Eva Mendes - Net Events Media
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///////////// Sommaire ///////////// Cinéma Musique Incendies The Kids Are All Right Somewhere Saw 7 (3D) Nostalgia De La Luz Burlesque Skyline Exit through the Gift Shop Another Year The Tourist Baciami Ancora Une Vie de Chat Home For Christmas Kaboom Machete Scott Pilgrim vs. the World He Who Saw The Deep label Absolute Dissident O Senior Interpol Barking History of Modern Strange weather, Isn't It? Who We Touch Mines 20TEN The Runaway Blood Like Lemonade The Boxer Where Did The Night Fall Wait For Me Remixes Compass The Way of the Animals Powers Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons New Amerykah Part Two: Return of the Ankh DVD Coco Chanel & Igor Stravinsky Dr. House saison 6 Desperate Housewives saisons 6 Mercy Hospital U.S. marshals Vents de Sable, Femmes de Roc Deliver us from evil Unthinkable White Material The Killer Inside Me Les arbitres Mon meilleur ennemi American Dream Trilogy: Man Push cart / Chop Shop / Goodbye Solo Sanctuary Copacabana Chicas Blu-Rays Ong bak 3 Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette Le Voyage Extraordinaire de Samy La Forêt contre-attaque Soudain le vide Inception The Expendables Ip Man 2 Green Zone Sex and the City 2 Alien, le huitième passager The Treasure Hunter/Tekken Top Cops The Pacific Retour vers le futur - Trilogie 40 ans, toujours puceau, Code Mercury, Mr Bean, le film le plus catastrophe, Les vacances de Mr Bean Dossiers Black Swan Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment, de David Fincher ou Christopher Nolan. Sucker Punch Décidemment électron libre, profanateur de sépulture sans vergogne, mais avec talent, Zack Snyder nous revient avec une nouvelle bombe parfumée élégamment à la féminité! Interview de Robert Rodriguez, réalisateur de Machete Histoire d'ajouter un peu de poids au projet 'Grindhouse', mené avec Tarantino, Robert Rodriguez tournait en 2007 un trailer pour un film fictif. Trois ans plus tard, 'Machete' voit le jour. Eva Mendes On dit souvent de cette sulfureuse actrice qu'elle a un sacré sens de l'autodérision. En regardant 'The Other Guys', comédie potache à l'état pur, il est certain que la belle ne craint point de ne pas être prise au sérieux. ///////////// Cinéma ///////////// Incendies On ne voit pas venir un film comme 'Incendies'. Le cinéma québecois, qui nous avait jusqu'à présent principalement fourni de sympathiques disgressions grivoises autour de la libido de leurs habitants, ne nous avait encore jamais mis entre les yeux un film d'une telle ambition, proche de la perfection. Avec ce quatrième long métrage, Gilles Villeneuve entre dans la cour des grands, fort de la maîtrise affolante de sa narration. Entièrement dévoué à son histoire, Villeneuve raconte la quête des origines de deux jumeaux canadiens à travers l'histoire de leur mère et de leur pays, situé indistinctement au Moyen-Orient. Sans artifices et avec une fluidité époustouflante, il délie les fils des destins de ses personnages pour à nouveau les entrecroiser dans un dénouement qui laissera plus d'un spectateur sans voix, estomaqué, bouleversé. Direction d'acteurs (tous formidablement justes avec une mention particulière Lubna Azabal, toute en rage contenue), photographie (des paysages arides, des villes autères et un bus qui brûle, inoubliable), musique (magnifique scène d'ouverture sur 'You and Whose army" de Radiohead)... tout concourt à faire d'"Incendies" une expérience d'une puissance émotionnelle rare, un prétendant au titre de meileur film de 2011 et, plus largement, de chef d'oeuvre. Film: 10/10, B.O.: 9/10 Date de sortie : 12 Janvier 2011 Durée: 130 min Réalisé par: Denis Villeneuve Avec: Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette et Rémy Girard David Morelli The Kids Are All Right "I need your observations like I need a dick in my ass!" 'The Kids Are All Right' est une comédie légère et agréable, sans langue de bois. Les paroles sont justes, vraies et parfois salaces. Mais, lorsqu'Annette Bening s'adresse (sans tralala) à Mark Ruffalo, vous comprenez exactement ce qu'elle veut dire. D'accord, il est le donneur de sperme de ses enfants et peut s'appeler papa, mais ce n'est pas pour autant qu'il a un mot à dire dans l'éducation de ceux-ci. La scénariste et réalisatrice Lisa Cholodenko a, pour donner ce côté réaliste au film, mis beaucoup de ses expériences personnelles et passées (de sa précédente relation avec la musicienne Wendy Melvoin, avec qui elle a eu des enafnts). Ce n'est que vers la fin, lorsque la règle commerciale des comédies qui tend à aplanir le film, que l'histoire perd un peu de son charme. Film: 6/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 104 min Réalisé par: Lisa Cholodenko Avec: Julianne Moore, Mark Ruffalo, Annette Bening Ruben Nollet Somewhere Pas mal de personnes avaient été surprises lorsque Quentin Tarantino, en tant que président du jury de la Mostra de Venise avait, il y a quelques mois, remis le Lion d'Or à Sofia Coppola. Ce prix n'est pas seulement dû au fait qu'ils aient eu un jour une relation et peut-être d'autres intérêts en jeu. Pourtant, même si le film est réussi, 'Somewhere', de Coppola, est peut-être un peu trop léger pour remporter ce genre de récompense. De plus, elle tape à nouveau sur le même clou que dans 'Lost in Translation', à savoir: l'histoire d'un acteur connu qui perd le fil de sa vie. Mais 'Somewhere' apporte malgré tout une dose de fraîcheur et de nouveauté. En effet, Coppola explore le côté humain plus profondément que dans son film précédent. 'Somewhere' relate également une étape cruciale dans la vie de son personnage principal. Le film nous fait indéniablement penser au travail de Gus Van Sant: un tas de petites scènes et des événements qui montrent comment les personnages se sentent. Rajoutez de la spontanéité, de l'intimité et du charme et vous obtenez les ingrédients de ce cocktail pétillant. Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 05 Janvier 2011 Durée: 108 min Réalisé par: Sofia Coppola Avec: Stephen Dorff, Benicio Del Toro, Elle Fanning, Michelle Monaghan Ruben Nollet Saw 7 (3D) Sept films. On peut dire que dire la série de films d'horreur sur le sadiste idéaliste Jigsaw a tenu bon et duré longtemps. Pour terminer cette saga avec panache, les producteurs ont ajouté une gomette '3D' sur l'affiche. Pour le reste, pas de grand changement en perspective. Attention de ne pas vous ramasser un bout de chair ou des gouttes de sang dans la figure. Vous l'aurez compris, ce film manque cruellement d'inspiration. 'Saw 3D' essaye de combler sa carence d'idées originales par ce qui a fait le succès des premiers épisodes: le gore à volonté. Mais le rythme est trop rapide et l'empathie ne vient pas. Mais le plus terrifiant dans toute cette histoire est que comme la règle d'Hollywood ne prend en compte que les chiffres que rapportent le film: ce dernier épisode pourrait malgré tout donner à une suite supplémentaire. Film: 3/10, B.O.: 4/10 Date de sortie : 29 Décembre 2010 Durée: 90 min Réalisé par: Kevin Greutert Réalisé par: Kevin Greutert Avec: Tobin Bell, Betsy Russell, Costas Mandylor, Tanedra Howard Ruben Nollet Nostalgia De La Luz Il faut apprendre du passé pour construire le futur. Ce constat fonde l'ensemble de l'oeuvre du documentariste chilien Patricio Guzman ('Le cas Pinochet', 'Chili : la mémoire obstinée'...) qui, inlassablement, explore les blessures profondes de son pays et de sa population, pour les rouvrir au grand jour afin... de les apaiser. "Nostalgie de la lumière" est de cette même veine humaniste et utile. Mais, plutôt que de regarder en arrière, Guzman nous invite à nous rendre dans le désert d'Atacama, dans les hauteurs du Chili, et à regarder vers le sol et les étoiles. Là, tandis que des astronomes observent le ciel pour découvrir les origines de l'univers, des femmes creusent le sol pour retrouver les restes, momifiés par la chaleur sèche, de leur frère, de leur mari, de leur enfant, assassinés sous la dictature de Pinochet. Dans un génial et vertigineux parallèle entre l'universel et l'intime, le sable et les poussières d'étoile, les corps célestes et corps osseux des disparus, Guzman invite le spectateur à une réflexion politique essentielle, bouleversante, sur la liberté, la transmission et le devoir de mémoire. Porté par une photo et une bande sonore sublime, "Nostalgie de la lumière" est une expérience poétique d'une beauté stupéfiante. Film: 9/10, B.O.: 9/10 Date de sortie : 22 Décembre 2010 Durée: 90 min Réalisé par: Patricio Guzmán David Morelli Burlesque A la toute dernière minute, le duo Christina Aguilera/Cher remporte le prix de la monstruosité cinématographique de l'année. La jeune popstar joue une jeune fille naïve qui quitte son patelin pour rejoindre Los Angeles. La chanteuse/actrice/touche-à-tout incarne une stripteaseuse de la province qui va enfin trouver sa voie. Soyons honnête : les comédies musicales ne sont pas réputées pour leur intrigue complexe. Le scénariste-réalisateur Steve Antin (dans une autre vie, tête pensante des Pussycat Dolls) nous met en scène une histoire qui baigne dans un océan de clichés. Les personnages sont tellement typés, voilà bien le premier film Disney où ils sont si mauvais, se comportent si mal, et ils ne donnent aucun crédit à l'histoire. Même les numéros de danse et de chant n'offrent aucune consolation. D'une part car la plupart des chansons sentent trop la marque de fabrique d'Aguilera elle-même. D'autre part parce qu'ils sont trop souvent interrompus par des scènes de dialogues. Bref, ça ne swingue pas ! Film: 2/10, B.O.: 2/10 Date de sortie : 22 Décembre 2010 Durée: 118 min Réalisé par: Steve Antin Avec: Christina Aguilera, Cher, Stanley Tucci, Cam Gigandet, Eric Dane, Kristen Bell Steven Tuffin Skyline En matière d'effets spéciaux, les frères Stause n'ont pas leur pareil. 'Titanic', 'Terminator 3: Rise of the Machines', 'The Day After Tomorrow', 'The Curious Case of Benjamin Button': la liste des films avec lesquels ils ont collaboré est longue. Lorsque Colin et Greg décident de s'asseoir dans le fauteuil du régisseur, le résultat est malheureusement désastreux. Leur premier long métrage 'Aliens vs. Predator - Requiem' était pire que son prédécesseur désastreux. Et maintenant ils reviennent avec un film sur l' "invasion d'aliens" sans doute le plus ennuyeux de tous les temps. Un couple - dont la femme vient juste de découvrir qu'elle est enceinte ! - se rend à Los Angeles pour rendre visite au meilleur ami de l'homme. Et là, c'est l'embaré, ils tombent face à des êtres venant d'ailleurs plutôt sanguinaires. Vous trouvez tout cela plutôt cliché ? Vous aimerez alors le reste du film. Qui peut au mieux se décrire comme un remix sans âme du plus mauvais d''Independence Day' et 'War of the Worlds' - mais avec des protagonistes insupportables. Seule la finale se veut plus efficace. Film: 2/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 94 min Réalisé par: Colin, Greg Strause Avec: Eric Balfour, Scottie Thompson, David Zayas, Donald Faison Steven Tuffin Exit through the Gift Shop Les premières personnes qui ont vu le premier long métrage du célèbre artiste Banksy ont été quelque peu surprises. "Ce n'est pas ce que nous attendions !", disait-on. "Il nous a trompé". Honnêtement, que pouvait-on attendre du père britannique de tous les "artistes de rue", qui a souvent frappé le monde avec ses graffitis audacieux ? Il faut tout de même dire que ce film - tout le monde en réalité sera frappé de voir le résultat final - semble tout à fait particulier. Est-ce que Banksy a réussi à faire un documentaire qu'un amateur américain d'art de la rue français voudrait saboter et à la place fournir un documentaire sur cet homme - et sa renaissance en tant qu'artiste ? A-t-on droit à un docu-fiction - style 'Borat' ? Ou Banksy essaie-t-il d'enterrer sa propre direction artistique ? Nous vous laissons y répondre. Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 97 min Réalisé par: Banksy Steven Tuffin Another Year Quatre saisons, de nombreux chapitres dans une histoire maintes fois revue. La manière dont le réalisateur Mike Leigh structure son histoire n'est pas neuve mais ce n'est pas non plus ce qu'il cherche. 'Another Year' ne traite pas de personnages extraordinaires ou d'histoires bouleversantes. Leigh préfère les caractères que l'on croise chaque jour en rue, des gens comme vous et moi qui s'efforcent à passer la journée et (vous pouvez toujours rêver) à trouver un peu de bonheur. Tom et Mary, les deux personnages centraux de l'histoire, semblent avoir trouvé le bonheur. Ils se sentent bien ensemble, ils ne souffrent pas de problèmes financiers et peuvent profiter calmement de chaque jour qui passe. Que leurs amis soient moins fortunés, ne les perturbent pas vraiment. Vivre et laisser vivre est finalement une voie vers le bonheur. 'Another Year' est sans doute le film le plus discret que Mike Leigh n'ait jamais réalisé, ce qui ne veut pas dire qu'il en perd de sa valeur. Les idées que vous pouvez attendre du réalisateur vont plus loin que dans 'Naked' ou 'Secrets & Lies'. A déguster comme un bon vin. (RN) Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 22 Décembre 2010 Durée: 129 min Réalisé par: Mike Leigh Avec: Jim Broadbent, Lesley Manville, David Bradley, Karina Fernandez, Oliver Maltman Ruben Nollet The Tourist "Votre espagnol est excellent", dit le concierge d'un hôtel italien lorsque Johnny Depp le remercie pour la enième fois avec ses "Gracias" au lieu de "Grazie". L'hôtel en question se trouve à Venise, la ville des amoureux, selon Angelina Jolie. Les sites pittoresques, les vues à couper le souffle, les chefs-d'oeuvre architecturaux majeurs ne manquent pas dans ce film. La question clé est alors pourquoi 'The Tourist' ressemble à un numéro forcé. Il peut pourtant se valoir de références solides. 'Anthony Zimmer', le film français sur lequel il se base, était un thriller élégant. Le réalisateur Florian Henckel von Donnersmarck (un nom comme une déclaration de guerre) a montré avec son Oscar "La vie des autres" qu'il a un don pour le cinéma intelligent. Et les scénaristes Christopher McQuarrie et Julian Fellowes ont fait leur preuve respectivement avec 'The Usual Suspects' et 'Gosford Park'. Avec de telles personnes, vous pensez pouvoir y foncer les yeux fermés mais la déception vous gagne au tournant. 'The Tourist' peut s'être mis sur son trente et un, il se déroule paresseusement à l'écran et se fissure de partout. Pas très sexy. (RN) Film: 4/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 100 min Réalisé par: Florian Henckel von Donnersmarck Avec: Angelina Jolie, Johnny Depp, Timothy Dalton Ruben Nollet Baciami Ancora Il y a dix ans, nous faisions connaissance avec Carlo et ses quatre bons potes trentenaires, qui ont eu toutes les peines à passer cette étape de la vie et qui ont essayé de s'investir dans une relation intéressante. Le réalisateur Gabriele Muccino tissait dans 'L'ultimo bacio' un drame romantique original, touchant et subtil sur les hommes et leurs problèmes sentimentaux. 'Baciami ancora' se projette dix ans plus tard dans la vie de ces messieurs, et la conclusion est que la vie à la quarantaine est tout aussi difficile qu'ingérable. Carlo est en proie à un divorce et il n'est pas le seul dans le tourment. Muccino est déterminé à apporter à la suite autant de personnalité que l'original. Il reprend la plupart des acteurs devant la caméra et place les personnages dans des situations qui en soi ne sont pas souhaitables. Tandis que la mayonnaise avait pris de façon onctueuse à l'époque, les ingrédients cette fois-ci provoquent un amas gluant. 'Baciami ancora' parvient parfois à produire des moments crédibles et essaie de faire quelque chose avec des grumeaux et de l'hystérie. Ok, il s'agit ici d'Italiens et ils sont par nature exubérants. Pour dire: mes oreilles sifflaient encore au sortir de la salle. (RN) Film: 2/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 139 min Réalisé par: Gabriele Muccino Avec: Valeria Bruni Tedeschi, Stefano Accorsi, Vittoria Puccini, Pierfrancesco Favino, Claudio Santamaria Ruben Nollet Une Vie de Chat Comment plaire à un jeune public sans l'accabler d'effets visuels spectaculaires ? Comment raconter une histoire qui est à la fois captivante mais qui laisse suffisamment de place à l'imagination ? Et surtout : comment faire pour ne pas raconter quelque chose maintes fois visité au cinéma ? C'est le défi que chaque dessin animé doit relever et qui n'est pas toujours surmonté. "Une vie de chat" montre comment s'y prendre. L'aventure de la taciturne Zoé, son chat agile et le cambrioleur sympathique qu'elle apprend à connaître est tout à fait particulière. Les films d'animation qui sortent dans nos salles ont tous ce style Disney. "Une vie de chat" donne l'impression que le dessinateur de "Tintin" était d'humeur espiègle. Le film propose aussi une histoire ni trop compliquée, ni trop naïve, un exercice d'équilibre qui est plus difficile qu'il n'y parait. "Une vie de chat" se suffit d'une heure qui est pourtant plus remplie que vous ne pussiez l'attendre. Qu'il soit produit en partie par des belges, peut vraiment nous rendre fiers. Une excellente idée pour oublier les froides semaines d'hiver. (RN) Film: 7/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 63 min Réalisé par: Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli Ruben Nollet Home For Christmas La fin de l'année apporte à nouveau le temps de Noël, la période où la naissance du Seigneur est célébrée et où les gens sont frappés de bonnes intentions. En soi, ce n'est pas une mauvaise idée, surtout en un temps où les nouvelles quotidiennes ne sont en général pas tant réjouissantes. Malheureusement, on dirait que les gens profitent de cette période pour opter pour une attitude positive et sortir du placard leurs meilleurs sentiments. Comme si tout les maux du monde disparaissaient soudain en cette période. Le réalisateur norvégien Bent Hamer nous offre avec 'Home for Christmas' l'antidote parfait. Ce film aigre-doux fait de son mieux pour montrer que la réalité est bonne à prendre. Toutefois, il n'est pas assez naïf pour penser que l'homme perd d'un seul coup sa part d'ombre. 'Home for Christmas' se base sur une série d'histoires de l'écrivain norvégien Levi Henriksen, vous reconnaitrez peut-être le style un peu absurde et la tonalité des films précédents de Hamer ('Kitchen Stories', 'Factotum'). Cela donne un film qui oscille entre parfois froid dans le dos et souvent chaleur intérieur. Délicieux. (RN) Film: 7/10, B.O.: 6/10 Date de sortie : 15 Décembre 2010 Durée: 90 min Réalisé par: Bent Hamer Avec: Trond Fausa Aurvåg, Fridtjof Såheim Ruben Nollet Kaboom Le bruit d'une explosion est le titre parfait pour ce nouveau film du cinéaste à scandales Gregg Araki. Celui qui aspirait aux émotions fragiles de son film phare 'Mysterious Skin' en ressort floué. Le réalisateur de Los Angeles revient à des effets techniques stupides de ses films tels que 'The Doom Generation' et 'Nowhere'. Le protagoniste est un étudiant universitaire naïf qui sur le plan sexuel est tout sauf certain de son orientation. Il en résulte une série d'aventures avec filles et garçons. Peu à peu, il se passe des choses étranges sur le campus de son école. L'ancien adolescent Thomas Dekker ('The Sarah Connor Chronicles', le remake de 'A Nightmare on Elm Street') se met à nu en vrai comme au figuré en tant que personnage principal lubrique et Araki procure comme aucun autre une atmosphère particulière. Le cinéaste ne peut pas se soucier que son récit sordide - des histoires de sorcières et autres horreurs surnaturelles - déraille à maintes reprises. Cela arrive naturellement lorsque vous vous démenez comme un vrai fou ! Film: 6/10, B.O.: 0/10 Date de sortie : 08 Décembre 2010 Durée: 88 min Réalisé par: Gregg Araki Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida Steven Tuffin Machete Dans une des scènes les mieux conçues de 'Machete', le héros en titre est coincé dans un hôpital. La seule issue se résume à une fenêtre, située à un étage élevé, il doit donc se laisser tomber dans le vide. Il pend alors son courage à deux mains, saute par la fenêtre et se faufile vers l'étage plus bas. 'Machete' est donc ce type de film, du pure cinéma d'exploitation qui ne tient pas compte de la crédibilité et préfère la solution la plus facile. Et si cette solution s'accompagne de beaucoup de profusions de sang et de peu de vêtements, voilà qui est encore mieux. "What's this long hard thing?" demande une femme nue au héros pendant la scène d'ouverture tandis que sa main se déplace le long de son corps. "My machete," retentit la réponse. Voilà quelques exemples qui séduiront le public, mais ne vous attendez pas à plus. Plus ça dure, plus ça se répète et plus il perd de sa matière. Le cinéma d'exploitation ne regorge pas d'habitude de scripts solides. Mais la tentative de Robert Rodriguez est tout de même paresseuse. Film: 5/10, B.O.: 5/10 Date de sortie : 08 Décembre 2010 Durée: 107 min Réalisé par: Robert Rodriguez Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba Ruben Nollet Scott Pilgrim vs. the World Si les gens vous mettent des battons dans les roues, imaginez-vous que vous les confrontiez dans un combat de Kungfu étincelant ? Si vous parvenez à calmer vos adversaires, vous imaginez-vous crouler sous les pièces d'or ? Bravo, vous pouvez être l'ami de Scott Pilgrim, le protagoniste de 23 ans à l'oeuvre dans ce film d'action romantique original. Oui, une romance d'action. C'est un genre que le cinéma n'a pas l'habitude d'offrir et le réalisateur britannique Edgar Wright et le dessinateur de bande dessinée canadien Bryan Lee O'Malley y apportent une tonalité très jeune. S'ils convaincront un large public, c'est une autre affaire. Chaque bonne idée et scène originale vaut pour deux trouvailles moins réussies de la part de Wright et O'Malley. 'Scott Pilgrim vs the World' n'est pas seulement très inégal, il pêche aussi (malgré la musique) par son problème de rythme. Pire encore, le côté répétitif sur la langueur lasse. 'Scott Pilgrim vs the World' est du cinéma appréciable car il détonne dans ses meilleurs moments. Mais la désillusion prévaut au final. (RN) Film: 4/10, B.O.: 7/10 Date de sortie : 01 Décembre 2010 Durée: 112 min Réalisé par: Edgar Wright Avec: Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Chris Evans, Brandon Routh Ruben Nollet ///////////// DVD ///////////// Coco Chanel & Igor Stravinsky "Plus de vie" s'époumone l'un des protagonistes lors des premières minutes du métrage... C'est avec ironie mais aucun doute, que j'utiliserais cette phrase comme épitaphe ornant ce bébé gravement malade du sieur Jan Kounen. D'ailleurs, pourquoi notre homme s'est-il lancé dans ce projet qui lui semble tellement intellectuellement exogène? Est-ce le fait d'avoir "jetsetté" en compagnie de la prose de l'autre nain de Frédéric Beigbeder? Il peut ici faire du "lèche actrice" étiquetée Lagerfeld. La réponse repose probablement dans les limbes existentiels de Chanel et Stravinsky. Kounen fait donc un cinéma d'interstices, choisissant les ambiances, des interrogations, s'accouplant avec la superbe moderne des compositions du compositeur, avec l'écrin ultra géométrique et sans couleurs putassières de la créatrice (les génériques de début et de fin sont éloquents). Cet opus se veut un magnifique catalogue de moments glacés, d'instants glaciaux (les regards malades et désespérés de la femme de Stravinsky), dans une libido sans fluides, charnelle mais aseptisée, malgré la passion. Mais au-delà d'une technique sans faille, Kounen se perd dans la contemplation et le voguing cinématographique. Film: 6/10, Extras: 5/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 118 min Réalisé par: Jan Kounen - Avec: Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova Distributeur: Cinéart / Twin Pics Extras: Interviews Gauthier Keyaerts Dr. House saison 6 Chapeau: avoir tenu cinq saisons en fonctionnant sur le même principe systématique (un cas à traiter, des tâtonnements maladie auto-immune, lupus, cancer - et un tyran face à ses employés) sans que le public se lasse, c'est superbe. Faire sortir Gregory House de son environnement protégé dans cette sixième saison était donc d'autant plus risqué, et pourtant, c'est ce qui a redonné un nouveau kick à l'ensemble, tout en permettant au médecin le plus abject de l'histoire de devenir quelqu'un d'appréciable. Ou comment prouver une fois de plus que dans cette série médicale, la médecine est plus que certainement l'élément le moins important. Bravo. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 390 min Réalisé par: David Shore - Avec: Hugh Laurie, Lisa Edelstein, Omar Epps, Jennifer Morris Distributeur: Universal Extras: Featurettes, commentaires audio... Adeline Weckmans Desperate Housewives saisons 6 Si la première saison de cette série était véritablement géniale, depuis, on peut dire que l'irrévérence et la nouveauté ont laissé la place à une pratique du soap la plus commune qui soit. Et franchement, on finit par se lasser de suivre les aventures de ces malheureuses familles bourrés de pognon. Si, à l'origine, le titre s'appliquait aux héroïnes de la série, ont peut désormais croire qu'il s'adresse plus à ses spectatrices. L'ensemble a perdu tout son sel, les nouveaux personnages apportent un rien d'air frais, mais leur rôle dans l'ensemble sent la naphtaline. On finit par comprendre Mary-Alice! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 960 min Réalisé par: Marc Cherry - Avec: Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross, Eva Longoria Distributeur: Buena Vista Home Entertainment Extras: Featurettes, scènes coupées, commentaires audio... Adeline Weckmans Mercy Hospital Vous pensiez avoir tout vu sur les séries hospitalières, allant du crédible au soap, en passant par le cynique? Eh bien voici 'Mercy Hospital', sorte de solution hybride dans l'air du temps, exploitant un petit filon jusqu'ici oublié: la guerre en Irak. L'héroïne a servi là-bas, elle en a ramené un beau stress, un amant médecin et pas mal de problèmes, ce qui n'a en rien arrangé son caractère sympa mais vachement soupe au lait. Passé le gimmick, qu'est-ce que ça vaut? Aussi peu crédible que 'Gray's Anatomy', la série parlera sans doute plus aux cyniques, l'ironie et l'humour totalement absents des aventures de Meredith faisant ici mouche. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 10/2010 - Durée: 900 min Réalisé par: Adam Bernstein, Adam Kane... - Avec: Taylor Schilling, Michelle Trachtenberg, Jaime Lee Kirchner, James Tupper... Distributeur: Universal Extras: Interview, featurettes... Adeline Weckmans U.S. marshals Alors qu'on a clamé pendant des années que le renouveau du cinéma était à chercher du côté des séries, avec le temps, l'inspiration fait défaut, et on a l'impression que les nouvelles créations se font plutôt en termes de "bon, alors, qu'est-ce qu'on n'a pas encore fait dans le domaine?" Ce 'US marshals' en fait partie, exploitant la filière peu connue, et pas hyper sexy, des témoins placés sous protection. Rien de bien fabuleux ici, si ce n'est, à nouveau, une héroïne au caractère bien trempé et plutôt drôle et cynique, à laquelle on s'attache facilement. Soyons réalistes: toutes les séries ne peuvent même pas se targuer d'en arriver là, donc... Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 10/2010 - Durée: 750 min Réalisé par: Dan Lerner , Sam Weisman - Avec: Mary McCormack, Fred Weller, Nichole Hiltz Distributeur: Universal Extras: Scènes coupées Adeline Weckmans Vents de Sable, Femmes de Roc "Vents de sable, Femmes de roc" ressemble esthétiquement à un film. Il s'agit pourtant bien d'un documentaire. Magnifiquement photographié, il suit, au fil de leurs conversations prises sur le vif et de leur périple de 1500 kms à pied dans le Sahara, les destins de femmes en quête d'indépendance. Des femmes animées par la volonté de prendre en main un destin cadenassé par les coutumes. Porté par l'énergie folle et la force de caractère que ces femmes mettent dans ce voyage, le film de Nathalie Borgers dépeint une société en mutation dans lequel les femmes tentent de se faire une place. Le court making of sur les conditions de tournage mérite le détour. Film: 8/10, Extras: 8/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 90 min Distributeur: Cinéart / Twin Pics David Morelli Deliver us from evil Une bourgade norvégienne abrite une population sans particularités... Elle connaît son lot de bonnes gens, de poivrots, de rêves brisés, d'espoirs, et un immigré! Ce denier va devenir la cible des villageois lorsqu'il est accusé injustement, par Lars - auteur véritable des faits - un énergumène teigneux et porté sur la bibine, d'avoir écrasé et laissé sur le bord de la route une gentille dame sans histoires. Ce mensonge fait tomber les masques, révélant une xénophobie qui l'emporte sur le bon sens. Seul Johannes (frère de Lars) prend la défense du pauvre pantin, quitte à exposer sa famille à un vent de folie, et de danger. Version scandinave du cinéma explicitement cruel et violent du sieur Peckinpah, 'Deliver Us From Evil' colporte une sale aura, ne prenant pas tout à fait position dans la déferlante de matière scénaristique corrosive. Entre 'Les chiens de paille' par filiation narrative indirecte, et 'Adam's Apple' pour l'ambiance surréaliste/hyperréaliste. Franchement recommandable. Film: 8/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 93 min Réalisé par: Ole Bornedal - Avec: Mogens Pedersen, Lene Nystrom, Lasse Rimmer, Jens Andersen Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts Unthinkable Un américain converti à l'Islam menace de faire péter trois bombes, parfum champignon nucléaire, dans trois grandes villes étasuniennes. Capturé, le terroriste subit un interrogatoire musclé, qui vire au numéro de torture sans limites, vu l'urgence! Pas besoin d'en dire plus, vu que le scénario se résume effectivement à cela. Le reste n'est que discours ambigus : la fin justifie-t-elle les moyens? La torture est elle efficace, acceptable... Ou alors est-ce l'inverse? A travers une série de twists aux déhanchements parfois brisés, se tisse un récit casse-gueule et à la limite de l'amoral. Intriguant, puant, mais pas irregardable. Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 130 min Réalisé par: Gregor Jordan - Avec: Samuel L Jackson, Michael Sheen, Carrie- Anne Moss, Brandon Routh Distributeur: A-film Gauthier Keyaerts White Material Dans une contrée du continent africain, la guerre civile gronde, faisant fuir la population locale, et les colons. Mais Maria, elle, refuse de quitter sa plantation de café, où elle vit avec sa famille. Et ce malgré la menace de plus en plus présente, la désertion de son équipe d'ouvriers juste avant la récolte, et l'éclatement progressif de la solidarité familiale. Elle nie également la profonde dépression dans laquelle son fils s'est enfermé. Mais quelle belle comédie signée Claire Denis... Non, allez je déconne. Drame exotique, 'White Material' gère sa temporalité comme bon lui semble, de manière éthérée et sensuelle. Pour un résultat plus que réussi dans le style éprouvant. Une fois de plus, Isabelle Huppert coupe le souffle par son interprétation magistrale de justesse. Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 102 min Réalisé par: Claire Denis - Avec: Isabelle Huppert, Isaach de Bankolé, Christophe Lambert Distributeur: Filmfreak Gauthier Keyaerts The Killer Inside Me Plutôt attendu et reconnu sur le terrain du documentaire engagé ('The Road to Guantanamo', ''The Shock Doctrine'), Michael Winterbottom est pourtant avant tout un réalisateur de fictions. Il retrouve ce terreau de prédilection avec l'adaptation d'un roman de Jim Thompson: 'Le Démon dans ma peau' ('The Killer Inside Me'). Et bien entendu, il plonge du coup les mains dans un univers noir de noir, crasseux à souhait, et inhospitalier. Winterbottom ne censure pas la prose carnassière de Thompson, pas plus qu'il n'occulte la violence insoutenable et le sexe omniprésent dans ses écrits. Du coup, 'The Killer Inside Me' ne doit pas se forcer pour révulser l'estomac... Surtout lors d'exactions psychotiques menées à l'encontre de la gent féminine. Dur, mais fascinant. Winterbottom ne prenant aucunement de libertés, afin d'affadir le matériau de base. Casey Affleck se glisse avec aisance et talent dans la peau du personnage principal! Film: 7/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min Réalisé par: Michael Winterbottom - Avec: Jessica Alba, Kate Hudson, Elias Koteas, Casey Affleck Distributeur: Paradiso Gauthier Keyaerts Les arbitres Je vous le dit tout net, le foot je déteste! Mais présenté sous l'angle arbitral, carrément en coulisses, avec ce que cela implique comme pressions (surtout lors d'une manifestation comme l'Euro), et dangers (menaces de mort), quelle idée brillante! Surtout qu'au-delà d'un synopsis alléchant, Yves Hinant et Jean Libon (co-créateur de 'Strip-Tease' avec Marco Lamensch) trouvent un juste sens du montage, à la fois extérieur et détaché - la caméra vérité de Frederick Wiseman, influence, encore et toujours -, et intérieur, prenant un véritable sens du montage narratif et parfois plein de "suspens". Film: 9/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 77 min Distributeur: Cinéart / Twin Pics Gauthier Keyaerts Mon meilleur ennemi Voisin responsable, père de famille affectueux, mari dévoué, Henry Spivey mène une existence plutôt banale... Quelque peu perturbée lorsqu'un certain Edward Albright - espion et machine à tuer - surgit et fout un sacré souk dans cette vie pépère. Comment gérer ce genre d'anicroche alors que "l'ennemi" n'est autre que... soi-même? En effet, Henry et Edward ne sont qu'une seule et même personne, du moins physiquement, car mentalement, ils ne peuvent coexister. En effet, si elles partagent le même cerveau, ces deux personnalités ne peuvent s'activer qu'à tout de rôle, selon le bon vouloir d'un implant cérébral devenu défectueux. Répétitive, parfois grotesque, cette série sans fin (interrompue après 9 épisodes) agace quelque peu, vu que les derniers épisodes s'avèrent passables, et nous plantent sur un cliffhanger vraiment frustrant. Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 450 min Réalisé par: Adam Kane, Bryan Spicer, David Semel, David Straiton, Frederick King Keller - Avec: Alfre Woodard, Christian Slater, Mike O'Malley, Mädchen Amick, Omid Abtahi Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts American Dream Trilogy: Man Push cart / Chop Shop / Goodbye Solo Nous vous avions dit tout le bien que nous pensions de 'Chop Shop' et 'Goodbye Solo', deux films du réalisateur américano-iranien Ramin Bahrani. Précieuse, humaine, détaillée et touchante au possible, son oeuvre intimiste va droit au coeur. Tel un comprimé effervescent, son cinéma est à la fois concret, mais tend à se dissoudre au fil des minutes des métrages. Il met en évidence l'absurde, des polaroïds existentiels ténus mais puissants, et des immigrés perdus - mais combatifs - dans une Amérique où il est à la fois facile de se redéfinir (Amhad, ancienne rock star au Pakistan, erre en état de dépression profonde à Manhattan), de disparaître, ou encore de rencontrer l'improbable, voire le contraste (l'espoir de l'immigré sénégalais face au désespoir du vieil américain dans 'Goodbye Solo'). Inspiré du réel, plongeant l'artifice dans le concret, le style Bahrani repose sur une sorte de frontière intangible entre documentaire (sans imitation facile) et fiction impressionniste. Venu rejoindre - pour notre plus grand plaisir - les deux titres précités, l'extraordinaire 'Man Push Cart' complète donc un indispensable coffret titré ironiquement 'American Dream Trilogy'. Un objet incontournable qui se doit de trôner dans toute dvdthèque de gourmet du 7e Art. Film: 9/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 84 min Réalisé par: Ramin Bahrani - Avec: Alejandro Polanco, Isamar Gonzales, Ahmad Razvi, Souleymane Sy Savane Distributeur: Imagine / Filmfreak Extras: Interview de Ramin Bahrani, ... Gauthier Keyaerts Sanctuary Imaginez un endroit sacré, où les créatures les plus étranges peuplant la planète - tapies dans l'ombre -, vivent, sont soignées et analysées avec respect... Ce sanctuaire tératophile constitue le coeur de la série sans trop de budget 'Sanctuary' (ben oui, d'où le titre). Malgré de bonnes critiques, et un fan base assez important, je ne pige pas trop l'engouement. A moins d'être un ado vierge de fantastique pointu, et peu repoussé par l'imagerie infographique abondante afin de compenser le manque de moyens. Banal, mais pas forcément ou uniquement bancal. A vous de voir si vous préférez le fantastique hardcore (hard gore), pervers (à la Clive Barker), ou bon enfant. On est ici loin du Conte à l'ancienne, et de son intertexte horrifique et cruel... Le Grimm ne paie plus? Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 570 min Réalisé par: Damian Kindler - Avec: Amanda Tapping, Robin Dunne, Christopher Heyerdahl Distributeur: Universal Extras: Commentaires audio, bêtisier... Gauthier Keyaerts Copacabana Alors là, allons-y franchement, vu que la comparaison est possible... Autant l'écrin torturé et sinueux que constitue le 'White Material' de Claire Denis sied à merveille à l'époustouflante Isabelle Huppert, autant la grande dame ne peut sauver du désastre et de l'ennui l'anecdotique 'Copacabana'. La voir en adulte restée calée au stade des illusions adolescentes, post baba, luttant contre le système, et contre sa propre fille, pourrait être amusant. Mais vu que la réalisation tient plus de l'encéphalogramme (plat) attestant d'un décès cérébral, que les dialogues sont d'un crétinisme infernal (surtout les passages de déclamation improbables sur fond d'accent flandrien), et que les seconds rôles sont nuls à chier... ça ne vole pas haut. Mais reste la belle Isa! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 107 min Réalisé par: Marc Fitoussi - Avec: Isabelle Huppert, Lolita Chammah, Aure Atika, Jurgen Delnaet, Veerle Dobbelaere Distributeur: Cinéart / Twin Pics Gauthier Keyaerts Chicas Film dévoué aux femmes, soit un instant passé en compagnie d'une veuve et des ses trois filles, une cohabitation émotionnelle difficile, 'Chicas' accueille un casting de première, pour un résultat disons assez moyen. Trop peu de rythme, de véritables enjeux narratifs, et surtout de savoir raconter. L'histoire se déroule, crises et rires compris, sans trop de relief. Même lors des nombreuses scènes d'atermoiements ou gueulantes, on s'ennuie pas mal. Manque de sensibilité de ma part, ou ratage partiel pour ce premier long-métrage de Yasmina Reza? Je vais rester objectif et juste dire qu'il doit s'agir d'un peu des deux probablement... Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 10/2010 - Durée: 84 min Réalisé par: Yasmina Reza - Avec: André Dussollier, Carmen Maura, Emmanuelle Seigner Gauthier Keyaerts ///////////// Blu-Rays ///////////// Ong bak 3 Suite directe de 'Ong Bak 2', ce nouvel opus d'une saga pourtant décousue, délire totalement! Se la jouant mystique et symbolique, plutôt que cassage de mâchoires et muay thai, 'Ong Bak 3' ne ressemble à rien, et paume le spectateur en plein néant scénaristique. Ce qui en soi serait supportable si les dégustations de tatanes et autres pain peu comestibles, fortement attendus, étaient présent à l'appel. Je ne pige toujours pas comment ce film dont les spectateurs n'attendaient pourtant pas grand-chose, voire carrément que dalle, peut être un tel désastre! Film: 3/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 98 min Réalisé par: Tony Jaa - Avec: Tony Jaa, Sorapong Chatree, Sarunyu Wongkrachang, Nirut Sirichanya Distributeur: Splendid Film Extras: Interviews, B-roll Gauthier Keyaerts Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette Lisbeth est de retour, et ça va se savoir! Intrigues, meurtres et trahisons sont au menu de ce deuxième volet cinématographique dévoué à la trilogie de Stieg Larsson. Et malgré un début plutôt à la ramasse, dû à une photogénie et un rythme hérités des pires heures de la production télévisuelle allemande des 70's, 'La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette' attire l'attention à quelques occasions, lorsque l'action prend le pas sur le blabla. Sans être génial, cette suite s'avèrera un compagnon de soirée pas trop ennuyeux. Mais à n'inviter que si vous en voyez l'intérêt! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 129 min Réalisé par: Daniel Alfredson - Avec: Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre Distributeur: Dutch Filmworks Gauthier Keyaerts Le Voyage Extraordinaire de Samy Samy se souvient de son enfance difficile, à l'aube de la naissance de sa progéniture... Il faillit mourir juste après sa naissance, n'arrivant pas à rejoindre ses frères et soeurs, et du coup de faisant capturer par une mouette. C'est dans les airs qu'il rencontre l'amour de sa vie: Shelly. Il ne la croise qu'un instant, mais jamais il ne l'oubliera. Lors de son long périple initiatique de tortue, Samy rencontre un ami, Ray, et aussi de nombreux prédateurs, des humains, des fonds océaniques variés et colorés, etc. Destiné aux petiots, ' Le Voyage extraordinaire de Samy' gavera assez vite les adultes blasés. Dommage, car le design est magnifique, les couleurs éclatantes, et le fond écologique omniprésent ne gâche rien. Les plus chanceux, possédant l'équipement ad-hoc (TV compatible, lecteur Blu-ray et lunettes 3D), pourront se régaler de la version en relief! Film: 6/10, Extras: 4/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 85 min Distributeur: Studio Canal Extras: Making of du doiblage Gauthier Keyaerts La Forêt contre-attaque Dan Sanders vit avec, et au grand dam de, sa famille au sein d'un lotissement immobilier en plein développement, perdu au beau milieu d'une forêt. Véritable carpette foulée au pied par son patron, il semble être prêt à tout accepter afin de garder son job. Même devenir le témoin silencieux de la destruction de cet écosystème pourtant protégé. Qu'à cela ne tienne, ce sont les habitants des lieux (ours, ratons laveurs, écureuils, corbeaux, etc.) qui vont se charger de défendre leur sanctuaire! S'engage alors une lutte sans merci entre Dan et ces animaux en pétard. Brendan Fraser devenu une outre loin de l'aventurier d'antan (la saga 'La momie') se prête au jeu de l'humiliation, perdu dans cette comédie extrêmement trasho-pétomane. A tel point que ce serait presque l'objet nickel pour une soirée pop-corn, bière, à l'heure ou l'éthyle remplace les neurones! Film: 5/10, Extras: 0/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 91 min Réalisé par: Roger Kumble - Avec: Ken Jeong, Brendan Fraser, Dick Van Dyke Distributeur: E1 Entertainment Gauthier Keyaerts Soudain le vide Oscar vit avec sa soeur à Tokyo, après de longues années de séparation... Il deale et consomme toutes les drogues qui lui passent devant et par le nez, elle officie en tant que gogo dancer. Malgré les difficultés et imperfections de cette existence d'expatriés phagocytés par la capitale nippone, ils s'aiment, et sont heureux. Simplement. Mais tout bascule lorsqu'Oscar se fait dénoncer à la police par un ancien ami. Les chiourmes l'attendent dans un bar, lieu de rendez-vous avec le traître. A la vue des agents de l'ordre, Oscar panique, s'enferme dans les toilettes, et se fait tuer. Commence alors un long voyage... Le qualificatif radical devient galvaudé concernant Gaspard Noe ('Irréversible)! Qu'utiliser à la place? Concernant 'Enter the Void', on pourrait tenter le terme de sodomie intellectuelle à sec... Film expérimental au budget confortable, chic (des jeunes, de la drogue, sur un environnement sonore concocté par Thomas Bangalter), halluciné, fractal fracassé, fricassée narrative, 'Enter the Void' n'a pas trop de point de comparaison, ni de substance appréhendable. Sorte de trip aussi mystique que nihiliste, cette oeuvre réellement singulière vous fera soit planer, soit gerber l'âme. Film: 7/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 154 min Réalisé par: Gaspar Noé - Avec: Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy, Emily Alyn Lind, Jesse Kuhn Distributeur: Wild Side / Twin Pics Extras: Making of, court-métrage... Gauthier Keyaerts Inception Attention chef-d'oeuvre à couches multiples! Après le succès de son 'Dark Knight', Christopher Nolan n'avait pas vraiment le droit de décevoir... Après tout, il était légitime d'attendre avec impatience le prochain gros shoot d'adrénaline. Un voeu devenu réalité avec 'Inception', cette histoire de voleurs oniriques, s'immisçant dans les rêves afin de débusquer de précieuses informations grassement rémunérées par de peu scrupuleux commanditaires. Mais au-delà de l'aspect fantastique ou thriller de 'Inception', la plus-value se trouve plutôt du côté de la fragilité de son personnage principal: Dom Cobb (Léonardo DiCaprio). Une âme en peine, endeuillé par la mort de sa femme, et dans l'impossibilité de revoir ses enfants. Il est le centre de toute l'attention, de toutes les empathies. Une manière intelligente et réussie de charpenter le récit, et d'emmener le spectateur au-delà de la simple contemplation. Bref, ce récit gigogne et fractal (le terrain de prédilection de Nolan) remporte tous les suffrages. Cette édition Blu-ray balance un master irréprochable, un mode interactif assez ludique, et quelques autres bonus, sans profusion mais avec qualité. L'achat du moment. Film: 9/10, Extras: 8/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 148 min Réalisé par: Christopher Nolan - Avec: Leonardo DiCaprio, Ken Watanabe, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page, Cillian Murphy Distributeur: Warner Extras: Extraction Mode, making of, featurettes... Gauthier Keyaerts The Expendables Voilà un film totalement schizophrène! Stallone ne sait finalement pas trop comment se la jouer avec 'Expendables'... Partagé entre l'hommage au cinoche bourrin des 80's, saupoudré d'une grosse larme (normal quoi) de nostalgie, et le trash d'un 'John Rambo', cette mine à fragmentation de testostérone dérape sans contrôle. Les dialogues sont affreusement cons, les acteurs sous-jouent à l'envie, et Sly semble plus admirer avec tristesse et distance une époque révolue, plutôt qu'avec ferveur et passion dévorante. A l'image de ces plans où il peine un peu à courir ou sauter, notre homme s'époumone à force d'atermoiements. Le pire, c'est que du coup, les spectateurs d'un certain âge prennent conscience du temps qui passe, et perdent l'effet de rêve lié au cinéma, surtout celui qu'aurait dû être 'Expendables': fun et sans prise de tête. En plus, le message qui semblait suinter de 'John Rambo', soit le dégoût de la violence à force d'effets gores, se voit balancé aux chiottes. Dommage, car le dernier tiers du film possède un solide coffre! Film: 6/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 99 min Réalisé par: Sylvester Stallone - Avec: Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Bruce Willis Distributeur: Dutch Filmworks Extras: Commentaires audio, scènes coupées, bêtisier... Gauthier Keyaerts Ip Man 2 En 2008, Wilson Yip balançait sur les écrans un moment de la vie de Ip Man (Yip Kai-man), grand maître de l'art savant du Wing Chun (qui fut le mentor de Bruce Lee). Couvrant la période de l'occupation de sa ville natale, Foshan, par les troupes japonaises (lors du conflit de 1937 à 1945), ce long-métrage à la fois historique, épique ('Ip Man' incarne le symbole de la résistance face à l'ennemi, et de l'espoir, à l'instar d'un Wong Fei-hung), et musclé, réussit à attirer tous les regards! Cela faisait longtemps qu'un film issu de Hong-Kong - hors polar - avait autant trouvé son public. Mais il faut dire que l'interprétation de Donnie Yen (acteur fétiche de YIP) impressionne fortement, tout comme son style de combat rapide et bestial, principal acteur de ce biographical picture! Un rôle en or, renforcé par la présence d'un Simon Yam en excellente forme. Tout s'articule autour de ces moments particulièrement bluffant. Bref, que du plaisir! Cette suite n'apporte pas grand-chose au premier, voire galvaude son sérieux glacial, en glissant de-ci, de-là une touche d'humour quelque peu inutile, et ne prolonge que très maladroitement le frisson précédemment ressenti. Même les scènes de baston sentent l'exploitation facile, tout comme le face à face Donnie Yen / Samo Hung, déjà ennemis dans le viscéral 'Saat po long'. Mais bon, n'allez pas croire qu'il faut pour autant bouder cette saga, inégale certes, mais qui a le mérite de faire à nouveau croire que le cinéma hongkongais pourrait nous offrir de très belles choses. Brûlons un cierge car le manque se fait cruellement ressentir! Film: 8/10, Extras: 6/10 Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min Réalisé par: Wilson Yip - Avec: Donnie Yen, Sammo Hung Kam-Bo, Simon Yam, ... Distributeur: Splendid Film Gauthier Keyaerts Green Zone 2003: Roy Miller, militaire américain faisant partie des recrues officiant sur le sol irakien, commence à se poser des questions sur le pourquoi de la guerre qui fait rage. En effet, il a déjà exploré avec ses hommes plusieurs sites abritant prétendument des armes de destruction massive, sans jamais en trouver la moindre trace, même si ce présupposé justifie l'intervention armée et l'ingérence américaine en ces terres... Alors qu'il se met à creuser la question, et plus uniquement le sable, il se heurte aux autorités gouvernementales, visiblement en pleine magouille. Greengrass prouve qu'il est possible de renouer avec le film d'action ultra efficace, tout en ne perdant pas de vue le militantisme et la dénonciation. Quasi parfait... Film: 9/10, Extras: 9/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 114 min Réalisé par: Paul Greengrass - Avec: Matt Damon, Jason Isaacs, Brendan Gleeson, Amy Ryan Distributeur: Universal Extras: Scènes coupées, featurettes... Gauthier Keyaerts Sex and the City 2 Décidemment, le botox doit attaquer les neurones... Vu qu'après quelques années de bons et loyaux services, le quatuor de ladies chic et choc, sexy mais fragiles, s'embourba dans un premier long-métrage abusif, vulgaire, sans rythme ni talent. Exit le glamour, enter l'ennui. Cette suite n'est probablement pas pire, car il était difficile d'aller plus profond dans l'ultime ratage, mais elle n'est clairement pas meilleure. Il devient pathétique de mater nos dames reliftées à l'excès, mal à l'aise dans leurs frusques hors de prix, balancer des vannes pourries et carrément choquantes. Clair qu'au-delà d'un certain âge, le fantasme cède la place à l'effroi. D'héroïnes friquées, libertaires et libertines, elles deviennent des pétasses nauséeuses bourrées de tunes, carrément infréquentables et molles de l'absence de cerveau. Sabrez les têtes, plus le champagne! Film: 2/10, Extras: 4/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 150 min Réalisé par: Michael Patrick King - Avec: Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon, Chris Noth, Noah Mills Extras: Interviews, featurettes... Gauthier Keyaerts Alien, le huitième passager Depuis l'avènement du support Blu ray, pas mal de prières s'adressent aux éditeurs, afin de transformer certains fantasmes geek, ou plus louables, d'Arlésiennes en Graals enfin brandis! Je ne dresserai pas de liste exhaustive, à chacun son jardin secret, mais personnellement, je rêvais qu'un coffret Haute définition de la quadrilogie 'Alien' vienne remplacer son prédécesseur DVD. Il faut avouer que l'horreur teintée de science-f(r)iction fait bon ménage avec les masters HD qui circulent actuellement. Prenez l'exemple de 'The Thing' de notre bon vieux Carpenter... Le revoir en Blu ray file des frissons dignes de ceux ressentis lors des premiers visionnements en VHS, tant moult détails refont surface, et tant les surfaces essentiellement rouges, blanches et obscures - révèlent leur détails. Le coffret ici chroniqué fera le bonheur de ses propriétaires, tant la prouesse technique surpasse toutes les attentes! Les nouveaux transferts frisent la perfection, et permettent de jouir sans retenue de ce quatuor de terreurs galactiques. De la balle, tant au niveau de l'image (le premier volet de la saga ne fait clairement pas son âge, et constitue pour moi la plus belle surprise) que du son. Du côté des bonus, la Fox a fait en sorte qu'aucune frustration ne se fasse sentir: tous les extras existants à ce jour (hérités de laserdisc, et éditions spéciales en DVD), sont ici réunis, avec en plus un mode interactif allant jusqu'à devenir un outil logistique intelligent (liant les disques entre eux, par un système de "marque page"). La navigation ravira les fans de belle oeuvre, en agaçant peut-être ceux qui aiment une certaine simplicité (tant pis pour eux). Une sortie prouvant enfin l'intérêt du support Blu ray, au-delà de la "simple" amélioration d'image, qui espérons-le fera des émules (à l'instar de la trilogie 'Back to the Future', également copieuse). Même si ce lifting a dû coûter un beau paquet d'argent, et sera réservé aux sorties les plus attendues, et donc rentables. Quel bonheur donc de pouvoir apprécier les versions salles et revisitées (Lucas peut en prendre de la graine), traitées sur le même pied d'égalité numérique. Vous savez clairement que demander au petit papa noël, à la place des habituels cadeaux inutiles revendus à la sauvette sur les sites destinés à la brocante en ligne. Film: 9/10, Extras: 9/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min Réalisé par: Ridley Scott, James Cameron... - Avec: Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Lance Henriksen, ... Distributeur: 20th Century Fox Extras: Documentaires, mode interactif,... Gauthier Keyaerts The Treasure Hunter/Tekken Si vous cherchez de quoi meubler une soirée - sans maux synaptiques liés à une démonstration d'intellect - un peu creuse, à coup d'action décérébrée (de la baston pitbullesque et prognathe), et autres virevoltes dignes du cinéma HK 90's en costume (et câbles)... Voici un duo gagnant! Hérités des produits du "bourrinage" sans vergogne, 'Tekken' (adaptation du jeu vidéo éponyme) et 'The Treasure Hunter' (croisé lysergique d'Indy et autres épopées de Momie) ne font pas dans le complexe, dans tous les sens du terme. Un peu nazes, mais amusants! Film: 6/10, Extras: 0/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min Réalisé par: Yen-ping Chu, Dwight H. Little - Avec: Jay Chou, Chiling Lin, Jon Foo, Jin Kazama Distributeur: Splendid Film Extras: Interview, making of... Gauthier Keyaerts Top Cops Je suis un grand fan de Kevin Smith, en tout cas de ses premières oeuvres ('Clerks', 'Chasing Amy', ...), car il faut avouer qu'aujourd'hui, il enquille plus de grosses daubes que de merveilles! 'Top Cops' constitue un nouvel abysse de médiocrité, tant rien n'est à sauver dans cet horripilant cocktail de film policier à la sauce déconne! Par contre, ce Blu-ray comporte un morceau de choix: le mode 'Maximum Comedy' ou notre gars Smith se laisse aller durant 3 heures à une relecture ludique et bien foutue (à l'aide de scènes coupées, de bloopers, et d'anecdotes) de son bébé. A cet exercice-là, notre homme est imbattable et impayable. Film: 4/10, Extras: 9/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 107 min Réalisé par: Kevin Smith - Avec: Bruce Willis, Tracy Morgan, Jason Lee Distributeur: Warner Extras: Maximum Comedy Mode Gauthier Keyaerts The Pacific Couple de producteurs décidemment inséparable, et plutôt convainquant dans leur entreprise de mise en images des mésaventures américaines durant la Seconde Guerre Mondiale, Tom Hanks et Steven Spielberg s'associent à nouveau avec HBO pour prolonger le travail sidérant déjà fait sur la série 'Band of Brothers'. Cette dernière était consacrée à l'espace européen du conflit. 'The Pacific', bébé du scénariste Bruce C. McKenna, s'attarde sur le sort des troupes envoyées affronter les soldats japonais dans des environnement aussi insulaires qu'hostiles (Guadalcanal, Peleliu, Iwo Jima, Okinawa, etc.), faisant face à de nombreux cafouillage stratégiques, à des conditions de terrain plus qu'inhospitalières, aux ravitaillements difficiles, et surtout à la radicalité des troufions nippons. Autre front, autre forme: 'The Pacific' est plus erratique que 'Band of Brothers', et clairement plus violent. Ne pouvant pas offrir d'épisode en épisode un simple étalage de bidoche, la narration passe de l'adrénaline au romantisme désespéré, de l'héroïsme fortuit aux manoeuvres politiques... Le tout gravitant principalement autour d'une poignée de personnages assez justes et éclectiques dans leurs psychés (Eugene Sledge, Robert Leckie et John Basilone). Si personnellement je trouve 'Band of Brothers' plus cohérent et réussi, 'The Pacific' reste une série d'exception, ici servie dans un écrin de luxe (peu pratique mais superbe), et traité avec les honneurs qui lui sont dus tant au niveau de l'image, que du son, de l'interactivité et des nombreux extras. Le cadeau parfait pour les fêtes de fin d'année. Optez si possible pour cette édition Blu ray! Film: 8/10, Extras: 10/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 530 min Réalisé par: Carl Franklin, Tim Van Patten, Graham Yost - Avec: James Badge Dale, Jon Seda, Joseph Mazzello Distributeur: Warner Extras: Mode interactif, making of... Gauthier Keyaerts Retour vers le futur - Trilogie Voilà une trilogie qui perd son statut d'Arlésienne, faisant partie des sagas attendues de pied ferme en haute définition par les plus de 30 ans depuis pas mal de temps, elle déboule en cette fin d'année 2010. Il est clair que 'Retour vers le futur', c'est surtout un billet en première classe pour les 80's, musique et esthétique à l'appui. Qui se souvient encore de Huey Lewis and the News parmi la jeune génération? Même Michael J. Fox est devenu un artéfact passéiste. Mais bref, ne gâchons pas le plaisir. Le coffret ici présenté ne bénéficie pas tout à fait d'une technicité de haut vol, telle que celle affichée par le box HD 'Alien', sans pour autant avoir trop à rougir. Il est clair que les enjeux du triptyque de Robert Zemeckis tiennent avant tout de la S-F "feelgood", plus que - par exemple - de l'incunable 'Blade Runner'. Pour cette sortie, Universal met les petits plats dans les grands, et ne démérite pas son statut d'éditeur dévoué à la cause du Blu ray... L'intégralité des bonus des coffrets DVD zone 2 et zone 1 sont repris, plus une flopée de nouveautés, dont une interactivité assez conséquente, un nouveau documentaire (un peu redondant par rapport au reste), etc. Un régal exhaustif pour les fans, et probablement de quoi en attirer de nouveaux. Film: 7/10, Extras: 9/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min Réalisé par: Robert Zemeckis - Avec: Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson,Mary Steenburgen Distributeur: Universal Extras: Making of, documentaires, commentaires audio, modes interactifs... Gauthier Keyaerts 40 ans, toujours puceau, Code Mercury, Mr Bean, le film le plus catastrophe, Les vacances de Mr Bean Voilà une volée de titres pas fondamentalement attendus, sans être pour autant mauvais ('Les vacances de Mr. Bean' mises à part), qui viennent appâter le badaud juste à temps pour les fêtes de fin d'année. Il est clair que pour continuer à se développer, le Blu ray ne peut se contenter de coûteuses sorties luxueuses ('Le magicien d'Oz', 'Alien', 'Retour vers le futur') ou collant à l'actualité cinéma. Mais revenons-en à nos galettes... Globalement acceptables, ces sorties sont pourtant un peu curieuses. Pourquoi pousser de manière ostentatoire la patine HD, quitte à abuser de filtres inutiles, rendant l'image... imparfaite et artificielle! Se contenter d'une cure de jouvence pépère, mais honnête, serait un choix plus intelligent. Ni les mésaventures de Rowan Atkinson, ni le délire de Steve Carell n'offrent de sensations nouvelles en haute-def'. On est loin du cinéma à fort contraste ou d'action. Rien de spécial à signaler du côté des bonus. Editions mineures oblige. A vous de voir donc si ces titres vous tentent ou non, car ils ne nécessitent pas de remplacer un bon vieux dvd. Film: 6/10, Extras: 5/10 Sortie: 11/2010 - Durée: 0 min Réalisé par: Judd Apatow, Mel Smith, Harlod Becker - Avec: Steve Carell, Catherine Keener, Rowan Atkinson, Bruce Willis.... Distributeur: Universal Gauthier Keyaerts ///////////// Musique ///////////// I Like Trains (He Who Saw The Deep label) Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow' CD: 6/10 Genre: Pop, Rock David Morelli Killing Joke (Absolute Dissident) Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et "findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars: guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud! CD: 7/10 Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock Label: Spinefarm Records - Distribution: V2 Gauthier Keyaerts Oval (O) Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album. Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence! CD: 9/10 Genre: Pop, Electronica, Experimental Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent Gauthier Keyaerts Royksopp (Senior) Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2', revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports' CD: 3/10 Genre: Dance, Electronica Label: Virgin - Distribution: Pias David Morelli Interpol (Interpol) Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs. Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi. Listen to : The National, 'Boxer' CD: 7/10 Genre: Pop, Rock Label: Cooperative Music - Distribution: EMI David Morelli Underworld (Barking) Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree. LT:Orbital,'Insides' CD: 5/10 Genre: Electro Label: Underworld.live - Distribution: V2 David Morelli Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern) Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai 2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales. CD: 7/10 Genre: Pop, Electro Label: Blue Noise - Distribution: Pias Frédéric Jarry Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?) Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions, ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to: Zongamin, 'Fleshtapes' CD: 7/10 Genre: Electro, Pop Label: Warp - Distribution: V2 David Morelli The Charlatans (Who We Touch) Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized' CD: 7/10 Genre: Pop Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2 David Morelli Menomena (Mines) Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland: dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles. Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless Freaks' CD: 9/10 Genre: Pop Label: City Slang - Distribution: V2 David Morelli Prince (20TEN) C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups, de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet "collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors commerce (mais soldé sur le net). CD: 5/10 Genre: Funk Gauthier Keyaerts The Magic Numbers (The Runaway) Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise. La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame. CD: 8/10 Genre: Rock, Pop David Morelli Morcheeba (Blood Like Lemonade) "'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill, contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant. Comme l'opus. CD: 9/10 Genre: Lounge Label: Pias - Distribution: Pias Frédéric Jarry Kele Okereke (The Boxer) La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro, Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy' CD: 7/10 Genre: Electro, Rock Label: Wichita - Distribution: V2 David Morelli UNKLE (Where Did The Night Fall) Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The Rapture' CD: 5/10 Genre: Electronica, Pop, Experimental David Morelli Moby (Wait For Me Remixes) Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio. CD: 8/10 Genre: Electro, House Label: Little Idiot - Distribution: Pias Frédéric Jarry Jamie Lidell (Compass) Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais toujours entraînant. CD: 8/10 Genre: Soul, Funk, Electronica Label: Warp - Distribution: V2 Serge Coosemans Zu (The Way of the Animals Powers) Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie, cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes! CD: 8/10 Genre: Electro-Pop Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM 204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre Vendanges/ Balloons) Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première (sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room 204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack). CD: 6/10 Genre: Folk, Rock Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï Gauthier Keyaerts Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh) Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé, percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi analogiques... CD: 8/10 Genre: Soul Gauthier Keyaerts ///////////// Dossiers ///////////// Black Swan Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment, de David Fincher ('Zodiac', 'The Social Network') ou Christopher Nolan ('Dark Knight', 'Inception'). Tous partagent une passion pour les récits difficiles, pour les audaces visuelles sans esbroufes, et au service de leur oeuvre. Mais Aronofsky, après un démarrage artistique sur les chapeaux de roues, 'Pi' et 'Requiem for a Dream', se fait reléguer au second rang (celui des petits cafards puants mis à l'essai), suite au bouillon pris par 'The Fountain'. Et pourtant, malgré le jeu de sape financière perpétré par l'infrastructure du cinéma qui mettra au pilori Aronofsky, 'The Fountain' n'est pas une oeuvre ratée. Loin s'en faut! Casse-gueule, fragile, fait à l'économie malgré les ambitions, ce film s'adresse au final aux palpitants encore capables de ressentis, plutôt qu'à la génération surstimulée par la saga 'Matrix' et ses rejetons illégitimes. Hugues Jackman n'est pas Brad Pitt, Rachel Weisz n'attire pas autant les foules que Cate Blanchett (initialement prévus et retrouvés plus tard en duo chez Fincher, tiens...), et les effets spéciaux sentent le bricolage plutôt que le dollar (le projet a connu une énorme coupe budgétaire). Mais peu importe. Cette sensibilité, déjà présente - à travers le filtre de la cruauté - dans 'Requiem for a Dream', Aronofsky la pousse un cran plus loin avec le très touchant 'The Wrestler'... Offrant au passage un rôle déterminant et magnifique à Mickey Rourke. Simple et sans détours, ce moment d'intimisme séduit le large public, et permet le retour en grâce du réalisateur. Mais quelle allait donc être sa prochaine vision après un début expérimental, un trip sensoriel aussi terrifiant que fascinant, une confession poétique et enfin une fresque naturaliste, à dimension humaine? Un thriller au parfum surnaturel, ça vous ira? 'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et 'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et l'expression 'Black Sheep', le mouton noir... Ce qui nous donne d'emblée deux précieux indices: l'intrigue se déroulera dans le milieu de la danse classique, et Nina, le personnage principal interprété par Natalie Portman, affiche un comportement assez étrange, voire inquiétant. La bande-annonce visionnable actuellement insiste lourdement sur ce qui semble être la schizophrénie de Nina, passant de l'angélisme au démoniaque, avec des visions pour le moins décalées. Remarqué en festival (tout comme 'The Wrestler'), 'The Black Swan' propose une affiche pour le moins costaude: Vincent Cassel, Winona Ryder, Mila Kunis (une nouvelle venue faisant sensation!)... Rien de tape-à-l'oeil, mais de possibles moments de délectation en perspective. De quoi se réjouir, même si cela reste une oeuvre de commande pour un Aronofsky toujours en période de probation pour les pontes d'Hollywood. Mais vu que c'était déjà le cas pour 'The Wrestler', pas de panique à bord! Quoi qu'il en soit, l'attente sera finie début mars 2010. Pourra alors commencer le suspense en salles obscures. Interview de Robert Rodriguez, réalisateur de Machete Histoire d'ajouter un peu de poids au projet 'Grindhouse', mené avec Tarantino, Robert Rodriguez tournait en 2007 un trailer pour un film fictif. Trois ans plus tard, 'Machete' voit le jour, grâce aux fans. 'Machete' parle d'un gars qui décide de défendre les droits des plus démunis. Il y a un message socialiste caché là-dessous? Rodriguez: (rit) Non. Ce n'est pas un film qui parle d'immigration mais de corruption. Les questions sociales ne sont rien de plus que l'arrière-plan de l'histoire. Dans la suite à laquelle j'avais pensé, le choix s'offrant à Machete était totalement différent. Ca fait plus de 15 ans que j'ai cette histoire en tête. Si ce n'est que l'actualité américaine nous a rattrapés. L'immigration n'est pas un problème. Il y a une possibilité de solution. Mais le gouvernement ne fait rien. Mais l'Amérique de droite qualifie votre film de propagande de gauche. Ca ne vous dérange pas? Rodriguez: Non, dans le sens où un film comme 'Machete' peut aider à conscientiser les gens face à un problème. Et cela donne un peu de profondeur à ce qui, en soi, n'est qu'un thriller d'exploitation sans prétention. Et puis, sans doute que le film devait arriver maintenant, sinon les dieux se seraient arrangés pour que je n'aie pas à attendre une décennie et demi pour le réaliser. Ceci mis à part, les gens semblent bien comprendre que 'Machete' n'est pas de la propagande de gauche. Les spectateurs, peu importe leur courant politique, s'amusent. Et puis, ce que 'Machete' fait est tout à fait dans la lignée des films d'exploitation. Ces films étaient traditionnellement réalisés par des firmes de production indépendantes, et vu qu'elles avaient des moyens bien inférieurs à ceux des productions hollywoodiennes, ils devaient attirer l'attention d'une autre manière. En jouant par exemple avec les thèmes sociaux et politiques de leur époque. Et comme ces films étaient tournés très vite, ils pouvaient bien plus coller à l'actualité. Le trailer fictif de 'Machete' a été un avantage pour lancer la production? Rodriguez: Absolument, et surtout pour convaincre les acteurs. C'est une leçon que j'avais tirée de 'Sin City', où j'avais aussi filmé une scène à l'avance, histoire de montrer ce vers quoi je voulais aller. Il a suffi de montrer cette scène aux acteurs et le roman graphique de Miller pour qu'ils n'aient pas besoin d'explications supplémentaires. Dans le cas de 'Machete', le trailer prouvait sans aucun doute que Danny Trejo avait les épaules pour porter le film, qu'il s'agirait d'amusement pur avec une bonne touche d'ironie. C'est comme ça qu'on a réussi à avoir Robert De Niro avec nous. Je lui ai aussi offert un faux poster: 'Robert De Niro as The Senator!' Il en a été très content. On ne voit pas que De Niro mais aussi Steven Seagal et Don Johnson dans votre film. Comment expliquez-vous qu'ils plaisent encore aujourd'hui, alors qu'ils ont été tellement longtemps absents des écrans? Le succès de 'The Expendables' étant un autre exemple de ce phénomène. Rodriguez: Les spectateurs ont de bons souvenirs vis à vis de ces acteurs, et ils ont toujours le talent pour séduire le grand public. Quand vous remettez à l'écran des gens comme ça, vous jouez la carte de la nostalgie. Beaucoup de films donnent lieu à de beaux souvenirs. Pensez à vos films favoris. Ce sont bien souvent des choses que vous avez vues enfant ou ado. C'est pour ça que les spectateurs ont apprécié de revoir Mickey Rourke dans 'Sin City'. Par contre, il faut faire attention à ne pas seulement répéter ce que ces acteurs ont fait par le passé. C'est pour ça que Steven Seagal et Don Johnson jouent des méchants dans 'Machete'. J'aime ça. L'idée du film a plus de quinze ans, mais elle est revenue à la surface grâce à 'Grindhouse'. Ce projet a-t-il eu une influence sur 'Machete'? Rodriguez: Enorme. Ce trailer a parlé au public parce qu'il était totalement frappé, mais ce n'est pas la seule raison. Il a aussi pu voir qu'il y avait un vrai film derrière tout ça, que ça pouvait devenir une bonne histoire avec un personnage principal sortant des sentiers battus. A partir du moment où Danny Trejo apparaissait à l'écran, ils se mettaient à sourire. Danny n'a jamais eu de rôle principal, et ils ont trouvé l'idée excellente. Un film de Mexploitation! Quand j'ai finalement commencé 'Machete', je n'ai pas pu faire autrement que de me rapprocher de ce style. C'est ce que les gens voulaient voir. Je ne pouvais pas les décevoir. Sucker Punch Décidemment électron libre, profanateur de sépulture sans vergogne, mais avec talent, Zack Snyder nous revient avec une nouvelle bombe parfumée élégamment à la féminité! Une bonne nouvelle pour ceux qui n'auraient pas kiffé la violence et la plastique des chefs-d'oeuvre que sont 'L'armée des morts', '300' ou encore les 'Watchmen'? Eth bien non, retournez à vos niches pauvres béotiens! Snyder n'a pas fini d'en mettre plein les mirettes. Après avoir désacralisé avec un savoir-faire iconoclaste et indiscutable le classique du film de zombies, la bande-dessinée ultra culte de Frank Miller, puis celle non moins incontournable d'Alan Moore (et Dave Gibbons), notre homme se base sur un scénario rédigé de sa plume. Une bonne idée? Probablement, vu que ce géniteur fou a su trouver le juste équilibre entre respect et prises de liberté dans son remake et ses adaptations. Faisant de ceux-ci des objets personnels, sans pour autant recevoir des menaces de morts de la part de l'omnipotente communauté geek. Les teasers circulant pour le moment laissent poindre une série d'éléments... Snyder utilise l'artificialité de ses images dans un but précis: trancher entre réalité et expressionisme de l'intériorité de son personnage principal, la belle Baby Doll, une bombasse blondasse internée dans un asile psychiatrique, afin d'y être lobotomisée. Un acte cruel, surtout lorsque l'on sait les raisons qui la mènent en cet endroit sinistre. Afin d'échapper à ce sombre destin, elle se réfugie dans un univers alternatif, pour y effectuer une mission salvatrice. Au gré des images, on découvre avec moult écarquillement d'yeux un mélange affolant de science-fiction, de fantasy, de steam punk, etc., le tout emballé avec un savoir-faire totalement délectable! Allez y jeter un coup d'oeil, ça vaut le détour. Espérons qu'au-delà du gimmick, Zack Snyder arrivera à faire un film cohérent, digeste et surtout excitant d'un bout à l'autre. Il est à parier que nos mirettes de spectateurs douillets risquent de ressentir une sursimulation assez conséquente. Si le doute se fait présent, il faut quand même se remémorer les exploits que constituent '300' et 'The Watchmen'... A l'annonce des projets, la perplexité avait surgi avec force. Qui aurait osé s'attaquer à ces pierres angulaires du néo roman graphique, pondues par des références en la matière? Vu que plus encore que les scénarios tarabiscotés et sans concessions, c'est aussi la mise en images qui risquait de poser de sérieux problèmes. Qu'à cela ne tienne, dans la lignée de Méliès et Terry Gilliam, mais avec une visée purement commerciale, Snyder joue la carte de l'artificialité totale, du jeu d'acteur sur écran vert, incrusté sur des décors issus de puissants ordinateurs. Et ça marche! '300' est devenu une référence en la matière, tout comme 'Sin City', autre révision du travail de Frank Miller. La seule zone d'ombre reste le talent d'écriture de Snyder... Espérons-le tout aussi riche que celui de réalisateur visionnaire. Eva Mendes On dit souvent de cette sulfureuse actrice qu'elle a un sacré sens de l'autodérision. En regardant 'The Other Guys', comédie potache à l'état pur, il est certain que la belle ne craint point de ne pas être prise au sérieux. Vêtue d'une robe taupe au décolleté plongeant et chaussée de talons compensés de 12 cm, c'est avec le sourire qu'Eva Mendes nous accueille. Est-elle aussi belle en vrai que sur écran? Oui! Prénommée souvent 'bomba latina', est-elle dérangée par ce statut de sex-symbol? Eva Mendes: Non, cela ne me pose pas de réel problème. J'irais même jusqu'à dire que cela me flatte. Dans ce métier, on est d'office étiqueté et classé dans une catégorie précise. Cela me va, si bien sûr, on reconnaît aussi le fait que j'aie du talent. Et quand je vois l'évolution de ma carrière, je pense que c'est le cas. Comment as-tu atterri dans ce projet? Eva Mendes: Il faut tout d'abord dire que je suis une grande fan d'Adam Mc Kay et de Will Ferrell. Pour moi, ce sont deux monstres sacrés. Quand j'ai entendu parler du film, j'ai fait des bonds. J'ai accepté directement de me joindre à l'aventure. C'est la première fois que tu chantes dans un film. Eva Mendes: Oui et quelle chanson! C'était ma première fois, je me suis retrouvée à devoir chanter 'Pimps Don't Cry'. A mourir de rire... On a même tourné un faux vidéo clip sur funny or die. Cette expérience m'a beaucoup plu. Bien sûr, cela n'était pas du tout à prendre sérieusement, mais cela me donne envie de jouer plus tard dans une comédie musicale. On sent que l'atmosphère était très bonne sur le plateau. Eva Mendes: Oui, on n'a pas arrêté de rire. C'était vraiment très chouette. Et enrichissant à la fois. Will est un comédien hors pair. Il m'a appris tant de choses. Pas trop dur de rester sérieux durant les prises? Eva Mendes: Si, c'est très difficile. Le premier jour du tournage a duré beaucoup plus longtemps que prévu, tant les prises étaient longues à cause de cela. C'est là qu'on voit que Will est un véritable pro. Il arrive à commander les traits de son visage avec une précision déconcertante. Il rigole et redevient sérieux en une seconde! Je crois que sur l'entièreté du tournage, il n'a craqué qu'une seule fois. On ne s'en rend pas compte, mais c'est tout sauf évident. Voilà une des choses que j'ai apprises: reprendre mon sérieux face à des situations hilarantes. Qu'as-tu appris d'autre? Eva Mendes: Adam Mc Kay nous a laissé une belle part d'improvisation. Là aussi, Will excelle. Et aujourd'hui, j'y arrive. Et c'est quelque chose dont je suis très fière. Quels sont tes projets? Eva Mendes: J'en ai tellement! J'aime croire que je suis encore au bas de l'iceberg au niveau de ma carrière. Comme je l'ai dit précédemment, j'aimerais bien tourner dans une comédie musicale. Même si j'ai une préférence pour les drames et les comédies, j'ai envie de me trouver de l'autre côté de la caméra également. Je travaille pour le moment sur la réalisation d'un court métrage avec Christina Ricci. On verra bien ce que ça donne.
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