X-Men : Le Commencement
Transcription
X-Men : Le Commencement
///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Thor Cirkus Columbia World Invasion: Battle Los Angeles Monsters Route Irish Source Code In a better world (Hævnen) Rio Scream 4 Rabbit Hole Plastic Planet Le chaperon rouge Le Flingueur Le Mytho La Nostra Vita Limitless (The Dark Fields) James Blake He Who Saw The Deep label Absolute Dissident O Senior Interpol Barking History of Modern Strange weather, Isn't It? Who We Touch Mines 20TEN The Runaway Blood Like Lemonade The Boxer Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass The Way of the Animals Powers Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons DVD Buried A bout portant Le Quattro Volte Holiday Vampires Takers The Office (US) - saison 6 R U There Rubber The Other Guys Poetry Sueurs froides/ Fenêtre sur cour / Les oiseaux éditions spéciales Une famille très moderne Kaboom Night of the Demons Illégal Blu-Rays Machete Fair Game La Princesse de Montpensier The Breakfast Club Skyline El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une fois au Mexique Ray Hors d'Atteinte Harry Potter et les reliques de la mort partie I Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des merveilles Volt, Le drôle de noël de Scrooge: 3D Potiche After.life The American Io sono l'amore La Famille Jones Dossiers Interview : Michelle Rodriguez Ya pas à dire, elle est solide la Michelle Rodriguez. Et ce n'est pas le blockbuster de science fiction 'World Invasion: Battle Los Angeles' qui va changer son orientation cinématographique. The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn Peut-être pensez-vous qu'associer les noms de Tintin et de Steven Spielberg paraît insensé, ridicule, voire carrément une grosse blague. Il n'en est rien, bien au contraire... Interview: Wes Craven Plus d'une décennie après 'Scream 3', le maître de l'horreur, Wes Craven, revient à l'une de ses séries les plus célèbres. Avec un aspect sérieusement grinçant cette fois. X-Men : Le Commencement Dans le monde des aficionados du comics, il a toujours été de bon aloi de revenir systématiquement aux origines des super-héros. ///////////// Cinéma ///////////// Thor Marvel, la maison d'édition américaine de comics livre une offensive de taille depuis quelques années et innonde le monde avec des adaptations cinématographiques gros budgets. Alors que 'X-Men: First Class' et 'Captain America: The First Avenger' sont très attendus, nous faisons la connaissance d'un nouveau super-héro: 'Thor', le dieu nordique plein de biceps, armé d'un marteau à la puissance inouïe. Pour Marvel, il était essentiel que le premier épisode de cette série ait un succès retentissant, vu que le personnage principal est bien moins connu que Spiderman ou Superman. Celle-ci a compris depuis longtemps que pour ce faire, il faut livrer de la qualité. Elle a donc laissé la réalisation à Kenneth Branagh, qui s'est fait remarquer grâce à de superbes adaptations de Shakerspeare. Ce qui porte ses fruits et empêche le débordement habituel de bruits et d'explosions inutiles. 'Thor' n'est certainement pas une tragédie déchirante, mais les personnages gardent notre attention tout au long du film et les blagues sont vraiment drôles. Croyez-moi, c'est déjà pas mal dans ce genre de films! Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 27 Avril 2011 Durée: 114 min Réalisé par: Kenneth Branagh Avec: Natalie Portman, Anthony Hopkins Ruben Nollet Cirkus Columbia Au début de l'histoire, un chat sort de l'auto de Divko Buntic, le soi-disant méchant de 'Cirkus Columbia'. La scène donne le ton du film d'autant plus que dans cette voiture une jeune et jolie jeune femme est assise. Sottises et enjouement ont toujours été les ingrédients de base d'une comédie slave moyenne. Celle-ci nous vient de Bosnie et recèle derrière ses situations grotesques une certaine critique sociale et de la mélancolie. La critique sociale concerne la chute du Rideau de Fer et la manière dont beaucoup cherchèrent à gagner de l'argent et renoncèrent à leur dignité afin de contenter les nouveaux dirigeants. Par exemple dans ce cas, de l'aube à tard le soir, on passe sa journée à chercher le chat perdu de Divko. L'âme en peine nous vient du réalisateur Danis Tanovic, qui 20 ans après les faits ne peut toujours pas comprendre comment sa patrie la Bosnie s'est-elle retrouvée en guerre. Cela se ressent dans le film dans lequel tout le monde refuse jusqu'au dernier moment de visualiser ce qui se trame devant sa porte. 'Cirkus Columbia' évite la farce exagérée que la région use trop souvent et la remplace par une sobriété bienvenue. Le résultat est convaincant. (RN) Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 27 Avril 2011 Durée: 113 min Réalisé par: Danis Tanovic Avec: Mira Furlan, Miki Manojlovic Ruben Nollet World Invasion: Battle Los Angeles Ce qui se vend dans la campagne publicitaire imposante - quelles belles affiches ! Quel trailer remarquable ! - sous le couvert d'un film de science-fiction, n'est rien d'autre qu'une accumulation de clichés usés dans le genre du film de guerre. A la base, les images prises sur le vif d'un bataillon de marines U.S. non expérimentés qui sont témoins d'une brutale invasion d'aliens fait vendre plus rapidement. Le personnage principal Aaron Eckhart ('Thank You for Smoking', 'The Dark Knight') frappe les esprits dans la peau du sergent troublé qui doit mener le groupe indiscipliné. Quand l'unité entre en action, la mise en scène pseudo réaliste tape assez rapidement sur les nerfs. Les scènes d'action n'apportent rien et le spectacle des offensives des visiteurs étrangers en furie est impitoyablement mis à mal. En plus, les dialogues militaires extrêmes sont dignes des pires machos. Le prix du mauvais gout revient sans aucun doute à la scène dans laquelle les soldats effectuent une vivisection sur un alien blessé afin de détecter les faiblesses de leurs adversaires. Et hop, les méfaits de l'armée américaine au Moyen-Orient est d'un seul coup mis au rencart grâce au divertissement hollywoodien ! Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 115 min Réalisé par: Jonathan Liebesman Avec: Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Bridget Moynahan Steven Tuffin Monsters Toujours excitée à l'idée de pratiquer l'exobiologie, la NASA envoie une sonde de plus explorer le vaste cosmos. De retour sur Terre, l'engin s'écrase en pleine jungle mexicaine, et libère des particules vivantes extraterrestres. Quelques années plus tard, des créatures monstrueuses envahissent les terres du Mexique, dont une partie frontalière avec les Etats-Unis est mise en quarantaine: les aliens dévastent tout sur leur passage. Un reporter américain fait un reportage photo dans une des villes touchées, et après un énième carnage, se voit confier une mission: ramener saine et sauve la fille de son employeur - qu'il ne connaît pas -, blessée lors d'une attaque. Un périple simple de prime abord, mais moult ennuis, et le bouclage total de la zone de quarantaine vont multiplier les embûches. A défaut de moyens, 'Monsters' est un long-métrage malin. Et, plutôt que de tout miser sur les gigantesques envahisseurs, le réalisateur Gareth Edwards cible sur l'infiniment indicible: l'amour. Sans être un mélo romantique, 'Monsters' dresse un portait tout en finesse psychologique de son duo de personnages principaux... Un homme et une femme au coeur de l'Armageddon! Ajoutez à ces premières qualités une photographie plutôt à la cool, et un aspect road-movie impeccable, vous aurez la (première) grosse surprise 2011. Film: 8/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 94 min Réalisé par: Gareth Edwards Avec: Whitney Able, Scoot McNairy Gauthier Keyaerts Route Irish Sur papier, 'Route Irish' est pour Ken Loach un retour vers des films comme 'Hidden Agenda', des thrillers politiques en lien étroit avec l'actualité et remettant les choses à leur place. Il y a vingt ans, le réalisateur britannique se penchait sur la situation en Irlande du Nord et la présence néfaste des Anglais ; maintenant, il se focalise sur la situation en Irak, où des entreprises de sécurité privées (avec le soutien tacite du gouvernement) sont impliquées dans affaires pas très nettes. 'Route Irish' a tout ce qu'il faut pour un solide thriller. Les circonstances regorgent d'action (même lorsque l'histoire se joue plus à Liverpool qu'en Irak), les enjeux sont très élevés et il ne manque pas de personnages prêts à dévoiler leur pire part d'inhumanité. Seulement Paul Laverty, le scénariste avec qui Loach collabore depuis 14 ans, manipule moins bien le genre que Jim Allen, qui a écrit 'Hidden Agenda'. Avec son sujet, 'Route Irish' ne prend pas de demi-mesures, l'équilibre entre complot complexe et moments plus intimes se cherche et les personnages ne sont pas glorieux. Le personnage principal Mark Womack n'atteint pas non plus le niveau attendu, ce qui n'aide pas. C'est regrettable. (RN) Film: 4/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 109 min Réalisé par: Ken Loach Avec: Mark Womack, John Bishop, Stephen Lord Ruben Nollet Source Code Colter Stevens se réveille en sursaut dans le train direction Chicago où tout vole en éclat. Le film 'Source Code' a commencé depuis 8 minutes, nous ne savons rien de l'histoire, et nous sommes aussi désorientés que Monsieur Stevens. Surtout lorsqu'il se réveille dans une étrange cabine où une femme militaire lui parle derrière un écran. 'Source Code' joue constamment de cette manière sur les attentes et les doutes du spectateur, un défi bien plus difficile qu'il n'y parait. Qu'il en sorte relativement indemne, est très méritant. Ben Ripley, qui a imaginé le concept et a écrit le script, peut se targuer d'une plume solide, mais le mérite s'attribue aussi au réalisateur et ses acteurs. Duncan Jones, l'Anglais qui nous a bluffés il y a deux ans avec son premier long 'Moon', tient le tout de mains de maitre et fait de 'Source Code' un thriller intelligent divertissant dans la lignée d'Hitchcock. Il a pu en plus compter sur le quatuor Jake Gyllenhaal, Vera Farmiga, Jeffrey Wright & Michelle Monaghan. Le dénouement aurait pu être un peu moins sentimental et nébuleux mais au final, ce n'est qu'un détail. (RN) Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 93 min Réalisé par: Duncan Jones Avec: Jake Gyllenhaal, Vera Farmiga, Michelle Monaghan Ruben Nollet In a better world (Hævnen) Dans 'Brothers' - adapté par la suite à Hollywood avec Tobey Maguire, Jake Gyllenhaal et Natalie Portman dans les rôles principaux - elle évoquait les liens familiaux secoués par les guerres. 'After the Wedding' racontait l'histoire d'un Danois qui quitte un orphelinat indien pour assister à un mariage ... avec toutes les conséquences qui s'en suivent. 'Things We Lost in the Fire' se fond dans la vie deux écorchés vifs. Dans ce lauréat pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, Bier poursuit son intérêt Nord-Sud. Le protagoniste est un docteur suédois qui travaille en Afrique et affronte au quotidien des choses terribles. Il retourne de temps en temps chez lui au Danemark, où il doit se battre non seulement avec son divorce et les problèmes de son fils, mais aussi avec le racisme et le harcèlement. C'est clair, on ne sort pas indemne d'un film de Bier. Ce n'est pas volontaire, mais la cinéaste danoise lisse tellement son cinéma dépressif qu'il nous glisse immédiatement sur la peau. Film: 7/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 100 min Réalisé par: Susanne Bier Avec: Mikael Persbrandt, Wil Johnson Steven Tuffin Rio Oh, mon Dieu, quelle ironie. Alors que nous vivons à une époque qui se nourrit d'idées banales et de toutes sortes d'adaptations et de remake, nous exultons de joie lorsqu'un film à grand public prétend se baser sur une idée originale. Même sur cette base, nous ne sommes même pas encore épargnés par les clichés du "déjà vus" ! Le dernier film d'animation des réalisateurs des 'Ice Age' regorge d'éléments qui font appellent aux souvenirs des amateurs du genre d'autrefois. Le protagoniste traumatisé - un ara rare qui ne peut pas voler - a un petit quelque chose de Dumbo. Sa romance troublée avec une congénère femelle semble calquée sur celle de "La Belle et le Clochard". Et la relation naissante entre leurs propriétaires rappellent celles des maîtres des "101 Dalmatiens". La palette de couleurs vives qui est utilisée pour Rio de Janeiro nous rappelle que nous sommes bien dans les studios Pixar de la perle "Up". Bien sûr, vous pourrez encore jeter le voile sur ces quelques lacunes. Les personnages secondaires - un bouledogue noir ? - et les numéros de chant et de danse faciles rendent le tout plus difficilement digeste. Le point positif est le méchant vraiment terrifiant - un cacatoès vicieux - qui peut rivaliser avec les méchants célèbres de Disney comme la sorcière dans "Blache Neige" ou Maléfice dans "la Belle au Bois dormant". Bien sûr, avec une dose en moins d'innovation ... Film: 3/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 90 min Réalisé par: Carlos Saldanha Steven Tuffin Scream 4 De retour à Woodsboro afin de promouvoir son ouvrage exutoire "Out of Darkness", Sydney Prescott retrouve les précieux comparses qui vécurent avec elle les atrocités commises par Ghostface... Une joie de courte durée, vu que les massacres recommencent de plus belle, et impliquent les proches de Sydney. Peu importe le scénario, 'Scream 4' faisait partie de ces arlésiennes qui tenaient en haleine des hordes de fans transis! Et Craven se devait de faire fort, vu qu'avec le premier 'Scream', il avait initié un renouvellement des paramètres classiques du slasher, mais aussi joué la carte d'un méta cinéma plutôt malin, à l'instar de son 'New Nightmare'. Cynique en plein, Craven manipule ici ses personnages dans un étrange acte quasi non-filmique, en tout cas terriblement parodique. De plus, il balance une volée de bois vert à la face des nouveaux médias déferlant (You Tube) et autres réseaux sociaux virtuels (Facebook, Twitter, ... ), et leurs abus existentiels et crétinistes. Oui, notre homme fait le réac, mais avec brio, joue la carte de l'humour, avec classe, ou encore balance un gore décomplexé sans sourciller. Bref, 'Scream 4' ressemble à une intelligente farce, qui effraye plus par ses messages sociétaux, que par son suspens. Drôle, rafraichissant, bien ficelé. Que demander de plus, si ce n'est un meilleur rythme? Film: 6/10, B.O.: 8/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 110 min Réalisé par: Wes Craven Avec: Rachel McAdams, Emma Roberts, Hayden Panettiere, Lauren Graham, Courteney Cox, Neve Campbell Gauthier Keyaerts Rabbit Hole 'Rabbit Hole' est le titre d'une bande dessinée dans laquelle un des personnages de cette histoire montre tout le talent créatif dont il est capable. En même temps, l'histoire parle de l'abattement et du trou béant qu'un moment d'inattention peut causer. De tous côtés, les personnages se heurtent à un immense sentiment de culpabilité. S'ils ne font rien, ils sont détruits pas le regret et le chagrin. S'ils veulent aller de l'avant dans leur vie, ils sont annéantis par la culpabilité. Le film 'Rabbit Hole' (et la pièce de théâtre éponyme de David Lindsay-Abaire sur laquelle il se base) n'est en soi pas d'une grande légèreté, ce qu'il tente de contrecarrer de maintes façons. Les débordements émotionnels sont limités et restent intimes, nous pouvons par moments même en rire. C'est curieusement justement la raison pour laquelle 'Rabbit Hole' manque son objectif. Vous avez en permanence l'impression d'une émotion contrôlée, comme s'il avait peur de d'office franchir la limite. Cela donne un film dense qui vous impose des émotions et des réflexions sans vraiment parvenir à vous les faire ressentir. (RN) Film: 6/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 91 min Réalisé par: John Cameron Mitchell Avec: Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest Ruben Nollet Plastic Planet "Plastic Planet" est le prototype de documentaire bourré de bonnes intentions mais qui, au final, se révèle moins émancipatoire qu'anxiogène. Intéressante, cette étude sur l'envahissement - consenti - de notre quotidien par la matière plastique l'est sans aucun doute (surprenants plans dans lesquels des familles du monde entier posent devant la masse impressionnante d'objets en plastique se trouvant dans leur domicile). Bien documenté, "Plastic Planet" pose les enjeux économiques (1 millions de travailleurs en Europe dans ce secteur), environnementaux (une pollution invisible au fond des océans) et surtout sanitaires de l'utilisation du plastique. Et c'est bien entendu sur les effets néfastes sur la santé (cancers, infertilité...) de tous ces objets dont nous ne nous méfions pas (tétines de biberon, films plastiques entourant la nourriture ...) que le film s'appesanti de manière particulièrement angoissante. Mais le réalisateur travaille exclusivement à charge. Il entoure son alarmant constat d'un soupçon de complot entre producteurs et ne propose que de timides alternatives à l'utilisation du plastique. Ce qui dessert le propos. Un constat mitigé qui vire à l'embarras lorsque le réalisateur singe de manière un peu pathétique les techniques d'agit prop de Michaël Moore pour dynamiser son film. Film: 6/10, B.O.: 9/10 Date de sortie : 20 Avril 2011 Durée: 95 min Réalisé par: Werner Boote David Morelli Le chaperon rouge "You're a killer too", s'indigne le loup-garou dans 'Red Riding Hood' à l'encontre du Chaperon Rouge. Et non, vous n'aurez pas droit à l'habituelle histoire telle que véhiculée depuis toujours, même si le personnage féminin porte aussi une cape rouge vif, mettez de côté les grandes oreilles, les grands yeux et les grandes dents ainsi que les pierres cachées dans un abdomen recousu. 'Red Riding Hood' a aussi l'ambition de mettre en exergue le côté érotique sous-jacent à l'histoire. Des couples se roulent dans le foin, des couteaux et des haches ont un aspect étrangement phallique et quand l'actrice Amanda Seyfried s'émeut, vous ne pouvez pas passer à côté de son décolleté. Cependant, les parents ne se feront pas de souci car le film est du chef de Catherine Hardwicke, qui le préserve dans des limites décentes avec lesquelles elle a déjà su flirter dans Twilight'. L'aventure sombre semble en soi artificiellement gentille, jusqu'à ce que Gary Oldman vienne instiller le trouble et évite de la sorte au film de tomber dans l'oubli. Avec lui, 'Red Riding Hood' se transforme soudain en un conte gothique divertissant. Comme cela sied à un loup garou, pour ainsi dire. (RN) Film: 5/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 13 Avril 2011 Durée: 100 min Réalisé par: Catherine Hardwicke Avec: Amanda Seyfried, Gary Oldman Ruben Nollet Le Flingueur Au début des années 70, la star hollywoodienne Charles Bronson se trouvait au tournant de sa carrière. Soit il continuait sa carrière comme acteur dans des rôles secondaires (voir entre autres 'The Dirty Dozen' et 'Once Upon a Time in the West), soit il prenait le risque de prendre les rôles principaux dans des petites productions. Il a choisi la deuxième option et devint célèbre mondialement grâce aux films réactionnaires de 'Death Wish'. Avant de commencer la franchise, il avait pris à son compte le rôle-titre dans 'The Mechanic'. Ce film sur les relations sans cesse plus difficiles entre un tueur à gage professionnel et son élève ingrat (joué par la star de 'Airwolf' Jan-Michael Vincent) a pris ses quartiers dans les livres d'histoire du cinéma pour ses séquences d'ouverture sans dialogue et sa finale plus sombre que sombre. Il reste peu des ces facteurs dans ce remake avec le chauffeur de 'The Transporter' Jason Statham et Ben Foster de '3:10 to Yuma'. C'est tout de même l'un des meilleurs films d'action de ces derniers temps au cinéma. L'interaction tendue entre les deux protagonistes apporte quelques moments de divertissement. Et l'approche de Simon West de 'Con Air' apporte à l'ensemble la crédibilité nécessaire. Film: 4/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 93 min Réalisé par: Simon West Avec: Jason Statham, Ben Foster, Donald Sutherland Steven Tuffin Le Mytho Pour être honnête, nous devons admettre que le nouveau Adam Sandler n'est pas aussi mauvais que son précédent long-métrage, 'Grown Ups'. Mais en fait, à peine mieux. Il fut un temps où l'ancien humoriste alternait les comédies plus ou moins réussies. Dans un film comme 'The Wedding Singer', sa partenaire Drew Barrymore veillait à ce que Sandler donne le meilleur de lui-même. Le grand cinéaste Paul Thomas Anderson savait dans 'Punch-Drunk Love' élever la personne passivo-agressive de Sanders à une prouesse cinématographique. Ce temps semble révolu depuis longtemps. Cette fois-ci, la superstar américaine tient la réplique à l'icône de 'Friends' Jennifer Aniston. Il joue un chirurgien plastique qui profite de sa vie de célibataire, au côté de son assistante démoralisée qui essaye de survire avec ses deux enfants terribles. Lorsqu'il rencontre la femme de sa vie, il embarque sa comparse dans un mensonge monstrueux. Vous devinez déjà le dénouement de l'histoire. L'excès de moments gênants, de sous-entendus ratés, de personnages secondaires insupportables et de coups de pub pénibles défient toute imagination. Film: 3/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 120 min Réalisé par: Dennis Dugan Avec: Adam Sandler, Jennifer Aniston Steven Tuffin La Nostra Vita L'année passée, Elio Germano, l'acteur principal de 'La nostra vita', recevait au Festival de Cannes le prix du meilleur acteur, qu'il se devait de partager avec son partenaire dans 'Biutiful', Javier Bardem. Germano n'a certainement pas volé ces lauriers mais voilà l'unique chose positive à dire au sujet de 'La nostra vita'. La déception est d'autant plus grande que ce film est l'oeuvre de Daniele Luchetti, un cinéaste qui a prouvé avec entre autres 'Il mio fratello è figlio unico' qu'il savait manier la logique narrative. Cette fois-ci, il déçoit son public. A la base, il construit son intrigue (qui rappelle 'La promesse' des frères Dardenne) avec suffisamment de réflexion. Nous découvrons l'histoire du protagoniste Claudio pas à pas et nous recevons un aperçu des facteurs qui le conduiront vers des décisions contestables. Finalement, nous comprenons tous que nous aurions donné la priorité à notre famille dans de pareilles circonstances. Mais juste au moment où l'on se demande comment Claudio se sortira de la tombe qu'il s'est lui-même creusée, Luchetti provoque le dénouement ... en disant que tout est résolu. Dans la vie, on a parfois de la chance. Mais un réalisateur qui fait de la sorte, ne mérite rien d'autre que de la malchance. Film: 3/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 93 min Réalisé par: Daniele Luchetti Avec: Raoul Bova, Elio Germano, Stefania Montorsi Ruben Nollet Limitless (The Dark Fields) "En effet, j'ai mal évalué certaines choses", entendons-nous admettre au début de l'histoire Eddie, le protagoniste de ce thriller spitant, 'Limitless'. En fait, nous sommes à ce moment déjà à la moitié de l'histoire mais le scénario a choisi la voie du flashback. Quoi qu'il en soit, il semblerait que sa vie sera courte, dommage pour un type au "QI à 4 chiffres". 'Limitless' oscille constamment entre le sérieux et la parodie et conserve étonnamment cet équilibre. Par exemple, quand Eddie trouve la pilule longtemps recherchée, nous avons droit à une musique angélique. Et la manière avec laquelle il dépasse sa dose nécessaire suite à la visite d'un gangster russe, est tout à fait ridicule. Le grand mystère du film n'est pas tant de savoir d'où viennent les pilules d'Eddie ni de connaître son destin, mais à qui nous devons un dénouement aussi ridicule. Que les scénaristes aient voulu enjoliver la fin déprimante du roman original, je peux encore le comprendre. Mais l'alternative qu'ils proposent ne tient pas. 'Limitless' mérite mieux. (RN) Film: 6/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 06 Avril 2011 Durée: 97 min Réalisé par: Neil Burger Avec: Robert De Niro, Bradley Cooper, Abbie Cornish Ruben Nollet ///////////// DVD ///////////// Buried Peu sont celles et ceux ayant résisté à la tentation, d'une poilade facile lors de la lecture du synopsis de ce suffoquant thriller! Et pourtant... 'Buried' se passe bien dans un lieu unique: un cercueil de fortune, dans lequel est séquestré un otage américain, fait prisonnier en Irak. Oui, une unité géographique malade, voire suicidaire pour la plupart des réalisateurs, poussant à l'extrême la logique de Larry Cohen et Joel Schumacher ('Phone Booth'). Ici pas de point de fuite, si ce n'est un briquet pour donner un peu de lumière, et l'apport du Global System for Mobile communications dans le scénario. Un acteur, une caisse, un GSM... et quelques voix, afin d'élargir le propos, mais uniquement suggestive ment et "acousmatiquement". Audacieux visuellement, politiquement et cinématographiquement, 'Buried' n'est clairement pas un film américain, mais bien l'oeuvre d'un "artisan" ibère: Rodrigo Cortés (géniteur de l'étonnant 'Concursante')... Tant dans son propos (que je vous laisse découvrir), que dans son économie. Vous l'aurez compris, c'est une véritable bombe! Film: 8/10, Extras: 7/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Rodrigo Cortés - Avec: Ryan Reynolds, Ivana Miño, José Luis García Pérez Distributeur: Belga / E1 Entertainment Extras: Making of, featurettes,... Gauthier Keyaerts A bout portant Vous aimez les thrillers musclés, linéaires et nourris à l'adrénaline comme un couloir de 100 mètres, les films qui sentent le Bruce Willis dès qu'ils se mettent à péter? 'A bout portant' c'est donc pour vous! Et aussi étonnant que cela puisse paraître, cette production française parfois un peu couillonne (situations absurdes, dépit du bon sens et de la logique, résolution pataquès) résiste à la critique vu l'excellente maîtrise et les choix intelligents de mise en scène opérés par Fred Cavayé, mais aussi un rythme vraiment audacieux et balèze. Exit les "shaky cam" pourries, le montage illisible fait à la ramasse... Sans être old-school, 'A bout portant' possède des qualités rares à notre époque ou le 7e est incapable de traiter les spectateurs comme des puces cocaïnées et stéroïdées, abruties par le port de lunettes 3D. Imparfait mais efficace, de quoi attendre avec impatience le prochain Cavayé, qui visiblement aime se cantonner au post '24'. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 90 min Réalisé par: Fred Cavayé - Avec: Gilles Lellouche, Roschdy Zem, Gereard Lanvin, Elena Anaya Distributeur: Belga Gauthier Keyaerts Le Quattro Volte Sis dans les terres de Calabre, un berger toussote, porté par la foi... jusqu'à son dernier souffle. Notre homme une fois trépassé, ses chèvres circulent en d'autres mains, parfois s'égarent et périssent au pied d'un majestueux résineux. Sapin gigantesque qui sera coupé afin de servir d'artefact festif, puis de terminer en morceaux de charbon. Hors du temps, hors des villes, la vie ne s'écoule pas tout à fait comme chez nous en ces lieux magiques, fascinants. Et le cycle de la nature reprend des airs de gigantesque usine à recyclage organique, propre à une profonde réflexion sur la réincarnation. A la lisière des mondes, humanité / nature, fiction / documentaire, etc. 'Le Quattro Volte' redéfinit avec élégance, raffinement et poésie le terme d'économie cinématographique. Drôle, profonde, émouvante, cette pièce de folk cinéma séduira les férus de dentelle intellectuelle, guidée par les patrons pythagoriciens et tatiesques. Magnifique! Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 88 min Réalisé par: Michelangelo Frammartino - Avec: Giuseppe Fuda, Bruno Timpano, Nazareno Timpano Distributeur: Lumière Extras: Interview Gauthier Keyaerts Holiday Si vous aimez le cinéma français trash, parfumé à l'essence de Labiche, délirant et décousu, capable de tourner en dérision les archétypes Agatha Christesques, et laissant la part belle à un numéro de crétinisme profond de la part d'un Jean-Pierre Darroussin sans limites... 'Holiday' c'est pour vous! En tout cas si l'aspect théâtral et fondamentalement léger ne vous exaspère pas. Vu qu'il faut ici s'accrocher! Mais au-delà de certains côtés énervants (le non-sens à la française, c'est toujours un peu raté), et de situations décousues, 'Holiday' constitue un opus surprenant. De là à être bon... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Guillaume Nicloux - Avec: Jean-Pierre Darroussin, Judith Godrèche, Josiane Balasko Distributeur: Melimedias Gauthier Keyaerts Vampires Ok, cette sortie date un peu, mais je m'en serais vraiment voulu de ne pas avoir fait de séance de rattrapage. De toute façon dans le cas du 'Vampires' de Vincent Lanoo, peu importe... En effet, ce n'est pas un film de genre (documenteur grinçant, à teneur fantastique, et très très belge) issu de nos contrées, suivant l'étrange chemin d'une hybridation entre la froideur d'Harry Kümel, l'esprit anarchiste de 'C'est arrivé près de chez vous' ou encore le pastiche d'un 'Strip-tease' qui a mobilisé les foules! D'autant que légèrement mieux maîtrisée (trop de verbiages inutiles, de répétitions, et de jeux d'acteurs un peu trop théâtraux), cette péloche de malade aurait été cultifiée dans la minute! Mais bon, Lannoo semble hésiter entre pure comédie et tentative de putsch intellectuel, parfois potache, parfois maladroitement engagé. Autre petit problème, l'ombre de 'C'est arrivé près de chez vous' plane trop sur cette poilade vampirique. Non pas qu'il soit impossible de faire un faux documentaire sans que la filiation se fasse immédiatement, mais cette systématique de beaufitude (accusation du racisme latent, système social foireux, ...), ce besoin de faire appel au massacre d'enfants ou encore de petits vieux, rappelle trop les grands écarts moraux de Rémy Belvaux et André Bonzel. Bref, un peu maladroit, mais parfaitement cinglé! Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 88 min Réalisé par: Vincent Lannoo - Avec: Paul Ahmarani, Julien Doré, Carlo Ferrante, Alexandra Kamp-Groeneveld Distributeur: Melimedias Extras: Interviews Gauthier Keyaerts Takers Une bande de gangsters à la cool, beaux gosses, blindés de tunes, jazzy en plein... Deux flics, paumés, avançant au hasard des situations vaudevillesques qu'ils doivent subir. Alors que les uns atteignent un climax de bonheur existentiel, les autres plongent dans la médiocrité et la déprime. Mais lorsque leurs chemins vont se croiser, la roue karmique ca se mettre à tourner, avec des conséquences plutôt inattendues et implacables. Parfaitement laid et 'rician à s'en vomir sur les pompes, ce clip flirtant continuellement avec le cabotinage et la frime superficielle, n'apporte que de rares moments de satisfaction. Refaites-vous plutôt l'excellent 'The Town'. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 107 min Réalisé par: John Luessenhop - Avec: Matt Dillon, Paul Walker, Hayden Christensen, Idris Elba Distributeur: Sony Pictures Extras: Commentaires audio Gauthier Keyaerts The Office (US) - saison 6 Les zéros sont de plus en plus fatigués, et ce ne sont pas la grossesse de Pam et son mariage avec Jim qui remontent le niveau! Que du contraire, ces épisodes "échappée maritale aux chutes du Niagara" raclent carrément le fond, et en arrivent à devoir littéralement exploser les bourses pour tenter de faire rire. Pour le reste, il ne se passe plus grand-chose de croustillant dans les locaux de Dundler Mifflin, si ce n'est des parodies réchauffées de situations déjà abordées, et des personnages tellement plantés dans leurs caricatures qu'ils en deviennent pathétiques. Bref, une lente mais certaine agonie qui dure depuis déjà la troisième saison. Bonne nouvelle: l'acharnement thérapeutique devrait s'achever avec la septième. Film: 5/10, Extras: 6/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Ken Kwapis - Avec: Steve Carell, Rainn Wilson, John Krasinski, Jenna Fischer Distributeur: Universal Extras: Bêtisier, commentaires audio,... Gauthier Keyaerts R U There Un gamer de haut hollandais participe à un concours par équipe de très haut niveau à Taiwan. Mais alors que les victoires s'accumulent, la pression monte. Tout se passe pour le mieux jusqu'au moment où notre compétiteur assiste dans la rue à un accident mortel. Traumatisé, il perd le contrôle et sa légendaire concentration, et des symptômes psychosomatiques commencent à le faire souffrir. Mis sur le banc de touche, notre homme trouve un peu de réconfort et de soulagement par hasard, auprès d'une belle et jeune taïwanaise, avec qui il partage un double trip: à la fois réel (il part quelques jours avec elle) et virtuel, sur une idyllique plateforme de rencontre. Mais alors que leurs avatars laissent exprimer des sentiments, il en est tout autrement dans le concret. Petit film tout en douceur et poétique, 'R U There' constitue le versant geek de 'Lost in Translation'. Surprenant. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 87 min Réalisé par: David Verbeek - Avec: Huan-Ru Ke, Stijn Koomen Distributeur: Lumière Extras: Commentaires audio, scènes coupées Gauthier Keyaerts Rubber Quentin Dupieux est un drôle d'Oizo, personne ne le nie. Ses projets musicaux sentent déjà bon le parfum d'anarchie cintrée et de passéisme sans nostalgie. Mais lorsqu'il balance en 2006 sur les grand-écrans l'impensable 'Steak', il laisse critiques et public dans un état de perplexité totale! En effet, son délire soutenu par Eric et Ramzy (un choix étonnant mais gagnant), ou encore Sébastien Tellier, à de quoi désarçonner. En constant décalage, cet opus rétro futuriste, soutenu par une bande-originale de malade, ne ressemble à pas grand-chose de cinématographiquement répertorié! Au départ boudé, 'Steak' sera finalement cultifié, et c'est très bien ainsi. 'Rubber' ne cherche pas plus le chemin de la facilité... Cette histoire ravagée de film dans le film, tournant littéralement autour d'un pneu sérial-killer (il tue par la pensée) et prenant souvent le large vers des contrées métaphysiques et philosophiques, repose sur une volonté puissamment dérangeante de jouer sur le minimal. L'histoire est simple, lente, répétitive, moqueuse, inconfortable, poétique et surtout généreuse en matière d'image. La photographie resplendit. Dupieux a fait son film, personnel et entier, au public de l'aimer ou non... Il n'assume pas le service après-vente! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Quentin Dupieux - Avec: Stephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick Distributeur: Melimedias Gauthier Keyaerts The Other Guys Risée de leur commissariat et définitivement calés dans des impasses professionnelles, les inspecteurs Gamble et Hoitz, se retrouvent pourtant - par hasard - sur une grosse enquête qui pourrait changer leur statut. Surtout que les deux stars du département viennent de décéder récemment, de manière assez stupide. Mais au lieu d'accumuler les honneurs, Gamble et Hoitz accumulent les maladresses, puis se heurtent à une hiérarchie visiblement embarrassée par d'éventuels résultats. Buddy movie sans véritable gros défauts, ni saveur particulière, ce 'The Other Guys' (également connu sous le nom de 'Very Bad Cops') meublera une soirée sans envies particulières... J'espère que vous trouverez mieux! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 107 min Réalisé par: Adam McKay - Avec: Will Ferrell, Mark Wahlberg, Eva Mendes, Michael Keaton, Steve Coogan, Ray Stevenson, Dwayne Johnson, Samuel L. Jackson Gauthier Keyaerts Poetry Grand-mère rêveuse et quelque peu décalée, Mija vit avec son petit-fils, un adolescent taciturne qu'elle tente tant bien que mal d'apprivoiser. Réfugiée dans son petit monde, naïvement raffinée et élégante, Mija décide un jour de s'inscrire à un cours de poésie... ce qu'elle a toujours rêvé de faire. Mais sa quête de mots chantants, sa collection d'instants précieux, et ses douces rêveries vont s'ébranler, suite à un début d'Alzheimer et au suicide d'une jeune fille. Une affaire qui les touche, elle et son petit-fils: les élèves du lycée que fréquentait la défunte sont soupçonnés de l'avoir violée, ce qui l'aurait poussée à mettre fin à ses jours. Déjà abonné par tradition à la structure mélodramatique, le cinéma Coréen ne pouvait qu'exceller dans un produit purement issu de ce genre. Lee Chang-Dong livre avec 'Poetry' un film aussi délicat que cruel, subtil et sans pathos inutile. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 02/2011 - Durée: 139 min Réalisé par: Lee Chang-dong - Avec: An Naesang, Kim Hira, Lee David Yun Junghee Gauthier Keyaerts Sueurs froides/ Fenêtre sur cour / Les oiseaux - éditions spéciales Vous avez le bonjour d'Alfred, sir Alfred... Eh oui, après un retour de 'Psychose' en Haute définition, à la ligne éditoriale sèche et musclée, habillée d'un lifting discret, le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock nous revient... étonnamment en DVD! En effet, aussi curieux que cela puisse paraître, trois pièces de gros calibre: 'Sueurs froides', 'Fenêtre sur cour' et 'Les oiseaux' réapparaissent dans les linéaires, sous de nouvelles jaquettes, contenant des éditions spéciales doubles! Est-ce là un galop d'essai, permettant de faire patienter les fans que nous sommes avant le grand passage au Blu ray? Il est clair que les masters ici présentés, surtout 'Sueurs froides' carrément bluffant, constituent de petits bonds en avant vers le délice total des mirettes. Autre point alléchant, les bonus: des commentaires audio, de nouvelles archives, des épisodes d' Alfred Hitchcock présente, .. Tout cela permet au cinéphile hardcore de s'offrir une nouvelle vision, historique et filmique, de ce trio de délices épicés aux grands frissons. Allez, on repasse à la caisse! Film: 8/10, Extras: 9/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Alfred Hitchcock - Avec: James Stewart, Kim Novak, "Tippi" Hedren, Grace Kelly Distributeur: Universal Extras: Commentaires audio, archives, documentaires, ... Gauthier Keyaerts Une famille très moderne The Switch Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique, 'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives inutiles. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 90 min Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Kaboom Délicieusement précieux et maniéré, Smith mène une sympathique vie d'étudiant libertaire sur un Campus universitaire étasunien. Bi curieux, il aime se frotter aux deux sexes, le plus souvent possible... et ce n'est pas sa meilleure amie lesbienne qui le contredira, elle-même abonnée aux hormones en fusion! Un doux délire partagé entre la drague sans entraves, le copinage sincère, les cours (oui, parfois), mais aussi les fantasmes divers. A propos de fantasmes, Smith se disperse quelque peu: il a craqué sur son colocataire, le musculeux blondin prénommé - à bon escient - Thor, il se laisse entraîner après une belle défonce dans un plan baise avec une sulfureuse mademoiselle, et subit une confusion certaine entre réalité et onirisme après avoir fait à répétition le même rêve pour le moins étrange. Après cet événement qui aurait pu être anodin, le monde de Smith dérape cependant de plus en plus vers l'étrange. Énergique, anarchiste, délirant mais avec une maîtrise impeccable, sensuel, transgenres tendance gay mais hétéro friendly, 'Kaboom' constitue une surprise de taille! Malgré ses 52 ans au compteur, le réalisateur Gregg Araki se permet de donner une leçon de fraîcheur juteuse, loin d'être aussi superficielle qu'elle pourrait le sembler. Succulent, drôle, parfois un peu lourd, 'Kaboom' n'en reste pas moins une belle déflagration cinématographique. Film: 8/10, Extras: 6/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 88 min Réalisé par: Gregg Araki - Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida Distributeur: Lumière Extras: Commentaires audio Gauthier Keyaerts Night of the Demons Stupide à pleurer, joué à la ramasse (mention spéciale à un Edward Furlong boursouflé et qui donne l'impression de chercher en permanence son prochain fixe), mal foutu... 'Night of the Demons', remake d'un opus pop-co(r )n des 80's (également connu sous le nom 'Demon House') n'a de prime abord rien pour lui. Mais celles et ceux qui arriveront à passer l'atroce et ridicule tentative d'exposition, tournée comme un mauvais clip - tics d'images en prime -, se délecteront de cette gentille bisserie décomplexée. Plus le métrage avance, plus ça délire, et, à force de très grand n'importe quoi, la bonne humeur surgit! Couillon, mais drôle! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 93 min Réalisé par: Adam Gierasch - Avec: Tatyana Kanavka, Michael Arata, Shannon Elizabeth, Edward Furlong Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Illégal L'abord de la thématique - ô combien d'actualité - de l'accueil des migrants en Belgique se résume souvent à de froides statistiques ou à la brève interview d'un sans papier au JT. Plutôt que de se concentrer sur ce qui a emmené les migrants dans notre plat pays, Olivier Masset-Depasse se penche sur l'implacable mécanique légale et administrative visant à expulser les sans papiers à travers son symbole le plus visible : les centres fermés. Tania, clandestine vivant en Belgique, se voit séparée de son fils et est enfermée dans l'un de ces centres. Le réalisateur offre au spectateur la possibilité terrible et bouleversante - de se mettre à la place de cette mère qui lui ressemble tant - elle est blanche et européenne et de vivre avec elle le quotidien déprimant et anxiogène des individus et familles vivant en centre fermé. Supérieurement interprété par Anne Coesens, illégal est moins un film militant qu'un thriller haletant sur un fond social dramatique et interpellant. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: Olivier Masset-Depasse - Avec: Anne Coesens, Alexandre Golntcharov David Morelli ///////////// Blu-Rays ///////////// Machete Je me souviens m'être quasi fait dessus lorsque je vis en vision de presse, en ouverture de la projection de 'Planet Terror', le faux trailer de 'Machete'. Comme beaucoup de geeks au cerveau dysfonctionnel, je fus alors pris d'une envie irrépressible de pouvoir contempler la version long-métrage. Robert Rodriguez ayant bien vite compris l'impact de cette bande-annonce mémorable, n'a pas tardé à annoncer la mise en chantier du projet. Youpi avons-nous hurlé tous en choeur! Malheureusement, le résultat final n'est pas à la hauteur des espérances. Rodriguez n'est pas dans l'ornière où il se fourvoie assez fréquemment, mais n'arrive pas trop à donner un véritable souffle épique à ce faux opus 'Grindhouse'. Déjà qu'on connaît l'air, alors nous servir la même chanson, en moins bien, c'est un peu idiot. 'Machete' se laisse donc voir sans problème d'allergie particulière, mais ne suscite pas l'énorme frisson tant attendu. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 107 min Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba Distributeur: E1 Entertainment / Sony Pictures Gauthier Keyaerts Fair Game Porté à bras le corps par le couple Naomi Watts / Sean Penn, 'Fair Game' lance un pavé de plus dans la marre déjà troublée par l'excellent 'Green Zone'... et remue encore une fois les manipulations de l'administration Bush, post 9/11, ayant mené au deuxième affrontement en Irak. Prenant ici comme point de départ un agent féminin de la CIA, quasi barbouze, mise au ban de son service à cause de sordides manipulations va-t-en-guerre, le film s'attarde autant sur la grande Histoire que sur celle de ses modestes et infortunés protagonistes. Le tout dans une optique relativement modeste, et une mise en scène scolaire. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 104 min Réalisé par: Doug Liman - Avec: Sean Penn, Naomi Watts, Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts La Princesse de Montpensier Pour me vendre un film romantique français, situé au XVIè siècle en pleine guerre de religions, avec une brochette d'acteurs sapés comme des clowns... Faut se lever tôt. Et pourtant, 'La princesse de Montpensier' du sieur Bertrand Tavernier, avec ses acteurs à la limite du mauvais jeu théâtral, possède une ferveur, une sensualité picturale, qui lui confèrent finalement un certain charme. Et vu que ses défauts ne le lestent finalement pas trop, l'intérêt surnage jusqu'à la fin de cette reconstitution historique parfois assez prenante. Loin d'être un chef-d'oeuvre, mais permet de passer un moment agréable V.F. uniquement. Film: 6/10, Extras: 9/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 139 min Réalisé par: Bertrand Tavernier - Avec: Grégoire Leprince-Ringuet, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel Distributeur: Studio Canal / Twin Pics Extras: Commentaires audio,making of,... Gauthier Keyaerts The Breakfast Club Bardé de tubes 80's oscillants entre FM et new waveke, 'The Breakfast Club' et ses ados rebelles mais pas trop, n'a pas fondamentalement vieilli... Enfin, ne souffre pas trop de son appartenance à cette douloureuse décennie culturelle. Par contre, moi j'ai pris de la bouteille, et ce genre de pelloche verbeuse me fatigue. Se consomme entre 14 et 17 ans. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min Réalisé par: John Hughes - Avec: Emilio Estevez, Judd Nelson, Molly Ringwald Distributeur: Universal Extras: Featurettes, ... Gauthier Keyaerts Skyline Ce ne sont pas les fratries qui manquent dans le milieu du 7e art... Parfois gagnantes, à l'instar des Coen ('True Grit'), des Wachowski (la saga 'Matrix') ou encore de Michael et Peter Spierig (un premier opus moyen mais rigolo, 'Undead', et un deuxième fabuleux, 'Daybreakers'), souvent un peu moisies et feignasses dans l'acception de Danny Pang et Oxide Pang ('The Eye'), voire carrément nulles en plus d'être faussement une histoire de famille (Mitchell Altieri et Phil Flores, soit les Butcher Brothers), les liens du sang s'expriment et s'affichent donc en salles obscures. Pour le meilleur et pour le pire! Parlons ici de Greg et Colin Strause, responsables de l'éprouvant 'Skyline'. Déjà décriés, même carrément menacés de séjour en fosse à purin lors de la sortie d' 'Aliens vs Predator - Requiem', les gusses remettent le découvert avec 'Skyline'. Et dans le genre déconfiture aux fruits blets sur biscotte anémique, ils se posent là (oui, là, juste au milieu des bacs à solde). 'Skyline' c'est un peu de l'Ed Wood tendance post 2 K, avec la même fascination pour les faux raccords, jeux d'acteurs improbables (ils ont oublié de préchauffer le Balfour) et autres pompages sauvages d'idées. Tellement raté qu'il en deviendrait presque touchant. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 94 min Réalisé par: Colin, Greg Strause - Avec: Eric Balfour, Scottie Thompson, David Zayas, Donald Faison Distributeur: Melimedias Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,... Gauthier Keyaerts El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une fois au Mexique Grâce à cette poignée de goguenards travaux cinématographiques, l'ami Robert Rodriguez réussit à se tailler une réputation à la hauteur de ses qualités et défauts! ' El Mariachi', mis en boîte avec un budget équivalent à celui dévoué aux sucrettes sur les tournages des frères Dardenne, prouve lors de sa sortie qu'une bonne paire de cojones, accrochées au bon endroit, et un talent brut de décoffrage permettent à celui qui en veut d'aboutir un film viscéral, apte à conquérir le monde entier. Rodriguez trouve son public dans le giron du culte tendance grosse déconne, et bâtit un mythe qui perdure. Suite approximative, 'Desperado' monte sérieusement la barre, sans pour autant échapper au contrôle par abus d'ambition à Rodriguez. Nanti d'une enveloppe budgétaire confortable, hanté par l'omniprésence féline d'un Antonio Banderas en plein consécration, rendu pinupifié par le physique explosif de Salma Hayek, et carrément poussivement pétaradant, cette folie filmique reste l'exemple parfait du prototype de long-métrage roublard et poseur... mais dans le bon sens du terme. Fun! Quasi dans la foulée, Rodriguez signe son opus le plus marquant: 'From Dusk Till Dawn'. Puis c'est doucement la dégringolade qualitative: 'The Faculty' (amusant), les horribles 'Spy Kids', pour en arriver à la fin du triptyque mariachiste, avec le pas terrible (restons polis) 'Desperado 2 - Il était une fois au Mexique'. Un final malheureux, et la fin du grand amour de la part des inconditionnels. Heureusement, Rodriguez reste un artisan touche-à-tout quasi autarcique , et du coup peut se réinventer pour aboutir des projets aussi cinglés que 'Sin City', 'Planet Terror' ou 'Machete'. Bref, en plus d'une trilogie mythique, c'est carrément un morceau de l'histoire d'un enfant sauvage que vous acquérez. Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 106 min Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Antonio Banderas, Salma Hayek, Joaquim de Almeida, Cheech Marin, Steve Buscemi Distributeur: Sony Pictures Gauthier Keyaerts Ray Cette histoire (biopic), ou en tout cas une des visions possibles de l'histoire du célébrissime Ray Charles, avait plutôt réussi à fédérer public et critiques lors de sa sortie en salles obscures. A la fois caustique, tout en étant axé sur la musique, ce film de Taylor Hackford n'a rien perdu de sa pertinence. Le revoir en Haute-définition apporte quelques frissons de plus... et certainement la bonne manière de le revoir, et surtout de l'entendre, avec une interactivité légèrement retouchée. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 152 min Réalisé par: Taylor Hackford - Avec: Jamie Foxx, Regina King, Kerry Washington Distributeur: Universal Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,... Gauthier Keyaerts Hors d'Atteinte Jack Foley aime les défis, enfin les défis un peu particuliers! Braqueur de banques de son état, il passe son temps en prison à gamberger sa prochaine embrouille, puis sort, impaire et mange un nouveau séjour carcéral. Après une évasion tout aussi rocambolesque que ses exactions bancaires, Jack tombe nez-à-nez avec un agent féminin au caractère volontaire et bien trempé. Une relation étrange, placée sous le signe de Cupidon, va se tisser entre ces deux antagonistes. Soderbergh mineur nanti d'une bande-originale signée David Holmes, 'Hors d'atteinte' s'apprécie d'un oeil distrait. Le seul problème c'est que j'ai rarement l'oeil distrait! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 05/2011 - Durée: 122 min Réalisé par: Steven Soderbergh - Avec: George Clooney, Jennifer Lopez, Ving Rhames Distributeur: Universal Extras: Commentaires audio, scènes coupées,... Gauthier Keyaerts Harry Potter et les reliques de la mort partie I Ok, il faut avouer que la saga filmique d'Harry Potter fait fi de beaucoup de nuances, et n'a pas offert que des scènes de bravoure. Mais il faut en même temps reconnaître que ce demi grand final reste un grand moment de désespoir. Personnellement, je ne suis pas certain qu'il fallut en ajouter beaucoup plus. Certes le film est bancal, et manque peut-être un peu de jus, mais ne torture pas trop le spectateur. L'univers est radicalement sombre, l'âge de raison passe par la table rase... C'est parfois sublime et dépouillé. Mais si la mise en image ne manque pas de profondeur, David Yates semble incapable par contre de donner un véritable souffle épique à ce matériel. Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 146 min Réalisé par: David Yates - Avec: Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint Distributeur: Warner Extras: Maximum Movie Mode, featurettes, scènes coupées, ... Gauthier Keyaerts Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des merveilles 'Alice au pays des merveilles', 'Bambi', 'Fantasia'... Quel panel de sorties que nous assène avec flegme Buena Vista! Nous nous arrêterons ici aux classiques originaux, mais sachez qu'ils sont accompagnés de deux suites, tardives, prolongeant sans plus - les univers de 'Fantasia' et 'Bambi'. ¨Premier constat concernant ces véritables chefs-d'oeuvre et merveilles: une restauration digne de ce nom, évacuant un maximum de scories, une colorimétrie qui retrouve toute sa richesse et son éclat, et une bande-son explosive! Cette dernière bénéficie d'un lifting en DTS-HD 7.1 pour deux des titres précités! Vous l'aurez compris, c'est le confort total, clés en main, une fois que vous aurez accepté de sortir quelques billets de vos portefeuilles. Du côté de l'interactivité, pas moins de soin apporté, les bonus dvd restent en gros présents, assortis parfois de nouveaux modules pour la sortie Haute-définition (principalement 'Alice...'). De quoi fêter dignement les 50 ans d''Alice au pays des merveilles'! Vous l'aurez aisément compris, les petits plats sont toujours mis dans les grands concernant les ressorties des classiques issus des Studios Walt Disney, et pas question de s'en plaindre. Une fois de plus, ces éditions comportent à la fois le film en Blu ray et en dvd. Incontournables... Film: 9/10, Extras: 9/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min Distributeur: Buena Vista Home Entertainment Extras: Documentaire, scènes inédites, jeux, commentaires audio, ... Gauthier Keyaerts Volt, Le drôle de noël de Scrooge: 3D Ne désarmant pas devant une éventuelle adversité publique, Buena Vista continue à lancer l'artillerie lourde en matière de sortie Blu Ray en 3D! Les foyers vont-ils résister à l'envie compulsive d'achat de nouveaux téléviseurs et de coûteuses lunettes? Personnellement je pense que oui, cette nouveauté concerne une niche dans la niche, et s'avère assez chère... Le Blu ray s'est difficilement installé, victime de sa longue guerre contre son jumeau, le système HD-DVD, tous deux imposés au moment où le DVD n'avait pas fini son potentiel de pénétration domestique. Mais revenons-en à nos moutons. Pas de soucis à se faire, vu les sources infographiques (totale ou partielle) des deux sorties ici évoqués. De bon niveaux, et divertissantes, techniquement impeccables, elles n'en constituent pourtant pas des opus essentiels. Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min Réalisé par: Chris Williams - Avec: John Travolta, Miley Cyrus, Jim Carrey, Gary Odlman... Distributeur: Buena Vista Home Entertainment Extras: court-métrage, scènes coupées, featurettes Gauthier Keyaerts Potiche Bien au-delà d'une simple femme au foyer, Suzanne revêt aux yeux de sa famille, et de ses proches, tous les atours d'une femme potiche. Docile, béni-oui oui, insouciante, Suzanne va pourtant devoir assumer de lourdes responsabilités, suite à quelques indélicatesses patronales de son mari autoritaire, narquois et frivole. Ce dernier se retrouve dans un état de santé lamentable, après avoir piqué une crise de nerfs lors d'un affrontement musclé avec les employés de "sa" société (cadeau de dot), partis en grève. Suzanne doit alors prendre les rênes de l'entreprise... Mais alors que tout le monde s'attend à ce qu'elle ne soit qu'une femme de paille, elle y met coeur, énergie, intelligence et dévouement. Une excellente surprise, qui remet l'ambiance sociale et le chiffre d'affaire sur des rails. Amusant, mais je reste clairement sceptique quant à la jubilation critique suscitée par ce dernier bébé du talentueux Ozon. Bien, mais juste bien quoi... Film: 7/10, Extras: 7/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 103 min Réalisé par: François Ozon - Avec: Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche, Jérémie Renier Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: Making of, bêtisier, ... Gauthier Keyaerts After.life Après un accident de voiture, Anna se réveille sur une table froide, au milieu d'une morgue. Lorsqu'arrive l'entrepreneur de pompes funèbres, elle lui demande ce qu'elle fait en ce lieu de tristesse. Elle apprend alors qu'elle est morte, et que seul son préparateur, bénéficiant d'un don spécial, peut encore dialoguer avec elle, et ce pour ses derniers jours avant l'enterrement... Que plus rien ne l'attend en-dehors de ces murs. Bien que ça sente fortement le sapin, Anna ne peut accepter la situation, et tente de se révolter. A force d'accumuler les louvoiements, Agnieszka Vosloo finit par lasser ses spectateurs, qui au final préfèreront le bord de la route... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 104 min Réalisé par: Agnieszka Vosloo - Avec: Liam Neeson, Christina Ricci, Justin Long Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts The American Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour 'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un Clooney perdu au fond de lui-même. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Io sono l'amore Dans l'entretien présent en bonus du DVD, Tilda Swinton explique qu'il lui a fallu plus de 10 ans pour préparer avec Luca Guadagnino "Io sono l'amore". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat se voit à l'écran: mise en scène millimétrée, photo d'une rare sensualité, personnages finement ciselés, musique somptueuse (l'utilisation de morceaux de John Adams est renversante)... tout concours à faire de ce film, mélangeant mélodrame, étude sociale et sociologique, un chef d'oeuvre. Ce destin de femme qui décide de quitter la prison dorée dans laquelle elle avait oublié de vivre pour vivre une passion amoureuse, réussit, malgré cet ancrage social fort, à toucher à l'universel en mettant chacun de nous face à une possible révolution de son existence. Swinton trouve dans ce rôle une de ses performances les plus habitées, de celles qui collent à la rétine du spectateur pendant des années. Une rétine qui n'en revient toujours pas de cette incroyable expérience sensuelle. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min Réalisé par: Luca Guadagnino - Avec: Tilda Swinton, Flavio Parenti, Edoardo Gabbriellini, Pippo Delbono Distributeur: Cinéart / Twin Pics David Morelli La Famille Jones Malheureusement un peu courte dans ses ambitions, 'La famille Jones' ne manque pourtant pas totalement de charme. Cette histoire de couple fabriqué de toutes pièces par une compagnie de marketing très direct, afin de susciter la convoitise et l'achat compulsif de la part de son voisinage direct... attaque sans dents, et files des coups de pattes griffes rétractées! Dommage, car au final, le message est intéressant (manipulation marketing, cupidité, mensonges, etc.), et le couple Demi Moore / David Duchovny - entouré de seconds rôles à la hauteur - possède pas mal de peps. Se délecte donc comme une simple comédie romantique, tendance pas trop idiot mais guimauve au final, plutôt que comme un brûlot potentiel. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min Réalisé par: Derrick Borte - Avec: Demi Moore, Amber Heard, David Duchovny Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// James Blake (James Blake) Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man, des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube. CD: 9/10 Genre: Rock Label: A&M - Distribution: Universal Music David Morelli I Like Trains (He Who Saw The Deep label) Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow' CD: 6/10 Genre: Pop, Rock David Morelli Killing Joke (Absolute Dissident) Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et "findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars: guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud! CD: 7/10 Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock Label: Spinefarm Records - Distribution: V2 Gauthier Keyaerts Oval (O) Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album. Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence! CD: 9/10 Genre: Pop, Electronica, Experimental Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent Gauthier Keyaerts Royksopp (Senior) Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2', revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports' CD: 3/10 Genre: Dance, Electronica Label: Virgin - Distribution: Pias David Morelli Interpol (Interpol) Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs. Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi. Listen to : The National, 'Boxer' CD: 7/10 Genre: Pop, Rock Label: Cooperative Music - Distribution: EMI David Morelli Underworld (Barking) Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree. LT:Orbital,'Insides' CD: 5/10 Genre: Electro Label: Underworld.live - Distribution: V2 David Morelli Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern) Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai 2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales. CD: 7/10 Genre: Pop, Electro Label: Blue Noise - Distribution: Pias Frédéric Jarry Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?) Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions, ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to: Zongamin, 'Fleshtapes' CD: 7/10 Genre: Electro, Pop Label: Warp - Distribution: V2 David Morelli The Charlatans (Who We Touch) Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized' CD: 7/10 Genre: Pop Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2 David Morelli Menomena (Mines) Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland: dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles. Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless Freaks' CD: 9/10 Genre: Pop Label: City Slang - Distribution: V2 David Morelli Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans Zu (The Way of the Animals Powers) Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie, cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes! CD: 8/10 Genre: Electro-Pop Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts ///////////// Dossiers ///////////// Interview : Michelle Rodriguez Michelle Rodriguez se comporte dans la vraie vie de manière aussi déjantée et rock'n roll que le pire des personnages qu'elle ait interprété à l'écran. Pas étonnant non plus qu'elle arrive terriblement en retard pour son interview sur 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Une bonne poignée de main et une tape sur l'épaule encore plus solide font oublier tout ça en un clin d'oeil. Et puis, il s'agit quand même de l'actrice, devenue icône, qu'on a pu voir dans la série racée 'Fast and the Furious', le phénomène télé 'Lost', le spectacle 3D 'Avatar' et le pastiche de série B 'Machete', autant de films où elle a interprété une succession de personnages inoubliables. Une tradition qu'elle poursuit dans 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Dans ce film pseudo-réaliste d'une invasion extra-terrestre, elle joue un soldat sans peur chargé de diriger un bataillon de bleuzailles Marines dans leur combat face à une énorme armée d'aliens furieux. Vous n'en avez pas marre d'être à chaque fois engagée pour jouer la femme indestructible? Rodriguez: Ce genre de rôle ne me dérange toujours pas. Je trouve ça plutôt flatteur que les producteurs pensent à moi lorsqu'ils ont besoin d'une solide bonne femme. En plus, je crois qu'entre temps, je suis devenue un modèle. Des femmes et filles de tous les âges et races viennent me parler et me disent que je leur donne de la force quand elles me voient à l'écran. Rien que pour ça, vous le feriez aussi, non? Vous avez été révélée avec le petit budget 'Girlfight'. Pourquoi ne vous voit-on plus dans ce genre de films? Rodriguez: Que voulez-vous que je vous dise? Que je trouve ça dommage de ne plus jouer dans des productions indépendantes que personne ne voit? A d'autres! Evidemment, je suis super fière de mon travail dans 'Girlfight'. Je me rends très bien compte que je ne serais jamais arrivée dans le monde du cinéma sans ce film. Mais ce n'est pas pour autant que je me sens obligée de continuer ce genre de films. Je suis totalement satisfaite de ma position actuelle à Hollywood. Tous ces combats ne vous fatiguent pas ? Rodriguez: Heureusement pour moi, je suis dingue d'armes et de sports de combat. D''Avatar' à 'Machete' en passant par 'World Invasion': à chaque film, j'apprends quelque chose. Pour la préparation de 'World Invasion', on a notamment dû partir en 'bootcamp'. On s'est retrouvés en compagnie d'un groupe de vrais Marines dans les marais de Louisianne. On a eu droit à l'entraînement physique, au tir et on a pris part à de véritables opérations militaires. J'adore ce genre de choses. Ca vient sans aucun doute du fait que j'ai grandi au milieu d'un large groupe de garçons violents. Il m'arrive souvent de me conduire de manière plus macho que mes collègues masculins. (Rit) 'World Invasion: Battle Los Angeles' a été inspiré par une véritable alerte aux OVNI en Californie, dans les années '40. Vous croyez à l'existence des extra-terrestres? Rodriguez: Honnêtement, c'est le genre de questions que je ne me pose jamais. Ca peut sembler superficiel, mais c'est vrai. Je vis dans l'instant. Quand j'ai du temps libre, je m'essaye aux sports les plus extrêmes et je sors dans les soirées les plus folles. Je veux profiter à fond de la vie. La réflexion, ça ne me dit rien. Même lire un livre me donne l'impression de perdre mon temps. Dernière question: le cinquième 'Fast and the Furious' sort bientôt. Vous ne regrettez pas de ne plus faire partie de la célèbre franchise? Rodriguez: Quand j'ai vu la bande annonce, j'étais mal. Au fil des années, l'équipe 'Fast and the Furious' est devenue un club d'amis. De me dire que les autres acteurs avaient pu retravailler ensemble, en compagnie de pas moins que The Rock, ça m'a rendue verte de jalousie. Il n'existe malheureusement aucune manière réaliste de réinscrire mon personnage dans la franchise. A moins que les zombies ne montrent tout à coup un intérêt pour les courses illégales! (Rit) Merci pour cette discussion. Interview: Wes Craven Dire que Wes Craven a imprimé sa patte sur le cinéma d'horreur au cours des 40 dernières années, c'est un peu la définition de l'understatement. Et c'est encore sans compter son plus gros succès, la trilogie 'Scream'. Il y a onze ans, le troisième volet semblait avoir mis un point final aux malheurs de Sidney Prescott et aux exactions du tueur masqué Ghostface. Mais comme on en a l'habitude dans le monde de l'horreur, le mal ne reste jamais caché bien longtemps. Dans 'Scream 4', Sidney revient à Woodsboro, la petite ville où elle a vécu l'enfer, pour y présenter un livre. Ses amis, mariés, Gale (plus journaliste) et Dewey (devenu sheriff) y vivent toujours, et sont très heureux de la revoir. Mais l'ombre du passé plane encore sur la ville, avec encore plus d'acuité lorsque les cadavres s'empilent à nouveau. De manière particulièrement sanglante, même si Craven y apporte quelques nuances. Wes Craven: Il est vrai que les meurtres dans le film sont horrible et douloureux, mais c'était également l'objectif. 'Scream 4' ne manque certainement pas d'humour, mais nous avons essayé de ne pas faire de blagues autour de la violence, l'humour porte plutôt sur ce que les gens disent et font quand ils ont peur. L'humour a toujours joué un rôle important dans la série 'Scream'. Pourquoi? Craven: Ca vient de Kevin Williamson, qui a imaginé la série. Il possède un sens de l'humour sombre et acéré. Tout comme moi. Et puis, j'avais déjà raconté suffisamment d'histoires avec lesquelles je tenais le public à la gorge pendant une heure et demie. Les films 'Scream' se veulent à la fois angoissants et plaisants. Peut-être que c'est ce dont le public d'aujourd'hui a plus besoin. Et puis, ça colle à la réalité, vu que les gens ont tendance à faire des blagues lorsqu'ils ont peur. Les 'Scream' se déroulent dans une petite ville très brave à première vue, où la violence est sous la surface. C'est également un thème récurrent dans vos films. Craven: L'idée de la belle façade et des choses horribles qui se passent derrière ont toujours exercé une fascination sur les fictions américaines. Nathaniel Hawthorne l'abordait déjà au 19e avec 'The House of the Seven Gables'. Cela ne veut pas dire que tout le monde a des squelettes caches dans son placard ou sa cave, mais la possibilité existe, et cela donne naissance à des histories passionnantes. Voyez le travail de David Lynch ou des films comme 'American Beauty'. A chaque fois, on parle de ce qui se passe lorsque la porte s'est refermée. Ce qui est évidemment une métaphore pour la manière dont les gens se comportent. Ils ont l'air respectables, mais on n'a pas la moindre idée de ce qu'ils pensent au fond. Vous vous attaquez volontiers aux figures autoritaires. Vous avez une fibre anarchiste? Craven: Craven: (rit) Vraiment pas. Je pense que l'anarchie est aussi dangereuse que ce que les anarchistes veulent éliminer, sans doute même plus. Le monde ne pourrait pas sombrer dans l'anarchie sans devenir un véritable enfer. La seule chose que je fais, c'est tendre un miroir à l'Amérique. Le fait qu'on nous voie comme le grand espoir du monde, comme de vrais héros me tape véritablement sur le système. Je ne veux pas tenir de discours politique, mais les gens qui se placent sur un piédestal d'une certaine manière, demandent à en être évincés. Les Etats-Unis sont un pays agréable pour y vivre, mais l'arrogance a des limites. Nous nous sommes coincés dans de sérieux problèmes ces dix dernières années en nous conduisant de la sorte. Nous ne valons pas plus que qui que ce soit d'autre. Ce que Bush a dit durant toutes ces années, on n'oserait jamais le dire de soi-même dans une pièce emplie de gens. Tout le monde vous prendrait pour un insupportable vantard. Votre définition du 'héros' prend une tournure tout à fait cynique à la fin de 'Scream 4'. Le public américain va l'avaler? Craven: Je suis assez curieux. Je pense que la jeune génération va comprendre ce que je veux dire. Je trouve qu'il est toujours bien de défier le public tout en le distrayant. Et il est nécessaire de rappeller ce qu'est un véritable héros. Bush a utilisé ce mot de manière erronnée à tellement de reprises qu'il en a perdu sa véritable signification. Je vois le héros dans le sens classique, un individu qui s'avance seul face à un grand danger, pour nous défendre tous. Il n'existe pas vraiment, mais il porte nos espoirs. Evidemment, il y a des gens au comportement héroïque, mais d'après moi, on les trouve aussi bien parmi des infirmiers ou des professeurs que dans un bâtiment en flammes. The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn Peut-être pensez-vous qu'associer les noms de Tintin et de Steven Spielberg paraît insensé, ridicule, voire carrément une grosse blague. Il n'en est rien, bien au contraire... Spielberg chérit l'envie d'adapter les (més)aventures du reporter né du coup de crayon de Hergé depuis toujours! En tout cas, personnellement, j'ai l'impression d'avoir entendu parler de ce projet fou depuis plus de 20 ans! Eh bien voilà, nous y sommes, ou presque. Ce qui est finalement assez inquiétant, vu que tant que ce Nessie du 7e art faisait surface dans l'une ou l'autre interview, cela suscitait un sourire en coin. Malheureusement, d'ici peu cet opus étrange investira nos écrans. Soyons optimistes, qui sait, ce sera peut-être une bonne surprise. Une de plus qui serait prodiguée par le golden boy hollywoodien, à qui - si l'on fait la moyenne - critiques et public ont quasi toujours souri. Oui, décidemment, Steven Spierlberg est bien l'as des as, et n'hésite pas à remettre fréquemment sa spectaculaire carrière en jeu. Allez, plutôt que de rester plantés dans un carcan de doutes, tentons un peu de positiver! Steven Spielberg reste un des touche-à-tout, hyper productifs, les plus inspirés et rentables jamais apparus à Hollywood. A peine débute-t-il sa carrière de réalisateur pour le grand écran (après moult productions pour la télévision), qu'il se fait déjà remarquer grâce à 'Duel' (passé du petit écran aux salles obscures), 'The Sugarland Express'... puis explose internationalement avec l'extraordinaire opus de terreur qu'est 'Jaws'. De la peur de qualité, bien ficelée, bien écrite, et à la direction d'acteur impeccable, un must devenu un film prototype. Mis à part l'échec de l'amusant '1941' (pourtant sympa), la suite de la carrière de notre homme est majoritairement jalonnée de succès: 'Rencontres du troisième type', 'Les aventuriers de l'arche perdue', 'E.T.', 'La couleur pourpre', 'Jurassic Park', 'La liste de Schindler', ou plus récemment 'Minority Report', 'Munich', etc. Une longue liste de hits, avec parfois des ratages qui s'oublient assez vite ('Hook', 'A.I.', ...), assez variée dans les genres, malgré la récurrence du genre fantastique. Vu le pédigrée, laissons peut-être une chance aux 'Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne' ... D'autant que l'on retrouve d'autres garants de qualité dans ce chantier d'animation: Peter Jackson, au poste de co-producteur, Edgar Wright dans l'équipe de scénaristes, Simon Pegg, Daniel Craig, Nick Frost, Andy Serkis, aux bouilles (sur base du système de motion capture) et voix. Bien que ce soit douloureux à admettre, il est possible que Spielberg transforme cette idée improbable en poule aux oeuf d'or, ou plutôt crabe aux pinces d'or! Est-ce vraiment tellement difficile à croire? X-Men : Le Commencement Dans le monde des aficionados du comics, il a toujours été de bon aloi de revenir systématiquement aux origines des super-héros. Soit leur provenance géographique, leurs liens avec l'Histoire, ou encore la manière dont un humain ordinaire a pu contracter des caractéristiques physiques ou intellectuelles hors du commun. Une manière de créer des archétypes virtuels, de créer des achronies, et donc de jouir d'une liberté créative énorme. Sans oublier, vu les nombreux reboots, d'exploiter une manne assez juteuse de rentrées d'argent, en exploitant le brave public übernerd! Amusant que ce soit le réalisateur Matthew Vaughnh qui se colle au jeu de l'exercice d'historien des 'X-Men', lui qui prit un malin plaisir à adapter sur grand écran le corrosif détournement de super-héros que constitue 'Kick-Ass'. Même si sa relecture était fort sage par rapport au matériel originel de Mark Millar et John Romita Jr., elle n'en reste pas moins un long-métrage efficace et jouissif! 'X-Men: Le commencement' remonte aux origines des accointances entres Charles Xavier (qui deviendra le Professeur X) et Erik Lehnsherr (Magneto)... Tout d'abord amis, unis pour sauver l'humanité, ils deviendront les ennemis que Bryan Singer a porté avec brio à l'écran. Un Singer qui chapeaute ce 'X-Men: Le commencement', puisqu'il en a écrit le scénario. Un gage de qualité qui devrait empêcher l'horrible dérive 'X-Men: The Last Stand', un gros étron filmique que l'on aimerait pouvoir effacer de nos mémoires saturées. Bons et méchants mutants reprennent donc des services, tout frais et tout jeunes! Ce qui implique plein de nouveaux visages pour incarner nos héros favoris... Difficile en effet de faire appelle à Hugh Jackman, Ian McKellen, Patrick Stewart, etc. Les places ont été laissées à la nouvelle génération: James McAvoy ('Wanted : choisis ton destin'), Michael Fassbender ('Centurion'), Jennifer Lawrence ('Winter's Bone'), sans oublier un grand ancien: Kevin Bacon ('New York, I Love You'),... 'X-Men: Le commencement' n'est d'ailleurs que la pointe de l'iceberg cinématographique dévoué aux exploits des meta humains arrachés aux pages des comics (la plupart de la Marvel). La saison 2011 / 2012 va décliner ce sous-genre de l'actioner fantastique à toutes les sauces, vu que pas mal d'autres bébés du genre vont débouler, après le pas terrible 'Green Hornet': 'Thor', 'Captain America', 'Green Lantern', le reboot de 'Spider-Man', le collectif 'The Avengers' de Josh Whedon, où l'on pourra croiser sous la même bannière Thor, Iron Man, Captain America, Bruce Banner / Hulk, et bien entendu Nick Fury. Un point de convergence préparé par les sorties citées plus haut. Et même si pas mal de doutes subsistent par rapport à la qualité de cette pléthore musculeuse et surdouée, en plus d'une certaine lassitude, espérons que nous pourrons en retirer un minimum de plaisir, et d'écarquillements d'yeux.
Documents pareils
Les chiens de paille - le remake
Shekarchi- The Hunter
Dans 'The Hunter' le réalisateur Rafi Pitts joue aussi le rôle principal, un homme qui a fait de la prison dans le passé et qui
maintenant veut profiter de la vie avec sa femm...
Norwegian Wood: La Ballade d`un film l
James Blake
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
The Runaway
20TEN
The Boxer
Blood Like Lemonade
Wh...