parole de basques
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PAROLE DE BASQUES Un film de Enrique Colina (52 min, prod. : La Smac) Résumé Sur les traces de basques qui ont immigré en Amérique du Sud au début du XXème siècle, le film reconstitue des parcours atypiques et des destins étonnants. Mais ces «petites histoires » de migrants d’un village de paysans tanneurs partis vers l’Amérique contiennent toutes les histoires de l’émigration. Leurs aventures sont passionnantes, la transmission l’est aussi et le film tente de les reconstituer par la mémoire de leurs images et leurs écrits et à travers le dialogue entre les descendants de ceux qui ont émigré et de ceux qui sont restés au pays. Fiche technique Auteur Réalisateur Producteur délégué Coproduction PAD Support original Version originale Durée Rubi Scrive Loyer Enrique Colina La SMAC, Jean-François Hautin France 3 Aquitaine décembre 2009 DVC Pro HD Français 52 minutes Note d’intention du producteur La transmission de la mémoire est un thème que j’ai déjà abordé dans de précédentes productions de documentaires en particulier avec Secretos de Lucha en cherchant à reconstituer la mémoire d’une famille basque qui a lutté contre les dictatures latino-américaines. C’est dans la continuité de ce film que j’ai décidé de développer la production de : « Fortunes et infortunes de l’immigration basque ». Rubi Scrive Loyer m’a fait part des recherches de Benat Cuburu sur l’émigration des habitants du village d’Hasparren au début du XXème siècle, de la collecte d’archives et de témoignages qu’il avait réalisée et surtout des traces de leurs descendants qu’il avait découvertes en Amérique latine. J’avais trouvé le sujet fascinant et nécessaire à la reconstruction de l’histoire de cette partie du Pays Basque. Il y avait dans ces récits quelque chose d’organique, et d’urgent, dans ce rapport au travail de ces jeunes gens, du cuir, de la terre, quelque chose qui perdurait pendant leur traversée de l’Atlantique, qui contribuait à gonfler leur poitrine d’espoir, mettait des ailes à leur ambition, à leur exigence de réussite, tout en maintenant ce lien avec la terre natale. Cette urgence et cette sensualité dans la plupart des carrières suivies par ces jeunes gens m’interpellent, comme point d’union dans la diversité des destins individuels de chacun de ces personnages, dans leurs pays de migrations respectifs et nous ramènent à la réflexion actuelle sur les problèmes de migrations Pour construire un film j’ai demandé à Rubi de trouver dans ces masses d’information la trame d’un scénario et une structure narrative qui puisse amener l’imaginaire des spectateurs dans ces étonnantes aventures. Après plusieurs réunions de travail, d’études des archives, de rencontres avec les personnages en France et en Amérique du Sud, elle a reconstitué ces histoires et écrit le scénario, un cheminement sur les traces de l’émigration en Amérique latine avec des retours sur la terre d’origine. Une façon de montrer la diversité et la complexité de ces aventures, toujours liées à la culture basque. Rubi ayant déjà travaillé avec Enrique Colina, réalisateur cubain, j’ai trouvé intéressant de réunir leur complicité dans ce projet. Enrique a une pratique de la fiction et du documentaire nécessaire à la réalisation de ce film. Le sujet avec son profond ancrage régional, la réussite de nos précédentes collaborations ont amené France 3 Aquitaine à nous accompagner sur cette production. La Région Aquitaine, dans le cadre de 1 sa politique d’accompagnement de la création et aussi dans le besoin d’une conservation de la mémoire de ses territoires nous soutient dans cette entreprise. Note d’intention de l‘auteur Nous sommes tous issus d’émigrations diverses, mais nous portons en nous, avec la même amoureuse fidélité, des souvenirs qui ne sont pas les nôtres mais qui sont devenus les nôtres, des aventures que nous n’avons pas vécues et que nous transmettons à nos enfants, à leur tour fascinés. Nous conservons comme des trésors les journaux de voyage, les photos jaunies, les lettres de ces lointains parents qui contiennent tous les espoirs, tous les déchirements, toutes les joies mais aussi les peines de ces hommes prêts à construire ailleurs une vie qu’ils voulaient simple et meilleure. Nos enfances ont été bercées par les récits de nos parents ou grands-parents, les éblouissements de leurs découvertes mais aussi leurs nostalgies. Ils racontaient la formidable traversée transatlantique à bord de ces paquebots qui ralliaient pendant des semaines Valparaiso en partant de Barcelone, via Gibraltar, le Canal de Panama, avant de longer les côtes de l’Amérique du Sud ou Vera Cruz, en partant de Saint Nazaire, après les escales à La Corogne, Santander et dans les moiteurs de La Havane. Ceux qui revenaient parlaient de ces pays, où tout était plus grand qu’ici, où les aliments avaient une saveur bien meilleure, où les fruits étaient bien plus gros et sucrés, où les étendues étaient si vastes qu’un seul pré en Patagonie pouvait contenir tous les troupeaux du Pays basque, où les fleuves étaient comme des mers, où la mer était si douce et transparente que l’on pouvait voir les petits poissons venus vous mordiller les orteils, où il y avait du travail pour tous, bref un pays de superlatifs. Ceux qui ne revenaient pas construisaient des trinquets pour ne pas oublier les parties de pelote et cogner la nostalgie ou se réunissaient pour chanter dans la langue qu’ils avaient dû abandonner pour se faire entendre dans le nouveau pays. Au travers des récits cent fois répétés, ils racontaient un pays réinventé, paradis perdu où l’on chantait et dansait, où la vie n’était certes pas facile mais où les liens familiaux étaient si solides que les enfants nés en Amérique savaient tout des odeurs du cuir et du tannin, du cidre partagé, des coutumes de leurs lointains cousins. Nous avons échangé les histoires de nos ancêtres, elles sont très diverses, elles nous ont fait en grande partie ce que nous sommes. L’idée de réaliser ce documentaire est née de notre rencontre et d’un même désir que ces histoires ne se perdent pas. Nous comprendrons peut-être pourquoi, au Pays basque, les descendants de Jean-Baptiste Lissarrague ou de Charles-Félix Markassuza, qui partirent au Mexique au début du siècle dernier et moururent très jeunes, parlent de leurs jeunes ancêtres comme s’ils les avaient connus ; pourquoi au Chili où elle est née, Margot Duhalde, qui ne connaissait le Pays basque que par les récits que lui en faisait son grand-père, trouve tout naturel de répondre à l’appel du Général de Gaulle au moment de la deuxième guerre mondiale et s’engage comme pilote de guerre. La «petite histoire » des émigrants d’un village de paysans tanneurs partis vers l’Amérique contenait toutes les histoires de l’émigration : le départ obligé ou par désir d’aventure, les espoirs, la nostalgie, les joies, les échecs, le retour ou l’enracinement ailleurs. Ces émigrants vivent encore dans la tendre mémoire de leurs descendants restés ou revenus au village, ou ayant fait souche dans les divers pays d’Amérique. Leurs histoires sont passionnantes, la transmission l’est aussi et nous allons tenter de les reconstituer à travers le dialogue entre les descendants de ceux qui ont émigré et de ceux qui sont restés au pays. Synopsis Le documentaire va conter quelques histoires individuelles d'émigrants d'Iparralde à travers les témoignages de leurs descendants, de ce qui leur fut transmis, de ce qu’ils ont vécu, de ce qu’ils conservent, les journaux, les lettres , les photos… Les interviews de ceux qui vivent au Pays basque ou qui sont restés en Amérique permettront d’aborder les thèmes suivants : - le départ avec ses déchirements et ses espoirs ; - la découverte d'un monde nouveau ; - l'attachement à la famille qui fait qu'aujourd'hui encore se conserve la mémoire de ceux qui sont partis ; - les échecs et des réussites : des vies tronquées mais aussi des vies qui ont trouvé ailleurs les moyens d'une réalisation personnelle ; 2 - la foi inébranlable et la nostalgie qui leur permettent de conserver ailleurs leur culture ; - le sens du devoir : les émigrants n'oubliaient pas ceux qui étaient restés au pays et les essayaient toujours de les aider dans la mesure de leurs moyens ; - l'amour du pays natal qui les mena aussi à revenir en France et à s'engager dans la lutte au moment des conflits mondiaux où certains perdirent la vie ; - le retour ou l'enracinement dans le pays d'accueil. Les entretiens croisées seront réalisés en pays basque et dans les divers pays d'émigration. Le montage d'images d'archives et d'images actuelles, de paysages et de personnages des deux côtés des océans reconstruira les histoires de ceux qui sont partis et revenus, de ceux qui ne sont jamais revenus... L’enchaînement des thèmes, les transitions entre musique, visages, paysages nous mèneront d'un pays, d'un personnage, d'un thème à l'autre. La tendre mémoire des vivants nous permettra de comprendre comment leurs descendants se souviennent de ceux qui tentèrent l'aventure de l'émigration. Aujourd'hui, sur la côte basque les bateaux ne sont plus des bateaux d'émigrants mais de plaisance ; les descendants de ceux qui partirent font du surf, de la planche à voile, jouent à la pelote et ne chaussent les espadrilles que les jours de fête... Les jeunes Basques d'aujourd'hui, eux ne rêvent plus d'émigration mais de vivre au pays ; les jeunes Américains, qui ont fait souche dans les pays où émigrèrent leurs ancêtres n'ont pas oublié d'où ils sont venus. Que savent-ils les uns des autres ? Nous trouverons la réponse dans le montage de leurs entretiens. Les personnages : Mexique : Jean Baptiste Lissarrague embarque pour le Mexique à l’âge de 16 ans à peine. Il tient un journal intime dans lequel il exprime son amour de la famille, de son village natal, ses découvertes et ses espérances. Après son arrivée à destination, il entretient une correspondance régulière avec sa famille. Il travaillera au Mexique, et retournera en France pour s’engager dans le premier conflit mondial où il perdra la vie. Charles-Félix Markassuza est aussi très jeune quand il part en 1910, son oncle qui a déjà fait fortune au Mexique appelle ce jeune neveu d’une grande maturité pour son âge, avec l’intention de lui confier la direction de ses haciendas. Les lettres et les photos que Charles-Félix adresse régulièrement à ses parents sont un magnifique témoignage des relations que conserve l’émigrant avec sa terre natale, et un récit très personnel de sa vision de la révolution mexicaine dans laquelle il périra. Uruguay : histoire de Pascal Harriague. Il partit avec la grande vague d’émigration du XIXème, et comme la plupart des émigrants, arriva comme fabricant de chaussure à Montevideo. Puis il changea de voie et devint un précurseur de la viticulture en Uruguay et son vin «Tannat » a gagné de nombreuses médailles et distinctions. De nos jours encore, à Salto où il s’était installé, une avenue, un parc, une place, une école portent son nom. Les Uruguayens le considèrent comme un personnage extraordinaire, homme-clé du développement économique de la région. Argentine : histoire de Jean Baptiste Istilart. Fils de paysans il avait à peine dix ans lorsqu'il émigra en Argentine à Tres Arroyos. Travailleur imaginatif sa connaissance des travaux des champs et son désir de simplifier et de rendre plus sûr le travail des ouvriers agricoles furent à l'origine de ses multiples inventions. Celle de "la cuisinière économique" le rendit célèbre et lui permit de monter une entreprise aujourd'hui encore florissante et de poêles, cheminées, climatiseurs. La production Istilart est une garantie de qualité. Cet industriel faut aussi à l'origine de la fondation de diverses institutions de recherche. Chili : histoire de la famille Choribit. Ces tanneurs et négociants d’Hasparren émigrèrent au Chili, installèrent une tannerie qui leur permit rapidement de devenir des négociants prospères. Puis ils revinrent au village où l'on trouve encore quelques restes des investissements qu’ils y réalisèrent, comme, par exemple, le Trinquet restaurant Berria, construit en 1929, véritable temple de la pelote basque durant cinq décades. Histoire de Margot Duhalde. Cette extraordinaire grand-mère, qui vit toujours à Santiago de Chile, petite fille d'un émigrant basque, est une passionnée d'aviation, elle obtient son brevet de pilote en 1938 un véritable exploit pour une jeune femme de l'époque. Fidèle à ses origines françaises, lorsque éclate la Seconde Guerre Mondiale, elle répond à l'appel du Général de Gaulle et rejoint les Forces Libres à Londres En juin 2006 Jacques Chirac, accorda la médaille de la Légion d'honneur à cette pionnière de 3 l'épopée de l'aéronautique qui mit sa vie au service de la terre de ses ancêtres et fut la seule femme pilote des Forces Françaises Libres. L’auteur Rubi Scrive Loyer est professeur agrégée d'espagnol à l’Institut Universitaire de Technologie de Bayonne (Université de Pau et des Pays de l’Adour) . Spécialiste de " l'utilisation des nouvelles technologies dans l'enseignement de l'espagnol" destiné aux enseignants d'espagnol. Il est coauteur de nombreux documentaires: - ( 1987- 1988) Une série sur la Castille « Ancha es Castilla » « Palabras de castellanos », « Encuentro en Medina », « Palabras de americanos en Salamanca », « Salamanca capital de la cultura », «Caminando hacia Santiago» - (1989-1990) « Vendimias en Rioja alavesa » (sur les rites des vendanges en Alava) « Entroido de Laza » (sur le plus ancien carnaval de Galice) - (1991) « Son de Cuba » (sur le système d’éducation à Cuba) - Pour la TV basque ( ETB) : « Herri Baten Jolasa » (sur les écoles de pelote en Hegoalde) « La balade d’un pelotari » (sur les championnats du monde de pelote à Cuba) « La Morriña » (sur l’émigration galicienne à Cuba) - (de 1994 à 2007) Une série « Todas las Voces, todas » : dont des documentaires sur les particularités de l’espagnol américain tournés au Mexique , à Cuba et au Venezuela : Le réalisateur Enrique Colina Alvarez, a fait des études à l’Université de La Havane, en Langue et littérature française, Langue et littérature cubaine et hispano-américaine et Sciences politiques. Réalisateur et animateur TV, il anime une émission sur le cinéma « 24 por segundo » de la TV cubaine (32 ans en antenne) et autres émissions dramatiques, réportages, etc... Réalisateur de films documentaires : - Cuba, l’Empreinte de l’Espagne (RFO/Beau Comme une Image -2006) - Les Russes à Cuba (RFO/Histoire/BCI -2007) - Cuba, les années ’50 - Estética (Prix festival de Bilbao -1983) - Yo también te haré llorar Vecinos (Prix Festival del Nuevo Cine Latinoamericano, Festival de Huelva, Festival de Tampere) - Jau (Prix Festival de San Sebastian ) - Más vale tarde que nunca (Prix Fest. Nuevo Cine Lat) - Chapucerías (Prix UNEAC -Union des Écrivains et Artistes de Cuba) - El rey de la selva (Prix UNEAC) De courts-métrages de fiction, comme « El unicornio », « La decisión », « Chateo », « Casting », « Los cinco fantásticos », « La metamorfosis », « Las cartas sobre la mesa », « Ángela El azar » Long métrage de fiction: « Entre ciclones » - sélectionné à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2003. 4
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