DOSSIER Le bel avenir des pompiers
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DOSSIER Le bel avenir des pompiers
M A G A Z I N E D ’ I N F O R M AT I O N S M U N I C I PA L E S | N ° 1 7 7 | m a r s 2 0 1 4 | w w w.v A I S O N - L A - R O M A I N E . C O M lemensuel DOSSIER Le bel avenir des pompiers Lire pages 4-6 ← Le lieutenant Roger Pascal (2e en partant de la gauche) est aux côtés de Claude Haut, président du Département et Pierre Meffre, maire et président de la Copavo. Ces derniers représentant les collectivités associées dans le projet de la future caserne. 04 DOSSIER Le bel avenir des pompiers L’interview L ’organisation des secours à vaison-laRomaine va connaître de profonds changements dans les prochaines années. En effet, les sapeurs-pompiers doivent déménager dans une caserne qui va sortir de terre dans le quartier de la Roussette, au début de l’année 2016. Une réalisation pour laquelle la ville et la Copavo sont aux côtés du Conseil général de vaucluse. Les secouristes, dont les effectifs sont en progression, vont ainsi bénéficier de conditions de travail optimales pour accomplir le service précieux et parfois vital, qu’ils rendent à la population. Lieutenant Roger Pascal Responsable du centre de secours de Vaison-la-Romaine Pouvez-vous nous faire un point sur les « forces en présence » concernant les secours à vaison-la-Romaine ? Aujourd’hui, le centre de secours abrite 53 pompiers (13 professionnels et 40 volontaires). Notre secteur d’intervention concerne 14 communes de Vaison-la-Romaine et ses alentours. Nous effectuons en moyenne, 1500 interventions par an; essentiellement du secours à la personne. Mais nous nous inscrivons actuellement dans une perspective de développement pour encore mieux répondre aux besoins de la population. justement, pourriez-vous nous en dire plus sur la future caserne ? Celle-ci se situera au quartier de la Roussette, à l’est de la commune, à proximité du camping Carpe Diem. Le fait de passer en rive droite de l’Ouvèze est effectivement un atout supplémentaire, notamment en cas de crue. Nous disposerons de 7 garages, pouvant accueillir jusqu’à 14 véhicules (nous en comptons 9 aujourd’hui). Nous nous installerons en 2016 dans 1 100 m² de locaux, contre 800 aujourd’hui. Et ce qui est très important, nous aurons également 1 600 m² d’espace extérieur aménagé. L’instauration d’une bonne qualité de vie dans la caserne est un facteur décisif pour le fonctionnement optimal d’un centre de secours. Car ce dernier, peut-être le plus beau, le plus grand, s’il n’y a pas à l’intérieur suffisamment de ces hommes et de ces femmes, qui s’engagent à risquer leur vie pour sauver celle des autres, notre mission ne peut être correctement remplie. Est-ce qu’aujourd’hui vous êtes en mesure d’accueillir des pompiers supplémentaires ? Oui, car notre quota de pompiers volontaires a été revu à la hausse. Il était de 35 il y a deux ans, il va grimper à 50 dans les deux ou trois années qui viennent. C’est pour cela que nous sommes à la recherche de personnes qui souhaiteraient nous rejoindre. Même si dans l’absolu nous n’avons pas de critères d’âge dans notre recrutement, le profil idéal par rapport à nos besoins, concernerait des personnes ayant une bonne stabilité socio-professionnelle. Nous n’avons absolument rien contre les jeunes ! C’est juste plus compliqué de rôder un effectif, avec des étudiants ou des jeunes actifs en phase d’orientation professionnelle ; car du jour au lendemain – je les comprends – ils peuvent s’envoler vers d’autres cieux. Et nous avons l’école des jeunes sapeurs-pompiers qui devrait nous fournir 3 ou 4 recrues très prochainement (lire par ailleurs). Enfin, il faut habiter Vaison-la-Romaine, être disponible et en bonne condition physique. Le prochain recrutement aura lieu en octobre, mais on peut me faire parvenir les candidatures dès aujourd’hui. • 2,6 millions d’euros Le montant global de la future caserne s’élève à 2,6 millions d’euros. Le Département de Vaucluse finance à hauteur de 50%, la Ville de Vaison-la-romaine 25 % et la Copavo 25%. La Ville et la Copavo prennent également à leur charge et à parts égales, la fourniture du terrain viabilisé et les réalisations de voirie, réseau et distribution, à hauteur de 540 000 €. ← Les adolescents de l’école des jeunes sapeurs-pompiers, alternent cours théoriques et ateliers pratiques, tous les samedis après-midi. 05 Une école des jeunes sapeurs-pompiers performante Ils ont de 14 à 18 ans et les samedis après-midi, pendant toute leur adolescence, ils vont (encore) à l’école, celle des jeunes sapeurs-pompiers (j.S.P.) de vaison-la-Romaine. Un investissement qui en dit long sur leur motivation, car sur cette période de l’existence le temps libre hors période scolaire est précieux. Mais, « tout comme l’Éducation nationale, nous ne tolérons pas les absences injustifiées, explique Alain Défossé, le président de cette école associative. J’ai parfaitement conscience du sacrifice qu’ils consentent, ainsi que celui de leur famille car du coup les week-ends sont plus courts, mais la discipline est une des pierres angulaires de ce qui fait un bon pompier. Et en matière de sacrifice, poursuit-il, je salue le dévouement des 8 animateurs tous bénévoles, qui eux aussi donnent de leurs temps chaque samedi, pour transmettre leur savoirfaire à ceux qui peut-être les rejoindront plus tard dans l’effectif de la caserne.» “Ils font déjà partie de la famille” Car l’école des J.S.P. constitue un véritable atout pour le centre de secours de Vaison-la-Romaine, en lui fournissant régulièrement des jeunes recrues parfaitement familiarisées avec les lieux et les équipes (lire l’interview ci-contre). «Même s’ils sont encore en apprentissage, ils font déjà partie de la famille, souligne Alain Défossé. On aimerait en intégrer plus à la sortie, mais à 18 ans, ils sont nombreux à quitter leur ville pour poursuivre leurs études ou exercer un premier emploi. En tout cas, notre objectif premier reste de bien les former afin qu’ils décrochent le brevet national des jeunes sapeurs-pompiers.» La passion ne doit pas prendre le pas sur l’éducation Malgré l’assiduité exigée, l’école ne désemplit pas, bien au contraire. L’effectif maximal de 16 élèves est toujours atteint et les places sont chères chaque année. La sélection des nouveaux entrants se base essentiellement sur la motivation. Ceux qui sont intéressés peuvent assister à une ou deux séances en tant qu’observateur. Une fois recrutés, l’équipe fait un premier bilan avec les jeunes, au bout de deux mois, pour évaluer la balance entre le plaisir et la contrainte. Un autre point sur lequel les animateurs sont très vigilants porte sur la réussite scolaire. Les jeunes ne doivent pas descendre en-dessous de 14 de moyenne générale. Car la passion ne doit pas prendre le pas sur l’éducation. Autre thème cher à l’encadrement, la participation indéfectible des J.S.P. à trois cérémonies commémoratives, celles du 11 novembre, du 8 mai et enfin celle en mémoire des résistants fusillés à Sainte-Croix, qui va se tenir le 22 mars prochain. • Contact : [email protected] UNE DES MEILLEURES ÉCOLES DE VAUCLUSE Chaque année, l’école des jeunes sapeurs-pompiers de Vaison-la-romaine, créée en 1989 par le lieutenant Yves Philippe, se distingue dans les différentes épreuves, que ce soit en cross ou au challenge de la qualité (épreuves sportives et techniques). Il y a toujours des représentants vaisonnais lors des championnats de France. ainsi sarah Cabrières, une pensionnaire des J.s.P (lire son portrait en page 16) a fait le déplacement en Guadeloupe l’été dernier, pour participer aux épreuves réunissant les meilleurs jeunes sapeurs-pompiers de France. Une performance qu’elle avait déjà réalisée en 2012 et en 2011. ↙ ↓ Le 19 janvier dernier, le niveau de l’Ouvèze est quasiment monté à deux mètres de hauteur. 06 Le Plan communal de sauvegarde mis en pratique Depuis 2012, la ville de vaison-la-Romaine a mis en place un Plan communal de sauvegarde (P.C.S.). Il définit les moyens humains et matériels à mettre en œuvre lorsque survient un risque majeur sur la commune : inondation, ruissellement, feu de forêt, mouvement de terrain et séisme. Il permet d’apporter une réponse de proximité pour les acteurs locaux (collectivités, secours…) qui interviennent sur la gestion des risques. Pour les habitants, la Ville a également édité un document d’information communal sur les risques majeurs (Dicrim) qui recense l’essentiel des informations et les bons réflexes à adopter, avant, pendant et après la crise. Cette brochure peut être retirée en mairie ou téléchargée sur www.vaison-la-romaine.com L’important épisode pluvieux du mois de janvier, a permis d’effectuer un test grandeur nature à la fois des dispositifs codifiés dans le plan communal de sauvegarde, mais aussi de l’expertise de la société de veille météo, dont la Ville s’est adjoint les services. Voici comment s’est déroulée la journée du 19 janvier, lors de laquelle le niveau de l’Ouvèze a failli atteindre deux mètres de haut. 1. L’Ouvèze sous surveillance Les pluies conséquentes qui se sont produites le week-end des 18 et 19 janvier dans notre région, ont occasionné la montée du niveau de l’Ouvèze. Le pic de crue a été atteint, le dimanche à 17h30 ; il s’élevait alors à 1,94 m. Alors que quelques heures avant l’épisode pluvieux, le niveau du cours de la rivière était à peine de 50 cm. À 14h, dimanche, la cellule de veille météo de la société Predict services a ainsi prévenu Pierre Meffre, le maire, pour lui signaler une montée des eaux importante, due à de fortes précipitations sur le bassin versant de l’Ouvèze, en amont de Buis-les-Baronnies. 2. La phase de pré-alerte déclenchée « Cela fait partie de nos procédures dans le plan communal de sauvegarde que nous avons élaboré avec Predict services, explique le maire. Au vu de la situation, nous avons déclenché la phase de pré-alerte. Élus et cadres de la mairie ont été mobilisés pour surveiller l’Ouvèze, analyser la situation et préparer la suite si les conditions météorologiques venaient à se dégrader. Toute cette phase s’est bien entendu déroulée en collaboration avec le centre de secours de la ville.» 3. Des accès bloqués Des barrières ont été installées pour bloquer l’accès à l’allée des peupliers dans la zone d’activités de l’Ouvèze, où l’on a craint des débordements. Des rondes ont été effectuées en bordure de rivière ainsi qu’une surveillance étroite des passages à gué sur les vallats. Un message d’alerte téléphonique relayé par un automate d’appel – un autre dispositif en faveur de la sécurité des Vaisonnais mis en place par la Ville – a été enregistré et était prêt à être diffusé si la situation l’exigeait. 4. La décrue Heureusement, la pluie cesse en amont de Vaison-la-Romaine et le niveau de l’Ouvèze redescend. Il est passé de 1,94 m à 17h30 à 1,40 m à 21h30. Toutefois, la hauteur de la dernière crue référente, celle de septembre 2002 où la rivière était montée jusqu’à 2,17 m, a failli être atteinte. « Cette pré-alerte de dimanche qui s’est finalement bien terminée, nous a permis de vérifier que nos procédures fonctionnaient parfaitement et que les alertes météo étaient très précises », conclut Pierre Meffre. • ↑ Le maire, Pierre Meffre, lors de la présentation du Plan communal de sauvegarde aux sapeurs-pompiers. AvIS AUX HABITANTS DES ZONES EXPOSÉES Riverains du bord d’Ouvèze, des vallats et des massifs forestiers, vos coordonnées téléphoniques doivent être enregistrées en mairie, pour figurer sur le listing de l’automate d’appel qui vous préviendra en cas de crues. N’hésitez pas à communiquer vos coordonnées, de préférence le numéro de portable, en appelant le 04 90 36 50 15 pour aider à la mise à jour du fichier. vous pouvez également transmettre ces informations à l’adresse suivante : [email protected] → Sarah Cabrières espère intégrer un jour la prestigieuse brigade des pompiers de Paris. Photo : Philippe Abel 16 PORTRAIT Sarah tout feu tout flamme Du haut de ses dix-sept ans, Sarah Cabrières dégage une étonnante maturité. Elle a l’aplomb de ceux qui regardent loin… et qui y vont. « quand j’enfile ma tenue de pompier, confie-t-elle, je ne suis plus la même que dans le civil ; je me sens plus responsable, j’appréhende les choses avec plus de gravité. C’est dans cet univers que je m’épanouis ». La jeune femme prépare actuellement un C.A.P. d’agent de sécurité, à l’Isle-sur-la-Sorgue. À part moi, il n’y a que des garçons dans ma classe, explique-t-elle. Mais si j’ai choisi cette filière, c’est parce qu’il y a une part importante de l’enseignement qui est consacrée au secourisme. Ainsi, je ne perds pas de temps pour atteindre mon objectif de devenir pompier professionnel ». Un but qu’elle s’est fixé dès l’enfance en voyant des films mettant en scène des soldats du feu. « Le désir de devenir pompier, je me le suis forgé toute seule, souligne-t-elle. Personne de ma famille ne l’a jamais été. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir un soutien total de la part de mes parents. Ils croient en moi et j’essaye d’être à la hauteur de cette confiance.» Mieux qu’essayer, elle y arrive ! En effet, l’armoire à trophées ne cesse d’accueillir de nouvelles coupes et autres médailles. Car le sport constitue un autre pilier de sa vie: «J’adore me dépenser, mais aussi et surtout, me surpasser». Ainsi, depuis 2011, elle accède chaque année aux finales nationales, réunissant les meilleurs jeunes sapeurs-pompiers (J.S.P.) de France. Des compétitions où elle porte haut les couleurs de Vaison-la-Romaine, à travers son école de J.S.P (lire en page 5). Une structure associative chère au cœur de Sarah : « Pour moi, il s’agit d’une deuxième famille. Nous sommes très soudés au sein d’un vrai collectif. Se rendre à la caserne tous les samedis après-midi, pendant quatre ans, ça peut s’apparenter à une corvée vu de l’extérieur. Moi, au contraire, j’attends ces moments avec impatience, poursuitelle. Et je languis d’arriver à septembre prochain, où j’espère devenir pompier volontaire. Car il me tarde enfin de pouvoir aller sur le terrain ». “ J’ai conscience que je vais vivre des moments compliqués, mais je me sens prête à les affronter. Je pense être capable de me concentrer sur ce que j’ai à faire, en faisant abstraction du contexte.” Quand on lui demande si elle ne nourrit pas quelque appréhension, car certaines interventions peuvent s’avérer très délicates, elle répond : « J’ai conscience que je vais vivre des moments compliqués, mais je me sens prête à les affronter. Je pense être capable de me concentrer sur ce que j’ai à faire, en faisant abstraction du contexte. Quoiqu’il en soit, dans les tout premiers mois je serai seulement observatrice et je regarderai mes coéquipiers à l’œuvre.» Hormis tout ce qui fait partie de l’univers du sapeur-pompier, Sarah a une autre passion : le football. Après des débuts à l’Olympique Saint-Romanais, elle a rejoint l’Étoile d’Aubune du côté de Beaumes-de-Venise. Elle y évolue au poste de gardien de but, celui qui éteint les incendies dans la surface de réparation. Sur ce plan-là aussi, Sarah joue le jeu à fond, et tous les dimanches, elle sillonne la région Paca pour y disputer ses matches. Insatiable sur le terrain, elle est aussi ambitieuse pour son avenir car si elle a pour objectif de devenir pompier professionnel, c’est à Paris qu’elle souhaite exercer. « J’ai vu des sujets sur eux, il semble qu’il y ait beaucoup d’action là-bas. Je n’entends pas brûler les étapes, mais rejoindre les sapeurs-pompiers de la capitale, une brigade un peu « mythique », c’est le but que je souhaiterais atteindre à terme.» Une trajectoire qu’elle dessine autour de deux principes qui se sont imposés à elle naturellement dans sa jeune existence : « sauver des gens et défendre la nature ». Le costume de sapeur lui est vraiment taillé sur mesure. •
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