Les kanji en manga 1 - Introduction
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Les kanji en manga 1 - Introduction
Vous tenez entre les mains le premier d’une série de trois ouvrages destinés à enseigner Kyõiku kanji kanji de l’écriture japonaise, que l’on appelle les 1006 premiers (kyõiku signifiant “éducation”). Les Kyõiku kanji se nomment ainsi car ce sont ceux qu’apprennent les enfants japonais de manière systématique durant leurs six années d’école primaire, de 6 à 12 ans, et qui font partie de la base de leur éducation. Cette liste Ministère Japonais de l’Éducation et des Sciences. est dressée par le Dans l’enseignement des kanji japonais aux étrangers, on observe en fin de compte deux tendances : la première, traditionnelle, dans laquelle l’étude se dirige de la même manière que dans les écoles japonaises, dans un ordre arbitraire et au moyen de la répétition des caractères une fois, puis une autre, puis une autre encore, jusqu’à ce que l’image (ou le mouvement de la main pour les tracer) se grave dans la mémoire de l’élève. L’autre, initiée par le professeur J.W. Heisig, avec lequel deux des auteurs ont eu l’honneur de collaborer en diverses occasions, se base sur la mémoire imaginative de l’étudiant (voir Kanji para recordar I et II, Herder 2001-2003, disponible en France comme Les Kanji dans la tête, Yves Maniette). À ces deux options, nous en ajoutons désormais une troisième : celle des Kanji en manga, méthode basée sur la mémoire visuelle qui permet à l’étudiant jeune de s’atteler à l’étude des kanji sans avoir besoin 5 L’idée de créer une nouvelle méthode dans le territoire déjà tellement exploré que sont les kanji est survenue lorsque nous nous sommes rendu compte de deux choses : en premier lieu, de l’enthousiasme avec lequel le public japonophile adolescent avait accueilli la méthode Le Japonais en manga, actuellement publiée en plusieurs langues, et composée de deux livres de grammaire et deux cahiers d’exercices, grâce à laquelle l’étudiant peut arriver à un niveau de japonais intermédiaire, suffisant pour réussir les niveaux 3 et 4 du Nihongo Nõryoku Shiken (Nõken), l’examen officiel du japonais langue étrangère. Le Japonais en manga est venu remplir un vide qui existait dans les méthodes d’apprentissage du japonais comme langue étrangère : celui de textes destinés à un public d’adolescents ou de jeunes adultes. À un moment où, en plus, la culture pop japonaise fait sensation grâce à l’influence et à la diffusion de produits comme les jeux vidéo, les mangas, l’animation ou le cinéma, le public adolescent développe toujours un intérêt plus grand envers tout ce qui a trait au Japon, intérêt que, sur le terrain linguistique, peu avant Le Japonais en manga avait pensé à satisfaire. De plus, l’âge de ce public rajeunit sans cesse. C’est là que se trouve le second facteur qui nous a poussés à créer Les Kanji en manga. Ceux qui s’intéressent au Japon et au japonais le font à un âge de plus en plus jeune, c’est pourquoi les outils de l’étude se doivent d’être en adéquation avec leur âge, capacités cognitives et mécanismes d’intégration des idées. Les kanji en manga 1 Introduction Introduction 6 d’avoir entièrement développé la capacité d’abstraction propre à l’âge adulte, ou encore, sans avoir à fournir l’effort mental très élevé exigé par les autres méthodes. Les Kanji en manga combine le meilleur des deux tendances précédemment décrites : d’une part, la méthode présente les kanji, avec quelques variations dans leur ordre, tels qu’ils apparaissent dans les écoles japonaises. C’est-à-dire, d’abord les plus fondamentaux et les plus employés, et plus tard ceux offrant une plus grande complexité. Chaque kanji est accompagné de ses lectures les plus fréquentes, du détail de son écriture, de ses formes graphiques alternatives, et d’un bon nombre de noms composés, ce qui fait de cet ouvrage une oeuvre de référence valable y compris pour les étudiants plus avancés. D’autre part, le kanji est également représenté par un ensemble de dessins très grotesques (chaque composé représentant un élément formateur du kanji global) qui rendent faciles son identification et sa mémorisation. C’est par cet aspect que Les Kanji en manga est clairement différent et original par rapport aux autres ouvrages sur les kanji disponibles sur le marché, outre sa “marque de fabrique” de la méthode “en manga”. Pourquoi mourir d’ennui en étudiant si on peut le faire de manière plus divertissante, et au moins aussi efficace, en se servant de plus du manga comme outil ? Les Kanji en manga allie, comme son père Le Japonais en manga, l’étude du japonais avec ce qui motive beaucoup à étudier cette langue : le graphisme, le style manga, dans des histoires qui nous permettent d’apprendre les kanji non comme entités isolées, mais comme réalités de mots dans un contexte, le contexte d’une page de manga pour chaque leçon étudiée. Une autre nouveauté importante de la méthode se trouve dans les petites légendes mnémotechniques destinées à mémoriser les différentes lectures de chaque kanji. Par expérience, nous savons qu’il s’agit de la partie qui s’oublie le plus facilement, et la plus difficile à retenir. Il est très fréquent que quand un étudiant en japonais se retrouve confronté à un kanji déjà étudié, il connaisse bien sa signification mais ne se rappelle pas de sa lecture. Ces phrases mnémotechniques, basées sur les jeux de mots, peuvent constituer un allié de poids au moment de surmonter ce moment difficile où “on l’a sur le bout de la langue”. Bien sûr, ces légendes ne peuvent remplacer l’étude ; il faut s’appuyer sur elles en tant que complément. Il ne faut pas non plus toutes les apprendre par coeur, ce que nous ne recommandons pas : elles s’emploient comme un filet de sécurité ou comme des béquilles, si nécessaire, jusqu’à ce que la pratique, la lecture et l’apprentissage de nouveaux mots finissent de fixer en notre mémoire les diverses prononciations de chaque kanji en contexte. Tout le monde peut utiliser Les Kanji en manga : l’étudiant déjà initié au japonais, seul ou avec un professeur, trouvera en cet ouvrage un complément à son étude et un renfort pour les kanji, certainement la difficulté principale rencontrée par un Occidental lors de l’apprentissage de la langue japonaise, ainsi que quelques pages de manga de niveau initial-moyen qui lui permettront également de mettre en pratique ses connaissances grammaticales. Celui qui éprouve de la curiosité à l’égard des kanji, d’autre part, tr av liv ré en te ca tr cô pl ég se m en gr ni à ce es se m co L’ av ép gi id fu pr s: els nue es de és. rès ui nji les en er- des ar ifnté re. de e”. ue msi is- ul ntal de isrt, Les Kanji en manga est, logiquement, un membre de la famille “en manga” et comme tel, il a été pensé pour servir de complément aux deux livres de grammaire et aux deux cahiers d’exercices de la série Le Japonais en manga. Toutefois, ces derniers se concentrent sur la grammaire et le vocabulaire japonais et, bien que ne laissant aucunement de côté l’écriture, pour des raisons évidentes de place ils la relèguent plutôt à un second plan. De là est venue la nécessité de créer ces trois volumes pour proposer une méthode également agréable et innovante pour étudier les kanji. Cependant, le japonais n’est ni seulement grammaire, ni seulement kanji, c’est pourquoi nous recommandons instamment à l’étudiant de travailler simultanément avec les livres de grammaire Le Japonais en manga 1 ou 2 et le cahier d’exercices correspondant pour fortifier son étude de la grammaire et du vocabulaire, et avec le volume des Kanji en manga selon son niveau. Cette méthode consistera en un total de 3 ouvrages, chacun desquels contiendra deux niveaux des 6 qui divisent les 1006 kyõiku kanji. Les livres se structurent en leçons de 8 à 12 kanji, auxquelles s’ajoutent une page de manga, une page d’exercices, les réponses à ces exercices et la traduction de la bande dessinée. Il faut noter que Les Kanji en manga est une méthode d’étude progressive, ce qui signifie que ce qui est appris dans une leçon se tient pour assimilé dans les suivantes, et par conséquent, ce qui a été vu dans le premier livre s’appliquera au deuxième et au troisième. Ainsi, il n’est pas recommandé de commencer à étudier avec cette méthode à partir du livre 2 ou du livre 3. L’écriture japonaise L’écriture japonaise résulte de la combinaison de trois systèmes d’écriture : Kanji : l’objet d’étude de ce livre. Ce sont des caractères complexes “importés” de Chine au vie siècle qui représentent des “idées” ou des “concepts” (c’est pour cela qu’ils se nomment aussi “idéogrammes”). Hiragana : un des alphabets syllabiques ou “syllabaires”, aux formes rondes. Katakana : le second des syllabaires japonais, aux formes rectilignes. Nous avons des témoignages de japonais écrit seulement à partir des ive et ve siècles ; avant cela, la langue japonaise était orale et lui manquait une écriture. C’est à cette époque que furent introduits au Japon les idéogrammes chinois, les kanji, qui à l’origine ne furent employés que phonétiquement, mais qui rapidement furent utilisés idéographiquement afin de représenter des mots japonais. Les lectures de ces kanji furent également importées bien que, devant la nécessité de les accoler à une langue préexistante, le japonais oral, de nouvelles lectures leur furent également assignées. 7 ais ns ais ue trouvera un système pour mémoriser, identifier et apprendre à écrire les caractères sans avoir besoin de rien savoir de la langue japonaise, puisque tous les textes et phrases du livre sont traduits. Le seul objectif de l’emploi des kanji en contexte est de créer un cadre réel d’apprentissage, celui de la langue, et de comprendre que le kanji n’est pas une entité isolée mais une partie d’un engrenage, d’un tout. Les kanji en manga 1 re, Introduction Résultat : les kanji peuvent se lire de plusieurs manières, que nous appelons on’yomi (lecture chinoise) et kun’yomi (lecture japonaise), ce qui complique énormément le système d’écriture japonais, y compris en comparaison du chinois dont il dérive et où les lectures sont, à part quelques exceptions près, univoques. Jõyõ kanji) à l’apprentisActuellement, il existe 1945 kanji “d’usage commun” ( sage obligatoire durant le primaire et le secondaire, et nécessaires pour lire tous les types de Kyõiku kanji, textes du japonais commun sans difficulté. Parmi eux, seuls 1006 (les ceux des Kanji en manga) s’enseignent de manière systématique durant les 6 années de primaire. Le reste s’apprend au fur et à mesure de la progression des années d’études et de la lecture. Un Japonais moyen reconnaît en général quelques 3000 kanji. Parmi eux, il faut Jinmei kanji (pour les noms de personnes), c’est-à-dire presque mentionner les 600 caractères employés principalement pour les noms propres et connus de presque tous. Les kana 8 Les hiragana et les katakana ne sont rien de plus qu’une série de caractères qui représentent un son consistant en une voyelle seule ou formé d’une consonne plus une kana (alphabets syllabiques). voyelle. Ensemble, ils sont dénommés génériquement Comme il n’existait pas au Japon un système d’écriture natif avec lequel le chinois aurait pu fusionner, et les sons du japonais et du chinois étant substantiellement distincts, au cours de plusieurs siècles 970 caractères chinois furent employés comme symboles phonétiques des 88 syllabes du japonais. Au milieu du viiie siècle, certains d’entre eux s’étaient transformés en formes courbes, principalement chez les dames de la cour, ce qui constitue l’origine, pendant la période Heian (794-1185), du développement d’un syllabaire phonétique avec une relation univoque entre son et forme écrite. Ce syllabaire, dès le xe siècle, fut reconnu comme un mode officiel d’écriture : le hiragana. De nos jours, le hiragana s’emploie afin d’écrire les mots propres au japonais, pour ajouter les désinences grammaticales et transcrire les mots dont les kanji sont compliqués ou n’appartiennent pas aux listes standard. Les formes du katakana dérivent également des kanji, mais au contraire des hiragana ne se basent pas sur l’écriture calligraphiée ; il fut pris une partie (kata) des kanji afin de représenter des sons. Ces formes-ci s’écrivent dans un style rectiligne. Actuellement, le katakana s’emploie pour l’écriture de mots empruntés aux langues étrangères (y compris les noms propres), pour attirer l’attention du lecteur sur un mot concret et pour les onomatopées. Les Kanji en manga tient la connaissance des kana pour acquise, et ces derniers sont indispensables pour utiliser ce livre. Ainsi, suivant la convention traditionnelle, la kun’yomi d’un kanji s’indiquera en hiragana, alors que la lecture lecture on’yomi s’indiquera en katakana. Si vous avez déjà une certaine expérience dans l’étude du éc ce isde nji, rila ut ue us. ui ne s). Tableau des hiragana a ka sa ta na ha ma i ki shi chi ni hi mi u ku su tsu nu fu mu e ke se te ne he me o ko so to no ho mo yu ra wa ri wi n ru re we yo ro wo ya ra wa ri wi Tableau des katakana a ka sa ta na ha ma i ki shi chi ni hi mi u ku su tsu nu fu mu nt la e ke se te ne he me de o ko so to no ho mo na de le mles ya 9 ois ismre ur, un ylDe er ou du japonais, que vous connaissez les kana (hiragana et katakana) et savez les lire et les écrire, vous pouvez sauter cette partie. Mais sinon, continuez votre lecture et utilisez cette section afin de surmonter le premier écueil de la langue japonaise. yu yo Les kanji en manga 1 ue nt ru re we ro wo n Introduction Vélarisation : en ajoutant deux petits traits sur la partie supérieure droite de quelques kana, on obtient ce que l’on appelle des “sons impurs” : leurs versions sonorisées (ou vélarisées). Ce phénomène affecte les colonnes “k”, “s”, “t”, et “h”. Hiragana : (ga) ; (gi) ; (gu) ; (ge) ; (go) ; (za) ; (zo) ; (da) ; (ji) ; (zu) ; (de) ; (do) ; (ba) ; (bi) ; (ji) ; (zu) ; (bu) ; (be) ; (ze) ; (bo). Katakana : (ga) ; (gi) ; (gu) ; (ge) ; (go) ; (za) ; (zo) ; (da) ; (ji) ; (zu) ; (de) ; (do) ; (ba) ; (bi) ; (ji) ; (zu) ; (bu) ; (be) ; (ze) ; (bo). D’autre part, en ajoutant un petit rond sur la partie supérieure droite des kana de la colonne “h”, on obtient les versions occlusives de ceux-ci. Hiragana : (pa) ; (pi) ; (pu) ; (pe) ; (po). Katakana : (pa) ; (pi) ; (pu) ; (pe) ; (po). 10 Diphtongue : un autre point indispensable afin d’employer les kana à la perfection est le phénomène des diphtongues, qui sont des combinaisons de caractères de la ligne “i” avec ceux de la colonne “y” (ces derniers écrits plus petits) : (kya) ; (kyu) ; (kyo) ; (gya) ; (gyu) ; (gyo) ; (sha) ; Hiragana : (shu) ; (sho) ; (ja) ; (ju) ; (jo) ; (cha) ; (chu) ; (cho) ; (nya) ; (nyu); (nyo); (hya); (hyu); (hyo); (bya); (byu); (byo); (pya); (pyu) ; (pyo) ; (mya) ; (myu) ; (myo) ; (rya) ; (ryu) ; (ryo). (kya) ; (kyu) ; (kyo) ; (gya) ; (gyu) ; (gyo) ; (sha) ; Katakana : (shu) ; (sho) ; (ja) ; (ju) ; (jo) ; (cha) ; (chu) ; (cho) ; (nya) ; (nyu); (nyo); (hya); (hyu); (hyo); (bya); (byu); (byo); (pya); (pyu) ; (pyo) ; (mya) ; (myu) ; (myo) ; (rya) ; (ryu) ; (ryo). Allongement des voyelles et sons doubles : les kana se terminant par un “o” ou un “u” peuvent voir ce dernier son allongé (c’est-à-dire, prononcé pendant un temps un peu plus long qu’à l’habitude). Cet effet se traduit en hiragana en ajoutant un caractère à la fin de ceux-ci. Ainsi, la diphtongue se prononcera sho-o (et non shoU, comme sera juu, sera byoo etc. Quand on romanise, on a on pourrait le penser), l’habitude de transcrire cet effet en employant un petit trait horizontal au-dessus du “o” ou “u” allongé. Ainsi, shõ, jð, byõ. Dans cet ouvrage, nous emploierons la même méthode (jõ), (nyð), (gyõ). afin d’indiquer l’allongement en katakana : De plus, pur raisons phonétiques et de facilitation de la prononciation, on trouve parfois le phénomène des sons doubles (une espèce d’arrêt brusque de la langue). Cet effet s’indique avec un petit caractère (en hiragana) ou (en katakana) avant la consonne qui se double. Il ne se produit que devant les kana commençant par k, s, t, ch, g, z, d, b, (prononcé matte) ; (baddo), (asshi). et p. Exemples : hi et lin de in ba be m te Le da ce l’é ef n’ m ja pr ka vo ni ni n’ co 1) M po ka co sp en ne do ); o). ); o). la on ne a); ou un me na o” de arfet ne b, Pour finir : les explications concernant les kana que nous offrons ici sont très basiques : elles existent juste afin que vous puissiez vous servir de ce livre sans avoir besoin de rien d’autre. Cependant, nous recommandons fortement, afin de connaître au mieux leur emploi, leur prononciation et autres particularités, de recourir à d’autres textes plus spécifiques, comme Le Japonais en manga 1 et son cahier d’exercices. Les Kanji en manga, mode d´emploi Les Kanji en manga est une méthode d’apprentissage pensée pour l’étudiant autodidacte, autant pour celui qui étudie en parallèle la grammaire et le vocabulaire que pour celui qui ne le fait pas (encore que, comme nous l’avons déjà dit, nous recommandons l’étude simultanée, puisque connaître les kanji est un savoir de peu d’utilité en soi). À cet effet, il comprend tous les outils nécessaires pour être autosuffisant : lectures des kanji qui n’ont pas déjà été vus dans le livre, traductions des phrases des exercices, des pages de manga et des textes de révisions et réponses à toutes les activités que nous proposons. Cet ouvrage comprend les deux premiers niveaux d’apprentissage des kanji à l’école japonaise, ce qui équivaudrait à avoir terminé les deux premières classes de primaire. Le premier niveau est constitué des leçons 1 à 7 (80 kanji) et le second des leçons 8 à 21 (160 kanji). Au total, une somme de 240 kanji pour ce premier volume constitué, comme vous le voyez, de deux paliers qu’il faut franchir dans l’ordre. Le livre 2 comprendra le niveau 3 (200 kanji) et 4 (200 kanji), alors que le troisième et dernier couvrira les niveaux 5 (185 kanji) et 6 (181 kanji). Au total, nous étudierons les 1006 kyõiku kanji. Nous avons choisi l’ordre typique en niveaux de l’école primaire japonaise, même s’il n’est pas optimal (puisque dans les niveaux élevés, on étudie des kanji apparaissant comme éléments dans les kanji de niveau inférieur – comme (niveau 2) et (niveau 1), alors que l’idéal, dans un aspect strictement formel, serait que apparaisse avant ). Malgré ses défauts, l’ordre en six niveaux est le plus typique et le plus connu, c’est pourquoi il est familier à tant d’étudiants. De plus, en général, cet ordre présente des kanji de difficulté progressive, c’est-à-dire qu’il tend à présenter ceux d’usage le plus commun et les plus simples dans les premiers niveaux, reléguant d’autres plus spécialisés aux niveaux supérieurs, une idée qui nous paraît juste. Cependant, Les Kanji en manga ordonne les kanji d'une manière différente de celle que les Japonais apprennent à l’école. Ce livre propose un ordre original qui sert à l’étudiant non japonais et donc non familiarisé avec le système d’écriture des kanji. Cet ordre que nous proposons 11 a); Curiosité : vous aurez remarqué que dans les colonnes “w” des deux tableaux de hiragana et katakana, apparaissent en gris deux formes correspondant aux sons we ( et ) et wi ( et ). Il s’agit de formes anciennes tombées en désuétude avec la réforme linguistique qui eut lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il n’est pas nécessaire de les connaître, car elles ne se rencontrent pas en japonais moderne ; elles ont été incluses ici à titre de curiosité. Les kanji en manga 1 de ns Introduction est pensé pour contribuer à mémoriser et distinguer les caractères et compte suivre, pour cela, les critères suivants : Difficulté : elle va croissante. Nous proposons d’apprendre d’abord les kanji les plus simples et de progresser dans le nombre et la complexité des traits. Coincidence ou similitude des éléments : la méthode des Kanji en manga se base sur la représentation picturale des “éléments” qui forment chacun des kanji. Parfois, cet élément est un kanji en lui-même (comme un, n°1) et est, de plus, un élément d’autres kanji (racine, n°60, par exemple) ; parfois, il n’est qu’un élément des autres (comme le ventre de femme enceinte de neuf, n°25, et cercle, n°92). Il arrive que les éléments se déforment légèrement quand ils font partie d’un kanji ou d’un autre (comme c’est le cas pour feu, n°54). Et également, d’autres fois, quelques éléments simples se combinent pour donner un élément composé auquel on associe un nouveau sens (comme le trident, le tutu et le tablier se combinent en femme au foyer, l.15). 12 Distinction de kanji très similaires : au sein d’un même niveau, nous apprendrons ensemble les kanji de grand, n°47, et de chien, n°48, ou les kanji de cheval, n°230, et d’oiseau, n°231, pour mettre l’accent sur le rappel de leurs différences et éviter les confusions. Champs sémantiques, synonymes et antonymes : nous apprendrons ensemble les kanji de père, n°212, mère, n°214, et grand frère, n°215, ceux de sens très proches comme porte, n°131, et entrée/porte, n°132, ou contraires comme aller, n°136, et venir, n°135. Les leçons Les leçons des Kanji en manga comptent une première partie, la plus extensive, qui se compose de cadres de kanji que nous détaillerons dans la prochaine section et qui sont, en réalité, l’essence du livre. Là se rassemblent toutes les informations nécessaires relatives au kanji étudié dans chaque cas et, le plus important, un dessin qui le représente, rappelle sa forme, et aide à plaquer l’image d’une entité abstraite, un kanji, sur une chose concrète que nous pouvons visualiser et donc reproduire si nous le voulons. Les cadres de kanji, outre bien des informations, offrent une liste de mots dans lesquels on trouve le kanji étudié, et qui sont appelés jukugo (mots composés). Ce sont eux que nous rencontrerons ensuite, utilisés en contexte dans la page suivante, celle du manga : le livre compte 21 petites histoires, pour interrompre le travail un moment, faire une pause agréable et voir, de plus, les mots composés et les kanji étudiés placés en contexte. Ceux qui connaissent déjà la grammaire peuvent mettre à l’épreuve leurs capacités de compréhension de texte dans cette bande dessinée ; les autres peuvent recourir à sa traduction (à la dernière page de chaque leçon). Ainsi, tous pourront suivre l’histoire de manière égale et par là, voir les mots qu’ils ont appris dans le contexte réel d’un texte japonais. ac de co ka en ai ce et Le d’ le pa le vé ap le to po co 21 ka tu au en le vo Le le m d’ pa us ase cet res le se as nt ri- n30, n- se nt, ate, se ns Ce lle nt, en urs nt uixte Enfin, dans la dernière page de chaque leçon, nous offrons les réponses aux exercices, afin que vous puissiez vous-même évaluer vos progrès ; la traduction du manga et un avant-goût des prochains éléments qui seront introduits dans la leçon suivante. Les réponses aux exercices sont un composant indispensable de toute méthode d’apprentissage autodidacte ; rappelez-vous de vous en servir pour vous évaluer une fois les exercices faits, et non pas avant. À la fin du premier niveau, qui comprend les leçons 1 à 7, nous proposons de faire une pause : vous avez vu l’équivalent d’une année d’étude entière ! Il y a donc une halte sur le chemin, et une détente pendant que vous ferez les révisions 1, avec lesquelles vous vérifierez que vous avez assimilé les connaissances des premières leçons et que votre apprentissage est cumulatif ; c’est-à-dire qu’à la fin de la leçon 7, le savoir acquis dans la leçon 1 est intégré et clair comme de l’eau de roche. Il doit en être ainsi dans l’étude de toute langue, et encore plus pour les kanji, étudiés au travers d’éléments qui se composent les uns les autres. En fin de compte, c’est un peu comme bâtir dans sa tête une construction Lego géante. Le même principe s’applique pour les révisions 2, à la fin des 21 leçons, qui préparent au second ouvrage. Pour finir, deux index sont disponibles en fin de volume. Le premier est un index de kanji placés par ordre d’apparition dans le livre, de 1 à 240 ; le second, un index des lectures en rõmaji (nos lettres latines) dans l’ordre alphabétique. Cet index est commun aux lectures on’yomi et kun’yomi, la première en majuscule et en katakana, et la seconde en minuscule et en hiragana, ce qui est la manière typique et généralement acceptée de le faire. Avec lui, vous pourrez rencontrer n’importe quel kanji, du moment que vous vous souvenez d’une seule lecture, cela suffira pour le retrouver. Les cadres de kanji L’essence des Kanji en manga réside dans les cadres d’étude de kanji et, dans ceux-ci, les pictogrammes représentant chacun d’entre eux. Ce sont eux qui rendent cette méthode d’apprentissage originale et amusante, en plus d’être adaptés à une tranche d’âge très large. Voici ici en détail un de ces cadres, dans lequel on peut distinguer treize parties : 13 les me Après le manga, une page d’exercices servira à mettre en pratique les connaissances acquises. Vous pourrez vérifier que vous avez mémorisé la forme des kanji grâce aux dessins des tableaux, que vous vous souvenez de la manière de les tracer dans l’ordre correct des traits et comment les lire selon qu’ils sont seuls ou accompagnés d’autres kanji ou encore selon leur sens dans la phrase. Nous avons essayé de créer un équilibre entre les exercices d’écriture et de lecture, ainsi que d’identification des erreurs, ce qui aide toujours à éviter les pièges dans lesquels on pourrait tomber plus avant. Les kanji en manga 1 re, Introduction Détail d’un cadre 113 (4 ) écrire ka un gr calligraphie texte, phrase certificat, diplôme ( im d’ ) (10 traits) écrire ordre des traits (d’un kanji) brouillon épilogue 14 (3e) (156) (Jõyõ) Écrire sur le soleil avec des crayons de couleur. i (alt) Tu n’as ka -kuvrir celle que tu aimes de roses, lui écrire une lettre, ou lui offrir un sholitaire. Numéro du kanji : numéro qui est le sien dans notre méthode. Ils iront de 1 à 1006 ; et dans ce livre, de 1 à 240. Niveau du Nõken : niveau à l’examen officiel de japonais langue étrangère Nihongo Nõryoku Shiken (Nõken). Les standards du Nõken diffèrent assez de ceux du Ministère de l’Éducation, c’est pourquoi nous aurons ici quelques surprises sous la forme de kanji simples qui apparaissent à des niveaux avancés de l’examen (le 4 étant le plus simple et le 1 le plus avancé). Lectures et jukugo : la lecture ou les lectures des kanji que nous étudierons (en katakana pour le on’yomi ou lecture chinoise, en hiragana pour le kun’yomi ou lecture japonaise) et différents exemples de jukugo (mots composés). Attention aux phénomènes de vélarisation, occlusion ou dédoublement de son (voir page 10) qui affectent quelques lectures en combinaison avec d’autres kanji pour faciliter la prononciation. Dans ces caslà, malheureusement, la seule solution est de les apprendre par coeur. Exemples : ne se lit pas ookoe, mais oogoe (vélarisation). Dans le cadre 112, le jukugo ne se lit pas sanho, mais sanpo (occlusion). Dans le cadre 88, ne se lit pas gakukõ, mais gakkõ (dédoublement). Dans le cadre 78, ne se lit pas ichihon, mais ippon (dédoublement + occlusion). Dans le cadre 1, di le to vo év es eu ni en ni di le ap en ure nes ues as- Pictogramme : représentation du kanji en dessin. Chaque “élément” qui forme le kanji se voit assigner un dessin propre et la somme des différents pictogrammes propose une manière efficace et originale de mémoriser le kanji. La consigne est : plus c’est grotesque, mieux c’est ! Ordre des traits : détail, pas à pas, de l’ordre dans lequel le kanji s’écrit, très important pour le tracer de manière correcte. Il existe certaines règles quant à l’ordre d’écriture des traits et celles qui suivent sont les plus essentielles. Mémorisez-les bien : a) les kanji s’écrivent de haut en bas (voir les kanji 5 et 70 pour des références claires) b) les kanji s’écrivent de gauche à droite (voir 9, 106 et 139) c) d’abord les traits horizontaux (voir 31, 47 et 116) d) d’abord le centre (voir 49, 53 et 144) e) d’abord la partie extérieure (voir 33, 34 et 182) f) les traits qui s’inclinent vers la gauche s’écrivent avant ceux qui s’inclinent vers la droite (voir 17, 52 et 212) g) on trace en dernier le trait qui coupe le kanji de haut en bas (voir 18, 13 et 32) h) on écrit en dernier le trait qui coupe le kanji de gauche à droite (voir 76 et 214) Nombre de traits : nombre de traits que compte le kanji. Autres types de lettres : le japonais, comme les langues occidentales, compte différent types de lettres. Dans cette partie, nous proposons diverses manières d’écrire le même kanji (italiques, gras, à la main, artistiques, versions primitives, versions historiques, etc.) afin de montrer l’importance de l’ordre et de l’orientation des traits et que vous puissiez vous référer à différentes versions du même kanji pour éclaircir les éventuels doutes au moment de l’identifier. Kanji faciles à confondre : kanji que l’on peut facilement confondre avec celui qui est étudié, normalement à cause de leurs similitudes. Le nombre derrière chacun d’entre eux indique leur numéro dans ce livre. 3°, 4°, 5° ou 6° indiquent qu’ils appartiennent à ces niveaux respectifs des kyõiku kanji ; ainsi, ceux de niveaux 3 et 4 apparaîtront dans Les Kanji en manga 2, alors que ceux de niveau 5 et 6 seront dans le tome 3. L’indication “Jõyõ” signifie que le kanji est l’un des 939 kanji d’usage commun ( Jõyõ kanji) qui ne s’étudient pas à l’école primaire. “Non Jõyõ” indique qu’il ne figure pas sur cette liste. Mnémotechnique pour le dessin : pour mieux se rappeler le dessin, et par extension le kanji, on y trouve une phrase simple contenant ses éléments et sa signification globale. Formes alternatives : formes alternatives ou anciennes du kanji étudié. Elles apparaissent à titre de curiosité et il n’est pas nécessaire de les apprendre. “Alt.” indique 15 re du la le Kanji : le kanji étudié. Les kanji en manga 1 1à Sens : sens général du kanji. Introduction une forme alternative ; “ant.” une forme ancienne mais obsolète ; “hom.” indique des kanji qui se lisent de la même manière et ont un sens similaire, mais avec des nuances légèrement distinctes dans l’usage ; et enfin, “simp.”, indique une forme simplifiée (normalement employée quand on l’écrit à la main) du kanji étudié. Mnémotechnique : ce qu’aucune méthode de kanji n’avait osé faire jusqu’ici ! Tous, en les étudiant, avons l’habitude d’inventer une phrase quelconque et absurde ici ou là, afin de se rappeler de leur signification et de leurs lectures. Ici, nous le faisons de manière systématique. Bien sûr, il est toujours meilleur d’inventer soi-même ses propres phrases, mais peut-être que celles que nous vous offrons vous aideront... Au pire, elles vous arracheront ici et là un sourire ! Il ne faut pas prendre les prononciations qui apparaissent dans ces phrases mnémotechniques au pied de la lettre, mais comme un rappel. 16 Remerciements Marc : je voudrais témoigner ici ma reconnaissance à tous ceux qui ont rendu possible la naissance de ce premier volume des Kanji en manga. Aux co-auteurs (Vero, Tenchi, Gea) pour leurs efforts titanesques et leurs poussées de courage en forme d’innombrables messages pleins d’enthousiasme ; à Oscar pour sa confiance, à James pour avoir été mon meilleur professeur même si je n’ai jamais suivi un seul de ses cours d’amphi, à Emika pour son aide dans la révision de la partie japonaise et à tous mes amis qui ont supporté mon manque de disponibilité pendant que j’étais attelé à ce livre. De même, aux lecteurs du Japonais en manga, sans le soutien constant desquels jamais cette nouvelle série Les Kanji en manga n’aurait été viable. Enfin, j’aimerais dédier ce livre à la mémoire de mon père, disparu pendant la création de cet ouvrage. Vero : Les Kanji en manga a été en suspens pendant les nombreuses années où l’idée a été en gestation. Je remercie mes compagnons de voyage pour leur enthousiasme et leurs efforts. Individuellement, à Marc, pour son élan dans le premier stade et son exemple de constance tant de fois démontrée ; à Alberto, pour sa confiance dans le projet et sa rigueur pour le rendre parfait ; à Gea, pour sa patience. À Oscar de Norma Editorial, pour sa foi en nous et son soutien moral comme logistique inconditionnel. À mes amis et à mes proches, pour leur compréhension lors des jours d’emprisonnement passés à travailler à ce livre, ce qui m’a empêchée de les voir. À Emika Tokunaga, pour sa disponibilité absolue. Et à J.W. Heisig, pour son inspiration infinie. Alberto : en premier lieu, mes plus sincères remerciements à Marc et Vero, pour m’avoir fait confiance depuis le début et m’avoir donné l’opportunité de participer à un projet autant chargé de joie et d’enthousiasme que Les Kanji en manga. Merci à tous les deux et à Gea pour avoir supporté avec tant de patience mes interminables listes de corrections et commentaires, et leur constantes démonstrations de soutien à ma contribution. De manière plus large, je ne peux manquer de remercier tous ceux qui m’ont soutenu et donné du courage dans ce long chemin du japonais, à commencer par mon premier professeur, Mariko, sans laquelle je n’en serais pas là aujourd’hui. J’espère ne pas vous décevoir sur la longue route qu’il me reste encore à parcourir. Gea : comme tous, je vais commencer par remercier mes compagnons Marc, Vero et Tenchi pour leur patience infinie et leur soutien. Ce fut un plaisir de travailler avec vous. Merci à mon fiancé, Jose, pour avoir été à mes côtés quand j’en ai eu le plus besoin. À Oscar, pour m’avoir donné l’opportunité de participer à ce projet. Et pour finir, un petit coucou spécial à ma mère.