01-22 PAROLE DE BASQUE Presentation
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01-22 PAROLE DE BASQUE Presentation
Film PAROLE DE BASQUE Auteur : Rubi Scrive Loyer et Libia Matos / Réalisateur : Enrique Colina RESUME Sur les traces de basques qui ont immigré en Amérique du Sud au début du XXème siècle, le film reconstitue des parcours atypiques et des destins étonnants. Mais ces «petites histoires » de migrants d’un village de paysans tanneurs partis vers l’Amérique contiennent toutes les histoires de l’émigration. Leurs aventures sont passionnantes, la transmission l’est aussi et le film tente de les reconstituer par la mémoire de leurs images et leurs écrits et à travers le dialogue entre les descendants de ceux qui ont émigré et de ceux qui sont restés au pays. NOTE D'INTENTION DE L’AUTEUR Nous sommes tous issus d’émigrations diverses, mais nous portons en nous, avec la même amoureuse fidélité, des souvenirs qui ne sont pas les nôtres mais qui sont devenus les nôtres, des aventures que nous n’avons pas vécues et que nous transmettons à nos enfants, à leur tour fascinés. Nous conservons comme des trésors les journaux de voyage, les photos jaunies, les lettres de ces lointains parents qui contiennent tous les espoirs, tous les déchirements, toutes les joies mais aussi les peines de ces hommes prêts à construire ailleurs une vie qu’ils voulaient simple et meilleure. Nos enfances ont été bercées par les récits de nos parents ou grands-parents, les éblouissements de leurs découvertes mais aussi leurs nostalgies. Ils racontaient la formidable traversée transatlantique à bord de ces paquebots qui ralliaient pendant des semaines Valparaiso en partant de Barcelone, via Gibraltar, le Canal de Panama, avant de longer les côtes de l’Amérique du Sud ou Vera Cruz, en partant de Saint Nazaire, après les escales à La Corogne, Santander et dans les moiteurs de La Havane. Ceux qui revenaient parlaient de ces pays, où tout était plus grand qu’ici, où les aliments avaient une saveur bien meilleure, où les fruits étaient bien plus gros et sucrés, où les étendues étaient si vastes qu’un seul pré en Patagonie pouvait contenir tous les troupeaux du Pays basque, où les fleuves étaient comme des mers, où la mer était si douce et transparente que l’on pouvait voir les petits poissons venus vous mordiller les orteils, où il y avait du travail pour tous, bref un pays de superlatifs. Ceux qui ne revenaient pas construisaient des trinquets pour ne pas oublier les parties de pelote et cogner la nostalgie ou se réunissaient pour chanter dans la langue qu’ils avaient dû abandonner pour se faire entendre dans le nouveau pays. Au travers des récits cent fois répétés, ils racontaient un pays réinventé, paradis perdu où l’on chantait et dansait, où la vie n’était certes pas facile mais où les liens familiaux étaient si solides que les enfants nés en Amérique savaient tout des odeurs du cuir et du tannin, du cidre partagé, des coutumes de leurs lointains cousins. Nous avons échangé les histoires de nos ancêtres, elles sont très diverses, elles nous ont fait en grande partie ce que nous sommes. L’idée de réaliser ce documentaire est née de notre rencontre et d’un même désir que ces histoires ne se perdent pas. Nous comprendrons peut-être pourquoi, au Pays basque, les descendants de Jean-Baptiste Lissarrague ou de Charles-Félix Markassuza, qui partirent au Mexique au début du siècle dernier et moururent très jeunes, parlent de leurs jeunes ancêtres comme s’ils les avaient connus ; pourquoi au Chili où elle est née, Margot Duhalde, qui ne connaissait le Pays basque que par les récits que lui en faisait son grand-père, trouve tout naturel de répondre à l’appel du Général de Gaulle au moment de la deuxième guerre mondiale et s’engage comme pilote de guerre. La «petite histoire » des émigrants d’un village de paysans tanneurs partis vers l’Amérique contenait toutes les histoires de l’émigration : le départ obligé ou par désir d’aventure, les espoirs, la nostalgie, les joies, les échecs, le retour ou l’enracinement ailleurs. Ces émigrants vivent encore dans la tendre mémoire de leurs descendants restés ou revenus au village, ou ayant fait souche dans les divers pays d’Amérique. Leurs histoires sont passionnantes, la transmission l’est aussi et nous allons tenter de les reconstituer à travers le dialogue entre les descendants de ceux qui ont émigré et de ceux qui sont restés au pays.
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