La Tectonique des nuages

Transcription

La Tectonique des nuages
OPÉRA-JAZZ / CRÉATION
La Tectonique
des nuages
Laurent Cugny
NANTES
THÉÂTRE GRASLIN
MARDI 7, MERCREDI 8,
JEUDI 9, VENDREDI 10
AVRIL 2015 à 20h
ANGERS
GRAND THÉÂTRE
MARDI 28, MERCREDI 29
AVRIL 2015 à 20h
(né en 1955)
Peut-être le sol finira-t-il par s’entailler jusqu’au cœur de la ville monstrueuse, cette Los Angeles folle, éblouie, amnésique,
sur laquelle le ciel déluge depuis… nul ne le sait tant le temps lui-même semble précipité sous les pas de Celestina,
une déesse qui tétanise les horloges et les hommes. Cette irrésistible beauté, au ventre lourd d’une étreinte incertaine,
a débarqué de nulle part, son mystère pour seul bagage, et s’égare dans la mémoire, dans l’histoire, dans les bras d’Anìbal
ou de son frère Nelson. Et les voilà tous trois qui se perdent et se retrouvent, s’espèrent et s’oublient, victimes de cette
étrange apocalypse intime où l’amour sans cesse fleurit, refleurit et se dissout.
Cette aventure aux tons pastel de bande dessinée, au goût prononcé de conte futuriste et froid, Laurent Cugny l’irrigue
d’un jazz chaleureux, cuivré, jusqu’à la rendre d’une troublante proximité, d’une émouvante et naïve sensualité. De valse
en tango, de clins d’œil à la comédie musicale en attendrissantes ballades, d’inspiration latino en nostalgie du swing,
il n’interdit rien à sa musique qui puisse offrir à ses personnages cette chair fragile et tendre dont on fait les antihéros.
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« Cette histoire remonte aussi loin
Que le courant de ma mémoire.
C’est une ombre sur mon chemin
Qui me suit même dans le noir. »
Celestina, La Tectonique des nuages
La Tectonique
des nuages
de Laurent Cugny
Opéra-jazz [commande d’État].
Livret de François Rancillac, librement adapté de la pièce Cloud Tectonics de José Rivera, traduite par Isabelle Famchon.
Textes des chansons de Yann-Gaël Poncet. Créé au Théâtre Graslin de Nantes, le 7 avril 2015.
avec
David Linx, Anìbal de la Luna
Laïka Fatien, Celestina del Sol
Yann-Gaël Poncet, Nelson de la Luna
Laurent Cugny, piano
Thomas Savy, saxophone, clarinettes
Pierre-Olivier Govin, saxophones
Airelle Besson, trompette
Denis Leloup, trombone
Éric Karcher, cor
Lionel Suarez, accordéon
Frédéric Favarel, guitares
Joachim Govin, contrebasse
Frédéric Chapperon, batterie
Le jazz est souvent affaire de rencontres.
Pour Laurent Cugny, il y eut d’abord celle
de Hervé Bourde avec lequel, dès l’âge
de vingt ans, il fit ses vrais débuts sur
scène. Mais lorsque, quatre ans plus tard,
il créa le big band Lumière, il n’imaginait
probablement pas que cela lui permettrait
de faire une autre rencontre, décisive
celle-là, quand s’y joindrait, le temps
d’une tournée européenne et de deux
albums, Gil Evans, figure emblématique
et novatrice du modern jazz, qui influença
durablement son œuvre et auquel il
consacra une monographie en 1989,
Las Vegas Tango. Une vie de Gil Evans.
Quant à sa passion pour la période
électrique de Miles Davis, ce compositeur
et trompettiste de génie qu’il admire, il en
fit en 1993 l’objet d’une étude, Électrique,
Miles Davis 1968-1975, avant de la célébrer
sur scène et en albums, notamment quand
il fut le directeur de l’Orchestre national de
jazz entre 1994 et 1997.
En toute logique, La Tectonique
des nuages est aussi une histoire de
rencontres. Depuis longtemps, Laurent
Cugny avait le désir de faire la part
belle à la voix et la chanson, ces fidèles
compagnes du jazz, et de satisfaire ainsi
sa curiosité pour un objet rare : l’opérajazz. Alors même que, comme il l’a écrit,
« le genre opéra, le plus codé et le plus
chargé d’histoire qui soit, a de tout temps
été regardé avec un certain éloignement
par les musiciens du jazz ». La voix du
personnage principal, ce serait celle
de David Linx, au timbre et au phrasé
si singuliers, il en fut convaincu dès leur
première rencontre. Et celui qui mènerait
sa musique au théâtre, ce serait François
Rancillac dont les mises en scène l’ont
aussitôt assuré que leurs deux univers
pouvaient se rejoindre et faire route
ensemble.
Pour le sujet, ce serait Cloud Tectonics
de José Rivera, dramaturge portoricain,
marqué par le réalisme magique de
Gabriel García Márquez, passionné de
littérature sud-américaine, auquel on doit
notamment le scénario de Carnets de
Laurent Cugny
Mise en scène François Rancillac
Scénographie Raymond Sarti
Costumes Sabina Siegwalt
Lumière Marie-Christine Soma
Vidéo Raymonde Couvreu
Direction musicale
Production Angers Nantes Opéra, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas.
La Tectonique des nuages a été créé en version de concert à Jazz à Vienne
en juillet 2006 et a fait l’objet d’un CD sur le label Signature/Radio France
qui a reçu le Grand prix de l’Académie du Jazz 2010.
voyage qu’il adapta des livres de
Che Guevara et de Alberto Granado.
Pour le reste, ce n’était qu’affaire de temps.
François Rancillac fit le livret à partir de
la pièce traduite par Isabelle Famchon,
demanda à Yann-Gaël Poncet d’écrire le
texte des chansons. L’œuvre fut créée
en version de concert à Jazz à Vienne
en juillet 2006, présentée au Théâtre de
la Ville à Paris, enregistrée avec succès
en 2010. Et c’est ainsi que, à tout juste
soixante ans, entouré des musiciens
qu’il s’est choisis, Laurent Cugny pourra
accompagner au piano les premiers pas
sur scène de Celestina, Anìbal et Nelson,
voir enfin son opéra-jazz prendre vie, tout
ce petit monde qu’il porte en lui depuis
plus de dix ans.
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