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AVEC LE SOUTIEN DE LA BANQUE POPULAIRE
Economie internationale. Syndication FINANCIAL TIMES
MOYEN-ORIENT
L’émirati Al-Futtaim investit plusieurs
milliards de dollars à l’étranger
Par Simeon Kerr
Traduction Jamila Arif
P. 3
Panique dans
le marché bancaire
chinois
Par Simon Rabinovitch
à Shanghai
P. 5
Le sommet du
G8 s’attaque à
l’évasion fiscale
Par George Parker
et Vanessa Houlder
à Lough Erne
P. 7
Bernanke annonce
la fin du QE3
en 2014
Par Robin Harding
et James Politi
à Washington
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Économie Internationale
Syndication Financial Times
MOYEN-ORIENT
L’émirati Al-Futtaim investit plusi
Par Simeon Kerr
L
es groupes familiaux de
Dubaï misent beaucoup sur
le développement dans la
région, écrit Simeon Kerr.
Al-Futtaim Group, l’un des principaux piliers de l’économie de Dubaï,
compte investir jusqu’à 1 milliard de
dollars dans les prochaines années. Une
démarche qui fait partie de sa stratégie de développement à léinternational.
Le conglomérat familial, dont les
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racines remontent aux années 1930, n’a
cessé de se développer avec la croissance de la ville tout comme d’autres
grandes familles de marchands de Dubaï.
Al-Futtaim, mieux connu comme le distributeur de Toyota aux Émirats arabes
unis, n’a cessé d’évoluer au cours de
la dernière décennie d’un conglomérat
régional à celui international. Le groupe
est aujourd’hui présent dans 29 pays à
travers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie,
employant une population de 44.000
personnes. Ayant résisté à la crise financière mondiale et les révolutions régionales, renforcé par une base diversifiée, Al-Futtaim compte aujourd’hui
aller de l’avant avec 40 acquisitions,
dont cinq sont en stade déjà bien avancé.
«Les deals pratiquement achevés comprennent
des acquisitions dans le secteur automobile
en Afrique de l’Est, un contrat d’équipement
de construction en Arabie Saoudite et un
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Syndication Financial Times
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i eurs milliards de dollars à l’étranger
Majid Al Futtaim
autre dans le secteur de l’immobilier au
Maroc», affirme Marwan Shehadeh, directeur du groupe pour le développement
de l’entreprise. Depuis l’éclatement de
la crise financière, le groupe a investi environ 500 millions de dollars en acquisitions. La dernière plus grosse acquisition
a été conclue l’année dernière lorsque
le groupe Al-Futtaim a racheté le partenaire local de l’activité constructionéquipement de Volvo en Arabie Saoudite.
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Le chiffre d’affaires du groupe en
2012 a atteint un chiffre «record», battant le précédent record de 2008.
Les véhicules représentent environ la
moitié des revenus du conglomérat. Le
commerce de détail - y compris un réseau
sud-est asiatique important - représente environ un quart. Le reste provient de la construction, de l’immobilier, de la logistique,
de l’électronique et des services financiers.
Le groupe actuel est né d’une querelle familiale entre les frères Al-Futtaim Abdullah et Majid, ce qui a incité le souverain de
Dubaï à statuer sur une scission en 2000.
Abdullah a repris Al-Futtaim Group, axé
sur l’activité automobile, tandis que son
frère s’est surtout concentré sur sa propre entreprise de centres commerciaux.
Le frère rival Majid Al- Futtaim est
aussi dans la course. Le mois dernier, le
Groupe MAF a repris 25% de la participation de Carrefour dans leur co-entreprise
d’hypermarchés pour environ 700 millions de dollars et envisage également
un investissement de un milliard de dollars au cours des prochaines années.
Alors que MAF a exploité les marchés
de la dette, faisant preuve de plus de
transparence, Al-Futtaim compte sur
les banques pour son financement.
Dirigé par le fils d’Abdullah, Omar, son
statut d’entreprise exclusive offre au groupe
la flexibilité nécessaire pour saisir plus
rapidement les opportunités qui se présentent au groupe, explique M. Shehadeh.
A la recherche d’une nouvelle expansion
sur son marché le plus rentable, le Golfe,
Al-Futtaim est en cours de négociations
avec des familles au Koweït, au Qatar et en
Arabie saoudite en vue d’investir conjointement dans des projets de grande envergure.
«Aujourd’hui, la tendance est de faire équipe avec les grandes familles. Nos ambitions
sont à la hausse» , soutient-il, et le risque
pris dans ces transactions de plusieurs milliards de dollars avec des groupes aux
mêmes intérêts doit être partagé. Doha
Festival City, le projet hôtelier, commercial, et de divertissement au Qatar, dont
la première phase a démarré en Mars,
est une joint-venture avec Qatar Islamic
Bank et un membre de la famille régnante.
Dubai Festival City, qui a été marginalisé par les grands malls de la région, est en passe de se restructurer
et de rafraichir ses marques pour en
faire un business de « premier ordre »
l’année prochaine, confie M. Shehadeh.
Trois autres malls sont aussi dans le pipeline, avec un nouveau à Dubaï ainsi que
d’autres sites prévus à Oman et au Maroc.
L’expansion des malls en MoyenOrient, mettant le groupe en concurrence régionale directe avec son rival
MAF, se poursuivra en septembre avec
l’ouverture du Cairo Festival City, avec
Ikea en tant que locataire principal.
En Egypte, Al-Futtaim, comme d’autres
investisseurs du Golfe, a fait face à des contestations judiciaires depuis la révolution.
M. Shehadeh affirme que l’entreprise
a versé environ 420 millions de livres
égyptiennes (60 millions de dollars) en
règlement avec le gouvernement puisque
les Frères musulmans ont facilité le retour des investisseurs étrangers après les
réclamations post-révolutionnaires contre
les hommes d’affaires étrangers qui avaient
initié des projets au cours de l’ère Moubarak.
Suite à cette résolution, Futtaim relancera
des plans d’investissements supplémentaires, dont notamment un mall dans l’ouest
du Caire avec le groupe géant Dubaï real
estate Emaar. «Tous les détaillants doivent
être là», dit-il. « Nous ne sommes pas encore optimistes, mais finalement, oui, il va
falloir que la situation se résolve, la gravité
devra les conduire dans cette direction »❚
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Économie Internationale
Syndication Financial Times
Panique dans le marché ba
Par Simon Rabinovitch à Shanghai
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a Chine coupe le robinet du
cash à ses banques après que
la banque centrale a cessé tout
paiement mettant la pression sur
des créanciers qui en ont déjà plein les bras.
Les taux interbancaires à court terme ont
augmenté de plus de 200 points de base
pour s’établir à un niveau record de près de
8% pour les prêts d’un mois ou moins. Ce
fût la dernière indication de la situation critique que subit le système bancaire Chinois.
La principale raison du manque de liquidités a été la réticence de la banque centrale
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à pomper des liquidités dans le marché
monétaire, brouillant ainsi les pistes
pour les banques qui comptaient sur son
soutien continu par l’injection massive de
liquidités.
Laissant entendre que le cash cruch pourrait persister, le China Securities Journal,
un des principaux journaux de l’Etat, a
publié en première page des commentaires
signifiant que la Chine était à un tournant
historique de sa politique monétaire.
« Nous ne pouvons plus utiliser la croissance accélérée de la masse monétaire
comme dans le passé afin de promouvoir
la croissance économique», a indiqué
le journal. «Les autorités doivent contrôler le rythme de croissance de la masse
monétaire ».
Les taux interbancaires ont commencé à
augmenter ce mois-ci la veille d’un jour
férié - un comportement tout à fait normal
vu la demande croissante en liquidités avant
les festivals. Les banquiers et les analystes
avaient prévu une baisse des taux à leur
retour au travail. Mais au cours des cinq
derniers jours, la banque centrale a refusé
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ncaire Chinois
d’injecter les liquidités à court terme que
les banques attendaient. Le mardi dernier,
la Banque populaire de Chine a drainé
Rmb 2 milliards (325 millions $).
« La seule explication à cela est que la
banque centrale veut envoyer un signal
d’avertissement aux banques commerciales et à d’autres émetteurs de crédit que
l’expansion incontrôlée du crédit, notamment à travers le système bancaire de
l’ombre, ne sera pas tolérée,» a déclaré
Na Liu au CNC Asset Management.
Le crédit a augmenté en Chine de 22-23%
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cette année, contre 20% en 2012, après
l’explosion des prêts contractés par « le
shadow banking », prêts accordés par
des sociétés de fiducie et des banques à
travers les véhicules hors-bilan. Wang
Tao, économiste chez UBS, a déclaré
que l’objectif de la banque centrale pourrait être de ramener le taux de croissance
du crédit jusqu’à 17-18%, pour limiter
l’endettement dans l’économie.
Pékin dispose de nombreux outils pour alimenter le marché en liquidités, à travers
l’injection de liquidités à court terme et
la baisse du montant des réserves requises
par les prêteurs.
Ms. Wang a déclaré que les conséquences
de ce durcissement réglementaire étaient
difficiles à prévoir en raison de la complexité des marchés financiers chinois,
avertissant que « le marché interbancaire
pourrait subir un désendettement désordonné ».
La croissance économique chinoise a
ralenti en glissement annuel de 7,7% au
premier trimestre, contre 7,9% au dernier
trimestre de 2012❚
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Le sommet du G8 s’attaque à
Par George Parker et Vanessa Houlder à Lough Erne
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es dirigeants du G8 ont tenté de
boucher les trous dans leurs finances publiques en s’engageant
à bouleverser les règles internationales d’imposition des sociétés et à
renforcer la lutte contre la fraude fiscale
et les sociétés écrans. Les dirigeants des
8 pays les plus industrialisés du monde
ont signé la déclaration Lough Erne de 10
points qui exige aux autorités fiscales du
monde entier un échange automatique de
données fiscales entre les administrations
des différents pays. La déclaration exhorte
également les pays à changer les règles qui
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permettent aux sociétés multinationales
de déplacer leurs profits à travers les frontières pour éluder les taxes et les obliger à
déclarer le montant de leurs impôts, et où
elles les paient, pays par pays.
David Cameron, le Premier ministre britannique et hôte du sommet en Irlande
du Nord, a également exigé des mesures
pour plus de transparence par la constitution de registres centraux révélant
l’identité des véritables bénéficiaires
des sociétés off-shore. Le G8 est préoccupé par le recours des sociétés écrans
aux paradis fiscaux pour dissimuler la
véritable identité des propriétaires et éluder
les impôts. En revanche, certaines ONG
ont affirmé que l’accord ne va pas assez
loin, en reprochant aux dirigeants du G8
de ne pas pouvoir s’entendre sur la création de registres ouverts au public, qui
permettraient de surveiller les sociétésécrans profitant des failles du système
pour échapper à l’impôt. Elles regrettent
également que les pays les plus pauvres
doivent attendre avant de pouvoir participer aux nouvelles modalités, qui sont
en partie destinées à les aider à traquer
les fonctionnaires corrompus qui détournent
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e à l’évasion fiscale
l’argent vers les paradis offshore. La
campagne du groupe IF a signifié que :
«Bien que le G8 ait fixé comme ambition
le droit sur l’échange d’informations, les
pays pauvres qui luttent contre la faim
ne peuvent pas se permettre d’attendre
d’être inclus dans ce processus».
M. Cameron a déclaré que l’accord avait
« la possibilité de réécrire les règles sur
la fiscalité et la transparence au profit
des pays partout dans le monde ».
Les dirigeants avaient commandé un
« nouveau mécanisme international
permettant
d’identifier
le
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lieu
où
les
entreprises
multinationales gagnent leurs profits et paient leurs impôts », ajoute le
Premier ministre. Ce nouveau système
devrait « suivre et dénoncer ceux qui
ne paient pas leur juste part» et assurer «une justice fiscale appropriée
dans notre monde ». Face à des trous
budgétaires post-crise, les gouvernements du monde entier ont mis l’accent
sur l’évasion de l’impôt des sociétés au
cours des derniers mois, en amenant les
dirigeants de multinationales comme
Apple, Google et Starbucks devant les
parlements. Les dirigeants du G8 ont
déclaré que «Les entreprises doivent
savoir à qui elles appartiennent vraiment.
Les percepteurs d’impôts et les responsables de l’application de la loi devraient
être en mesure d’obtenir cette information
facilement». Le Royaume-Uni a présenté
un certain nombre de mesures, y compris
un registre central des entreprises, destiné à renforcer la transparence. Les ÉtatsUnis ont déclaré qu’ils continueraient à
pousser les Etats, où les entreprises sont
enregistrées, d’adopter les lois pour
améliorer la transparence ❚
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Bernanke annonce la fin du Q
Par Robin Harding et James Politi à Washington
B
B
en Bernanke, le président
de la Réserve fédérale,
a précisé le calendrier le
plus ferme pour revoir à la
baisse le programme d’achats d’actifs
de la banque centrale US, indiquant
que le programme d’achat de 85 milliards de dollars par mois pourrait être
ralenti cette année avant d’y mettre un
terme autour de la mi -2014.
Dans une déclaration à l’issue de la
dernière réunion du Federal Open
Market Committee, M. Bernanke a
déclaré qu’il serait «approprié de
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modérer le rythme mensuel des achats
d’actifs plus tard cette année», si les
prévisions économiques se vérifient.
Et d’ajouter que «des mesures seraient prises dans la première moitié
de l’année prochaine» pour ralentir les achats d’actifs. Il a également
déclaré que le programme d’achat
d’obligations pourrait se terminer dès
que le taux de chômage tombe sous les
7%. Il s’établissait à 7,6% en mai.
Toutefois, M. Bernanke a déclaré que
ce scénario pourrait changer si les
perspectives économiques changent.
«Notre politique n’est en aucune
manière prédéterminée et dépendra
des données entrantes et des perspectives», a-t-il soutenu.
Lors de sa réunion, le comité de
politique monétaire FOMC a maintenu son dispositif en l’état avec une
déclaration de politique légèrement
modifiée, mais le comité a présenté
des perspectives économiques optimistes qui maintiennent le ralentissement de ses achats d’actifs à la tête
des points mis à jour.
Les marchés du travail ont affiché
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Économie Internationale
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QE3 en 2014
Ben Bernanke
«une amélioration ces derniers
mois», a indiqué le FOMC. «Le
comité considère que les risques
qui pèsent sur les perspectives de
l’économie et du marché du travail
ont diminué depuis l’automne ».
Cela suggère que la Fed va attendre
encore un peu pour juger à quel point
une politique budgétaire plus restrictive pourra affecter l’économie
avant de ralentir le troisième round
d’assouplissement quantitatif QE3.
Le FOMC pointe des risques baissiers pour l’économie dans son
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ensemble et le marché du travail. Les
membres du comité anticipent «amélioration substantielle» du marché
du travail. La Fed a déclaré qu’elle
poursuivrait l’achat des actifs à un
rythme de 85 milliards de dollars par
mois et prévoit de maintenir les taux
directeurs à un niveau proche de zéro
tant que le taux de chômage ne descendra pas sous 6,5%.
Esther George de la Fed de Kansas
City a voté contre parce qu’elle était
préoccupée par les déséquilibres
économiques futurs. Mais James
Bullard de la Fed de St Louis dissident parce qu’il voulait «signaler
plus fort sa volonté de défendre son
objectif d’inflation».
Les marchés ont connu une volatilité
depuis que M. Bernanke a déclaré le
22 mai que la Fed pourrait ralentir ses
achats «dans les prochaines réunions»
si
l’économie
continue
de
s’améliorer. Le rendement du bon
de Trésor de 10 ans atteint un nouveau sommet depuis Mars 2012 pour
atteindre 2,36%, en forte hausse de
1,60% au début de mai ❚
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