serial cookers - Mamie Cocotte
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serial cookers - Mamie Cocotte
CAPDEVIELLE CUISINIER TRAITEUR traiteurs PHILIPPE CAPDEVIELLE : « RESTONS HUMBLES ! » Après un long parcours en hôtelle- PAR NATHALIE MARTIN serial cookers rie étoilée, ce dynamique quinqua DUVAL PARIS ALAIN VIALLARD : « REVENIR À LA NATURALITÉ » « C’est devant le piano que se fait la démonstration », assène-t-il. En poste depuis 10 ans chez le traiteur, celui qui a fait ses classes dans nombre de maisons référencées, ne jure que par la qualité du produit de base bordelais a choisi de créer sa propre société, un bon compromis dont la parfaite connaissance est indispensable, sa transformation pour « ne pas vivre les frustrations d’un restaurant » et rencon- devant le rendre bon et parfait, sachant que les nouvelles tech- trer ses clients avant et après les réceptions. En état permanent niques de cuisine - « les outils de production que nous utilisons de veille, à fleur de peau et d’émotion, à l’image d’un artiste, il aujourd’hui révolutionnent les cuissons longues par exemple, œuvre comme si chaque plat était pensé pour lui, considérant au profit du respect du produit » - ne doivent pas faire oublier le client comme un ami auquel on a envie de faire plaisir, celles, ancestrales et culturelles, que les chefs ont pour mission et avec qui partager un moment heureux et privilégié. Pour- de transmettre. Curieux de tout, il n’hésite jamais à se rendre tant, il n’en oublie pas son rôle de conseil voire d’éducation, auprès de producteurs passionnés et raisonnés, à « revenir au I l y eut la cuisine moléculaire, fustigée ou portée aux nues. duits venus de contrées lointaines, tandis que la cuisine « régressive » ressuscitait nos souvenirs gustatifs en saupoudrant çà et là les saveurs Carambar et Marshmallow. Les 80 vieilles recettes de nos chères grandsmères furent, elles aussi, revisitées © Saint-Clair Le Traiteur TRaiTeuRS Puis, la world food envahit nos assiettes, distillant ses épices et pro- comme autant de potions magiques sur l’autel de l’authenticité. Enfin, le Bio, l’ « équitable » et autres produits responsables, assurant fraîcheur, goût et provenance locale, ont revendiqué un statut de « médicaliments »… Les recettes ont cela d’admirable prônant le non gaspillage – « un véritable cheval de ba- cœur des régions pour leurs spécificités propres », citant qu’elles peuvent à toute époque se renouveler, afin de ressusciter en « nouveautés » des pro- taille » –, dénonçant les effets de communication liés au entre autres la farine de châtaigne ou le cédrat corse, pré- duits oubliés ou re-badigeonner des plats classiques sous forme de snakking ou street-food, « green washing » – « l’utilisation de bambou en pro- cisant que, pour les produits étrangers, il est tout aussi autres formes culinaires qui touchent aujourd’hui un public plus large. Au cœur du métier, venance d’Amazonie, c’est de la foutaise » – préférant indispensable d’aller à la source, de rencontrer ceux qui les chefs. Autrefois nommés les « graisseux », ils sont aujourd’hui pour certains de véritables le « faire moins, mais comme il faut », et s’insurgeant les produisent et les cuisinent pour une meilleure maî- stars médiatiques, plus souvent sous les feux des projecteurs télévisuels ou publicitaires que face à certaines aberrations, comme par exemple, trise, citant entre autres la pâte de curry de Thaïlande devant leurs fourneaux… Autres temps, autres mœurs ! Pour la plupart cependant, la passion l’organisation d’une réception dans une écurie « avec ou l’orange amère de Malte. « La curiosité va de pair du métier, l’esprit d’équipe, de partage, l’amour du bon et du beau, continue de s’exprimer le museau des chevaux à quelques centimètres de la avec la connaissance, il s’agit de ne pas dénaturer les dans les cuisines et les labos des traiteurs, entreprises dont les contraintes professionnelles table », en contradiction avec les normes d’hygiène produits, de les respecter. Ainsi, Alain Ducasse évoque s’avèrent tout autre que celles des restaurateurs, dits « classiques » : normes d’hygiène dras- drastiques de la profession. Ou, déplorant encore, la la naturalité, quand Joël Robuchon prône le retour à tiques, contraintes des volumes tant sur l’approvisionnement que sur le nombre de plats à sur-médiatisation de la cuisine et de certains chefs, l’essence du produit ». Ce qui nécessite une culture du délivrer selon un temps imparti, demandes directes et astreignantes des clients, et nécessité Ducasse mis à part, « qui ne s’est jamais perdu ». goût, de la texture, des couleurs aussi, et une maîtrise absolue de se renouveler sans cesse. Des impératifs que ces chefs de l’ombre assument plei- « Il faut revenir à l’humilité de notre métier, tous des techniques qui permettent de surprendre encore nement, jouant d’une expérience souvent acquise auprès de maisons étoilées et de grandes autant que nous sommes, garder le sens de l’écoute et toujours le client. Avec souvent, la complicité de signatures culinaires, s’adaptant aux fluctuations du marché et faisant preuve de réactivité. et de l’échange », avec pour règle d’or, l’amour du certains collaborateurs, dont son chef des cuisines, Reste cette passion qui les anime, cuisiner, chacun ayant ses recettes propres, son inspiration, produit dans le respect des fournisseurs, « de vrais Thibault Rouillard « ainsi, j’ai fait valider un plat de sa « patte », sa culture et le souci de transmettre son savoir. Quoique jugée parfois compassée, partenaires », et de l’argent engagé pour sa pro- courge antillaise grâce aux conseils précieux de l’un voire dépassée, la cuisine française continue cependant de faire référence, grâce notamment duction, son achat et sa mise en valeur. de mes collaborateurs dont la grand-mère, Antillaise, à ces professionnels de la qualité. lui avait donné le secret de cuisson ! Au final, ce fut un plat d’une autre dimension ! ». MEET AND TRAVEL MAG NUMÉRO 30 | MARS - AVRIL 2015 FLEUR DE METS JÉRÔME DUTOIS : « UNE RECHERCHE CONSTANTE » VINCENT THIESSÉ : « DES PRODUITS VRAIS » De Dinard à l’île Maurice, l’homme a écumé les restaurants gastronomiques et les hôtels de luxe avant © Maxime Champion FAUCHON RÉCEPTIONS Dans nos maisons, nous créons les goûts et les couleurs de vos envies…* De ses diverses expériences auprès de grandes maisons étoilées, en France, à Londres, à New-York, d’intégrer ce qui est désormais à Maurice ou aux Seychelles, il sa « nouvelle maison ». De ses différents postes en Italie, aux s’est forgé une identité culinaire et un savoir-faire que nourrit Etats-Unis, en Angleterre, en Asie, il a gardé de précieux ensei- une insatiable curiosité : « C’est un métier 24h/24 ! Je note gnements qu’il conjugue avec le fruit de ses rencontres sur les toutes les idées qui me viennent pour ensuite les travailler ! Ne marchés, s’inspirant même des nombreuses sources d’Internet! jamais rester sur ce qu’on sait faire pour toujours se renou- « Des produits de saison, nous pensons à mélanger les saveurs veler, c’est la clef ». Avec une prédilection pour les produits et les textures, composant de nouveaux assaisonnements. La frais, de saison et de proximité, de préférence, qu’il se plaît à cuisson lente, le sous-vide, le semi-fumé nous permettent aussi travailler afin de les rendre reconnaissables dans leur goût et TRAITEURS DE FRANCE TRaiTeuRS LA MARQUE DES CRÉATEURS DE RÉCEPTIONS www.tdfa.fr d’oser ! Accommoder un produit avec de petites garni- leur texture. Cet amour du produit, il le partage avec ses tures, des émulsions à base d’infusions de graines, de fournisseurs, triés sur le volet, qu’il considère comme bourgeons, de fleurs, donne aussi une touche de nou- des amis appartenant à la galaxie Fleur de Mets. Côté veauté, sans que soit altéré le goût d’origine. Le défi est originalité, il propose, par exemple, ses viandes sous de surprendre tout en restant classique avec certains forme de bouchées cocktails « tatouées » – V pour produits, comme le foie gras par exemple ». Amateur Veau, B pour Bœuf, etc. – alliant ainsi gastronomie et d’épices douces et de micro-végétaux qu’il n’utilise esthétique. « Je mets aussi toute mon énergie et ma qu’à bon escient – « une variété suffit pour accen- conviction lors des présentations aux clients, avec le tuer le goût » – il reste extrêmement vigilant quant souci de légitimer mes choix et de transmettre ma à la préservation de l’authenticité du produit, lequel passion ». Vincent Thiessé programme chaque mois doit toujours être identifiable. Ce qui ne signifie pas une séance innovation dans l’élaboration de nou- pour autant renoncer à une pointe d’originalité velles recettes et de leur présentation : « le visuel et en matière de présentation et surtout de saveurs. l’olfactif sont essentiels, d’où la nécessité aussi de Ainsi, travaille-t-il sur des bouillons de légumes, véri- scénariser les plat et les buffets avec des plateaux tables concentrés de saveurs, des eaux de tomates, sur mesure ». Une théâtralisation qui se fait tou- d’asperges vertes, servis en chaud ou en froid. Une jours dans le respect des produits, en signalant leur tendance « nature » qu’apprécient aussi les clients provenance. soucieux de leur santé ! MEET AND TRAVEL MAG RLC - 04 90 51 57 50 - © M. Barthélémy pour TDF © Elodie Petit 82 ABEILLE ROYALE / BAUD / BON BETEND / CABIRON / CALIXIR / CAPDEVIELLE / CIRETTE / CHAMBORD PRESTIGE / CHAMPAGNE / FESTINS / GAUDEFROY / GIMM / GIRY / GREGORY COUTANCEAU HARDOUIN / HELEN / HONFLEUR / HUMBLOT / JARDINS ET SAVEURS / KIEFFER / LACOSTE LA FINE FOURCHETTE / LA MAISON HEBEL / LA PETITE FRANCE / LA TRUFFE NOIRE / LARS LECOCQ / LOISON / MARCOTULLIO / MONTROGNON / PENNARUN LE BIHAN / RENAUD RIEM-BECKER / RIOUFREYT / SERGE MAGNER / THIERRY BRETON / VILA * Le carnet de tendances culinaires “Goûts & Couleurs” des Traiteurs de France est disponible sur demande au 01 42 33 30 17 (prévoir des frais de port) HELEN TRAITEUR LENÔTRE Depuis quatre ans aux commandes De son parcours atypique – il fut Com- des cuisines, ce baroudeur qui affiche pagnon du Devoir, consacré MOF en food avec des produits à l’ancienne, élaborant des burgers à la joue de bœuf charcuterie traiteur, puis en cuisine, confite, à l’agneau rôti, préférant les produits frais, de qualité et de saison avant de travailler dans de presti- bruts et sans sophistication, di- gieuses maisons, comme le Negresco à versifiant les ateliers au cours des Nice, le Ritz à Londres et Lapérouse –, réceptions (bar à tartare selon les plus de trente ans de pratique, continue de faire évoluer sa cuisine en puisant à toutes les sources, de ses échanges avec d’autres professionnels GUY KRENZER : « COMME UN ARTISAN » © Mathieu Cellard OLIVER MARBAUD : « DONNER DU BONHEUR » MAMIE COCOTTE XAVIER BELLET : « NOUS SOMMES CE QUE NOUS MANGEONS » Avec trente ans de métier au compteur, il contourne s’il le faut les contraintes du métier par des façons de travailler bien à lui. Ainsi, décline-t-il la street il a gardé le sens aigu du partage, de arrivages, comptoir terrines mai- voire les émissions télévisuelles. Exerçant ses talents dans une zone la transmission du savoir-faire et du savoir-vivre. Puisant dans son son ou sardines, etc. De ces produits qu’il se procure aisément géographique – la Provence – qui offre un riche panel de produits expérience et l’histoire même de la Maison Lenôtre, il contribue grâce à la centrale d’achats du restaurant éponyme, il choisit locaux – « nous avons la chance d’avoir de très bons producteurs activement aux cahiers « tendance » internes qu’élabore la cellule le plus possible ceux de proximité, comme les volailles élevées de produits de saison à 30 km autour » – sa cuisine « ensoleil- artistique : « comme dans les collections de mode, nous collons à l’air en Île-de-France, par exemple. Autre souci, décliner les recettes lé » privilégie légumes et poissons, et s’inscrit pleinement, par du temps, en cohérence avec les marques, les produits et les lignes selon les saisons : un pavé de veau au romarin s’accompagne exemple, dans les nouvelles tendances de la street food tout en de la maison, ce qui concerne aussi bien les visuels, les parfums et les ainsi d’un gratin de cèpes en hiver et d’une jardinière de lé- collant au plus près à une cuisine de restaurant gastronomique couleurs que les tissus ». Une transcription qui intervient ensuite en en passant par les salons, Internet gumes en été. S’inspirant d’un ouvrage de Jane Goodall « Nous sommes ce que nous mangeons », il prône le « retour au bon produit, de qualité et peu transformé ». Et dans une démarche éco-responsable et citoyenne, il s’emploie également à éviter les pertes, « les cocktails ateliers sont évalués en grammes et non pas en pièces, selon le public concerné », les déchets sont triés, 84 © C. Faccioli TRaiTeuRS du personnel senior est embauché. « un beau challenge à relever quand il s’agit de reproduire cuisine dans tous les produits sucrés et salés. Ce qui n’empêche pas, des plats dans des lieux pas toujours adaptés ». D’où l’impor- loin de là, le sur-mesure – 70-80% des évènements du traiteur –, décli- tance aussi de la présentation, qui va de pair avec le choix né selon les produits de saison (fraises, asperges, morilles, etc.) dont des cuissons et des assaisonnements. les poires du Potager du Roy à Versailles : « quel plaisir que de cueillir soi-même ses fruits dont on connaît et apprécie les qualités, de les transformer tout en préservant leur essence, en sorbet par exemple, et de les tester avec les jardiniers ! ». Une manière de magnifier la culture française et ses pratiques traditionnelles, en collaboration avec ses apprentis et dans un esprit de compagnonnage. Comme un artisan, Guy Krenzer attache beaucoup d’importance aux souhaits et à la sensibilité des clients, peaufinant des touches particulières qui font la différence, comme ces effets « trompe l’œil » qui seront la tendance forte de la prochaine saison. KASPIA RÉCEPTIONS Un logo, un collège de 7 chefs et une mise à l’honneur des produits les plus plébiscités. Il n’en fallait pas moins pour célébrer dignement ses 20 ans ! Kaspia Réceptions a en effet décidé de faire appel à sa mémoire « gustative » et aux piliers de la maison pour cette année anniversaire, en plus de ses nouvelles créations. Chacun des chefs emblématiques sollicités va ainsi poser une pierre de l’édifice de cette nouvelle carte qui se veut historique, rassurante, dans l’air du temps, débarrassée du superflu, autour d’une gamme épurée, chargée de souvenirs et intégrant des innovations audacieuses. Quelques exemples : Fleur d’Ibiscus confite, crème de mascarpone et perles de truffe noire ; Saint Jacques Fumée, tartare d’Algues & Caviar Sélection Kaspia ; Pince de Crabe, émulsion de Balsamique et Piment de Cayenne, Coque de Velours Chocolat Noir et Vodka Kaspia à la Cerise Winioska. MEET AND TRAVEL MAG MARCOTULLIO HERVÉ MARCOTULLIO : « LA MÉMOIRE GUSTATIVE » NOMAD ALEXANDER FORBES : « ENGLISH TOUCH » Formé à Metz dans la pâtisserie De son Angleterre natale où il se traditionnelle, il intègre l’entre- forme aux rudiments du métier, prise familiale où depuis 26 ans, il il rejoint à 20 ans Paris pour s’ini- crée et dirige les équipes. Ses ins- tier à la gastronomie française pirations ? La lecture d’ouvrages et à la langue de Molière. Après culinaires, des week-ends gastro- quelques années passées au sein nomiques en France et en Europe, les salons, les rencontres de beaux établissements, dont certains étoilés, il intègre le avec de nombreux autres chefs, au sein de Traiteurs de France milieu des traiteurs où il apprécie tout particulièrement le travail sur les bouchées, pour « ce côté inventif, avant-gardiste ». chacun mettant en avant ses spécificités propres, pour au final Un esprit novateur développé aussi lors de ses voyages aux parvenir à des créations communes. Son credo : « apprendre quatre coins du monde où il s’imprègne des goûts et saveurs des autres, savoir voir ailleurs, rester en veille, y ajouter son des cultures locales pour ensuite les importer dans ses propres vécu, partir des bases et se servir de sa mémoire gustative ». créations. Amateur également des néo-bistrots, du fooding TRaiTeuRS notamment, avec lesquels sont élaborées des joutes culinaires, 86 Une mémoire sans cesse en éveil pour toujours se re- et de toutes les nouvelles tendances liées à la gastro- nouveler, créer, avec cette passion du métier et l’amour nomie, il écume les restaurants, les marchés parisiens des produits vrais. Création qui passe aussi par la pré- et franciliens, côtoie les fournisseurs pour se procurer, sentation, comme ce « pigeon voyageur », livré sous avant tout, des produits de saison, avec une prédilec- enveloppe par un postier lors d’un mariage ! « Les tion pour les agrumes et leur goût acidulé, les légumes idées peuvent démarrer sur des formes, des couleurs, et racines, qu’il transforme en chips et pikkles. Très qui vont dévier sur des goûts ; parfois, les demandes attaché aux valeurs sûres, comme l’agneau, le veau, s’articulent sur une thématique unique, les fleurs, il se plaît à peaufiner ses présentations : « il faut que une couleur monochrome, ce qui, pour le bleu par ce soit beau, coloré, inattendu, et chaque saveur exemple, reste difficile ! ». Connotation artistique doit être explosive ; mettre un peu de folie dans les qui demande une organisation sans faille : « il faut pièces tout en préservant l’harmonie ». Un esprit adapter le nombre de manipulations pour sortir des créateur qui signe la marque Nomad, avec parfois, assiettes intéressantes sur un gros volume, l’organi- cette touche so british dont il ne se départ jamais à sation est le maître-mot du traiteur ! ». l’image de son flegme : « j’aime bien faire un clin d’œil à la cuisine anglaise, avec par exemple des rôtis de dinde de Noël en sandwich ». BUREAU D’ETUDES ECLAIRER CONSTRUIRE L’ESPACE AMENAGER DECORER MEUBLER EXPOSER GESTION DE SITES Comprendre et construire votre événement :h>/EWZ/^ͲĚĞůĂďƵƩĞĂƵďĞƌŐĞƌͲϭϬƌƵĞ>ŝŶĚďĞƌŐŚͲϵϭϯϴϬ,/>>zͲDZ/EͲdĠů͗ϬϭϲϵϳϵϮϬϮϬͲĐŽŵŵĞƌĐŝĂůΛũĂƵůŝŶ͘ĐŽŵ MEET AND TRAVEL MAG www.jaulin.com RIEM BECKER STÉPHANE CHICHERI : « RESTER OUVERT » SAINT-CLAIR Tourangeau d’origine, se prévalant CHRISTOPHE LARRAT : « ALLER À L’ESSENTIEL » d’avoir œuvré auprès du « maître » Jeune quadra dont la carrière l’a Ducasse, il revendique haut sa gour- mené auprès des frères Troisgros, mandise et son appétit d’apprendre : de Ducasse ou de Robuchon, il « je voyage beaucoup pour le plaisir, n’est en poste chez Saint-Clair et suis ouvert à tout ! Qu’il s’agisse que depuis 4 mois. Un change- de cuisine traditionnelle, de snac- ment qui l’enthousiasme : « c’est un vrai défi ! Nous partageons les mêmes valeurs, dont celle sources d’inspirations auxquelles s’ajoutent les rencontres sur de cuisiner avec le sens des goûts. Et c’est un beau métier qui les salons et celles avec les fournisseurs qu’il met à profit pour nous en apprend tous les jours ! ». Favorisant la démarche des ses clients : « Grâce à l’internationalisation du marché, de la produits de base non galvaudés, il s’évertue à rendre les plats cuisine et des chefs, nous pouvons aujourd’hui nous permettre beaux et appétissants, dans le respect du produit, « pour savoir des assemblages différents, d’autres traitements des produits ». ce que l’on mange » tout en soignant la présentation. Et en Amoureux du bon et du beau, surtout « les très belles viandes, format show cooking, « les clients peuvent partager, poser JEAN-CHARLES KARMANN : « LE TERROIR » SERGE MAGNER STÉPHANE LAC : « ACCOMPAGNER SANS DÉNATURER » Ce boulimique de la vie combine De son parcours débuté à Saint- cuisine, formation, écriture, photo- Chamond (Loire), il aura beaucoup graphie et course automobile, selon appris « auprès de gens d’expérience une devise qui lui correspond parfai- au savoir et à la richesse extraordi- tement : « c’est par la faim que tout naires, une véritable encyclopédie commence » ! Alors qu’il peut se targuer d’avoir été finaliste MOF à disposition » . Aujourd’hui, le jeune quadra étanche sa soif en section cuisine et fromage, et précurseur en matière d’anima- d’apprendre partout, auprès des fournisseurs, sur les marchés, les tions culinaires, il reste toujours en veille, arpentant les halles salons, dans la rue, en promenade. Dans un processus de création de Rungis où « au Comptoir des Producteurs, ouvert en mai perpétuelle, il affiche clairement cette volonté de « préserver la dernier, on peut même connaître le nom de celui qui a cueilli base de notre patrimoine gastronomique, sauvegarder le goût les poireaux ! Et se procurer des pleurotes cultivées sur du marc d’origine des produits tout en surprenant ». Ainsi, par exemple, de café à même le sol de Rungis. C’est du presque bio ! ». La décline-t-il le boudin sur une compotée de pommes accompa- traçabilité, l’éco-responsabilité sont ses crédos, ce qui va avec gnée d’un espuma de boudin, dont la texture et le visuel ré- TRaiTeuRS king ou de street food, tout m’intéresse, partout ! ». Autant de SAINTLAURENT 88 produits nobles et gourmands, et les vrais desserts », il des questions, connaître astuces et tours de main, ce qui l’air du temps : « le client a envie de savoir ce qu’il mange, pondent à cette volonté de surprise. Il privilégie aussi les entretient des relations privilégiées avec ses fidèles four- peut créer un évènement à part entière pour les plus d’être rassuré, ce qui, il y a quelques années, n’était pas produits locaux et de saison, s’appuyant sur des agricul- nisseurs franciliens. Et si les préparations du produit passionnés ». A la tendance « végétale et céréales », dans la logique ; les soirées « 5 continents » par exemple teurs engagés dans la sauvegarde de certains produits de- se déclinent autour de sa cuisson, de sa structure, de il s’adapte, proposant des cuissons et couleurs diffé- ne sont plus d’actualité. Aujourd’hui, il faut être précis, venus rares (les lentilles de Saint-Flour, par exemple) avec sa matière pour en extirper des saveurs différentes, il rentes, usant des techniques nouvelles qui « arment faire appel à des conseillers de souche, qui connaissent un souci de la biodiversité et des appellations françaises. prône l’authenticité et la lisibilité, avec de « vraies belles davantage pour préserver le goût sur des temps plus les produits ». Et, en digne héritier de l’école Escoffier, Aux tendances « un peu folles » qui ont vu par le passé portions du produit de base ». Un minimalisme qui se courts ». Ce qui, loin s’en faut, n’empêche pas les il évoque deux principes fondamentaux : « je suis pour fleurir « des recettes élaborées avec des couleurs flashy, retrouve aussi dans la présentation : « je préfère la so- remises en question, générées par des demandes une cuisine équilibrée, élaborée à partir de produits de des produits venus du bout du monde », il oppose sa briété à des effets qui polluent le produit ; un produit thématiques de plus en plus fréquentes, signant la première qualité, avec un maximum de 3 saveurs par conception « du bon produit, simple, travaillé comme doit se suffire à lui-même, avec un support de qualité, réception. L’important toutefois reste « l’identité assiette, une limite compensée par d’autres sensations il faut, accompagné et pas dénaturé ». Et pour qu’une sans artifice ; d’ailleurs pour mes photos de travail, de la cuisine et de ne pas en perdre le fil conduc- comme le chaud/froid. Puis, j’estime qu’il ne faut pas réception soit réussie, il faut aussi y ajouter l’esthé- je n’utilise que du plexis blanc, neutre ». Un sens de teur, aller à l’essentiel, donner du bon et du goût mettre trop de kilomètres entre les ingrédients, mais tique, en accord avec la thématique choisie, « notre l’épure qui convient à la connotation asiatique de la avec une juste cuisson ». Des principes qu’il aime- assembler des produits issus d’un même terroir : du dada ! », une vaisselle irréprochable et un bon café ! maison, redevable à son histoire, « et ce, bien avant rait pouvoir appliquer plus souvent aux œufs, ses Brie avec des champignons par exemple mais pas de Bref, un souci de perfection de A à Z. les sushis bars parisiens ! » et pour laquelle il voue produits de prédilection trop peu souvent mis en Brie avec de la tapenade d’olives noires. Selon moi, une véritable affection, confessant cependant que valeur, ces « protéines de demain » qui peuvent cela ne fonctionne pas ». Défenseur d’un métier qui « pour rester bons, il ne faut pas être nombriliste, être travaillées sous toutes les cuissons, à la truffe, requiert un très long apprentissage, il avoue devoir, mais rester ouverts à toutes les gastronomies ». aux asperges, au potimarron, aux tomates, etc. parfois, revoir ses ambitions face aux contraintes des volumes et à la réalité économique, mais sans jamais rogner sur la qualité. Une règle d’or. MEET AND TRAVEL MAG NUMÉRO 30 | MARS - AVRIL 2015
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