Permutations Déterminant d`une matrice
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Permutations Déterminant d`une matrice
Permutations Permutations Déterminant d’une matrice Définition 1. On appelle permutation (de N ) un arrangement linéaire, sans omissions ni répétitions de N objets distincts (numérotés de 1 à N ). Une des notations utilisées pour décrire une permutation σ est σ = (i1, i2, . . . , iN ) Exemples, pour N = 5 : ! σ1 = (3, 2, 5, 1, 4) ! σ2 = (2, 3, 4, 5, 1) Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL " σ3 = (1, 1, 2, 5, 1, 4) 1 Représentation graphique : " σ4 = (2, 1, 2, 3, 5) 1 2 3 4 5 ensemble de départ Définition 2. On appelle permutation (de N ) une application bijective de l’ensemble {1, 2, . . . , N } sur lui-même. On note alors ! " 1 2 ··· N σ= i1 i2 · · · iN 1 2 3 4 5 ensemble d'arrivée Exemple, pour N = 5 : σ= ! 1 2 3 4 5 3 2 5 1 4 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL " Définition. La composition (ou produit) de deux permutations σ1 et σ2 (de N ) est la permutation τ = σ2 ◦ σ1 obtenue en appliquant σ1 puis σ2 au résultat : τ (i) = σ2(σ1(i)) (image de i par τ ) 2 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 3 Exemple : ! 1 2 3 4 σ1 = 3 2 5 1 ! 1 τ = σ2 ◦ σ1 = 4 1 2 3 5 4 ! " 1 2 3 4 5 , σ2 = 2 3 4 5 1 " 2 3 4 5 3 1 2 5 4 2 3 4 5 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 4 Exemple : 1 1 2 3 4 5 3 2 5 1 4 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 τ' La permutation identité est l’élément neutre par rapport au produit : ! " 1 2 ··· N ι= 1 2 ··· N La permutation inverse de la permutation σ est la permutation σ −1 telle que σ ◦ σ −1 = σ −1 ◦ σ = ι σ1 = 4 σ1 5 " 3 σ2 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL ! 2 τ σ2 1 1 5 σ1 1 Attention, le produit n’est pas commutatif : σ2 ◦ σ1 "= σ1 ◦ σ2 " → σ1−1 = 5 ! 1 2 3 4 5 4 2 1 5 3 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 5 Chaque permutation possède son inverse unique (puisque les permutations sont des bijections) Le produit de permutations est associatif σ ◦ (τ ◦ κ) = σ ◦ (τ ◦ κ) " mais pas commutatif. −1 1 σ1 σ 1 2 3 4 5 −1 1 σ σ1 1 2 3 4 5 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 6 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 7 Matrices de permutations Exemple. ! " 1 2 3 4 5 σ= 2 3 4 5 1 Définition. A chaque permutation σ (de N ) " " ! ! 1 2 ··· N 1 2 ··· N = σ= σ(1) σ(2) · · · σ(N ) i1 i2 · · · iN 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 P = σ on associe une matrice P : N × N définie par ses éléments ) 1 si i = σ(j) pij = 1≤i≤j≤N 0 sinon 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 Remarque. Avec cette définition, la i-ème ligne de la matrice identité devient la σ(i)-ème ligne de la matrice P . Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 8 La matrice associée au produit σ2 ◦ σ1 de deux permutations est la matrice produit P2P1 des deux matrices respectives. Exemple. σ1 = P2 P1 = ! 1 0 0 0 1 2 3 4 2 3 4 1 " σ2 ◦ σ1 = 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL ! 0 1 0 0 σ2 = ! 1 2 3 3 2 4 0 0 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1 2 3 1 3 2 " 4 1 0 0 = 1 0 4 4 " Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 9 Théorème. Soit P la matrice de la permutation σ. Alors la matrice associée à la permutation inverse σ −1 est P −1 et cette matrice satisfait P −1 = P T . Pr. Immédiat, par construction de la matrice P . ! Exemple. 0 1 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 σ= 10 ! 1 2 3 4 2 3 4 1 " Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL P = Pσ = 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 11 σ −1 = ! 1 2 3 4 4 1 2 3 " P ' = Pσ−1 = 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 On vérifie que P ' = P T et que P P T = P T P = I Dénombrement et énumération des permutations Théorème. Il existe N ! permutations de N . Pr. Par induction sur N (Construction des permutations de N à partir de celles de N − 1. ! 2134 2413 2143 1 12 21 213 4213 4231 2431 2341 231 2314 3214 3241 3421 321 4321 4312 3412 3142 312 3124 1342 1324 1432 132 4132 4123 1243 1423 123 1234 Arbre des permutations. 1! = 1, 2! = 2, 3! = 6, 4! = 24, . . . Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 12 Inversions et parité ! Remarque. Le nombre d’inversions est aussi égal au nombre de croisements des arcs dans la représentation graphique. ! " 1 2 3 4 5 σ= 2 3 4 5 1 inversions : (2,1), (3,1), (4,1), (5,1) ! 1 2 3 4 5 τ= 3 1 2 5 4 inversions : (3,1), (3,2), (5,4) Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 13 Exemples. " 1 2 ··· N i1 i2 · · · iN On appelle nombre d’inversions le nombre de paires (ij , ik ) avec j < k et ij > ik . Définition. Soit la permutation σ = Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 14 " Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 ! # croisements : 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 ! # croisements : 3 15 Définition. Une permutation est dite paire si elle a un nombre pair d’inversions, impaire sinon. Le signe d’une permutation est défini par ) +1 si σ est paire sign(σ) = −1 si σ est impaire Pr. On prouve la formulation équivalente, la permutation τ ◦ σ est paire si σ et τ ont la même parité, impaire sinon. Exemple. (A) (B) 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 ! On a donc sign(ι) = 1. " ! " Théorème. Pour toute paire de permutations on a sign(σ ◦ τ ) = sign(τ ◦ σ) = sign(σ) sign(τ ) sign(σ) = sign(τ ) = −1 et donc en particulier sign(σ) = sign(σ ). −1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 1 16 Dans le cas général, si les lignes brisées (j, σ(j), τ (σ(j))) et (k, σ(k), τ (σ(k))) du schéma (A) se croisent 0,1 ou 2 fois, les arcs (j, τ (σ(j)))et (k, τ (σ(k))) du schéma (B) se croisent respectivement 0, 1 et 0 fois. La parité est ainsi conservée. ! sign(τ ◦ σ) = 1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 17 Déterminant Définition. Soit la matrice carrée A : n × n On appelle produit élémentaire"associé à la permutation quelconque ! 1 2 ··· n le produit (de n) σ = i1 i2 · · · in ai11ai22 . . . ainn Ce produit contient donc exactement un élément de chaque ligne et de chaque colonne de A. On appelle produit élémentaire signé associé à σ le produit sign(σ) ai11ai22 . . . ainn Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 18 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 19 Définition. Le déterminant d’une matrice carrée A : n × n, noté Exemple. n=2 + , a11 a12 A= a21 a22 On a deux (= 2!) produits élémentaires signés : ! " 1 2 pour σ1 = , avec sign(σ1) = 1 : a11a22 1 2 ! " 1 2 pour σ2 = , avec sign(σ2) = −1 : −a21a12 2 1 det(A) ou est la somme de tous les produits élémentaires signés de A : * det(A) = sign(σ)ai11ai22 . . . ainn σ∈Pn où Pn est l’ensemble des permutations de n. Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 20 sign(σ) = 1, ! 1 1 " et det(A) = a11 ! det(A) = a11a22 − a21a12 ! ou avec la règle mnémotechnique - a21a12 +a11a22 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 22 21 a11 a12 a13 – n = 3 : A = a21 a22 a23 a31 a32 a33 ! – n = 2 : d’après l’exemple précédent il vient a11 a12 a 21 a 22 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Exemples. – n = 1 : A = [a11], une seule permutation de 1 σ = |A| σ 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 3 2 1 2 3 3 1 2 " " " sign(σ) +1 −1 +1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL - 1 0 0 1 0 -0 0 0 1 P 0 1 0 0 0 1 1 0 0 . 0 0 1. 0 1 0. 0 1 0 produit signé +a11a22a33 −a11a32a23 +a31a12a23 23 ! ! ! 1 2 3 3 2 1 1 2 3 2 3 1 1 2 3 2 1 3 " " " −1 +1 −1 - 0 0 -1 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0 . 1 0 0. 1 0 0. 0 0 1 - a11 a12 a13 a21 a22 a23 a31 a32 a33 a11 a12 a13 a21 a22 a23 −a31a22a13 +a21a32a13 - + + + Attention ! Pour n > 3 il n’existe pas de règle mnémotechnique. De plus −a21a12a33 n # termes dans det(A) 4 4! = 24 10 10! = 3'628'800 20 20! ∼ 2.4 1018 50 50! ∼ 3 1064 det(A) = +a11a22a33 + a21a32a13 + a31a12a23 + −a31a22a13 − a11a32a23 − a21a12a33 ou avec la règle mnémotechnique Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 24 Propriétés du déterminant Théorème. Si A : n × n possède une rangée (ligne ou colonne) nulle, alors det(A) = 0. Pr. Chaque produit élémentaire doit contenir un élément de cette rangée et est donc nul. ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL En effet, soit A triangulaire supérieure (sans restriction de généralité), et soit la permutation σ = (i1, . . . , in) "= ι. Dans le produit élémentaire ai11ai22 . . . ainn soit j % le plus petit indice tel que ij "= j. On a alors ij ! > j %, car les lignes i avec i < j % sont déjà occupées, et donc aij ! j ! = 0. • · × 0 • × 0 0 × 0 0 0 0 0 0 Théorème. Si A : n × n est une matrice triangulaire (inférieure ou supérieure), alors det(A) = a11a22 . . . ann Pr. Le seul produit élémentaire susceptible d’être non-nul est celui correspondant à la permutation identité ι. ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 26 25 · · · · 0 · · · · · % j 27 Théorème. Pour toute matrice A : n × n on a Théorème. Pour toute matrice A : n × n et toute matrice élémentaire d’ordre n on a det(A) = det(AT ) 1. det(Ei(α)A) = α det(A) 2. det(Eij A) = − det(A) Pr. Soit αij les éléments de AT . On a * det(AT ) = sign(σ)αi11 . . . αinn 3. det(Eij (λ)A) = det(A) De plus, en choisissant A = I et sachant que det(I) = 1 (I est triangulaire), il vient σ∈Pn = * sign(σ)a1i1 . . . anin Théorème. Le déterminant d’une matrice élémentaire vaut σ∈Pn = * 1. det(Ei(α)) = α sign(σ −1)ai11 . . . ainn = det(A) 2. det(Eij ) = −1 σ −1∈Pn 3. det(Eij (λ)) = 1 ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 28 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 29 σ ◦ τ . Or sign(τ ) = −1. Alors Pr. (du théorème précédent) : 1. En multipliant une ligne quelconque de A par α, chaque produit élémentaire (qui contient exactement un élément de cette ligne) est multiplié par α. det(Eij A) = * σ∈Pn = * σ∈Pn 2. La matrice Eij est la matrice de la permutation ! " 1 2 ··· i ··· j ··· n τ= 1 2 ··· j ··· i ··· n sign(σ)aτ (i1)1 . . . aτ (in)n = * sign(τ ◦ σ)ai11 . . . ainn (−1)sign(σ)ai11 . . . ainn σ∈Pn = − det(A) Ainsi le produit élémentaire de A associé a la permutation quelconque σ est le même que celui de Eij A associé à la permutation Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 30 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 31 3. Le résultat précédent implique en particulier qu’une matrice ayant deux lignes identiques a un déterminant nul (puisque permuter ces deux lignes ne change pas la matrice mais multiplie son déterminant par −1). Soit A' la matrice obtenue A en remplaçant dans A la i-ème ligne par une copie de la j-ème. On a det(A') = 0 (A' ayant deux lignes identiques). D’autre part, chaque produit élémentaire de Eij (λ)A est égal au produit élémentaire correspondant de A plus λ fois le produit élémentaire correspondant de A'. Ainsi Théorème. Pour toute matrice carrée A : n × n et toute matrice élémentaire E d’ordre n on a : det(EA) = det(E) det(A) Pr. Immédiat par le théorème précédent. ! det(Eij (λ)A) = det(A) + λ det(A') = det(A) ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 32 Méthode de calcul efficace du déterminant Les théorèmes précédents fournissent une méthode efficace pour calculer un déterminant. Soit la matrice carrée A : n × n. Soit D la matrice échelonnée obtenue en appliquant l’algorithme de Gauss à A. En répertoriant les pas effectués dans cet algorithme, il vient : soit, puisque les matrices élémentaires sont inversibles, A = E1−1E2−1 . . . Ek−1D 34 33 Or l’inverse d’une matrice élémentaire est encore une matrice élémentaire, D est une matrice triangulaire, le déterminant de chacune de ces matrices est donc explicitement connu. De plus le théorème précédent appliqué récursivement implique : det(A) = det(E1−1) det(E2−1) . . . det(Ek−1) det(D) Exemple. 1 2 2 3 A= 1 2 1 2 D = Ek . . . E 2 E1 A Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 8 3 4 4 2 3 4 8 35 A1 = E41(−1)E31(−1)E21(−2)A = 1 A2 = E3(− )E2(−1)A1 = 4 A3 = E43(4)A2 = 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 2 8 2 −1 −13 −1 0 −4 2 0 −4 6 2 8 2 1 13 1 0 1 − 12 0 −4 6 2 8 2 1 13 1 0 1 − 21 0 0 4 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 1 E4( )A3 4 d’où 1 2 0 1 = 0 0 0 0 8 2 13 1 1 − 12 0 1 =D A = E21(2)E31(1)E41(1)E2(−1)E3(−4)E43(−4)E4(4)D det(A) = 1 × 1 × 1 × (−1) × (−4) × 1 × 4 × 1 = 16 36 Autres propriétés des déterminants Théorème. La matrice A : n × n est inversible si et seulement si det(A) "= 0. Pr. On a comme conséquence de la méthode de calcul précédente Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 37 Théorème. Pour toute matrice A : n×n les affirmations suivantes sont équivalentes : 1. Le système homogène A(x = (0 admet des solutions non-triviales. 2. A n’est pas inversible. 3. det(A) = 0 det(A) "= 0 ⇔ det(D) "= 0 Or D étant la matrice échelonnée de A, D est triangulaire et les éléments de la diagonale sont 0 ou 1. Alors det(D) "= 0 ⇔ tous les éléments de la diagonale sont 1, c’est-à-dire D est équivalente par ligne à I et donc A aussi. ! Théorème. Soit A : n × n et B : n × n des matrices quelconques de même ordre. Alors Autre manière de formuler le théorème précédent : Pr. On décompose la preuve en deux cas : Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 38 det(AB) = det(A) det(B) Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 39 1. A est triangulaire supérieure : a11 a12 · · · a1n 0 a22 · · · a2n A= . .. . . . .. . 0 0 · · · ann B= (T β 1 ( β2T .. (T β n première ligne de B par a11 puis en y ajoutant des multiples des autres lignes de B, de même pour les autres lignes de AB. Il vient donc det(AB) = a11a22 . . . ann det(B) Or, A étant triangulaire, det(A) = a11a22 . . . ann, et on a bien ( T + a12β ( T + . . . + a1nβ (T a11β 1 2 n T ( ( a22β2 + . . . + a2nβnT AB = .. (T annβ n Ainsi, la première ligne de AB est obtenue en multipliant la det(AB) = det(A) det(B) 2. Dans le cas général, on obtient en échelonnant A A = Ek . . . E 1 D Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 40 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL Interprétation géométrique d’où AB = Ek . . . E1DB Le déterminant d’une matrice a une interprétation géométrique simple pour n = 2 ou 3. et donc det(AB) = det(Ek ) . . . det(E1) det(DB) e2 Mais d’une part det(A) = det(Ek ) . . . det(E1) det(D). D’autre part, pour la matrice DB le cas précédent s’applique, det(DB) = det(D) det(B). Ainsi finalement a2 det(A) + e1 1. n = 2 a1 Convention Le repère ((e1, (e2) est dit droit si on peut amener (e1 sur (e2 en le tournant d’un angle ϑ avec 0 < ϑ < π, gauche sinon. det(AB) = det(Ek ) . . . det(E1) det(D) det(B) = det(A) det(B) ! Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 41 Définition. On dit que la paire ordonnée ((a1, (a2) a l’orientation 42 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 43 positive par rapport au repère ((e1, (e2) si elle est orientée comme ce repère. Si ((a1, (a2) a l’orientation positive, alors / 0 det( (a1 (a2 ) = +aire du parallélogramme Définition. On dit que le triplet ordonné ((a1, (a2, (a3) a l’orientation positive par rapport au repère ((e1, (e2, (e3) si il est orienté comme ce repère. Sinon 2. n = 3 Si ((a1, (a2, (a3) a l’orientation positive alors / 0 det( (a1 (a2 (a3 ) = +volume du parallélépipède / 0 det( (a1 (a2 ) = −aire du parallélogramme Sinon Convention (Règle de la main droite) Le repère ((e1, (e2, (e3) est dit droit si on peut aligner (e1, (e2 et (e3 avec respectivement le Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL pouce, l’index et le major de la main droite. On supposera par la suite le repère donné droit. 44 Dans R2 équation d’une droite contenant deux points Soit A et B les deux points donnés, et posons / 0 det( (a1 (a2 (a3 ) = −volume du parallélépipède Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 45 Dans R3 équation d’un plan contenant trois points Soit A, B et C les trois points donnés, et posons −−→ −→ −−→ (x = OX, (a = OA, (b = OB −−→ −→ −−→ −−→ (x = OX, (a = OA, (b = OB, (c = OC −−→ −−→ Les points X sur la droite satisfont AX colinéaire à AB. L’équation de la droite est alors 1 2 det( (x − (a (b − (a ) = 0 −−→ −−→ −→ Les points X du plan satisfont AX, AB, AC coplanaires. L’équation du plan est alors 1 2 ( det( (x − (a b − (a (c − (a ) = 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 46 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 47 Mineurs et cofacteurs Définition. Soit A : n × n. Le mineur mij associé à l’élément aij de A est le déterminant de la sous-matrice (n − 1) × (n − 1) obtenue en biffant la i-ème ligne et la j-ème colonne de A. Exemple. 1 2 0 A=2 4 1 0 3 −1 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 48 Définition. Le cofacteur cij associé à l’élément aij de A est cij = (−1)i+j mij La matrice des cofacteurs de la matrice A de l’exemple précédent est c11 c12 c13 +m11 −m12 +m13 C = c21 c22 c23 = −m21 +m22 −m23 c31 c32 c33 +m31 −m32 +m33 −7 2 6 = 2 −1 −3 2 −1 0 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 50 La matrice des mineurs correspondante est m11 m12 m13 M = m21 m22 m23 m31 m32 m33 3 3 3 3 3 3 34 1 3 32 1 3 32 43 3 3 3 3 3 3 3 3 −1 3 3 0 −1 3 3 0 3 3 3 3 3 3 3 3 −7 −2 6 32 0 3 31 0 3 31 23 3 3 3 3 3 3 = 3 3 −1 3 3 0 −1 3 3 0 3 3 = −2 −1 3 2 1 0 3 3 3 3 3 3 32 03 31 03 31 23 3 3 3 3 3 3 34 13 32 13 32 43 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 49 On remarque que 1 2 0 −7 2 2 −3 0 0 T AC = 2 4 1 2 −1 −1 = 0 −3 0 0 3 −1 6 −3 0 0 0 −3 Ceci n’est qu’une manifestation d’un résultat général. En effet on montre : Théorème. Pour toute matrice A : n × n on a AC T = C T A = det(A) I Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 51 On a ainsi ramené le calcul d’un déterminant n × n à celui de n déterminants (n − 1) × (n − 1). Dans notre exemple numérique on a Ainsi, en calculant l’élément d’indice ik de AC T , on obtient ) det(A) si i = k ai1ck1 + ai2ck2 + . . . + ainckn = 0 si i "= k det(A) = a11c11 + a12c12 + a13c13 ce qu’on nomme, pour i = k, développement du déterminant par rapport à la i-ème ligne de A. Ou encore, en calculant l’élément d’indice kj de C T A, on obtient ) det(A) si j = k a1j c1k + a2j c2k + . . . + anj cnk = 0 si j "= k ou encore 0 = a21c11 + a22c12 + a23c13 ce qu’on nomme, pour j = k, développement du déterminant par rapport à la j-ème colonne de A. Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 52 Théorème. Pour toute matrice inversible A : n × n on a Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL = 2(−7) + 4(2) + 1(6) Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 53 Règle de Cramer On déduit de plus la formulation suivante A−1 = = 1(−7) + 2(2) + 0(6) = −3 Soit le système d’équations linéaires A(x = (b avec A inversible. Alors ce système a une solution unique (x = A−1(b. Cette solution peut s’écrire det(A1) 1 1 det(A2) −1( T( (x = A b = C b= . . det(A) det(A) det(An) / 0 avec A = (a1 (a2 · · · (an et 1 2 1 2 ( ( A1 = b (a2 · · · (an , A2 = (a1 b · · · (an ,. . ., 1 2 An = (a1 (a2 · · · (b 1 CT det(A) 54 Algèbre Linéaire - Th. M. Liebling, A. Prodon, ROSO-EPFL 55