalisé par: Christian Alvart - Avec: Renée Zellweger, Ian McShane, Jodelle Ferland, Kerry O'Malley, Callum Keith Rennie, Bradley Cooper Distributeur: Paramount Gauthier Keyaerts ///////////// Blu-Rays ///////////// Tell Tale Vaguement inspiré d'une nouvelle d' Edgar Allan Poe, 'Le Coeur révélateur', ce 'Tell Tale' aurait pu être nettement meilleur. Narrant l'histoire d'un homme au coeur défaillant, sauvé in extremis par une "miraculeuse" greffe... Pour se voir possédé par l'ancien propriétaire du palpitant, en quête de revanche, ce pauvre homme s'étant fait tuer afin de se faire voler le précieux organe. Vous suivez toujours? Thriller sans détours, 'Tell Tale' souffre d'un montage frôlant parfois le n'importe quoi (de manière plus que manifeste), et d'un jeu d'acteur parfois moyen. Un peu plus de mainmise du côté de la réalisation aurait apporté un agréable plus à ce film correct, mais sans charmes particuliers. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 93 min Réalisé par: Michael Cuesta - Avec: Josh Lucas, Brian Cox, Lena Headey Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Ninja Assassin Après le Ninja ('rdin) du mois passé, voici le 'Ninja Assassin'. Soit un actioner bourre-pif de plus, tout aussi bien troussé que son prédécesseur. Ca cogne méchant, découpe à la mode 'Ichi the Killer' (si, si, j'insiste), et bourrine la grosse séance d'arts martiaux comme pas deux. Voici une production des frelus/frangines Wachowski, et de Joel Silver, qui ne lésine ni sur les hématomes, le résineux, ou encore les hémorroïdes pour ceux que la violence indispose. Si vous arrivez à supporter le 36e degré (ou les productions 80's Golan Globus), vous frétillerez du popotin devant cette bluette à la ramasse! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 99 min Réalisé par: James McTeigue - Avec: Jung Ji-Hoon, Naomie Harris, Sung Kang Distributeur: Studio Canal Extras: Making of, interviews... Gauthier Keyaerts Chicago Ce mortel ennui figure parmi les - nombreux - titres que je préfère du sieur Gainsbourg. Mais lorsque cette mélopée devient une réalité, un moment concret, la fascination cède le pas à l'horripilation. 'Chicago' c'est du gâchis de pellicule et de talents. Ou encore une incroyable perte de temps! Passez donc à autre chose, même une grosse gueule de bois post barbecue estivale fait moins de dégâts à la psyché. Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 105 min Réalisé par: Rob Marshall - Avec: Renée Zellweger, Catherine Zeta-Jones, Richard Gere, John C. Reilly, Queen Latifah Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Carlito's way En une boucle magnifiquement bouclée, sous dose de trompe-l'oeil savant, Brian De Palma réactive en 1992- avec talent et brio - une formule gagnante: Pacino dans le rôle d'un gangster d'obédience narco-latino. Mais à la différence de l'hystériquement sublime remake de 'Scarface', filmé avec la puissance et l'urgence d'une suffocante crise d'overdose sous cocaïne, Pacino inverse le trajet de Tony Montana. Il incarne ici Carlito Brigante, ex-cador de l'héroïne, tout droit sorti de prison, et des chemins de traverses empruntés pour gagner de l'argent facile. Un homme en pleine rédemption, sincère au possible, mais piégé par son passé, et surtout par un code de l'honneur ne pouvant s'opposer à l'amitié... quitte à saccager ses efforts personnels. 'L'impasse', c'est également l'histoire d'une chute, mais ici imméritée, voire bougrement injuste. Réalisé aux petits oignons, moins kitsch que 'Scarface', 'L'impasse' bluffe de bout en bout, ou presque. Le revoir relifté en HD est un bonheur de 143 minutes, pour les yeux et les oreilles... A ne pas manquer! Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 143 min Réalisé par: Brian De Palma - Avec: Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller Distributeur: Universal Extras: Making of, scènes coupées... Gauthier Keyaerts Apollo 13 Alors que les foules se sont mobilisées en masse pour voir Neil Armstrong poser le pied sur notre intriguant satellite en juillet 1969 (mission Apollo 11), la virée suivante connut un peu moins d'intérêt, et celle ici décrite, donc la 13e de la série... fut un fiasco au niveau de l'intérêt public et médiatique! Et pourtant, cette routine lunaire va susciter beaucoup d'intérêt une fois que les existences de Jim Lovell, Ken Mattingly et Fred Haise (les trois astronautes à bord) furent en danger. En cours de route, un réservoir d'oxygène défectueux provoque une grave explosion. Il s'en suit une série d'événements catastrophiques, heureusement rattrapés miraculeusement par la mobilisation générale de l'équipe au sol, et par le courage des intrépides voyageur spatiaux. Ron Howard en fait un hymne à la fraternité nappé de bonnes intentions et d'un esprit cul-béni assez pénible. Mais tout lui est - presque - pardonné tant sa vision de l'espace reste bluffante quinze ans plus tard! Un thriller littéralement de haut vol, inutilement long, un peu pénible, mais finalement totalement adapté au virage de la haute-définition. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 140 min Réalisé par: Ron Howard - Avec: Tom Hanks, Bill Paxton, Gary Sinise Distributeur: Universal Extras: Featurettes Gauthier Keyaerts Black Lightning (Chernaya Molniya) Un grand méchant qui veut récupérer une source d'énergie immense, enfouie dans un laboratoire secret, afin de s'approprier une manne sous-terraine de diamants. Un étudiant un peu gauche, qui reçoit une bagnole un peu pourrie pour son anniversaire.... Le lien entre les deux est tout simple: le véhicule contient cette fission magique. Du coup, une course-poursuite s'engage. Amusante mais sans grand intérêt! Ce n'est pas parce que Timur Bekmambetov (ici producteur) réussit le temps de 'Night Watch: Nochnoi Dozor' (la suite étant déjà plus moisie), puis de 'Wanted', à frimer sur les grands écrans, avec ses envolées scifi-urbano-lyriques, que notre homme transforme tout ce qu'il touche en or. 'Black Lightning' séduira les moins exigeants, malgré ses effets spéciaux indignes d'une production payée en biscuits pour chiens faméliques. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 105 min Réalisé par: Dmitriy Kiselev, Aleksandr Voytinskiy - Avec: Grigoriy Dobrygin, Ekaterina Vilkova, Viktor Verzhbitskiy, Valeriy Zolotukhin Distributeur: Universal Extras: Making of, deleted scenes Gauthier Keyaerts The Wolfman Et si... Et si à force de pétrir dans les remugles de cerveaux bancals et bankables, des projets de remake tout azimut(és), de temps à autre, un caillot minime de réussite passait à travers les mailles de la médiocrité? Cela "thromboserait"-il le système? Non, assurément non. 'Wolfman' (relecture du classique Universal - The Wolf Man - datant de 1941, et scénarisé par Curt Siodmak), a beau manquer de profondeur, il séduit à de nombreux moments. Lors de scènes sublimes, gothiques à souhait, qui, lorsqu'elles ne sont pas gâchées par une infographie un peu faiblarde, se voient magnifiées par les prothèses de Rick Baker, et une photographie plutôt soignée. C'est d'ailleurs lors des moments forts, des moments véritablement d'action et de lycanthropie, que la magie se produit. 'Wolfman' n'est pas un classique, mais se rangera sans problème aux côtés de son illustre modèle, juste pour le plaisir de déguster ces instants de pure bravoure. Passez directement à la version non censurée, assez croustillante. Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 08/2010 - Durée: 102 min Réalisé par: Joe Johnston - Avec: Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Hugo Weaving, Geraldine Chaplin, Art Malik, Kiran Shah, Elizabeth Croft, Sam Hazeldine, David Sterne Distributeur: Universal Extras: Fins alternative, scènes inédites, featurettes... Gauthier Keyaerts Daybreakers 'Daybreakers' flirte insidieusement avec la perfection... Autant les frères Spierig s'étaient galvaudés avec le très "one way" (jouissif une fois, mais pas deux) 'Undead', autant leur maîtrise de cette variation sur le thème vampirique suscite une admiration sans faille. Le thème est intéressant (un monde dominé par les vampires, où la nourriture - les humains "sains" - fait défaut), le casting mérite 5 étoiles (Ethan Hawke impérial, Dafoe impeccable, Sam Neil "hilarant", ...), et la réalisation sans écueil. Tout au plus, les "pourristes" pourront reprocher une perte de puissance scénaristique en cours de métrage, basculant de "l'ambiantique" au pur jeu d'action. Mais perso, les pourristes, je leur laisse l'exclusivité de la complainte. Ne loupez pas cette sortie. Mais sachez juste que cette édition ne propose que la VF ou la VO, accompagnée de sous-titres néerlandais... Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 07/2010 - Durée: 98 min Réalisé par: Michael Spierig, Peter Spierig - Avec: Ethan Hawke, Willem Dafoe Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Edge of Darkness Tout porte à croire que l'inspecteur Thomas Craven vient d'être victime d'une tentative d'assassinat... au cours de laquelle sa fille unique perd la vie. Mais à force de tenter de déchiffrer le pourquoi de ce deuil injuste, Craven commence à comprendre qu'il n'était pas la cible commanditée. Difficile de croire que cet infâme "revenge movie" soit réalisé par Martin Campbell ('Casino Royale'), tant il est moche, et bêtement teigneux. Mel Gibson se la joue prognathe ou pleurnichard, en revenant à une composition minimale et sur pilotage automatique, histoire de bien faire sentir que conspirer n'est pas jouer... Film: 4/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 126 min Réalisé par: Martin Campbell - Avec: Mel Gibson, Ray Winstone, Shawn Roberts, Danny Huston, Denis O'Hare Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts About Last Night Une comédie romantique et érotique (plus dans les propos assez crus que les actes), au casting assez inspiré (Rob Lowe, Demi Moore, James Belushi, Elizabeth Perkins...), à la narration dérivée d'un ouvrage de l'excellent David Mamet... ça vous met l'eau à la bouche? Mais un détail peut-être rédhibitoire pour certains en freinera plus d'un(e): 'About Last Night' date de 1986, et ça se sent! Si un petit coup de nostalgie un peu kitsch ne vous fait pas peur, n'hésitez pas, on a vu pire... Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 113 min Réalisé par: Edward Zwick - Avec: Rob Lowe, Demi Moore, James Belushi, Elizabeth Perkins Distributeur: Sony Pictures Extras: Documentaire... Gauthier Keyaerts Bad Boys Michael Bay aux commandes, Jerry Bruckheimer au portefeuille, Martin Lawrence en guise de vedette, assisté par Will Smith (si, si!)... Voilà la recette de 'Bad Boys', un polar irrévérencieux, pétaradant et parfois un peu vulgaire. Le tout mâtiné de nostalgie 80's. Un produit qui se la pète, affiche une grande gueule insupportable, mais finalement assez drôle. Vivement la sortie du second opus, carrément plus trash! Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 119 min Réalisé par: Michael Bay - Avec: Will Smith, Martin Lawrence,Téo Leoni, Tchecky Karyo Distributeur: Sony Pictures Extras: Commentaires audio,documentaire Gauthier Keyaerts True Blood saison 1 Soyons précis: achetez-vous deux t-shirts en moins, faites sauter une étoile à votre hôtel de vacances, ou trouvez un(e) ami(e ) proche à qui taper du fric... Car voilà que débarque la nouvelle bombe télévisuelle balancée par l'excellentissime HBO: 'True Blood'. Soit l'adaptation des mésaventures de Sookie Stachouse, une serveuse officiant dans un bar de la ville de Bon Temps. Prenant à bras le corps les écrits un peu mièvre de Charlaine Harris, Alan Ball ('Six Feet Under') les transcende, et réussit un cocktail explosif de sensualité (lire sexe), de vampirisme, de soap décalé, de surnaturel débridé et détourné, le tout sur fond de bayou. Soit la meilleure série du moment, en tout cas, certainement en ce qui concerne sa première saison. Ne loupez pas cet événement, ici assorti d'une série plutôt cool de bonus. Préférez si possible la HD, rien que pour vous démolir les esgourdes à force d'admirer le fabuleux générique! Film: 9/10, Extras: 8/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 636 min Réalisé par: Alan Ball - Avec: Anna Paquin, Stephen Moyer, Sam Trammell, Ryan Kwanten Distributeur: Warner Extras: Commentaires audio,documentaires... Gauthier Keyaerts Serpico Cet excellent polar aux accointances de thiller politique constitue un chef-d'oeuvre orchestré par Sidney Lumet, et superbement interprété par Al Pacino. Studio Canal nous avait déjà gratifié d'une magnifique édition DVD double, et blindée de bonus... Le retour en Haute définition, s'il séduit sympathiquement les mirettes, nous fait perdre au passage une partie du matériel peri-filmique, dont un entretien avec le véritable Franck Serpico. Dommage? A vous de voir. Film: 9/10, Extras: 7/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 130 min Réalisé par: Sidney Lumet - Avec: Al Pacino, John Randolph, Jack Kehoe, Biff McGuire Distributeur: Studio Canal Extras: Interview, documentaire... Gauthier Keyaerts Movie Power Box: The Bank Job ,Hero Wanted, 16 Blocks/ Rambo VI, Lord of War, Running Scared... Se coller une indigestion de Blu ray à prix modique restait encore récemment du domaine de l'hypothèse affriolante... Le prix des lecteurs baisse, et de plus, l'achat de l'appareil se voit parfois accompagné d'un gros paquet de films. Y aurait-il un espoir de "démocratisation" (lire péremption) plus rapide que pour le CD (toujours hors de prix en neuf) et le DVD? Bref, loin de vouloir lancer un grand débat, constatons simplement que l'éditeur Dutch Filmworks lance un grand pavé dans la mare consumériste, en proposant d'alléchants coffrets HD à prix modique! Et ce tant pour les néerlandophones que les francophones. Que peut-on y trouver? La Flandre a droit à 4 combos de trois films: Action 1 ('The Bank Job', 'Hero Wanted', '16 Blocks'), Action 2 ('Rambo VI', 'Lord of War', 'Running Scared'), guerre ('Rescue Dawn', 'Tunnel Rats', 'Home of the Brave') et bien entendu horreur ('Eden Lake', '30 Days of Night', 'The Grudge'). Une sélection assez intéressante, vu qu'en moyenne 2 des 3 films valent le déplacement! Du côté francophone, le choix est également fort alléchant: du film à la thématique belliqueuse ('Lord of War', '9th Company', 'The Hunting Party'), du musclé ('Bankjob', 'Two for the money', 'Running Scared'), de l'asiatique ('Mongol', 'The Banquet', 'Hero') et enfin un petit détour par la fantasy ('In the Name of the King', 'Beowulf & Gendel', 'Tristan & Isolde'). Ce dernier box fait office de maillon faible. Un petit bémol à signaler quand même: la sélection fransquillonne n'a pas toujours les sous-titres français comme option, mais parfois uniquement V.O. et V.F. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 0 min Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Highlander II: The Quickening Mais quelle mouche à donc piqué Russel Mulcahy? Ou alors, est-ce plutôt un accident grave à la tête qui l'aurait tout à coup transformé en réalisateur de bouses innommables? 'Highlander 2' constitue en tout cas le début de sa grande et incessante dégringolade! Et s'il ne doit rester qu'un seul terme la qualifiant, ce sera: pathétique... Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 06/2010 - Durée: 110 min Réalisé par: Russell Mulcahy - Avec: Christopher Lambert, Sean Connery, Virginia Madsen, Michael Ironside Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Les Chèvres du Pentagone Pamphlet antimilitariste barré, malheureusement sans véritable système de guidage, ce 'Men Who Stare ate Goats' affiche un casting de luxe (Clooney, Bridges, McGregor, Spacey...), un scénario iconoclaste (causant d'un journaliste découvrant des anciens membres d'une escouades militaire explorant le paranormal), et d'autres qualités évidentes... Il n'en reste pas moins un film moyen, car manquant un peu de truculence et de fantaisie dans sa mise en forme. Dommage, car tout cela fanfaronne avec bonhomie, fait marrer par moments, mais n'atteint pas le niveau que l'on aurait pu en attendre. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2010 - Durée: 93 min Réalisé par: Grant Heslov - Avec: George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges, Kevin Spacey Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans Zu (The Way of the Animals Powers) Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie, cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes! CD: 8/10 Genre: Electro-Pop Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh) Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé, percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi analogiques... CD: 8/10 Genre: Soul Gauthier Keyaerts The Conformists/ Marvin (Three Hundred/ Hangover on the Top) Réédition d'un album initialement sorti en 2007 sur le label 54°40' or Fight!, produit en son temps par Steve Albini, ce 'Three Hundred' du combo américain The Conformists, agrémente de son noise fracassé le catalogue d'African Tape. Le son sec et précis donne à leurs compositions un cachet "punk" technique, sans être ostentatoire. Accélérant et décélérant selon le bon vouloir de leur géniteur. Sans être incontournable, cette plaque possède des autours aguichants, dont une retenue et une tension omniprésente assez intéressantes. Moins inspiré, 'Hangover the Top' des Montpelliérains de Marvin fera juste l'objet d'une écoute curieuse, sans plus... CD: 6/10 Genre: Post Rock, Experimental, R'n'B Label: African Tape - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts Pamela Hute (Turtle Tales From Overseas) Paru en catimini dans l'hexagone en 2009, le premier album de Pamela Shue ressort après un toilettage minutieux et ambitieux. Vrai faux trio parisien à chanteuse américaine et binoclarde (presque tendance les lunettes?), ce groupe ambitionne rien de moins que doper sa pop à l'export en transposant la recette éprouvée depuis les Pretenders et Garbage ('Hysterical' est un quasi décalque) d'un rock musclé et élégamment féminisé du côté des Canadiens de Metric. Les hymnes catchy et leurs panoplies d'humeurs contraires défilent jusqu'au sommet 'Taste It' sans décevoir ni véritablement impressionner. Le centrisme n'est décidément qu'une coquille vide. CD: 6/10 Genre: Rock Label: Guess What! - Distribution: Pias Yannick Hustache Angus & Julia Stone (Down The Way) Fraternel duo australien, Angus & Julia Stone travaillent leur pop doucereuse à la manière d'insulaires cultivant leur îlot de beauté à l'abri de l'agitation des hommes. Voix mixtes et graciles (Julia est la Stina Nordenstam des mers chaudes), arpèges acoustiques parfois constellés de doux nuages d'électricité, piano salin et archets rêveurs dessinent des mélodies au fusain accentuées d'une pointe de dramatisation parfois excessive (Angus pleurniche pas mal). Mais une production qui nivelle les chansons à l'horizontale et une durée d'album inconsidérée compliquent d'autant l'écoute d'un disque joli comme tout mais tristement puéril! CD: 6/10 Genre: Pop, Folk Label: Flock - Distribution: Pias Yannick Hustache Danny Elfman/ Various (Alice in Wonderland/ Almost Alice) Quasi indissociables, Dany Elfman et Tim Burton se complètent au point de véritablement créer des oeuvres fusionnelles. L'ex Oingo Boingo se laisse donc aller ici à ses habituelles volutes pointues, ses marches pour armées arachnides gloussantes, laisse les choeurs s'avancer vers le céleste, pour mieux frôler ensuite l'abime lors de voluptueuses plongées. Bref, c'est riche, gothique - parfois - expressionniste au besoin, impressionniste à l'oreille. Sans pour autant être leur plus belle collaboration. Car à l'instar de Burton (est-ce là un réflexe osmotique?), Elfman aboutit une bande-son plaisante, illustrative, mais pas mémorable. Concernant le complément de programme, 'Almost Alice', soit le répertoire de chansons accompagnant le film, il vaut mieux passer son chemin sans mêle le regarder. Car du gros Bob à Lavigne, en passant par Tokio Hotel (gasp!), point d'ivresse, mais une immédiate gueule de bois. CD: 6/10 Genre: Pop Gauthier Keyaerts Eagle Seagull (The Year Of The How-To Book) Champions des titres à rallonge, ces Américains originaires du Nebraska brisent 4 années de silence avec un second disque ouvragé dans une pop aux mélodies ascensionnelles chapeautées de refrains au lyrisme assumé. Une brise musicale remontant des eighties et une orchestration travaillée par le souci de ne pas en faire trop les rapprochent davantage de quelques projets actuels de Dan Boeckner (Wolf Parade, Handsome Furs) ou du Pulp de l'ère méconnue (pré 'His 'N'Hers') que de la foule des épigones d'Arcade Fire. Même si parfois à deux trémolos de l'effet kleenex, Eagle Seagull a aussi sa part d'ombre (Lynchien 'We Move Like Turtles Night'). CD: 7/10 Genre: Rock Label: Phantom Sound & Vision - Distribution: Pias Yannick Hustache Tunng (...And Then We Saw Land) Après un brelan de disques mieux reçus outre-atlantique qu'au sein de leur frileuse Angleterre natale, les hippies chics de Tunng connaissent une défection interne (Sam Genders, maintenant dans The Accidental) qui les conduisent à redéfinition de leur idiome musical, un néo folk ourlé de boucles électroniques. Un traitement synthétique du son désormais discret, tandis qu'une amorce d'optimisme vient régler ce pas de trois entres harmonies vocales gémellaires et/ou croisées, foisonnement de percussions malignes, et mélodies champêtres pour campagne disparue. Touchant à défaut d'être essentiel. CD: 7/10 Genre: Pop Label: Full Time Hobby - Distribution: Pias Yannick Hustache Justin Nozuka (You I Wind Land And Sea) Broken beat, grime, dubstep, drum'n'bass, noise, harsh, doom, death, grind, metalcore, trash, crust, math, punk, hip-hop hardcore, glitch, hard rock et quelques autres termes (oubliés ici) relevant du lexique des musiques chargées doivent être absents du dictionnaire de ce bellâtre métis dont les posters risquent de faire de l'ombre à ceux de Robert Pattinson (Twilight). Des chansons pop funky qui frisent l'incontinence émotionnelle artificiellement provoquée, et que son auteur dit inspirées à la fois par Radiohead et Michael Jackson... Dis Bambi? Tu nous fais quand ton 'Thriller' pour de vrai, on a de la chair fraîche pour ton zombiaque festin! CD: 2/10 Genre: Rock Label: Coalition Entertainement Record - Distribution: Pias Yannick Hustache Spoon (Transference) Inexplicablement boudés en Europe, les Américains font toujours, après 6 ou 7 albums, le pied de grue entre D1 et D2 du rock. Drivé par un duo dysfonctionnel - le batteur Jim Eno et l'infatigable chanteur Britt Daniel - Spoon pourrait jouer le rôle de un supergroupe et de "think tank" pour d'ex Guided By Voices (l'assurance mélodique) et un Wilco en panne d'idées (l'érudition par le plaisir). 'Transference' est bourré jusqu'à la gueule d'hymnes catchy décantés à partir d'une foule d'idées agencées avec intelligence et sobriété, et qui n'ont pour seul défaut (ou qualité), que de basculer dans l'évidence à la 2 ou 3ème écoute. Le paradis des méritants. CD: 8/10 Genre: Pop Label: Anti- - Distribution: Pias Yannick Hustache Tomorrow, In A Year (The Knife, in collaboration with Mt. Sims and Planningtorock) Objet étrange que cette collaboration entre The Knife, Mt. Sims and Planningtorock... (euuuh, artistes inconnus au bataillon). Tirée d'une performance audiovisuelle basée sur la vie, les expériences et les théories de Charles Darwin, cet album de facture très expérimentale tente de mélanger electro froide et opéra classique. Pour le meilleur (on retrouve la patte glacée, sombre et fascinante du duo suédois) mais aussi le pire. Comme souvent lorsque la 'petite' musique se mêle à la 'grande', la fanfaronnade et la pompe ne sont pas loin. On voit ici le bout de leur nez. LT: The Passengers 'Original Soundtracks 1' CD: 5/10 Genre: Electro, Experimental Label: Rabid Records - Distribution: V2 David Morelli Son of Dave (Shake a Bone) Comme annoncé par son titre, ça secoue bien au démarrage. Un idiome blues crotté sans manière (Albini est aux manettes), des oeuvres d'un Anglais exilé de longue date au Canada. On pourrait penser à un Bob Log III "décasqué", qui entre spoken word brinquebalant et une beat box alimentée par un diesel, retente le coup de poker d'un blues en mal de sensations nouvelles. Mais l'homme est définitivement trop raide pour le funk, ramenard pour le gospel et rappelle ô combien l'harmonica peut être saoulant. Dans les années 90, le bonhomme faisait ses classes dans Crash Test Dummies ('Mmm mm...'). Ca doit avoir un rapport? CD: 6/10 Genre: Folk, Experimental, Country Label: Kartel - Distribution: Pias Yannick Hustache ///////////// Dossiers ///////////// Piranha 3D: le retour d' Alexandre le Grand! Déboulant dans l'arène cinématographique - quasi - au changement de millénaire, son premier long-métrage ('Furia') datant de 1999, Alexandre Aja se fait une carrière "pépère", en tout cas intéressante par son caractère mon obsessionnel, qui fait de lui un nouveau maître du cinéma de genre. Français, maintenant expatrié professionnellement au pays de l'Oncle Sam, Aja a fait tomber les mâchoires avec son second opus: 'Haute Tension'... 'Haute Tension', un film radical, tant par son esthétique photographique parfaite et granuleuse, que par son univers musical fréquentiel (et plus branché art sonore que B.O.) à souhait. Un mélange audacieux, racé et gore, à peine désacralisé par l'intervention douteuse de Luc Besson (nos pantalons), imposant un gros twist final à la ramasse. Mais bien au-delà de cela, Aja délivre une pellicule prenante, gore-gée de plein de bons gros morceaux de bravoure. Le face à face Cécile de France/Philippe Nahon dépote les hortensias de nos bonnes mères, un jeu puissant à peine tempéré par le talent plus fadasse de Maïwenn Le Besco. C'est le jackpot pour le brave Alex, et son métrage circule sur les territoires anglophones sous le doux titre de 'Switchblade Romance'. Voilà qui est fort alléchant! Un beau coup d'essai dans l'horreur viscérale, dépassé brillamment par la relecture du cultissime 'La Colline a des yeux' de Wes Craven. Aja lui apporte une modernité impeccable, allant jusqu'à dépasser le sadisme moins explicite de son modèle de base. Carrément insoutenablement bonne, cette oeuvre fait un carton, malgré/ grâce à une radicalité décuplée sur supports home cinéma. La version uncut mérite mal son appellation. Un remake de plus avec 'Mirrors', où Aelxandre Aja revisite un film de fantômes à facettes, d'origine coréenne. Malgré quelques scories et doutes sur le résultat, 'Mirrors' surpasse une fois de plus sa source originelle, pas fondamentalement géniale, il faut le dire. Après ces deux succès dans l'art de la contrefaçon, ou plutôt de l'autre manière de faire, l'annonce d'un nouveau projet d'emprunt ne surprend pas... C'est donc au tour du 'Piranha' de Joe Dante (datant de 1978) de subir un lifting. De nouveau un classique du bis, assez chouette d'ailleurs, qui refait surface. La principale nouveauté réside dans l'usage du gimmick 3-D, ici clairement dans son élément, vu que la poiscaille nerveuse et agressive provoquera probablement plus de sursauts que le 'Alice au pays des merveilles' de Tim Burton, ou les nazes de chez nazes 'The Final Destination in 3-D' et autres 'My Bloody Valentine 3-D'... Du côté des acteurs, ancienne et nouvelle génération se côtoient : Richard Dreyfuss (vu dans 'Jaws', un beau clin d'oeil), l'incunable Christopher Lloyd, Eli Roth, ce vieux bisseur de Ving Rhames... Les amateurs noteront l'absence d'icônes du cinéma déviant, tels que Barbara Steele ou Paul Bartel, présents dans la version de 1978. Moi je trépigne d'impatience, j'en ferais autant de votre part, car 3-D ou pas, le retour de nos amis Serrasalminae, ou plus simplement d'un film à mini-monstres, a de quoi filer un beau grand sourire! Interview avec Nicole Holofcener, réalisatrice de 'Please Give' Nicole Holofcener fait des films qui parlent de femmes. Plus exactement des femmes modernes et new yorkaises, très mode. Dans son premier film, 'Walking and Talking', elle parlait de deux amies proches qui se rendent compte que leur amitié est mise à mal lorsque l'une d'entre elles se marie. 'Lovely & Amazing' portait sur des relations tumultueuses entre une mère forte et ses trois filles, toutes trois très différentes. Et dans 'Friends with Money', trois amies se font du souci pour la quatrième qui n'est pas aussi bien lotie qu'elles financièrement. On y rit beaucoup, de temps en temps on verse une larme, et Nicole Holofcener saisit toutes les occasions de passer les petits penchants de la vie moderne à la loupe. Mais si elle fait des films sur les femmes, ce n'est pas spécialement parce qu'elle veut faire des films sur les femmes souligne-t-elle. Nicole Holofcener : Je n'ai même pas pensé à raconter cette histoire avec d'autres personnages. Les personnages sont tous basés sur moi ou sur des gens que je connais. Certains en grade partie, d'autres moins. Et je suis une femme. Et puis, je pense que ça fait du bien de temps en temps de voir un film qui parle de femmes. Les hommes sont déjà suffisamment représentés comme ça au cinéma. (rit) Vous aimez faire des films sur des groupes de gens. Qu'est-ce qui vous attire à cette dynamique d'ensemble? Nicole Holofcener : Ce n'est pas calculé. C'est ce qui me vient le plus aisément. Beaucoup de collègues se plaignent de la difficulté de raconter plusieurs histoires à la fois et de passer d'un personnage à l'autre. Mais je trouve beaucoup plus ardu de se concentrer sur un seul caractère. En fait, quand j'ai commencé 'Please Give', je comptais faire un film sur un seul personnage. Mon producteur m'avait dit que de cette manière, je pourrais attirer une vraie star et que le marketing serait bien plus facile. J'ai donc commencé à écrire l'histoire du personnage qui est aujourd'hui interprété par Rebecca Hall. Mais tout d'un coup, elle a eu une grand-mère, des soeurs, des voisins, et avant que je ne m'en rende véritablement compte, c'était devenu un film chorale. (rit) Je n'ai apparemment encore jamais pu créer un personnage qui tenait seul sur ses pattes. Ce qui est étonnant, c'est que Rebecca n'est même plus le personnage central. Vous ne trouvez pas cela dommage pour elle? Nicole Holofcener : Un peu quand même. (rit) Ca m'a moi-même surpris quand j'écrivais le script. Je pensais que tout tournerait autour d'elle. Mais plus je développais l'histoire, plus l'accent se mettait sur Kate, le personnage de Catherine Keener. Et en tant qu'écrivain, on n'a pas le choix, on doit suivre. Qu'est-ce qui vous attirait tellement chez Kate qui vous a fait la placer au centre de l'attention? Nicole Holofcener : Elle est la plus proche de ce que je suis. Et je suis très auto-centrée. (sourit) Elle s'est approprié le film. Même si je ne suis pas sûre qu'elle apparaisse plus que les autres personnages. Kate passe son temps à s'inquiéter de la souffrance du monde et elle s'en sent personnellement responsable. A partir de quel point l'altruisme n'est-il plus sain? Nicole Holofcener : A partir du moment où cela fout votre vie en l'air, je crois. Le plus important est de rechercher une manière d'aider les gens qui vous apporte également quelque chose. Peut-être que Kate ferait mieux de distribuer des repas aux sans-abris plutôt que de jouer au basket avec des mongols. Nous avons tous des limites, et nous devons en tenir compte. Je ne pourrais par exemple jamais réaliser un travail bénévole auprès d'enfants mourants. Je serais totalement inutile. Je me mettrais à pleurer en entrant dans la chambre. Ou je ne parviendrais pas à en sortir à la fin de la journée. Donc, il faut chercher quelque chose que l'on est véritablement capable de faire. Sinon, ça reste très narcissique, si l'idée est simplement de se sentir bien soi. C'est un cercle vicieux. Et comment vous débarrassez-vous de ce sentiment de culpabilité? Nicole Holofcener : Je pense que je n'arriverai jamais à m'en débarrasser. A moins d'être Mère Theresa, on consacre toujours du temps à sa petite vie égoïste. J'ai mes propres enfants plutôt que d'en avoir adopté. Est-ce mal? Evidemment que non. Et pourtant, ça coince un peu. J'ai déjà fait pas mal de bénévolat, je donne chaque mois de l'argent à des bonnes oeuvres, je donne des vêtements aux sans-abris, je fais ce que tout le monde fait. Le minimum, si on veut. Et même ça, ce n'est pas toujours évident. Il m'est déjà arrivé de proposer de l'argent à un sans-abri, et qu'il me le refuse. Ou proposé un pull à quelqu'un qui avait clairement froid mais n'avait pas toute sa tête. (crie) 'Get the fuck away from me!' Très gênant, je peux vous l'assurer. Votre objectif est-il de réveiller les consciences de vos concitoyens avec ce film? Holofcener: Si leur conscience n'est pas secouée par tous les sans-abris que l'on voit en rue à New York, mon film ne fera pas grand-chose. Soit vous faites partie des gens qui ont l'oeil attiré par ces problèmes, soit vous êtes capable de fermer les yeux. J'espère évidemment toujours que mon film va toucher une partie du public, mais ce serait viser trop haut que d'avoir pour ambition de changer les gens. 'Please Give' ne parle pas non plus vraiment de cette problématique. Celui qui vient voir mon film pensera sans doute plus à sa grand-mère ou sa soeur. Surtout à cause du personnage de Catherine Keener qui se conduit de manière ridicule lorsqu'elle veut aider les autres. Voulez-vous aborder le problème de la gentrification à travers ce film, ce phénomène qui fait que les bien nantis font augmenter les prix des loyers et des ventes d'habitations? Nicole Holofcener : En tout cas, il est frappant de constater qu'il n'y a plus que très peu de personnes âgées qui vivent à Manhattan. Ca va sans doute changer d'ici une vingtaine d'années, lorsque tous ceux d'âge moyen qui y ont acheté un logement auront atteint l'âge de la pension. Mais en attendant, difficile de passer à côté. C'est très bizarre. Il fut un temps où Little Italy était un vieux quartier agréable, mais aujourd'hui, c'est bourré de boutiques et magasins. Et il n'y a plus d'Italiens non plus. Nicole Holofcener : Non, parce qu'ils ne peuvent plus se le permettre. Entre temps, Brooklyn est aussi devenu trop cher. Et le Queens commence aussi à devenir mode. Tout le monde est chassé hors de New York. Je trouve ça triste. (RN) Visite chez Pixar 'Dites bonjour à Buzz et Woody de ma part. Je suis leur plus grand fan!' Voilà une phrase qui pose le ton de mon voyage chez Pixar. Elle m'a été lancée par le sévère employé du service d'immigration qui me demandait machinalement la raison de mon séjour aux Etats-Unis. Mais lorsqu'il entend que, pour mon boulot, je rends visite à la maison d'animation à qui on doit des merveilles comme 'Finding Nemo', 'Ratatouille' et 'Up', la ligne de son front disparaît et un joyeux sourire éclaire son visage. 'Je suis super impatient de voir leur nouveau film', me murmure-t-il. Et le reste de l'Amérique a l'air elle aussi prête pour la suite. Sur la route en taxi depuis San Francisco je vois des tas de panneaux 'Toy Story 3' le long de l'autoroute. A l'achat d'un Happy Meal chez McDonald on reçoit gratuitement un jouet 'Toy Story'. Même les employés, généralement si coincés, de l'impressionnant Four Seasons Hotel ne parviennent pas à cacher leur enthousiasme lorsqu'ils découvrent l'objet de mon séjour chez eux. 'Vous ne pouvez pas essayer de me ramener quelque chose?', me demande-t-on à plusieurs reprises. Ce n'est pas étonnant que cette suite suscite autant d'enthousiasme auprès des locaux. Pour eux, il s'agit plus que d'une série populaire, c'est de l'histoire du succès de Pixar qu'il s'agit, ce fabuleux studio d'animation dont les bureaux sont à Emeryville, juste de l'autre côté de San Francisco Bay. Après avoir passé quelques temps à s'occuper d'effets spéciaux, de publicités et de courts-métrages, la société sortait 'Toy Story' en 1995. Un véritable triomphe dans tous les domaines. Ce tout premier film d'animation entièrement réalisé par ordinateur est unanimement acclamé par la presse et le public: il rapporta mondialement 350 millions de dollars. En 2010, Pixar a grandi pour devenir un 'major Hollywood player' qui laisse loin derrière les autres studios d'animation, et dans tous les domaines. Côté rentrées, ils en sont actuellement à 5,5 milliards de dollars, et ils peuvent fièrement afficher 24 Oscars, 6 Golden Globes et 3 Grammy's sur leur cheminée, tandis que les productions récentes comme 'The Incredibles', 'Ratatouille', 'WALL-E' et 'Up' sont consacrés par des tas de critiques de films comme les meilleurs films de la dernière décennie. Je pénètre sur les lieux, nerveux, et remarque immédiatement la lampe de bureau devenue leur icône, Luxo Jr. Une copie gigantesque du personnage principal des premiers courts de Pixar, devenue leur mascotte, jaillit de l'entrée du bâtiment principal tout en verre. Dans l'entrée aussi, d'autres personnages géants nous attendent: un Sulley tout poilu et le cyclope Mike de 'Monsters, Inc.' accueillent visiteurs et personnel, sans oublier des versions lego des personnages de 'Toy Story', présentées dans un coin, et une reproduction de Remy, le rat chef de 'Ratatouille', trône sur le bureau de la réception. Mais la pièce de résistance, c'est une gigantesque version de 'Ken's Dream House', la garçonnière de la moitié potentielle de Barbie, qui joue un rôle important dans la troisième aventure de 'Toy Story'. 'Cette construction prouve combien les lieux sont importants dans nos productions', nous explique Maureen, collaboratrice volubile qui me présente les lieux. 'Qu'il s'agisse du paysage terrien démoli de 'WALL-E' ou des chambres d'enfants de 'Toy Story' et 'Monsters, Inc.', nos animateurs passent de nombreuses heures dans des reproductions en vrai de ces endroits. De cette manière, ils apprennent chaque particularité du lieu, de la perspective aux jeux de lumières.' 'Entrez', me souffle ma guide en ouvrant une mystérieuse porte. Je me retrouve tout à coup dans un minuscule cinéma pourvu d'une installation son et image impressionnante et des sièges hyper confortables. 'Asseyez-vous', me dit un homme arborant sourire et casquette. 'Je suis Lee Unkrich, enchanté.' Gloups, me voilà devant le réalisateur de 'Toy Story 3'. Je ne m'y attendais pas du tout. 'Je ne mords pas, vous savez', rit Unkrich. 'C'est normalement quelqu'un d'autre qui aurait dû s'occuper de la démonstration suivante, mais il est absent pour raisons personnelles.' Unkrich me montre ensuite comment les figures tant aimées des personnages de 'Toy Story' ont bénéficié d'un coup de fraîcheur digitale. 'Les documents originels dans lesquels Woody et co. étaient rangés étaient tellement vieux que nous ne parvenions plus à les ouvrir avec nos softwares actuels. Aller rechercher les vieux ordinateurs entreposés au grenier n'était pas vraiment une option, et nous avons donc décidé de repartir de zéro.' Une série d'images comparatives me prouve que le Woody made in 1995 est plutôt miteux. 'Nos softwares d'animation n'en étaient alors qu'à leur débuts', reconnaît le réalisateur. La nouvelle version frappe par ses détails. 'Je ne pense pas que ces personnages puissent être encore plus parfaits.' 'Il est temps de passer au premier étage', interrompt Maureen. Au rez-de-chaussée, à côté du hall d'entrée et de la salle de cinéma, on trouve aussi le restaurant du personnel et une boutique de souvenirs. Un étage plus haut - le dernier étage, d'ailleurs - ça doit donc être le lieu de travail. 'En effet, c'est ici que se trouvent tous les bureaux où nous passons des heures à regarder nos écrans d'ordinateurs.' Les couloirs reliant les bureaux sont décorés de 'story boards', à la main ou réalisés sur ordinateur, qui rendent la progression de l'histoire de ces perles signées Pixar. 'Dans nos projets, les lieux et les personnages sont essentiels, mais l'histoire ne l'est pas moins. En utilisant généreusement les 'story boards', nous pouvons tester différentes choses avant de s'attaquer à l'animation véritable.' Mon oeil se pose sur une scène très western spaghetti qui ne se remarque pas dans le film, et Maureen m'explique: 'Au départ, ce devait être la scène d'ouverture de la troisième partie. Mais vu que l'histoire générale part à un moment dans une autre direction, on a dû la laisser tomber.' Après avoir regardé quelques photos hilarantes des nombreuses séances de déguisements que les collaborateurs de Pixar organisent, Maureen prend congé. Je remets le cap sur le rez-de-chaussée, où les portes de la boutique m'attendent. Allez, on sort la carte de crédit et on se ramène un peu de la magie Pixar à la maison! Interview d'Antoine Fuqua, réalisateur de 'Brooklyn's Finest' Faites ce en quoi vous êtes bon, pas ce qui rapporte le plus d'argent. Voilà une bien sage leçon qu'Antoine Fuqua a apprise au fil des ans. A la base, il caressait l'ambition de devenir un réalisateur hollywoodien grassement payé, un homme qui tournerait sans peine dans le système des studios et recevrait régulièrement un beau chèque sans y perdre sa personnalité. Après les douloureuses expériences de 'King Arthur' et 'American Gangster', on ne la lui fait plus. Le premier était destiné à devenir un film d'action fort et adulte jusqu'à ce que le studio (Disney) décide soudainement qu'il voulait aussi atteindre un public plus jeune. Pour le deuxième, le studio (Universal) n'a pas pu se faire à l'idée d'un charmant psychopathe en personnage principal, comme suggéré par Fuqua, et c'est finalement Ridley Scott qui a pu réaliser le film. Fuqua décida alors de sérieusement réfléchir à sa carrière, et est arrivé à la conclusion qu'il avait tout intérêt à s'en tenir à ses points forts: des petits drames où la profondeur des personnages est importante, et avec une belle dose d'action. C'est vrai qu'avec 'Training Day' il avait prouvé qu'il dominait cette sorte de cinéma. Et puis, si les budgets sont moins élevés, il est plus facile d'exiger le final cut, et donc de faire un film qui est exactement comme on l'avait imaginé au départ. Et le polar d'action 'Brooklyn's Finest' est la preuve que Fuqua a définitivement fait le bon choix. Vous êtes un fan de cinéma. Aviez-vous d'autres films en tête lorsque vous avez tourné 'Brooklyn's Finest'? Antoine Fuqua : J'ai constamment des films en tête. J'ai grandi avec les bons thrillers policiers new yorkais des années '70, comme 'The French Connection' et 'Serpico'. Mais pour 'Brooklyn's Finest' et 'Training Day', j'ai plus pensé à 'Apocalypse Now' qu'à d'autres films policiers. Ce sont des histoires qui parlent du coeur même de la noirceur, de cette mythologie. Je les vois un peu comme des peintures du Caravage. Les couleurs sont d'ailleurs similaires: rouge profond et noir. Devons-nous considérer 'Brooklyn's Finest' comme une sorte de frère de 'Training Day'? Antoine Fuqua : Certainement. 'Training Day' parlait d'un homme qui est déjà corrompu et désillusionné. Dans ce film, le personnage d'Ethan Hawke devait faire un choix. 'Brooklyn's Finest' porte sur la pression que ces policiers endurent au quotidien, les choix qu'ils doivent faire et les tentations auxquelles ils doivent résister. Un peu comme si le personnage d'Ethan dans 'Training Day' avait déménagé pour New York, avait fondé une grande famille, avait une femme malade et voyait tous ses rêves partir en fumée. Je veux montrer que des gens comme lui, ou comme Denzel Washington dans 'Training Day' ne doivent pas être condamnés en bloc. Ils ont tous des motifs et raisons pour agir ainsi. Si ce n'est que parfois, les gens font de mauvais choix. 'Brooklyn's Finest' parle de ces mauvais choix et le fait qu'ensuite, il faut en payer le prix. Mais je montre aussi que la situation n'est jamais désespérée. En réalité, c'est un film positif! (rit) C'est pour que le lien avec 'Training Day' soit clair que vous avez de nouveau fait appel à Ethan Hawke? Antoine Fuqua : Non, simplement parce que c'est un acteur fantastique. Nous nous accordons bien. Quand je dis quelque chose, il comprend immédiatement ce que j'ai en tête. Il est toujours prêt à essayer l'une ou l'autre chose, même s'il n'est pas d'accord. Il défend sa position, ce que font d'ailleurs tous les bons acteurs. Et nous pouvons alors en discuter comme des amis, en cherchant la meilleure solution. Dans le cas présent, nous avons régulièrement parlé de 'The Treasure of the Sierra Madre', ce film avec Humphrey Bogart. De ce besoin de posséder, ce démon qui vous prend par la peau et ne vous laisse plus penser qu'à l'argent. Je voulais montrer ce besoin physiquement. Ce n'est pas une émotion subtile, on ne peut pas la dissimuler. Le portrait de la police que vous dressez dans 'Brooklyn's Finest' est-il réaliste? Antoine Fuqua : Bien trop à mon goût. J'ai beaucoup d'amis dans la police, et ils ont confirmé tout ce que je montre. Je suis ami avec Peter Harvey, un ancien procureur général du New Jersey, et il m'a aidé à comprendre l'ampleur de la pression qui pose sur les épaules des policiers américains. Ils vivent une existence extrême. Chaque jour, ils sont confrontés avec l'aspect le plus moche de l'humanité. C'est leur boulot. Ils passent d'un méfait à l'autre, d'une personne qui maltraite son enfant à un homme qui bat sa femme puis à quelqu'un qui a assassiné sa mère. Des tableaux insensés, au quotidien. Parallèlement à ça, ils ne sont pas assez payés, ce qui fait qu'ils s'inquiètent pour leur famille, ils ne sont quasi jamais respectés par la société et on les montre du doigt lorsque quelque chose tourne mal. 'Brooklyn's Finest' a été tourné hors de Hollywood. Qu'est-ce qui vous dérange dans le système des studios? Fuqua: Je suis juste meilleur quand je contrôle le film que je fais. Hollywood, le jeu avec les studios, ça ne me va pas. Je ne m'y sens pas à l'aise. Je veux d'abord faire le meilleur film qui soit, et du coup, j'ai difficile à accepter les décisions de quelqu'un d'autre. Je veux déterminer moi-même ce que mon film a à dire, et au sein du système des studios, il y a d'autres intérêts qui entrent en compte. C'est ce qui s'est passé avec 'American Gangster'. J'ai refusé de faire le film que les studios voulaient. Je connaissais le monde de cette histoire mieux que quiconque, et je savais que leur vision était erronée. Que voulez-vous dire exactement? Antoine Fuqua : Le personnage central interprété par Denzel Washington n'était absolument pas juste. Il ne possède aucun charme. Il se conduit comme un PDG, un robot. Denzel me voulait comme réalisateur parce qu'il sait que je comprends combien ces personnages peuvent être séduisants. J'ai personnellement connu le gangster qu'il interprétait. Il vivait chez nous, c'était un jeune gars de la campagne. Il lançait des 'Monsieur' et 'Madame' à tout le monde. Il souriait tout le temps. Il avait l'air un peu simplet, mais c'était loin d'être le cas. Il était désarmant, aimait cuisiner. Mais vous saviez que pour une peccadille, il pouvait vous faire passer l'arme à gauche. C'est pour ça que c'était un monstre. Ces gangsters sont des sociopathes. Le personnage de Denzel dans 'Training Day' est aussi comme ça. Ce n'est pas un diable. On ne voit pas ses cornes. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
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