CN Civaux Stabilité du réseau
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CN Civaux Stabilité du réseau
inside WANO Volume 9 Numéro 3, 2001 W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 5 CN Civaux 10 Stabilité du réseau inside Le journal Inside WANO est publié quatre fois par an par l’Association Mondiale des Opérateurs Nucléaires pour tous ses membres. inside Table des matières Éditeur Val Merritt, WANO CC Missions d’Assistance Technique Comité Éditorial Tony Capp, Directeur WANO CC William Kindley, Directeur WANO AC Farit Tukhvetov, Directeur WANO MC John Moares, Directeur WANO PC Ryosuke Tsutsumi, Directeur WANO TC WANO OFFICES Coordinating Centre Kings Buildings 16 Smith Square London SW1P 3HQ United Kingdom Tel : +44 (0) 20 7828 2111 Fax : +44 (0) 20 7828 6691 Atlanta Centre 700 Galleria Parkway SE Altanta, GA 30339-5957 USA Tel : +1 770 644 8602 Fax : +1 770 644 8505 Moscow Centre Ferganskaya 25 Moscow 109507 Russia Tel : +7 095 376 1587 Fax : +7 095 376 0897 Paris Centre 43 rue Vineuse 75116 Paris France Tel : +33 1 53 70 35 55 Fax : +33 1 53 70 35 53 Profil de Centrale 5-7 Centrale Nucléaire de Civaux, France Article 8-9 Expérience en exploitation: Utiliser les SER et les SOER Technologie 10-11 La Stabilité du Réseau Rubriques régulières Expérience en exploitation: 3 Communiquer l’Expérience en exploitation Point de vue d’un manager: Parvez Butt, Président, Commissariat à l’Energie Atomique du Pakistan 2001 BGM Point sur le Web: 12 15 13 Richard Lawrence, Web Master du site WANO A travers2001 le monde: BGM 14 15 Opportunités: 15 Nouveau Directeur de CC – Tony Capp / Les Femmes dans le Nucléaire Prochains ateliers / Réunion des Chefs de Centrales Allemandes Sur le Vif: Cheri Collins, Centrale Nucléaire de Farley, Alabama, États-Unis Tokyo Centre 2-11-1 Iwato-kita Komae-shi, Tokyo 201-8511 Japan Tel : +81 3 3480 4809 Fax : +81 3 3480 5379 Couverture Centrale Nucléaire de Civaux, France 2 4 Des équipes internationales en mission WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 16 expérience en exploitation Communiquer l’Expérience en exploitation au Centre WANO de Tokyo 1 2 3 1. Chin-Pe Chen 2. Hidekazu Shirosake 3. Pankaj Khot A new team in Paris will help members take advantage of a world of nuclear plant operating experience L e personnel du Programme d’Expérience en exploitation du centre WANO de Tokyo essayent de nouvelles méthodes pour rendre accessibles à leurs membres les enseignements importants tirés du retour d’expérience. « Tous les trimestres, nous nous réunissons avec le personnel du Centre d’Information Nucléaire (NIC) de l’Institut Central de Recherche de l’Industrie de l’Energie Electrique (CRIEPI) pour passer au crible tous les événements qui ont été communiqués à WANO au cours du trimestre précédent, » explique Chin-Pe Chen, de l’équipe d’expérience en exploitation du Centre WANO-Tokyo. « A partir de cet examen, nous sélectionnons les événements ayant le potentiel d’enseignement le plus élevé pour les publier à l’intention de nos membres dans une lettre trimestrielle Événements faisant ressortir des enseignements significatifs destinée aux chefs des centrales nucléaires du Centre de Tokyo, » poursuit-il. « Nous essayons, par ce processus de passage au crible et d’examen, de trouver les éléments les plus appréciables et les plus intéressants pour nos membres et ciblons ces enseignements sur nos chefs de centrales nucléaires, » explique Hidekazu Shirosake, WANO TC. « Nous avons constaté que, pour nos membres, ce passage au crible de l’expérience en exploitation WANO permet à nos membres de se concentrer plus rapidement sur les sujets qui sont applicables et qui ont une réelle importance, » continue-t-il. « Nous souhaitons également qu’une communication directe avec nos chefs de centrales renforce leur volonté de rapporter les événements, et que nous pourrons améliorer davantage encore la transmission des informations sur les événements aux membres du Centre de Tokyo. » « Un autre produit que nous pouvons offrir à nos membres du Centre de Tokyo est un Rapport annuel d’Expérience en exploitation, » dit Pankaj Khot, qui appartient également à l’équipe du programme d’expérience en exploitation du centre de Tokyo. Et de poursuivre, « Dans ce rapport, nous résumons les activités de l’année du programme d’expérience en exploitation du centre WANO de Tokyo, et offrons à nos membres une analyse statistique des événements à travers WANO. Afin d’encourager davantage encore le partage des informations sur les événements, nous publions également les Critères WANO pour rapporter les événements et le Système WANO de codification des événements pour rappeler à nos membres le type d’informations qu’il faudrait communiquer. » Si vous souhaitez plus d’informations sur les activités du Programme d’Expérience en exploitation du centre WANO de Tokyo, contactez Messieurs Chen, Shirosake, ou Khot du personnel de WANO TC. WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 3 wano Stane Rozman, ˇ Directeur de la Centrale Nucléaire de Krsko ˇ Équipes internationales en mission WANO soutient ses membres L 1 2 1. Centrale Nucléaire de Laguna Verde 2. Centrale Nucléaire de Krsko ˇ « Nous avons obtenu des points de vue très appréciables sur les pratiques dans l’industrie nucléaire ainsi que des suggestions d’ordre pratique concernant les tâches et les voies d’amélioration à venir » 4 es Missions d’Assistance Technique WANO (TSM pour Technical Support Mission) impliquent des équipes de pairs internationaux très qualifiés qui mettent en commun leur expérience pour proposer des solutions à des problèmes connus, des questions ou des domaines à améliorer sur des centrales membres de WANO. Hans Westermark est lui-même conscient de l’importance de participer à une TSM WANO. Westermark, ingénieur nucléaire à la Centrale Nucléaire de Brunswick aux États-Unis, fut l’un des pairs lors d’une TSM à Laguna Verde au Mexique. La visite était ciblée sur l’ingénierie du réacteur. Comme l’explique H. Westermark, « l’équipe a consacré environ une semaine aux préparatifs de la visite. Notre but était d’étudier les pratiques de gestion du cœur de Laguna Verde et de proposer une analyse indépendante de leurs points forts ainsi que des domaines à améliorer. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’équipe des ingénieurs réacteur du site pour leur permettre d’améliorer la situation. Et, soit dit en passant, j’ai pu utiliser des renseignements fournis par l’un des pairs de l’équipe pour la révision d’une procédure ici à Brunswick. » La visite de Laguna Verde, outre les informations apportées et le partage d’expérience, a permis d’ouvrir plus grande la porte en vue d’échanges ultérieurs. « Laguna Verde est la seule centrale nucléaire du Mexique, » dit Raymundo Goméz, Chef de l’ingénierie à Laguna Verde. « Il s’avère important pour nous d’avoir d’autres points de vue de la part d’autres ingénieurs réacteur. Nous projetons d’envoyer quelques uns de nos ingénieurs à Brunswick pour assister à un démarrage de centrale. Le partage d’expérience est très bénéfique. » ˇ Stane Rozman, Directeur de la Centrale WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S ˇ en Slovénie, a réalisé la Nucléaire de Krsko richesse des apports d’une TSM réalisée sur sa centrale en octobre 2000. « Cette mission d’assistance technique, dans le domaine de la formation sur simulateur de conduite, apporte une contribution bénéfique supplémentaire visà-vis de l’amélioration des pratiques sur la ˇ centrale nucléaire de Krsko, » explique ˇ Rozman. « WANO a formé une équipe hautement compétente qui a travaillé avec notre personnel de formation et de conduite. Nous avons reçu de points de vue très appréciables sur les pratiques dans l’industrie nucléaire ainsi que des suggestions d’ordre pratique concernant les tâches et les voies d’amélioration à ˇ venir. La Centrale Nucléaire de Krsko cherchera à demander des missions de ce type. » La Centrale Nucléaire de Gentilly 2 au Canada a également bénéficié d’une mission d’assistance technique centrée sur les modifications d’ingénierie. « J’ai été satisfait de la visite, comme je l’avais été par les autres interventions récentes d’assistance de WANO, » précise Martial Doyon, directeur de la production thermique et nucléaire chez HydroQuebec. « Les plans d’actions mis au point par l’équipe se sont révélés efficaces et correspondaient à la direction que nous devions prendre. » Les Missions d’Assistance Technique WANO sont volontaires et sont réalisées à la demande d’un membre. Les visites peuvent durer entre deux jours et deux semaines et offrent une assistance dans tout un ensemble de domaines tels que le gréement de la salle de commande, l’ingénierie du réacteur, la sécurité, le retour d’expérience en exploitation, ainsi que la gestion du travail et les revues des arrêts de tranche. Pour plus d’informations sur les TSM WANO, visitez notre site Web (www.wano.org). profil de centrale Philippe Druelle, Directeur de la Centrale Centrale Nucléaire de Civaux L’ingénierie triomphe sur deux fronts S es fiers agents ne le démentiront certes pas : la centrale nucléaire de Civaux est une de ces centrales spéciales qui méritent qu’on s’y intéresse de près. En quoi est-elle spéciale ? Comme l’explique Philippe Druelle, Directeur de la centrale, le site de Civaux associe deux réussites très importantes en matière d’ingénierie : l’une est sa conception de réacteur du type N4, et l’autre une gestion complexe du débit de la rivière. 1 Le palier N4 2 3 1. Centrale Nucléaire de Civaux 2. Salle des machines 3. Piscine du combustible (entreprise rachetée par Alsthom) et Belfort) est la turbine à vapeur la plus performante du monde (1500 MW). Conçue par Alstom, elle est l'aboutissement de l'expérience des 54 unités de production du Parc Nucléaire d'EDF. Elle se caractérise par des nouveautés technologiques qui améliorent ses performances aérodynamiques et mécaniques de 2%. Elle est plus courte de 7 m et plus légère de 12% que les turbines habituelles de puissance équivalente. Une cuve et des générateurs de vapeur améliorés Fruit du savoir-faire et du retour d’expérience accumulés au cours de la construction et de l’exploitation des paliers précédents (900 et 1300 MW), la conception française du N4 est la plus avancée des réacteurs à eau pressurisée de sa génération. Il comporte trois innovations technologiques : le système de contrôle commande, le groupe turbine-alternateur et l'ensemble cuvegénérateurs de vapeur. Les traversées du couvercle de la cuve ainsi que les tubes de générateurs de vapeur, réalisées par Framatome, sont en ‘Inconel 690’, nouveau matériau présentant une très haute résistance à la corrosion, acier inoxydable comprenant un mélange précis de fer, manganèse, nickel et chrome Un pilotage assisté par ordinateur La gestion du débit de la Vienne Ce sont des milliers d'informations qui sont traitées en une fraction de seconde par le système de conduite assisté par ordinateur de la centrale de Civaux. Toutes les situations de fonctionnement ont été intégrées dans une base de données. Ceci permet de proposer simultanément aux opérateurs (pilotes en salle de commande) un diagnostic détaillé et les procédures les plus pertinentes pour la conduite de l'installation. En cas de défaillance informatique, la conduite est assurée grâce à un panneau auxiliaire, comme sur toutes les centrales nucléaires françaises. Le site de Civaux se trouve dans le département de la Vienne à 30 km au sud-est de la ville de Poitiers. Ses deux tranches sont construites sur 220 hectares situés sur la rive gauche de la Vienne. Le débit de la Vienne est assez irrégulier, faible l’été, générant parfois des crues l’hiver. « Pour faire fonctionner les deux réacteurs, les autorités administratives ont imposé au CNPE, par décret, des contraintes d’exploitation sévères, » explique Ph. Druelle. Avant tout, en aval de la centrale, la température de la rivière ne devra pas dépasser 25°C ; parallèlement, la différence de température entre l’eau prise en amont et rejetée en aval du site devra être inférieure à 2°C. Pour ce qui concerne les contraintes liées au débit de la Vienne, un Un groupe turbine et alternateur 100 % français Arabelle (contraction d'Alsthom, Rateau WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 5 profil de centrale 4 cheminée. Bien que cette eau tourne en circuit fermé, il est tout de même nécessaire de compenser l’évaporation qui se produit dans les deux aéroréfrigérants, soit 2 m3/s. Cette compensation s’effectue par une prise d’eau en continu dans la Vienne en amont de la centrale. Pour que cette prise d’eau ne diminue pas le débit naturel de la rivière, une convention de soutien d’étiage a été signé avec les préfectures de la Vienne et de la Haute Vienne. » 4. Vue aérienne depuis l'ouest du site 5. Salle des machines 6. Salle de commande « Depuis le début de l’année 2000, Civaux a délivré sur le réseau électrique 15 milliards de kWh. Ce bilan satisfaisant n’aurait pu se réaliser sans les compétences de ses agents » Philippe Druelle, Directeur de la Centrale 6 Des purges refroidies 5 débit minimum de 10 m3/s en aval de la centrale est imposé à EDF. Les conditions de rejet font l’objet d’une réglementation imposant un débit minimum de 30 m3/s pour effectuer des rejets chimiques occasionnels et un débit minimum de 27 m3/s pour des rejets légèrement radioactifs. Les aéroréfrigérants Dans une centrale nucléaire, l’eau qui a permis de refroidir et de condenser la vapeur en sortie de turbine est encore à 30°C environ, donc beaucoup trop chaude pour un rejet direct en rivière. Cette eau est alors dirigée vers l’aéroréfrigérant, à l’intérieur duquel elle va perdre une douzaine de degrés au travers du courant d’air naturel créé par la gigantesque WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S A l'intérieur de la partie basse de l'aéroréfrigérant, un grand bassin récupère l'eau refroidie qui n'a pas subi d'évaporation. De nombreuses impuretés, contenues naturellement dans la Vienne, se concentrent au fond de ce bassin. Comme l’indique Jean-Michel Hensch, Directeur Délégué à la production, « il est donc nécessaire de déconcentrer en purgeant en continu, environ 1 m3/s, chaque aéroréfrigérant. Pour diminuer l'impact thermique de ces purges celles-ci seront refroidies, par un système de réfrigérant à tirage forcé, avant de retourner à la Vienne. » Les barrages régulateurs La convention de soutien d'étiage a pour objectif d’assurer le débit minimum de 12 m3/s en amont de la centrale et 10 m3/s en aval. Pour cela, la série de 6 barrages située en amont de Civaux, sur la Vienne, le Tauron et la Maulde, se comportent donc comme un gigantesque permettront un stockage sûr de ces rejets sans la moindre conséquence sur l’environnement. De plus, à Civaux, toujours pour optimiser la dilution, au moment des plus faibles débits de la Vienne, ces rejets peuvent être effectués à travers deux "clarinettes", (rampes de dispersion disposées en travers la largeur du lit de la rivière). En cas de faible débit, les rejets sont ainsi mieux dilués à l'aide d'une clarinette courte. Si le volume d'eau est important, la clarinette longue assure une meilleure dilution sur toute la largeur de la rivière. 6 réservoir de stockage de plus de 20 millions de mètres cubes qui assure un débit minimum constant durant les périodes de sécheresse. Les circuits d’eau brute secourue (SEC): des circuits fermés A tout moment, une centrale nucléaire doit pouvoir être refroidie. Le circuit SEC d’eau brute secourue, présent dans toutes les centrales nucléaires, est un circuit de sauvegarde utilisé à cette fin. Mais à la différence des autres centrales françaises, les circuits SEC de Civaux fonctionnent en circuit fermé, c’est-à-dire que son eau est recyclée, donc refroidie, exactement comme sur le circuit de refroidissement. Cela signifie donc que le circuit SEC est muni luimême d’aéroréfrigérants (deux pour chaque tranche) et une prise d'eau en Vienne (négligeable moins de 40 litres par seconde) compense l’évaporation de ces aéroréfrigérants. Des réservoirs de stockage supplémentaires et une "clarinette" Comme l'impose l'arrêté inter-ministériel, la centrale n'est pas autorisée à effectuer des rejets faiblement radioactifs si le débit de la Vienne est inférieur à 27 m3/s. Le soutien d’étiage fixé à 10 m3/s n’est donc pas suffisant. Le concepteur a donc prévu deux réservoirs supplémentaires de stockage d’effluents radioactifs, ce qui porte leur nombre total à six. Ces réservoirs tampons Les femmes et les hommes de Civaux: l’équipe de Civaux Bien entendu, les solutions d’ingénierie, malgré leur complexité et leur ingéniosité, ne peuvent être utiles que lorsqu’elles sont appliquées aux activités pour lesquelles elles sont conçues. Et c’est seulement avec du personnel bien formé, efficace et expérimenté que cet objectif peut être atteint. A Civaux, il s’agit là d’une réalité, puisqu’au 31 décembre 2000, 684 agents dont 89 femmes et 595 hommes composent l’effectif du site, dont 80 % constituent la population technique. 450 d’entre eux viennent d’autres centrales nucléaires et 80 d’autres unités d’EDF. « Pour la première fois dans la vie de Civaux, les deux unités de 1450 MW ont fonctionné à pleine puissance et, depuis le début de l’année 2000, ont délivré sur le réseau électrique, 15 milliards de kWh soit 3 % de la production nationale. » indique Philippe Druelle, Directeur de la centrale. « Ce premier bilan satisfaisant n’aurait pu se réaliser sans les compétences des agents du site de Civaux. » Un peu d’histoire 1980 ■ Décision d'implanter une centrale nucléaire à Civaux 1981 ■ Création de la Commission Locale d'information 1985 ■ En octobre, obtention du label "Grand chantier". Ce label est décerné à toute construction déclarée d'utilité publique qui nécessite des mesures d'accompagnement et d'accueil 1988 ■ Premiers travaux 1998 ■ Démarrage de la tranche 1 1999 ■ Démarrage de la tranche 2 2000 ■ Production de 15 milliards de kWh WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 7 article Expérience en Exploitation Utiliser les SER et les SOER E Posez-vous la question, « Comment puis-je tirer le maximum des enseignements de ce rapport d’événement pour garantir qu’il ne se produira jamais ici ? » John Earp, Orateur du Discours d’Ouverture. 8 n juillet 2001, le Centre WANO de Paris a organisé un atelier sur l’utilisation et la mise en œuvre de deux importants produits WANO : les Rapports d’Evénements Significatifs (SER) et les Rapports Significatifs d’Expérience en Exploitation (SOER). Sur l’invitation de British Energy, près de la Centrale Nucléaire de Hunterston en Écosse, l’atelier a attiré des participants de Finlande, France, Allemagne, Hollande, du Japon, d’Afrique du Sud, d’Espagne, de Suisse, des ÉtatsUnis et du Royaume Uni. 1 Formaliser l’Expérience Pour expliquer la différence entre les SOER et les SER, Mark Kearney de l’Équipe Centrale d’Expérience en Exploitation WANO a expliqué que les SOER étaient produits pour répondre à des sujets d’événements extrêmement significatifs vécus par un certain nombre de centrales. « Nous ne pensons pas produire plus d’un ou deux SOER par an, » a-t-il dit. A ce jour, WANO a produit trois SOER. Selon M. Kearney, les SER sont rédigés à la suite d’événements uniques qui sont complexes ou dont les causes sous-jacentes sont importantes. WANO a publié dix SER à ce jour, d’autres étant en préparation. Les sujets pour les SOER ou les SER peuvent être identifiés aussi bien par une compagnie électrique que par l’Équipe Centrale d’Expérience en Exploitation : pour développer un SOER ou un SER, les membres de l’Équipe Centrale d’Expérience en Exploitation se rendent sur les centrales concernées pour comprendre les causes profondes et les pointsriches d’enseignement. Après avoir été approuvé par la centrale, le rapport est traduit dans de nombreuses langues et mis sur le site Web WANO pour être distribué à travers le monde sous forme papier. « La nécessité de changements s’affiche clairement dans les événements décrits dans les SOER », a expliqué Rosemary Young, la Coordinatrice de l’Expérience en Exploitation de BNFL. « Ils renforcent les améliorations que nous cherchons à introduire au sein de notre compagnie. » Brendan Bleasdale, Responsable de l’Exploitation à British Energy, a décrit comment les SOER sont utilisés par British Energy, en insistant sur l’importance du suivi des actions correctives. « Il WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 2 faut que nous nous demandions si nous avons bien fait ce que nous aurions dû faire pour prendre en compte le SOER », a-t-il dit. Et pour être efficaces, les actions correctives doivent durer. Selon Paul DiRito du Centre WANO d’Atlanta, « les recommandations des SOER doivent se construire autour des processus et procédures existants sur la centrale, afin que leurs effets restent pérennes. » Le groupe a reconnu qu’il y avait une tendance à considérer les rapports d’événements comme dénués d’importance lorsqu’ils provenaient de centrales d’un autre type. Selon John Earp, « On n’insistera jamais assez sur le risque d’ignorer un rapport tout simplement parce que l’événement s’est produit sur un type de centrale différent. » Trevor Measday, un ingénieur travaillant sur l’Expérience en Exploitation aux Services Centraux de British Energy a mis l’accent sur l’importance de partager rapidement les informations sur les événements – domaine dans lequel la communauté 5 7 3 6 4 nucléaire a besoin d’importantes améliorations. Intégrité du Réseau En réponse au SOER 1999-1, Perte de Réseau, les participants de l’ensemble des pays représentés ont déclaré développer d’importants efforts pour constituer des liens solides avec les exploitants du réseau pour garantir que les exigences des centrales nucléaires étaient bien comprises et traitées en priorité. Ces liens étroits se révèlent particulièrement importants lors de changements rapides de l’environnement. Par exemple, le réseau de Finlande a changé trois fois de propriétaire en neuf mois. Glenn Miller de la Pennsylvania Power and Light et membre du groupe de connexion au réseau à la Pennsylvania-New Jersey-Maryland, a décrit l’exploitation et le contrôle de la plus grande partie du système d’énergie électrique à travers d’importantes sections des cinq états de Pennsylvanie, New-Jersey, Maryland, Delaware et New-York sur la côte Atlantique et du District de Columbia aux États-Unis. « Les exploitants du réseau ne savaient pas que des conditions météorologiques extrêmes pouvaient nécessiter l’arrêt d’une centrale nucléaire à un moment où ces exploitants du réseau comptaient sur sa production, » a-t-il ajouté. « A l’heure actuelle, les exigences des centrales nucléaires sont prises en compte dans les futures dispositions de planification du réseau. » Joaquim Reig, Responsable de l’Expérience en Exploitation à la Centrale Nucléaire de Trillo en Espagne, a indiqué avoir incorporé les aspects communications avec l’exploitant du réseau dans la formation, après que sa centrale ait reçu le SOER « Perte de Réseau” ». Alan Holden, Chef d’Exploitation à Hunterston “B” en Écosse, a fait une description approfondie de l’événement de perte de réseau du 27 décembre inclue dans le SOER 1999-1. « L’événement fut causé par du sel sur les lignes du réseau de transport d’énergie provoquant l’arrêt automatique du réacteur. L’événement fut à l’origine d’un grand nombre d’enseignements sur les systèmes électriques secourus, » a-t-il dit. A. Holden et son équipe de quart ont reproduit l’événement de perte de réseau de décembre 1998 sur le simulateur de la centrale à l’intention des participants à l’atelier. Brian Dowds, Chef de la Centrale Nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud, a décrit l’événement de perte de réseau de septembre 1998 à Koeberg, ainsi que la difficulté d’être l’unique centrale nucléaire d’Afrique. « Une formation régulière est essentielle, » a expliqué Dowds. « 40 % du personnel a été remplacé depuis la formation originale, il faut donc garantir à nos opérateurs des rappels réguliers des procédures ainsi que des SOER et des SER. » Sous contrôle En outre, les participants à l’atelier ont discuté des enseignements tirés du SOER 1998-1, Disponibilité des Systèmes Importants Pour la Sûreté. Peter Hemelsoet de Borsselé aux Pays Bas, ainsi que Ben Ford de Sizewell B au Royaume Uni a décrit les modifications apportées sur leurs centrales pour renforcer la disponibilité des systèmes IPS. « A la suite d’une arrêt où nous avons eu trois événements de lignage de circuits, nous avons mis en œuvre de nombreuses améliorations, » a expliqué B. Ford. « L’arrêt suivant fut réalisé en un temps record sans événement de lignage de circuit. » 1. Centrale Nucléaire d’Hunterston 2. Les participants visitant le simulateur pour revoir l’événement du 27 décembre 1998 3. Paul DiRito, WANO Centre d’Atlanta 4. Ben Ford, Centrale Nucléaire de Sizewell “B” 5. Glenn Miller, Pennsylvania Power and Light 6. Alan Holden, Chef d’Exploitation, Centrale Nucléaire d’Hunterston “B” 7. Brian Dowds, Chef de Centrale, Centrale Nucléaire de Koeberg Les SOER ne sont pas une simple information. WANO attend de ses membres qu’ils mettent en œuvre des actions à la réception de ces rapports. Ils donnent les enseignements tirés les plus significatifs vis-à-vis de la sûreté ayant un rapport avec notre industrie Mike Llewellyn, Équipe Centrale d’Expérience en Exploitation WANO Pour plus d’informations, reportez-vous à la lecture du compte-rendu complet de la réunion sur le site Web WANO ou contactez Brian FitzPatrick ou d’autres membres de l’Équipe Centrale d’Expérience en Exploitation, au Centre WANO de Paris. WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 9 technologie Stabilité du Réseau Rôle Essentiel des Centrales Nucléaires sur le Réseau Electrique L A travers le monde, l’électricité s’écoule des centrales de production vers les consommateurs grâce aux réseaux électriques – des réseaux complexes de câbles, de transformateurs et d’autres matériels conçus pour transporter l’énergie en fonction des besoins 10 es centrales nucléaires ont un rôle unique. Grandes productrices d’électricité, elles sont les composants clés des réseaux électriques et sont à leur service. Or les centrales nucléaires sont également d’importants clients du réseau avec des besoins spécifiques. « Du point de vue de l’exploitant du réseau, une centrale nucléaire est une source importante d’énergie fiable et économique », explique Paul Nauert, Président de l’Electrical Engineering and Transmission Planning (Ingénierie Électrique et Gestion du Réseau) pour Ameren Services, le Département Transport de l’Ameren Corporation, compagnie importante située dans le midwest des États-Unis. « Mais une centrale nucléaire est également un consommateur extrêmement lourd. Le réseau doit être en mesure de fournir de l’énergie aux systèmes de sûreté de la centrale lorsque la centrale est à l’arrêt, tout particulièrement en situation accidentelle. Il s’agit-là d’une exigence fondamentale. » Un événement qui s’est produit voici deux ans sur la Centrale Nucléaire Ameren de Callaway a souligné l’importance de l’efficacité des rapports entre les exploitants du réseau et ceux de la centrale. Le 11 août 1999, la rupture d’une ligne d’une purge d’un réchauffeur fut à l’origine d’un déclenchement manuel du réacteur. Une fois à l’arrêt, le réseau continuait à alimenter les consommations des équipements de la centrale. Or plusieurs facteurs ont mis au défi la capacité du réseau à satisfaire les exigences minimum en tension de la centrale. « Le 11 août 1999, une forte consommation locale était demandée à notre système électrique, » poursuit Nauert. « De plus, des températures fraîches au nord et des températures très chaudes au sud furent à l’origine d’une consommation anormalement élevée de courant sur notre système. La capacité du réseau de transport ayant pratiquement atteint un maximum, Callaway aidait à maintenir la tension du réseau. Lorsque la centrale a déclenché, la tension du réseau a baissé. » Au début, ni les exploitants du réseau, ni les exploitants de Callaway n’avaient réalisé que la tension chutait en dessous des exigences minimum de la centrale. Les souvenirs des exploitants du réseau sur la gamme de tension exigée pour l’exploitation de WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 1 Callaway différaient des exigences réelles de la centrale. Une liaison en fibre optique endommagée entre le dispatching et Callaway, située à environ 175 kilomètres de distance, a contribué à cette situation en empêchant le dispatching de surveiller un certain nombre de paramètres du système, parmi lesquels la tension. A la centrale, la salle de commande n’était pas équipée d’une alarme de tension basse (on en a ajouté une depuis). L’ordinateur qui aurait dû alerter les opérateurs en salle de commande de la chute de tension n’était pas opérationnel à cause d’erreurs d’affichage des points de consigne. La tension du poste électrique à Callaway a chuté en dessous des exigences minimales pendant plus de 12 heures. L’alimentation extérieure est restée disponible, mais s’il y avait eu au cours de l’événement d’autres consommations de courant sur le site, la tension aurait pu tomber à un niveau où les relais auraient fait basculer les tableaux secourus sur les groupes diesels de secours de la centrale. « Bien que les groupes diesels soient disponibles en cas de besoin, nous souhaitons rester sur le réseau qui demeure notre source d’alimentation privilégiée, » explique David Waller, ingénieur du Département ingénierie électricité et contrôle-commande à Callaway. « Cet événement a clairement montré la nécessité d’être conscient de la charge sur le système électrique et de s’assurer que la tension reste suffisante pour satisfaire nos exigences. » 2 3 Callaway prend des mesures reçoivent cette alarme sur deux cycles consécutifs, l’exploitant du réseau règlera la tension du réseau sur une valeur inclue dans les limites de l’alarme. S’il n’est pas possible d’acquitter l’alarme, l’exploitant du réseau avertira Callaway que la tension du poste électrique est en dehors de la gamme spécifiée à l’aide d’un vocabulaire spécifique prononcé suivant la procédure. Il s’agit d’un processus formel. » A la suite de l’événement d’août 1999, Callaway et Ameren ont pris des mesures pour éviter que ne se reproduise un événement similaire, parmi lesquelles : ■ Mise en place sur la centrale d’ensembles de condensateurs qui se mettent en service automatiquement s’il est nécessaire d’améliorer la tension ■ Installation de transformateurs à changement de charge qui permettent de se régler sur une tension élevée ou basse du réseau ■ Améliorations des étalonnages et de la maintenance préventive des équipements de mesure du poste électrique, et vérification plus fréquente de la précision des équipements ■ Mise en place d’une formation complémentaire des opérateurs sur la stabilité du réseau et sur son impact sur la tension au niveau du poste électrique, y compris des scenarii de tension dégradée dans la formation sur simulateur. Parmi les autres améliorations importantes, la surveillance et l’analyse de l’état du réseau. Les exploitants du réseau ont étendu l’utilisation de logiciels surveillant l’état du réseau et analysant les imprévus. « Nous mettons en oeuvre actuellement un système cyclique de réponse aux aléas qui tourne toutes les six minutes, » dit P. Nauert. « La perte de la production de Callaway correspond à environ un risque sur mille, mais entre dans une catégorie spéciale. Si la tension prévue (tenant compte de la perte de production de Callaway) tend vers une limite mettant en jeu le bon fonctionnement des équipements de Callaway, les exploitants de notre réseau recevront une alarme visuelle et sonore. S’ils Les liens qui unissent A la suite de l’événement d’août 1999, un accord écrit sur l’exploitation du réseau a été mis au point. L’accord définit les responsabilités des opérateurs contrôlant et planifiant le transport d’électricité, de l’ingénierie nucléaire et de la conduite de la centrale nucléaire pour garantir une communication adéquate. Cet intérêt porté sur la communication est l’un des plus importants enseignements tirés de l’événement d’août 1999. Callaway et Ameren considèrent qu’une communication efficace est le lien qui permet à leur super-autoroute électrique de fonctionner sans heurts. « Il est important que les exploitants de réseau et les exploitants de centrales connaissent et cernent les besoins, les exigences, voire même les préférences de chacun d’entre eux, » explique P. Nauert. « Le fait d’avoir un accord écrit sur l’exploitation lie l’ensemble de nos efforts en matière de communication pour aider à garantir la sûreté de la centrale nucléaire et la fiabilité du réseau. » Contact : Paul Nauert, +1 314 554 4144, [email protected], ou David Waller, +1 573 676 8595, [email protected]. 1. Mark McLachlan contrôle la tension d’un jeu de barres sur un ensemble de condensateurs 2. Sam Henderson, Steve Aldrich et Rick Tiefenauer en Salle de Commande 3. Mel Messer et Jim Meehan en train de vérifier un groupe diesel Le SOER WANO 1999-1 s’intéresse aux problèmes de réseau et donne des recommandations En 1999, l’Association WANO (World Association of Nuclear Operators) a publié le Rapport Significatif d’Expérience en Exploitation SOER 1999-1, Perte de Réseau. Ce document présente plusieurs exemples d’événements de perte de réseau sur des centrales London nucléaires dans le monde et Richard Lawrence donne des recommandations E-mail: [email protected] pour garantir la sûreté et la fiabilité vis-à-vis des Moscow problèmes de réseau. Kirill Sokolovshi E-mail: Le [email protected] rapport SOER 1999-1 est disponible sur le site Web Tokyo ouvert aux membres de Hidekazu WANO,Shirosaki www.wano.org. WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 11 point de vue d'un manager Par Parvez Butt, Président, Commissariat à l’Énergie Atomique du Pakistan Accroître la production d'origine nucléaire Satisfaire les besoins de développement du Pakistan L 1 2 1. Centrale Nucléaire de Chashma 2. Centrale Nucléaire de Karachi 12 WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S a seconde centrale nucléaire du Pakistan, CHASNUPP, un REP 300 MW, a été inaugurée récemment. Notre programme d’énergie nucléaire a une histoire à la fois longue et courte. Dès 1965, le Pakistan, qui ne possédait ni base technologique ni infrastructure industrielle, prit la décision audacieuse d’opter pour l’énergie nucléaire. Si cette décision reposait à l’origine sur un accroissement des besoins énergétiques et sur des ressources limitées en combustibles fossiles, les retombées technologiques en matière de développement industriel deviennent aujourd’hui nettement plus évidentes. Notre premier réacteur de recherche a divergé en 1965 et KANUPP, la première centrale produisant de l’électricité d’origine nucléaire, a été couplée au réseau dès 1971. Ces entreprises furent des modèles de coopération internationale entre le monde développé et un pays en voie de développement. Très rapidement, la technologie nucléaire devint de plus en plus difficile d’accès, ce qui n’était pas pour faciliter l’exploitation de l’unique réacteur nucléaire et nous avons donc été contraints à une nouvelle décision audacieuse, l’appropriation au niveau du pays des industries liées à l’énergie nucléaire. Nous nous sommes alors lancés dans ce qui était pour le Pakistan un programme ambitieux de création d’installations de base sur le cycle du combustible nucléaire ; en conséquence de quoi nous produisons aujourd’hui notre propre combustible pour KANUPP. Nous avons également formé dans nos instituts une main d’œuvre de qualité, récompensée par des diplômes du niveau mastère en ingénierie nucléaire et matières annexes. Sur notre initiative, le gouvernement a mis en place la PNRA (Pakistan Nuclear Regulatory Authority) organisme réglementaire indépendant, sous la responsabilité directe du Chef du gouvernement. Près de vingt ans après KANUPP, le contrat de la seconde centrale nucléaire a été signé. En dépit du fait qu’elle constituait la première commande à l’étranger, elle ne fut l’objet d’aucun problème majeur d’ordre technique ou contractuel. Les performances de la centrale sont tout à fait satisfaisantes et je la considère comme une entreprise modèle en matière de coopération. Les besoins de développement du Pakistan requièrent d’importantes extensions du parc de production électrique et, étant personnellement un fervent adepte d’une judicieuse combinaison en matière de production électrique, j’œuvre en faveur d’un accroissement de la part du nucléaire, en particulier pour des raisons écologiques. Je me suis personnellement trouvé impliqué dans l’énergie nucléaire dès les débuts de ma carrière en 1963, initialement en tant que membre de l’équipe de conception de KANUPP, puis ensuite comme responsable de l’ensemble des activités liées à l’énergie nucléaire. Nous avons été parmi les premiers à rejoindre WANO, et sommes à la fois membres des Centres d’Atlanta et de Tokyo, et nous sommes très reconnaissants de l’aide précieuse qui nous est donnée. En tant que Gouverneur de WANO-TC, j’ai suivi de très près les efforts entrepris à l’échelle mondiale pour rendre l’énergie nucléaire intéressante d’un point de vue économique, sûre et fiable. internet Web Master Richard Lawrence Point sur Le site Web Nouveaux Guides WANO Disponibles En ligne V oici les deux premiers Guides WANO qui ont été publiés sur le Site Web en juillet : ■ Guide pour l’Organisation et l’Administration des Centrales Nucléaires, et ■ Principes pour des Programmes Efficaces d’Auto-Évaluation et d’Actions Correctives. Les Guides WANO représentent une famille nouvelle importante de documents mis au point pour aider les centrales nucléaires à atteindre les objectifs de performances suivant les Objectifs et Critères de Performances WANO. Les guides visent également à aider le personnel des centrales à évaluer l’efficacité des programmes existants et à identifier les possibilités d’améliorations. Les nouveaux documents sont accessibles depuis la section Bonnes Pratiques du site Web, rebaptisé « Guidelines and Good Practices. » Le Rapport Annuel des Bonnes Pratiques 2000 a été Ajouté Le Rapport Annuel des Bonnes Pratiques WANO 2000 est maintenant disponible sur le site Web WANO. Il décrit les techniques et les pratiques qui se sont révélées efficaces dans l’amélioration de la sûreté et de la fiabilité et pouvant être mis en application sur d’autres centrales nucléaires. Un rapport du programme des Bonnes Pratiques est publié chaque année et peut être consulté ou téléchargé à partir du site Web. Des exemplaires imprimés sont disponibles auprès de votre Centre Régional. Coordinateurs régionaux du site Web Londres Richard Lawrence E-mail : [email protected] Atlanta Ed Hux E-mail : [email protected] Paris Frédéric Pain E-mail : [email protected] Moscou Kirill Sokolovski E-mail : [email protected] Tokyo Hidekazu Shirosaki E-mail : [email protected] Modification de votre mot de passe d’accès au site Web WANO Besoin de modifier votre mot de passe d’accès au site Web WANO ? Il suffit de cliquer sur le bouton « help » (aide) en haut de la page d’accueil et de sélectionner ‘modification de votre mot de passe d’accès au site’ pour faire apparaître l’écran de modification du mot de passe. N’oubliez pas que les mots de passe de chaque compte utilisateur expirent tous les 180 jours. Un message d’avertissement vous préviendra 30 jours avant la date d’expiration de votre mot de passe, et ce, à chaque fois que vous accéderez au site Web. 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Annick Carnino, Directeur de la Annick Carnino, Président de WIN Division Sûreté des Installations Nucléaires du Département Sûreté Nucléaire de l’AIEA en est le président actuel. « L’objectif principal de WIN, » a-t-elle expliqué, « est de mettre en avant et de soutenir le rôle que les femmes peuvent avoir et ont effectivement dans la recherche de solutions aux problèmes qui se posent au public concernant l’énergie nucléaire. Les membres de WIN souhaitent améliorer la compréhension du grand public concernant le nucléaire et les questions sur le rayonnement. » « WIN joue un rôle important dans les communications entre les représentants de l’industrie nucléaire, les organismes de réglementation, les responsables qui prennent les décisions et le grand public. Les membres de WIN, hommes et femmes, sont fiers d’être impliqués dans les activités nucléaires et souhaitent transmettre au grand public leurs convictions bien documentées et instruites ainsi que leur soutien au nucléaire. » Cette attitude a conduit à la création de « WIIN », (Women Interested In Nuclear, ou Femmes Intéressées par le Nucléaire), une organisation en Corée qui regroupe plus de 8000 femmes intéressées par le nucléaire du fait qu’elles demeurent à proximité d’une centrale nucléaire, ou qu’elles ont des membres de leur famille qui travaillent dans l’industrie nucléaire. Êtes-vous membre de WIN ? Pour en savoir plus, consultez leur site Web www.win-global.org ou par-mail à [email protected] 14 WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S e Centre de Coordination de WANO à Londres a un nouveau Directeur. Tony Capp a été nommé Directeur à compter du 1er juillet 2001. Il a passé 38 années au service de la production d’électricité, dont les deux tiers dans l’industrie nucléaire. Il a occupé plusieurs postes de direction sur des centrales nucléaires du Royaume Uni, parmi lesquels Chef de la Centrale Nucléaire de Heysham 2, Chef de la Centrale Nucléaire d’Hartlepool, Directeur de la Centrale Nucléaire d’Oldbury et responsable de l’exploitation de la Centrale d’Hartlepool. Il a également été responsable des projets spéciaux à British Energy où il s’occupait d’alliances stratégiques, d’acquisitions d’entreprises et de processus d’améliorations dans l’industrie. Avant d’occuper son poste actuel, Tony Capp avait participé à plusieurs Peer Reviews WANO comme chef d’équipe et avait, à divers titres, travaillé pour l’AIEA. Il le dit lui-même : « Je me réjouis de mettre mon expérience pour aider WANO dans son combat mondial pour la sûreté en exploitation » Il est membre de l’Institut des Ingénieurs en Mécanique (Institute of Mechanical Engineers) et membre de l’Institut des Ingénieurs Nucléaires (Institute of Nuclear Engineers). Tony Capp a deux grands enfants : Mark, qui est technicien chef dans la Royal Air Force et Denise, qui est infirmière, ainsi que trois petits enfants encore jeunes ; c’est un grand sportif qui aime la nature. Tony Capp a remplacé Vince Madden, qui fut Directeur du Centre de Coordination WANO depuis 1995. opportunités Ateliers Réunion Annuelle des Chefs de Centrale Allemands et de WANO-MC E n mai, la centrale nucléaire d’Isar, en Allemagne, a accueilli la 9ème réunion annuelle des chefs de centrale sous l’égide du Programme WANO de Jumelage entre les centrales de WANO-MC et les compagnies allemandes. Des responsables et des dirigeants originaires d’Allemagne, de Russie, d’Ukraine, d’Arménie, de Lituanie, des Républiques Tchèque et Slovaque, de Bulgarie et de Hongrie ont discuté sur les 2000 résultats des performances de leurs installations ainsi que sur les données actuelles de l’industrie du nucléaire dans leurs pays respectifs, ont étudié les progrès dans la mise en oeuvre sur les sites des centrales de WANO-MC des projets TACIS et PHARE de la Commission Européenne et ont discuté des dernières améliorations en matière de sûreté ainsi que des nouveaux défis à venir. Le sujet central de la réunion était « Facteur Humain et Culture Sûreté sur les Centrales Nucléaires ». Hans-Juergen Beuerle, Chef de la Centrale Nucléaire d’Isar, qui accueillait la réunion, a expliqué, « Nous disposions d’une étude approfondie des concepts, des approches systématiques et des méthodes des analyses des performances humaines et des évaluations de la culture sûreté ainsi que de l’application des résultats permettant l’amélioration de la sûreté de la centrale. Nous avons tous reconnu qu’un échange approfondi de l’expérience internationale en matière d’évaluation quantitative de la culture sûreté s’avérait vital pour la comparaison et l’amélioration des programmes existants. Il s’agit-là d’un thème répétitif pour le groupe, et les progrès réalisés dans ce domaine dans les différentes activités seront examinés lors de la prochaine réunion, qui doit se tenir en mai 2002 à la Centrale Nucléaire de Balakovo. » Parmi les exemples de coopération entre les centrales, citons l’utilisation des pièces de l’ancienne centrale de Greifswald. Suren 1 2 1. Hans-Juergen Beuerle, Chef de la Centrale d’Isar, accueille Erik Pozdyshev, Président de Rosenergoatom 2. Signature d’un Accord de Cooperation à long terme entre les Centrales Nucléaires d’Unterweser et de Smolensk Azatyan, Chef de la centrale nucléaire d’Arménie a dit : « Je suis enchanté d’annoncer que les équipements et les pièces de rechange pour les travaux en vue d’améliorer la sûreté ont été livrés et seront installés d’ici la fin de l’année ». Dans le cadre de la réunion, la centrale allemande d’Unterweser a signé avec la Centrale Nucléaire russe de Smolensk un programme de coopération à long terme. Elles sont devenues le 16ème membre dans la famille des centrales jumelées qui comprend douze centrales allemandes et seize centrales membres de WANO-MC. Ce programme a mûri depuis son lancement en 1992, et a montré son efficacité ainsi que les avantages réciproques qui en découlent. Erik Pozdyshev, Président de Rosenergoatom, a expliqué, « Inspirés par son succès, les membres de WANO MC ont décidé d’établir des jumelages interrégionaux. La signature du premier accord bilatéral est prévue pour juillet entre les centrales VVER-1000 de Balakovo (Russie) et de Zaporozhye (Ukraine). Les RBMK de Kursk (Russie) et d’Ignalina (Lituanie) prévoient de faire de même. » Ateliers prévus en 2001 Améliorations pratiques pour la Réduction des Doses et de la Contamination sur les Centrales Nucléaires REP Date : 11-13 décembre 2001, Centrale de Paluel, France Contact : WANO PC, Brian FitzPatrick Tel : +33 1 53 70 35 72 Fax : +33 1 53 70 35 53 E-mail : [email protected] Le Centre de WANO Paris met en place un nouveau « Séminaire pour les Responsables de Maintenance et d’Ingénierie » du 7 au 9 novembre prochain, à Paris. Il est dans ses intentions de proposer deux séminaires par an. Vous en saurez plus sur cette nouvelle initiative en lisant le prochain numéro d’Inside WANO. Contact : WANO PC, Ardela Daniels Tel : +33 1 53 70 35 86 Fax : +33 1 53 70 35 53 E-mail : [email protected] Pour plus d’informations sur les ateliers et séminaires WANO, veuillez contacter votre Centre Régional. Vous pouvez également trouver les détails sur le site Web WANO. WA N O : W O R L D A S S O C I AT I O N O F N U C L E A R O P E R AT O R S 15 sur le vif Cheri est le Chef du Service Conduite de la Centrale Nucléaire de Farley en Alabama, États-Unis. Elle a grandi en Floride, à proximité du Kennedy Space Centre où elle a assisté au lancement de pratiquement toutes les missions spatiales Apollo. Après un rapide passage chez Southern Natural Gas Company, elle a déménagé pour Farley en 1982 où elle a travaillé dans le domaine de l’Assurance Qualité avant de passer à la conduite. Elle occupe son poste actuel depuis deux ans. Elle est photographiée avec son chien de race schnauzer nain « Stevie ». Cheri COLLINS Décrivez-vous en trois mots. Sincère, sociable, gentille. Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans l’industrie nucléaire ? C’est par hasard que j’ai travaillé pour le nucléaire. J’étais mariée dans les années 80 et j’avais suivi mon mari à Farley. Quelle fut votre première (ou meilleure) expérience WANO ? Ma première expérience WANO fut une peer review WANO qui s’est tenue ici à Farley en 1997. Que vouliez-vous faire plus tard quand vous étiez petite ? Je voulais grandir et devenir vétérinaire. Comment vous détendez-vous ? Pour me détendre, je fais du jardinage, je joue au golf et me rends sur le chantier de ma maison en construction au bord du lac. Avec qui souhaiteriez-vous le plus dîner, et pourquoi ? J’aimerais dîner avec Tom Hanks. Il me semble capable de maintenir une qualité de vie très réaliste qui m’attire beaucoup. Quel est votre livre préféré ? The Fountainhead d’Ayn Rand. Quel fut le plus beau jour de votre vie ? J’ai déjà vécu d’excellentes journées, et j’espère que la meilleure est encore à venir. Vous est-il déjà arrivé de déclencher ou de provoquer l’arrêt automatique d’un réacteur ? J’ai été impliquée une fois dans un arrêt automatique provoqué par la fermeture intempestive d’une vanne d’isolement de la vapeur principale. Malheureusement, l’équipe n’a même pas eu le temps de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’arrêt automatique. Qui admirez-vous le plus dans l’industrie nucléaire ? La personne que j’admire le plus est M. Fred Tollison, Vice Président de l’INPO. Il est le personnage fondamental de notre industrie. Quel est le plus grand défi auquel vous ayez été confrontée ? Le plus grand défi auquel j’ai jamais été confrontée fut l’obtention de mon Habilitation d’Opérateur Réacteur. Si vous deviez rédiger votre devise en une phrase, que choisiriez-vous ? Vivre avec honnêteté et sans crainte qu’un faiblesse extérieure ne me décourage ou ne me prive du bonheur d’être parfaitement intègre. 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