bruay-la buissière
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bruay-la buissière
LA VOIX DU NORD JEUDI 13 DÉCEMBRE 2012 BRUAY-LA BUISSIÈRE AUJOURD’HUI Le sport pour s’ouvrir au monde ៑ C’est le but de la journée « activités motrices », discipline destinée aux personnes présentant un handicap mental. Organisée au parc d’Olhain par la Fédération française du sport adapté. ᔡ BONJOUR ៑ La lumière venue du Louvre-Lens Mardi soir, il y avait du monde pour applaudir les étoiles de Bruay, acteurs de la vie culturelle. Mais quand on associe « culture » et « Bruay », certains font la moue : « Ça ne bouge pas assez. » Un événement va peut-être bouleverser les choses : l’ouverture du LouvreLens. C’est en tout cas ce qu’espère Alain Wacheux, le maire de la ville. « Ce vaisseau miraculeux apporte quelque chose de différent. Un contexte nouveau, pour un nouvel avenir », a lâché l’édile dans un 17 PENSEZ-Y ! élan presque lyrique. Il espère que ce lumineux Louvre-Lens mettra sa ville sous le feu des projecteurs. Pas la plonger dans un « sfumato » (brouillard) à la De Vinci. Même si, sur les terrils classés à l’UNESCO, ça pourrait faire très joli. ᔡ S. Bi. Marché de Noël à Bruay ៑ Il accueillera ses premiers visiteurs dès vendredi, place du Rietz, où il sera inauguré à 18 h 30. Concerts, théâtre, ateliers créatifs s’égreneront tout au long du week-end. ᔡ LES VISAGES DE L’ACTUALITÉ Jean-Marc Narr, du Rassemblement Bleu Marine, premier candidat en campagne pour les municipales de 2014 Ça n’est pas vraiment une surprise. Le Front national avait des vues depuis longtemps sur la dixième circonscription et plus particulièrement sur Bruay. Désormais, une équipe se constitue pour former la liste que mènera Jean-Marc Narr aux municipales de 2014. Le noyau dur de ce nouveau groupe a commencé son travail de prospection. « On étudie les dossiers de la commune depuis trois mois maintenant », explique celui qui est chargé des adhésions au siège héninois du Front national. Ancien élu municipal, ce responsable de la dixième circonscription depuis juin, a étudié la possibilité de se présenter aux municipales. Il n’a pas hésité longtemps. « Je suis venu m’y promener. On a eu un tel retour qu’il fallait faire quelque chose à Bruay. » Encore faut-il être Bruaysien. Ça sera bientôt chose faite. « Je vais être domicilié ici, et pas en achetant un garage. » Dans un premier temps, Jean-Marc Narr s’est entouré de Bruaysiens pour former un premier noyau dur. Parmi eux, Vincent Gené, qui mène la fronde anti-Wacheux de- puis plusieurs mois déjà, notamment à travers son activité chez les anti-tram. Nicolas Delahaye et Maryvonne Clergé, eux, Bruaysiens depuis toujours, complètent cette première partie de liste. « Pour les autres, c’est en bonne voie. On garde un peu de suspense. » Leur travail sur le terrain et sur la toile a déjà débuté depuis quelques semaines. Jean-Marc Narr doit maintenant se faire connaître des électeurs. « Notre présence sur le terrain est de plus en plus marquée et ça ira crescendo. » L’une des étapes importantes sera l’ouverture de la permanence de la 10e, dans un local de campagne « pour s’inscrire dans la durée. On est en négociation actuellement. » Pour cette première rencontre officielle avec le public dans le quartier de la gare, Jean-Marc Narr a souhaité insister sur le caractère pluriel de l’engagement bruaysien. C’est d’ailleurs pour cette raison que la liste ne sera pas clairement identifiée FN mais bien Rassemblement Bleu marine : « Ça n’est pas une liste exclusivement Front national. Tous les courants politiques Le dirigeant du Front national, deuxième en partant de la droite, sera bientôt Bruaysien. sont réunis. Nous recevons le soutien de gens de gauche comme de droite, avec un équilibre social respecté. Il n’y a pas de clivage, toutes les idées sont bonnes à prendre. » Un thème tient particulièrement à cœur Jean-Marc Narr et ses premiers colistiers : la « désertification du centre ville » de Bruay. Un thème de campagne qui sera le leitmotiv du groupe qui compte solliciter les commerçants pour proposer une alternative à la politique actuelle. Une commission libre va d’ailleurs être mise en place « avec les commerçants, les travailleurs in- dépendants, les professions libérales… » pour débattre sur le sujet. Commissions libres, réunions publiques, tractation sur les marchés… Jusqu’alors le FN à Bruay n’avait pas de visage. Désormais, il s’affiche et part à l’assaut du bastion socialiste bruaysien. ᔡ M. B. « Faire de Bruay l’Hénin-Beaumont de la dixième » « Faire de Bruay l’Hénin-Beaumont de la dixième ». Le slogan traduit l’ambition qui s’affiche sur une page du blog du FN de la circonscription de Bruay. Mettre en perspective les méthodes qui ont fait le succès du Front national à Hénin-Beaumont ces dernières années peut sans doute aider à mieux le comprendre. Les points communs ne manquent pas entre les deux villes du bassin minier. De taille à peu près identique à celle d’Hénin (25 000 habitants) Bruay, comme sa voisine, a connu les heures glorieuses de l’industrie charbonnière et il n’est pas rare encore aujourd’hui de sentir une nostalgie teintée d’amertume poindre chez ses habitants. Comme Hénin (en son temps), Bruay est une terre de tradition socialiste où la population souffre du chômage de masse et d’une précarité dont les Restos du cœur locaux faisaient état encore tout récemment. Une différence de taille les distingue toutefois : l’état de délabrement du parti au niveau local. À Bruay, Alain Wacheux n’a encore jamais trempé dans les affaires et l’élu - à qui on reproche certes volontiers un nombre de casquettes trop important - jouit auprès de sa population d’une image d’homme intègre aux antipodes de celle d’un Gérard Dalongeville et d’un PS héninois en déliquescence dont le FN a fait ses choux gras. que Lamarre, une illustre inconnue, sera battue mais avec tout de même 36,6 % des suffrages exprimés. Et ce sans jamais avoir fait campagne. La deuxième force Le contexte posé n’élude toutefois pas une réalité : les résultats récents obtenus par le FN à Bruay témoignent d’une progression du parti d’extrême droite dans les urnes qui a conduit à en faire la deuxième force politique de la ville. Aux régionales de 2010 d’abord, puis aux législatives. À l’issue du premier tour de juin dernier, pour la première fois, le FN a battu l’UMP et s’est offert un second tour historique face au député sortant Serge Janquin. Moni- Depuis quelques semaines, les affiches du Front national de Marine Le Pen refleurissent comme jamais à Bruay. À quoi faut-il donc s’attendre de la part d’un FN bruaysien tout neuf à l’ambition dévorante ? Sans doute à ce qu’il emploie une partie de la recette qui a fonctionné à Hénin-Beaumont. À en juger par la tonalité résolument offensive des propos tenus sur le « blog de la dixième », JeanMarc Narr et consorts sont passés par l’école Steeve Briois. La méthode est éprouvée : faire preuve d’un « fighting spirit » à toute épreuve et labourer le terrain. Sans jamais exclure le recours judiciaire. Un euphémisme à Hénin. Si les membres du FN bruaysien n’en sont pas encore là, ils ont déjà donné le ton de leur campagne. Depuis quelques semaines, un nombre impressionnant d’affiches a ressurgi et donné le tournis aux militants PS qui jouent avec leurs adversaires au jeu du chat et de la souris. À plusieurs reprises, on a aussi pu croiser des membres de la future liste frontiste sur les marchés de la ville où ils ont, disent-ils, profité d’un accueil chaleureux alors qu’ils tractaient. Une démarche interdite par arrêté municipal faut-il le rappeler. Qu’à cela ne tienne, le FN chercherait déjà à contrecarrer le texte sur le plan juridique… La tactique sera t-elle payante en vue des prochaines municipales de 2014 ? Rien n’est moins sûr. Si les résultats enregistrés par le Front au niveau national sont probants dans la 11e circonscription, seuls deux conseils municipaux (Oignies et Hénin) accueillent pour l’heure des élus frontistes sur leurs bancs. À Hénin enfin, la figure tutélaire et le verbe haut de Marine Le Pen, conjugués à l’image « d’enfant du pays » dont jouit Steve Briois, ont contribué à bâtir leurs succès électoraux. À Bruay, Jean-Marc Narr - aussi courtois et policé soit-il - peut-il prétendre faire aussi bien à la tête d’une liste inconnue qui soutient mordicus qu’elle « n’est pas d’extrême droite » ? L’avenir le dira. ᔡ ARNAUD DÉTHÉE 1220.
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