TOUS CONTRE TOUS

Transcription

TOUS CONTRE TOUS
création en coréen I surtitré en français
Manifestation organisée dans le cadre de
l’Année France-Corée 2015-2016
TOUS
CONTRE
TOUS
Arthur
Adamov
CONTACT PRESSE
Le Pôle presse / Marie-Julie Bourdeau
01 42 36 70 56 / 07 61 16 55 72
[email protected]
CONTACTS DIFFUSION
mise en scène, scénographie Alain Timár
avec Chang Sam ee, Hong Seung an, Young Suk,
Hong Yu jung, Hyun Ga Young, Jeong Seung Hye,
Kim Kyu Jin, Kim Sun Young, Kwak You ha , Lee
Gi Hyun, Lee Jeong Seok, Lee Pil Ju, Moon Ga aie,
Suh Ji Woo, Yoon Sung Won et Yun Hyun kyung
CRÉATION
Texte Arthur Adamov
Adaptation en coréen Youn ji Bang
Traduction Jae il Lim
Interprète et assistante à la traduction So
young Moon
Mise en scène et scénographie Alain Timár
Assistants mise en scène Chan ju Jeong,
Do yeon Lee et Ga yeong Seo
Direction musicale et musicien Young Suk
Assistantes à la musique Su hyeon Lee
et Su bin Kim
Dramaturgie Yun hye Park
Avec Sam ee Chang, Seung an Hong,
Yu jung Hong, Ga young Hyun, Seung
hye Jeong, Kyu jin Kim, Sun young Kim,
You ha Kwak, Gi hyun Lee, Jeong seok
Lee, Pil ju Lee, Ga aie Moon, Ji woo
Suh, Sung won Yoon, Hyun kyung Yoon
Décor Ri ahn Kim
Lumière Hae in Yoon
Costume Kiu ri Han et Chae young Hong
Assistant à la chorégraphie Young ho Kwon
Graphiste Hee jae Jang
Administrateur Young kwan Jee
Assistantes à l’administrateur Si jung
Yeom, Ji Yoon Lim et Su jin Lee
Régie sous-titrage So hee Han
Le Pôle diffusion /
Pierre Bousquet & Victoire Yon
01 42 36 36 20 / 07 61 16 55 72
[email protected]
[email protected]
DOSSIER
SPECTACLE
Production Université nationale des
Arts de Corée
Producteurs Young Kwan JEE.
Coréalisation Théâtre des Halles – Cie
Alain Timár et Université nationale des
Arts de Corée avec l’aide de l’Institut
français.
Avec le soutien de l’entreprise Shin IL
Le Théâtre des Halles – Cie Alain
Timár est soutenu par le ministère de
la Culture et de la Communication
(D.R.A.C. Provence-Alpes-Côte d’Azur),
le Conseil régional Provence-AlpesCôte d’Azur, le Conseil départemental
de Vaucluse et la Ville d’Avignon.
6 au 28 juillet 2016
salle Chapitre - 11h
Rue du Roi René
84000 AVIGNON
relâches les lundis 11,18 et 25 juillet
billetterie 04 32 76 24 51
www.theatredeshalles.com
Avignon centre, 26 Rue de la République - 84 000 Avignon
·
saluces design crédit photos © Lee Hyun woo - licences 1-1079040
Dans un pays totalitaire que traverse une crise économique, les gouvernements
successifs, pour calmer les ouvriers réduits au chômage, rejettent sur les
réfugiés la responsabilité de la crise qui affame et affole les travailleurs.
Le spectacle
Un changement de régime intervient et les persécutés deviennent à leur tour les persécuteurs...
La pièce nous plonge dans un climat de terreur et d’oppression politique. L’action se déroule en Occident mais pourrait tout aussi bien se passer en Asie.
À propos d’Arthur Adamov
Il faut louer A. A. d’avoir mené aussi loin ses recherches, et se privant des dentelles du dialogue et de l’intrigue,
d’avoir rendu à l’oeuvre dramatique sa netteté… Il est, certes, un autre théâtre : celui qui emprunte aux alcools
de la foi et du verbe, son efficacité. Posons donc la question : Adamov ou Claudel ? Je réponds : Adamov.
Jean Vilar
Mot du metteur en scène
Je souhaitais mettre en scène
Tous contre tous depuis très
longtemps. Écrite en 1952,
cette pièce n’a été que très
rarement représentée. La cause
? Peut-être une distribution
pléthorique ou le contenu de la
pièce, abordant un sujet trop
sensible, trop politique aux yeux
des contemporains. Mais j’ai pu
enfin réaliser ce projet grâce
à l’invitation de l’Université
nationale des Arts de Corée,
réunissant une équipe coréenne
de 15 comédiens et 1 musicien
au plateau. Carte blanche donc
quant au fond et à la forme :
l’acte et l’engagement méritent
d’être soulignés.
J’ai abordé l’œuvre avec une
double volonté : raconter d’une
part l’histoire tourmentée des
personnages, eux-mêmes
traversés par une autre histoire
qui les aspire et les dépasse,
et de l’autre, inclure ce travail
théâtral dans une approche
musicale et chorégraphique.
Je situe l’action dans «un pays
imaginaire» où sévissent des
crises économiques et politiques
à répétitions : chômage
endémique, misère sociale
entraînant troubles, révoltes
et... haine des réfugiés qui
focalisent toutes les frustrations
et la férocité dont est capable
l’humain. On peut certes se
référer au douloureux passé,
trouver quelque ressemblance
au présent ou encore se
projeter dans un futur sombre
plus ou moins proche, celui
qui guette la faiblesse des
démocraties. C’est dans ce
climat violent qu’évoluent
ou plutôt se confrontent les
personnages : amour passion,
soif du pouvoir inextinguible,
lâchetés et trahisons tous
azimuts, vie et mort sur un fil. Ils
aspirent à, rêvent d’un ailleurs
hypothétique et retombent
immanquablement dans une
réalité brutale. Au fond, ils
cherchent désespérément à
exister mais sont réduits à une
inexorable solitude. Evidemment
que la question de l’identité
traverse le spectacle et la quête
qu’elle suscite nous interroge :
qui sommes-nous vraiment ? Ou
comme l’écrit Paul Valéry : «Il y a
plusieurs personnes en nous. La
vraie, c’est l’autre.»
C’est ici que la scénographie
et les costumes entrent en
jeu. En effet, plusieurs acteurs
incarnent le même personnage
selon les scènes en fonction du
costume qu’ils endossent. On
adopte ainsi l’exact contrepied
de l’adage l’habit ne fait pas le
moine et révèle que le costume
fait naître et vivre le personnage.
Et c’est à la vue de tous :
spectateurs et acteurs que tout
cela se passe comme si la
mise en scène voulait mettre en
évidence ce jeu des illusions,
cet écartèlement du je,
Mot du metteur en scène (suite)
cette démultiplication de la
personnalité. La présence
d’un chœur musical et vocal
incarnant tour à tour la foule
dans la rue, les réfugiés ou les
policiers, renforcent l’idée du
dédoublement.
La mise en scène témoigne
d’une relation quasi naturelle
entre les divers éléments du
spectacle. Dans ce que je
dénomme réalisme poétique
et symbolique, l’écriture ou le
texte, la gestuelle des acteurs,
la musique, la scénographie
font partie intégrante d’une
même partition. Un geste ou
un regard parle, une parole
danse, une note de musique
peut exprimer un sentiment, un
objet peut devenir partenaire ou
personnage, chaque élément
s’inscrivant dans une approche
globale, mon rôle consistant
à diriger l’ensemble un peu
comme une symphonie. En effet,
de la mise en scène à la mise en
matière, du jeu avec les corps
et les paroles au jeu avec les
formes, les couleurs, la musique
et le silence, une continuité
peut exister et une unité peut en
découler.
Mais finalement, comment rendre
compte de ce désir d’unité
à travers le travail entrepris
? Pour moi, les qualifications
restrictives restent dérisoires,
stériles et les frontières
superficielles. Sans cesse «
en curiosité », la recherche et
la confrontation sont mes mots
d’ordre. C’est pourquoi l’unité
tant désirée passe par de
multiples dédoublements voire
même des déchirements secrets
qui finissent par se compléter
et faire sens. Au-delà de toute
catégorie, de toute spécialité,
de tout domaine bien défini,
j’essaie (peut-être vainement)
d’interroger l’être et le monde.
L’interpénétration des genres ne
répond qu’à cette fondamentale
et urgente exigence.
Alain Timár
LE POURQUOI DU COMMENT Alain Timár
Vous avez placé la programmation
du Théâtre des Halles, pour ce
festival 2016, sous le signe de
l’humanisme. Pouvez-vous nous en
dire plus sur ce que représente ce
choix ?
Effectivement, on peut qualifier la
ligne éditoriale du prochain Festival
de profondément humaniste. J’ai
souhaité porter un éclairage sur
des projets touchant à l’individu,
le questionnant sur sa complexité
et sa solitude, sur ses joies et
ses malheurs. Depuis quelque
temps, la valeur humaine est
remise en cause, son importance
est dévalorisée, voire niée. Il m’a
semblé plus que nécessaire de
réinterroger le spectateur sur la
valeur fondamentale du « vivre
ensemble ». Les spectacles que
vous allez découvrir traitent bien
de l’être humain dans sa capacité
à exercer un esprit sensible,
conscient et critique, dans le regard
lucide qu’il porte sur lui-même
et l’autre... tous les autres sans
exclusive.
Les pièces choisies, dans leur
diversité, nous interrogent sur
l’individu et sur ce qu’il y a de plus
précieux à conserver en lui: je
parle ici de la foncière singularité
de chaque être, de sa capacité
à construire. Chaque spectacle
tend à l’universel. Le théâtre, c’est
bien sûr cet espace privilégié de
prise de parole, permettant de
porter un regard lucide mais au
fond généreux, sur l’état de notre
société.
Se dessine également l’idée de
compagnonnages… Quel regard
portez-vous sur la notion de
complicité artistique ?
Nous avons construit avec le
Théâtre des Halles un « bel outil
» … Il me paraît nécessaire et utile
de le mettre au service des artistes
et du public. Bâtir, inventer, rêver,
découvrir, accompagner, soutenir,
faire ensemble, voilà des verbes
que j’essaie et que nous voulons
transformer en actes. Aider et faire
connaître des équipes artistiques,
des collectifs, des artistes qui
conduisent des formes nouvelles,
des écritures qui interrogent
notre société, méritent toute notre
attention. Je considère comme
important le devoir de transmission.
Constat d’autant plus essentiel
LE POURQUOI DU COMMENT Alain Timár (suite)
que j’y associe le plus souvent des
auteurs vivants! Vous le savez,
j’aime découvrir et me confronter à
la nouveauté. Ce choix personnel
entraîne évidemment des prises
de risques mais l’éternel curieux
l’emporte sur le raisonnable.
Des découvertes ou des débuts de
nouvelles aventures au cours de ce
Festival, il y a en aura. Mais j’aurai
également le plaisir de retrouver
des artistes dont j’aime la démarche
et le travail. Le théâtre c’est aussi
ça: la fidélité ! Je mène en effet
depuis de nombreuses années
maintenant, des compagnonnages
avec bon nombre d’équipes: de
metteurs en scène, d’écrivains, de
comédiens.
Cheminer en commun et en bonne
compagnie me tient à cœur. Une
vie artistique permet entre autre de
retrouver des compagnons de route
et de se ressourcer. Le propos des
auteurs enfin guide souvent mes
choix: la parole à faire entendre et
l’écriture qui l’accompagne me sont
toujours de précieux alliées.
Finalement, comment pourriez-vous
définir l’identité du Théâtre des Halles ?
Un lieu d’histoire, de modernité,
d’’aventure artistique et de création.
D’Histoire parce que le Théâtre des
Halles est installé dans l’ancien
Cloître Sainte-Claire, couvent créé
au XIIIème siècle par les soeurs
Clarisses.
De modernité, d’aventure artistique
et de création car je veux rester le
témoin de la création contemporaine
et en faciliter la transmission : en
tant que metteur en scène et en
tant que « passeur en action »
avec l’ensemble de l’équipe qui
m’accompagne. J’ai souhaité un lieu
à l’écoute de son époque, un lieu
où la parole de l’auteur, du poète
résonne. Un lieu ouvert à tous et où
chacun puisse s’étonner, s’émouvoir
à l’écoute de la parole de l’artiste.
L’identité de ce lieu est construite sur
l’engagement littéraire et artistique,
sur la nécessité que les mots et les
gestes de l’artiste soient accessibles
à tous et pour tous.
Pour en venir à Tous contre tous,
qu’est-ce qui a été décisif dans
votre envie de mettre en scène cette
pièce ?
Je souhaitais mettre en scène «Tous
contre tous» depuis très longtemps.
La société que dépeint Arthur
Adamov est d’une telle actualité
– parfois même elle l’a devancée –
que j’en ai été presque obligé. Les
interrogations que posent Adamov,
la question de l’Autre, de la place
des uns et des autres dans notre
société, voire la géographie de
l’Autre. La question de l’intégrité
de l’individu dans la société, face
à l’Autre, l’étranger. L’amour que
l’on accorde et l’écoute que l’on
octroie. Sans parler de la violence
infligée. En 1952, Arthur Adamov
interrogeait déjà le « vivre ensemble
», la place de l’étranger et la
valeur humaine face à une société
déshumanisée. Grâce à l’invitation
de l’Université nationale des Arts
de Corée et dans le cadre de
l’année France-Corée, j’ai pu réunir
une équipe de 15 comédiens et 1
musicien au plateau, accompagnée
d’une dizaine de collaborateurs.
C’est une pièce épique,
vertigineuse et tellement essentielle
à faire entendre.
Comment pourriez-vous présenter
ce texte qui est assez rarement joué
? Quels vont être les principaux
enjeux de votre travail ?
J’ai abordé l’œuvre avec une
double volonté: raconter d’une
part l’histoire tourmentée de
personnages, eux-mêmes
traversés par une autre histoire qui
les aspire et les dépasse, et de
l’autre, inclure ce travail théâtral
dans une approche musicale et
chorégraphique.
Je situe l’action dans un pays
imaginaire où sévissent des crises
économiques et politiques à
répétitions: chômage endémique,
misère sociale entraînant troubles,
révoltes et... haine des réfugiés qui
focalisent toutes les frustrations et la
férocité dont est capable l’humain.
On peut certes se référer au
douloureux passé, trouver quelque
ressemblance au présent ou encore
se projeter dans un futur sombre
plus ou moins proche, celui qui
guette la faiblesse des démocraties.
C’est dans ce climat violent
qu’évoluent ou plutôt se confrontent
les personnages: amour passion,
soif du pouvoir inextinguible,
lâchetés et trahisons tous azimuts,
vie et mort sur un fil. Ils aspirent à,
rêvent d’un ailleurs hypothétique
et retombent immanquablement
dans une réalité brutale. Au fond, ils
cherchent désespérément à exister
mais sont réduits à une inexorable
solitude. Evidemment que la
question de l’identité traverse le
spectacle et la quête qu’elle suscite
nous interroge: qui sommes-nous
vraiment ? Ou comme l’écrit Paul
Valéry: «Il y a plusieurs personnes
en nous. La vraie, c’est l’autre.»
C’est ici que la scénographie et
les costumes entrent en jeu. En
effet, plusieurs acteurs incarnent
le même personnage selon les
scènes en fonction du costume
qu’ils endossent. On adopte ainsi
l’exact contrepied de l’adage
l’habit ne fait pas le moine et révèle
que le costume fait naître et vivre
le personnage. Et c’est à la vue
de tous: spectateurs et acteurs
que tout cela se passe comme
si la mise en scène voulait mettre
en évidence ce jeu des illusions,
cet écartèlement du je, cette
démultiplication de la personnalité.
La présence d’un chœur musical
et vocal incarnant tour à tour la
foule dans la rue, les réfugiés ou
les policiers, renforcent l’idée du
dédoublement.
Vous déclarez, dans votre note
d’intention, vouloir faire naître sur
scène une forme de «réalisme
poétique et symbolique ».
Qu’entendez-vous par là ?
La mise en scène témoigne d’une
relation quasi naturelle entre les
divers éléments du spectacle.
Dans ce que je dénomme réalisme
poétique et symbolique, l’écriture
ou le texte, la gestuelle des acteurs,
la musique, la scénographie font
LE POURQUOI DU COMMENT Alain Timár (suite)
partie intégrante d’une même
partition. Un geste ou un regard
parle, une parole danse, une note
de musique peut exprimer un
sentiment, un objet peut devenir
partenaire ou personnage,
chaque élément s’inscrivant dans
une approche globale, mon rôle
consistant à diriger l’ensemble un
peu comme une symphonie. En
effet, de la mise en scène à la mise
en matière, du jeu avec les corps et
les paroles au jeu avec les formes,
les couleurs, la musique et le
silence, une continuité peut exister
et une unité peut en découler.
Mais finalement, comment rendre
compte de ce désir d’unité à
travers le travail entrepris ? Pour
moi, les qualifications restrictives
restent dérisoires, stériles et les
frontières superficielles. Sans cesse
« en curiosité », la recherche et
la confrontation sont mes mots
d’ordre. C’est pourquoi l’unité tant
désirée passe par de multiples
dédoublements voire même des
déchirements secrets qui finissent
par se compléter et faire sens. Audelà de toute catégorie, de toute
spécialité, de tout domaine bien
défini, j’essaie (peut-être vainement)
d’interroger l’être et le monde.
L’interpénétration des genres ne
répond qu’à cette fondamentale et
urgente exigence.
Vous créez ce spectacle avec une
troupe coréenne. Quels ont été les
moments forts de cette confrontation
artistique ?
Ce n’est pas la première fois que
je suis invité en Corée ou que je
travaille en Asie. Je suis toujours
ému de constater la chaleur et
l’amabilité avec lesquelles je suis
accueilli. Mais il est vrai que de
constater une nouvelle fois l’amour
et l’engagement du peuple coréen
pour la Culture, le spectacle vivant
ou l’Art dans sa totalité est toujours
impressionnant. La discipline que
les uns et les autres s’imposent
est exemplaire. Durant trois mois,
je vis en immersion à Séoul avec
comme unique préoccupation
de rêver et de mettre en scène
le spectacle. Chacun m’accorde
toute son attention et s’efforce
de contribuer au plus juste et à
son niveau à la construction de
ce projet. Chaque participant est
unique et travaille pour l’ensemble.
Je suis toujours impressionné par
ce dévouement. Je ne vous parle
pas non plus des installations, des
lieux et de la qualité technique
des infrastructures mises à
ma disposition. On mesure
ici l’importance accordée à la
Culture par les moyens qui y sont
consacrés.
Comme je vous le disais, je suis
venu travailler en Asie à plusieurs
reprises, qui plus en Corée et au
fond, langue et culture ne sont plus
un obstacle pour peu que l’on se
mette en curiosité et en partage.
J’ai le sentiment d’être ici désormais
en familiarité avec les artistes
coréens.
Propos recueillis par
Manuel Piolat Soleymat
UNIVERSITE NATIONALE DES ARTS DE COREE
L’Université nationale des Arts de
Corée (K’Arts) a été créée en 1992
par le ministère de la Culture.
C’est l’unique établissement
national de formation supérieur
(Licence et Master) de Corée. Le
cursus des étudiants en Licence
est de 4 années ou 2 à 3 années
pour le Master. Deux ans sont
consacrés pour la recherche et
l’écriture dramatique et 3 ans pour
l’ensemble des autres disciplines.
Elle a pour mission de former les
artistes au plus haut niveau avec
une considération international.
Des 1993, l’Université recrute
les élèves les plus talentueux et
méritant pour l’Ecole de Musique,
puis à partir de 1994 ceux pour
l’Ecole du Théâtre. Depuis sa
création, et ce pendant plusieurs
années, l’Etat coréen ouvre en
tout 6 Ecoles de discipline différentes : Cinéma, télévision, Danse,
Beaux-arts (inclus architecture) et
Arts traditionnels.
Le président de l’Université à la
statut de Ministre, ce qui garantit
à l’Université un budget annuel
de fonctionnement. L’Ecole du
Théâtre est constitué de 5 départements qui sont composés d’une
dizaine de formation : Jeu, mise
en scène, scénographie, éclairage
et costume, écriture dramatique
(prose et poésie), critique, dramaturgie, gestion culturelle, et seulement au niveau Master, le théâtre
pour le Jeune public et le théâtre
musical(composition et écriture).
Chaque année, pendant le mois
novembre, l’Ecole de Théâtre
recrute ces nouveaux élèves via
un concours. Pour la prochaine
scolarité (2016), 4 600 candidats
se sont présentés au concours
pour 35 places disponible dans la
section « jeu ».
Une grande majorité des étudiants
issus de l’Université occupent
des postes importants dans tous
les domaines du monde culturel
coréen, tant au niveau national
qu’international.
Junho CHOE
Doyen de l’Universite nationale des Arts de Corée,
Commissaire général de l’Année France-Corée
Parcours
Arthur Adamov / auteur
Ecrivain, traducteur et auteur dramatique français
d’origine russo-arménienne. Il naît dans une riche
famille d’origine arménienne. Il fait ses études en
Suisse et en Allemagne. Dès 1924, il s’installe à Paris
où il fréquente les milieux surréalisteset participe à la
publication de la revue Discontinuité. Il écrit à cette
époque sa toute première pièce Mort chaude.
La guerre d’Algérie pendant la seconde moitié des
années 1950 radicalise l’écrivain qui, dans « les
années 60, adhère au communisme, puis - après
1968 - à divers courants d’extrême-gauche. ». En
1964, pendant un cycle de conférences données
aux États-Unis sur la littérature française et le théâtre
moderne, il prend part à des manifestations contre
la guerre du Viêt Nam. Au cours de cette période,
en parallèle à l’écriture de ses pièces de théâtre, il
signe plusieurs traductions de grands classiques
romanesques et théâtraux russes, allemands et
suédois.
Le théâtre d’Adamov, d’abord influencé par le
surréalisme, se rattache au courant du théâtre de
l’absurde. Subissant ensuite l’influence de Bertolt
Brecht, il écrit des œuvres ouvertement « politisées »
à partir du milieu des années 1950 avec ses pièces
Le Ping-Pong, qui dénonce les vaines illusions que
fait miroiter l’argent symbolisé par une machine à
sous dans un café, et Paolo Paoli, qui fait le procès
de la petite-bourgeoisie. Dans ses dernières œuvres,
Adamov mêle l’intime et le politique.
Alain Timár, metteur en scène, scénographe
Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, 2014
Chevalier dans l’Ordre national du Mérite, 2008
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, 2003
Prix Jean-Pierre Bloch remis par la LICRA,
Ô vous frères humains, 2014, Pro Cultura Hungarica, 1990
Après des études supérieures en France et un
parcours dans diverses compagnies théâtrales,
Alain Timár décide de s’installer à Avignon où
il fonde le Théâtre des Halles qu’il dirige et
anime depuis 1983. Il poursuit conjointement un
travail de metteur en scène, de scénographe
et de plasticien. Il a signé plus de 50 mises en
scène en France et à l’étranger, ainsi que de
nombreuses expositions et installations. Ces
nouvelles créations sont le fruit d’une découverte
stimulante d’un nouvel écrivain ou d’une
redécouverte d’un auteur de référence. Il révèle
l’univers onirique de Gao Xingjian et défend
des auteurs comme Vaclav Havel ou Valère
Novarina. Ses choix artistiques témoignent d’une
propension constante à s’ouvrir aux autres cultures.
Cette curiosité insatiable et vigilante, ce nomadisme
intellectuel et sensible, c’est à ses origines juives
(Hongrie du côté paternel, Espagne et Algérie du
côté maternel) et à sa double formation (littéraire et
plastique) qu’il les doit. Ses créations sont en effet
littéralement inspirées et portées par cette richesse
pluriculturelle, tout à la fois innée et acquise. Il
se définit d’ailleurs volontiers comme « un être
cosmopolite qui aime à transgresser les barrières et
abolir les frontières factices ou réelles ».
Au dernier Festival d’Avignon 2015, Alain Timár a
crée la pièce de Pierre Notte, Pédagogies de l’échec
qui a été présentée au Vingtième théâtre à Paris
du 28 août au 25 octobre 2015. Poursuivant ses
aventures coréennes, Alain Timár assurera la mise en
scène et la scénographie du texte d’Arthur Adamov ,
Tous contre tous, à l’invitation de l’Université des
Arts, du 28 mai au 2 juin 2016 puis au Festival
d’Avignon 2016.
Pour sa création 2017, il proposera la mise en scène
et la scénographie du texte de Bernard-Marie Koltès,
Dans la solitude des champs de coton avec Robert
Bouvier et Paul Camus au Théâtre des Halles du
9 au 12 mars 2017 puis au Théâtre du Passage à
Neuchâtel du 16 au 19 mars 2017.
Young Suk / direction musicale et musicien
Il a débuté en tant que comédien en 1991 et a,
parallèlement, commencé l’enseignement du
Samulnori (percussions traditionnelles coréennes)
puis a etudié la musique coréenne à l’Université
nationale des Arts de Corée. Young Suk travaille
aujourd’hui, avec son groupe de musique IYAHH,
sur la recherche de musique contemporaine
expérimentale tout en conservant la base de la
musique traditionnelle coréenne et pousse ses
recherches jusqu’à transformer et créer de nouveaux
intsruments. Il transpose cette nouvelle musicalité
aux domaines de la danse contemporaine et du
théâtre. Son parcours de comédien l’a poussé
également à aller plus loin dans ses recherches et
à combiner cette musicalité expérimentale et son
jeu : élocution rythmique. Cette pratique se retoruve
désormais dans tous ses nouveaux projets.
Direction musicale (extraits)
Wuturi, Le bébé géant de Kwanglim KIM, mise en scène
Kwanglim KIM et la cie Dolgoji (Théâtre du Soleil, Paris, 2012)
Les coréens de Michel Vinaver, mise en scène Jung Joo
Byun, Marion Schoëvaërt et la cie Wuturi (Scène nationale
d’Evreux-Louviers, Théâtre Dijon Bourgogne-Centre
dramatique national, 2008)
Rhinocéros de Eugène Ionesco, mise en scène Alain Timàr
(Théâtre des Halles, Festival Off d’Avignon, 2010 - 2011)
Confession de Kwanglim KIM, mise en scène Junho
Choe (Théâtre des Halles, Festival Off d’Avignon, 2014)
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