MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande centrale solaire
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MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande centrale solaire
AVEC LE SOUTIEN DE LA BANQUE POPULAIRE Economie internationale. Syndication FINANCIAL TIMES MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande centrale solaire au monde Par Camilla Hall Traduction Jamila Arif P. 5 Chypre dévoile son nouveau plan de sauvetage Par les Reporters de FT Jean-Marc Ayrault et Najat Vallaud-Belkacem P. 7 France Les salaires des patrons français bientôt encadrés ? Par Hugh Carneg à Paris George Osborne Royaume-Uni P. 8 Baisse de l’impôt sur les sociétés Par Sarah O’Connor et Chris Giles à Londres Masdar city FTN°210.indd 1 28/03/13 00:00 1 Économie Internationale Syndication Financial Times MOYEN-ORIENT Les Emirats lancent la plus grande c Par Camilla Hall A bu Dhabi a lancé sa première grande centrale solaire. Celleci alimentera 20.000 foyers, au moment où l’Emirat commence à adopter les énergies renouvelables à grande échelle cherchant ainsi à diversifier son économie et satisfaire la demande croissante en électricité. Alors que l’Emirat est un important producteur de pétrole, pompant environ 2,65 millions de barils par jour, il importe du gaz comme certains de ses voisins du Golfe, afin de satisfaire les besoins d’une population croissante. Les énergies renouvelables sont désormais une alternative pour une solution FTN°210.indd 2 durable et écologique. «Nous devons commencer à penser à l’approche du mix énergétique», explique Sultan al-Jaber, directeur général de l’entreprise publique des énergies renouvelables à Abu-Dhabi, Masdar. Cette approche comprendra les hydrocarbures, l’énergie nucléaire et renouvelable, a-t-il ajouté. Les Emirats Arabes Unis est le premier pays du Golfe à installer la plus grosse centrale solaire s’étendant sur un désert de 2.5 km ² - mais le Qatar et l’Arabie Saoudite poursuivent également des projets aussi ambitieux et coûteux. Alors que la plupart de ces projets sont encore au stade initial, on demeure quand même assez sceptique quant à l’échéancier prévu par les pays du Golfe pour leur transition vers les énergies renouvelables. L’Arabie saoudite met la pression pour atteindre 54.1GW d’énergie de sources renouvelables d’ici 2032. De loin, le plus grand projet régional. Même l’objectif d’Abou Dhabi de cibler 7% d’énergie renouvelable d’ici 2020, exigerait la construction de 20 centrales solaires de plus, estime Robin Mills, analyste chez Manaar Energy Consulting, Dubaï. Mais M. Jaber souligne l’importance de l’investissement des pétrodollars dans 28/03/13 00:00 Économie Internationale Syndication Financial Times 2 centrale solaire au monde Sultan Al Jaber La Centrale solaire d’Abou Dhabi, Shams 1 les énergies renouvelables le plus tôt possible: «Ce sont les riches du pétrole et du gaz qui devraient investir davantage dans la promotion de l’énergie renouvelable, car cela leur permettra de prolonger la durée de vie de leurs ressources en hydrocarbures ». La Centrale solaire d’Abou Dhabi, Shams 1, est une joint-venture détenue à 60% par l’émirien Masdar, contre20% par le français Total et 20% pour l’espagnol Abengoa Solar. L’installation fonctionne selon le principe de la concentration qui capte les rayons grâce à des miroirs pour chauffer ensuite un fluide de manière à produire de la vapeur qui entraînera les FTN°210.indd 3 turbines générant de l’électricité. L’ensemble des projets solaires, y compris celui de Masdar, représente 10% de la capacité mondiale de l’énergie solaire concentrée. Les projets de Masdar comptent pour 68% de la capacité des énergies renouvelables embryonnaires du Golfe, indique la compagnie. « Nous avons discuté au cours des deux dernières années, du potentiel, le fait qu’il y ait une analyse de rentabilisation, un argument économique, une situation de changement climatique, et un argument politique pour les énergies renouvelables au Moyen-Orient», a déclaré Adnan Amin , le directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables. Néanmoins, les centrales solaires n’échappent pas aux difficultés dans le désert. Les panneaux doivent être nettoyés deux fois par semaine, et sont revêtus de fluides spécifiques pour aider à atténuer les problèmes liés à la poussière. L’argument ultime pour Masdar serait le désavantage relatif à la baisse des prix des panneaux photovoltaïques après les trois dernières années de construction. Ce qui signifie que le choix d’Abu Dhabi d’utiliser cette technologie dite cylindro-parabolique s’est avéré être une option coûteuse, estiment des analystes❚ 28/03/13 00:00 3 Économie Internationale Syndication Financial Times Chypre dévoile son nouveau plan d Par les Reporters de FT C hypre a annoncé le 21 mars des plans pour réorganiser son secteur bancaire et obliger les déposants à subir de lourdes pertes puisque la Banque centrale européenne a menacé de retirer son financement crucial si le gouvernement de l’île n’est pas parvenu à s’entendre sur un plan de sauvetage. Panicos Demetriades, le gouverneur de la Banque centrale de Chypre, a déclaré que le Parlement serait invité à liquider Laiki, le deuxième plus grand prêteur de l’île, et le subdiviser en une « bonne » et une « mauvaise » banque, en consolidant FTN°210.indd 4 des dépôts plus importants dans cette dernière. «Le système bancaire doit être restructuré sinon c’est la faillite et cela doit être fait immédiatement», ajoute M. Demetriades. «En établissant ce cadre juridique, les mesures de résolution seront imposées à la Banque Populaire [Laiki] de sorte qu’elle puise être en mesure de continuer à offrir des services bancaires à ses clients». Les dépôts à hauteur de 100.000 € seraient garantis et les emplois bancaires protégés, a-t-il indiqué. De longues files d’attente se sont formées devant les guichets automatiques à travers Nicosie, la capitale, au moment où Laiki a imposé un plafond de retrait en espèce limité à 260 €. Plus tôt dans la journée du 21 mars, la BCE a informé Chypre que la fourniture de liquidité d’urgence (FLU) aux deux plus grandes banques de l’île serait suspendue si le gouvernement n’était pas d’accord sur un plan visant à mobiliser des milliards d’euros pour son programme de sauvetage le lundi 25 mars. Chypre, qui a rejoint la zone euro en Janvier 2008, s’est démenée pour trouver 5,8 milliards € nécessaires pour 28/03/13 00:00 Économie Internationale Syndication Financial Times 4 n de sauvetage Le conseil des gouverneurs de la BCE Panicos Demetriades débloquer un plan de sauvetage de l’UE à hauteur de 10 milliards €. Plus des deux tiers du conseil des gouverneurs de la BCE ont soutenu la position intransigeante, ce qui mènerait à la suspension des 9 milliards € en FLU auprès de la Banque centrale de Chypre qui ont été utilisés pour financer les deux plus grandes banques de l’île, Bank of Cyprus et Laiki. Leur faillite pourrait déclencher un effondrement économique et forcer la sortie du pays de la zone euro, selon des fonctionnaires de la Zone. FTN°210.indd 5 Le projet de la nouvelle loi bancaire - ainsi que la législation qui imposerait le contrôle des capitaux lors de la réouverture des banques - ont été écrits en collaboration avec la « troïka » des négociateurs de sauvetage. Le plan était toujours en attente du verdict de l’UE au 21 mars. Cependant, Il n’était pas clair si les législateurs de l’île - qui ont rejeté mardi une solution européenne pénalisant les déposants - soutiendraient la loi. La crise a pris une dimension géopolitique en raison du grand nombre de dépôts bancaires russes détenus par des particuliers ainsi que par des entreprises à Chypre. Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe, a déclaré lors d’une visite d’une délégation de la Commission européenne qu’une solution devait inclure la participation russe. Mais la déclaration de la BCE affirme explicitement qu’un programme «UE-FMI» était nécessaire pour la continuité d’une FLU. Des officiels de la zone euro ont également indiqué qu’ils ne croyaient pas que la Russie était prête à faire plus❚ 28/03/13 00:00 5 Économie Internationale Syndication Financial Times FRANCE Les salaires des patrons français Par Hugh Carnegy à Paris Henri Proglio L e gouvernement socialiste Français s’inspire de l’exemple suisse en encadrant les salaires du secteur privé dans sa dernière attaque contre la rémunération des dirigeants européens. Un projet de loi visant à renforcer le pouvoir des actionnaires contre la rémunération abusive et limiter ou interdire les grosses retraites ainsi que les «parachutes dorés» - semblable à celui massivement approuvé par les électeurs suisses ce mois-ci - est en cours de préparation, indiquent des sources officielles. Ce projet de loi sera présenté avant l’été FTN°210.indd 6 Jean-Marc Ayrault et Najat Vallaud-Belkacem selon Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Affaires de la Femme et porte-parole officiel du gouvernement. Et d’ajouter que ce dispositif vise à « mettre fin à un certain nombre de pratiques et introduire une transparence dans la rémunération des patrons ». Elle s’est exprimée à l’issue du discours du premier ministre Jean-Marc Ayrault qui prévoyait l’application de mesures similaires à celles imposées aux patrons du secteur public « pour les dirigeants des grandes entreprises privées». Le vote suisse, chaleureusement applaudi par M. Ayrault, a suivi une décision de l’UE de plafonner les bonus des banquiers - soutenue par la France, bien que contestée par la Grande-Bretagne. La chancelière allemande Angela Merkel a signalé la semaine dernière son soutien à une réglementation plus stricte de la rémunération des dirigeants. L’année dernière, la France a introduit un décret limitant le salaire annuel des patrons du public à 450.000 € - une mesure qui a vu réduire de 70% le salaire du patron du groupe d’électricité EDF, Henri Proglio (1.6 million €). Les mesures touchant les gros salaires étaient une thématique clé de la campagne électorale de M. Hollande, y compris sa proposition d’imposer un taux marginal 28/03/13 00:00 Économie Internationale Syndication Financial Times 6 bientôt encadrés ? d’imposition de 75% sur les revenus au-dessus de 1 million €. Une mesure qui a été bloquée par le Conseil constitutionnel, à la fin de l’année dernière pour des raisons techniques. Les plans du gouvernement visant la relance du taux de 75% ont subi un nouveau revers la semaine dernière, lorsque la section des finances du Conseil de l’Etat, le « gendarme législatif », a conclu que toute nouvelle présentation d’un impôt au- dessus de 66% serait également rejetée. La loi de plafonnement des rémunératiosn des patrons a remporté le soutien de 83% des électeurs français dans un sondage d’opinion FTN°210.indd 7 Ce projet de loi sera présenté avant l’été selon Najat VallaudBelkacem, ministre des Affaires de la Femme et porte-parole officiel du gouvernement. Et d’ajouter que ce dispositif vise à « mettre fin à un certain nombre de pratiques et introduire une transparence dans la rémunération des patrons ». ayant lieu après le vote suisse. Mme Vallaud-Belkacem a déclaré que « les Français comprennent très bien que c’est dans un souci d’équité et de réglementation des pratiques abusives que nous voulons légiférer sur cette question ». Mais il y avait des signes clairs que le gouvernement voulait éviter une nouvelle épreuve de force avec les chefs d’entreprise irrités par les politiques fiscales. A ce sujet, Mme Vallaud-Belkacem a indiqué que le gouvernement ne pouvait pas adopter les mêmes mesures pour le privé comme pour le public❚ 28/03/13 00:00 7 Économie Internationale Syndication Financial Times ROYAUME-UNI Baisse de l’impôt sur les soc i Par Sarah O’Connor et Chris Giles à Londres L e gouvernement de coalition britannique a promis un allègement d’impôts sur les sociétés et se tourne vers la Banque d’Angleterre pour obtenir de l’aide. Et ce dans une optique de relancer une économie stagnante tout en maintenant son programme d’austérité. Le ministre des Finances George Osborne a annoncé le 20 mars qu’il réduirait le taux principal de l’impôt sur les sociétés de 1% pour le situer à 20% FTN°210.indd 8 d’ici avril 2015, par rapport aux 28% à l’arrivée au pouvoir du gouvernement. Il a également peaufiné le mandat de la Banque d’Angleterre dans l’espoir de bénéficier de plus d’«activisme monétaire» de la part de la banque, aidant à stimuler une reprise économique. Mais il n’a pas modifié la cible de 2% d’inflation. Les modifications expliquent que les décideurs peuvent accorder la priorité à la croissance, pourvu que l’inflation demeure sous contrôle, et augmente la probabilité que de la BoE fournirait dans l’avenir des indications sur la durée de son maintien d’une politique monétaire extrêmement laxiste, basée sur la croissance, l’emploi ainsi que l’inflation. « Il n’y a point de réponses faciles à des problèmes accumulés au fil des années. Il faudra juste faire un travail minutieux de redressement de ce qui a mal fonctionné », a déclaré M. Osborne. La Grande-Bretagne adopte un 28/03/13 00:00 Économie Internationale Syndication Financial Times 8 c iétés George Osborne programme d’austérité de trois ans visant à combler l’énorme déficit budgétaire et réduire la dette du secteur public par rapport au revenu national, alors que l’économie a à peine cru depuis deux ans. L’Office de la responsabilité budgétaire (OBR), un organisme officiel de surveillance, a réduit ses prévisions de croissance. Il a indiqué également que l’emprunt serait plus élevé chaque année qu’il ne le pensait il y a trois mois. FTN°210.indd 9 L’OBR prévoit seulement 0,6% de croissance en 2013, soit une baisse de 1,2% en décembre. Il a également revu à la baisse la croissance de 2014 de 2% à 1,8%. L’Office indique que les promesses de M. Osborne de baisser la dette en proportion du revenu national ne seraient mises en œuvre qu’en 2017-18, deux ans plus tard que prévu. M. Osborne a déclaré qu’ «emprunter plus pour emprunter moins » était un « énorme risque» qu’il ne prendrait pas, et a affirmé qu’il allait plutôt utiliser l’activisme monétaire, la responsabilité financière et la réforme axée sur l’offre pour redresser l’économie et les finances publiques. Il a annoncé le plan Help to Buy (l’aide pour acheter), un programme visant à soutenir le marché de l’immobilier. Le gouvernement prendra une participation sans intérêt dans les logements nouvellement construits. Il a promis 12 milliards de £ de garanties pour aider les acheteurs à faibles dépôts❚ 28/03/13 00:00