Norwegian Wood: La Ballade d`un film l
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Norwegian Wood: La Ballade d`un film l
///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Plastic Planet La Nostra Vita Limitless (The Dark Fields) Même la pluie Morning Glory Sucker Punch The Fighter Never Let Me Go Hop Hell Driver Ma Part Du Gateau Le Monde De Barney L'agence A Somewhat Gentle Man Stone Noordzee Texas James Blake He Who Saw The Deep label Absolute Dissident O Senior Interpol Barking History of Modern Strange weather, Isn't It? Who We Touch Mines The Runaway 20TEN The Boxer Blood Like Lemonade Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass Three Hundred/ Hangover on the Top Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons DVD Une famille très moderne Kaboom Night of the Demons Illégal Buried Lourdes The dinner Benda Bilili ! Big Tits Zombie (3D) / Yatterman Insoupçonnable Simon Werner a disparu ... Tamara Drewe Submarino Machan Sans Queue ni Tête Left Bank Blu-Rays After.life Potiche La Famille Jones Red Des Hommes et Des Dieux The American Io sono l'amore Machete Scott Pilgrim vs. the World Sleepers Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens (2D et 3D) Course à la mort 1 & 2 Human Target Paranormal Activity 2 The New Daughter Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other Boleyn Girl, Meet Joe Black Dossiers Interview avec Christian Bale Christian Bale over de rol in boksdrama 'The Fighter', die hem een Oscar opleverde. Interview avec Nicolas Cage In 3D-spektakel 'Drive Angry' keert Nicolas Cage terug uit de hel om zijn kleindochter uit de klauwen van een satanische sekte te redden. 'Dit is misschien wel mijn meest entertainende film!' Norwegian Wood: La Ballade d'un film l'Impossible? Wie had ooit durven denken dat er een filmbewerking zou komen van de Japanse auteur Haruki Murakami? Un monstre à Paris Eric Bergeron, die al - gedeeltelijk- verantwoordelijk tekende voor 'The Road to El Dorado' (2000) en het beschamende 'Shark Tale' (2004) is nu terug met een ietwat bescheidener project, dat echter even intrigerend is: 'Un monstre à Paris', waarvan de actie zich situeert in het begin van de eeuw (de 20ste, welteverstaan). ///////////// Cinéma ///////////// Plastic Planet "Plastic Planet" est le prototype de documentaire bourré de bonnes intentions mais qui, au final, se révèle moins émancipatoire qu'anxiogène. Intéressante, cette étude sur l'envahissement - consenti - de notre quotidien par la matière plastique l'est sans aucun doute (surprenants plans dans lesquels des familles du monde entier posent devant la masse impressionnante d'objets en plastique se trouvant dans leur domicile). Bien documenté, "Plastic Planet" pose les enjeux économiques (1 millions de travailleurs en Europe dans ce secteur), environnementaux (une pollution invisible au fond des océans) et surtout sanitaires de l'utilisation du plastique. Et c'est bien entendu sur les effets néfastes sur la santé (cancers, infertilité...) de tous ces objets dont nous ne nous méfions pas (tétines de biberon, films plastiques entourant la nourriture ...) que le film s'appesanti de manière particulièrement angoissante. Mais le réalisateur travaille exclusivement à charge. Il entoure son alarmant constat d'un soupçon de complot entre producteurs et ne propose que de timides alternatives à l'utilisation du plastique. Ce qui dessert le propos. Un constat mitigé qui vire à l'embarras lorsque le réalisateur singe de manière un peu pathétique les techniques d'agit prop de Michaël Moore pour dynamiser son film. Film: 6/10, B.O.: 9/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 95 min Réalisé par: Werner Boote David Morelli La Nostra Vita L'année passée, Elio Germano, l'acteur principal de 'La nostra vita', recevait au Festival de Cannes le prix du meilleur acteur, qu'il se devait de partager avec son partenaire dans 'Biutiful', Javier Bardem. Germano n'a certainement pas volé ces lauriers mais voilà l'unique chose positive à dire au sujet de 'La nostra vita'. La déception est d'autant plus grande que ce film est l'oeuvre de Daniele Luchetti, un cinéaste qui a prouvé avec entre autres 'Il mio fratello è figlio unico' qu'il savait manier la logique narrative. Cette fois-ci, il déçoit son public. A la base, il construit son intrigue (qui rappelle 'La promesse' des frères Dardenne) avec suffisamment de réflexion. Nous découvrons l'histoire du protagoniste Claudio pas à pas et nous recevons un aperçu des facteurs qui le conduiront vers des décisions contestables. Finalement, nous comprenons tous que nous aurions donné la priorité à notre famille dans de pareilles circonstances. Mais juste au moment où l'on se demande comment Claudio se sortira de la tombe qu'il s'est lui-même creusée, Luchetti provoque le dénouement ... en disant que tout est résolu. Dans la vie, on a parfois de la chance. Mais un réalisateur qui fait de la sorte, ne mérite rien d'autre que de la malchance. Film: 3/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 93 min Réalisé par: Daniele Luchetti Avec: Raoul Bova, Elio Germano, Stefania Montorsi Ruben Nollet Limitless (The Dark Fields) "En effet, j'ai mal évalué certaines choses", entendons-nous admettre au début de l'histoire Eddie, le protagoniste de ce thriller spitant, 'Limitless'. En fait, nous sommes à ce moment déjà à la moitié de l'histoire mais le scénario a choisi la voie du flashback. Quoi qu'il en soit, il semblerait que sa vie sera courte, dommage pour un type au "QI à 4 chiffres". 'Limitless' oscille constamment entre le sérieux et la parodie et conserve étonnamment cet équilibre. Par exemple, quand Eddie trouve la pilule longtemps recherchée, nous avons droit à une musique angélique. Et la manière avec laquelle il dépasse sa dose nécessaire suite à la visite d'un gangster russe, est tout à fait ridicule. Le grand mystère du film n'est pas tant de savoir d'où viennent les pilules d'Eddie ni de connaître son destin, mais à qui nous devons un dénouement aussi ridicule. Que les scénaristes aient voulu enjoliver la fin déprimante du roman original, je peux encore le comprendre. Mais l'alternative qu'ils proposent ne tient pas. 'Limitless' mérite mieux. (RN) Film: 6/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 97 min Réalisé par: Neil Burger Avec: Robert De Niro, Bradley Cooper, Abbie Cornish Ruben Nollet Même la pluie "Même la Pluie" soupire le titre de ce drame espagnol, qui a été écrit pas le scénariste habituel de Ken Loach, Paul Laverty. Loach lui-même n'a rien à voir avec le film (la réalisatrice Icìar Bollaìn est madrilène) mais 'También la lluvia' n'a rien à envier au palmarès du cinéaste britannique. Un style narratif bien pensé, un sens de l'humour sain et un thème social intéressant, il n'est pas étonnant que Loach et Bollaìn s'entendent bien. Comme c'est souvent le cas dans les scripts de Laverty, 'También la lluvia' impose le message trop lourdement (surtout dans la deuxième moitié), comme si le spectateur manquait de jugeote. Mais on parvient à passer outre cela. C'est du cinéma sincère et convaincant qui a quelque chose d'important à raconter. La Guerre du gaz bolivienne qui est centrale dans l'histoire a vraiment eu lieu, en avril 2000, et peut facilement se comparer à des situations semblables sur notre globe. Pour trouver des histoires sur l'exploitation et l'inhumanité, il ne faut hélas pas chercher loin. 'También la lluvia' montre que ces histoires ne doivent pas nécessairement être désespérantes ou pesantes. (RN) Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 104 min Réalisé par: Icíar Bollain Réalisé par: Icíar Bollain Avec: Luis Tosar, Gael García Bernal, Karra Elejalde Ruben Nollet Morning Glory Une ambitieuse et enthousiaste jeune femme reçoit la chance de réaliser son rêve mais doit composer avec une pseudo vedette grincheuse, récalcitrante et détestable qui traite tout le monde comme de la merde. L'intrigue de Morning Glory fait beaucoup penser à 'The Devil Wears Prada'. Et devinez quoi ? Les deux films ont été écrits par la même personne. Pourquoi essayer une nouvelle recette alors que vous savez que l'ancienne a fait ses preuves ? Aline Brosh McKenna (la scénariste) a donc déplacé l'intrigue du milieu de la mode vers le monde de la télévision, elle a ajouté une romance et hop! On ne peut donc par parler d'originalité, aussi parce que l'angle romantique est tout aussi inutile que banal. Qu'avons-nous à faire de la vie amoureuse du personnage principal Becky Fuller alors que l'action intéressante se joue sur le plateau du programme matinal 'Daybreak' ? Vous trouverez bien sûr les personnages clash, les égos démesurés et d'autres raisons de pouvoir appeler 'Morning Glory' une comédie. Et les acteurs y mettent aussi du leur. Avec une mention spéciale pour l'actrice principale Rachel McAdams, qui n'est pas encore appréciée à sa juste valeur. (RN) Film: 6/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 107 min Réalisé par: Roger Michell Avec: Harrison Ford, Diane Keaton, Rachel McAdams Ruben Nollet Sucker Punch Vous souvenez-vous encore de 'Burlesque', la comédie musicale catastrophique dans laquelle Christina Aguilera, Cher et toute une série d'autres dames en lingerie pseudo sexy présentaient l'une après l'autre leur numéro de danse et de chant ? Et bien mélangez cette absurdité avec l'univers fantastique de 'Lord of the Rings', et vous voilà dans 'Sucker Punch', le premier film pour lequel le réalisateur Zack Snyder ('300' et 'Watchmen') ne se base pas sur une histoire existante. Enfin, prenez cela avec des pincettes, car à côté de ces influences susmentionnées, vous reconnaitrez aussi quelques rappels de 'Alice in Wonderland', de nombreux films institutionnels psychiatriques, d'une série de films de guerre et 'The Matrix' et ses héritiers. En plus, l'histoire d'un groupe de jeunes filles internées qui via leurs rêves s'échappent d'un lugubre asile ne rime strictement à rien tant sur le plan narratif que de la réalisation. Les manquements audiovisuels empêchent les switchs anarchiques entre les différents univers fantasmés ou réels d'être mis en valeur, ce qui étonne de la part du perfectionniste Snyder. Les montages sont tout sauf fluides et le mix rock durs/compostions originales aurait pu être peaufiné. Conclusion : une cacophonie catastrophique qui après seulement cinq minutes vous fera sortir les yeux des orbites. Film: 0/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 30 Mars 2011 Durée: 110 min Réalisé par: Zack Snyder Avec: Carla Gugino, Vanessa Hudgens Steven Tuffin The Fighter "Aura-t-on droit à un dangereux feu d'artifice ?", pensaient certains lorsqu'on a annoncé que les plus célèbres têtes brûlées d'Hollywood allaient collaborer, à savoir le concurrent de George Clooney, David O. Russell, et la terreur des cameramen, Christan Bale. Et en effet, ce film basé sur l'histoire vraie de deux frères boxeur détonne à l'écran. Le tout réalisé avec plus d'énergie positive que négative. Bale a mérité son Oscar pour son interprétation de Dicky Eklund, un accro au crack 'has-been' qui malgré ses problèmes espère toujours un comeback. C'est pourtant son frère Micky Ward (Mark Wahlberg) qui a encore la chance de faire carrière sur le ring. Il s'agit aussi de la relation complexe entre les deux frères, leur mère dominante (la gagnante d'un Oscar: Melissa Leo), leurs sept soeurs et la petite amie de Micky (la brillante Amy Adams). L'étonnant Russell (voir aussi 'I Heart Huckabees') a choisi une approche réaliste, mais injecte juste ce qu'il faut de poésie. On pourrait croire à un pastiche de John Waters, idée démentie dès l'apparition des vrais frères à l'écran. Et oui, la réalité est parfois plus étrange que la fiction ! Film: 8/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 30 Mars 2011 Durée: 113 min Réalisé par: David O Russell Avec: Christian Bale, Mark Wahlberg, Melissa Leo, Amy Adams Steven Tuffin Never Let Me Go Attention: cette adaptation cinématographique d'un bestseller de Kazuo Ishiguro, The Remains of the Day, est incroyablement subtile, et sans manipulation, deux qualités assez rares dans le cinéma actuel. Au milieu de la cacophonie ambiante dont la machine hollywoodienne a le secret de nos jours, cette histoire de trois camarades de classe particuliers peut paraître à première vue un peu ennuyeuse. Certains comprendront que derrière un récit de science-fiction se cache une parabole audacieuse sur la "condition humaine" plus profonde que des milliers d'exposés pseudo intelligents. Les acteurs principaux, Andrew Garfield ('The Social Network'), Carey Mulligan ('An Education') et Keira Knigthley ('Oh yeah!)', sont phénoménaux dans ce trio mystérieux qui se débat avec une dignité déchirante dans leur terrible sort. Le réalisateur de 'One Hour Photo' Mark Romanek veille à ce qu'il n'y ait rien à redire sur le plan audiovisuel, tandis qu'il donne à l'excellent scénario d'Alex Garland ('The Beach') les qualités susmentionnées. C'est une belle preuve que le cinéma peut encore penser, peut être sensible sans tomber dans le mélodrame et peut impressionner sans effets numériques. C'est déjà maintenant un des meilleurs films de l'année ! Film: 10/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 30 Mars 2011 Durée: 103 min Réalisé par: Mark Romanek Avec: Keira Knightley, Carey Mulligan, Andrew Garfield, Charlotte Rampling, Sally Hawkins Steven Tuffin Hop L'année passée, Christoper Meledandri et sa société d'animation Illumination Entertainment avaient voulu surprendre avec la charmante super méchante histoire de "Moi, Moche et Méchant". Avec cette horrible histoire de lapin de Pâques, ils perdent tout de suite tout crédit. Que voulez-vous ? Au lieu de construire des mondes numériques fantaisistes, ils ont préféré cette fois-ci un mix banal de 'live action' et d'animation. Pour mener à bien ce projet, ils ont fait appel à Tim Hill, le réalisateur qui a aussi été à l'origine du film 'Alvin et les Chipmunks'. Sur le plan technique, il y a peu à redire. Le cyclope dans 'X-Men' James Marsden et son lièvre "buddy" convainquent ensemble sur grand écran. Mais tout comme dans 'Garfield' et d'autres mauvaises sorties comparables, le casting humain surjoue à l'excès. Même dans les scènes où ils devraient jouer subtilement, les acteurs semblent participer à un casting pour l'une ou l'autre mauvaise production de dessin animé de série b. Et puis c'est impardonnable de raconter cette histoire stupide uniquement dans le but de donner le même cachet à Pâques qu'à Noël. Il manquerait plus que le lapin de Pâques fasse usage du traîneau magique ! Pourrait-on le lui prêter ? Film: 2/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 30 Mars 2011 Réalisé par: Tim Hill Steven Tuffin Hell Driver Les critiques sont nombreuses à l'encontre du film 'Drive Angry 3D'. On n'y trouve en effet aucune once de subtilité. Les performances d'acteurs ne volent pas très haut. Les effets spéciaux relèvent ci-et-là la barre. Et ainsi de suite ... Cependant il faut être amer pour ne pas pouvoir goûter au plaisir de cette overdose de série-B. Nicolas Cage s'amuse manifestement dans la peau d'un ancien criminel qui s'échappe de l'enfer pour sauver sa petite-fille des griffes d'une secte satanique. La bombe platine Amber Heard accompagne notre homme en tant que complice déterminée. William Fichtner joue le rôle de sa vie dans la peau du Comptable du Gourou en personne. Mais ce sont les différents véhicules dans lesquelles les acteurs prennent place qui font vraiment le show. Le réalisateur de 'My Bloody Valentine 3D' Patrick Lussier prouve une fois de plus que les meilleurs effets spéciaux prennent tout leur sens quand "sexe et violence" se retrouvent à l'écran. Il montre en outre que James Cameron et co. se trompent lorsqu'ils prétendent que la nouvelle technologie doit être utilisée avec nuance. Vu que ces amateurs du diable ont encore une fois voulu se montrer effrayants, nous pouvons parler d'un vrai classique du genre ! Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 23 Mars 2011 Durée: 104 min Réalisé par: Patrick Lussier, Todd Farmer Avec: Nicolas Cage, Amber Heard, William Fichtner Steven Tuffin Ma Part Du Gateau Lorsqu' un réalisateur français qui projette de raconter une histoire sur l'injustice sociale et qui nomme une de ses protagonistes France, cela suscite les problèmes. Chaque fois que ce nom apparait, cela pousse le spectateur à y voir une symbolique ; car il voit plus difficilement ce personnage comme un être à part entière. Si c'était l'unique problème de 'Ma part du gâteau', nous aurions encore pu l'excuser. Le réalisateur/scénariste Cédric Klapisch jette dès le début toute forme de subtilité par-dessus bord. Même s'il a essayé de remédier à la situation autant que possible et de donner du crédit tant à la pauvre France qu'au riche Steve, cette volonté est absente. Au contraire, les tentatives d'alléger la lourde thématique (la scène où France veut se faire passer pour une étrangère et exagère son accent par exemple) produit l'effet inverse. On pourra toujours dire que Karin Viard et Gilles Lellouche font de leur mieux. Mais dans un film qui va droit dans le mur et dont le dénouement est des plus ridicules, leurs efforts sont vains. (RN) Film: 3/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 23 Mars 2011 Durée: 109 min Réalisé par: Cédric Klapisch Avec: Karin Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy, Zinedine Soualem Ruben Nollet Le Monde De Barney Vous n'irez par voir "Le Monde de Barney" pour sa splendeur visuelle, mais le film n'a pas besoin de montages et de prises de vue technologiquement complexes ou éblouissantes. La prouesse de cette tragicomédie canadienne repose sur le script et ses acteurs, pas sur la réalisation. Comme le titre l'explique, tout le film se base sur le point de vue de Barney Panofsky, un antihéros extrême au talent incroyable qui arrive à toujours faire le mauvais choix. Il en résulte une vie quelque peu mouvementée, et particulièrement sur le plan amoureux. Il suffit de voir par exemple comment il tombe éperdument amoureux d'une autre femme le jour de son mariage. Dans le film, il regarde avec ironie sur toutes ces occasions manquées mais tout en nous faisant comprendre de ne pas le juger. Le tout fonctionne grâce à l'interprétation magnifique de Paul Giamatti mais aussi grâce au personnage même. "Le monde de Barney" distille ses personnages intrigants, profondément humains par leurs failles. Le film (qui se base sur le roman du même nom du canadien talentueux Mordecai Richler) se dirige au final un peu trop vers le mélodrame mais cela n'enlève en rien ses mérites. (RN) Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 23 Mars 2011 Durée: 132 min Réalisé par: Richard J Lewis Avec: Paul Giamatti, Rosamund Pike, Dustin Hoffman Ruben Nollet L'agence De grandes idées dans un film divertissant à ne pas trop prendre au sérieux. Voilà une bonne façon de résumer 'The Adjustment Bureau'. Le film se base sur 'Adjustment Team', une nouvelle de Philip K. Dick, le type un peu fou qui nous a déjà surpris entre autre dans 'Blade Runner', Total Recall' et 'Minority Report' et nous sert un cocktail délicieux de romantisme, science-fiction, drame, thriller, action et philosophie. Avouons que ce ne sont pas les ingrédients que l'on retrouve dans un film traditionnel hollywoodien. Les puristes jetteront tout de même que 'The Adjustment Bureau' trahit l'histoire originale et fait du commerce, une affirmation qui semble vraie (en tout cas pour l'aspect commercial) mais qui n'est pas vraiment pertinente. Un concept intellectuel enjolivé par une histoire d'amour et par quelques courses poursuites permet en effet d'attirer le monde dans les salles mais tout porte à croire que le réalisateur/scénariste George Nolfi ait conservé de bonne foi l'esprit et les idées de Philip K. Dick. Au final, malgré la thématique, la réalisation n'a rien de lourd. C'est une réelle performance. (RN) Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 23 Mars 2011 Durée: 106 min Réalisé par: George Nolfi Avec: Matt Damon, Emily Blunt, Anthony Mackie, Terrence Stamp Ruben Nollet A Somewhat Gentle Man Un paysage de glace et de la samba. La comédie policière norvégienne 'A Somewhat Gentle Man' annonce dès le départ qu'elle ne suivra pas les règles. On pourrait la comparer avec le genre de films qui ont fait la célébrité de Guy Ritchie, des histoires drôles avec de brusques éclats de violence. La grande différence est que 'A Somewhat Gentle Man' ne se contente pas de ses plaisanteries et trouvailles, avec une fin délibérément malheureuse. Le réalisateur Hans Petter Moland veille à ce que son histoire garde les pieds sur terre, même lorsque cette réalité semble bizarre. Lorsque un des gangsters jette sur son épaule une femme qu'il a renversé avec sa voiture et la dépose dans un container, vous comprenez son geste. Tout comme vous comprenez son attitude odieuse envers son comparse. Le coeur du film, et la raison pour laquelle il dépasse la compétition, se doit à l'interprétation de Stellan Skarsgård. C'est étonnant de voir comment l'acteur suédois se fait si petit et retient en même temps toute l'attention. Un bel exemple de comment tout dire sans ouvrir la bouche.(RN) Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 16 Mars 2011 Durée: 103 min Réalisé par: Hans Petter Moland Avec: Stellan Skarsgård, Bjørn Floberg Ruben Nollet Stone En cette époque d'horribles adaptations de jeux vidéo et de franchises apathiques, un drame avec des vedettes comme Edward Norton et Robert De Niro devrait ravir les amateurs de vrai cinéma. Malheureusement la mentalité dominante des multiplex est telle que de nombreux cinéphiles se jettent inévitablement sur le 'straight to dvd' ou tout autre home cinéma. Pourtant il y a longtemps que l'on n'avait plus vu les stars de 'American History X' et de 'Taxi Driver' avec tant d'énergie sur le grand écran. Le premier incarne un criminel qui après une longue peine de prison tente sa chance pour une libération anticipée, le deuxième incarne un agent de probation. Leurs conversations, leur situation personnelle et l'ambiguïté avec la femme fatale du "Cinquième élément", Milla Jovovich, sont portés avec brio à l'écran grâce au réalisateur de 'The Painted Veil' John Curran. Et même si les rebondissements de la fin de l'histoire semblent moins intéressants, cela fait plaisir de profiter d'un tel projet au cinéma. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 16 Mars 2011 Durée: 105 min Réalisé par: John Curran Avec: Robert De Niro, Edward Norton, Milla Jovovich Steven Tuffin Noordzee Texas Pim est tout sauf un enfant heureux. Il lui manque la figure paternelle, il s'entend mal avec sa mère accordéoniste et se sent très seul. Quand il se lie d'amitié avec une famille voisine, tout semble s'améliorer. Il s'amuse avec son nouvel ami et sa nouvelle amie. Même leur mère le soutient. La tristesse ne se fera à nouveau pas attendre longtemps. Pim se rend compte qu'il n'assure pas avec les filles et se sent dépourvu. Mais il découvre alors que son voisin n'est pas vraiment hétérosexuel ! Le premier long métrage gay est un fait. Bavo Defurne s'est attiré le respect dans le cinéma gay international avec ses excellents courts métrages très stylisés. Dans 'Noordzee, Texas' il s'octroie à nouveau une approche raffinée. Les images sont étroitement cadrées, la palette de couleur est au point, les costumes et accessoires semblent crédibles, la mer forme un décor poétique et la maison du bord de mer paraît très confortable. Defurne a voulu créé un monde plausible. Autre surprise : l'absence d'une approche universelle. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 16 Mars 2011 Durée: 93 min Réalisé par: Bavo Defurne Avec: Eva van der Gucht, Thomas Coumans Steven Tuffin ///////////// DVD ///////////// Une famille très moderne The Switch Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique, 'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives inutiles. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 90 min Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Kaboom Délicieusement précieux et maniéré, Smith mène une sympathique vie d'étudiant libertaire sur un Campus universitaire étasunien. Bi curieux, il aime se frotter aux deux sexes, le plus souvent possible... et ce n'est pas sa meilleure amie lesbienne qui le contredira, elle-même abonnée aux hormones en fusion! Un doux délire partagé entre la drague sans entraves, le copinage sincère, les cours (oui, parfois), mais aussi les fantasmes divers. A propos de fantasmes, Smith se disperse quelque peu: il a craqué sur son colocataire, le musculeux blondin prénommé - à bon escient - Thor, il se laisse entraîner après une belle défonce dans un plan baise avec une sulfureuse mademoiselle, et subit une confusion certaine entre réalité et onirisme après avoir fait à répétition le même rêve pour le moins étrange. Après cet événement qui aurait pu être anodin, le monde de Smith dérape cependant de plus en plus vers l'étrange. Énergique, anarchiste, délirant mais avec une maîtrise impeccable, sensuel, transgenres tendance gay mais hétéro friendly, 'Kaboom' constitue une surprise de taille! Malgré ses 52 ans au compteur, le réalisateur Gregg Araki se permet de donner une leçon de fraîcheur juteuse, loin d'être aussi superficielle qu'elle pourrait le sembler. Succulent, drôle, parfois un peu lourd, 'Kaboom' n'en reste pas moins une belle déflagration cinématographique. Film: 8/10, Extras: 6/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 88 min Réalisé par: Gregg Araki - Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida Distributeur: Lumière Extras: Commentaires audio Gauthier Keyaerts Night of the Demons Stupide à pleurer, joué à la ramasse (mention spéciale à un Edward Furlong boursouflé et qui donne l'impression de chercher en permanence son prochain fixe), mal foutu... 'Night of the Demons', remake d'un opus pop-co(r )n des 80's (également connu sous le nom 'Demon House') n'a de prime abord rien pour lui. Mais celles et ceux qui arriveront à passer l'atroce et ridicule tentative d'exposition, tournée comme un mauvais clip - tics d'images en prime -, se délecteront de cette gentille bisserie décomplexée. Plus le métrage avance, plus ça délire, et, à force de très grand n'importe quoi, la bonne humeur surgit! Couillon, mais drôle! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Adam Gierasch - Avec: Tatyana Kanavka, Michael Arata, Shannon Elizabeth, Edward Furlong Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Illégal L'abord de la thématique - ô combien d'actualité - de l'accueil des migrants en Belgique se résume souvent à de froides statistiques ou à la brève interview d'un sans papier au JT. Plutôt que de se concentrer sur ce qui a emmené les migrants dans notre plat pays, Olivier Masset-Depasse se penche sur l'implacable mécanique légale et administrative visant à expulser les sans papiers à travers son symbole le plus visible : les centres fermés. Tania, clandestine vivant en Belgique, se voit séparée de son fils et est enfermée dans l'un de ces centres. Le réalisateur offre au spectateur la possibilité terrible et bouleversante - de se mettre à la place de cette mère qui lui ressemble tant - elle est blanche et européenne et de vivre avec elle le quotidien déprimant et anxiogène des individus et familles vivant en centre fermé. Supérieurement interprété par Anne Coesens, illégal est moins un film militant qu'un thriller haletant sur un fond social dramatique et interpellant. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Olivier Masset-Depasse - Avec: Anne Coesens, Alexandre Golntcharov David Morelli Buried Peu sont celles et ceux ayant résisté à la tentation, d'une poilade facile lors de la lecture du synopsis de ce suffoquant thriller! Et pourtant... 'Buried' se passe bien dans un lieu unique: un cercueil de fortune, dans lequel est séquestré un otage américain, fait prisonnier en Irak. Oui, une unité géographique malade, voire suicidaire pour la plupart des réalisateurs, poussant à l'extrême la logique de Larry Cohen et Joel Schumacher ('Phone Booth'). Ici pas de point de fuite, si ce n'est un briquet pour donner un peu de lumière, et l'apport du Global System for Mobile communications dans le scénario. Un acteur, une caisse, un GSM... et quelques voix, afin d'élargir le propos, mais uniquement suggestive ment et "acousmatiquement". Audacieux visuellement, politiquement et cinématographiquement, 'Buried' n'est clairement pas un film américain, mais bien l'oeuvre d'un "artisan" ibère: Rodrigo Cortés (géniteur de l'étonnant 'Concursante')... Tant dans son propos (que je vous laisse découvrir), que dans son économie. Vous l'aurez compris, c'est une véritable bombe! Film: 8/10, Extras: 7/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Rodrigo Cortés - Avec: Ryan Reynolds, Ivana Miño, José Luis García Pérez Distributeur: Belga Extras: Making of, featurettes,... Gauthier Keyaerts Lourdes Tétraplégique abonnée aux pèlerinages afin de briser la solitude dont est faite son existence, Christine se retrouve à Lourdes. Passant avec détachement toutes les étapes classiques de la pèlerine (bénédictions, bains, absorption d'eau bénite, etc.), elle ne semble pas trop espérer un miracle, même si c'est ce qu'elle désire ardemment. Les jours passent, et la possibilité de guérison s'éloigne. Et pourtant, des rêves partagés avec d'autres indiquent une action probable de la Vierge Marie... Ce qui se produit au final! Fadisme et bondieuserie ne sont pas sauvés par une plate fin ambiguë. Détestable. Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min Réalisé par: Jessica Hausner - Avec: Sylvie Testud, Bruno Todeschini, Elina Löwensohn Gauthier Keyaerts The dinner Allumé au lance-flammes par la critique lors de sa sortie, ce 'Dinner for Schmuck' - remake du 'Diner de con' de Francis Weber - ne mérite pourtant pas autant de haine! OK, ça ne vole pas spécialement très haut, mais au moins cette comédie fait par moments franchement beaucoup marrer... Sans chercher la subtilité, et misant tout sur l'ami Steve Carell, le réalisateur Jay Roach (la saga 'Austin Powers') se démarque de l'analyse sociologique soutenant la version française, et mise tout sur le loufoque et la loi de Murphy. Si vous cherchez un divertissement simple, sans fioritures, voici de quoi vous délecter. Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 114 min Réalisé par: Jay Roach - Avec: Steve Carell, Paul Rudd, Zach Galifianakis Distributeur: Paramount Gauthier Keyaerts Benda Bilili ! Benda Bilili Au départ "simple" documentaire sur les musiciens des rues de Kinshasa, commencé en 2005, le travail des réalisateurs Florent de La Tullay et Renaut Barret, se transforme en quête don quichotesque après leur rencontre avec l'orchestre Staff Benda Bilili... Un combo étonnant, constitué de musiciens talentueux, tous atteints de handicaps sérieux, notamment liés à la Polio, tentant de s'en sortir, mais aussi d'aider les enfants pauvres dormant sur des cartons dans les rues. De La Tullay et Barret décident d'aider le Staff Benda Bilili à sortir un disque, voire accomplir une tournée en-dehors du Congo. Cela se fera, avec beaucoup de patience et de temps, de courage (vu les nombreux drames) mais aussi le soutien de la maison de disques Crammed Discs. Touchant, juste et décent malgré des images dures, très peu encadré de commentaires inutiles. Une réussite totale, et probablement un des plus beaux documentaires (soci) musicaux. Très très fort! Film: 10/10, Extras: 7/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 85 min Réalisé par: Florent de La Tullaye, Renaud Barret - Avec: Cubain Kabeya, Paulin Kiara-Maigi, Roger Landu Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: Interviews, featurette Gauthier Keyaerts Big Tits Zombie (3D) / Yatterman Une adaptation d'animé pour enfants revisité à la sauce Takashi Miike ('Hell-o Kitty' / 'Kamikaze Girls' sous acide, dirigé par Tim Burton), copieusement nappé de grosses allusions salaces, et souvent homosexuellement orientée, face à un délire / déluge de gros lolos parfois filmés en 3D... Le Japon n'a décidemment pas fini de nous étonner! Concernant 'Yatterman', il faut le voir pour ne pas y croire! Les premières minutes opposent dans un combat drolatique les méchant - totalement crétins - et les gentils, naïfs et un peu demeurés. Durant cette enfilade de scènes infographiquement "n'importe quoi"; Miike se permet de virer dans les clins d'yeux libidineux, tendance Akira Toriyama ('Dragonball'), version totalement gay! La suite ne calme en rien cette version insensée du film pour enfant, numéros musicaux inclus. Un cran de plus dans les délires miikesques, qui pourtant semblait avoir atteint son niveau maximum! 'Big Tits Zombies' (notez déjà le titre subtil) s'inscrit dans la veine nippo-cheap-gore, l'affiche en atteste, avec ses vrais faux airs de 'One Chambara', 'Mutant Girl Squad' et autre 'Tokyo Gore Police'. Il y a donc beaucoup de ça, avec une évidente volonté de repompage sur le diptyque 'Grindhouse' des sieurs Rodriguez et Tarantino. Je vous préviens honnêtement, vu la technique 3D au rabais, la migraine ophtalmique l'emporte sur la tumescence! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Takao Nakano, Takashi Miike - Avec: Io Aikawa, Saori Andô, Shô Sakurai, Sadao Abe Distributeur: Filmfreak Extras: making of Gauthier Keyaerts Insoupçonnable Insoupçonnable, vraiment? Je pense que les qualificatifs insupportable, mal foutu, mal joué, peu crédible, ennuyeux correspondent mieux à la réalité. 'Insoupçonnable' c'est du thriller à cinq balles, horripilant tellement il est raté. Passez vite votre chemin, il n'est pas difficile de trouver mieux, même dans les pires bacs à soldes de supermarché. Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Gabriel Le Bomin - Avec: Charles Berling, Laura Smet, Marc-André Grondin Distributeur: Studio Canal / Twin Pics Extras: Making of, interview Gauthier Keyaerts Simon Werner a disparu ... Double maléfique du 'Kaboom', 'Simon Werner a disparu' aurait dû hériter d'un peu de l'exubérance de la frasque arty gay trash de Gregg Araki... Oui, ça va critiquer sévère ici. Et pourtant j'étais surchauffé à l'idée de voir ce film français, signé Fabrice Gobert. Ben ouais, fatalement, on y retrouve - en grande partie - une B.O. monumentale composée par les excellents Sonic Youth. L'un de leurs meilleurs travaux récents. Puis il y a l'aura de mystère suscitée par la bande-annonce. Mon enthousiasme s'arrête là. Mal joué, monté à la va-vite, incapable d'assimiler son contenu musical, 'Simon Werner a disparu' ne suscite que de l'ennui. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 87 min Réalisé par: Fabrice Gobert - Avec: Laurent Delbecque, Jules Pelissier, Laurent Capelutto, Ana Girardot Distributeur: Lumière Extras: Making of Gauthier Keyaerts Tamara Drewe De retour dans son village natal, Tamara Drew - journaliste de son état - va susciter bien des émois. En effet, relookée (elle a fait reconstruire un appendice nasal assez peu flatteur) et devenue une véritable bombe sexuelle sur pattes, elle va faire chavirer le coeur d'une rock star (ce qui n'est pas du goût de toutes les fans), bouleverser le quotidien de la pension pour écrivains jouxtant la propriété hérité de ses parents, raviver une ancienne flamme, et ce faisant, chambouler totalement l'écosystème de la bourgade! Sorte de vaudeville dopé à l'intelligence, d'étude anthropologique caustique, de représentation simple et élégante de l'effet papillon, 'Tamara Drew' mérite amplement le qualificatif de jouissif! Vu que sous des faux airs (au départ) de comédie british gentillette, ce film de Stephen Frears emmène le spectateur vers des contrées amorales, plutôt justes et mises en boîte avec un immense savoir-faire. Voilà une sortie qui mérite toute votre attention. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Stephen Frears - Avec: Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Camp, Dominic Cooper Distributeur: Cinéart / Twin Pics Gauthier Keyaerts Submarino Thomas Vinterberg avait fracassé la conscience des cinéphiles en 1998 avec son approche du Dogme, intitulée 'Festen'. Film retors, radical et quelque peu désespéré, cette bombe filmique a laissé tout le monde sans voix, et s'est taillé un succès non négligeable. Par conte, la suite est plus difficile à gérer pour Vinterberg, car non seulement il ne réussit pas à transformer ce coup d'essai, mais en plus, il se met carrément critique et spectateurs à dos avec des films assez insipides, tels que 'Dear Wendy'. Il est amusant d'ailleurs de lire sur la jaquette du dvd de 'Submarino' "Le come-back puissant du réalisateur de 'Festen'"... Vinterberg n'ayant pas cessé de tourner depuis 1998. Mais en fait, il est clair qu'il existe une indéniable filiation entre 'Festen' et 'Submarino': cette manière de filmer radicale, cette frontalité des situations, l'inéluctabilité de la descente aux enfers. Histoire aux accents traumatiques, ce récit quasi psychanalytique fait la part belle à la laideur, et au nihilisme. Un exercice souvent intéressant, mais parfois totalement casse-gueule! Une cinématographie typiquement scandinave, pour les fans des moments les plus sombres de Moodysson. Fini de rire mesdames et messieurs! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Thomas Vinterberg - Avec: Dar Salim, Jakob Cedergren Gauthier Keyaerts Machan Basé sur une histoire vraie, 'Machan' (également connu sous le nom de 'Sri Lanka National Handball Team') nous narre l'histoire de deux Sri Lankais, Stanley et Manoj, qui rêvent de quitter leur pays afin de vivre un peu mieux, mais aussi et surtout d'aider leurs familles respectives à éponger les nombreuses dettes qui pèsent sur elles. N'arrivant pas à obtenir de visas par la filière classique, ils décident après plusieurs essais, sur un coup de tête assez farfelu, de créer une équipe bidon - de handball, afin de participer à un tournoi organisé en Allemagne.... étant les seuls à soi-disant "pratiquer" ce sport, ils incorporent dans leur nom de guerre "équipe nationale"! Cette entreprise démentielle va prendre une tournure assez inattendue: les rangs des candidats au départ ne cesse de croître de manière anarchique, notamment sous l'impulsion d'un passeur d'illégaux, qui voit là une solution pour se tirer des ennuis générés par ses arnaques à répétition. Assez gentillette, mais loin d'être inintéressante, cette histoire abracadabrantesque prend une verve savoureuse et jubilatoire sur les écrans. Si le fond est sérieux et prenant, la forme est légère, parfois un peu trop d'ailleurs. Mais dans l'ensemble, 'Machan' mérite amplement le coup d'oeil. Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min Réalisé par: Uberto Pasolini - Avec: Dharmapriya Dias, Gihan De Chickera, Dharshan Dharmaraj, Namal Jayasinghe Distributeur: Filmfreak Extras: Interviews, scènes coupées Gauthier Keyaerts Sans Queue ni Tête Alice essaye de vivre grâce au plus vieux métier du monde... Diplômée en histoire de l'Art, elle rêve pourtant d'autres choses, d'une autre vie, loin des clients de plus en plus tordus qu'elle tente de satisfaire à tout prix. Surtout lorsqu'il s'avère que leurs libidos deviennent de plus en plus complexes, et génèrent beaucoup trop d'agressivité. Xavier lui psychanalyste, en pleine déchirure sentimentale. Sa femme et lui parviennent à peine à partager le même espace. Alice et Xavier atteignent leur point de rupture, et décident chacun de leur côté, de s'en aller. Elle déménage, et souhaite entamer une thérapie, il fuit le foyer marital, et s'installe à l'hôtel. C'est alors que leurs chemins se croisent. Malgré un scénario intéressant, et des acteurs brillants, 'Sans queue ni tête' s'avère être un produit générique. La forme y est, mais pas la saveur, ce qui donne un empilage d'égos loin d'atteindre des sommets... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Jeanne Labrune - Avec: Isabelle Huppert, Bouli Lanners Distributeur: Twin Pics Extras: Commentaires audio, scènes coupées, ... Gauthier Keyaerts Left Bank Marie est une jeune athlète dans la fleur de l'âge. Mais alors que sa carrière prend son envol, elle est victime d'un malaise qui révèle que son corps ne peut suivre l'intensité de ses entraînements, et l'exigence qu'elle lui inflige. Un corps qu'elle abandonne aux charmes de Bobby, un jeune expert en matière de tir à l'arc. Privée d'efforts sportifs, elle s'abandonne totalement à cet amour nouveau, et rapidement passionnel. Elle décide assez vite d'emménager temporairement avec son nouvel amant. L'immeuble dans lequel le bellâtre vit s'avère nettement moins hospitalier qu'elle ne l'avait pensé de prime abord, et semble même renfermer un terrifiant secret. Film fantastique flandrien, 'Left Bank' / 'Linkeroever' se fraye un chemin à travers le dédale international des festivals dévoués au cinéma de genre, et draine sa horde d'admirateurs. Personnellement, j'ai été un peu déçu, mais il faut avouer que Pieter Van Hees sait susciter le mystère, et créer des atmosphères visuelles crues et naturalistes, du plus bel effet! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Pieter van Hees - Avec: Eline Kuppens, Matthias Schoenaerts, Tom de Wispelaere, Sien Eggers Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts ///////////// Blu-Rays ///////////// After.life Après un accident de voiture, Anna se réveille sur une table froide, au milieu d'une morgue. Lorsqu'arrive l'entrepreneur de pompes funèbres, elle lui demande ce qu'elle fait en ce lieu de tristesse. Elle apprend alors qu'elle est morte, et que seul son préparateur, bénéficiant d'un don spécial, peut encore dialoguer avec elle, et ce pour ses derniers jours avant l'enterrement... Que plus rien ne l'attend en-dehors de ces murs. Bien que ça sente fortement le sapin, Anna ne peut accepter la situation, et tente de se révolter. A force d'accumuler les louvoiements, Agnieszka Vosloo finit par lasser ses spectateurs, qui au final préfèreront le bord de la route... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 104 min Réalisé par: Agnieszka Vosloo - Avec: Liam Neeson, Christina Ricci, Justin Long Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Potiche Bien au-delà d'une simple femme au foyer, Suzanne revêt aux yeux de sa famille, et de ses proches, tous les atours d'une femme potiche. Docile, béni-oui oui, insouciante, Suzanne va pourtant devoir assumer de lourdes responsabilités, suite à quelques indélicatesses patronales de son mari autoritaire, narquois et frivole. Ce dernier se retrouve dans un état de santé lamentable, après avoir piqué une crise de nerfs lors d'un affrontement musclé avec les employés de "sa" société (cadeau de dot), partis en grève. Suzanne doit alors prendre les rênes de l'entreprise... Mais alors que tout le monde s'attend à ce qu'elle ne soit qu'une femme de paille, elle y met coeur, énergie, intelligence et dévouement. Une excellente surprise, qui remet l'ambiance sociale et le chiffre d'affaire sur des rails. Amusant, mais je reste clairement sceptique quant à la jubilation critique suscitée par ce dernier bébé du talentueux Ozon. Bien, mais juste bien quoi... Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 103 min Réalisé par: François Ozon - Avec: Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche, Jérémie Renier Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: Making of, bêtisier, ... Gauthier Keyaerts La Famille Jones Malheureusement un peu courte dans ses ambitions, 'La famille Jones' ne manque pourtant pas totalement de charme. Cette histoire de couple fabriqué de toutes pièces par une compagnie de marketing très direct, afin de susciter la convoitise et l'achat compulsif de la part de son voisinage direct... attaque sans dents, et files des coups de pattes griffes rétractées! Dommage, car au final, le message est intéressant (manipulation marketing, cupidité, mensonges, etc.), et le couple Demi Moore / David Duchovny - entouré de seconds rôles à la hauteur - possède pas mal de peps. Se délecte donc comme une simple comédie romantique, tendance pas trop idiot mais guimauve au final, plutôt que comme un brûlot potentiel. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min Réalisé par: Derrick Borte - Avec: Demi Moore, Amber Heard, David Duchovny Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Red Une adaptation de comics qui pétarade, virevolte, et prend des allures d'actioner / comédie... Non, je ne vais vous parler une seconde fois de 'Losers', passable, mais avec mention bof. Nettement plus recommandable, bien que n'étant également qu'un bon défouloir, 'Red' pète plus haut que son Q.I. parfois rase-motte, et offre un spectacle tout bonnement jouissif. Le casting donne d'ailleurs l'impression de ne pas particulièrement se prendre au sérieux, un peu comme s'il jouait une pièce de camp de vacances (Karl Urban mis à part, visiblement trop serré dans ses "sous-bêtements"), ce qui apporte une bouffée d'air frais assez salvatrice à l'entreprise. Un peu stupide, mais fondamentalement généreuse, cette histoire de barbouzes tatillons lorsqu'on veut les éliminer fera marrer ceux et celles appréciant un rire simple et sans arrière-pensée. Les extras sont simples et carrés, à l'instar du long-métrage. Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 111 min Réalisé par: Robert Schwentke - Avec: Bruce Willis, Morgan Freeman, Helen Mirren, Mary-Louise Parker Distributeur: Dutch Filmworks / Belga Gauthier Keyaerts Des Hommes et Des Dieux Bienfaiteurs et gardiens d'une certaine paix morale, une poignée de moines Cisterciens sis en Algérie, plus précisément au coeur du monastère du mont Atlas, en ce début des années '90, connaissent une période de troubles et de doutes. En effet, une crise politique et morale gangrénant le pays, ce dernier bascule dans un état de guérilla civile faisant de nombreuses victimes. Tant du côté des quidams algériens que des cibles non musulmanes... Un autre Coran tente de s'opposer au régime corrompu, soutenu par une - quasi - junte militaire, imprédictible. Cet affrontement fratricide essaime les cadavres, et fait monter la peur. Face à cette désagrégation nationale et morale, les moines se demandent que faire: rester et risquer de mourir, ou partir en laissant livrés à eux-mêmes leurs fidèles amis villageoises et villageois? Faisant notamment - douloureusement écho aux meurtres des chrétiens coptes perpétrées en Egypte, ce film du réalisateur Xavier Beauvois peut se targuer d'être une réussite intégrale. Sans poser de jugement moral, notre homme laisse christianisme et islam se côtoyer en une véritable fable fraternelle, jusqu'à ce que le germe génocidaire humain l'emporte sur le bon sens, et rabaisse au rang de prétexte au massacre la foi, d'où qu'elle provienne. Un magnifique portrait de frères (au sens large), dépassant les clivages et clichés d'usage. Film: 9/10, Extras: 8/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min Réalisé par: Xavier Beauvois - Avec: Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Roschdy Zem Distributeur: Lumière Extras: Documentaire, interview Gauthier Keyaerts The American Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour 'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un Clooney perdu au fond de lui-même. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Io sono l'amore Dans l'entretien présent en bonus du DVD, Tilda Swinton explique qu'il lui a fallu plus de 10 ans pour préparer avec Luca Guadagnino "Io sono l'amore". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat se voit à l'écran: mise en scène millimétrée, photo d'une rare sensualité, personnages finement ciselés, musique somptueuse (l'utilisation de morceaux de John Adams est renversante)... tout concours à faire de ce film, mélangeant mélodrame, étude sociale et sociologique, un chef d'oeuvre. Ce destin de femme qui décide de quitter la prison dorée dans laquelle elle avait oublié de vivre pour vivre une passion amoureuse, réussit, malgré cet ancrage social fort, à toucher à l'universel en mettant chacun de nous face à une possible révolution de son existence. Swinton trouve dans ce rôle une de ses performances les plus habitées, de celles qui collent à la rétine du spectateur pendant des années. Une rétine qui n'en revient toujours pas de cette incroyable expérience sensuelle. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min Réalisé par: Luca Guadagnino - Avec: Tilda Swinton, Flavio Parenti, Edoardo Gabbriellini, Pippo Delbono Distributeur: Cinéart / Twin Pics David Morelli Machete Je me souviens m'être quasi fait dessus lorsque je vis en vision de presse, en ouverture de la projection de 'Planet Terror', le faux trailer de 'Machete'. Comme beaucoup de geeks au cerveau dysfonctionnel, je fus alors pris d'une envie irrépressible de pouvoir contempler la version long-métrage. Robert Rodriguez ayant bien vite compris l'impact de cette bande-annonce mémorable, n'a pas tardé à annoncer la mise en chantier du projet. Youpi avons-nous hurlé tous en choeur! Malheureusement, le résultat final n'est pas à la hauteur des espérances. Rodriguez n'est pas dans l'ornière où il se fourvoie assez fréquemment, mais n'arrive pas trop à donner un véritable souffle épique à ce faux opus 'Grindhouse'. Déjà qu'on connaît l'air, alors nous servir la même chanson, en moins bien, c'est un peu idiot. 'Machete' se laisse donc voir sans problème d'allergie particulière, mais ne suscite pas l'énorme frisson tant attendu. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 107 min Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Scott Pilgrim vs. the World Scott Pilgrim incarne le parfait exemple d'une certaine "bof generation vingtenaire", tendance canadienne: il joue dans un groupe... et c'est à peu près tout, mis à part sa propension à faire traîner en longueur la tristesse d'une rupture douloureuse! Alors qu'il tente de réactiver son émotionnel, en sortant avec une jeune groupie, il tombe en pamoison devant une jeune et belle mystérieuse Américaine, répondant au doux nom de Ramona Flowers. Mais lorsque leur relation se met en place, un phénomène curieux se produit: Scott est attaqué par les ex de Ramona. Il devra en vaincre sept pour arriver à ses fins. L'idée d'un film pur geek mis en boîte par Edgar Wright (les sensationnels 'Shaun of the Dead' et 'Hot Fuzz') avait de quoi provoquer des frétillements de bâtons de joie. Pourtant, au final l'adaptation de cette bande-dessinée canadienne ne fait pas totalement mouche. Probablement par trop de surenchères référentielles. Idéalement, deux visions espacées s'imposent. Une première pour tenter de se prendre cette enfilade de morceaux de bravoure comme on peut. Puis, le regard plus posé, savourer un peu mieux cette oeuvre assez originale, et agrémentée du savoir-faire musical - notamment - de Nigel Godrich. Bilan mitigé, mais malgré tout positif. Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 112 min Réalisé par: Edgar Wright - Avec: Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Chris Evans, Brandon Routh Distributeur: Universal Extras: Scènes coupées.bloopers, documentaires... Gauthier Keyaerts Sleepers Inspiré d'un roman biographique pas mal contesté en son temps, ce long-métrage relativement fleuve (147 minutes) de l'inégal Barry Levison ('Rain Man', 'What Just Happened') prouve que notre homme peut achever de grandes oeuvres! Clairement son meilleur film, ce 'Sleepers', sombre histoire de pédophilie sur fond d'univers carcéral pour ados, tournant en une surprenante revanche, se situe entre les maniérismes cinématographiques de Ron Howard (emphase et musique) et de Martin Scorsese (rudesse du thème, et radicalité - parfois - de l'image). Passionnant d'un bout à l'autre, porté par un casting 5 étoiles (Robert de Niro, Brad Pitt, Kevin Bacon, Dustin Hoffman, ...), cet opus ne souffre pas trop de ses quelques défauts, vu la manière intelligente dont Levinson fait preuve dans sa capacité à relancer le rythme. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 147 min Réalisé par: Barry Levinson - Avec: Dustin Hoffman, Robert De Niro, Brad Pitt, Kevin Bacon, Jason Patric, Billy Crudup, Ron Eldard Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens (2D et 3D) Après un visionnement au départ perplexe, j'en suis clairement à me demander pourquoi Zack Snyder s'est fait tailler un costard lors de la sortie de ce magnifique 'Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens'! Peut-être est-ce lié à une certaine volonté de ne pas trop cibler un public précis. Parfois fort violent pour les petiots (on retrouve bien la patte du réalisateur de '300'), certes un peu naïf pour un adulte en besoin de prise de choux, ce récit épique ne cherche pas la facilité. Et c'est tant mieux. Personnellement, j'ai trouvé l'animation et le charachter desing bluffant (bien chouettes), la gestion du rythme impeccable, mais aussi les cadres composés par l'équipe, parfois au bord de la merveille. Sorte de version condensée du 'Seigneur des anneaux', version animalière et infantile, 'Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens' ne mérite aucunement l'indifférence, et encore moins une désertion du public. Espérons que cette sortie domestique, incluant les versions 2D et (vrai) 3D, plus une pléthore de bonus - interactifs ou non - , rameutera un peu plus les foules. Parce qu'au final, Zack Snyder réussit à proposer une vision originale du cinéma d'animation, une fois de plus assez libre! Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 90 min Distributeur: Warner Extras: Maximum Kid Mode, featurettes Gauthier Keyaerts Course à la mort 1 & 2 La décision de faire en 2008 un remake du très bis 'Death Race 2000', réalisé en 1975 par l'artisan de l'image Paul Bartel, en a étonné plus d'un! Autre surprise de taille: cette relecture possède un vrai budget, un réalisateur parfois inspiré, parfois bousier, soit Paul W.S. Anderson ('Event Horizon: le vaisseau de l'au-dela', Resident Evil' et 'Resident Evil: Afterlife 3D'), et s'offre une star sur mesure, l'hyperkinétique et très drôle Jason Statham. Loin d'être une purge innommable, ce long-métrage fait son bon office d' "actioner" stéroïdé, bardé de chromes rutilants (sans oublier les croupes charnues,...), de cascades vrombissantes, et de courses de bagnoles plutôt hardcore. Pas de quoi fouetter sa voisine, mais un plaisir coupable à consommer à l'aide de bières et de pop corn. Une fois dans le bon état d'esprit, ce 'Death Race' fait mouche. L'annonce d'une suite Direct to Video n'était pas plus excitante qu'un documentaire sur les hémorroïdes. Mais soyons honnêtes, si vos attentes restent à un niveau rase-mottes, si vous voulez juste faire péter votre home cinéma, ou si vous connaissez par coeur l'intégrale des 'Fast and Furious', n'hésitez pas à plonger le regard dans cette variation sans véritables changements. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Paul WS Anderson - Avec: Jason Statham, Joan Allen, Tyrese Gibson, Ian McShane, Natalie Martinez, Jason Clarke Distributeur: Universal Extras: Commentaires audio, scènes coupées, ... Gauthier Keyaerts Human Target Oui, 'Human Target' se veut l'adaptation - très vague - d'un comics de Peter Milligan, oeuvre graphique inquiétante, violente, volontairement décousue et perturbante. Des éléments gommés de cette transposition pour le petit écran, se rapprochant plus de l'esprit potache des séries 80's, que d'un dérapage constant en milieu paranoïaque incontrôlé. L'histoire tourne autour de Christopher Chance, ancien tueur à gages, devenu un garde du corps borderline, prêt à tout pour sauver ses clients... Quitte à devenir une cible humaine. Bellâtre sur de lui, Chance a beau exaspérer ses coéquipiers (Winston et Guerrero), il obtient des résultats. Même si tout a tendance à exploser sur son passage. Comme dit un peu plus haut, 'Human Target' c'est de la série musclée, mais gentille, sorte de relecture 2011 de 'The A-Team'. Baignes et gags assez positivement stupides s'enchainent avec une régularité sans faille. Nous sommes loin du chef-d'oeuvre, mais l'aspect buddy feelgood emporte le morceau. Appréciable, mais à ne pas conserver: ne survit pas au-delà d'une première dégustation! Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 512 min Réalisé par: Jonathan E. Steinberg - Avec: Mark Valley, Chi McBride, Jackie Earle Haley Extras: Featurettes, commentaires audio,... Gauthier Keyaerts Paranormal Activity 2 Copie assez conforme du premier opus, ce 'Paranormal Activity 2' loupe ses mercantiles intentions... et de manière quelque peu stupide. En effet, vu la vacuité du produit, l'esprit du spectateur prend le pas sur celui - frappeur - sensé l'effrayer. Du coup, celles et ceux qui résistent au réflexe d'arrêt du film, digressent dans une sorte d'état semi comateux. Personnellement, j'ai vu en filigrane le potentiel de cette suite! Dans un univers alternatif, 'Paranormal Activity 2' aurait repris l'aspect granuleux du premier, plus habilement raccroché les deux volets déjà existants, joué de manière plus intelligente sur l'aspect répétitif et lancinant des plans proposés (matière à véritable "chorégraphie"), ou encore exploité un peu plus les ambiances sonores anxiogènes. Il existe au milieu de ce néant un "je ne sais quoi", probablement né de la frustration, faisant fantasmer sur plus de peur. Peut-être suis-je trop optimiste, trop fan du cinéma de gendre pour ne pas avoir un mécanisme de défense face à l'intrusion d'un tel gâchis... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 91 min Réalisé par: Tod Williams - Avec: Katie Featherston, Micah Sloat Distributeur: Paramount Extras: Scènes inédites Gauthier Keyaerts The New Daughter John emménage avec ses deux enfants dans une luxueuse et énorme masure, perdue au milieu des bois. L'ambiance n'est pas au beau fixe... ce déménagement ne s'est pas fait de gaité de coeur. En effet, John et sa progéniture ont été "remerciés" par l'élément maternel du couple. Un drame qu'encaisse très mal Louisa James, la jeune fille adolescente de John. Son comportement rebelle et agressif n'inquiète donc personne dans un premier temps. Mais plus les jours passent, plus la nouvelle demeure semble abriter une dangereux secret, ayant une influence de plus en plus visible sur la sauvageonne. Intrigué par ces changements radicaux, John se rend compte qu'il existe un lien entre ces sautes d'humeurs parfois violentes, et un imposant monticule sis sur ses terres. Renseignements pris, il s'agit d'une tombe amérindienne, sensée abriter une espèce, proche des Dieux, disparue. Plutôt pas trop mal troussé, intelligent dans son économie rythmique et dans ses effets gores, et surtout très très sombre, 'The New Daughter' ne mérite pas sa réputation de purge, ou son absence de distribution, malgré ses défauts évidents. Voilà de quoi passer une petite soirée entre amis du frisson (non, pas la grippe!). Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 108 min Réalisé par: Luis Berdejo - Avec: Kevin Costner, Samantha Mathis, Ivana Baquero Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other Boleyn Girl, Meet Joe Black Voici une nouvelle volée de ressorties haute définition proposée par le très actif éditeur Universal, qui pousse - pour notre plus grand plaisir - à la survie du support Blu ray.... Un quatuor tout en nuances: de l'indispensable, du correct, de l'anecdotique. Comme à l'accoutumée, ces réassorts ont tout du lifting: on prend du vieux pour faire du "neuf". Donc, les interfaces sont pour la plupart assez chiches. Mais bon, ne boudons pas trop notre plaisir, car il y a de l'excellent. Prenons par exemple le classique amoral, narco-rock'n'roll - inspiré d'un roman d'Irvine Welsh - de qui fit connaître le nom de Danny Boyle: 'Trainspotting'. Cette reproduction identique à l'identique du contenu de l'édition spéciale DVD, permet de jouir un peu mieux du mélange détonnant de photogénie aux petits oignons, et de crasse suintant l'héroïne, le speed et autres désactivateurs de réalité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce regard "rafraîchi" sur ces "zombies" urbains file le frisson, la scène du cauchemar mise à part (elle reste foutrement ringarde). Perte de bonus, mais pas de qualité cinématographique intrinsèque pour 'Charlie Wilson's War'. Analyse molotov de la mise en place de l'ingérence - avec les effets que l'on connait - américaine sur le sol afghan. Les G.I.'s ont chassé le "russkov", formés les futurs talibans... et ramassé au final un retour de manivelle dont on parlera à tout jamais. Une quête à la base pourtant louable, en tout cas en partie, menée par Charlie Wilson. Scénario en béton, casting d'enfer et dialogues sensationnels, dus à la plume très inspirée d'Aaron Sorkin. Plus anecdotique, mais encore regardable sans trop de séquelles cérébrales graves, 'Meet Joe Black' manque simplement un peu d'ambition. Trop poli pour être vraiment intéressant - à l'image du Brad Pitt avant décès -, sans pour autant nécessairement faire fuir le regard. Surtout que l'on parle ici d'un artefact nostalgique (1998), qui ne souffre par contre pas d'un vieillissement quelconque. Le hasard a voulu (expression de l'inconscient, probablement), que je me sois envoyé à nouveau le 'The Wolfman' 2010... Quel beau décalage concernant Anthony Hopkins. Dans 'Meet Joe Black', il est raffiné, posé, philosophe. Alors qu'en paternel maudit de Benicio Del Toro, il affiche un look de gitan, éructe comme un sénile croisé pitbull. Drôle! Le maillon faible de cette copieuse volée reste 'Deux soeurs pour un roi' / 'The Other Boleyn Girl', énième variation récente sur le thème de la fumeuse histoire d'amour entre Henri VIII et les soeurs Boleyn. Eric Bana, Scarlet Johansson et Natalie Portman peuvent s'avérer excellents lorsqu'ils bénéficient de la présence d'acteurs aux épaules solides... Par contre, en trio de tête, et sous la direction fadasse d'un Justin Chadwick, ça devient assez vite laborieux! Bref, vous l'aurez compris: c'est donc en fonction de vos goûts personnels (trash, politique, fantastique bourgeois, historique) et de vos attentes d'un produit Blu ray qu'il faudra orienter votre ou vos choix. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 94 min Réalisé par: Danny Boyle - Avec: Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Kevin McKidd, Robert Carlyle, Kelly Macdonald, Peter Mullan, James Cosmo, Eileen Nicholas, Susan Vidler, Pauline Lynch, Shirley Henderson, Stuart McQuarr Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// James Blake (James Blake) Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man, des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube. CD: 9/10 Genre: Rock Label: A&M - Distribution: Universal Music David Morelli I Like Trains (He Who Saw The Deep label) Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow' CD: 6/10 Genre: Pop, Rock David Morelli Killing Joke (Absolute Dissident) Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et "findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars: guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud! CD: 7/10 Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock Label: Spinefarm Records - Distribution: V2 Gauthier Keyaerts Oval (O) Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album. Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence! CD: 9/10 Genre: Pop, Electronica, Experimental Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent Gauthier Keyaerts Royksopp (Senior) Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2', revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports' CD: 3/10 Genre: Dance, Electronica Label: Virgin - Distribution: Pias David Morelli Interpol (Interpol) Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs. Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi. Listen to : The National, 'Boxer' CD: 7/10 Genre: Pop, Rock Label: Cooperative Music - Distribution: EMI David Morelli Underworld (Barking) Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree. LT:Orbital,'Insides' CD: 5/10 Genre: Electro Label: Underworld.live - Distribution: V2 David Morelli Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern) Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai 2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales. CD: 7/10 Genre: Pop, Electro Label: Blue Noise - Distribution: Pias Frédéric Jarry Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?) Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions, ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to: Zongamin, 'Fleshtapes' CD: 7/10 Genre: Electro, Pop Label: Warp - Distribution: V2 David Morelli The Charlatans (Who We Touch) Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized' CD: 7/10 Genre: Pop Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2 David Morelli Menomena (Mines) Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland: dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles. Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless Freaks' CD: 9/10 Genre: Pop Label: City Slang - Distribution: V2 David Morelli The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans The Conformists/ Marvin (Three Hundred/ Hangover on the Top) Réédition d'un album initialement sorti en 2007 sur le label 54°40' or Fight!, produit en son temps par Steve Albini, ce 'Three Hundred' du combo américain The Conformists, agrémente de son noise fracassé le catalogue d'African Tape. Le son sec et précis donne à leurs compositions un cachet "punk" technique, sans être ostentatoire. Accélérant et décélérant selon le bon vouloir de leur géniteur. Sans être incontournable, cette plaque possède des autours aguichants, dont une retenue et une tension omniprésente assez intéressantes. Moins inspiré, 'Hangover the Top' des Montpelliérains de Marvin fera juste l'objet d'une écoute curieuse, sans plus... CD: 6/10 Genre: Post Rock, Experimental, R'n'B Label: African Tape - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts ///////////// Dossiers ///////////// Interview avec Christian Bale C'est grâce à son interprétation de boxeur has-been, accro au crack, Dicky Eklund, que l'acteur Christian Bale a pu empocher son premier Academy Award. Une célébration un peu ironique: ce personnage ne rentre pas vraiment dans la liste des rôles très noirs pour lesquels l'acteur de 'The Dark Knight' est connu. "A chaque fois que j'ai passé du temps avec le vrai Dicky, on s'est pris des fou-rires!" Lorsque, le 27 février, Christian Bale a reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation dans 'The Fighter', la première personne qu'il a remerciée, c'est Dicky Eklund, l'ancien boxeur qui a vaincu sa dépendance au crack pour mener son frère Micky Ward jusqu'au championnat. "J'aurais difficilement pu faire autrement," explique Bale en riant, au très chic Four Seasons Hotel de Beverly Hills. "Si je ne l'avais pas autant mis en avant, j'en aurais encore entendu parler pendant des années." Ce rôle vous a demandé, à nouveau, une lourde transformation. Cette fois, même vos yeux ont changé. Bale: J'aime comparer ça à l'expérience de la 'grenouille qui bout'. Si on met une grenouille dans un pot d'eau et qu'on la réchauffe lentement, l'animal ne se rend pas compte qu'on est en passe de la cuire vivante. J'ai passé tellement de temps avec Dicky que j'ai automatiquement assimilé ses traits. Evidemment, je me suis rendu compte que je perdais du poids et que ma manière de parler était différente. Mais ces mouvements des yeux comme on voit dans les dessins animés et une série d'autres détails, sont arrivés sans que je ne m'en rende compte le moins du monde. Un contact de ce type avec la personne sur laquelle votre rôle se base ne peut-il pas poser des problèmes? Bale: J'ai évidemment dû faire attention. Si Dicky ne m'avait pas apprécié, j'aurais mis le projet en danger. Il aurait par exemple pu nous empêcher de tourner dans sa ville natale, Lowell. Il y a juste une chose pour laquelle j'ai été très strict vis-à-vis de Dicky: "Quand la caméra tourne, plus question de me crier des indications!" (Rit) Le Lowell du film a l'air d'un lieu 'exagéré'. Bale: Pourtant, le rendu est complètement réaliste. Quand j'y passais du temps avec Dicky, on finissait toujours par avoir un fou rire. Partout où on allait, des gens l'appelaient. Même les flics - ses anciens ennemis - le traitaient comme leur meilleur ami. Quand ils démarraient leurs sirènes, ils me flanquaient sérieusement les jetons. Pour la préparation, vous avez aussi visité les lieux où Dicky se procurait de la drogue, les 'crackhouses'. Bale: Ironiquement, ces endroits ont été totalement rénovés. Et on était là, trois gars bizarres, en train de demander à de braves petites familles si on pouvait jeter un oeil dans leur maison. Quand on leur expliquait le passé de leur maison, ils ne réagissaient pas du tout positivement. (Rit) Dicky est le x-ième personnage qui vous pousse à l'extrême. Vous n'avez eu aucun doute sur le rôle, au départ? Bale: Tout acteur qui aurait refusé ce rôle devrait d'urgence se mettre à la recherche d'un nouveau job. Dicky, c'est un rôle dont on rêve! Les choses qu'il a faites, la relation compliquée avec son frère Micky. En plus, j'ai eu la chance de travailler avec Mark Wahlberg, qui pour moi, joue le rôle de sa vie avec Micky. Etes-vous un aussi grand fan de boxe que Mark, qui a lancé le projet? Bale: Disons que ce sport m'a toujours fasciné. Je ne suis pas un vrai amateur. Je ne comprends pas que des gens puissent se démolir comme ça pour une compétition. En même temps, je ne peux pas nier que lorsque je tombe dessus à la télé, je ne peux pas décrocher mes yeux de l'écran. Ces derniers temps, je suis plutôt obsédé par les courses de moto. J'ai enfourché une moto pour la première fois pour 'The Dark Knight', et depuis, mon temps libre, je le passe sur les pistes locales. Dicky regrette-t-il ses actes? Bale: Cela va de soi. Il se rend compte comme personne de tout ce qu'il a foutu en l'air. C'est un cas typique d'orgueil. A un moment, Dicky semblait pouvoir tout faire. Pendant longtemps, il est parvenu à combiner sport et drogue sans problème. C'est le crack qui l'a finalement eu. C'est une drogue qui se nourrit de votre passion. Elle lui a fait oublier son amour pour le sport et sa famille. Dernière question: vous commencez bientôt les prises de 'The Dark Knight Rises' ... Bale: (Interrompt) Je ne peux rien vous dire sur le prochain Batman. Le réalisateur Christopher Nolan me couperait la tête! (Rit) Merci pour cette discussion. Norwegian Wood: La Ballade d'un film l'Impossible? Qui aurait osé miser un pet de lapin nain sur une adaptation cinématographique de l'auteur japonais Haruki Murakami (à ne pas confondre avec son homonyme nettement plus trash Ryü Murakami!)? Surtout celle d'un roman vendu à plus de dix millions d'exemplaires au Japon et trois millions à l'international, publié dans 36 pays et traduit en 33 langues! Évidemment, ces chiffres suscitent le respect, et l'attention des financiers, mais quand même... Murakami. Mais bon, il est clair qu'un succès pareil amènera de toute façon le public vers les salles obscures, et devrait être rentable. Mais trêve d'ironie, vu qu'au-delà d'un geste purement mercantile, on se retrouve ici face à un véritable travail d'orfèvre. En effet, c'est le très talentueux Tran Anh Hung ('A la verticale de l'été') qui est à la barre, et Murakami a tenu à être le grand superviseur du chantier. Allant même jusqu'à diriger les rencontres préliminaires avec le réalisateur français d'origine vietnamienne, afin de s'assurer de ses intentions de départ, et des budgets mis à disposition. Murakami qui supervise également les différentes avancées du scénario, et donne son accord sur le montage final. Ode métaphysique, oeuvre à l'essence "memento mori", histoire d'amour à mort, de mort à amour, de liens tissés puis défaits, et de vies généralement trop courtes pour embrasser toutes les nuances de l'existence, 'Norwegian Woods' étonne par sa poésie et son apesanteur, pourtant fortement nuancés par de nombreuses tragédies, conditionnant des futurs houleux. Du bien bel ouvrage, certes... Autre facteur d'étonnement, Tran Anh Hung a tenu à respecter le caractère profondément japoniste du roman, renonçant à l'envie première de le transposer en d'autres lieux. Un défi de taille, vu qu'il ne parle pas du tout japonais! L'aide du producteur M. Shinji Ogawa, fortement impliqué dans le tournage, aura été plus que précieuse. Un respect peu étonnant de la part de Tran Anh Hung, vu que 'Norwegian Woods' n'est que son cinquième long-métrage... en vingt ans! Il a d'ailleurs fait appel à des collaborateurs déjà croisés auparavant, tels que le directeur de la photographie Ping-Bing Mark Lee, la décoratrice (et actrice) Tran Nu Yên-Khê, ou encore le monteur Mario Battistel. Un long-métrage à la pré-production et production hors du commun, et ce pour narrer une histoire ample et complexe. Soit le destin de Watanabe, meilleur ami de Kizuki, toujours accompagné de sa précieuse Naoko... dans une relation de plus en plus ambiguë. Les années passent, et surgit tout à coup le drame: Kizuki se suicide. Watanabe quitte alors Kobe pour mener à bien ses études universitaires à Tokyo, en pleine révolte étudiante (nous sommes fin des 60's). Il y retrouvera par hasard Naoko, leur chagrin refera surface, en même temps qu'une pulsion amoureuse maladroite, et difficile à gérer. Un film à réserver, certainement, aux fans de cinéma asiatique lent, prenant son temps (130 minutes) et tout en douceur... Interview avec Nicolas Cage Los Angeles - Dans la vraie vie, Nicolas Cage se comporte de manière nettement plus normale que ce que ses personnages laissent supposer. Le bonhomme qui prend place face à nous dans le très chic Four Seasons Hotel au coeur de Beverly Hills irradie même une certaine sérénité. Mais dès qu'on lui parle de 'Drive Angry', il déborde d'enthousiasme: "Quand j'ai lu le scénario, j'ai vraiment craqué. Je trouvais les personnages incroyablement cools, mais les voitures étaient mille fois plus cool! Mon personnage, John Milton est dans la plus pure tradition des antihéros américains des années '60 et '70 qu'on pouvait voir au cinéma. Des personnages joués par Charles Bronson ou des Clint Eastwood. Il tombait sous le sens que les voitures montrées devaient être de vraies classiques américaines. Les voitures que je conduis dans le film - la '69 Chevelle et la Dodge Charger - sont de véritables icônes aux Etats-Unis. Et à raison, d'ailleurs. Non seulement elles sont belles, mais elles réagissent comme aucune autre aux commandes du conducteur!" Après 'G-Force', 'Drive Angry' est votre deuxième projet digital en 3D. Vous appréciez le renouveau de la technologie? Cage: J'ai détesté la 3D avec une passion sans bornes. L'ancien système ne ressemblait à rien. Le spectateur était immédiatement placé hors-jeu. Mais 'My Bloody Valentine 3D', le film précédent du réalisateur de 'Drive Angry', Patrick Lussier, m'a fait voir que la 3D digitale, c'est l'avenir. Nous avons entamé un nouveau chapitre de l'histoire du cinéma. Pourtant, le CV de Lussier comporte des erreurs, comme 'Dracula 2000'. Cage: Ne vous fourvoyez pas. Il est vrai que par le passé, Patrick s'est trouvé à devoir faire quelques boulots de merde. Mais il ne l'a fait que pour développer sa connaissance en la matière. En plus, je pense que quand on monte depuis des années les films d'un maître de l'horreur comme Wes Craven, on n'est plus un bidouilleur. Patrick est capable aujourd'hui d'atteindre le niveau de magiciens du cinéma comme James Cameron ou Tim Burton. Il m'a fait atteindre un niveau supérieur. Avez-vous testé toutes les possibilités du processus 3D? Cage: Je me suis comporté comme un môme dans un magasin de jouets. Je voulais absolument tout essayer. Ca a peut-être été le film le plus distrayant de toute ma carrière. Durant une scène de baiser, j'ai eu la bonne idée de sortir ma langue le plus loin possible. Heureusement, cette scène est restée sur le sol du studio de montage. Je ne pense pas que le public m'aurait été reconnaissant de cette vision d'horreur. (Rit) Généralement, les films où on retrouve Nicolas Cage coûtent bien plus cher que 'Drive Angry'. Travailler à petit budget, ça a créé des limites? Cage: Tout projet a ses avantages et ses inconvénients. Pour 'Drive Angry', il a été clair dès le premier jour qu'il s'agissait d'une production indépendante. Du coup, on ne devait pas tenir compte de la commission de contrôle - et donc pas de limites en termes de violence ou nudité. Mais le revers de la médaille, c'est qu'il fallait travailler avec un budget limité. Ca ne me pose pas de problème... tant que j'ai droit à ma propre caravane! (Rit) Vous jouez des personnages de plus en plus bizarres ces derniers temps. Cage: Je veux suivre une démarche avant-gardiste en tant qu'acteur, comme un peintre ou un artiste. Et ce n'est possible que dans des genres plus abstraits, comme l'horreur, la science-fiction ou le fantastique. Ce genre de films vous permettent de vous conduire de manière très étrange sans perdre la connexion avec le public en salle. On vous voit même n'ayant plus qu'un seul oeil dans 'Drive Angry'. Cage: C'est fantastique, non? Ca faisait longtemps que je cherchais un projet où ce serait possible. J'avais supplié les producteurs de 'Season of the Witch' d'inclure une scène où mon oeil était transpercé par une flèche. Après toutes ces années, Patrick m'a fait ce plaisir. Je joue enfin un personnage qui rend hommage au mythique cyclope! Une dernière question: il y a quelques années, vous avez fait vos premiers pas de réalisateur avec 'Sonny'. Quand est-ce qu'on vous retrouvera sous cette casquette-là? Cage: Même si je suis terriblement fier de ce projet, il m'a appris que réaliser, ça demande énormément de temps et d'argent. Et vu que pour l'heure, mes finances ne sont pas au mieux (Cage a de sérieux problèmes de ce côté-là, ndlr.) je ne me vois pas remonter sur une chaise de réalisateur dans un futur proche. Pour le moment, je saute sur tout ce qui pourrait me rapporter de la thune. Raison pour laquelle on me voit dans tellement de sortes de films différents. Merci pour cette discussion! Un monstre à Paris Déjà responsable - en partie - de 'La Route d'Eldorado' (2000) et du pitoyable 'Gang de requins' (2004), Eric Bergeron nous revient avec un projet plus modeste, mais aussi très affriolant: 'Un monstre à Paris', dont l'action se situe début de siècle, XXe siècle bien entendu! D'après son géniteur, il ne faut pas pour autant s'attendre à du film d'animation poussiéreux, mais à bien à un métrage haut en couleurs, et musical! Une note d'intention appréciable, que Bergeron a partagée dès le départ avec Matthieu Chédid ("M" pour les fans) une bonne nouvelle en soi, et un probable gage de qualité. Chansons et musiques occupent donc une place prépondérante, vu que le personnage principal d' 'Un monstre à Paris' n'est autre qu'une chanteuse de cabaret, interprétée vocalement par Vanessa Paradis. Autres noms présents en haut de l'affiche: Kevin Klein ('La Légende de Despereaux'), Adam Goldberg ('2 Days in Paris'), Jay Harrington ('Better Off Ted'), Danny Huston ('Robin des Bois'), Bob Balaban ('For Your Consideration'), etc. L'histoire nous narre une période trouble et inventée de l'histoire de la capitale française... Une époque (1910) où sévit une surprenante et étrange créature qui terrifie les badauds. Deux hommes pourtant peu sujet à se retrouver dans ce genre d'aventures vont traquer cet être inconvenant. Une épopée gorgée de rebondissements, de révélations, de surprises et d'introspection. Parce qu'au final, le monstre n'est pas toujours celui que l'on croît. Ce long-métrage d'animation est annoncé de longue date, vu que des premières rumeurs, dont l'usage de la 3D ou encore la présence - visiblement non confirmée - au casting (et au scénario) d'Eric et Ramzy, étaient distillées dans des annonces depuis déjà 2006. Bref, un chantier ambitieux, qui a pris son temps. Et qui dit projet ambitieux, dit nécessairement EuropaCorp Distribution dans l'aventure... Pas étonnant que Besson ait donné son aval, vu l'arrière-goût très Adèle Blanc-Sec du métrage. D'ailleurs un peu moins pourri que ce que l'on pouvait craindre, et étonnamment rentable. A se demander si le gros Luc n'en serait pas capable de vendre au prix de l'or un film basé sur des gros-plans de ses doigts de pieds. Mais bref, revenons-en à notre ode passéiste, mais sans nostalgie, et tératologique. Le résultat devrait pouvoir s'admirer en cette fin d'année 2011. A vous de voir si ce genre de sujet vous tente... Personnellement, la rétention actuelle d'informations m'a fait un peu peur. J'espère que le futur nuancera mon côté oiseau de mauvais augure!
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