Bible Adamov corr VV-2 - Théâtre Ouvert Archives

Transcription

Bible Adamov corr VV-2 - Théâtre Ouvert Archives
Dramaturgies contemporaines d'hier et d'aujourd'hui
3 rendez-vous
Témoignages, lectures, documents d’archives permettront de découvrir ou redécouvrir des auteurs tels
Adamov, Liliane Atlan ou Armand Gatti afin de susciter un écho auprès d’auteurs nouveaux et de
dresser un panorama des dramaturgies contemporaines des années 50 à nos jours.
Le rêve d’Adamov
Une soirée animée par René Gaudy
Auteur de Arthur Adamov, Paris, Stock, coll. : « Théâtre Ouvert », 1971.
Lundi 4 avril 2011 à 19h
Arthur Adamov n’était plus joué. Ses personnages, enfermés dans leur cage de papier, criaient en
silence. Gabriel Garran a rompu le silence avec Les retrouvailles au Théâtre de la Tempête. Ce soir, la
lecture de textes, les témoignages, la voix d’Adamov, l’exposition de photos et documents originaux
entendent contribuer à redonner à Adamov sa place dans l’histoire des dramaturgies contemporaines.
THEATRE OUVERT - 4 bis, cité Véron – 75018 PARIS
Entrées libres sur réservation au 01 42 55 55 50 [email protected]
1 Soirée animée par Lucien Attoun et René Gaudy
Témoignages
Gabriel Garran parle des Retrouvailles
Joël Huthwohl, directeur du département des arts du spectacle de la BNF
Albert Dichy, directeur littéraire de l’IMEC
Monique Le Roux, critique théâtrale: à propos du Bison
Jack Ralite, sénateur, ancien maire d'Aubervilliers
Lectures, enregistrements
Edith Scob et Aristide Demonico, extraits de L’Homme et l’Enfant
Soazig Oligo dit les poèmes à Meret Oppenheim
Voyage à travers les citations de AA par Gabriel Garran, accompagné par Estelle Sebek
Estelle Sebek : le monologue de Marion dans La mort de Danton de Büchner, traduction d’Adamov
L’amitié des deux AA : Bruno Subrini dit un texte d’Artaud sur Adamov
Stanislas Roquette dit un texte d’Adamov sur Artaud
La voix d’Adamov : sur le rêve.
La voix de Laurent Terzieff disant Adamov.
--------------------------------------------------Dans le foyer, « SI L’ETE REVENAIT AA », exposition de photos, manuscrits d'Adamov et quelques
objets fétiches.
2 Après une éducation à la française passée dans le Caucase, Arthur Adamov et sa famille émigrent en France en
1924. Après un entre-deux-guerres passé dans le monde littéraire parisien où il rencontre Antonin Artaud,
Adamov écrit sa première pièce de théâtre 'Mort chaude' tableau unique en deux pages. Il est interné au camp
d'Argelès en 1941 après avoir tenu des propos jugés hostiles à l'égard du gouvernement de Vichy. Il publie 'L'
aveu' en 1946, confession où il exprime son sentiment d'humiliation et son sentiment d'impuissance. Suivent
ensuite 'L' invasion, La Grande et la Petite Manoeuvre, 'La Parodie', 'Les Retrouvailles' ou encore 'Paolo Paoli',
pièces mises en scène par Roger Planchon ou Jean-Marie Serreau. Les événements de la guerre d'Algérie
conduisent Adamov à rejoindre le parti communiste. Il publie 'Ici et maintenant', recueil de ses articles les plus
importants depuis les années 50, 'Théâtre III' et 'Théâtre IV' en 1965 et Si l'été revenait en 1968. Arthur
Adamov s'éteint en 1970.
Roland Barthes - Extrait de « Cinq dires sur Adamov » in La Nouvelle Critique, mars 1977.
Une sorte de pensivité du langage…
Pour moi, il m’est impossible de dissocier l’œuvre d’Adamov de sa personne, du souvenir de
son corps, de sa silhouette, de sa voix. Loin que ce mouvement soit une réduction, l’une
s’éclaire par l’autre, et c’est de cette lueur qui n’est pas encore disparue de notre mémoire
que je veux porter ici témoignage. Bien avant qu’on ne s’occupe activement et théoriquement
de langage, Adamov, j’en suis persuadé, a compris l’importance de ce qui pouvait être, de ce
que devrait être un théâtre de langage. Un théâtre de langage n’est pas un théâtre formel, où
l’on mène à tort et à travers des happenings verbaux. C’est un théâtre où l’on met en scène le
théâtre sans le détruire, où l’on représente cette tension insupportable qui devrait marquer
toute notre vie relationnelle, si nous étions lucides et vigilants : qu’on ne sait jamais qui
parle. Certes, dans son théâtre Adamov fait parler des personnages ; mais on ne sait pas très
bien d’où ça leur vient, ce qu’ils disent ça peut leur venir aussi bien d’un inconscient inouï,
indicible, que du parler le plus social, le plus stéréotypé, le plus superficiel des autre : il
« prête » ses phrases à ses personnages, mais cette métaphore, nous devons la prendre à la
lettre : ce qu’il nous fait entendre, ce sont toujours des phrases empruntées .
Cette sorte de pensivité du langage pouvait se percevoir dans la parole même, dans
l’inflexion, dans la voix d’Adamov. Chaque chose était dite avec une application, une
conviction qui emportait la plus grande impression de sincérité : tout le monde qui l’a connu
se souvient de cette simplicité, de cette générosité, je dirai : de cette naïveté rare, qui
animaient tout ce qu’il disait. Et en même temps cette parole vraie imposait bizarrement la
sensation que la vérité d’Adamov comportait un ailleurs qui n’était pas dit, qui ne serait
jamais dit. La voix et l’œuvre disaient en même temps : on sait bien et on ne sait pas : ainsi
naissait l’énigme – le malaise peut-être, mais aussi la tendresse pour une œuvre et une
personne en qui toute arrogance était congédiée. Son théâtre est toujours légèrement
différent de ce qu’il frôle cependant, sans cesse au plus près, à savoir le théâtre politique et
le théâtre étrange. C’est un théâtre subtil. On l’a dit d’avant-garde : c’est une catégorie
grossière. Je préfèrerais dire que c’est un théâtre d’utopie, en ce qu’il contient ce qui nous
manque si souvent et que nous voudrions tant mettre dans notre monde : la noblesse.
3 Dramaturgies contemporaines d'hier et d'aujourd'hui
Les deux prochains rendez-vous
5 avril à 19h : Salut à Liliane Atlan
avec Daniel Cohen, Armand Gatti, Jean-Claude Grumberg, Gérard Israël, Hermine
Karagheuz, François Lauzon, Roland Monod, Maud Rayer, Viviane Théophilidès,
Pierre Vial
6 avril à 18h30 : Traits d'union
en partenariat avec Bibliothèque nationale de France / département des arts du spectacle
Le théâtre militant
avec Emmanuel Darley, Armand Gatti, Lancelot Hamelin
Entrées libres ✸✸✸✸ Chantier N°19 : Aire de jeu(x) lundi 2 au vendredi 6 mai 2011
à 19h : Mise en espace
De tant en temps, de Noëlle Renaude
par Noëlle Renaude et Nicolas Maury
à 20h30 : Spectacle
La promenade, de Noëlle Renaude
mise en scène Noëlle Renaude
avec Nicolas Maury
Tarifs uniques : 10 €
4