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Bulletin de l’actualité de la Safer Maine Océan La lettre aux élus Quatrième trimestre 2012– N°3 EDITO La maîtrise du foncier autour de la LGV est depuis 8 ans un chantier majeur pour la Safer Maine Océan. Le défi n’était pas mince : constituer des stocks pour compenser les exploitations touchées tout en maintenant les prix à leur valeur agricole et permettre la construction de cet ouvrage dans un contexte apaisé, basé sur le dialogue et la concertation. Ce défi, la Safer l’a relevé. Aujourd’hui, les 2 600 hectares en stock sur la Sarthe et la Mayenne couvrent largement les besoins de l’emprise et permettent aux géomètres de travailler dans la sérénité. L’étalement des acquisitions sur une longue période a évité tout dérapage des prix. Le partenariat entre la Safer, la profession agricole, le maître d’ouvrage, les collectivités locales et les départements de Sarthe et Mayenne a été exemplaire. Il faut le renouveler y compris pour des projets de moindre envergure, l’anticipation et la concertation étant deux ingrédients indispensables à leur réussite. En cours de route, d’autres difficultés sont apparues. Je pense en particulier aux compensations environnementales qui entraînent de nouveaux prélèvements sur les exploitations agricoles. Ici encore la Safer a su réunir autour d’une table toutes les parties prenantes : profession agricole (Chambres d’Agriculture et ADE), collectivités territoriales, EIFFAGE, ONF. Cela a permis de renouer le dialogue alors qu’un blocage était en train de s’installer. La construction de la LGV génère des enjeux fonciers de taille qui sont présentés dans ce nouveau numéro de la Lettre aux Elus ; j’espère que sa lecture vous passionnera. Enfin, en cette fin d’année, je vous souhaite de très bonnes fêtes de Noël et du Nouvel an. Dossier: LGV Bretagne La Safer opérateur foncier de la réalisation de l’ouvrage 1 Tracé ligne LGV Bretagne Anticiper la maîtrise foncière > Les stocks fonciers LGV en quelques chiffres Dès 2004, Réseau Ferré de France (RFF) sollicite les Safer pour constituer des réserves Sarthe Mayenne Total foncières dans le cadre du projet de Ligne à Grande Vitesse Le hectares 2637 ha 1324 ha 1313 ha Mans-Rennes (LGV), opération stockés couvrant 182 km d’emprises en Sarthe et Mayenne avec une communes 60 33 27 connexion vers Sablé sur Sarthe. impactées En 2005, une convention est signée par RFF mandatant la nombre 264 150 114 Safer Maine Océan comme d’acquisitions opérateur foncier unique afin de constituer des réserves foncières 28 dont préemption 23 5 en lien avec le projet . (soit en %) (15%) (4%) (10.6%) L’objectif est de réaliser des acquisitions dans et en dehors de prix Source: l’emprise, pour permettre, dans le 4300 €/ha 4800€/ha SAFER MAO moyen €/ha cadre d’une procédure d’aménagement foncier, de Daniel Boittin dégager les surfaces nécessaires à l’ouvrage et de compenser les exploitations touchées par le projet. Les Président Directeur Général premières acquisitions ont eu lieu dès 2006 et se poursuivent encore aujourd’hui pour représenter plus de 2600 ha de stocks fonciers (tab. ci-dessus). Table des matières: > Dossier LGV 1 –3 > les stocks « L.G.V » 1 > Compensations agricoles 2 > Témoignage 3 > en bref 4 > Le préfinancement des premières acquisitions: Dès le début du projet L.G.V. , des opportunités d’acquisitions se sont présentées en Mayenne. En l’absence de déclaration d’utilité publique (D.U.P) du projet, R.F.F. ne pouvait garantir le financement. Un travail de concertation entre l’A.D.E, la Safer et le Conseil Général de la Mayenne a conduit à la signature d’une convention de réserve foncière Safer/CG53 pour assurer le préfinancement des acquisitions jusqu’à ce que les acquisitions puissent être financées par R.F.F (en 2005). La lettre aux élus Dossier LGV Bretagne Un secteur agricole très dynamique touché de plein fouet Plusieurs difficultés ont dû être surmontées, le fuseau traversant des communes marquées par un fort dynamisme agricole (exploitants jeunes en phase de développement de leur exploitation), l’emprise déstructurant de manière générale un nombre important d’exploitations ou de domaines boisés. Pour mener à bien ce projet, la Safer a pris contact avec les propriétaires susceptibles de vendre une ou plusieurs parcelles voire des exploitations entières à proximité du fuseau ou à l’intérieur de celui-ci. Chaque bien a fait l’objet d’une évaluation avec un classement par point afin d’évaluer les préjudices subis par chaque propriétaire et/ou exploitant à l’intérieur de l’emprise et les compenser en leur proposant des biens en dehors de celle-ci. La majeure partie des acquisitions a été réalisée à l’amiable et la Safer, sollicitée très en amont du projet, par son réseau, sa connaissance des exploitations et de leurs besoins, a pu opérer en qualité de médiateur pour parvenir à des solutions y compris en milieu forestier. Le transfert complet de plusieurs exploitations 2 La réalisation d’un ouvrage tel que la LGV touche un grand nombre d’exploitations en Sarthe en Mayenne et en Ille et Vilaine. La plupart sont affectées par la perte de surfaces plus ou moins conséquentes mais d’autres ont vu leur siège directement concerné. Parm i ces exploitations déstructurées, en Sarthe, l’une d’entre-elles dont le siège d’exploitation se trouvait sous le tracé de la LGV, était vouée à disparaître. Elle se composait de 51ha avec bâtiment de stockage et d’élevage et 2 poulaillers « Volaille de Loué ». Résultat de l’opération Exploitation proposée Une des exploitations sous le tracé Par ses recherches, la Safer a identifié une exploitation de 49ha, hors emprise, qui se libérait à moins de 10km et présentait des caractéristiques comparables à celle touchée par le tracé, à savoir exploitation orientée vers la polyculture élevage avec bâtiment volaille de Loué. Après une année d’échanges avec les exploitants et les différents partenaires (RFF, ADE…) afin de proposer une solution, évaluer le préjudice subi, le coût et définir les modalités pratiques et juridiques de l’opération, le transfert a pu avoir lieu. Au-delà de l’aspect technique et financier, l’impact humain d’une telle épreuve pour les exploitants nécessitait de proposer une solution le plus rapidement possible pour ne pas laisser ces derniers dans l’incertitude et préserver les chances d’une reprise de leur activité dans les meilleures conditions possibles. La lettre aux élus Dossier LGV Bretagne Un agriculteur témoigne... Entretien avec François Xavier DUBOIS*, Exploitant à Ballé (53) Trésorier de l’ Association Des Expropriés (ADE) L’ADE qu’est que c’est ? 3 « La Safer (…) assure une gestion des réserves dynamique L’Association Des Expropriés (ADE) de la Mayenne, et adaptée à la progression du projet, (elle) a pu contenir un prix des terres conforme au créée en décembre 2003 regroupe des syndicats de propriétaires et d’exploitants et la Chambre d’Agrimarché local avant travaux culture, J’en suis membre parce que directement concerné par la LGV. Son rôle est de défendre les intérêts des exploitants et propriétaires touchés par la LGV, elle constitue un interlocuteur unique pour RFF et les collectivités. L’ADE s’est fortement impliquée pour informer les exploitants à chaque étape du projet. Quel est le lien entre l’ADE et l’action de la Safer Maine Océan ? Dès 2004, l’ADE a convaincu les collectivités de la nécessité d’entamer le stockage foncier, dans le cadre d’une convention avec la Safer, sans attendre la DUP (intervenue en 2005) et le débat qu’elle a instauré a permis de définir une vision commune de l’Aménagement foncier qui nécessitait : • Une procédure d’aménagement avec inclusion d’emprise • Un stockage foncier supérieur à l’emprise elle-même pour assurer une restructuration correcte des exploitations. De là a débuté le partenariat étroit entre l’ADE, le Conseil Général de la Mayenne et la Safer pour constituer des réserves suffisantes, quasi exclusivement à l’amiable, et maintenir ainsi l’équilibre des exploitations. La Safer et l’ADE ont énormément collaboré pour accompagner les agriculteurs délocalisés dont 10 transferts complets d’exploitation. Il a fallu pour cela rechercher des exploitations potentielles et trouver des solutions pour que les agriculteurs puissent repartir sur un nouveau projet professionnel. Aujourd’hui, les réserves sont réalisées, la mission de la Safer est-elle achevée ? Les réserves sont constituées mais ne sont pas encore redistribuées définitivement, elles le seront en 2015. La Safer assure toujours une gestion temporaire des réserves par des conventions précaires. Les travaux de la LGV ont débuté, et, après concertation avec la profession, la Safer a dû réajuster la répartition des terres au plus près de chaque exploitation le temps des travaux, pour que les exploitants ne perdent pas de surface et puissent activer leurs droits à produire avant une redistribution définitive. Quelle est la principale « valeur ajoutée » de la Safer sur un tel projet ? Avec l’appui des collectivités ou des établissements publics, la Safer a la capacité technique et juridique pour maîtriser une parcelle, un ensemble de parcelles voire une exploitation entière. C’est indispensable pour limiter les conséquences d’un tel projet sur les exploitations touchées. La Safer, dans son rôle, a su être réactive pour saisir des opportunités de réserve. Les terres stockées depuis 2004 n’ont pas été gelées, elles ont été exploitées par des agriculteurs sous convention précaire avec la Safer. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une phase concrète du projet, les travaux ont commencé. La Safer, en redistribuant les parcelles en fonction de l’évolution du chantier assure une gestion dynamique et adaptée à la progression du projet. Le fonctionnement de la Safer, par une validation de chaque dossier au sein du comité technique réunissant professionnels de l’agriculture et collectivité, a permis de dégager des solutions concertées dans l’intérêt de l’agriculture et de l’aménagement rural. Enfin, l’action de la Safer Maine Océan, grâce à l’anticipation de tous, a pu contenir un prix des terres conforme au marché local et éviter une surenchère liée au projet (voir encart). *F.X Dubois est en EARL avec son épouse, ils exploitent 132ha + 7ha sous convention précaire Safer, produisent du lait, de la viande et des volailles de Loué. La LGV représente une emprise de 10ha divisant en 2 un ilot de 50ha attenant au siège d’exploitation. La lettre aux élus Actualités En bref… L’Agence de l’eau Loire Bretagne, les chambres d’agricultures et les 10 Safer du bassin Loire Bretagne ont signé une convention en février 2011 afin mieux prendre en considération les problèmes liés au foncier dans le cadre de la préservation et de la reconquête de la qualité de l’eau dans les captages Grenelle. Cette convention a pour principal objectif mettre en relief la complémentarité des moyens des chambres d’agriculture et des Safer, à dispositions de SIAEP ou des collectivités pour répondre à leur besoins. Elle favorise une intervention concertée pour s’assurer de répondre aux objectifs des gestionnaires de captage tout en préservant la viabilité économique des exploitations. Cette convention permet également un financement temporaire des acquisitions par l’agence de l’eau le temps que la collectivité intéressée par un bien qui serait à vendre, puisse réaliser les formalités d’usage et réunir le budget nécessaire. Ce système nouveau en la matière, permet d’être réactif lorsqu’un bien se libère et a déjà prouvé son utilité. A ce jour, le 10ème programme d’action de l’agence de l’eau, approuvé en novembre dernier, rappelle les termes de cette convention et confirme qu’il est nécessaire de poursuivre l’expérience. Les Safer , les Chambres d’agriculture et l’agence restent mobilisées pour que cette convention soit renouvelée en 2013. Le marché foncier agricole et rural: tendances conjoncturelles Données cumulées: Loire-Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe Nombre de transactions enregistrées par trimestre 3400 3250 3100 2950 2800 2650 2500 2350 2200 TrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrimTrim 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 2008 2009 2010 2011 Trim 1 Trim 2 Trim 3 Trim 4 Trim 1 Trim 2 Trim 3 Trim 4 Trim 1 Trim 2 Trim 3 Trim 4 Trim 1 Trim 2 Trim 3 Trim 4 Trim 1 Trim 2 Trim 3 Trim 4 Trim 1 Trim 2 Trim 3 270 000 000 € 250 000 000 € 230 000 000 € 210 000 000 € 190 000 000 € 170 000 000 € 150 000 000 € 130 000 000 € 110 000 000 € 90 000 000 € 2008 2009 2010 2011 Safer Maine Océan Siège social 94 rue de Beaugé 72021 LE MANS Cedex 2 [email protected] Loire-Atlantique Maison de l’Agriculture Rue Pierre-Adolphe Bobierre La Géraudière 44939 NANTES Cedex 9 [email protected] Maine-et-Loire Maison de l’Agriculture 14 avenue Joxé - CS 80646 49006 ANGERS Cedex 01 [email protected] Mayenne Parc Technopolis– Bât B Rue Louis de Broglie BP 46109 53061 Laval Cedex 9 [email protected] Sarthe 94 rue de Beaugé 72021 LE MANS Cedex 2 [email protected] Safer Maine Océan Service études 94 rue de Beaugé 72021 LE MANS Cedex 2 Tel: 02 43 83 48 27 [email protected] 2012 Valeur totale notifiée par trimestre 2007 Après avoir enregistré au 1er trimestre 2012 des volumes historiques, supérieurs de 20% en nombre de transactions (3240 cessions) pour la même période sur les 4 années précédentes et de plus de 50% en valeur (249 millions d’€uros), l’activité foncière a reculé au second trimestre et plus particulièrement au 3ème trimestre. Cette évolution conjoncturelle du marché avec une très forte activité au 1er trimestre 2012 (concentrée sur le mois de janvier) était assez prévisible, l’éligibilité à compter du 01/02/2012 des nouvelles dispositions fiscales sur les plus-values immobilières ayant accéléré le règlement de nombreuses opérations avant cette échéance (tendance déjà observée sur les derniers mois de 2011). Standard téléphonique 02 43 83 48 10 2012 Si le recul d’activité sur le 2nd trimestre 2012 est assez logique, en raison des volumes d’activité trop atypiques sur les mois précédents et du cycle électoral (présidentielles, législatives) facteur d’un certain attentisme, la situation au troisième trimestre 2012 est beaucoup plus préoccupante. L’ensemble des indicateurs conjoncturels sont dans le rouge (nombre, surface, valeur) avec des volumes sensiblement inférieurs au 3eme trimestre 2009, dernier exercice marqué par une situation récessive du marché foncier en lien avec le contexte macroéconomique…. Pour autant, cette baisse semble essentiellement affecter les segments ruraux (résidentiel, loisirs, projets d’urbanisation), le marché foncier agricole résistant relativement bien sur les 3 premiers trimestres 2012, les volumes (surface, valeur) trimestriels restant soutenus au 2nd trimestre et dans la norme au troisième…. Réalisation: Safer Maine-Océan CV/FV/ 12-2012
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