Tentative d`attentat par explosif perpétrée le 3 septembre 1995
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Tentative d`attentat par explosif perpétrée le 3 septembre 1995
Tentative d'attentat par explosif perpétrée le 3 septembre 1995 Place Charles Vallin à Paris 15ème Ordonnance de non-lieu rendue par Madame Laurence LE VERT Premier Juge d'Instruction au Tribunal de Grande Instance de Paris 13 septembre 2001 Extraits "Le choix de la Place Vallin pour y commettre un attentat n'avait de sens qu'en raison, précisément, de la tenue d'un marché dominical. Dès lors, l'engin explosif était nécessairement réglé pour exploser le dimanche, comme le démontre à l'évidence son dépôt le 3 septembre 1995 de bon matin. (...) Un "dimanche sanglant" était très certainement programmé le 3 septembre 1995. "La tentative d'attentat perpétrée le 3 septembre 1995 s'inscrivait cependant manifestement dans une série d'actions terroristes qui avaient débuté par l'assassinat, le 11 juillet 1995 à 18 h 30, d'Abdelbaki Sahraoui, Imam de la Mosquée de la rue Myrha à Paris 18ème (...). A ce crime "ciblé" faisaient suite, outre la tentative d'attentat du 3 septembre 1995, sept attentats "aveugles", visant sans discernement la population française dans son ensemble. (...) 25 juillet 1995 (Saint-Michel) (...) 17 août 1995 (avenue de Friedland) (...), 26 août 1995 (TGV, Lyon-Paris) (...), 3 septembre 1995 (Richard Lenoir) (...), 7 septembre 1995 (Villeurbanne) (...), 6 octobre 1995 (Maison Blanche) (...), 17 octobre 1995 (musée d'Orsay) (...). "Dès le premier attentat, les soupçons s'étaient portés sur le GIA dont tout indiquait qu'il était à l'initiative de cette campagne terroriste sur le sol français. (...) C'est ainsi qu'une longue série d'attentats et d'assassinats allait causer la mort de 118 ressortissants étrangers dont 43 français. (...) "Les éléments susvisés, provenant des procédures "Koussa" et "Jaime" démontraient non seulement les liens existant, à la fois entre les groupes parisien, lillois et lyonnais, mais également entre ceux-ci et Rachid Ramda à Londres. En outre, était particulièrement mis en évidence le rôle central de coordination tenu, sur le terrain, par le trio Touchent- BensaidBelkacem, dans la constitution des groupes puis dans la préparation de la campagne d'attentats. "A la date du 3 septembre 1995, l'ensemble des personnes qui seront impliquées dans l'affaire "Koussa" et la plupart de celles qui seront poursuivies dans l'affaire "Jaime" étaient encore en liberté, soit environ 70 personnes : c'est dire si les suspects ne manquaient pas dans le présent dossier. Toutefois, à l'issue des informations "Koussa" et "Jaime", des présomptions pesaient surtout sur les personnes d'Ali Touchent, de Boualem Bensaid et de Smain Ait Ali Belkacem. (...) De même, le rôle de financier de la campagne d'attentats tenu par Rachid Ramda depuis Londres était parfaitement établi. C'est pourquoi Boualem Bensaid, Smain Ait Ali Belkacem et Rachid Ramda étaient renvoyés devant le Tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre de l'information "Koussa", du chef principal de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme. (...) Condamnés le 15 septembre 1999 à dix années d'emprisonnement assorties d'une période de sûreté à hauteur des deux tiers de la peine prononcée, Boualem Bensaid et Samin Ait Ali Belkacem ne relevaient pas appel de cette décision. "Rachid Ramda, pour sa part, n'était pas jugé, le Tribunal ne s'estimant pas valablement saisi par la citation délivrée à Parquet, alors que l'adresse de Rachid Ramda, placé sous écrou extraditionnel dans une prison anglaise, était connue. "La participation, judiciairement établie ou éventuelle, à l'entente ayant eu pour but de préparer la campagne d'attentats sur le territoire français, n'est évidemment pas suffisante pour démontrer une participation à tel ou tel attentat précis, que ce soit en qualité d'auteur ou de complice. "De même, si Boualem Bensaid et Rachid Ramda ont été mis en examen pour leur participation aux attentats de "Saint-Michel", "Maison Blanche" et "d'Orsay", et si Smain Ait Ali Belkacem l'a également été dans cette dernière affaire, leur mise en cause dans des attentats commis à Paris ne permet pas de déduire leur participation à l'ensemble des attentats commis dans la capitale. (…) "Il n'est pas possible d'affirmer que la commission des attentats dans la capitale ait constitué l'apanage du groupe parisien. Aucun élément matériel, en tous cas, n'établissait la participation, en qualité d'auteur ou de complice, de l'un des membres de ce groupe, à la tentative criminelle du 3 septembre 1995. (…) "A l'instar des éléments matériels susvisés, les témoignages recueillis au cours de l'information n'apportent aucun élément à charge à l'encontre de qui que ce soit et notamment pas de Bensaid et d'Ait Ali Belkacem qui ont fait, l'un à Slimani, l'autre à Drici et Benfattoum, des confidences sur les attentats qu'ils avaient pu commettre, sans mentionner à aucun moment celui tenté sur la place Charles Vallin. (…) "Seul Ali Touchent (...) désigné par Boualem Bensaid comme le responsable du groupe ayant opéré les attentats, aurait pu être poursuivi, à tout le moins du chef de complicité, s'il n'était décédé en 1997. "Que la participation de l'un des membres du groupe parisien dans l'attentat du 3 septembre 1995, et en particulier de Boualem Bensaid et d'Ali Touchent, n'ait pu être établie, constitue également un obstacle majeur dans la démonstration d'une éventuelle complicité de Rachid Ramda. (…) "Attendu qu'il n'existe dès lors pas de charges suffisantes contre quiconque d'avoir commis les infractions susvisées ; (…) "Déclarons n'y avoir lieu à suivre en l'état et ordonnons le dépôt du dossier au greffe pour être repris s'il survenait des charges nouvelles".