MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande centrale solaire

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MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande centrale solaire
AVEC LE SOUTIEN DE LA BANQUE POPULAIRE
Economie internationale. Syndication FINANCIAL TIMES
MOYEN-ORIENT
Les Emirats lancent la plus grande
centrale solaire au monde
Par Camilla Hall
Traduction Jamila Arif
P. 5
Chypre dévoile
son nouveau plan
de sauvetage
Par les Reporters de FT
Jean-Marc Ayrault et
Najat Vallaud-Belkacem
P. 7
France
Les salaires des
patrons français
bientôt encadrés ?
Par Hugh Carneg
à Paris
George Osborne
Royaume-Uni P. 8
Baisse de l’impôt
sur les sociétés
Par Sarah O’Connor et
Chris Giles à Londres
Masdar city
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Économie Internationale
Syndication Financial Times
MOYEN-ORIENT
Les Emirats lancent la plus grande c
Par Camilla Hall
A
bu Dhabi a lancé sa première
grande centrale solaire. Celleci alimentera 20.000 foyers,
au moment où l’Emirat commence à adopter les énergies renouvelables
à grande échelle cherchant ainsi à diversifier son économie et satisfaire la demande
croissante en électricité.
Alors que l’Emirat est un important
producteur de pétrole, pompant environ 2,65 millions de barils par jour, il
importe du gaz comme certains de ses
voisins du Golfe, afin de satisfaire les
besoins d’une population croissante. Les
énergies renouvelables sont désormais une alternative pour une solution
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durable et écologique. «Nous devons
commencer à penser à l’approche du mix
énergétique», explique Sultan al-Jaber, directeur général de l’entreprise
publique des énergies renouvelables à
Abu-Dhabi, Masdar. Cette approche
comprendra les hydrocarbures, l’énergie
nucléaire et renouvelable, a-t-il ajouté.
Les Emirats Arabes Unis est le premier
pays du Golfe à installer la plus grosse
centrale solaire s’étendant sur un désert
de 2.5 km ² - mais le Qatar et l’Arabie
Saoudite poursuivent également des
projets aussi ambitieux et coûteux.
Alors que la plupart de ces projets sont
encore au stade initial, on demeure
quand même assez sceptique quant à
l’échéancier prévu par les pays du Golfe
pour leur transition vers les énergies renouvelables.
L’Arabie saoudite met la pression pour
atteindre 54.1GW d’énergie de sources
renouvelables d’ici 2032. De loin, le plus
grand projet régional.
Même l’objectif d’Abou Dhabi de cibler
7% d’énergie renouvelable d’ici 2020,
exigerait la construction de 20 centrales
solaires de plus, estime Robin Mills,
analyste chez Manaar Energy Consulting,
Dubaï.
Mais M. Jaber souligne l’importance de
l’investissement des pétrodollars dans
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centrale solaire au monde
Sultan Al Jaber
La Centrale solaire d’Abou Dhabi, Shams 1
les énergies renouvelables le plus tôt
possible: «Ce sont les riches du pétrole
et du gaz qui devraient investir davantage dans la promotion de l’énergie
renouvelable, car cela leur permettra
de prolonger la durée de vie de leurs
ressources en hydrocarbures ».
La Centrale solaire d’Abou Dhabi,
Shams 1, est une joint-venture détenue à 60% par l’émirien Masdar,
contre20% par le français Total et
20% pour l’espagnol Abengoa Solar. L’installation fonctionne selon le
principe de la concentration qui capte
les rayons grâce à des miroirs pour
chauffer ensuite un fluide de manière à
produire de la vapeur qui entraînera les
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turbines générant de l’électricité.
L’ensemble des projets solaires, y compris celui de Masdar, représente 10%
de la capacité mondiale de l’énergie solaire concentrée. Les projets de Masdar
comptent pour 68% de la capacité des
énergies renouvelables embryonnaires
du Golfe, indique la compagnie.
« Nous avons discuté au cours des deux
dernières années, du potentiel, le fait
qu’il y ait une analyse de rentabilisation, un argument économique, une
situation de changement climatique, et
un argument politique pour les énergies renouvelables au Moyen-Orient»,
a déclaré Adnan Amin , le directeur
général de l’Agence internationale des
énergies renouvelables.
Néanmoins, les centrales solaires
n’échappent pas aux difficultés dans
le désert. Les panneaux doivent être
nettoyés deux fois par semaine, et sont
revêtus de fluides spécifiques pour
aider à atténuer les problèmes liés à la
poussière.
L’argument ultime pour Masdar
serait le désavantage relatif à la baisse
des prix des panneaux photovoltaïques après les trois dernières années
de construction. Ce qui signifie que
le choix d’Abu Dhabi d’utiliser cette
technologie dite cylindro-parabolique
s’est avéré être une option coûteuse,
estiment des analystes❚
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Chypre dévoile son nouveau plan d
Par les Reporters de FT
C
hypre a annoncé le 21 mars
des plans pour réorganiser
son secteur bancaire et obliger les déposants à subir de
lourdes pertes puisque la Banque centrale européenne a menacé de retirer son
financement crucial si le gouvernement
de l’île n’est pas parvenu à s’entendre
sur un plan de sauvetage.
Panicos Demetriades, le gouverneur de
la Banque centrale de Chypre, a déclaré
que le Parlement serait invité à liquider
Laiki, le deuxième plus grand prêteur de
l’île, et le subdiviser en une « bonne » et
une « mauvaise » banque, en consolidant
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des dépôts plus importants dans cette
dernière. «Le système bancaire doit
être restructuré sinon c’est la faillite
et cela doit être fait immédiatement»,
ajoute M. Demetriades.
«En établissant ce cadre juridique, les
mesures de résolution seront imposées
à la Banque Populaire [Laiki] de sorte
qu’elle puise être en mesure de continuer à offrir des services bancaires à
ses clients».
Les dépôts à hauteur de 100.000 € seraient garantis et les emplois bancaires
protégés, a-t-il indiqué.
De longues files d’attente se sont
formées devant les guichets automatiques à travers Nicosie, la capitale, au
moment où Laiki a imposé un plafond
de retrait en espèce limité à 260 €. Plus
tôt dans la journée du 21 mars, la BCE a
informé Chypre que la fourniture de liquidité d’urgence (FLU) aux deux plus
grandes banques de l’île serait suspendue
si le gouvernement n’était pas d’accord
sur un plan visant à mobiliser des
milliards d’euros pour son programme de
sauvetage le lundi 25 mars.
Chypre, qui a rejoint la zone euro en
Janvier 2008, s’est démenée pour trouver 5,8 milliards € nécessaires pour
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n de sauvetage
Le conseil des gouverneurs de la BCE
Panicos Demetriades
débloquer un plan de sauvetage de
l’UE à hauteur de 10 milliards €.
Plus des deux tiers du conseil
des gouverneurs de la BCE ont
soutenu la position intransigeante,
ce qui mènerait à la suspension des
9 milliards € en FLU auprès de la
Banque centrale de Chypre qui ont
été utilisés pour financer les deux
plus grandes banques de l’île, Bank
of Cyprus et Laiki. Leur faillite
pourrait déclencher un effondrement économique et forcer la sortie
du pays de la zone euro, selon des
fonctionnaires de la Zone.
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Le projet de la nouvelle loi bancaire
- ainsi que la législation qui imposerait le contrôle des capitaux lors de
la réouverture des banques - ont
été écrits en collaboration avec la
« troïka » des négociateurs de sauvetage. Le plan était toujours en attente du verdict de l’UE au 21 mars.
Cependant, Il n’était pas clair si les
législateurs de l’île - qui ont rejeté
mardi une solution européenne pénalisant les déposants - soutiendraient la loi.
La crise a pris une dimension géopolitique en raison du grand nombre
de dépôts bancaires russes détenus
par des particuliers ainsi que par
des entreprises à Chypre. Dmitri
Medvedev, le Premier ministre russe,
a déclaré lors d’une visite d’une délégation de la Commission européenne
qu’une solution devait inclure la participation russe.
Mais la déclaration de la BCE affirme
explicitement qu’un programme
«UE-FMI» était nécessaire pour la
continuité d’une FLU. Des officiels
de la zone euro ont également indiqué qu’ils ne croyaient pas que la
Russie était prête à faire plus❚
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FRANCE
Les salaires des patrons français
Par Hugh Carnegy à Paris
Henri Proglio
L
e gouvernement socialiste
Français
s’inspire
de
l’exemple suisse en encadrant les salaires du secteur
privé dans sa dernière attaque contre la rémunération des dirigeants européens.
Un projet de loi visant à renforcer le
pouvoir des actionnaires contre la
rémunération abusive et limiter ou
interdire les grosses retraites ainsi que les
«parachutes dorés» - semblable à celui massivement approuvé par les électeurs suisses ce mois-ci - est en cours de préparation,
indiquent des sources officielles.
Ce projet de loi sera présenté avant l’été
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Jean-Marc Ayrault et Najat Vallaud-Belkacem
selon Najat Vallaud-Belkacem, ministre
des Affaires de la Femme et porte-parole
officiel du gouvernement. Et d’ajouter
que ce dispositif vise à « mettre fin à
un certain nombre de pratiques et introduire une transparence dans la rémunération des patrons ».
Elle s’est exprimée à l’issue du discours
du premier ministre Jean-Marc Ayrault
qui prévoyait l’application de mesures
similaires à celles imposées aux patrons
du secteur public « pour les dirigeants
des grandes entreprises privées».
Le vote suisse, chaleureusement
applaudi par M. Ayrault, a suivi une
décision de l’UE de plafonner les bonus
des banquiers - soutenue par la France,
bien que contestée par la Grande-Bretagne.
La chancelière allemande Angela Merkel
a signalé la semaine dernière son soutien
à une réglementation plus stricte de la
rémunération des dirigeants.
L’année dernière, la France a introduit
un décret limitant le salaire annuel des
patrons du public à 450.000 € - une
mesure qui a vu réduire de 70% le salaire
du patron du groupe d’électricité EDF,
Henri Proglio (1.6 million €).
Les mesures touchant les gros salaires
étaient une thématique clé de la campagne
électorale de M. Hollande, y compris sa
proposition d’imposer un taux marginal
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bientôt encadrés ?
d’imposition de 75% sur les revenus
au-dessus de 1 million €. Une mesure
qui a été bloquée par le Conseil constitutionnel, à la fin de l’année dernière
pour des raisons techniques. Les plans
du gouvernement visant la relance du
taux de 75% ont subi un nouveau revers
la semaine dernière, lorsque la section
des finances du Conseil de l’Etat, le
« gendarme législatif », a conclu que
toute nouvelle présentation d’un impôt
au- dessus de 66% serait également
rejetée. La loi de plafonnement des
rémunératiosn des patrons a remporté le soutien de 83% des électeurs
français dans un sondage d’opinion
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Ce projet de loi sera présenté
avant l’été selon Najat VallaudBelkacem, ministre des Affaires
de la Femme et porte-parole
officiel du gouvernement.
Et d’ajouter que ce dispositif
vise à « mettre fin à un
certain nombre de pratiques et
introduire une transparence dans
la rémunération des patrons ».
ayant lieu après le vote suisse. Mme Vallaud-Belkacem a déclaré que « les Français comprennent très bien que c’est
dans un souci d’équité et de réglementation des pratiques abusives que nous
voulons légiférer sur cette question ».
Mais il y avait des signes clairs que
le gouvernement voulait éviter une
nouvelle épreuve de force avec les chefs
d’entreprise irrités par les politiques
fiscales. A ce sujet, Mme Vallaud-Belkacem
a indiqué que le gouvernement ne pouvait pas adopter les mêmes mesures pour
le privé comme pour le public❚
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ROYAUME-UNI
Baisse de l’impôt sur les soc i
Par Sarah O’Connor et Chris Giles à Londres
L
e gouvernement de coalition britannique a promis un
allègement d’impôts sur les
sociétés et se tourne vers la
Banque d’Angleterre pour obtenir de
l’aide. Et ce dans une optique de relancer
une économie stagnante tout en maintenant
son programme d’austérité.
Le ministre des Finances George
Osborne a annoncé le 20 mars qu’il
réduirait le taux principal de l’impôt sur
les sociétés de 1% pour le situer à 20%
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d’ici avril 2015, par rapport aux 28% à
l’arrivée au pouvoir du gouvernement.
Il a également peaufiné le mandat de
la Banque d’Angleterre dans l’espoir
de bénéficier de plus d’«activisme
monétaire» de la part de la banque, aidant à stimuler une reprise économique.
Mais il n’a pas modifié la cible de 2%
d’inflation.
Les modifications expliquent que les
décideurs peuvent accorder la priorité
à la croissance, pourvu que l’inflation
demeure sous contrôle, et augmente
la probabilité que de la BoE fournirait
dans l’avenir des indications sur la durée
de son maintien d’une politique monétaire extrêmement laxiste, basée sur la
croissance, l’emploi ainsi que l’inflation.
« Il n’y a point de réponses faciles à des
problèmes accumulés au fil des années. Il
faudra juste faire un travail minutieux de
redressement de ce qui a mal fonctionné »,
a déclaré M. Osborne.
La
Grande-Bretagne
adopte
un
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c iétés
George Osborne
programme d’austérité de trois ans
visant à combler l’énorme déficit budgétaire et réduire la dette du secteur
public par rapport au revenu national,
alors que l’économie a à peine cru
depuis deux ans. L’Office de la responsabilité budgétaire (OBR), un organisme officiel de surveillance, a réduit
ses prévisions de croissance. Il a indiqué également que l’emprunt serait plus
élevé chaque année qu’il ne le pensait il
y a trois mois.
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L’OBR prévoit seulement 0,6% de
croissance en 2013, soit une baisse
de 1,2% en décembre. Il a également
revu à la baisse la croissance de 2014
de 2% à 1,8%. L’Office indique que les
promesses de M. Osborne de baisser
la dette en proportion du revenu national ne seraient mises en œuvre qu’en
2017-18, deux ans plus tard que prévu.
M. Osborne a déclaré qu’ «emprunter
plus pour emprunter moins » était un
« énorme risque» qu’il ne prendrait
pas, et a affirmé qu’il allait plutôt utiliser l’activisme monétaire, la responsabilité financière et la réforme axée sur
l’offre pour redresser l’économie et les
finances publiques. Il a annoncé le plan
Help to Buy (l’aide pour acheter), un
programme visant à soutenir le marché
de l’immobilier. Le gouvernement prendra une participation sans intérêt dans
les logements nouvellement construits.
Il a promis 12 milliards de £ de garanties
pour aider les acheteurs à faibles dépôts❚
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