Bases orthonormées Procédé d`orthogonalisation de Gram
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Bases orthonormées Procédé d`orthogonalisation de Gram
Orthogonalité Bases orthonormées Procédé d’orthogonalisation de Gram-Schmid Projection Définition. Soit V un EVMPS. Deux vecteurs !x et !y de V sont dits orthogonaux si !!x, !y " = 0 ce qu’on notera !x⊥!y Remarque. Quel que soit le produit scalaire défini dans V on a toujours !x⊥!0 ∀!x ∈ V Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 1 Ensemble orthonormé Théorème. (Pythagore généralisé) Dans un EVMPS V, soit !x et !y deux vecteurs orthogonaux. Alors &!x + !y &2 = &!x&2 + &!y &2 Définition. Dans un EVMPS V, un vecteur !a est dit normé si &!a& = 1, un ensemble de vecteurs S est dit orthogonal si ses vecteurs sont deux à deux orthogonaux, un ensemble de vecteurs S est dit orthonormé si S est orthogonal et chacun de ses vecteurs est normé. Pr. exercice. ! Ainsi, pour S = {!v1, . . . , !vm} ⊆ V Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 2 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 3 S orthogonal : S normé : S orthonormé : !!vi, !vj " = 0 ∀i )= j 2 !! v , ! v " = 1 (= &! v & ) ∀i i i i . !!vi, !vj " = 0 ∀i )= j !!vi, !vj " = 1 ∀i = j Ensemble orthogonal ? orthonormé ? 0 1 oui oui Q2 = 0 , 1 0 0 −5 1 Q3 = 2 , 1 oui non 3 1 0 0 Q4 = 2 , 1 non non 0 0 Exemples. 1. Dans R3 muni du produit scalaire euclidien !!x, !y " = !xT !y Ensemble 0 Q1 = 0 0 orthogonal ? orthonormé ? oui non Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 4 2. Dans P3 muni du produit scalaire !p, q" = Ensemble W1 = {p(t) ≡ 0} 0 1 1 2 √ W2 = 1, 3 t 3 2 W3 = 3, t − 21 2 √ 3 W4 = 1, 2 3(t − 12 ) Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL /1 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Bases orthonormées p(t)q(t)dt Définition. Dans un EVMPS V, un ensemble S = {!v1, . . . , !vn} qui est à la fois une base et un ensemble orthonormé est appelé base orthonormée. Théorème. Dans un EVMPS V, soit S = {!v1, . . . , !vn} une base orthonormée de V. Alors, pour tout !x ∈ V on a orthogonal ? orthonormé ? oui non non non oui non oui oui 5 c’est-à-dire 6 !x = !!x, !v1" !v1 + . . . + !!x, !vn" !vn !!x, !v1" .. [!x]S = !!x, !vn" Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 7 Théorème. Dans un EVMPS V, soit S = {!v1, . . . , !vr } un ensemble orthogonal ne contenant pas le vecteur nul de V. Alors S est linéairement indépendant. Pr. Soit !0 = k1!v1 + . . . + kr!vr . On montre que ce système n’a que la solution triviale k1 = . . . = kr = 0. En effet, on a alors 4 5 ! 0 = 0, !v1 = !k1!v1 + . . . + kr!vr , !v1" Pr. S étant une base, pour tout vecteur !x ∈ V il existe k1 !k = .. ∈ Rn tel que !x = k1!v1 + . . . + kn!vn kn Calculons alors !!x, !v1" : !!x, !v1" = !k1!v1 + . . . + kn!vn, !v1" = k1 !!v1, !v1" + . . . + kr !!vr , !v1" = k1 !!v1, !v1" + . . . + kn !!vn, !v1" = k1 !!v1, !v1" = k1 et, comme !!v1, !v1" > 0, il vient k1 = 0. De manière analogue il vient k2 = . . . = kr = 0. ! car S est orthonormée. On obtient de manière analogue !!x, !vi" = ki , i = 1, . . . , n ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 8 Projection orthogonale w2 Pour montrer w ! 2⊥W, il suffit de montrer que w ! 2 est orthogonal à chacun des vecteurs de S, car alors tout vecteur !y ∈ W étant combinaison linéaire de S sera aussi orthogonal à w ! 2. Calculons !w ! 2, !v1" : w1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Le vecteur w ! 1 appartient à W car il est combinaison linéaire des vecteurs de S. !w ! 2, !v1" = . . . = !w ! 2, !vr " = 0 x avec w ! 1 ∈ W et w ! 2 ⊥ W, soit w ! 1 = !!x, !v1" !v1 + . . . + !!x, !vr " !vr w ! 2 = !x − w !1 9 Pr. Théorème. Dans un EVMPS V, soit S = {!v1, . . . , !vr } un ensemble orthonormé. Soit W le sous-espace engendré par S. Alors tout vecteur !x ∈ V peut être décomposé en !x = w !1 + w !2 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL W !w ! 2, !v1" = !!x − w ! 1, !v1" = !!x, !v1" − !w ! 1, !v1" 10 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 11 Définition. Le vecteur w ! 1 précédent est appelé projection orthogonale de !x sur W w ! 1 := projW(!x) Or !w ! 1, !v1" = !!!x, !v1" !v1 + . . . + !!x, !vr " !vr , !v1" = !!x, !v1" !!v1, !v1" + . . . + !!x, !vr " !!vr , !v1" Le vecteur w ! 2 est la composante de !x dans l’espace orthogonal à W. Cet espace orthogonal à W est noté W⊥ := {!x ∈ V| !x⊥W} et on a W⊥ = {!x ∈ V| !!x, !v " = 0 ∀!v ∈ W} = !!x, !v1" Ainsi !w ! 2, !v1" = 0 et on montre de manière analogue !w ! 2, !vi" = 0 , i = 2, . . . , r. ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL ou encore, pour une base quelconque S = {!v1, . . . , !vr } de W, W⊥ = {!x ∈ V| !!x, !v1" = . . . = !!x, !vr " = 0} 12 13 W⊥ est donc l’ensemble des solutions du système Exemple. Dans R3 muni du produit scalaire euclidien, soit l’ensemble S orthonormé 4 0 − 5 S = !v1 = 1 , !v2 = 0 3 0 5 et W = lin(S). Géométriquement, W est le plan passant par l’origine engendré par S. Alors 6 2 3 W⊥ = !y ∈ R36 !!y , !v1" = !!y , !v2" = 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 14 . − 54 y1 + y2 3 5 y3 =0 =0 Cet ensemble de solutions est : 3 4 !y = s 0 , s ∈ R 1 3 5 ⊥ Une base orthonormée de W est !v3 = 0 4 5 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 15 1 Pour le vecteur !x = 1 on obtient : 1 On aurait aussi pu obtenir w ! 2 en calculant la projection de !x sur ⊥ W , soit 3 7 5 w ! 2 = projW⊥ (!x) = (!v3T !x)!v3 = 0 5 4 w ! 1 = projW(!x) = (!v1T !x)!v1 + (!v2T !x)!v2 4 4 0 − 1 5 25 = 1 1 + (− ) 0 = 1 5 3 3 0 − 25 5 et 4 25 21 25 5 x3 W w2 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL v2 v3 1 w ! 2 = !x − w !1 = 1 − 1 = 0 3 28 1 − 25 25 ⊥ W x v1 x1 w1 16 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 1. !v1 = Procédé d’orthogonalisation de Gram-Schmid x2 1 u1 ; &!u1& ! k := 1; 17 (Initialisaition) 2. Tant que k ≤ n faire (boucle) Théorème. Soit un EVMPS V avec 1 ≤ dim(V) < ∞. Alors V possède une (au moins une) base orthonormée. (Wk : espace engendré par {!v1, . . . , !vk } ) projWk−1 (!uk ) := !!uk , !v1" !v1 + . . . + !!uk , !vk−1" !vk−1 ; Pr. On montre que le procédé suivant (dit procédé de Gram-Schmid) fournit bien une base orthonormée à partir d’une base quelconque de V. !vk = Procédé de Gram-Schmid k := k + 1 Donné : B = {!u1, . . . , !un} une base quelconque de V. w ! k := !uk − projWk−1 (!uk ) ; 1 !k ; &w ! k&w Fin Résultat : BON = {!v1, . . . , !vn} une base orthonormée de V. Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 18 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 19 On montre que le procédé fonctionne correctement en montrant par induction que pour tout k = 1, . . . , n on a Wk = lin({!u1, . . . , !uk }) et ! {!v1, . . . , !vk } est une base orthonormée de Wk : De plus, Wk , l’espace engendré par !vk et Wk−1, est bien le même que celui engendré par !uk et Wk−1, c’est-à-dire Wk = lin({!u1, . . . , !uk }). Exemples. – k = 1 : puisque B est une base, on a !u1 )= !0, et clairement alors &!v1& = 1 et W1 = lin({!u1}). 1. Illustration graphique dans le plan. w2 – pour k avec l’hypothèse d’induction vraie pour k − 1 : puisque B est une base, on a !uk ∈ / lin({!u1, . . . , !uk−1}) = Wk−1 et donc !uk )= projWk−1 (!uk ), c’est-à-dire w ! k )= !0. Alors !vk est bien défini, &!vk & = 1 et, par le théorème de la projection, !vk est orthogonal à Wk−1. Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 2. Dans R4 muni du produit scalaire euclidien, 20 soit C(B) l’espace des colonnes de la matrice B = 1 1 1 1 0 1 0 1 0 0 1 0 Les colonnes de B sont linéairement indépendantes et forment une base de C(B). On cherche une base orthonormée. Pour appliquer Gram-Schmid, on prend les vecteurs colonnes dans l’ordre suivant : 0 0 1 0 1 1 !u1 = , !u2 = , !u3 = 1 0 1 0 1 1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 22 u2 v2 v1 u1 W1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 21 0 0 1. !v1 = &!u11&!u1 = 1 0 2. projW1 (!u2) = (!uT2 !v1)!v1 = (0)!v1 = !0 0 1 w ! 2 = !u2 − projW1 (!u2) = !u2 − !0 = 0 0 1 1 !v2 = &w!12& w ! 2 = √12 0 1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 23 3. projW2 (!u3) = (!uT3 !v1)!v1 +(!uT3 !v2)!v2 = (1)!v1 +( √22 )!v2 = w ! 3 = !u3 − projW1 (!u3) = 1 0 !3 = !v3 = &w!13& w 0 0 1 1 1 1 − 0 1 1 1 = 1 0 0 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 0 1 1 1 24 1 0 0 0 Soit V la matrice ayant comme colonnes ces trois vecteurs de BON : 0 0 1 0 √1 0 2 V = 1 0 0 0 √12 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 25 Pour tout !x ∈ R4, notons !y := projC(B)!x . On a alors : !v1T !x [!y ]BON = V T !x = !v2T !x !v3T !x et d’autre part, !y = V [!y ]BON = V V T !x La matrice V V T est donc la matrice de projection orthogonale sur C(B). Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Ainsi on a obtenu la base orthonormée de C(B) : 0 0 1 1 0 BON = !v1 = , !v2 = √ , !v3 = 1 2 0 1 0 26 0 0 1 1 0 0 0 0 √1 0 0 0 1 0 0 √1 0 √1 0 12 0 12 T 2 VV = = 2 2 1 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 √12 0 0 12 0 12 1 2 Par exemple, pour !x = on obtient pour !y := projC(B)!x : 3 4 1 0 0 1 0 3 2 √ [!y ]BON = V T !x = 0 √12 0 √12 = 3 2 3 1 1 0 0 0 4 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 27 !y = V [!y ]BON = et on vérifie que !y = V V !x = T 0 0 1 1 3 1 0 √2 0 √ 3 3 2 = 1 0 0 3 1 1 0 √2 0 3 1 0 0 0 0 12 0 12 0 0 1 0 0 12 0 12 1 2 3 4 = 1 3 3 3 – la projection de !y (c’est-à-dire la projection de la projection de !x) est !y 1 0 0 0 1 1 1 1 0 2 0 2 3 3 projC(B)!y = V V T !y = = 0 0 1 0 3 3 0 12 0 12 3 3 On remarque encore que Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 28 – les colonnes de V forment bien un ensemble orthonormé, car 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 1 0 √1 0 √1 0 √2 0 T V V = = 0 1 0 = I3 2 2 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 √12 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 29