Second souffle pour Laverda

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Second souffle pour Laverda
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Second souffle pour Laverda
Alors que son avenir semblait bien
compromis lorsqu’elle faisait encore partie
du groupe New Holland, l’usine Laverda de
Breganze retrouve aujourd’hui un second
souffle au sein du groupe Argo. On peut
même parler de renaissance pour Laverda,
qui se définit aujourd’hui comme «une
jeune firme avec une longue histoire».
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Depuis son arrivée au sein du groupe Argo, Laverda a retrouvé un
second souffle. L’usine qui emploie 500 personnes a produit 750
moissonneuses l’année dernière
Il y a moins de 10 ans, pas
grand monde n’aurait misé
sur l’avenir de Laverda tant le
futur de cette marque et de
son usine de Breganze semblait incertain. Pourtant, tel le
Phoenix renaissant de ses cendres, Laverda est toujours bel
et bien présent et tout porte à
croire aujourd’hui que la firme
italienne sera encore là demain. Un rapide regard sur le
passé de l’entreprise est certainement utile pour comprendre
comment on en est arrivé là.
Tout commence en 1873
lorsque Pietro Laverda installe
son premier atelier artisanal de
production d’outillage agricole,
de machine de vinification et...
d’horloges pour clochers. En
1905, l’entreprise qui compte
alors plus de 100 employés,
s’installe à Breganze, sur un
site qu’elle occupe toujours un
siècle plus tard. La production
évolue à mesure de l’évolution
des technologies agricoles:
batteuses manuelles, pressoirs,
faucheuses, moissonneuseslieuses, motofaucheuses...
Signalons également en 1949,
la création d’un département
indépendant, celui des motos,
aujourd’hui disparu.
En 1956, Laverda produit la
première moissonneuse-batteuse automotrice italienne,
la M60 mais l’année 1975 va
constituer un tournant important avec le lancement notamment des M132 et M152,
des moissonneuses qui ne
vont pas seulement conquérir
l’Italie mais aussi permettre à
la marque de s’implanter avec
succès dans plus de 40 pays.
Début des années ’80, l’entreprise en plein essor signe alors
un contrat de partenariat avec
Fiat, qui dans un premier temps
du moins, va doper les ventes.
Tout va donc pour le mieux
pour Laverda jusqu’à ce que
Fiat rachète Ford New Holland.
Insensiblement, New Holland
recentre ses activités récolte en
Europe sur Zedelgem tant et si
bien que Breganze se retrouve
progressivement vidée de sa
substance. Non seulement la
marque Laverda s’efface au
profit de New Holland mais
alors que l’usine continue à
produire ses propres machines, tous les services annexes
(développement, distribution,
service après vente, pièces de
rechange...) sont transférés en
Belgique. A ce moment, on ne
donne pas cher de Breganze
que ne semble plus guère intéresser New Holland que pour la
production de moissonneuses
«flanc de coteaux», une spécialité de Laverda depuis 1971.
Alors que la fusion avec Case
IH qui contraint le nouveau
groupe CNH à céder Laverda
aurait pu être fatale au site de
Breganze, c’est exactement
l’inverse qui se passe. En 2000,
la famille Morra (groupe Argo)
se porte acquéreur de la plupart des productions que CNH
doit céder en Europe pour répondre aux lois anti-trust. C’est
notamment le cas de Laverda.
Ce faisant,Argo acquiert certes
une marque jouissant d’une
très bonne renommée mais
pour laquelle presque tout
est à refaire: non seulement
il faut investir dans l’outil de
production mais il faut surtout
recréer de toutes pièces les différents services (recherche et
développement, service après
vente, pièces...) et mettre en
place un nouveau réseau de
distribution. Tout cela n’empêche pas Laverda de présenter
ses premières nouveautés dès
l’automne 2000 et de poursuivre depuis lors la présentation
haut de gamme, Agco s’est en
effet adressé à Laverda pour lui
fournir des machines vendues
aux couleurs Massey Ferguson
ou Fendt. Aujourd’hui, ce travail de sous-traitance représente environ le quart de la
production de Breganze.
Alors qu’à la fin des années
90, Breganze produisait à peine plus de 400 machines, en
2006, la production de l’usine
a atteint environ 750 unités.
Ce chiffre aurait put être plus
élevé encore si le marché italien (où la part de Laverda est
de 25%) ne s’était effondré
l’année dernière. La capacité
maximale de l’usine est d’environ 8 machines par jour, soit
1600 à 1700 moissonneuses
par an.
Pas de rotor
L’offre Laverda, renouvelée
de fond en comble ces dernières années, ne compte pas
moins de 18 modèles. Tous
cependant ne sont pas susceptibles d’intéresser l’utilisateur
belge. C’est notamment le cas
des modèles «Montagne» ou
«Riz» qui rencontrent évidemment davantage du succès en
La série M représente le haut de gamme chez Laverda et bénéficie
donc des solutions techniques les plus avancées que propose le
constructeur italien, dont le séparateur rotatif escamotable MCS
de nouveautés à un rythme annuel, témoignage de la volonté
de l’entreprise d’améliorer
constamment le produit afin
de rester dans la course.
Un accord avec le groupe
Agco va également dynamiser
la production de Breganze.
Jugeant en effet les coûts de
production de son usine de
Randers trop élevés et n’y produisant plus que ses machines
Italie. Il s’agit dans tous les cas
de machines conventionnelles,
à 5 ou 6 secoueurs: aucune
machine à rotor ne figure actuellement au catalogue de la
firme. On se rappellera néanmoins que ce ne fut pas toujours le cas: Laverda avait en
effet sorti il y a de cela plusieurs
années un prototype avec un
monorotor placé entre la table
de coupe et les roues, parallèlement à la coupe. Compte
non tenu des machines riz et
flanc de coteaux, l’offre de
Laverda se répartit en 3 séries:
M, LCS et REV.
M, le haut de
gamme
La série M représente le
haut de gamme chez Laverda
et bénéficie donc des solutions
techniques les plus avancées
que propose le constructeur
italien. C’est ainsi que l’on
retrouve le fameux dispositif
MCS (Multi Crop Separator),
propre à Laverda. Il s’agit
d’un séparateur rotatif dont
la principale caractéristique
est que le contre-séparateur
peut être escamoté. Cela offre
l’avantage évident de pouvoir
ainsi s’adapter aux conditions
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Laverda a été le premier constructeur à proposer voici 35 ans une
moissonneuse-batteuse à nivellement transversal et longitudinal
et il reste aujourd’hui leader dans ce créneau, important sur le
marché italien
de récolte: en cas de paille très
friable et/ou si l’on désire récupérer un maximum de paille
longue, il suffit de désactiver
le système en appuyant simplement sur un interrupteur
électrique. On peut également
citer le système PFR (Prepare
and Feeding Roller). Il s’agit
d’un rouleau à doigt placé à
l’entrée du canal d’alimentation qui, selon les responsables
de la firme, a pour effet de
régulariser le flux du produit
en amont du batteur et donc
d’améliorer l’alimentation de
ce dernier. Il s’ensuit, toujours
selon Laverda, non seulement
un meilleur rendement de la
machine mais aussi une diminution de la puissance nécessaire et de la consommation.
Relevons enfin la table de
coupe équipée du système
électronique GSAX (Ground
Self Alignment Extra), un système qui, comme son nom l’indique, assure de façon électronique l’ajustement longitudinal
et transversal de la coupe.
La série M compte quatre
modèles dont deux à 5 secoueurs (303 et 304) et deux
autres à 6 secoueurs (305 et
306). Les puissances s’échelonnent de 245 à 335 ch, les
capacités de trémie vont de
8.200 à 9000 L et les largeurs
de coupe disponibles vont de
4,80m à 7,60m.
LCS, l’intermédiaire
En matière de coupe, de
séparation ou de nettoyage,
la série LCS offre des caractéristiques identiques à celles de
la série M. Elle s’en distingue
avant tout par des capacités de
trémie moins importantes, des
motorisations un peu moins
puissantes et enfin une cabine
et une carrosserie différente. Il
s’agit donc d’une alternative
légèrement dépouillée de la
série M, un peu moins chère
tout en offrant un niveau de
performance comparable.
La série LCS se compose
de 3 modèles: la 255 à 5 secoueurs et les 256 et 296 à 6
secoueurs. Les puissances vont
de 245 à 275 ch, les trémies de
7000 à 8.800 L et les coupes
de 4,20m à 6,60m.
REV, l’économique
En comparaison des séries
M et LCS, la série REV peut être
qualifiée de «machine économique». C’est ainsi que sur les
machines de la série REV, on
ne retrouve pas les systèmes
MCS et PFR évoqués plus haut
et qui font partie de l’équipement standard des machines
de plus haut de gamme. Si elles
ne disposent pas de séparateur rotatif escamotable MCS,
ces machines sont cependant
dotées du module REV (d’où
leur nom). A mi-chemin entre
un tire-paille conventionnel
et un séparateur classique, ce
dispositif, associé à une grille
prolongeant le contre-batteur,
augmente la surface de séparation de 20%. A noter que le
module REV peut être régler
sur 3 positions, ce qui permet
de s’adapter aux conditions de
récolte. Trois modèles constituent la série REV, à savoir la
225 et la 255 à 5 secoueurs
et la 256 à 6 secoueurs. Les
puissances s’échelonnent de
225 à 245 ch, les capacités de
trémie vont de 7000 à 7500 litres et les largeurs de coupe de
4,20m à 6,60m.
Pour attaquer
la montagne
Même si cela nous concerne beaucoup moins, on ne
peut parler de Laverda sans
évoquer les moissonneuses
conçues pour travailler à flanc
de coteaux. Il s’agit en effet
d’un créneau dans lequel le
constructeur italien occupe
une position de leader.
Selon la déclivité des pentes
auxquelles on est confronté,
Laverda propose 2 systèmes
de mise à niveau. La première
solution consiste à agir uniquement sur l’essieu moteur. Deux
vérins commandés électroniquement permettent de relever ou d’abaisser séparément
les roues gauche et droite. Ce
dispositif permet d’assurer
l’horizontalité de la machine
dans des pentes transversales
pouvant aller jusqu’à 20%.
Complémentaire à cette
première solution, le système
agissant cette fois sur l’essieu
arrière permet de compenser
les dévers en montée et en
descente. En montée, le dispositif permet de travailler sur des
terrains inclinés jusqu’à 40%:
réellement impressionnant.
Au total, ce ne sont pas
moins de 6 modèles «flanc de
coteaux» que propose Laverda,
tantôt dérivés des séries M ou
LCS, tantôt le fruit d’un développement spécifique.

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