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mve DÉCEMBRE 2008 N° 155 Bimestriel 2,44 EUROS CCI certifiée par MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MOULINS-VICHY Partenaire de l’action www.moulins-vichy.cci.fr Le N°1 des Machines à Café Espresso ★ ★★ ★ ★ MAINTENANCE ★ CHR ★ ★ ★ ★★ ★ ■ Installation frigorifique ■ Conception/réalisation des plans aux normes ■ Grande cuisine ■ Hotte (extraction) ■ Climatisation ■ Location/vente de machine à café ■ Tout matériel pour agencement bar/brasserie ÉQUIPEMENT PROFESSIONNEL DES MÉTIERS DE BOUCHE Michel RENAULT Concessionnaire / Assistance technique Tél. 04.70.59.70.17 – 06.07.21.50.37 Pour vos conférences, louez du matériel de qualité… sans soucis… avec… LOCATION MATÉRIEL SONORISATION & VIDÉO pour des marques d’exception : JADIS, DYNAUDIO, QUAD, BEL CANTO, AUDRÉAL… mais également NAD, TRIANGLE, ROTEL… LOEWE… DENON… YAMAHA… C*toucom 04 70 44 66 28 PROJECTEUR / TV PLASMA / LCD Spécialiste conseil de l’image & du son AUDITORIUM HAUTE FIDÉLITÉ • HOME CINÉMA Assistance et maintenance toutes marques Tél. 04 70 46 62 74 6 rue de la batterie – 03000 MOULINS – www.jean-marty.com SOMMAIRE DU MARDI AU VENDREDI DE 9H À 12H15 ET DE 14H15 À 19H SAMEDI 9H À 19H EN CONTINU DOSSIER pp. 4 à 9 Vivre en société, l’essence de l’entreprise ENTREPRISES Délos : de solides biscuits aux œufs Ligier redouble d’ambitions p.10 et 11 HÔTELLERIE/RESTAURATION P.14 et 15 Des formations co-pilotées avec les professionnels L’auberge de la Tour à Rocles COMMERCES La vie des PFIL pp. 16 à 18 ✐ Pour toute information relative aux activités de la CCI : contact CCI Moulins : 04.70.35.40.00 – Vichy : 04.70.30.41.00 www.moulins-vichy.cci.fr 6/12 Rue des Bartins – CUSSET – Tél. 04.70.97.87.13 – Fax. 04.70.31.93.69 CHAMPAGNES AOC – GRANDS CRUS WHISKYS – SPIRITUEUX À votre écoute pour valoriser vos Au prochain numéro Le n°156 de MVE paraîtra début février. Son dossier sera consacré au secteur de l’hôtellerie-restauration. Vous pouvez transmettre vos suggestions au service information-communication de la CCI. Tél. : 04.70.30.41.20. Courriel : [email protected]/ CADEAUX D’ENTREPRISE avec une gamme de 700 vins et 60 champagnes de la bouteille aux grands contenants en coffret ou caisse en bois Consultez-nous en idées et en prix… L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, CONSOMMEZ AVEC MODÉRATION ÉDITORIAL L’AVENIR DES CCI EN e 9 décembre, le Palais des Congrès de Paris devrait être plein à craquer pour la conclusion des États généraux qui ont animé le réseau des Chambres de commerce et d’industrie cette année. L’un des onze débats interrégionaux portait en juillet sur le thème : « Chefs d’entreprise, quels services attendez-vous des CCI demain ? » Fort de ses 148 chambres et 5.200 élus consulaires, le réseau des CCI représente les intérêts de plus de 1,8 million d’entreprises ressortissantes. Il les accompagne, les conseille, les informe au quotidien. À l’horizon 2020, quel sera le rôle et le poids des CCI ? Les débats dans notre région ont apporté un premier élément de réponse : les chefs d’entreprise doivent se réapproprier les CCI afin de mutualiser L DÉBAT leurs ressources et leurs efforts. L’épilogue parisien des États généraux permettra aux 4.000 personnes attendues (chefs d’entreprise, élus, représentants des pouvoirs publics, etc.) de faire entendre leur voix et leurs propositions aux plus hautes autorités de l’État. La révision générale des politiques publiques (RGPP) et la loi de modernisation de l’économie traduisent la volonté gouvernementale d’un changement en profondeur. Acteurs de terrain, vivant au cœur du tissu économique, les CCI sont déterminées à s’autoréformer et à jouer un rôle de premier plan dans cette évolution que la crise mondiale rend encore plus nécessaire. Henri Legrand, président de la CCI de Moulins-Vichy MVE.– Directeur de publication : Gilles Forissier – Éditeur : CCI de Moulins-Vichy, BP 1729 Moulins Cedex, tél. 04.70.35.40.00, Mail : [email protected] – Rédaction, composition et mise en page : Bleu autour, 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule, tél. 04.70.45.72.45 – Imprimerie : Quillier, 03150 Varennes-sur-Allier – Périodicité : bimestrielle – Dépôt légal : Décembre 2008 – Tirage : 6.500 exemplaires. Toute reproduction des articles, informations et clichés photographiques publiés dans cette revue est subordonnée à l'autorisation du directeur de la publication. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV –Décembre 2008 – N° 155 3 DOSSIER VIVRE EN SOCIÉTÉ l’essence de l’entreprise Citoyenne, l’entreprise l’est par nature. Micro-société dont la vie repose, entre autres, sur des règles de respect et d’écoute – des salariés, des clients –, elle pousse plus loin l’ouverture au monde. De la transmission des savoir-faire au développement durable, du sponsoring sportif à la rencontre culturelle, petit tour d’horizon des façons d’être… en société. Des tomes de rencontres D epuis sa première séance de dédicaces en 1989 – avec l’historien local Jacques Corrocher –, Henri Tournaire n’a cessé de développer les rencontres avec les auteurs dans sa librairie vichyssoise. Son déménagement de la rue de Paris à la rue Burnol, en 1994, lui a donné les coudées franches, grâce à des locaux plus vastes : « J’organise trois types de dédicaces. Celles, classiques, où l’auteur vient, signe et bavarde. Les lectures, où l’auteur lit des extraits de son œuvre ; par exemple, pour le Printemps des Poètes, je fais venir quinze auteurs, et je fais lire des enfants. Et enfin les conférences, comme celle de JeanFrançois Mattéi, ancien président de la Croix-Rouge, qui a attiré 80 personnes. » Les auteurs et les 4 éditeurs sont souvent « demandeurs » de ce genre d’événement, « surtout les locaux, dont les livres sortent en autoédition », précise Henri Tournaire : « Le plus difficile, c’est d’en refouler certains. Parfois, il y a des bides. Les éditeurs parisiens sont partants, mais ils ne Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 veulent pas envoyer leurs auteurs au casse-pipes. Mais Vichy a une aura, ça joue. » Tout comme le classement de la Grande Librairie parmi les 600 librairies dites de premier niveau : « Nous sommes 260e. Dans ce classement, l’animation est prise en compte. Un libraire n’est pas qu’un marchand de livres. Dans des villes pas très grandes, les libraires sont un peu des acteurs culturels, comme une médiathèque. » La concurrence d’Internet, qui grignote « tous les ans 2 à 3% du marché », encourage les libraires à multiplier les motifs de visite : « On organise 20 à 25 rencontres par an. Le record, ç’a été 450 signatures pour François Léotard. On a des gens qui viennent spécialement pour ça. On envoie des invitations, de 100 à 500 personnes. On a des fidèles : même quand ils ne viennent pas, on leur fait dédicacer un livre ! » DOSSIER Réinsertion et ruralité le double défi L a « crise de la cinquantaine » peut tracer des méandres imprévus dans les carrières, ou faire éclater les voies bien canalisées. Jean-Claude Valentin en est un exemple rayonnant : « J’étais ébéniste pendant 25 ans à Creuzier, restaurateur de meubles, antiquaire. Puis j’en ai eu marre de trimer, je n’avais pas envie d’aller plus loin. » Le 1er novembre, il a ouvert un réservoir de pêche à la mouche, à Saint-Christophe. « Une deuxième vie professionnelle » qu’il s’est assurée en vendant sa propriété pour réinvestir dans quinze hectares de bois et un étang « marécageux ». Soigneusement vidé et curé, l’étang s’est rempli au gré du débit, capricieux, des sources : « J’ai d’abord mis 300 kg de truites arc-en-ciel », explique l’ancien pêcheur de 1ère division – les Français sont champions du monde de pêche à la mouche. Sa reconversion a beau résulter d’une crise, elle est néanmoins réfléchie : « Il n’y a pas de réservoir de pêche à 200 km à la ronde. C’est un projet que je porte depuis 2004, j’ai débroussaillé, nettoyé, cela représente quatre ans de travail. » Le prêt de Vichy Initiative l’a aidé à financer la partie bar et restauration – les pêcheurs aiment à raconter leurs exploits devant un verre. Avec son épouse Monique, Jean-Claude Valentin a mis sa chemise dans l’aventure : « Toutes nos économies. On a même vendu nos meubles. On a investi 250.000€. » Les banques ont pourtant tiqué devant le projet présenté par le couple, alors RMIste : « Puis on a entendu parler de la fondation Raoul-Follereau. On a contacté son responsable, Georges Persoz (en Saône-et-Loire, NDLR). La fondation nous a aidés à refaire un budget prévisionnel, et nous a accordé une subvention de 5.000€. Ça nous a ouvert les portes des banques. » entreprises – le mécénat permet à celles-ci de bénéficier de réductions d’impôts de 60% dans la limite de 5% du chiffre d’affaires. ✍ Contact : 03.85.81.36.24. Sur Internet : www.raoul-follereau.org/ La « lèpre » du chômage En lutte contre la lèpre à travers le monde, la fondation RaoulFollereau, reconnue d’utilité publique, s’est engagée depuis 1993, en France, contre une autre « lèpre », celle du chômage. Elle s’est spécialisée dans l’insertion en milieu rural, avec un double objectif : « Aider des professionnels compétents et motivés en situation précaire à créer leur propre activité et contribuer à la revalorisation de communes de moins de 2.500 habitants ». En quinze ans, la fondation a conseillé 2.500 candidats, instruit 1.100 projets et apporté 230 soutiens financiers pour un montant de 800.000€. Elle fonctionne grâce aux dons des particuliers, des collectivités locales et des Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 5 DOSSIER Des entreprises solidaires et regroupées C réé en 1999 à l’initiative des missions locales et des organismes de formation, le Groupement des entreprises solidaires de l’Allier (GESA) compte une trentaine d’adhérents : « Il n’est pas encore assez connu », constate sa directrice MariePascale Chabot. Son fonctionnement est pourtant séduisant : « Le GESA permet de répondre à des besoins en personnel sur tout le département, grâce à des contrats en alternance. On reçoit les candidats, on les présente aux entreprises, qui sont les seuls décisionnaires, puis on s’occupe de toute la gestion ● NOTRE MOTIVATION : Vous faire réaliser des économies sur vos factures de téléphonie : mobile et fixe ● NOS ÉQUIPES : S’engagent à vous accompagner au cours des phases de développement pour l’ensemble de vos solutions telecoms et informatiques au sein de votre entreprise RADIOTEL AUVERGNE 34, rue Ampère – 03300 CUSSET Tél. 04.70.97.07.07 – Fax. 04.70.97.56.07 – Mail : [email protected] 65, boulevard Gustave-Flaubert – 63000 CLERMONT-FERRAND Tél. 04.73.91.10.10 – Fax . 04.73.14.05.63 administrative du contrat, pour 24 mois au maximum. Le GESA est l’employeur principal, il s’occupe de trouver la formation, diplômante ou qualifiante. C’est un contrat tripartite entre le GESA, l’entreprise et le candidat – le plus souvent un jeune de moins de 26 ans. L’intérêt pour l’entreprise, c’est qu’on s’occupe de tout. » Temps partagé Présidé par Thierry Bonnemoy (patron de l’entreprise Dagois), le GESA compte actuellement 20 salariés sous contrat, mis à disposition des adhérents. « L’entreprise ne paie que les heures de présence du salarié chez elle », précise Marie-Pascale Chabot, qui a créé en juillet 2006 un second groupement d’entreprises, Activa, présidé par Guy Maire (patron des Forges de Margeride) et basé sur le concept de temps partagé : « On répond à des besoins en saisonnalité et en partage de compétences. Les gens entrent chez nous en CDD, et le but, c’est de leur trouver un CDI à temps plein sur plusieurs entreprises. C’est une super idée, mais on n’arrive pas à franchir un cap. On a 14 salariés, dont quatre en temps plein. Notre but, c’est d’avoir dix temps plein. On se heurte à la méconnaissance et à la méfiance des entreprises. Pourtant, ça fonctionne très bien dans d’autres départements. On se donne jusqu’à la fin de l’année pour savoir si on continue. Ce serait dommage d’arrêter, car ça s’adresse à des personnes de tous âges. On a des gens de plus de 50 ans, qui ont été licenciés et qui se relancent. » ☞ Contact : 04.70.47.52.85. 6 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 DOSSIER Du sponsoring sportif L’éthique au partenariat uadragénaire, Bruno Pironin est « dans le bio depuis 40 ans ». Depuis juillet dernier, il est le gérant des Rayons Verts, magasin d’alimentation bio moulinois créé il y a 18 ans par Gérard Moreau : « C’est ma première affaire en tant que gérant. J’ai longtemps été salarié d’un magasin bio, sur Clermont-Ferrand. Ça me trottait dans la tête depuis le milieu des années 90. Cela aurait été plus facile qu’aujourd’hui, car il y avait moins de monde sur le marché. » L’engouement pour le bio et le commerce équitable a vu les magasins se multiplier, et la grande distribution étoffer considérablement son offre : « Il y a de la place pour tout le monde. Seul 1% de la population mange bio. Il en reste 99%. Mais il ne faut pas s’endormir. Sur Moulins, il y a trois magasins bio. C’est très bien comme ça. Si un quatrième arrive, l’un de nous disparaîtra. » Zen et vigilant, Bruno Pironin a ainsi étendu les heures d’ouverture pour « évoluer par rapport à la concurrence », et mise sur « l’ancienneté » du magasin, sa clientèle fidélisée mais mouvante : « La clientèle des militants du bio commence à s’estomper. On touche tout le monde, on voit arriver des gens qui souffrent du stress, qui ont des problèmes de santé. Du coup, on aborde avec eux l’alimentation. C’est un métier qui demande des bases techniques, une connaissance des produits, des préparations. On conseille des produits qui ne sont pas anodins. » C’est sur cette plus-value du conseil et de la dégustation que Bruno Pironin compte pour résister. Q É voluant au plus haut niveau du basket français, la JA Vichy doit composer avec l’un des plus petits budgets de la ProA (2,7 M€). Celui-ci est alimenté à 50% par les entreprises réunies dans le « cercle d’affaires JAV Entreprises » qui renvoie à la préhistoire le mécénat pratiqué dans le sport amateur, où l’entreprise locale se contente de son logo sur un jeu de maillots qu’elle offre ou d’un encart publicitaire sur le calendrier. « Nous, on parle de partenariat plus que de sponsoring, explique Vincent Ferry, responsable commercial et marketing de la JAV. Le but est que les entreprises aient un vrai retour sur leur investissement, pour qu’on leur devienne indispensable. » Soirées VIP, rencontres avec les joueurs avant et après les matches, réunions en semaine avec le président Jean-Christophe Jonon ou le coach Jean-Louis Borg, visites d’usine, repas, etc. Le club met les petits plats dans les grands pour soigner ses « partenaires » : « On a été le deuxième club en France, après Dijon, à créer un club de sponsors. En 1992, on s’était regroupés avec le RC Vichy (rugby) et les journées équestres pour avoir plus de monde. On a créé le cercle JAV Entreprises en 2000. À l’époque, il y avait 60 entreprises ; on en est à 170 aujourd’hui. » Pour faire partie du cercle, une entreprise doit apporter au minimum 2.500€ par an : « Le plus important partenaire donne 70.000€. On a en plus une trentaine d’entreprises qui apportent de 250 à 2.000€. » Le club a recruté un commercial à plein temps, en mai dernier : « On n’est pas au maximum de ce qu’on pourrait faire, même si nous sommes dans une agglomération plutôt “pauvre”. Ce qui nous limite, c’est notre salle. On a 3.000 places, on propose 700 places en rayon VIP. Si on disposait d’une salle de 6.000 places, on pourrait passer à 1.000 places VIP, ne plus avoir des simili-loges, proposer de meilleures salles de réception. On a des entreprises qui sont prêtes à mettre plus d’argent, mais qui veulent des prestations de qualité. » L’exemple vient de l’ASM Clermont Auvergne, qui a rénové le parc des sports MarcelMichelin en y créant de vraies loges. La JAV, elle, a mis sur la table des collectivités locales un projet de « mini-Bercy » ambitieux, « un outil multiactivités qui pourrait accueillir aussi des spectacles culturels » et serait implanté en face de l’École des métiers du bâtiment, au carrefour des axes de communication. Un projet à « 15 M€ » qui permettrait à la JAV « d’aller chercher des entreprises plus loin, jusqu’à ClermontFerrand ». Parmi les partenaires de la JAV, l’entreprise de couverture Suchet est dirigée par des « amoureux du sport », Marc et Jacques Suchet, ☞ Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 7 DOSSIER ☞ anciens rugbymen au RC Vichy et au SCA Cusset. « Nous avons une démarche ciblée sur le basket et le rugby. On évite de s’éparpiller », explique Marc Suchet, dont le frère préside, avec Olivier Safin, le RCV. L’entreprise apprécie l’ambiance « club de partenaires » cultivée par les deux structures – l’une professionnelle, l’autre amateur : « Cela permet de faire des rencontres, de tisser des amitiés, des relations. Souvent, les entreprises sont peu considérées dans les clubs, elles apportent de l’argent mais n’ont rien en contrepartie. Là, on a un retour sur investissement, même si on est déjà bien connus sur le bassin de Vichy. Ça peut ouvrir des portes. Quand on retrouve un client à côté de soi, dans les tribunes, ça facilite les contacts. On ne fait pas ça que pour le business, c’est aussi parce qu’on aime ces sports. Les clubs ont su créer des affinités, qui nous donnent envie d’aider. » Ce qui n’empêche pas l’entreprise cussétoise d’apporter une aide « ponctuelle » à des petits clubs de l’agglomération, comme les cyclistes de Cusset ou les basketteurs de Saint-Priest-Bramefant. L’Éducation nationale cultive les partenariats D ans les établissements d’enseignement professionnel et technique, la relation avec les entreprises est depuis longtemps en place. Ainsi, les référentiels du contenu des programmes et des examens sont définis par une commission paritaire consultative (CPC) qui est constituée pour une moitié de représentants des entreprises et pour une autre de personnes de l’Éducation nationale. Proviseur du lycée Jean-Monnet d’Yzeure, Serge Meunier rappelle ainsi : « Les formations comportant des stages en entreprise, les enseignants sont donc en liaison permanente avec celles-ci. Il est aussi logique de retrouver des personnes de ces entreprises dans les jurys d’examen. En fait, notre établissement travaille avec un réseau d’entreprises qui ne sont pas seulement locales : les cristalleries de Saint-Louis et de Baccarat viennent régulièrement pour proposer des emplois à nos élèves en arts et techniques du verre. Nos formations en électrotechnique ont des liens plus étroits avec des entreprises de la région comme CEME, Bosch ou PSA. Notre lycée va ouvrir en septembre 2009 un BTS comptabilité-gestion : cette formation bac +2 manque dans l’Allier, les professionnels des métiers de la comptabilité nous en ont fait part et nous avons construit ensemble ce BTS. » « Former les jeunes », un devoir citoyen érante du magasin de lingerie Fantaisie à Moulins, Marie-France Thévenin accueille des élèves du lycée professionnel privé Anna-Rodier depuis une vingtaine d’années, en stage ou en apprentissage. Tout est parti de la proposition d’une enseignante qu’elle connaissait, et d’une réflexion pleine de bon sens : « Pour se former, les jeunes ont aussi besoin d’une expérience sur les lieux de travail. » Muriel Perronnet a fait son apprentissage, il y a une douzaine d’années, avant d’être embauchée par Marie-France Thévenin qu’elle seconde depuis. « Il faut une certaine motivation pour accueillir les jeunes. Une stagiaire passe entre six et huit semaines au magasin. Cela demande du temps, et plus ou moins d’énergie, pour la mettre dans l’ambiance d’un commerce spécifique. En lingerie, la clientèle passe toujours par le conseil. Il faut bien connaître les tailles, les matières. Il faut aussi de la psychologie, car on touche à un domaine intime. » Marie-France Thévenin ne participe pas aux jurys où ses stagiaires présentent leur travail, mais le lycée lui G 8 propose par ailleurs de faire partie de jurys d’autres stages de vente : « Je me rends sur le lieu de stage pour poser des questions à l’élève à partir d’une fiche de produit. Cela concerne la vente de produits très différents de mon commerce – le dernier était une charcuterie –, mais quand on sait vendre un produit, on sait vendre les autres ; on voit vite si le jeune est compétent. » Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 DOSSIER DES PROFESSIONNELS impliqués et appliqués Le bâtiment « côté cours » D e toutes les portes ouvertes organisées par la FFB (Fédération française du bâtiment), “Les Coulisses du bâtiment” de la Fédération du BTP Allier ont été une des plus fréquentées. Du 9 au 11 octobre, 21 chantiers ont alors été ouverts au public, notamment celui des collèges, alors que la moyenne nationale était de cinq ouvertures par département. Les entreprises bourbonnaises vont encore plus loin sur le terrain civique en s’engageant depuis six ans dans une autre journée organisée en marsavril par la FFB de l’Allier, “Un jeune, un jour, une entreprise”. Explications de Sébastien Bordesoult, secrétaire général de la fédération de l’Allier : « C’est une opération organisée en partenariat avec l’Éducation nationale, qui détecte une centaine de jeunes motivés par les métiers du bâtiment, et nous organisons pour chacun une rencontre avec un chef d’entreprise du bâtiment qui lui explique son métier. Les jeunes sont très réceptifs et certains s’engagent rapidement dans nos métiers. La fédération intervient aussi régulièrement dans les établissements d’enseignement et chaque année près de 5.000 jeunes sont ainsi sensibilisés aux emplois du bâtiment. Nous intervenons aussi depuis quelques années auprès des demandeurs d’emploi de l’ANPE qui ont un profil correspondant à nos métiers mais qui n’avaient pas pensé à ces derniers. » Par ailleurs, la Fédération de l’Allier a aussi été remarquée nationalement pour son initiative citoyenne concernant la promotion des femmes dans les métiers du bâtiment. ■ • À l’IEQT de Vichy Directrice à la fois de la formation à la CCI de Moulins-Vichy et de l’IEQT (Institut européen de la Qualité totale), Chantal Jeux rappelle l’implication et le rôle des professionnels dans la bonne marche de l’IEQT : « Nous travaillons avec un conseil pédagogique d’une quarantaine de personnes, responsables qualité des entreprises et chefs d’entreprise, qui se réunit quatre fois par an pendant une demi-journée. Ils nous apportent les besoins des entreprises et sont les garants de l’adéquation entre ces besoins et les formations que nous mettons en œuvre ; cela permet à l’IEQT d’être en prise directe avec les nouveaux besoins, les évolutions. Les professionnels participent aussi aux différents jurys qui interviennent, d’abord pour le recrutement des élèves – qui ont toujours un entretien avec un professionnel –, puis lors de la présentation des travaux de stages et enfin pour l’obtention des diplômes. Par ailleurs, beaucoup de nos formations se font par alternance dans les entreprises, où la personne qui parraine l’étudiant joue un rôle capital, en apportant logique, méthode, cadre de référence. Ces professionnels, que nous avons approchés grâce aux ouvertures sur le monde de l’entreprise que permet la CCI, et auxquels nous avons proposé de participer à la marche de l’IEQT, le font bénévolement ; on ne leur rembourse que des frais de déplacement. Parmi ces bénévoles, il faut donner une mention spéciale aux cadres supérieurs qui viennent de prendre leur retraite et qui, pendant quelques années, consacrent largement leur temps disponible au conseil pédagogique. Et également aux anciens élèves de l’IEQT qui reviennent vers nous, après une quinzaine années d’expérience, pour nous apporter leur concours. » • À l’ESC Clermont L’entreprise est au cœur des programmes de l’École supérieure de commerce (1.500 étudiants tous parcours de formation confondus). Les entreprises interviennent directement dans les enseignements, par leurs témoignages ou en donnant des cours. Elles accompagnent les étudiants tout au long de leurs études, en les rencontrant au cours de forums ou de sessions d’entretien individuel, en s’ouvrant à eux pour des stages et les formations par apprentissage, et en participant aux jurys qui jalonnent le parcours étudiant de l’entrée au diplôme. Pour gérer le tout, l’ESC dispose d’ailleurs d’un service des relations entreprises dirigé par Chantal Landy : « Pour accueillir nos stagiaires et nos apprentis, l’ESC s’est constitué au fil des années un réseau d’entreprises – que nos étudiants contribuent d’ailleurs à renouveler – sur la région* et bien au-delà. Nous pouvons compter ainsi chaque année sur une offre de 3.000 stages. Pour l’oral du dernier concours d’entrée, 700 professionnels se sont mobilisés, n’hésitant pas à donner de leur temps. Beaucoup apprécient ces moments qui leur permettent de mieux comprendre les nouvelles générations et aussi de rencontrer d’autres chefs d’entreprise. » * Parmi les entreprises de la circonscription, on notera ces dernières années : CAP (l’Oréal), Bosch, Wavin, PSA, NSE, Potain, Naturedis, Décathlon, Centre hospitalier de Vichy, etc. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 9 PARCOURS D’ENTREPRISE ENTREPRISES DÉLOS DE SOLIDES BISCUITS AUX ŒUFS u La biscuiterie Délos a traversé le temps avec succès, depuis 1929. Devenue la Compagnie du Biscuit, rachetée en 2003 par le groupe Bouvard, l’entreprise de Bessay produit ses biscuits à la cuiller et ses boudoirs principalement pour les marques de la grande distribution. Avec un souci constant de la qualité. n combat avec la matière. Le mélange de la pâte et des blancs d’œuf, des dizaines de litres brassés dans une énorme gamelle, avec une spatule de géant percée en son centre, d’un mouvement qui implique tout le corps. La base du biscuit à la cuiller, que Pascal Rincé, directeur de l’usine de Bessay, montre fièrement après la visite du site, de ses tapis roulants et de ses chaînes de conditionnement : « Ce premier geste du pâtissier, on l’a gardé. Ce tour de main n’est pas automatisable. Nous avons des pâtissiers, des gens du métier, une main-d’œuvre qualifiée qui n’est pas facile à trouver. » Même industrialisée, la fabrication des biscuits à la cuiller et des boudoirs reste « un travail de cuisine ». Les œufs n’y sont plus cassés à la main, par milliers, ils arrivent en immenses sachets flasques, mais l’esprit demeure. Celui des familles Fournier et Sarrazin, fondateurs en 1929 de la biscuiterie Délos, à Bessay-sur-Allier, qui ont tenu les rênes jusqu’en 1978. Reprise par des cadres, l’entreprise est restée indépendante jusqu’en 1995, année de son rachat par le groupe financier Agro Plus. En 2002, elle fusionne avec une société de Pessac (Gironde) spécialisée dans le 10 petit-beurre recouvert de chocolat et devient la Compagnie du Biscuit. L’année suivante, celle-ci est absorbée par Bouvard, un groupe familial basé dans l’Ain qui possède aujourd’hui sept unités industrielles en France. Remis dans le bon sens Le rachat est arrivé à point, se souviennent Pascal Rincé, arrivé dans le groupe Bouvard en 2001, et Jean-Yves Ressot, responsable d’exploitation et « mémoire » de l’usine : « On commençait à péricliter. L’entreprise connaissait des difficultés. » Spécialisé dans les marques de distributeurs pour la grande distribution, Bouvard remet Délos dans le bon sens : « L’activité commerciale a été redynamisée, ce qui nous a permis de retrouver la sérénité. Nous étions mal positionnés sur le marché. Nous avons remis les bons produits sur les bons clients. Nous n’avons pas plongé vers le hard discount. Au contraire, nous sommes revenus à une production de qualité. Il n’y a pas eu de coupes sombres. » À Bessay, une centaine de salariés en 3 x 8, renforcés par des intérimaires lors des pics du printemps et de fin d’année, ont produit, en 2008, 3.500 tonnes : « On fait + 5% cette année, + 30% par rapport à 2006. Avec le même effectif, on fait 1.500 tonnes de plus qu’en 2003. » Une productivité accrue qu’explique la modernisation de l’outil par le nouveau propriétaire. 80% des biscuits fabriqués à Bessay sont vendus sous les marques de distributeurs, en France et en Europe du Sud. Le reste est en soustraitance pour Brossard. La marque Délos, elle, a vécu : « Une marque, c’est un coût, un budget de communication. Délos était très connu dans la région, mais elle avait du mal au niveau national. Le groupe a préféré investir sur l’outil, le développement des produits. » Pour la suite, Pascal Rincé se montre prudent : « Le développement du site industriel est réalisable, compte tenu de la taille de notre parcelle. La décision finale tiendra compte des facteurs économique et logistique. » Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 ENTREPRISES LIGIER REDOUBLE D’AMBITIONS es travaux ont commencé au Bâtiments neufs, chaînes de montage robotisées : printemps 2007 et les derniers aménagements extérieurs ont le site Ligier Automobiles d’Abrest donne la nouvelle été réalisés au début 2008. L’usine pilotée par Philippe dimension du constructeur de voitures sans permis. Ligier couvre maintenant 19.000 m3 et sa nouvelle carrosserie a présents dès l’atelier de soudure, puis du style, à l’image de ses producse succèdent les ateliers de thermotions : à droite, le nouveau bâtiment formage, de détourage automatisé, le logistique, une suite de l’engagement hall d’assemblage par collageà fournir des pièces détachées ferrage, et enfin l’atelier convoyage, pendant dix ans ; à gauche, reconoù les robots laissent encore une naissable à sa fresque, le nouveau place à la main pour le montage final bâtiment de stockage des pièces de de tous les éléments, dont le moteur première monte, en extension des trielle et le savoir-faire en matière de Lombardini. halls de production. petites séries font la spécificité de Chaque voiture reçoit des contrôles « C’est une grosse opération immobiLigier. » Ligier peut ainsi proposer en milieu et en fin de chaîne, où elle lière, commente Jean-Yves Lacoste, une gamme diversifiée pour cibler, subit une check-list avant de passer responsable communication et au-delà des utilisateurs traditionnels sur les bancs d’essai. Suivent divers marketing, qui a entraîné (65% sont des ruraux âgés), les contrôles puis des essais Robots le reconditionnement des nouvelles clientèles, notamment les sur piste avant le retour à autres bâtiments et l’achat actifs en attente de permis et les cital’atelier retouche et une et contrôles de nouvelles machines. » dins cherchant la facilité de stationdernière check-list. « La C’est bien une nouvelle étape du nement (30% au total), sans oublier robotisation nous fait beaucoup développement qui, de 2004 à 2007, a les automobilistes verbalisés (3%). gagner en qualité de fabrication, sans fait passer sa production de 1.500 à Avec une orientation plutôt “haut de suppression de postes, précise David 3.500 voitures (un quart du marché gamme”, Ligier occupait 26% du Develay, le responsable de la producde la voiture sans permis). Le site marché français en 2007 et 22% du tion. Et pour une fiabilité maximum, d’Abrest, où Guy Ligier avait basé sa marché européen. Sa croissance va concrétisée par une garantie de trois première entreprise de travaux encore prendre une nouvelle dimenans, nous avons un service spécialisé publics, est aujourd’hui un outil sion : Philippe Ligier a officialisé qui contrôle régulièrement les pièces industriel conçu pour monter en courant septembre son association fournies par nos sous-traitants. À production de 50 (moyenne actuelle) avec l’investisseur 21 Centrale cause de ce renforcement des jusqu’à 70 véhicules par jour. Il y a Partners (groupe de capital-invescontrôles, et de la sophistication croisd’ailleurs très peu de stocks ici, la tissement de la famille Benetton) sante des équipements, il faut aujourproduction étant modulée en foncpour restructurer le capital de Ligier d’hui, malgré la robotisation, plus tion des commandes et des préviet reprendre la filiale Microcar du d’heures pour monter un véhicule sions des commerciaux. groupe nautique Bénéteau. Le qu’il y a cinq ans. » Pour arriver à ce résultat, il a fallu rapprochement de Ligier et Un peu à l’écart de la production, le robotiser les lignes de production, et Microcar, respectivement 2e et 3e site d’Abrest accueille aussi les faire aujourd’hui d’Abrest la constructeurs du secteur, crée ainsi bureaux d’études, de style et le local réplique d’un site de grand construcun leader européen qui développera de prototypage. « Les essais sur notre teur automobile. Les halls qui ont une stratégie commune aux deux piste permettent aussi de détecter abrité la construction des sportives marques qui conserveront néandes possibilités d’amélioration. Les Ligier, de la prestigieuse SM Citroën, moins leur indépendance. Le groupe produits évoluent sur une année, puis les révisions des “Garanties Or Ligier-Microcar, présidé par Philippe poursuit Jean-Yves Lacoste, et l’outil Renault”, sont maintenant organisés Ligier, faisait déjà stand commun au industriel suit le rythme. La capacité en six ateliers. Les robots sont Mondial de l’Automobile 2008. ■ d’amélioration, la réactivité indus- L Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 11 ENTREPRISES 6e CONCOURS RÉGIONAL DES BONNES PRATIQUES QSE-DD L ’association Auvergne Qualité Performance (AQP) lance son 6e concours régional des bonnes pratiques Qualité, Sécurité, Environnement et Développement durable (QSE-DD). Il est ouvert aux entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, adhérentes ou non à AQP. L’association organisatrice s’engage à valoriser les lauréats et les entreprises qui présentent de bonnes pratiques. Lors du concours 2008, 24 entreprises ont présenté 37 dossiers – soit deux fois plus qu’en 2007 (voir MVE 152). Cinq trophées avaient été remis. Le dossier d’inscription peut être téléchargé sur le site www.aqp-auvergne.fr, demandé au 04.70.30.41.40 ou par courriel à l’adresse suivante : [email protected] LE PAYS DE LAPALISSE ENCOURAGE L’APPRENTISSAGE E n 2002, la communauté de communes du Pays de Lapalisse a instauré des “bourses d’apprentissage” afin d’inciter les jeunes du territoire communautaire à réaliser leur apprentissage chez un artisan installé dans l’une des communes du Pays. Initialement, une bourse de 1.000€ était délivrée à l’obtention du diplôme, et une bourse de 10.000€ en cas d’installation sur la communauté de communes dans les dix années suivant la signature de la convention avec l’établissement intercommunal. Ce dispositif a été modifié en 2008, pour encourager les apprentis diplômés à s’établir dans le Pays : la bourse pour le diplôme est passée à 250€, et celle pour l’installation à 15.000€ (10.000€ immédiatement, 5.000 au bout de trois ans). Depuis le lancement de cette opération, 52 apprentis ont signé la convention avec la communauté de communes. Le 13 novembre, celle-ci a organisé une cérémonie pour la remise de bourses et la signature de nouvelles conventions. Pour la première fois, un apprenti a demandé la prime de 10.000€ : habitant à Isserpent, Mathieu Matichard a repris l’entreprise de terrassement lapalissoise que gérait Fernand Péronnet, son maître d’apprentissage – parti en retraite. Les 10.000€ lui ont été remis par Georges Dajoux, président de la communauté de communes du Pays de Lapalisse, et Christian Tourret, président de la Chambre de métiers de l’Allier (partenaire de la communauté de communes). ont écieux s r p s lu p ts les lité Nos atou ponctua la , é n ig o il s un trava s délais, dans no iance t la conf e té li é dant la fid ises pen u q c a le clientè de notre érience. es d’exp é n n a 0 3 12 AU CHEVET DE LA GARE DE VICHY A vec sa façade de 200 mètres brodée d’arcades, ses bâtiments parés de pierres de taille et son horloge monumentale, la gare de Vichy se plaçait dès sa construction en 1863 au diapason d’une ville dédiée au luxe et à l’élégance. C’est cette image, masquée dans les années 1970 sous un vilain bardage bleu à verre fumé et noyée par les voitures, qui revient au jour avec la création du pôle d’échanges intermodal – un chantier de 11 M€ porté par Réseau Ferré de France, la SNCF, Vichy Val d’Allier et la ville de Vichy. Spécialiste reconnu de la restauration patrimoniale, l’entreprise yzeurienne Dagois a été chargée de la recréation des façades, d’avril à septembre. Un chantier passionnant, selon son président Thierry Bonnemoy : « On a pris beaucoup de plaisir à faire ce travail, qui comportait toute une partie de recherches, de découvertes. Ce n’était pas de la copie, mais de la recréation. Un chantier comme celui-là, on en a une fois dans sa vie. » Pierres sculptées, lambrequins en tôle refaits, horloge reconstituée avec la société Heur’Tech (Chemilly)… La gare vichyssoise a retrouvé son visage d’antan. Une chirurgie fine à 310.000€ hors taxes qui représente 10% de l’activité de Dagois : « Notre chiffre d’affaires sur 2007-2008 est de 3,2 M€. Le précédent était de 2,7 M€. On est en surcroît d’activité, on a des problèmes pour recruter du personnel qualifié », explique Thierry Bonnemoy qui, en 2006, a racheté à Eiffage l’entreprise dans laquelle il est entré en 1988. Un patron heureux ? « L’avenir nous réserve de mauvaises choses. On a peur que l’État coupe les crédits, y compris chez les particuliers, et que les opérations s’arrêtent. Pourtant, le patrimoine ne coûte pas cher, par rapport à ce qu’il peut rapporter. Une restauration, quand c’est bien géré et bien ficelé, avec une bonne logistique, c’est générateur de profits. » Études et projets AGENCEMENTS DE MAGASINS tous commerces Fabricant A. Demard & Fils DAGOIS A. DEMARD & FILS ZI “Le Coquet” – 03260 Saint-Germain-des-Fossés Tél. 04.70.58.04.92 – Fax : 04.70.58.04.99 www.promebat.fr – [email protected] Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 ENTREPRISES CRÉAPAIN MÈNE SA BARQUE AU SIAL I LE CIRCUIT DU BOURBONNAIS EN CHANTIER V oisin des pistes de l’aérodrome de Moulins-Montbeugny, le Circuit du Bourbonnais, circuit automobiles et motos, sort de terre depuis septembre dernier. La CCI de Moulins-Vichy, propriétaire du site, loue 18 hectares aux instigateurs de ce projet d’environ 2 M€, quatre Bourbonnais réunis dans la société Driving Development, dirigée par Olivier Carpentier. L’entreprise spécialisée Stabisol devrait livrer l’ouvrage début 2009. Le circuit devrait entrer en service, après homologation, vers la fin mars 2009. Ce projet est suivi de près par deux grands noms des sports mécaniques, Philippe Bugalski (auto) et Christian Sarron (moto). Le tracé, modulable sur 2,3 kilomètres, sera ceinturé côté extérieur par une levée de terre qui masquera le bruit et la vue. Le circuit, qui n’est pas conçu pour les compétitions, sera ouvert aux manifestations mécaniques organisées par les particuliers et les associations (les week-ends) et aux stages ou aux formations à l’intention des professionnels et des entreprises (en semaine). Driving Development a déjà enregistré 80 jours de réservation avec une clientèle parfois issue de la région parisienne ou lyonnaise. nventeur du Barquito, pain creux qui peut recevoir de nombreux types de garnitures, Créapain a présenté ses dernières innovations au Salon international de l’alimentation (SIAL), en octobre à Paris. L’entreprise de Saint-Germain-des-Fossés a ainsi concocté un Barquito “basses calories” (légumes et pain aux céréales) et un emballage dont le film s’ouvre automatiquement 40 secondes après son introduction dans un four microondes. « Comme dans beaucoup de PME, explique Antoine Gruson, P-DG de Créapain, l’innovation est constante chez nous et nous créons de nouvelles garnitures pour sortir des sentiers battus et pour répondre à la demande de nos partenaires européens. Pour poursuivre notre développement à l’international, notre participation au SIAL, qui est le deuxième salon mondial en matière d’agroalimentaire, est très importante. Mais elle représente un coût très lourd pour une PME du secteur car l’agroalimentaire est durement touché par la flambée des prix de ses matières premières depuis maintenant un an, et nous ressentons aussi la suppression des aides régionales aux entreprises. Ce coût nous aurait peut-être fait renoncer si Créapain n’avait pas obtenu, grâce à l’accompagnement de la CCI MoulinsVichy, l’aide d’un programme de soutien à l’innovation et au développement international. » SOMMET D’OR POUR MAÎTRE-FRA LE SITE SEDIVER O RÉINDUSTRIALISÉ À 80% T rois ans après l’extinction du four et la perte de 286 emplois, 80% de la surface du site verrier de Saint-Yorre est à nouveau occupé avec une perspective de 170 emplois à trois ans. Conduites par le cabinet Sofred Consultants, les actions de réindustrialisation ont installé sur le site une dizaine d’entreprises, dont cinq créées par d’anciens salariés de Sediver (DSL, Prélec, Sylvatec, MB Decofer et une activité de mécanique). Certains travaux d’aménagement ont été pris en charge par Sediver, qui conserve sur place un laboratoire de recherche. La communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier est aussi intervenue en réhabilitant un ensemble de bâtiments afin de permettre à l’entreprise Mac Lean (isolateurs en composites) de regrouper depuis juin ses activités dispersées sur le site. Dernière installation : Ysibois (composants industrialisés pour la construction bois) depuis le printemps 2008. Un atelier d’antiquaire et un centre technique automobile sont en projet. Il restera encore 11.000 m2 disponibles en halls de fabrication et bureaux. rganisé à Cournon en octobre, le Sommet de l’élevage exposait aussi des matériels agricoles sélectionnés selon leur caractère innovateur. Maître-FRA, le fabricant de remorques agricoles de Rongères, y présentait ainsi “Vulcain”, un épandeur de fumier dont le “tablier accompagnateur” permet un épandage homogène à toutes les vitesses. Ce système a valu à son concepteur et fabricant d’être distingué par un Sommet d’Or de l’innovation. « Les agriculteurs sont attentifs à ce type de distinction que nous allons pouvoir mettre en avant sur ce matériel pendant un an, souligne Claude Chauvet, qui a repris Maître-FRA en janvier 2008. Ce Sommet d’Or montre aussi que l’entreprise a pu se relever en quelques mois : elle a un potentiel d’innovation qui était mal exploité et qui peut s’appuyer sur une collaboration avec le site voisin du Cemagref à Montoldre. Nous venons d’ailleurs d’embaucher deux ingénieurs dont un à mi-temps, et notre effectif total atteint maintenant 65 salariés. » Pour bien marquer son nouveau départ, Maître-FRA présentait aussi à Cournon une nouvelle benne type TP (3 essieux, 22 tonnes) pour les agriculteurs et un plateau pour la paille de 12 mètres. À noter que le service appui aux entreprises industrielles de la CCI Moulins-Vichy a épaulé ce redémarrage accéléré, avec notamment des conseils de financement et en stratégie de développement, d’innovation, tandis que les PFIL apportaient un soutien financier. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 13 HÔTELLERIE/RESTAURATION DES FORMATIONS co-pilotées avec les professionnels Prise entre l’évolution constante des normes de sécurité et d’accessibilité et les attentes de plus en plus pointues des consommateurs, l’hôtellerie-restauration de l’Allier a lancé un vaste plan de prévention et de développement. Pour cet effort sans précédent, la profession peut compter sur le soutien du Centre de formation hôtelière. our préparer l’hôtellerierestauration aux nouvelles normes de sécurité et d’accès aux handicapés et redynamiser le secteur, les deux CCI de l’Allier, le Groupement des métiers de l’hôtellerie et le Conseil général ont lancé au printemps dernier un plan de prévention et de développement de l’hôtellerie-restauration départementale. Ce plan, unique en France, s’appuie sur des audits et des formations. Concernant ces dernières, la mise au point revient à un comité de pilotage présidé par Marcel Livertout (hôtel Montespan-Talleyrand à Bourbon- P l’Archambault). Après une première réunion en juin dernier, Marcel Livertout fait le point : « Le comité de pilotage a travaillé avec les professionnels du secteur qui ont fait passer leurs idées sur l’orientation des actions de formation au CFH. Nous avons ainsi dégagé quatre axes : des ateliers de découverte du métier et professionnalisants pour la cuisine, le service, la réception et les étages, des stages qualifiants en cuisine, des stages créateurs-repreneurs spécifiques à notre activité et enfin des modules délocalisés en matière de d’hygiène et de sécurité. Le financement de ces actions a aussi été mis au point. Le CFH (Centre de formation Au calendrier des formations du CFH (pour plus de précisions, contacter le CFH au 04.70.30.41.44) Date 29 septembre au 19 décembre 2008 8,9 et 10 décembre 2008 2,3 et 4 février 2009 14 Objet Destinataires Stage créateur/repreneur en hôtellerie-restauration • Porteurs de projets indemnisés par l’Assedic (ils bénéficient du financement de l’Assedic Auvergne) • Salariés d’entreprises, dans le cadre d’un plan de formation entreprise ou d’un congé individuel de formation Perfectionnement au service des étages (animé par Catherine Trotobas) Les épices, les herbes et les aromates dans une cuisine inventive (animé par Laurent Schreiber) Le public des stages PPS (Promotion professionnelle et sociale) organisés et financés par le Fafih : salariés, saisonniers, extras et demandeurs d’emploi professionnel de l’hôtellerie-restauration Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 hôtelière) de Vichy, qui a toute la compétence pour cela, a commencé ces formations courant septembre. Au-delà de ce travail autour des formations, les hôteliers-restaurateurs ont aussi pu exprimer des souhaits. Par exemple, étant euxmêmes souvent retenus dans leurs établissements, ils aimeraient que les formateurs se déplacent vers eux. Ils souhaitent également que le plan départemental prévoie des actions complémentaires pour les accompagner dans leur démarche commerciale. Enfin le comité de pilotage s’est intéressé à la mise en place de mesures sur des problématiques de développement durable, ainsi qu’à une ouverture des formations vers des secteurs proches de l’hôtellerie en termes de savoir-faire, comme le secteur des services aux personnes âgées. » Remarques et attentes Les professionnels ont fait part de leurs remarques et de leurs attentes tout au long de cette réunion. À titre d’exemple, Michel Corbet (Auberge de l’Olive à Dompierre-sur-Besbre) s’est interrogé sur l’application des normes d’accessibilité pour une nouvelle catégorie de handicapés applicables à l’horizon 2015 : « Après les handicapés en fauteuil roulant, l’accessibilité des aveugles et des sourds fait l’objet de nouvelles normes. Celles-ci paraissent compliquées et nous avons besoin de formations pour bien comprendre ce qu’on nous demande et comment le faire. C’est aussi nécessaire pour dialoguer avec les entreprises qui sont chargées des aménagements et qui ne savent pas toujours comment appliquer exactement les normes. Nous avons aussi besoin de formation pour comprendre ce qu’on nous prépare dans la perspective du développement durable dans notre secteur, et peut-être y réagir pour qu’on ne se retrouve pas devant de nouveaux casse-tête. Quand on parle de récupérer l’eau de lavage des salades pour alimenter les toilettes, faudra-t-il refaire nos cuisines ? » Autre intervenant, Michel Sabot (La Colombière à Abrest), président de la fédération de l’Allier des Logis de France a insisté sur le développement de la réservation par Internet et particulièrement ses nouvelles approches : « La réservation directe par le client sur le planning électronique d’un établissement connaît une belle progression là où elle est en place. Le principe est simple : l’hôtelier met à disposition des chambres qui sont indiquées sur le planning de son site et, pour réserver, il suffit au client de cliquer sur celle qu’il a choisie et qui est disponible. C’est simple, et cela réduit les frais de personnel pour l’hôtelier. L’avenir de la réservation est là. Il faut inciter la profession à mettre en place cet outil par des formations à la gestion d’une centrale de réservation, en souhaitant que ces dernières puissent être dispensées sur site en intégrant les problématiques de commercialisation via cet outil en ligne. » Le CFH au plus près du plan À l’écoute des professionnels, le CFH s’est aussitôt mis en mesure de les accompagner concrètement. Il lancera en 2009 des formations spécifiques qui s’adressent aussi bien aux chefs d’entreprise qu’aux salariés et qui seront prises en charge par le fonds de formation de l’industrie hôtelière (Fafih) pour les salariés et par l’Agefice pour les gérants nonsalariés. Ces formations durent deux jours non-consécutifs, pour s’adapter aux exigences en disponibilité de la profession. Voici les deux premières, qui feront l’objet de plusieurs sessions dans les locaux de Vichy : “La connaissance des normes pour l’accessibilité de la clientèle handicapée en hôtellerierestauration” et “Gérer sa centrale de réservation” (ou comment répondre à l’évolution de la demande des clients qui utilisent de plus en plus Internet pour réserver). ■ Coup de cœur, coup de fourchette L’Auberge de la Tour À ROCLES D eux fourchettes Michelin plantées dans un repli du Bocage bourbonnais. « On a fait ici en dix ans ce qu’on aurait fait ailleurs en cinq ans. » Le constat tombe, à peine teinté d’amertume. En quittant le Luxembourg pour Rocles, Anne-Marie Germain et Gilbert Zajac n’avaient pas choisi la facilité. Chef de salle et second de cuisine chez Goedert (trois fourchettes au guide Michelin), le jeune couple de Lorrains rêvait de s’installer. Au même moment, la commune de Rocles rénovait un resto routier brûlé et resté fermé trois ans. Son objectif : en faire un classique multiservices rural. La rencontre avec Anne-Marie Germain et Gilbert Zajac bouleverse la donne : « On leur a proposé de nous suivre et de faire un truc bien. La commune a accroché, elle s’est même portée garante pour nous. C’était un challenge de partir de rien. On a pu façonner le lieu à notre image. » Mettre du jaune et bleu « farfelu » dans la décoration de la grande salle lumineuse. Composer une cave riche en bordeaux, au goût d’Anne-Marie Germain, sommelière de formation, qui promène en salle sa bienveillance espiègle, un savant dosage d’attention et de second degré. En cuisine, Gilbert Zajac a imposé dans ces terres de charolais sa passion des poissons : « C’est ce qu’on me demande, à 80%. C’est un produit délicat à préparer, où il faut maîtriser la cuisson. » Le saumon d’Écosse label rouge salé, séché et fumé maison, la tarte fine aux saint-jacques ou la terrine de poissons font désormais partie du socle de la carte, aux côtés du foie gras ou de la poêlée de grenouilles. Les influences et les souvenirs se mêlent, font terroir commun. De la Lorraine à l’Auvergne, via l’Italie et le Luxembourg, c’est une cuisine de saison élégante et inventive, une gastronomie plantureuse et aventureuse qui se déploie sur la table, avec, entre synthèse et clin d’œil, une quiche auvergnate au saintnectaire. Reconnue des guides et des locaux qui multiplient les banquets et les repas de famille, l’auberge avoue rester un peu sur sa faim : « On aimerait avoir plus d’impact. C’est dur d’avoir une clientèle d’affaires. On essaie d’avoir une meilleure signalétique, mais c’est difficile de faire bouger. » Un regret que compense la « qualité de vie » dans une campagne apaisée : « On voit grandir les enfants. Et on se fait plaisir au travail. On a une clientèle qu’on connaît. Certains clients nous laissent carte blanche. » Un blanc-seing qui vaut toutes les reconnaissances aux yeux de Gilbert Zajac, aussi humble que doué, qui s’en voudrait presque d’avouer l’origine de son goût pour la cuisine : « Les recettes de Croque-vacances (émission « mythique » pour enfants, NDLR). À 7 ans, je les écrivais, puis je les faisais. » Une madeleine télévisuelle qui vaut bien les marmites de grand-maman et le pousse : « J’essaie toujours de m’améliorer. » ✍ Tél. : 04.70.47.39.47. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 15 COMMERCE Anne-Marie Bonhomme et Michel Joyeux. LA VIE DES PFIL Les plates-formes d’initiative locale (PFIL) Moulins Initiative et Vichy Initiative aident les entreprises à naître ou se développer, grâce à des prêts d’honneur dont voici certains des derniers bénéficiaires. LES PRÊTS ÉVOLUENT L es plates-formes d’initiative locale (PFIL) Moulins Initiative et Vichy Initiative ont tenu leurs assemblées générales. Au menu : bilan de l’activité et perspectives d’évolution. Depuis sa création, le comité d’agrément de Moulins Initiative a accordé 505.900€ de prêts d’honneur à 91 entreprises qui ont créé ou maintenu 240 emplois. Son homologue de Vichy Initiative a accordé 708.240€ à 111 entreprises (391 emplois). Pour rester efficaces, les PFIL évoluent et s’adaptent au mieux à leur environnement local. C’est pourquoi trois aménagements ont été adoptés lors des assemblées générales. • La possibilité d’intervenir en phase de primo-développement non plus dans les trois, mais dans les cinq premières années de la vie de l’entreprise. Cette volonté d’harmoniser les PFIL de Moulins et Vichy avec les autres, qui pour la plupart ont adopté ce mode de fonctionnement, correspond à un constat réalisé avec les chefs d’entreprise : trois ans est un délai trop court pour mettre en œuvre un plan de développement significatif. • Le champ d’action est élargi aux reprises d’entreprise par une autre entreprise, quelle que soit la date de création de l’entreprise repreneuse. • Le seuil d’intervention est ramené de 5.000 à 3.000€, afin de soutenir notamment les entreprises de services à la personne, qui ne nécessitent pas toujours de gros investissements. 16 Aude Danhiez, Anne-Marie Bonhomme Maud Chauss et Michel Joyeux, (Bourbon-l’Archambault) hôtel Castel Louis (Vichy) enu 22 ans par Yvette Virlojeux, Vetty Chaussures revit depuis juin sous l’enseigne Maud Chauss, grâce à Aude Danhiez. La jeune femme, après une première expérience dans la fonction publique, cherchait une reconversion dans le commerce : « J’ai rencontré Mme Virlojeux. Nous avons sympathisé. Elle est du Nord, comme moi. » La commerçante retraitée épaule la néophyte « battante » : « On achète les collections ensemble. Elle m’aide à faire les vitrines. C’est un accompagnement très important, et très rare. » Spécialisé dans la chaussure « confort », le magasin évolue à petites touches : « Je développe un côté femme un peu plus jeune, les chaussures pour enfants, la maroquinerie. » T Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 aragiste dans le Puy-de-Dôme, Michel Joyeux craignait de s’ennuyer à la retraite, fin 2007. « Au bout de quatre mois d’inactivité, on a relancé la machine », sourit sa compagne Anne-Marie Bonhomme. Inspiré par l’exemple d’amis, le couple décide d’acheter un hôtel : « On en a visité beaucoup, et on a choisi le Castel Louis, pour son cachet et parce que Vichy n’était pas loin de chez nous. » Le 1er juillet, les voilà à la barre de ce deux-étoiles de 19 chambres et quatre studios : « On a passé l’été la tête dans le guidon. » S’il appréhende la « saison creuse », Michel Joyeux en profite pour « rafraîchir et personnaliser » l’établissement, et rayonne : « Tout se passe merveilleusement bien. Ça n’a rien à voir avec le garage. Ici, il n’y a pas d’agressivité. » G Aude Danhiez. COMMERCE Pierre Édier, Pierre Optique (Saint-Yorre) « UN BON COUP DE MAIN » L « TS d’opticien lunettier en poche, deux ans et demi d’expérience, et Pierre Édier n’a pas froid aux yeux. Opticien indépendant à Saint-Yorre, sa ville : « Il n’y a jamais eu d’opticiens ici. Les gens ont toujours eu l’habitude d’aller à Vichy. Je me suis dit : pourquoi pas ? » Épaulé par sa famille, le jeune homme fait le tour des centrales d’achat, choisit REV, une société lilloise : « C’est elle qui m’a semblé la plus réaliste sur l’évolution du marché. Elle n’a pas menti, ça m’a plu. » Contre une cotisation, la centrale fournit des marques exclusives, gère les factures, aide à faire des mailings. Ouvert en juillet, Pierre Optique attend encore son enseigne et le vrai décollage : « Je suis allé me présenter aux ophtalmologistes, qui m’ont très bien accueilli. Ils m’ont dit qu’il y avait une place à prendre. Pour l’instant, je suis un peu en dessous de ce qu’il faudrait, mais ce n’est déjà pas mal. » Pierre Édier prend exemple sur sa sœur, voisine d’échoppe : « Quand elle a monté son institut de beauté, personne n’y croyait. Et ça fait cinq ans que son magasin existe. » B Pierre Édier. ☞ e prêt que Vichy Initiative nous a accordé en 2001 pour le lancement de notre société de pompes funèbres à Lapalisse a été le bon coup de main : les banques étaient plutôt réticentes à nous prêter, et elles nous ont renvoyés vers la PFIL de Vichy dont elles attendaient, il me semble, une contre-expertise, de notre projet. Une banque s’est d’ailleurs décidée à nous prêter, mais nous étions financièrement juste et, avec mon associé Thierry Jacquet, nous avons failli abandonner. Il nous manquait de quoi financer notre Sébastien Boussel. trésorerie de départ et c’est l’enveloppe de Vichy Initiative qui y a pourvu. » Il aurait été dommage d’abandonner. Aujourd’hui, à 39 ans, Sébastien Boussel est à la tête de plusieurs entreprises de pompes funèbres qui emploient une trentaine de personnes et maintiennent un service de proximité dans plusieurs secteurs du Val d’Allier. Ce parcours remarquable a commencé par une restructuration des Pompes funèbres générales de Saint-Étienne. Sébastien Boussel, directeur de marque, doit prendre le large avec son collègue Thierry Jacquet. Ce dernier, originaire de Vichy où son père était directeur des pompes funèbres, l’emmène dans l’Allier. Les deux futurs associés découvrent que leur activité n’est plus représentée dans la région de Lapalisse. Du haut de leur trentaine ils décident de s’y établir. « Une fois l’entreprise “Au Val de Besbre” créée, il a fallu se faire un nom, tout prouver. Nous nous sommes démarqués en créant un funérarium, un des premiers de l’Allier, un investissement de près de 14 millions d’euros auquel il faut ajouter celui des corbillards. Nous avons aussi mis en avant notre savoir-faire, un cérémonial personnalisé, notamment pour les obsèques civiles, des services clefs en main, une aide aux démarches. Nous avons ainsi établi des relations de confiance fortes avec les gens. S’il y a du commercial dans notre métier, nous y mettons aussi du social. » Après trois ans d’existence, Sébastien Boussel voit le bout du remboursement du gros investissement de départ, mais pas celui de son élan : « Quand j’ai fini une chose, il faut que j’en entreprenne une nouvelle. J’arrive à savoir ce que je vaux dans mon secteur, mais il faut toujours convaincre les banques, même quand on propose simplement de prendre le relais d’entrepreneurs de pompes funèbres qui prennent leur retraite et de maintenir une sorte de service public dans les pays ruraux. » Ainsi, après l’ouverture, dès 2003, d’une succursale à Cusset, Sébastien Boussel rachète en 2006 la franchise Roc’Eclerc de Vichy, crée le Roc’Eclair d’Avermes en 2007. Cette même année 2007, il reprend les Pompes funèbres familiales de Vichy et ouvre une marbrerie à Varennes-sur-Allier que Thierry Jacquet, marbrier de métier, dirige maintenant. « La création de notre propre structure de marbrier nous permet de maîtriser tous nos métiers, mais c’est un gros investissement. Cette année, nous venons encore de créer les Pompes funèbres varennoises. Varennes va devenir le centre logistique de nos différents établissements. Je ne m’ennuie pas, le développement de nos activités peut encore continuer, mais, même à ce point de notre parcours, un prêt PFIL serait toujours un bon coup de main. » Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 17 COMMERCE Pascal Bouillot et Gilles Guillemard. VICHY PROMOTION MISE SUR LA TÉLÉ P our les fêtes de fin d’année 2007, Vichy Promotion avait frappé fort en faisant passer un spot publicitaire sur France 3 Auvergne : « Nous étions une des seules villes en France à employer ce moyen, qui a eu de très bonnes retombées », assure Élie Chekroun, président de cette association qui rassemble les commerçants du centre-ville, la municipalité et la CCI Moulins-Vichy, « où nous avons une bonne équipe, très impliquée ». Vichy Promotion renouvelle donc l’expérience, en cette fin d’année, avec un nouveau message publicitaire dont la durée est passée de 12 à 15 secondes. La télévision n’est pas le seul vecteur de communication pour les animations commerciales vichyssoises. Cent soixante affiches 4 x 3 m seront disséminées à travers une zone de chalandise qui s’étend de Clermont-Ferrand à Moulins et de Roanne à Montluçon, soit « 1 à 1,2 million de personnes concernées ». NOUVELLES RÈGLES ☞ Gilles Guillemard et Pascal Bouillot, GranuBûches (Besson) out a commencé par… un poêle à granulés de bois. « Quand j’en ai acheté un, je n’ai pas trouvé de distributeur pour les sacs de granulés. » Une étincelle s’allume dans l’esprit de Gilles Guillemard, salarié d’un grossiste alimentaire d’Yzeure. Pourquoi ne pas se lancer dans la distribution ? Avec son collègue Pascal Bouillot, il flaire le potentiel, hume l’air du temps, renouvelable et écologique, court les salons de la filière bois, déniche des fournisseurs. En août, avec l’aide de la CCI et de la Chambre de métiers, naît GranuBûches, distributeur de granulés et de bûches fabriqués à partir de sciure de résineux séchée et compressée, un procédé « économique et écologique » qui tombe à pic avec l’envolée des prix du fioul. « On démarre correctement. On se donne trois ans pour que GranuBûches soit rentable. » Prudent, le duo n’a pas abandonné son métier d’origine : « On travaille de 3h30 à 12h20, puis on s’occupe de notre société. » ■ T 18 POUR LE GRAND JEU DE VICHY COMMERCE T emps fort de l’animation commerciale de fin d’année, le grand jeu de Vichy Commerce a eu droit à un lifting en profondeur pour l’édition 2008. Objectif : assurer de meilleures retombées pour les commerçants locaux avec 75 chéquiers cadeaux de 200€ chacun, un voyage à choisir d’une valeur de 3.000€ et dix Vichy Boxes d’une valeur unitaire de 150€ (repas, places pour la JAV, lot confiserie et soin thermal). Une centaine de commerçants devraient participer à cette opération qui s’étend du 29 novembre au 13 décembre et pour laquelle des catalogues seront distribués dans les 36.000 boîtes aux lettres de l’agglomération. Chaque commerçant impliqué aura droit à une décoration florale, une affiche, des tickets et une urne pour les bulletins de participation – sans obligation d’achat. « Pour le grand jeu 2007, plus de 10.000 bulletins ont été récupérés dans les urnes », explique Jean-Michel Baud, président de Vichy Commerce (145 adhérents). Le tirage au sort est prévu dimanche 14 décembre à 17 heures sur l’esplanade des Quatre-Chemins. RÉSERVES SUR LA RÉFORME DE LA CDEC V ice-président de la CCI Moulins-Vichy, Élie Chekroun siège depuis deux ans à la commission départementale d’équipement commercial (CDEC), dont le fonctionnement a été modifié en profondeur par la loi de modernisation de l’économie : « Avant, tous les projets de création ou d’extension de surface commerciale supérieure à 300 m2 étaient examinés par la CDEC. Désormais, seuls les projets de plus de 1.000 m2 passent devant la commission. » Une réforme que l’élu de la CCI ne voit pas d’un bon œil : « Des groupes vont se spécialiser dans la construction de moyennes surfaces, et on va assister à une concurrence sauvage qui va continuer à vider un peu plus les centres-villes. Où en sera-t-on dans cinq ou dix ans ? » L’argument de la baisse des prix, avancé par le gouvernement, est haché menu par le commerçant du centre-ville vichyssois : « S’il faut prendre la voiture pour acheter une baguette, où sera l’économie ? Et ceux qui n’ont pas de voiture, comment feront-ils ? Il y a déjà des communes où il n’y a plus de commerce alimentaire dans le bourg, plus d’épicerie, plus de boulangerie. Cette réforme, c’est plus un problème politique que commercial, car la CDEC tournait très bien comme ça. C’est d’autant plus incohérent que des pays en pointe sur les grands centres commerciaux, comme les États-Unis et l’Allemagne, font marche arrière et incitent les commerçants à revenir dans les centres-villes. » Précisons, en outre, que désormais, ni la CCI ni la Chambre de métiers ne seront consultées dans le nouveau dispositif. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155 LOGIL : encore un nouveau service ! Pour la recherche de vos financements immobiliers, CREDICIl vous propose : • un interlocuteur unique pour l’ensemble de votre recherche • l’assurance d’un financement optimisé et sécurisé • le montage du dossier de financement auprès de la banque • la suppression des frais de dossiers par les banques partenaires • des conseils pratiques, neutres et objectifs • … et c’est un service gratuit ! … et toujours : prêts 1% Logement, logements locatifs, services CIL Pass Mobilité et CIL Pass Assistance Rendre le 1% Logement plus intéressant ! 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