Andréas GURSKY

Andréas GURSKY
« 99 cent » 1999
Photographie 2/3,37 m
Notre société de consommation occidentale est illustrée dans l’œuvre intitulée « 99
cents » :
Un supermarché aux couleurs criardes sollicite notre regard.
L’image est structurée autour de la répétition des lignes horizontales des
rayonnages. le spectateur se trouve attaqué de toutes parts par ces mots : « 99
Cents ».
Avec leurs couleurs vives, les produits vendus attirent l'œil, nous font envie. La
richesse des détails nous permet de les identifier aisément, jusque dans leurs
reflets au plafond.(reconstruit par le photographe).
Par opposition, les humains sont tous vêtus en noir ou en blanc. De dos, baissant
la tête vers les rayons, flous, aucun n'est identifiable. Ils n'existent pas, ne sont
que quantités négligeables à côté des valeurs essentielles de notre société, les
produits de consommation et l'argent.
On retrouve cette opposition entre l’Homme et ses créations tout au long de l'œuvre
de Gursky.
Il nous montre ici une humanité asservie par la consommation
:
Richard HAMILTON. Just what is it that
makes today’s homes so different, so
appealing? Qu’est-ce qui différencie et rend
les foyers d’aujourd’hui si attirants?
Collage 1965 (26 x 25cm)
Ce collage est l’une des premières œuvres
du POP ART.
L’artiste cherche à dénoncer les clichés de la
culture populaire industrielle et la consommation à outrance déjà présentes aux
Etats-Unis dans les années 1950.
Hamilton s’intéresse à la culture de la civilisation urbaine, à l’aventure
technologique du XXème siècle et aux fantaisies et anecdotes du comportement
humain.
Cet artiste utilise comme matériel de base les photographies, les images reproduites
dans des journaux, des magazines, des dépliants publicitaires. C’est à l’aide de
ciseaux et d’un tube de colle qu’il s’attaque aux images, les découpe, les modifie, les
associe, les recompose pour obtenir des « collages photographiques » chargés
d’humour qui caricaturent une société de surconsommation
LE POP ART : abréviation du terme anglais POPULAR ART. Ce mouvement est né
en Angleterre au début des années 50 et trouve un large écho aux Etats Unis
quelques années plus tard. Le pop Art s’est inspiré des objets courants, de la
publicité et de la société de consommation des années 60. Les boites de conserve
de la marque de soupe Campbell, l’image de Marilyn Monroe, les coupures de
journaux (Andy Warhol), les bandes dessinées (Roy Lichtenstein) sont des sujets
utilisés par les artistes du Pop Art.
L’artiste du Pop Art intègre les éléments du quotidien non pas tels qu’ils existent au
quotidien, mais qu’ils apparaissent à travers le filtre des médias. Il en résulte des
images picturales choc, utilisant les codes efficaces de la publicité, des grands
formats, des couleurs vives, un réalisme attractif et des cadrages serrés.
S’exprimant en pleine période d’expansion économique américaine les artistes
témoignent de cette société où les américains produisent et consomment sans
retenue. Ils choisissent souvent d’utiliser la sérigraphie pour reproduire leurs œuvres
en série (c’est un procédé mécanique de reproduction d’images dérivé du pochoir).
Duane Hanson (1925-1996) est un sculpteur américain appartenant au courant
artistique "hyperréaliste". En effet ses œuvres sont une copie conforme de la réalité
mise en exergue. Il expose des personnages humains grandeur nature en effectuant des
moulages directement sur ses modèles vivants (« lifecasting »), ce qui lui permet, de
saisir l'essentiel et le naturel du quotidien.
Son but est de transporter des scènes de la vie quotidienne banale ou provocante au
musée pour les y immortaliser. Son art représente une critique permanente de la
société-type américaine.
Hanson peignant une de ses sculptures
Bowery bums, 1969-70
Hanson réussit à parfaire l’illusion de réalité quand il représente ses
scènes hyperréalistes de la vie quotidienne américaine, véritable miroir
de l’American Way of life. Ses sculptures sont un mimétisme stupéfiant
de la réalité quotidienne. En les déplaçant de leur cadre habituel cet
artiste nous permet d'aborder avec beaucoup de recul une société
américaine dans laquelle tout est sujet à la critique.
Ce qu'il faut retenir...
Duane Hanson (19251996)
Sculpteur
américain
"hyperréaliste". Il expose des
personnages humains, grandeur
nature d'après des moulages
pris directement sur des
modèles
vivants.
L'artiste
transporte ainsi des scènes
quotidiennes dans des lieux
d'exposition à fin que le
spectateur prenne du recul,
s'arrête, réfléchisse et juge.
Son art est une critique de la
société américaine.
L'hyperréalisme : mouvement
artistique né dans les années
60 après le Pop Art. Courant artistique très réaliste, voir photographique.
Son but est de montrer objectivement le monde tout en restant neutre. Tout
comme le Pop art, il utilise des symboles populaires liés à la consommation de
masse.
Supermarket Lady ou Woman witn a Shopping Cart est une sculpture hyperréaliste
réalisée en 1969.
C’est la sculpture la plus connue de Duane Hanson. Cette femme porte des bigoudis
et fait ses courses en chaussons. Elle pousse un caddie qui déborde de provisions
en tous genres qui symbolisent l’Amérique. L’embonpoint de son modèle représente
l’opulence de cette société de consommation.
Duane HANSON est né en 1925 à Alexandria et décédé en 1996 à l’âge de 71 ans
en Floride aux Etats-Unis.
Les sculptures que Duane Hanson réalise montrent les américains moyens de la
vie quotidienne ou des gens défavorisés. Ces sculptures sont faites à l’échelle 1,
c'est-à-dire en grandeur nature.
Matériaux : Duane Hanson découvre la résine polyester durant un séjour en
Allemagne, chez un ami sculpteur. Il réalise des moulages de corps humains avec
des bandes de silicones dans lesquelles il coule la résine de polyester. Ce matériau
combiné à la fibre de verre permettent des reproductions détaillées. Il peint ensuite à
l’acrylique puis à l’huile ses mannequins de manière très fidèle, sans négliger aucun
détail : couleur de la peau, bleu des veines, taches de rousseur, rides, pilosité… Il
ajoute de vrais cheveux, des yeux de verre, des vêtements de circonstance et une
foule d’accessoires. Duane Hanson accorde la plus grande importance aux
vêtements de ses sculptures. Ce sont des effets personnels donnés par des modèles
ou des pièces d’occasion qu’il choisit avec soin dans les friperies. Même de près, les
personnages représentés ont presque l’air vivant.
CONTEXTE HISTORIQUE : Dans les années 60, aux Etats-Unis, le contexte
politique et social est agité. Même si l'Amérique détient le plus haut niveau de vie
dans les années 60, l'American Way of Life et son idéal ne concerne pas tout le
monde. La guerre du Viet-Nam, les contestations étudiantes, les émeutes raciales et
la criminalité urbaine émeuvent le pays. La pauvreté divise la société. Violences et
contestations prennent des formes diverses. Les artistes dénoncent le conformisme
ambiant et la société de consommation. Le Pop art remet en question les fausses
promesses du rêve américain.
DEMARCHE DE L’ARTISTE : Duane Hanson choisit de travailler de façon réaliste et
d’exprimer ses préoccupations sociales.
Il veut nous montrer l’Amérique telle qu’il la voit. Il ne nous présente pas le « rêve
américain » : ici pas de stars ou de chanteurs qui brillent à Hollywood, mais les gens
tels qu’ils existent (une femme de ménage, un serveur, des ouvriers). Ce sont des
gens que l’on rencontre tous les jours dans la rue, au supermarché… Ils sont
statufiés dans un épisode de leur vie.
Les personnages sculptés de Hanson nous paraissent réels parce que leur
attitudes, les moments où ils sont plongés dans leurs pensées et leurs accessoires
nous sont familiers. L’artiste parvient à suggérer la vie psychique de ces
personnages par l’imitation des apparences.
Le but du sculpteur qualifié d’hyperréaliste est de faire une critique de la société
américaine, en montrant le racisme, la pauvreté, la dépendance, les personnes
maltraitées. Il réalise toujours ses sujets avec respect, tact et compassion et met en
scène leur fragilité, leur résignation et souvent leur désespoir.
Duane Hanson précise : « Mon travail montre des gens qui sont dans un état assez
désespéré. Je donne à voir le ras-le bol, la fatigue, l’âge, la frustration. Ces gens ne
peuvent pas entrer dans la compétition. Ils sont psychologiquement handicapés ».
« Mes motifs préférés sont les américains de la classe inférieure et moyenne.
Pour moi la résignation, le vide et la solitude de leur existence rendent bien la
véritable réalité de la vie de ces gens ».
Par cette sculpture, Hanson dénonce la société de consommation : Les produits
agro-alimentaires sont fabriqués en masse aux Etats-Unis et bouleversent les
habitudes des consommateurs avec l'apparition des centres commerciaux. C'est ici
que D. Hanson nous transporte avec cette sculpture, ou le panier de la ménagère a
été remplacé par un caddie qui déborde de nourriture. Cette personne peut être
n'importe quelle américaine de classe moyenne et il n'est pas difficile pour le
spectateur de s'identifier. Il ne lui est pas non plus difficile de grimacer devant cette
silhouette tassée, la cigarette aux lèvres ainsi que devant ce regard vide malgré le
caddie plein! Cette célèbre sculpture d'Hanson se présente aux spectateurs comme
une vérité crue, dérangeante. Son mimétisme avec la réalité sans aucune trace de la
"patte" de l'artiste, ne permet pas aux spectateurs de prendre du recul face à cette
œuvre. Et alors qu'il aurait pu éviter de s'attarder sur une telle personne dans un
magasin, il est dans le musée obligé de faire face au sujet.
L'hyperréalisme : est un mouvement artistique américain des années 1960. C’est
un réalisme quasiment photographique. Il est aussi nommé aux États-Unis
photorealism ou superralism. En effet, l’influence de la photographie dans le
mouvement hyperréaliste est majeure tout comme dans le pop art. Les peintres
hyperréalistes recherchent la neutralité, ils montrent le monde de manière objective,
en font le simple constat. Les peintures hyperréalistes montrent des scènes de la vie
courante, des portraits ou encore des voitures rutilantes. On peut considérer que
l’hyperréalisme est la suite logique du Pop Art, parce qu’il utilise comme lui des
symboles populaires.