CN Civaux Stabilité du réseau

Transcription

CN Civaux Stabilité du réseau
inside
WANO
Volume 9
Numéro 3, 2001
W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
5
CN Civaux
10
Stabilité du réseau
inside
Le journal Inside WANO est publié
quatre fois par an par l’Association
Mondiale des Opérateurs Nucléaires
pour tous ses membres.
inside
Table des matières
Éditeur
Val Merritt,
WANO CC
Missions d’Assistance Technique
Comité Éditorial
Tony Capp,
Directeur WANO CC
William Kindley,
Directeur WANO AC
Farit Tukhvetov,
Directeur WANO MC
John Moares,
Directeur WANO PC
Ryosuke Tsutsumi,
Directeur WANO TC
WANO OFFICES
Coordinating Centre
Kings Buildings
16 Smith Square
London SW1P 3HQ
United Kingdom
Tel : +44 (0) 20 7828 2111
Fax : +44 (0) 20 7828 6691
Atlanta Centre
700 Galleria Parkway SE
Altanta, GA 30339-5957
USA
Tel : +1 770 644 8602
Fax : +1 770 644 8505
Moscow Centre
Ferganskaya 25
Moscow 109507
Russia
Tel : +7 095 376 1587
Fax : +7 095 376 0897
Paris Centre
43 rue Vineuse
75116 Paris
France
Tel : +33 1 53 70 35 55
Fax : +33 1 53 70 35 53
Profil de Centrale
5-7
Centrale Nucléaire de Civaux, France
Article
8-9
Expérience en exploitation: Utiliser les SER et les SOER
Technologie
10-11
La Stabilité du Réseau
Rubriques régulières
Expérience en exploitation:
3
Communiquer l’Expérience en exploitation
Point de vue d’un manager:
Parvez Butt, Président, Commissariat à l’Energie Atomique du Pakistan
2001 BGM
Point sur le Web:
12
15
13
Richard Lawrence, Web Master du site WANO
A travers2001
le monde:
BGM
14
15
Opportunités:
15
Nouveau Directeur de CC – Tony Capp / Les Femmes dans le Nucléaire
Prochains ateliers / Réunion des Chefs de Centrales Allemandes
Sur le Vif:
Cheri Collins, Centrale Nucléaire de Farley, Alabama, États-Unis
Tokyo Centre
2-11-1 Iwato-kita
Komae-shi, Tokyo 201-8511
Japan
Tel : +81 3 3480 4809
Fax : +81 3 3480 5379
Couverture
Centrale Nucléaire de Civaux,
France
2
4
Des équipes internationales en mission
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
16
expérience
en exploitation
Communiquer l’Expérience en
exploitation au Centre WANO de
Tokyo
1
2
3
1. Chin-Pe Chen
2. Hidekazu Shirosake
3. Pankaj Khot
A new team in
Paris will help
members take
advantage of a
world of nuclear
plant operating
experience
L
e personnel du Programme d’Expérience en exploitation du
centre WANO de Tokyo essayent de nouvelles méthodes pour
rendre accessibles à leurs membres les enseignements
importants tirés du retour d’expérience.
« Tous les trimestres, nous nous réunissons avec le personnel du
Centre d’Information Nucléaire (NIC) de l’Institut Central de
Recherche de l’Industrie de l’Energie Electrique (CRIEPI) pour
passer au crible tous les événements qui ont été communiqués à
WANO au cours du trimestre précédent, » explique Chin-Pe Chen,
de l’équipe d’expérience en exploitation du Centre WANO-Tokyo.
« A partir de cet examen, nous sélectionnons les événements
ayant le potentiel d’enseignement le plus élevé pour les publier à
l’intention de nos membres dans une lettre trimestrielle
Événements faisant ressortir des enseignements significatifs
destinée aux chefs des centrales nucléaires du Centre de Tokyo, »
poursuit-il.
« Nous essayons, par ce processus de passage au crible et
d’examen, de trouver les éléments les plus appréciables et les plus
intéressants pour nos membres et ciblons ces enseignements sur
nos chefs de centrales nucléaires, » explique Hidekazu Shirosake,
WANO TC. « Nous avons constaté que, pour nos membres, ce
passage au crible de l’expérience en exploitation WANO permet à
nos membres de se concentrer plus rapidement sur les sujets qui
sont applicables et qui ont une réelle importance, » continue-t-il.
« Nous souhaitons également qu’une communication directe avec
nos chefs de centrales renforce leur volonté de rapporter les
événements, et que nous pourrons améliorer davantage encore la
transmission des informations sur les événements aux membres du
Centre de Tokyo. »
« Un autre produit que nous pouvons offrir à nos membres du
Centre de Tokyo est un Rapport annuel d’Expérience en
exploitation, » dit Pankaj Khot, qui appartient également à
l’équipe du programme d’expérience en exploitation du centre de
Tokyo. Et de poursuivre, « Dans ce rapport, nous résumons les
activités de l’année du programme d’expérience en exploitation du
centre WANO de Tokyo, et offrons à nos membres une analyse
statistique des événements à travers WANO. Afin d’encourager
davantage encore le partage des informations sur les événements,
nous publions également les Critères WANO pour rapporter les
événements et le Système WANO de codification des événements
pour rappeler à nos membres le type d’informations qu’il faudrait
communiquer. »
Si vous souhaitez plus d’informations sur les activités du
Programme d’Expérience en exploitation du centre WANO de
Tokyo, contactez Messieurs Chen, Shirosake, ou Khot du
personnel de WANO TC.
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
3
wano
Stane Rozman,
ˇ
Directeur de la
Centrale Nucléaire de Krsko
ˇ
Équipes internationales en
mission
WANO soutient ses membres
L
1
2
1. Centrale Nucléaire de Laguna Verde
2. Centrale Nucléaire de Krsko
ˇ
« Nous avons
obtenu des points de
vue très appréciables
sur les pratiques dans
l’industrie nucléaire
ainsi que des
suggestions d’ordre
pratique concernant
les tâches et les voies
d’amélioration
à venir »
4
es Missions d’Assistance Technique
WANO (TSM pour Technical Support
Mission) impliquent des équipes de
pairs internationaux très qualifiés qui
mettent en commun leur expérience pour
proposer des solutions à des problèmes
connus, des questions ou des domaines à
améliorer sur des centrales membres de
WANO.
Hans Westermark est lui-même
conscient de l’importance de participer à
une TSM WANO. Westermark, ingénieur
nucléaire à la Centrale Nucléaire de
Brunswick aux États-Unis, fut l’un des
pairs lors d’une TSM à Laguna Verde au
Mexique. La visite était ciblée sur
l’ingénierie du réacteur.
Comme l’explique H. Westermark,
« l’équipe a consacré environ une semaine
aux préparatifs de la visite. Notre but était
d’étudier les pratiques de gestion du cœur
de Laguna Verde et de proposer une
analyse indépendante de leurs points forts
ainsi que des domaines à améliorer. Nous
avons travaillé en étroite collaboration avec
l’équipe des ingénieurs réacteur du site
pour leur permettre d’améliorer la
situation. Et, soit dit en passant, j’ai pu
utiliser des renseignements fournis par l’un
des pairs de l’équipe pour la révision d’une
procédure ici à Brunswick. »
La visite de Laguna Verde, outre les
informations apportées et le partage
d’expérience, a permis d’ouvrir plus
grande la porte en vue d’échanges
ultérieurs.
« Laguna Verde est la seule centrale
nucléaire du Mexique, » dit Raymundo
Goméz, Chef de l’ingénierie à Laguna
Verde. « Il s’avère important pour nous
d’avoir d’autres points de vue de la part
d’autres ingénieurs réacteur. Nous
projetons d’envoyer quelques uns de nos
ingénieurs à Brunswick pour assister à un
démarrage de centrale. Le partage
d’expérience est très bénéfique. »
ˇ
Stane Rozman,
Directeur de la Centrale
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
ˇ en Slovénie, a réalisé la
Nucléaire de Krsko
richesse des apports d’une TSM réalisée
sur sa centrale en octobre 2000.
« Cette mission d’assistance technique,
dans le domaine de la formation sur
simulateur de conduite, apporte une
contribution bénéfique supplémentaire visà-vis de l’amélioration des pratiques sur la
ˇ
centrale nucléaire de Krsko,
» explique
ˇ
Rozman.
« WANO a formé une équipe
hautement compétente qui a travaillé avec
notre personnel de formation et de
conduite. Nous avons reçu de points de
vue très appréciables sur les pratiques
dans l’industrie nucléaire ainsi que des
suggestions d’ordre pratique concernant
les tâches et les voies d’amélioration à
ˇ
venir. La Centrale Nucléaire de Krsko
cherchera à demander des missions de ce
type. »
La Centrale Nucléaire de Gentilly 2 au
Canada a également bénéficié d’une
mission d’assistance technique centrée sur
les modifications d’ingénierie. « J’ai été
satisfait de la visite, comme je l’avais été
par les autres interventions récentes
d’assistance de WANO, » précise Martial
Doyon, directeur de la production
thermique et nucléaire chez HydroQuebec. « Les plans d’actions mis au
point par l’équipe se sont révélés efficaces
et correspondaient à la direction que nous
devions prendre. »
Les Missions d’Assistance Technique
WANO sont volontaires et sont réalisées à
la demande d’un membre. Les visites
peuvent durer entre deux jours et deux
semaines et offrent une assistance dans
tout un ensemble de domaines tels que le
gréement de la salle de commande,
l’ingénierie du réacteur, la sécurité, le
retour d’expérience en exploitation, ainsi
que la gestion du travail et les revues des
arrêts de tranche. Pour plus d’informations
sur les TSM WANO, visitez notre site Web
(www.wano.org).
profil de centrale
Philippe Druelle,
Directeur de la Centrale
Centrale Nucléaire de
Civaux
L’ingénierie triomphe sur deux fronts
S
es fiers agents ne le démentiront
certes pas : la centrale nucléaire de
Civaux est une de ces centrales
spéciales qui méritent qu’on s’y intéresse
de près. En quoi est-elle spéciale ?
Comme l’explique Philippe Druelle,
Directeur de la centrale, le site de Civaux
associe deux réussites très importantes en
matière d’ingénierie : l’une est sa
conception de réacteur du type N4, et
l’autre une gestion complexe du débit de
la rivière.
1
Le palier N4
2
3
1. Centrale Nucléaire de
Civaux
2. Salle des machines
3. Piscine du
combustible
(entreprise rachetée par Alsthom) et
Belfort) est la turbine à vapeur la plus
performante du monde (1500 MW).
Conçue par Alstom, elle est
l'aboutissement de l'expérience des 54
unités de production du Parc Nucléaire
d'EDF. Elle se caractérise par des
nouveautés technologiques qui
améliorent ses performances
aérodynamiques et mécaniques de 2%.
Elle est plus courte de 7 m et plus légère
de 12% que les turbines habituelles de
puissance équivalente.
Une cuve et des
générateurs de vapeur
améliorés
Fruit du savoir-faire et du retour
d’expérience accumulés au cours de la
construction et de l’exploitation des
paliers précédents (900 et 1300 MW), la
conception française du N4 est la plus
avancée des réacteurs à eau pressurisée
de sa génération. Il comporte trois
innovations technologiques : le système
de contrôle commande, le groupe
turbine-alternateur et l'ensemble cuvegénérateurs de vapeur.
Les traversées du couvercle de la cuve
ainsi que les tubes de générateurs de
vapeur, réalisées par Framatome, sont en
‘Inconel 690’, nouveau matériau
présentant une très haute résistance à la
corrosion, acier inoxydable comprenant
un mélange précis de fer, manganèse,
nickel et chrome
Un pilotage assisté par
ordinateur
La gestion du débit de la
Vienne
Ce sont des milliers d'informations qui
sont traitées en une fraction de seconde
par le système de conduite assisté par
ordinateur de la centrale de Civaux.
Toutes les situations de fonctionnement
ont été intégrées dans une base de
données. Ceci permet de proposer
simultanément aux opérateurs (pilotes en
salle de commande) un diagnostic détaillé
et les procédures les plus pertinentes pour
la conduite de l'installation.
En cas de défaillance informatique, la
conduite est assurée grâce à un panneau
auxiliaire, comme sur toutes les centrales
nucléaires françaises.
Le site de Civaux se trouve dans le
département de la Vienne à 30 km au
sud-est de la ville de Poitiers. Ses deux
tranches sont construites sur 220 hectares
situés sur la rive gauche de la Vienne. Le
débit de la Vienne est assez irrégulier,
faible l’été, générant parfois des crues
l’hiver. « Pour faire fonctionner les deux
réacteurs, les autorités administratives ont
imposé au CNPE, par décret, des
contraintes d’exploitation sévères, »
explique Ph. Druelle. Avant tout, en aval
de la centrale, la température de la rivière
ne devra pas dépasser 25°C ;
parallèlement, la différence de
température entre l’eau prise en amont et
rejetée en aval du site devra être
inférieure à 2°C. Pour ce qui concerne les
contraintes liées au débit de la Vienne, un
Un groupe turbine et
alternateur 100 % français
Arabelle (contraction d'Alsthom, Rateau
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
5
profil de centrale
4
cheminée. Bien que cette eau tourne en circuit
fermé, il est tout de même nécessaire de
compenser l’évaporation qui se produit dans les
deux aéroréfrigérants, soit 2 m3/s. Cette
compensation s’effectue par une prise d’eau en
continu dans la Vienne en amont de la centrale.
Pour que cette prise d’eau ne diminue pas le
débit naturel de la rivière, une convention de
soutien d’étiage a été signé avec les préfectures
de la Vienne et de la Haute Vienne. »
4. Vue aérienne depuis l'ouest
du site
5. Salle des machines
6. Salle de commande
« Depuis le
début de l’année
2000, Civaux a
délivré sur le
réseau électrique
15 milliards de
kWh. Ce bilan
satisfaisant
n’aurait pu se
réaliser sans les
compétences de
ses agents »
Philippe Druelle,
Directeur de la Centrale
6
Des purges refroidies
5
débit minimum de 10 m3/s en aval de la
centrale est imposé à EDF. Les conditions de rejet
font l’objet d’une réglementation imposant un
débit minimum de 30 m3/s pour effectuer des
rejets chimiques occasionnels et un débit
minimum de 27 m3/s pour des rejets légèrement
radioactifs.
Les aéroréfrigérants
Dans une centrale nucléaire, l’eau qui a permis
de refroidir et de condenser la vapeur en sortie
de turbine est encore à 30°C environ, donc
beaucoup trop chaude pour un rejet direct en
rivière. Cette eau est alors dirigée vers
l’aéroréfrigérant, à l’intérieur duquel elle va
perdre une douzaine de degrés au travers du
courant d’air naturel créé par la gigantesque
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
A l'intérieur de la partie basse de
l'aéroréfrigérant, un grand bassin récupère l'eau
refroidie qui n'a pas subi d'évaporation. De
nombreuses impuretés, contenues naturellement
dans la Vienne, se concentrent au fond de ce
bassin. Comme l’indique Jean-Michel Hensch,
Directeur Délégué à la production, « il est donc
nécessaire de déconcentrer en purgeant en
continu, environ 1 m3/s, chaque aéroréfrigérant.
Pour diminuer l'impact thermique de ces purges
celles-ci seront refroidies, par un système de
réfrigérant à tirage forcé, avant de retourner
à la Vienne. »
Les barrages régulateurs
La convention de soutien d'étiage a pour
objectif d’assurer le débit minimum de 12 m3/s
en amont de la centrale et 10 m3/s en aval. Pour
cela, la série de 6 barrages située en amont de
Civaux, sur la Vienne, le Tauron et la Maulde, se
comportent donc comme un gigantesque
permettront un stockage sûr de ces rejets sans la
moindre conséquence sur l’environnement. De
plus, à Civaux, toujours pour optimiser la
dilution, au moment des plus faibles débits de la
Vienne, ces rejets peuvent être effectués à
travers deux "clarinettes", (rampes de dispersion
disposées en travers la largeur du lit de la
rivière). En cas de faible débit, les rejets sont
ainsi mieux dilués à l'aide d'une clarinette
courte. Si le volume d'eau est important, la
clarinette longue assure une meilleure dilution
sur toute la largeur de la rivière.
6
réservoir de stockage de plus de 20 millions de
mètres cubes qui assure un débit minimum
constant durant les périodes de sécheresse.
Les circuits d’eau brute
secourue (SEC): des circuits
fermés
A tout moment, une centrale nucléaire doit
pouvoir être refroidie. Le circuit SEC d’eau brute
secourue, présent dans toutes les centrales
nucléaires, est un circuit de sauvegarde utilisé à
cette fin. Mais à la différence des autres
centrales françaises, les circuits SEC de Civaux
fonctionnent en circuit fermé, c’est-à-dire que
son eau est recyclée, donc refroidie, exactement
comme sur le circuit de refroidissement. Cela
signifie donc que le circuit SEC est muni luimême d’aéroréfrigérants (deux pour chaque
tranche) et une prise d'eau en Vienne
(négligeable moins de 40 litres par seconde)
compense l’évaporation de ces aéroréfrigérants.
Des réservoirs de stockage
supplémentaires et une
"clarinette"
Comme l'impose l'arrêté inter-ministériel, la
centrale n'est pas autorisée à effectuer des rejets
faiblement radioactifs si le débit de la Vienne est
inférieur à 27 m3/s. Le soutien d’étiage fixé à 10
m3/s n’est donc pas suffisant. Le concepteur a
donc prévu deux réservoirs supplémentaires de
stockage d’effluents radioactifs, ce qui porte leur
nombre total à six. Ces réservoirs tampons
Les femmes et les hommes de
Civaux: l’équipe de Civaux
Bien entendu, les solutions d’ingénierie,
malgré leur complexité et leur ingéniosité, ne
peuvent être utiles que lorsqu’elles sont
appliquées aux activités pour lesquelles elles sont
conçues. Et c’est seulement avec du personnel
bien formé, efficace et expérimenté que cet
objectif peut être atteint. A Civaux, il s’agit là
d’une réalité, puisqu’au 31 décembre 2000, 684
agents dont 89 femmes et 595 hommes
composent l’effectif du site, dont 80 %
constituent la population technique. 450 d’entre
eux viennent d’autres centrales nucléaires et 80
d’autres unités d’EDF.
« Pour la première fois dans la vie de Civaux,
les deux unités de 1450 MW ont fonctionné à
pleine puissance et, depuis le début de l’année
2000, ont délivré sur le réseau électrique, 15
milliards de kWh soit 3 % de la production
nationale. » indique Philippe Druelle, Directeur
de la centrale. « Ce premier bilan satisfaisant
n’aurait pu se réaliser sans les compétences des
agents du site de Civaux. »
Un peu d’histoire
1980
■ Décision d'implanter
une centrale nucléaire
à Civaux
1981
■ Création de la
Commission Locale
d'information
1985
■ En octobre, obtention
du label "Grand
chantier". Ce label est
décerné à toute
construction déclarée
d'utilité publique qui
nécessite des mesures
d'accompagnement
et d'accueil
1988
■ Premiers travaux
1998
■ Démarrage de la tranche 1
1999
■ Démarrage de la tranche 2
2000
■ Production de 15
milliards de kWh
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
7
article
Expérience en
Exploitation
Utiliser les SER et les SOER
E
Posez-vous la
question,
« Comment
puis-je tirer le
maximum des
enseignements de
ce rapport
d’événement pour
garantir qu’il
ne se produira
jamais ici ? »
John Earp,
Orateur du Discours
d’Ouverture.
8
n juillet 2001, le Centre WANO de Paris a
organisé un atelier sur l’utilisation et la mise
en œuvre de deux importants produits
WANO : les Rapports d’Evénements Significatifs
(SER) et les Rapports Significatifs d’Expérience en
Exploitation (SOER). Sur l’invitation de British
Energy, près de la Centrale Nucléaire de Hunterston
en Écosse, l’atelier a attiré des participants de
Finlande, France, Allemagne, Hollande, du Japon,
d’Afrique du Sud, d’Espagne, de Suisse, des ÉtatsUnis et du Royaume Uni.
1
Formaliser l’Expérience
Pour expliquer la différence entre les SOER et les
SER, Mark Kearney de l’Équipe Centrale d’Expérience
en Exploitation WANO a expliqué que les SOER
étaient produits pour répondre à des sujets
d’événements extrêmement significatifs vécus par un
certain nombre de centrales. « Nous ne pensons pas
produire plus d’un ou deux SOER par an, » a-t-il dit.
A ce jour, WANO a produit trois SOER.
Selon M. Kearney, les SER sont rédigés à la suite
d’événements uniques qui sont complexes ou dont
les causes sous-jacentes sont importantes. WANO a
publié dix SER à ce jour, d’autres étant en
préparation.
Les sujets pour les SOER ou les SER peuvent être
identifiés aussi bien par une compagnie électrique
que par l’Équipe Centrale d’Expérience en
Exploitation : pour développer un SOER ou un SER,
les membres de l’Équipe Centrale d’Expérience en
Exploitation se rendent sur les centrales concernées
pour comprendre les causes profondes et les pointsriches d’enseignement. Après avoir été approuvé par
la centrale, le rapport est traduit dans de nombreuses
langues et mis sur le site Web WANO pour être
distribué à travers le monde sous forme papier.
« La nécessité de changements s’affiche
clairement dans les événements décrits dans les
SOER », a expliqué Rosemary Young, la Coordinatrice
de l’Expérience en Exploitation de BNFL. « Ils
renforcent les améliorations que nous cherchons à
introduire au sein de notre compagnie. »
Brendan Bleasdale, Responsable de l’Exploitation
à British Energy, a décrit comment les SOER sont
utilisés par British Energy, en insistant sur
l’importance du suivi des actions correctives. « Il
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
2
faut que nous nous demandions si nous avons bien
fait ce que nous aurions dû faire pour prendre en
compte le SOER », a-t-il dit.
Et pour être efficaces, les actions correctives
doivent durer. Selon Paul DiRito du Centre WANO
d’Atlanta, « les recommandations des SOER
doivent se construire autour des processus et
procédures existants sur la centrale, afin que leurs
effets restent pérennes. »
Le groupe a reconnu qu’il y avait une tendance à
considérer les rapports d’événements comme dénués
d’importance lorsqu’ils provenaient de centrales d’un
autre type. Selon John Earp, « On n’insistera jamais
assez sur le risque d’ignorer un rapport tout
simplement parce que l’événement s’est produit sur
un type de centrale différent. »
Trevor Measday, un ingénieur travaillant sur
l’Expérience en Exploitation aux Services Centraux de
British Energy a mis l’accent sur l’importance de
partager rapidement les informations sur les
événements – domaine dans lequel la communauté
5
7
3
6
4
nucléaire a besoin d’importantes améliorations.
Intégrité du Réseau
En réponse au SOER 1999-1, Perte de Réseau, les
participants de l’ensemble des pays représentés ont
déclaré développer d’importants efforts pour
constituer des liens solides avec les exploitants du
réseau pour garantir que les exigences des centrales
nucléaires étaient bien comprises et traitées en
priorité. Ces liens étroits se révèlent particulièrement
importants lors de changements rapides de
l’environnement. Par exemple, le réseau de Finlande a
changé trois fois de propriétaire en neuf mois.
Glenn Miller de la Pennsylvania Power and Light et
membre du groupe de connexion au réseau à la
Pennsylvania-New Jersey-Maryland, a décrit
l’exploitation et le contrôle de la plus grande partie du
système d’énergie électrique à travers d’importantes
sections des cinq états de Pennsylvanie, New-Jersey,
Maryland, Delaware et New-York sur la côte
Atlantique et du District de Columbia aux États-Unis.
« Les exploitants du réseau ne savaient pas que
des conditions météorologiques extrêmes pouvaient
nécessiter l’arrêt d’une centrale nucléaire à un
moment où ces exploitants du réseau comptaient
sur sa production, » a-t-il ajouté. « A l’heure
actuelle, les exigences des centrales nucléaires sont
prises en compte dans les futures dispositions de
planification du réseau. »
Joaquim Reig, Responsable de l’Expérience en
Exploitation à la Centrale Nucléaire de Trillo en
Espagne, a indiqué avoir incorporé les aspects
communications avec l’exploitant du réseau dans la
formation, après que sa centrale ait reçu le SOER «
Perte de Réseau” ».
Alan Holden, Chef d’Exploitation à Hunterston “B”
en Écosse, a fait une description approfondie de
l’événement de perte de réseau du 27 décembre
inclue dans le SOER 1999-1.
« L’événement fut causé par du sel sur les lignes
du réseau de transport d’énergie provoquant l’arrêt
automatique du réacteur. L’événement fut à
l’origine d’un grand nombre d’enseignements sur
les systèmes électriques secourus, » a-t-il dit.
A. Holden et son équipe de quart ont reproduit
l’événement de perte de réseau de décembre 1998
sur le simulateur de la centrale à l’intention des
participants à l’atelier.
Brian Dowds, Chef de la Centrale Nucléaire de
Koeberg en Afrique du Sud, a décrit l’événement
de perte de réseau de septembre 1998 à Koeberg,
ainsi que la difficulté d’être l’unique centrale
nucléaire d’Afrique.
« Une formation régulière est essentielle, » a
expliqué Dowds. « 40 % du personnel a été
remplacé depuis la formation originale, il faut donc
garantir à nos opérateurs des rappels réguliers des
procédures ainsi que des SOER et des SER. »
Sous contrôle
En outre, les participants à l’atelier ont discuté des
enseignements tirés du SOER 1998-1, Disponibilité
des Systèmes Importants Pour la Sûreté. Peter
Hemelsoet de Borsselé aux Pays Bas, ainsi que Ben
Ford de Sizewell B au Royaume Uni a décrit les
modifications apportées sur leurs centrales pour
renforcer la disponibilité des systèmes IPS.
« A la suite d’une arrêt où nous avons eu trois
événements de lignage de circuits, nous avons mis en
œuvre de nombreuses améliorations, » a expliqué B.
Ford. « L’arrêt suivant fut réalisé en un temps record
sans événement de lignage de circuit. »
1. Centrale Nucléaire d’Hunterston
2. Les participants visitant le
simulateur pour revoir l’événement
du 27 décembre 1998
3. Paul DiRito, WANO Centre
d’Atlanta
4. Ben Ford, Centrale Nucléaire de
Sizewell “B”
5. Glenn Miller, Pennsylvania Power
and Light
6. Alan Holden, Chef d’Exploitation,
Centrale Nucléaire d’Hunterston “B”
7. Brian Dowds, Chef de Centrale,
Centrale Nucléaire de Koeberg
Les SOER ne sont
pas une simple
information. WANO
attend de ses
membres qu’ils
mettent en œuvre
des actions à la
réception de ces
rapports. Ils donnent
les enseignements
tirés les plus
significatifs vis-à-vis
de la sûreté ayant un
rapport avec notre
industrie
Mike Llewellyn, Équipe Centrale
d’Expérience en Exploitation WANO
Pour plus d’informations,
reportez-vous à la lecture du
compte-rendu complet de la
réunion sur le site Web
WANO ou contactez Brian
FitzPatrick ou d’autres
membres de l’Équipe Centrale
d’Expérience en Exploitation,
au Centre WANO de Paris.
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
9
technologie
Stabilité
du Réseau
Rôle Essentiel des Centrales Nucléaires sur le Réseau Electrique
L
A travers le
monde,
l’électricité
s’écoule des
centrales de
production vers les
consommateurs
grâce aux réseaux
électriques – des
réseaux complexes
de câbles, de
transformateurs et
d’autres matériels
conçus pour
transporter
l’énergie en
fonction des
besoins
10
es centrales nucléaires ont un rôle unique.
Grandes productrices d’électricité, elles sont les
composants clés des réseaux électriques et sont
à leur service. Or les centrales nucléaires sont
également d’importants clients du réseau avec des
besoins spécifiques.
« Du point de vue de l’exploitant du réseau, une
centrale nucléaire est une source importante
d’énergie fiable et économique », explique Paul
Nauert, Président de l’Electrical Engineering and
Transmission Planning (Ingénierie Électrique et
Gestion du Réseau) pour Ameren Services, le
Département Transport de l’Ameren Corporation,
compagnie importante située dans le midwest des
États-Unis. « Mais une centrale nucléaire est
également un consommateur extrêmement lourd. Le
réseau doit être en mesure de fournir de l’énergie
aux systèmes de sûreté de la centrale lorsque la
centrale est à l’arrêt, tout particulièrement en
situation accidentelle. Il s’agit-là d’une exigence
fondamentale. »
Un événement qui s’est produit voici deux ans sur
la Centrale Nucléaire Ameren de Callaway a souligné
l’importance de l’efficacité des rapports entre les
exploitants du réseau et ceux de la centrale.
Le 11 août 1999, la rupture d’une ligne d’une
purge d’un réchauffeur fut à l’origine d’un
déclenchement manuel du réacteur. Une fois à l’arrêt,
le réseau continuait à alimenter les consommations
des équipements de la centrale. Or plusieurs facteurs
ont mis au défi la capacité du réseau à satisfaire les
exigences minimum en tension de la centrale.
« Le 11 août 1999, une forte consommation
locale était demandée à notre système électrique, »
poursuit Nauert. « De plus, des températures
fraîches au nord et des températures très chaudes au
sud furent à l’origine d’une consommation
anormalement élevée de courant sur notre système.
La capacité du réseau de transport ayant
pratiquement atteint un maximum, Callaway aidait à
maintenir la tension du réseau. Lorsque la centrale a
déclenché, la tension du réseau a baissé. »
Au début, ni les exploitants du réseau, ni les
exploitants de Callaway n’avaient réalisé que la
tension chutait en dessous des exigences minimum
de la centrale. Les souvenirs des exploitants du réseau
sur la gamme de tension exigée pour l’exploitation de
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
1
Callaway différaient des exigences réelles de la
centrale. Une liaison en fibre optique endommagée
entre le dispatching et Callaway, située à environ 175
kilomètres de distance, a contribué à cette situation
en empêchant le dispatching de surveiller un certain
nombre de paramètres du système, parmi lesquels la
tension.
A la centrale, la salle de commande n’était pas
équipée d’une alarme de tension basse (on en a
ajouté une depuis). L’ordinateur qui aurait dû alerter
les opérateurs en salle de commande de la chute de
tension n’était pas opérationnel à cause d’erreurs
d’affichage des points de consigne.
La tension du poste électrique à Callaway a chuté
en dessous des exigences minimales pendant plus de
12 heures. L’alimentation extérieure est restée
disponible, mais s’il y avait eu au cours de
l’événement d’autres consommations de courant sur
le site, la tension aurait pu tomber à un niveau où les
relais auraient fait basculer les tableaux secourus sur
les groupes diesels de secours de la centrale.
« Bien que les groupes diesels soient disponibles
en cas de besoin, nous souhaitons rester sur le réseau
qui demeure notre source d’alimentation privilégiée,
» explique David Waller, ingénieur du Département
ingénierie électricité et contrôle-commande à
Callaway. « Cet événement a clairement montré la
nécessité d’être conscient de la charge sur le système
électrique et de s’assurer que la tension reste
suffisante pour satisfaire nos exigences. »
2
3
Callaway prend des mesures
reçoivent cette alarme sur deux cycles consécutifs,
l’exploitant du réseau règlera la tension du réseau sur
une valeur inclue dans les limites de l’alarme. S’il
n’est pas possible d’acquitter l’alarme, l’exploitant du
réseau avertira Callaway que la tension du poste
électrique est en dehors de la gamme spécifiée à
l’aide d’un vocabulaire spécifique prononcé suivant la
procédure. Il s’agit d’un processus formel. »
A la suite de l’événement d’août 1999, Callaway et
Ameren ont pris des mesures pour éviter que ne se
reproduise un événement similaire, parmi lesquelles :
■ Mise en place sur la centrale d’ensembles de
condensateurs qui se mettent en service
automatiquement s’il est nécessaire d’améliorer
la tension
■ Installation de transformateurs à changement de
charge qui permettent de se régler sur une
tension élevée ou basse du réseau
■ Améliorations des étalonnages et de la
maintenance préventive des équipements de
mesure du poste électrique, et vérification plus
fréquente de la précision des équipements
■ Mise en place d’une formation complémentaire
des opérateurs sur la stabilité du réseau et sur son
impact sur la tension au niveau du poste
électrique, y compris des scenarii de tension
dégradée dans la formation sur simulateur.
Parmi les autres améliorations importantes, la
surveillance et l’analyse de l’état du réseau. Les
exploitants du réseau ont étendu l’utilisation de
logiciels surveillant l’état du réseau et analysant les
imprévus.
« Nous mettons en oeuvre actuellement un
système cyclique de réponse aux aléas qui tourne
toutes les six minutes, » dit P. Nauert. « La perte de
la production de Callaway correspond à environ un
risque sur mille, mais entre dans une catégorie
spéciale. Si la tension prévue (tenant compte de la
perte de production de Callaway) tend vers une limite
mettant en jeu le bon fonctionnement des
équipements de Callaway, les exploitants de notre
réseau recevront une alarme visuelle et sonore. S’ils
Les liens qui unissent
A la suite de l’événement d’août 1999, un
accord écrit sur l’exploitation du réseau a été mis
au point. L’accord définit les responsabilités des
opérateurs contrôlant et planifiant le transport
d’électricité, de l’ingénierie nucléaire et de la
conduite de la centrale nucléaire pour garantir une
communication adéquate.
Cet intérêt porté sur la communication est l’un
des plus importants enseignements tirés de
l’événement d’août 1999. Callaway et Ameren
considèrent qu’une communication efficace est le
lien qui permet à leur super-autoroute électrique de
fonctionner sans heurts.
« Il est important que les exploitants de réseau et
les exploitants de centrales connaissent et cernent
les besoins, les exigences, voire même les
préférences de chacun d’entre eux, » explique P.
Nauert. « Le fait d’avoir un accord écrit sur
l’exploitation lie l’ensemble de nos efforts en matière
de communication pour aider à garantir la sûreté de
la centrale nucléaire et la fiabilité du réseau. »
Contact : Paul Nauert, +1 314 554 4144,
[email protected], ou David Waller, +1 573 676
8595, [email protected].
1. Mark McLachlan contrôle la
tension d’un jeu de barres sur
un ensemble de condensateurs
2. Sam Henderson, Steve Aldrich et
Rick Tiefenauer en Salle de
Commande
3. Mel Messer et Jim Meehan en
train de vérifier un groupe diesel
Le SOER WANO
1999-1 s’intéresse
aux problèmes de
réseau et donne des
recommandations
En 1999, l’Association
WANO (World Association of
Nuclear Operators) a publié
le Rapport Significatif
d’Expérience en Exploitation
SOER 1999-1, Perte de
Réseau. Ce document
présente plusieurs exemples
d’événements de perte de
réseau sur des centrales
London
nucléaires dans le monde et
Richard Lawrence
donne
des recommandations
E-mail:
[email protected]
pour garantir la sûreté et la
fiabilité vis-à-vis des
Moscow
problèmes
de réseau.
Kirill
Sokolovshi
E-mail:
Le [email protected]
rapport SOER 1999-1
est disponible sur le site Web
Tokyo
ouvert aux membres de
Hidekazu
WANO,Shirosaki
www.wano.org.
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
11
point de vue
d'un manager
Par Parvez Butt,
Président, Commissariat
à l’Énergie Atomique du Pakistan
Accroître la production d'origine
nucléaire
Satisfaire les besoins de développement du Pakistan
L
1
2
1. Centrale Nucléaire
de Chashma
2. Centrale Nucléaire
de Karachi
12
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
a seconde centrale nucléaire du
Pakistan, CHASNUPP, un REP 300
MW, a été inaugurée
récemment. Notre programme
d’énergie nucléaire a une histoire à la
fois longue et courte. Dès 1965, le
Pakistan, qui ne possédait ni base
technologique ni infrastructure
industrielle, prit la décision audacieuse
d’opter pour l’énergie nucléaire. Si
cette décision reposait à l’origine sur
un accroissement des besoins
énergétiques et sur des ressources
limitées en combustibles fossiles, les
retombées technologiques en matière
de développement industriel
deviennent aujourd’hui nettement
plus évidentes.
Notre premier réacteur de recherche
a divergé en 1965 et KANUPP, la
première centrale produisant de
l’électricité d’origine nucléaire, a été
couplée au réseau dès 1971. Ces
entreprises furent des modèles de
coopération internationale entre le
monde développé et un pays en voie
de développement. Très rapidement,
la technologie nucléaire devint de plus
en plus difficile d’accès, ce qui n’était
pas pour faciliter l’exploitation de
l’unique réacteur nucléaire et nous
avons donc été contraints à une
nouvelle décision audacieuse,
l’appropriation au niveau du pays des
industries liées à l’énergie nucléaire.
Nous nous sommes alors lancés
dans ce qui était pour le Pakistan un
programme ambitieux de création
d’installations de base sur le cycle du
combustible nucléaire ; en
conséquence de quoi nous
produisons aujourd’hui notre propre
combustible pour KANUPP. Nous
avons également formé dans nos
instituts une main d’œuvre de
qualité, récompensée par des
diplômes du niveau mastère en
ingénierie nucléaire et matières
annexes.
Sur notre initiative, le gouvernement
a mis en place la PNRA (Pakistan
Nuclear Regulatory Authority)
organisme réglementaire indépendant,
sous la responsabilité directe du Chef
du gouvernement.
Près de vingt ans après KANUPP, le
contrat de la seconde centrale
nucléaire a été signé. En dépit du fait
qu’elle constituait la première
commande à l’étranger, elle ne fut
l’objet d’aucun problème majeur
d’ordre technique ou contractuel. Les
performances de la centrale sont tout à
fait satisfaisantes et je la considère
comme une entreprise modèle en
matière de coopération.
Les besoins de développement du
Pakistan requièrent d’importantes
extensions du parc de production
électrique et, étant personnellement
un fervent adepte d’une judicieuse
combinaison en matière de
production électrique, j’œuvre en
faveur d’un accroissement de la part
du nucléaire, en particulier pour des
raisons écologiques.
Je me suis personnellement trouvé
impliqué dans l’énergie nucléaire dès
les débuts de ma carrière en 1963,
initialement en tant que membre de
l’équipe de conception de KANUPP,
puis ensuite comme responsable de
l’ensemble des activités liées à l’énergie
nucléaire. Nous avons été parmi les
premiers à rejoindre WANO, et
sommes à la fois membres des Centres
d’Atlanta et de Tokyo, et nous sommes
très reconnaissants de l’aide précieuse
qui nous est donnée. En tant que
Gouverneur de WANO-TC, j’ai suivi de
très près les efforts entrepris à l’échelle
mondiale pour rendre l’énergie
nucléaire intéressante d’un point de
vue économique, sûre et fiable.
internet
Web Master
Richard Lawrence
Point sur
Le site Web
Nouveaux Guides WANO Disponibles En ligne
V
oici les deux premiers Guides WANO qui ont été publiés
sur le Site Web en juillet :
■ Guide pour l’Organisation et l’Administration des Centrales
Nucléaires, et
■ Principes pour des Programmes Efficaces d’Auto-Évaluation et
d’Actions Correctives.
Les Guides WANO représentent une famille nouvelle importante
de documents mis au point pour aider les centrales nucléaires à
atteindre les objectifs de performances suivant les Objectifs et
Critères de Performances WANO. Les guides visent également à
aider le personnel des centrales à évaluer l’efficacité des
programmes existants et à identifier les possibilités
d’améliorations.
Les nouveaux documents sont accessibles depuis la section
Bonnes Pratiques du site Web, rebaptisé « Guidelines and Good
Practices. »
Le Rapport Annuel des Bonnes Pratiques
2000 a été Ajouté
Le Rapport Annuel des Bonnes Pratiques WANO 2000 est
maintenant disponible sur le site Web WANO. Il décrit les
techniques et les pratiques qui se sont révélées efficaces dans
l’amélioration de la sûreté et de la fiabilité et pouvant être mis en
application sur d’autres centrales nucléaires. Un rapport du
programme des Bonnes Pratiques est publié chaque année et peut
être consulté ou téléchargé à partir du site Web. Des exemplaires
imprimés sont disponibles auprès de votre Centre Régional.
Coordinateurs régionaux
du site Web
Londres
Richard Lawrence
E-mail : [email protected]
Atlanta
Ed Hux
E-mail : [email protected]
Paris
Frédéric Pain
E-mail : [email protected]
Moscou
Kirill Sokolovski
E-mail : [email protected]
Tokyo
Hidekazu Shirosaki
E-mail : [email protected]
Modification de votre mot de passe
d’accès au site Web WANO
Besoin de modifier votre mot de passe d’accès au site Web
WANO ? Il suffit de cliquer sur le bouton « help » (aide) en haut
de la page d’accueil et de sélectionner ‘modification de votre mot
de passe d’accès au site’ pour faire apparaître l’écran de
modification du mot de passe.
N’oubliez pas que les mots de passe de chaque compte
utilisateur expirent tous les 180 jours. Un message d’avertissement
vous préviendra 30 jours avant la date d’expiration de votre mot
de passe, et ce, à chaque fois que vous accéderez au site Web.
Si le mot de passe de votre compte utilisateur vient à expirer, le
Centre de Coordination ou n’importe quel Centre Régional peut
renouveler ses droits au compte utilisateur.
Veuillez noter toutefois que, si un compte utilisateur demeure
inactif pendant 180 jours, le compte utilisateur sera alors supprimé
et il faudra faire une demande de remplacement auprès de votre
Centre Régional.
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
13
à travers le monde
Autour du
monde
Les Femmes dans le Nucléaire
Nouveau Directeur au Centre
de Coordination de WANO
L
L
es Femmes dans le Nucléaire
(Women in Nuclear, ou WIN)
est une association mondiale
de femmes, et d’hommes, dont la
profession touche le domaine de
l’énergie nucléaire, des applications
des rayonnements et de la
communication. Le nombre de
membres de WIN est en augmentation
constante et dépasse 2 200 membres
répartis dans 56 pays.
Annick Carnino, Directeur de la
Annick Carnino, Président de WIN
Division Sûreté des Installations
Nucléaires du Département Sûreté Nucléaire de l’AIEA en est le président
actuel. « L’objectif principal de WIN, » a-t-elle expliqué, « est de mettre
en avant et de soutenir le rôle que les femmes peuvent avoir et ont
effectivement dans la recherche de solutions aux problèmes qui se posent
au public concernant l’énergie nucléaire. Les membres de WIN souhaitent
améliorer la compréhension du grand public concernant le nucléaire et
les questions sur le rayonnement. »
« WIN joue un rôle important dans les communications entre les
représentants de l’industrie nucléaire, les organismes de réglementation, les
responsables qui prennent les décisions et le grand public. Les membres de
WIN, hommes et femmes, sont fiers d’être impliqués dans les activités
nucléaires et souhaitent transmettre au grand public leurs convictions bien
documentées et instruites ainsi que leur soutien au nucléaire. »
Cette attitude a conduit à la création de « WIIN », (Women Interested
In Nuclear, ou Femmes Intéressées par le Nucléaire), une organisation en
Corée qui regroupe plus de 8000 femmes intéressées par le nucléaire du
fait qu’elles demeurent à proximité d’une centrale nucléaire, ou qu’elles
ont des membres de leur famille qui travaillent dans l’industrie nucléaire.
Êtes-vous membre de WIN ? Pour en savoir plus, consultez leur site Web
www.win-global.org ou par-mail à [email protected]
14
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
e Centre de
Coordination de
WANO à Londres a
un nouveau Directeur. Tony
Capp a été nommé
Directeur à compter du 1er
juillet 2001. Il a passé 38
années au service de la
production d’électricité,
dont les deux tiers dans
l’industrie nucléaire. Il a
occupé plusieurs postes de direction sur des centrales
nucléaires du Royaume Uni, parmi lesquels Chef de la
Centrale Nucléaire de Heysham 2, Chef de la Centrale
Nucléaire d’Hartlepool, Directeur de la Centrale Nucléaire
d’Oldbury et responsable de l’exploitation de la Centrale
d’Hartlepool. Il a également été responsable des projets
spéciaux à British Energy où il s’occupait d’alliances
stratégiques, d’acquisitions d’entreprises et de processus
d’améliorations dans l’industrie.
Avant d’occuper son poste actuel, Tony Capp avait
participé à plusieurs Peer Reviews WANO comme chef
d’équipe et avait, à divers titres, travaillé pour l’AIEA. Il le
dit lui-même : « Je me réjouis de mettre mon expérience
pour aider WANO dans son combat mondial pour la
sûreté en exploitation »
Il est membre de l’Institut des Ingénieurs en Mécanique
(Institute of Mechanical Engineers) et membre de l’Institut
des Ingénieurs Nucléaires (Institute of Nuclear Engineers).
Tony Capp a deux grands enfants : Mark, qui est
technicien chef dans la Royal Air Force et Denise, qui est
infirmière, ainsi que trois petits enfants encore jeunes ;
c’est un grand sportif qui aime la nature.
Tony Capp a remplacé Vince Madden, qui fut Directeur
du Centre de Coordination WANO depuis 1995.
opportunités
Ateliers
Réunion Annuelle des Chefs de Centrale
Allemands et de WANO-MC
E
n mai, la centrale nucléaire d’Isar, en
Allemagne, a accueilli la 9ème réunion
annuelle des chefs de centrale sous
l’égide du Programme WANO de Jumelage
entre les centrales de WANO-MC et les
compagnies allemandes. Des responsables et
des dirigeants originaires d’Allemagne, de
Russie, d’Ukraine, d’Arménie, de Lituanie,
des Républiques Tchèque et Slovaque, de
Bulgarie et de Hongrie ont discuté sur les
2000 résultats des performances de leurs
installations ainsi que sur les données
actuelles de l’industrie du nucléaire dans
leurs pays respectifs, ont étudié les progrès
dans la mise en oeuvre sur les sites des
centrales de WANO-MC des projets TACIS et
PHARE de la Commission Européenne et ont
discuté des dernières améliorations en
matière de sûreté ainsi que des nouveaux
défis à venir.
Le sujet central de la réunion était
« Facteur Humain et Culture Sûreté sur les
Centrales Nucléaires ». Hans-Juergen
Beuerle, Chef de la Centrale Nucléaire d’Isar,
qui accueillait la réunion, a expliqué, « Nous
disposions d’une étude approfondie des
concepts, des approches systématiques et
des méthodes des analyses des performances
humaines et des évaluations de la culture
sûreté ainsi que de l’application des résultats
permettant l’amélioration de la sûreté de la
centrale. Nous avons tous reconnu qu’un
échange approfondi de l’expérience
internationale en matière d’évaluation
quantitative de la culture sûreté s’avérait vital
pour la comparaison et l’amélioration des
programmes existants. Il s’agit-là d’un thème
répétitif pour le groupe, et les progrès
réalisés dans ce domaine dans les différentes
activités seront examinés lors de la prochaine
réunion, qui doit se tenir en mai 2002 à la
Centrale Nucléaire de Balakovo. »
Parmi les exemples de coopération entre
les centrales, citons l’utilisation des pièces de
l’ancienne centrale de Greifswald. Suren
1
2
1. Hans-Juergen Beuerle, Chef de la Centrale
d’Isar, accueille Erik Pozdyshev, Président de
Rosenergoatom
2. Signature d’un Accord de Cooperation à
long terme entre les Centrales Nucléaires
d’Unterweser et de Smolensk
Azatyan, Chef de la centrale nucléaire
d’Arménie a dit : « Je suis enchanté
d’annoncer que les équipements et les pièces
de rechange pour les travaux en vue
d’améliorer la sûreté ont été livrés et seront
installés d’ici la fin de l’année ».
Dans le cadre de la réunion, la centrale
allemande d’Unterweser a signé avec la
Centrale Nucléaire russe de Smolensk un
programme de coopération à long terme.
Elles sont devenues le 16ème membre dans
la famille des centrales jumelées qui
comprend douze centrales allemandes et
seize centrales membres de WANO-MC. Ce
programme a mûri depuis son lancement en
1992, et a montré son efficacité ainsi que les
avantages réciproques qui en découlent.
Erik Pozdyshev, Président de
Rosenergoatom, a expliqué, « Inspirés par
son succès, les membres de WANO MC ont
décidé d’établir des jumelages
interrégionaux. La signature du premier
accord bilatéral est prévue pour juillet entre
les centrales VVER-1000 de Balakovo (Russie)
et de Zaporozhye (Ukraine). Les RBMK de
Kursk (Russie) et d’Ignalina (Lituanie)
prévoient de faire de même. »
Ateliers prévus en 2001
Améliorations pratiques pour la
Réduction des Doses et de la
Contamination sur les Centrales
Nucléaires REP
Date : 11-13 décembre 2001, Centrale de
Paluel, France
Contact : WANO PC, Brian FitzPatrick
Tel : +33 1 53 70 35 72
Fax : +33 1 53 70 35 53
E-mail : [email protected]
Le Centre de WANO Paris met en place un
nouveau « Séminaire pour les Responsables
de Maintenance et d’Ingénierie » du 7 au 9
novembre prochain, à Paris. Il est dans ses
intentions de proposer deux séminaires par
an. Vous en saurez plus sur cette nouvelle
initiative en lisant le prochain numéro
d’Inside WANO.
Contact : WANO PC, Ardela Daniels
Tel : +33 1 53 70 35 86
Fax : +33 1 53 70 35 53
E-mail : [email protected]
Pour plus d’informations sur les ateliers et
séminaires WANO, veuillez contacter votre
Centre Régional. Vous pouvez également
trouver les détails sur
le site Web WANO.
WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S
15
sur le vif
Cheri est le Chef du Service Conduite de la Centrale Nucléaire de
Farley en Alabama, États-Unis. Elle a grandi en Floride, à proximité
du Kennedy Space Centre où elle a assisté au lancement de
pratiquement toutes les missions spatiales Apollo. Après un rapide
passage chez Southern Natural Gas Company, elle a déménagé
pour Farley en 1982 où elle a travaillé dans le domaine de
l’Assurance Qualité avant de passer à la conduite. Elle occupe son
poste actuel depuis deux ans. Elle est photographiée avec son
chien de race schnauzer nain « Stevie ».
Cheri
COLLINS
Décrivez-vous en trois mots.
Sincère, sociable, gentille.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans l’industrie
nucléaire ?
C’est par hasard que j’ai travaillé pour le nucléaire. J’étais
mariée dans les années 80 et j’avais suivi mon mari à Farley.
Quelle fut votre première (ou meilleure) expérience
WANO ?
Ma première expérience WANO fut une peer review WANO
qui s’est tenue ici à Farley en 1997.
Que vouliez-vous faire plus tard quand vous étiez petite ?
Je voulais grandir et devenir vétérinaire.
Comment vous détendez-vous ?
Pour me détendre, je fais du jardinage, je joue au golf et me
rends sur le chantier de ma maison en construction au bord du lac.
Avec qui souhaiteriez-vous le plus dîner, et pourquoi ?
J’aimerais dîner avec Tom Hanks. Il me semble capable de
maintenir une qualité de vie très réaliste qui m’attire beaucoup.
Quel est votre livre préféré ?
The Fountainhead d’Ayn Rand.
Quel fut le plus beau jour de votre vie ?
J’ai déjà vécu d’excellentes journées, et j’espère que la
meilleure est encore à venir.
Vous est-il déjà arrivé de déclencher ou de provoquer
l’arrêt automatique d’un réacteur ?
J’ai été impliquée une fois dans un arrêt automatique
provoqué par la fermeture intempestive d’une vanne
d’isolement de la vapeur principale. Malheureusement, l’équipe
n’a même pas eu le temps de prendre les mesures nécessaires
pour empêcher l’arrêt automatique.
Qui admirez-vous le plus dans l’industrie nucléaire ?
La personne que j’admire le plus est M. Fred Tollison, Vice
Président de l’INPO. Il est le personnage fondamental de notre
industrie.
Quel est le plus grand défi auquel vous ayez été
confrontée ?
Le plus grand défi auquel j’ai jamais été confrontée fut
l’obtention de mon Habilitation d’Opérateur Réacteur.
Si vous deviez rédiger votre devise en une phrase,
que choisiriez-vous ?
Vivre avec honnêteté et sans crainte qu’un faiblesse extérieure
ne me décourage ou ne me prive du bonheur d’être
parfaitement intègre.
Inside WANO est publié quatre fois par an par l’Association Mondiale
des Opérateurs Nucléaires pour tous ses membres.
Kings Buildings, 16 Smith Square
London SW1P 3HQ
Tel : +44 (0) 20 7828 2111 Fax : +44 (0) 20 7828 6691