Attentat par explosif perpétré le 6 octobre 1995, station de métro
Transcription
Attentat par explosif perpétré le 6 octobre 1995, station de métro
Attentat par explosif perpétré le 6 octobre 1995, station de métro "Maison Blanche" à Paris 13ème Cour d'appel de Paris Chambre de l'Instruction Appel d'une ordonnance de mise en accusation 27 novembre 2001 Extraits "PERSONNES MISES EN EXAMEN BENSAID Boualem (…) RAMDA Rachid (…) "RAPPEL DE LA PROCEDURE "Le 13 juillet 2001, le juge d'instruction du TGI de Paris a rendu un non-lieu partiel, a requalifié les faits et a ordonné la mise en accusation de Boualem BENSAID et Rachid RAMDA et leur renvoi devant la Cour d'assises de Paris spécialement composée. "Le même jour, ladite ordonnance a été notifiée à Boualem BENSAID (…), aux parties (…). "Le 19 juillet 2001, (…) Boualem BENSAID (…) a interjeté appel de cette ordonnance (…) "Le 20 juillet 2001, le Procureur de la République de Paris a interjeté appel (…) contre Rachid RAMDA. (…) "DECISION "Le 6 octobre 1995, vers 15 h 45, un passant, (…), remarquait, sur le dessus d'une poubelle, devant le 121 avenue d'Italie à Paris 13ème, à proximité de la station de métro "MAISON BLANCHE", une exemplaire du journal "L'EQUIPE". S'en saisissant, il découvrait dans un sac marron entrouvert une bonbonne de gaz recouverte de deux rubans adhésifs en forme de croix. Certain d'être en présence d'un engin explosif, il alertait le gérant du kiosque à journaux situé à proximité afin qu'il prévienne les forces de l'ordre. (…) "Vers 16 heures, alors que ces mesures de sécurité venaient d'être prises, une importante explosion survenait. Le souffle a volatilisé la poubelle dont il n'est resté que le socle vissé au sol par trois boulons, le couvercle a été projeté sur le trottoir d'une rue adjacente et de multiples débris ont été retrouvés dans un rayon supérieur à 40 mètres, témoignant ainsi de la violence de l'explosion. "Malgré la mise en place du périmètre de sécurité, l'engin explosif a provoqué des blessures plus ou moins graves à 18 personnes, dont 7 fonctionnaires de police. (…) "Il apparaît effectivement que cet attentat s'inscrit dans une série de six attentats du même type tous commis entre le 25 juillet et le 17 octobre 1995 sur le territoire national, avec le même type d'explosifs, l'attentat objet de la présente procédure devait être l'avant-dernier, les précédents ayant été commis : - le 25 juillet 1995 (Saint-Michel) (...), - le 17 août 1995 (avenue de Friedland), - le 26 août 1995 (TGV, Lyon-Paris) (...), - le 3 septembre 1995 (Richard Lenoir), - le 4 septembre 1995 (Charles Vallin) (...), - le 7 septembre 1995 (Villeurbanne) (...), - le 17 octobre 1995 (musée d'Orsay) (...). (…) "Boualem BENSAID était interpellé, le 1er novembre 1995, devant son domicile (…) "Smaïn AIL ALI BELKACEM, a été interpellé le 2 novembre 1995 (…) "Boualem BENSAID a revendiqué, au nom de son groupe, la totalité des 7 attentats ou tentatives d'attentats commis sur le territoire national au cours de cette période. "Il a déclaré obéir aux instructions de "Tarek", émir du GIA, à savoir Ali TOUCHENT, qui a trouvé la mort, le 23 mai 1997, à Alger (…) lui-même sous les ordres d' "Abou Abderrahmane Amine", soit Djamel ZITOUNI. "Il a indiqué avoir coordonné, en tant que Moudjahid, les activités du réseau ayant perpétré les attentats sur le territoire français, réseau articulé en trois groupes, situés à Paris, en région lyonnaise et en région lilloise. (…) "Ila également reconnu sa participation active aux faits, objets de la présente procédure, ainsi qu'à la tentative de Chasse-sur-Rhône. "Il a enfin expliqué que le financement des attentats, des voyages, de l'hébergement de membres du réseau, ainsi que des communications téléphoniques était assuré par un certain "Elyas", vivant à Londres, émir important, nommé, par les plus hautes instances du GIA en Algérie, en vue de la préparation et de l'exécution des attentats, individu dont il possédait les coordonnées téléphoniques et auquel il rendait compte des attentats. (…) "(…) Boualem BENSAID devait confirmer, le 17 octobre 1996, avoir participé à l'attentat de l'avenue d'Italie, revendiquant son appartenance au GIA ainsi que sa responsabilité dans la "Guerre Sainte" déclenchée par cette organisation contre la France ayant abouti à la vague d'attentats commise en 1995 (…). "Le 30 octobre 2000, il revenait sur ses aveux, contestant tous les éléments à charge recueillis à son encontre, niait connaître Rachid RAMDA et avoir reçu des fonds en provenance d'Angleterre. "Ces dénégations tardives en contradiction totale avec les éléments matériels recueillis tels que ci-dessus exposés et qui apparaissent avoir essentiellement pour but de mettre hors de cause Rachid RAMDA, sont d'autant moins crédibles que Boualem BENSAID avait aussi reconnu sa participation à l'attentat de "Maison-Blanche" (…). "Smaïn AIT ALI BELKACEM (…) confirmait que le financement de la campagne d'attentats avait été assuré par des "frères" d'Angleterre faisant partie du groupe désignant implicitement Rachid RAMDA sous les alias d'Abou Ilies ou Abou Fares. (…) "Il résulte de ce qui précède qu'il existe des charges suffisantes contre Boualem BENSAID d'avoir, en accord avec Ali TOUCHENT et vraisemblablement Rachid RAMDA, décidé de cet attentat, confectionné l'engin explosif et posé celui-ci avec l'intention de causer la mort aux passants se trouvant à moins d'une quarantaine de mètres de l'engin, tentative d'assassinat qui n'a manqué son effet que du fait de la découverte de l'engin par un passant et de la mise en place d'un périmètre de sécurité (…) "C'est donc à juste titre que le premier juge, après avoir constaté que ces faits entrent dans le champ d'application de l'article 706-16 du Code de Procédure Pénale, a joint, dans l'intérêt d'une bonne administration de la Justice, la poursuite des crimes et délits connexes et renvoyé Boualem BENSAID et Rachid RAMDA devant la Cour d'assises spécialement composée. "En conséquence, la Cour confirmera en toutes ses dispositions l'ordonnance déférée (…). PAR CES MOTIFS LA COUR "Confirme l'ordonnance entreprise en ce qu'elle : - a dit qu'il résulte charges suffisantes : I. à l'encontre de Boualem BENSAID d'avoir à Paris en tous cas sur le territoire national et depuis un temps non prescrit a) le 6 octobre 1995, avec préméditation, tenté volontairement de donner la mort aux personnes circulant à proximité du 121 de l'avenue d'Italie à Paris 13ème, notamment à (…) ladite tentative s'étant caractérisée par le dépôt dans une poubelle publique fixée sur le trottoir, d'un engin explosif conçu pour tuer, et n'ayant manqué son effet qu'en raison de la découverte par un passant dudit engin explosif et de la mise en place, par les forces de l'ordre, quelques instants avant l'explosion, d'un périmètre de sécurité, "avec cette circonstance aggravante que ce crime de tentative d'assassinats a été intentionnellement commis en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, b) volontairement détruit, dégradé ou détérioré des biens appartenant à autrui, à savoir notamment (…) par l'effet d'une substance explosive, d'un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes, en l'espèce un engin explosif déposé dans une poubelle publique, au préjudice notamment de : (…) "avec cette circonstance aggravante que ladite destruction, dégradation ou détérioration par engin explosif a entraîné : - une ITT de plus de 8 jours pour (…), - une ITT pendant 8 jours au plus pour (…), - a été commise intentionnellement en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, c) entre le 8 septembre et le 6 octobre 1995 inclus, en tous cas depuis temps non prescrit, fabriqué ou détenu, sans autorisation et sans motifs légitimes, une machine ou un engin meurtrier ou incendiaire agissant par explosion ou autrement ou un explosif quelconque, quelle que soit sa composition ou toute autre substance destinée à entrer dans la composition d'un explosif, "avec cette circonstance aggravante que le délit susvisé, connexe aux crimes ci-dessus spécifiés, a été commis en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. (…) II. à l'encontre de Rachid RAMDA de s'être, à Paris et sur le territoire national, ainsi qu'à Londres (Grande-Bretagne), dans le courant de l'année 1995 jusqu'au 6 octobre 1995, et en tous cas depuis temps non prescrit, a) sciemment rendu complice du crime de tentatives d'assassinats, reproché à Boualem BENSAID, en facilitant la préparation ou la consommation de cette infraction (…) en donnant des instructions pour la commettre (…) en procurant à Boualem BENSAID et à Ali TOUCHENT les moyens financiers nécessaires (…). "avec cette circonstance aggravante que le crime ci-dessus spécifié a été commis intentionnellement en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. b) sciemment rendu complice des crimes de destruction ou dégradations de biens appartenant à autrui (…) par l'effet d'une substance explosive, d'un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes, en l'espèce un engin explosif déposé dans une poubelle publique, reprochés à Boualem BENSAID et commis au préjudice notamment de : (…) "avec ces circonstances aggravantes que lesdites destructions, dégradations ou détériorations par engin explosif a entraîné : - une ITT de plus de 8 jours pour (…), - une ITT pendant 8 jours au plus pour (…), - que les crimes ci-dessus spécifiés ont été commis intentionnellement en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. "ce en facilitant la préparation ou la consommation de cette infraction (…) en donnant des instructions pour la commettre (…) en procurant à Boualem BENSAID et à Ali TOUCHENT les moyens financiers nécessaires (…). c) sciemment rendu complice du délit connexe d'infraction à la législation sur les explosifs, reproché à Boualem BENSAID en facilitant la préparation ou la consommation de cette infraction (…)(…) en donnant des instructions pour la commettre (…) en procurant à Boualem BENSAID et à Ali TOUCHENT les moyens financiers nécessaires (…). "avec cette circonstance aggravante que le délit susvisé connexe aux crimes cidessus spécifiés a été commis intentionnellement en relation à titre principal ou connexe avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. - a prononcé la MISE EN ACCUSATION de Boualem BENSAID et Rachid RAMDA et les a renvoyés devant la Cour d'assises de Paris, SPECIALEMENT COMPOSEE, pour y être jugés, conformément à la loi - a dit que Boualem BENSAID et Rachid RAMDA seront traduits devant la même juridiction pour y répondre des délits connexes ci-avant spécifiés.