La crémation au service des animaux de compagnie
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La crémation au service des animaux de compagnie
2 | LUNDI 4 NOVEMBRE 2013 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ LE DOSSIER DU JOUR | VOUS & NOUS SORGUES | Créée il y a 24 ans, la société Europe Animal offre un service unique dans le Vaucluse LE BILLET PAR ANTOINE CHANDELLIER Marche nuptiale vers les municipales Un mariage se profile. Une dose d’amour dans ce monde-là, cruel, ne fait pas de mal. Le rapprochement des âmes y est devenu denrée rare, les familles se déchirent, les corps souffrent. C’est pour demain. Les bans sont publiés et les faire-part tweetés. L’esprit fleur bleue gagne nos cœurs de midinettes même si la raison, davantage que la passion, préside à cette cérémonie. Ce mardi, à 17h15, François Bayrou et Jean-Louis Borloo unissent leur destin. A la maison de la Chimie, ils vont se dire oui et la messe s’annonce œcuménique. MoDem et UDI ranimant la flamme de feu l’UDF. Vive les mariés ! Tel est donc le destin de ce centre, tourneboulé depuis 11 ans, raillé comme on peut se gausser d’une famille tuyau de poêle. La noce promet le meilleur à ce couple pas si mal assorti, regardant dans la même direction vers 2014. Et pourquoi pas un avenir commun, des projets, voir plus loin ? D’autant qu’il pourrait profiter du désamour dont pâtissent UMP et PS dans l’opinion. Laquelle avait voulu le changement. Et ne l’a pas vu. A qui lui promettait ce renouveau en guise de sérénade, elle dit, à son tour : changez tout ! 9 Français sur 10 demandent à François Hollande de tout revoir. Le divorce est consommé. Et la famille socialiste redoute que son chef ne l’entraîne vers de graves déconvenues aux prochaines municipales. L’UMP n’est pas mieux lotie. Alors, le couple Bayrou-Borloo, dans sa grande hospitalité, se verrait bien accueillir les enfants abandonnés de la République. ULA QUESTION DU JOUR Avez-vous pour habitude de lire le prix Goncourt ? @ LA RÉPONSE À LA QUESTION D’HIER : La crémation au service des animaux de compagnie I Après une double crémation, les résidus sont passés au broyeur Bretagne : le mouvement de protestation peut-il s’étendre ? Oui 85 % Non 15 % Résultats de la consultation effectuée sur le site du Dauphiné Libéré (1474 votes). Chaque jour, une question vous est posée dans cet espace. Vous êtes invités à y répondre sur le site du Dauphiné Libéré : ledauphine.com rubrique “La question du jour”. UÀ VOIR, À LIRE SUR LE WEB Des États-Unis au Gabon, découvrez les images de l’éclipse solaire à voir, à lire sur le site du Dauphiné Libéré : ledauphine.com REPÈRES soléentrevignesetRhône,le chenil des Confines à Sor gues accueille les amis des bêtes au terme d’un étroit che min arboré. Passé le portail de cette propriété de trois hecta res, sur la gauche, une petite maison beige, au toit de tuiles rouges, attire l’œil. Cette bâ tisse, toute simple, se distin gueeneffetparsagrandeche minée de métal. Celle d’un four dans lequel sont réduites en cendres les dépouilles de nos chers animaux de compa gnie. Au sein du chenil ouvert en 1984, le crématorium Europe Animal existe, lui, depuis près d’un quart de siècle. « Ce sont les vétérinaires à qui nous avi ons affaire qui nous ont con seillé de proposer un pareil service aux propriétaires d’animaux », se rappelle JeanPierre Chirol, père de la désormais patronne des lieux, Anne. L’activité était à l’épo que peu développée dans la région. Elle ne l’est guère da vantage aujourd’hui. Europe Animal est le seul cré matorium animalier du Vau cluse. Au sud, la concurrence est assez proche, à Nîmes, Vi trolles et Gardanne. En revan che,aucunservicedecegenre n’est proposé à moins de plu sieurs centaines de kilomètres au nord, à l’est et à l’ouest. « Nos clients viennent du Gard et des BouchesduRhô ne, mais aussi de la Drôme et de l’Ardèche », énumère l’an cien responsable des lieux. Moins de trente centres cré matoires pour animaux de compagnie existent aujour d’hui en France. Les propriétaires amènent parfois euxmêmes leurs dé 90 Europe Animal réalise environ 90 % de crémations individuelles. Le reste tient dans des crémations collectives, deux à trois animaux étant incinérés l’un après l’autre. 10 Jusqu’à une dizaine d’incinérations individuelles sont réalisées chaque jour au crématorium. 25 À 160 Pour un NAC (nouvel animal de compagnie), compter 25 € pour une crémation collective et 50 € pour une individuelle, de 35 à 60 € pour un chat et de 65-80 à 160 € (avec urne), pour un chien. 50 Depuis quatre ans au chenil des Confines, Aurélien Philippe, ici à côté du broyeur, s’occupe de la crémation des animaux de compagnie que les particuliers lui apportent ou qu’il va lui-même chercher chez les vétérinaires. Photo Le DL/V.D. funts compagnons au créma torium. Puisque ce n’est pas toujours le cas, Aurélien Phi lippe fait une tournée quoti dienne des vétérinaires vau clusiens ayant sollicité Europe Animal pour venir récupérer un corps. Depuis quatre ans au chenil des Confines, le jeune homme s’occupe des crémations avec JeanPierre Chirol. Ce dernier explique que, dans une limite de 40 kg, capacité maximale du four, tout type d’animal peutêtreincinéré :chat,chien, lapin, oiseau, rongeur et autres NAC (nouveaux ani maux de compagnie), avec toutefoisplusoumoinsdefaci lité. « Le four fonctionne parfois pour une souris blanche, note M. Chirol. Après sa crémation, il n’en reste pas grandcho se… » Aurélien souligne de son côté la difficulté qu’il y a à réduireunetortueencendres : « La carapace brûle difficile ment. Cela prend du temps. » L’intérieur du crématorium est sobre. La luminosité et le calme d’une petite salle d’at tente exposant un panel d’ur nes sous verre contraste avec la grande salle froide et som bre, deux mondes séparés par une simple porte. Ce matinlà, le four n’officie pas, mais il ne s’en extrait pas moins un bruit sourd qui emplie la pièce. Dans le décor, une table en inox,semblableàcelled’unlé giste, et deux imposants réfri gérateurs le long du mur, l’un de 800 litres, l’autre de 600. « Nous en avons un troisième stocké derrière, au cas où », précise Aurélien, en dési gnant la porte jouxtant le four. À sa droite, posé sur le sol car relé, entre quelques meubles, un broyeur. « Lorsque les corps ont été brûlés une première fois, puis une seconde, pendant une heure et demie à 850°C, les ré sidus sont passés au broyeur, explique JeanPierre Chirol. Il reste toujours des petits os. » Récupérées par un tiroir, les cendres sont alors versées dans un sachet thermocollé, Un animal incinéré sur deux est amené par son propriétaire au crématorium. L’autre est pris en charge au cabinet du vétérinaire. puis placées dans un simple sac en papier marron ou à l’in térieur d’une urne choisie par le propriétaire de l’animal. Lorsque la crémation collec tive est privilégiée par rapport à celle individuelle, les cen dressontdisperséessurlester res en friches du chenil. Cha que jour, jusqu’à une douzai ne d’animaux sont incinérés au crématorium. Vincent DANET Europe Animal, 1073, route de L’Oiselay, Sorgues. Tél. 04 90 39 61 24 ou 06 88 09 66 10. Site internet : europe-animal.com. Le chenil des Confines est ouvert du lundi au samedi, de 8 h à 13 h et de 15 h 30 à 18 h 30. De gauche à droite, l’urne en bois fantaisie (de 30 à 50 euros), une seconde en céramique fantaisie (40-70 euros), « fait main », et celle “cœur en bois” (45-60 euros), trois des sept types de réceptacles proposés par Europe Animal pour recueillir les cendres de votre animal de compagnie. Photo Le DL/V.D. Le secteur de la crémation animalière : un petit marché concurrentiel L’équarrissage a disparu au profit de l’incinération D E epuis 2009, Nicolas Goos sens est président du Syn dicat national des créma teurs animaliers (SNCA). Ce dernier a été fondé en 1989, six ans après l’ouverture du premier crématorium dédié aux animaux de compagnie. Pour le métier, les débuts ont été difficiles. Il a dû résis ter aux tenants de l’équarris sage. Ceuxci trouvaient un fort intérêt financier à ce que les cadavres d’animaux soient transformés en farine animale. En 2013, le syndicat de Ni colas Goossens regroupe neuf adhérents et dix sites de crémation dispersés sur le territoire. « Il s’agit d’un petit milieu, explique le président du SNCA, notamment en raison d’une législation ri goureuse. » La loi impose en effet une distance minimum de 200 mètres entre une installation crématoire et tout terrain constructible, habitation ou lieu recevant du public (arrê té du 17 juillet 2009 relatif à l’incinération de cadavres d’animaux de compagnie). « Cela ne facilite pas la re lation de proximité avec les clients, importante dans ce secteur », déplore le profes sionnel. Venu du funéraire classique, celuici est installé depuis 2005 à Nogentsur Marne (ValdeMarne). Le groupe Incinéris s’octroie les troisquarts de l’activité « En dehors des membres du syndicat, il n’existe que trois ou quatre autres entreprises indépendantes et le géant du secteur, Incinéris. » Forte de 13 établissements dans toute la France, entre autres à Nî mes (30) et Gardanne (13), cette société est entièrement administrée et gérée par des vétérinaires. Pour Nicolas Goossens, l’étroite association entre le spécialiste de la santé ani male et l’activité de créma tion a créé une concurrence difficile à contrer pour les in dépendants. « Incinéris dé tient les troisquarts du mar ché, si ce n’est pas plus. » Pour Cremadog, l’entrepri se du président du SNCA, comme pour les adhérents à ce dernier, la survie de l’acti vité passe aussi par l’établis sement de partenariats avec les cabinets vétérinaires. Aujourd’hui, la société de Nicolas Goossens réalise quelque 5 000 crémations d’animaux de compagnie par an. Une demande de ser vice qui croît avec la hausse du nombre de bêtes à poils ou plumes voire écailles au sein des foyers français. ntre le propriétaire d’un animal de compagnie et la société de crémation ani malière, il y a souvent un intermédiaire : le vétérinai re. Installée en Vaucluse de puis 2001, Marie, 43 ans, exerce à Avignon (le pré nom a été changé, toute for me de publicité étant pros crite par la profession). À ses débuts, en 1996, l’équarrissage, soit la trans formation des cadavres en engrais ou farine pour l’ali mentation animale, était en core pratiqué, bien que déjà obsolète. « Je n’ai jamais adhéré à ce système », pré cise la spécialiste, lui préfé rant celui de la crémation. Depuis, la crise dite “de la vache folle” est passée par là… Aujourd’hui, Marie tra vaille le plus souvent avec le centre Incinéris basé à Nî mes (voir cicontre), satisfai te qu’elle est du sérieux des procédures du leader du secteur. « Je suis aussi en contact, plus épisodique, avec Europe Animal, quand le propriétaire d’un animal se montre pressé de récupé rer ses cendres et ne veut pas me le confier. Certains de mes confrères travaillent en revanche exclusivement avec le centre de Sorgues. » Les propriétaires repartent rarement du cabinet de Ma rie avec leur animal, sans doute en partie parce qu’il leur est interdit de l’enterrer. Lorsqu’ils choisissent la cré mation, celleci est de un quart à un tiers en faveur du service individuel. Il permet la récupération des cendres et leur conservation dans une urne afin de les disper ser ou d’enterrer le récepta cle dans un espace dédié.
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Ce service de crémation associé à un service funéraire répond au souhait des propriétaires d’être présents lors de
cette dernière étape.
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