le discours prononcé lors de notre Assemblée Générale de Nevers
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le discours prononcé lors de notre Assemblée Générale de Nevers
ASSEMBLEE GENERALE 16 & 17 mai 2009 Nevers (58) Intervention de Monsieur DEROUSSEN P r é s i d e n t d e l a C a i s s e N a t i o n a l e d e s A l l o c a t i o n s Fa m i l i a l e s M . D E R O U S S E N , P r é s i d e n t d e l a C N A F. - M e s d a m e s e t M e s s i e u r s les Pr é s i d e n t s , Mesdames et Messieurs les administrateurs, M e s d a m e s e t M e s s i e u r s , j e v o u d r a i s r e m e r c i e r l e Pr é s i d e n t G A R N I E R de m'avoir invité à ces travaux de l'Assemblée Générale. Le contexte actuel, bien sûr porteur d'angoisse pour les personnes les plus vulnérables, est aussi porteur d'inquiétude pour l e s a c t e u r s d e l ' i n t e r v e n t i o n s o c i a l e . Av e c l a s i g n a t u r e d e l a c o n v e n t i o n d ' o b j e c t i f s e t d e g e s t i o n l e 9 a v r i l d e r n i e r, i l é t a i t vraiment souhaitable que je puisse venir ici. To u t d ’ a b o r d , j e s a l u e l e t r a v a i l e t l ' e n g a g e m e n t q u i e s t l e vôtre, vous qui êtes journellement en contact avec l'ensemble de c e s p o p u l a t i o n s . Pa r a i l l e u r s , j e v o u s c o n f i r m e l e s o u t i e n d e n o t r e institution dans le secteur d'intervention sociale que vous représentez. Je voudrais articuler mon intervention en trois temps : je parlerai tout d’abord de l'ensemble général de cette convention d'objectifs et de gestion (COG), puis je ferai un focus particulier sur les centres sociaux et sur l'animation de la vie sociale dans cette nouvelle COG et, enfin, je balayerai avec vous un certain n o m b r e d ’ e n j e u x d e l a p é r i o d e q u i v a s ’ o u v r i r. Pr e m i è r e p a r t i e , p o u r q u o i c e t t e c o n v e n t i o n d ' o b j e c t i f s e t d e gestion avec l'Etat ? Lorsque nous constatons que la branche famille représente plus de 66 Md€ versés annuellement, que près de 46 Md€ concernent les prestations familiales et que 20 Md€ sont consacrés aux minima sociaux, il est important d'avoir des objectifs clairement affichés et d'être assuré de la gestion. Même si je sais que les administrateurs tant de la CNAF que des caisses locales sont très attentifs à ce suivi, à ces dépenses, à ces débats et à ces choix d'orientation, il est important que, par rapport à l'Etat, nous soyons bien au clair avec l'ensemble des dépenses. L'action de la branche famille se situe au cœur des solidarités familiales et sociales. C'est un acteur majeur de la politique familiale mais c'est aussi un acteur reconnu des politiques de solidarité et d'insertion. Cette branche famille contribue aujourd'hui à assurer l'existence et la cohésion de la cellule familiale et, au-delà, de la société toute entière. C'est un acteur essentiel de la politique familiale mais, au fil des années, cette branche famille a élargi progressivement ses missions. Aujourd'hui, elle apporte une contribution importante aux politiques de solidarité et aux politiques d'insertion sociale. 20 Md€, c'est la somme consacrée aujourd'hui au versement des minima sociaux. L'identité de la branche reste bien sûr ancrée dans sa vocation familiale mais il y a aujourd'hui une coexistence de missions : être au service des familles et de leurs enfants et développer cette solidarité envers les plus vulnérables. Cette mission, nous voulons l'assumer mais nous voulons qu'elle reste cohérente. Cette COG est une façon de donner un cadre cohérent aux politiques dont la branche famille a la charge. C'est une mise en œuvre qu'il nous faut organiser autour d'objectifs opérationnels et stratégiques. Il nous revenait, avec l'Etat, de les définir conjointement et de fixer le cadre légal et réglementaire dans l e q u e l c e s p o l i t i q u e s d o i v e n t s ' e x e r c e r. Les politiques familiales, les politiques de solidarité connaissent une évolution permanente de leurs enjeux dont la complexité, il faut le dire aussi, va croissante. En effet, la politique familiale se situe au carrefour d'autres politiques qui contribuent, elles-aussi, nous ne sommes pas les seuls, à la création e t à l a c o h é s i o n d e l a c e l l u l e f a m i l i a l e . Pa r a i l l e u r s , l e s b e s o i n s d e s familles et des allocataires appellent de plus en plus des réponses adaptées à la diversité des situations. Ces réponses, et vous en êtes toujours les témoins, doivent également pouvoir s’appuyer sur un éventail toujours plus large de services qu’il faut savoir mobiliser de façon cohérente. Enfin, il faut mettre en œuvre de façon efficace ces réponses et cela suppose une bonne coopération avec de nombreux acteurs, qu'ils soient publics ou privés. C'est pour apporter aux allocataires les réponses les plus pertinentes et les plus performantes possibles que la branche famille, sur cette période 2009-2012, souhaite inscrire son action autour de 3 orientations stratégiques majeures. Pr e m i è r e o r i e n t a t i o n . I l c o n v i e n t t o u t d ’ a b o r d d e c o n s o l i d e r l e s acquis obtenus en matière de qualité de service. Il est important de rappeler que nos allocataires ont des droits dans la perception des allocations et des services rendus mais il est aussi important de dire que nous devons associer la prestation légale, celle qui est toujours un peu avancée lorsqu’on parle d'allocations familiales, et les interventions d'action sociale et familiale. Il faut inscrire tout cela dans le cadre le plus homogène possible mais aussi dans un cadre adapté à la diversité des allocataires ainsi qu’à la spécificité des territoires et des partenaires, le tout en cohérence avec les autres acteurs du social. Deuxième orientation. Quand on sait que 66 Md€ sont versés, il est important d'optimiser et de sécuriser les processus de gestion. Tr o i s i è m e o r i e n t a t i o n . E l l e c o n s i s t e à m o b i l i s e r l ' e n s e m b l e d e s ressources de la branche comme autant de levier au service de l’allocataire en améliorant son fonctionnement. C'est dans ce cadre que la branche famille va donc, de façon décisive, contribuer à la mise en œuvre de 2 politiques majeures que notre pays attendait et qui constitueront l'essentiel de l'investissement de la branche dans les 2 premières années de la mise en œuvre de la COG. To u t d ' a b o r d , c ' e s t l e d é v e l o p p e m e n t d e l ' a c c u e i l d u j e u n e enfant. La secrétaire d'Etat à la famille a largement mis en avant combien il était important aujourd'hui de donner une étape supplémentaire dans cet accueil du jeune enfant. Il faudra également poursuivre nos actions en direction de la jeunesse. Ce n'était pas gagné au moment de la négociation de la COG. Il est important de souligner que la jeunesse n'a pas été oubliée, tout cela pour pouvoir assurer aux parents les meilleures conditions afin de concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle. Pa r a i l l e u r s , l e d e u x i è m e c a d r e i m p o r t a n t d e c e t t e c o n v e n t i o n d ' o b j e c t i f s e t d e g e s t i o n e s t , à l a d e m a n d e d e s Po u v o i r s P u b l i c s , l a mise en œuvre du revenu de solidarité active dans l'esprit de modifier en profondeur cette logique des minima sociaux : donner certes de l'argent mais aussi accompagner dans la découverte ou dans le retour à l'emploi. Cela fait plus de 10 ans que nous avions engagé avec l'Etat ces politiques contractuelles. Nous avions presque été les pionniers dans ces démarches et, aujourd'hui, les lois de finance et d'orientation nous incitent à articuler davantage prestations légales et interventions d'action sociale familiale. Po u r l a b r a n c h e , n o u s a v o n s e u l ' o b l i g a t i o n d e s t r u c t u r e r davantage notre offre globale de service autour de 4 missions qui se déclineront elles-mêmes en programme : - Aider les familles à concilier vie familiale, vie professionnelle et vie sociale, - Soutenir la fonction parents-enfants, - Accompagner les familles dans l'environnement et le cadre de vie, - parentale et faciliter leurs les relations relations avec Créer les conditions favorables à l'autonomie et à l'insertion sociale et professionnelle des personnes et des familles. Po u r a d a p t e r c e t t e o f f r e d e s e r v i c e à l a d i v e r s i t é d e s territoires (nous ne faisons pas et nous ne devons pas faire la même chose), il convient de décliner ces missions et ces programmes ainsi que les objectifs de qualité dans chaque CAF à travers un schéma directeur territorialisé des politiques et du service à l’allocataire. Deuxième partie, quelle place pourront occuper les centres sociaux dans notre COG 2009-2012 ? Le document officiel de la COG vous parviendra prochainement mais vous avez certainement vu que vous figurez très clairement dans sa troisième mission d’accompagnement des familles dans leurs relations avec l'environnement et le cadre de vie. Si cette mission se décline en 2 programmes, question du logement et question de l'intégration des familles dans la vie collective et citoyenne, on ne peut pas définir autrement votre action et celle des centres sociaux. Il faut rappeler que la vocation des centres sociaux en termes d'offre de service aux familles et en termes d'accompagnement des p u b l i c s v u l n é r a b l e s e s t , b i e n s û r, é g a l e m e n t i m p a c t é e p a r u n c e r t a i n nombre d'autres programmes de notre COG. Lorsqu'on parle d'accompagner l'autonomie des jeunes, vous avez tout à fait votre rôle. Lorsqu'on parle d'accompagner le parcours d'insertion sociale pour faciliter le retour à l'emploi des personnes en situation précaire, vous êtes, là encore, impactés. Lorsqu'on doit améliorer toutes les mesures concernant l'accompagnement à la scolarité, le dispositif classe, vous avez, là aussi, votre place. Ce programme facilite l’intégration des familles dans la vie collective et citoyenne, notamment via les centres sociaux et les petites structures de proximité. Nous devrons balayer 4 axes de travail : - Faciliter l'insertion sociale des familles et de leurs membres dans leur environnement et favoriser le développement des liens sociaux et de la cohésion sociale ; - Re n d r e lisible le projet social global des structures d'animation sociale et développer les outils de gestion et d'évaluation. Nous aurons besoin de revenir sur cet axe. - Continuer à encourager les initiatives des habitants, la dynamique participative au sein de vos structures et la concertation entre tous les acteurs de l'animation de la vie sociale ; - Améliorer l'économie générale du secteur de l'animation de la vie sociale. On peut détailler les premier et quatrième de ces grands axes. Pr e m i e r a x e : f a c i l i t e r l ' i n s e r t i o n s o c i a l e d e s f a m i l l e s e t d e leurs membres dans leur environnement et favoriser le développement des liens sociaux et de la cohésion sociale. On peut noter à ce titre quelques objectifs qui figurent dans la COG, notamment celui de poursuivre le soutien aux centres sociaux et aux petites structures de proximité par l'accompagnement technique et f i n a n c i e r. N o u s d e v o n s e n s e m b l e t r a v a i l l e r s u r l e s u j e t . N o u s d e v o n s approfondir les missions des centres sociaux et de l'animation globale. Nous devons encourager les centres sociaux à développer un accueil et un accompagnement en direction des familles vulnérables. Quatrième axe : améliorer l'économie générale du secteur de l'animation de la vie sociale. Cet axe poursuit également d’autres objectifs, dont la réalisation d'une étude approfondie du financement des centres sociaux (prestations de service, animation collective famille) et, au besoin, l’actualisation des modalités des financements institutionnels. Un autre objectif est de développer les conventions multi-partenariales entre financeurs des centres sociaux afin d’assurer la pérennité de leur ressource sur la période d'agrément. Il serait peut-être temps de mettre un terme à la situation où 80 % du temps d'une association consiste à trouver de l'argent pour pouvoir vivre l'année suivante. Vo t r e t r a v a i l d e t e r r a i n m é r i t e b i e n m i e u x q u e c e l a . Vo u s d e v e z être assurés de cette pérennité. En plus de développer ces conventions multi-partenariales, il y a à qualifier le personnel parce que vous avez besoin de personnel de qualité et vous avez besoin de vous entourer de bénévoles. Ce programme de travail entre les CAF et la CNAF est riche mais c'est aussi un véritable défi qui est lancé aux centres sociaux avec vos fédérations locales et avec la fédération nationale. D a n s l e c o u r a n t d u s e m e s t r e q u i v a s ’ o u v r i r, d a n s l e c a d r e d u renouvellement de cette contractualisation avec la fédération des centres sociaux, nous aurons à articuler davantage la contribution de chacun à la réalisation de tous ces objectifs. C'est un vaste programme mais je sais que vous y êtes attachés et je sais que nous pourrons réussir ensemble. Tr o i s i è m e p a r t i e , q u e l s s o n t l e s e n j e u x p o u r l a p é r i o d e à v e n i r ? L'environnement social actuel est délicat. Les incertitudes sociales touchent fortement les familles. Elles viennent certainement vous le dire comme elles le disent aux guichets des caisses d'allocations familiales. Un autre enjeu est celui du RSA. Le défi est lancé. Il faut le r é u s s i r. N o u s n e p o u v o n s p a s p a s s e r à c ô t é d e s a r é u s s i t e . Il faut aussi garder à l'esprit les besoins des familles et j'insiste sur la nécessité d'accompagner les jeunes, tout particulièrement ceux qui vivent dans une certaine atonie sociale. Il faut sortir de l'image des situations catastrophiques que seuls les médias peuvent exposer pour montrer combien votre action journalière auprès des jeunes leur permet de découvrir leur voie. Un autre enjeu consiste à tenir compte des évolutions de tout l'environnement partenarial, la R G P P, la généralisation des démarches évaluatives. Il y a des points forts pour la période qui s'ouvre, notamment celui, sur le plan de l'action auprès des usagers, d'apporter une attention toujours plus importante aux publics vulnérables, aux bénéficiaires du RSA mais il convient surtout de préserver l’atout numéro un des centres sociaux : qu'ils restent le lieu de l'animation globale et de la mixité sociale. La Nièvre qui nous accueille aujourd'hui en est un exemple. Elle a su, à travers son maillage plus important qu’autre part, prendre en compte ces publics fragilisés, ces bénéficiaires du RSA et les accompagner par des actions adaptées. Il y a l’enjeu de la gestion, des financements, des conventions multi-partenariales qui devront être développées. Il est temps d'assurer aux centres sociaux la pérennité de leur ressource et qu'ainsi, ils se consacrent prioritairement à la mise en œuvre de leur projet social. Il conviendra par ailleurs de valoriser l'action des centres sociaux. Il faut parvenir à démontrer la plus-value de votre action sur les territoires et pour les habitants. Il faudra certes être plus exigeants sur la qualité du projet social et sur son évaluation mais l'exigence, à mes yeux, s'entend clairement dans un souci de perfectionnement et non pas de contrôle. Il s'agit de mieux valoriser l’utilité des centres sociaux. Ensemble, nous devons relever le défi de faire mais surtout celui de bien faire, le défi d'expliquer et de faire reconnaître votre action pour laquelle, je le dis et je le répète, j'éprouve le plus grand respect. Je ne peux que vous encourager à la poursuivre. Je réitère l’expression de mon soutien mais aussi celui de la CNAF et de l'ensemble des caisses d'allocations familiales.
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