Fiche HDA 3A Supermarket Lady
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Fiche HDA 3A Supermarket Lady
Epreuve orale d’Histoire des arts Thème : Arts, techniques, expressions Supermarket Lady uvre principale) uvres complémentaires : Les Compressions de César ; Génération Woodstock et Jimi Hendrix ; Campbell’s Soup Cans de Andy Warhol) I-Présentation de l’ uvre : Auteur : Duane Hanson (1925-1996), né aux Etats-Unis (Minnesota) dans une famille de fermiers, étudie les beaux-arts aux Etats-Unis puis en Europe et devient célèbre dans les années 1960 par ses nombreuses sculptures hyperréalistes réalisées à partir de moulages qui mettent en scène des américains dans leur vie quotidienne. Il participe à une exposition d’art contemporain en Allemagne en 1972 (la Dokumenta 5) où il obtient une reconnaissance internationale. Titre : Supermarket Lady (ou Caddie) Date de réalisation : 1969 Dimensions : grandeur nature (166 cm de hauteur) Matériaux principaux : fibre de verre, résine de polyester. Lieu de conservation : Ludwig forum, Aix-la-Chapelle. II-Contexte de la réalisation : Les Etats-Unis comme l’Europe connaissent un rapide développement économique et des bouleversements dans la société : ce sont les « Trente glorieuses ». C’est une période de hausse continue du pouvoir d’achat des populations et de consommation de masse (apparition des supermarchés et des centres commerciaux, standardisation des produits par l’industrie manufacturière et agro-alimentaire). C’est une ère d’abondance et de prospérité, en particulier pour les classes moyennes. Les modes de vie sont transformés : amélioration du confort dans la vie quotidienne (électroménager, ameublement moderne), généralisation de l’automobile, place de plus en plus centrale de la télévision. III-Technique : La femme a été sculptée en moulant le corps d’un modèle avec des bandes de silicone, puis en coulant de la résine de polyester dans le moule et en renforçant ce moulage avec de la fibre de verre. C’est donc une sculpture grandeur nature. La femme a ensuite été minutieusement peinte, habillée et dotée d’accessoires réels, parmi lesquels le caddie en métal. Tous les objets sont « vrais ». Tout cela donne un effet très réaliste et cru au personnage. IV-Analyse de la sculpture : (Voir doc 5 p. 131) La sculpture représente une femme poussant un caddie. -Le personnage représenté est une femme plutôt bien enrobée (symbole d’opulence alimentaire), chaussée de pantoufles d’intérieur (signifiant à la fois le confort et la mollesse), vêtue d’une jupe bleue et d’un haut rose (couleurs et formes banales), collier de petites fleurs jaunes autour du cou (kitch), montre et bracelet dorés au poignet gauche et sac à main de skaï noir au bras droit (ostentation), cigarette au coin des lèvres (la cigarette est un produit de consommation de masse comme un autre à cette époque). Un fichu bayadère recouvre des bigoudis roses fixés dans les cheveux et ses collants sont effilés (apparence négligée). Ses sourcils sont excessivement épilés. Elle a le regard vide, fatigué. Elle a des boutons et ses membres sont couverts de bleus (référence à la maltraitance ?). Son attitude est tout à la fois décontractée et pataude. L’ensemble (apparence, vêtements, accessoires) donne au personnage une image disgracieuse, de mauvais goût, voire vulgaire. On peut penser que cette femme est âgée d’une bonne quarantaine d’années et fait partie d’une catégorie sociale plutôt modeste. -Le caddie (grand « panier à roulettes » conçu pour le supermarché) déborde de nombreux produits de consommation courante : papier toilettes, pain, croquettes pour chien, produits ménagers, Coca-Cola, jus de fruits, café, ufs, poulet, dinde, jambon, biscuits au chocolat, pâtes, raviolis, haricots, etc. Tous les produits sont conditionnés selon les standards de l’industrie agro-alimentaire (boîtes en carton, emballages en plastique, boîtes de conserve). Aucun produit frais (fruits, légumes…) n’est visible. L’ensemble symbolise l’abondance de la société de consommation. -Le contexte implicite de cette scène est un lieu public : le supermarché. L’achat de cette masse de produits dans un supermarché suppose l’usage de la voiture (déplacement, capacité du coffre), d’un réfrigérateur (conservation), mais suggère aussi le rôle en amont de la propagande publicitaire véhiculée par la télévision pour conditionner le consommateur. V-Synthèse du message de l’ uvre : A travers cette sculpture à la plastique extrêmement réaliste, Duane Hanson dresse un portrait peu flatteur de la ménagère étatsunienne moyenne de la fin des années 1960. Pourtant, cette uvre n’est pas une caricature : un tel personnage fait partie du quotidien de l’époque. Dans cette scène, c’est la médiocrité de l’« American way of life » et plus généralement de la société de consommation occidentale qui est soulignée, dressant face à chacun de nous un miroir. Le consommateur apparaît comme un drogué ou un zombie errant dans les rayons d’un supermarché, seul. L’acte d’achat est présenté comme une aliénation et un avilissement. La consommation de masse, qui se traduit par l’achat par tout le monde des mêmes choses au même endroit (et souvent au même moment : fin d’après-midi, week-end), nous prive de notre liberté (alors même que nous croyons nous émanciper en accumulant des biens grâce à notre « pouvoir » d’achat) et de notre personnalité (nous sommes standardisés, à l’image des produits que nous achetons). Cette femme, par sa médiocrité, son désespoir et sa solitude, suscite à la fois des sentiments de répulsion, de pitié et de compassion. Hyperréalisme : L’hyperréalisme est aussi nommé en anglais photorealism ou superrealism. C’est un mouvement artistique qui apparaît aux Etats-Unis au milieu des années 1960. Ce courant artistique qui touche aussi bien la peinture que la sculpture prône un réalisme quasi photographique, lequel engendre une peinture et une sculpture lisses et impersonnelles. Il s’appuie sur la photographie pour observer le réel, voire le copier et le représenter le plus fidèlement possible. La vraisemblance est parfois poussée tellement loin qu’elle produit sur le spectateur un effet de malaise. Un malaise surtout dû au fait que les uvre hyperréalistes ne sont ni émouvantes, ni touchantes, seulement « vraies ».
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