Deuxième meilleure année de l`histoire
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Deuxième meilleure année de l`histoire
INVESTMENT MARKET UPDATE Deuxième meilleure année de l’histoire France T4 2015 L’investissement en immobilier d’entreprise banalisé a atteint 24,8 milliards d’euros en 2015, effet d’un emballement au second semestre et d’un 4ème trimestre historique (plus de 10 milliards d’euros). Le dynamisme des 6 derniers mois a compensé une première partie d’année en demi-teinte (7,5 milliards d’euros) et permis au marché d’enregistrer sa deuxième meilleure performance de l’histoire après 2007. Comme l’an passé, l’abondance des liquidités aura mis à l’honneur les grandes opérations. La multiplication des acquisitions comprises entre 100 et 200 millions d’euros, très nombreuses au 4ème trimestre, a de fait compensé le repli des transactions excédant 200 millions d’euros. Le bureau a confirmé son statut d’actif de prédilection, avec 17,3 milliards d’euros investis en 2015 (+20% en un an). En deuxième position, les commerces (5,2 milliards d’euros), affichent un repli de 32% de leurs engagements en un an, faute de produits à l’acquisition. Les actifs logistiques ont, quant à eux, culminé à 1,9 milliard d’euros d’investissement (+ 55% sur un an), au terme d’une année 2015 sous le signe des cessions de grands portefeuilles («Viking», «Corridor», «Kensington» entre autres). La préférence des investisseurs pour le marché francilien (19,3 milliards d’euros) s’est exprimée sur les actifs de bureau (16 milliards d’euros), avec une forte progression des VEFA, notamment dans le Croissant Ouest. La compression des taux de rendement et la compétition pour les actifs prime auront conduit de nombreux investisseurs à étendre leur périmètre d’acquisition aux actifs non core, mais en privilégiant les secteurs géographiques les plus établis de l’hexagone. Le marché de l’investissement devrait conserver sa bonne dynamique en 2016, pour atteindre 25 milliards d’euros, porté par des liquidités toujours importantes et un marché locatif mieux orienté. 24 Février 2016 Sommaire Contexte économique 2 Investissement en France 3 Types d’actifs et localisations 4 Investissement en Île-deFrance 5 Taux de rendement 6 Investisseurs 7 Perspectives 2016 9 Définitions 10 Auteurs Marie-Laure Herrault Chargée d’études +33 (0)1 53 76 80 21 [email protected] Pierre d’Alençon Chargé d’études +33 (0)1 49 64 46 39 pierre.d’[email protected] Contacts David Bourla Head of Research - France +33 (0)1 53 76 91 91 [email protected] Delphine Mahé Responsable des Etudes France +33 (0)1 49 64 47 91 [email protected] Graphique 1 Volume d’investissement en France, en milliards d’euros 30 25 20 15 10 5 0 Magali Marton Head of EMEA Research +33 (0)1 49 64 49 54 [email protected] T1 T2 T3 T4 Source: Cushman & Wakefield cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 1 France T4 2015 Graphique 2 Contexte économique Plafond monétaire nuageux Les secousses qui ont agité l’économie mondiale auront bridé sa croissance, qui s’est établie, tant bien que mal, à 2,4% en 2015 (contre 3,1% anticipés initialement par le FMI), dans un environnement macro-économique encore malmené. La chute de 100 à 30$ du baril de pétrole en 18 mois inquiète : soutien indéniable de la consommation des pays importateurs, les principaux producteurs s’en trouvent pénalisés (Arabie Saoudite, Russie, Emirats Arabes Unis, etc.). Outre-Atlantique, le moindre signe d’essoufflement de la croissance américaine pourrait remettre en cause le calendrier de rehaussement des taux directeurs de la FED. L’articulation des politiques monétaires américaines et européenne pose aussi question. La zone euro suit en effet le schéma inverse des Etats-Unis, renforçant son rachat de titres publics et privés (60 milliards d'euros par mois), processus qui doit se prolonger jusqu’en mars 2017. Si la perfusion monétaire posée sur la croissance européenne lui a permis d’atteindre 1,5% en 2015, son débit pour 2016 ne fait pas l’unanimité. L’Allemagne redoute l’envolée de la volatilité sur les grandes places financières, confirmée par un début d’année dans le rouge pour l’ensemble des indices boursiers. Plusieurs menaces subsistent : en Chine, la croissance n’en finit pas d’atterrir, à son plus bas niveau depuis 25 ans (6,9% en 2015), tandis qu’en Europe le risque déflationniste est toujours présent. Côté français, la croissance du PIB s’est établie à 1,1% en 2015, une indéniable accélération par rapport à 2014 (0,2%) et ce malgré l’impact négatif des attentats de novembre. Selon l’INSEE, l’investissement des entreprises, la production (industrie manufacturière et services marchands) et la consommation des ménages montrent un léger regain. Une parité euro/dollar favorable, les faibles cours du pétrole et le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) se seraient d’ailleurs conjugués pour faire grimper le taux de marge des entreprises (31,8%) à son meilleur niveau depuis 2008. Une prime de risque immobilière confortable L’OAT 10 ans aura oscillé de 0,35% - plus bas historique - à 1,33% en 2015 pour finir à 0,89% en moyenne au 4ème trimestre, signe d’une certaine volatilité mais de niveaux toujours très faibles. Les taux de rendement immobilier prime ont poursuivi leur compression, tombant à 3,25% pour le compartiment bureau du QCA parisien. Ce paradigme de taux bas pose la question de l’appréciation du risque. De fait, les investisseurs demeurent encore très sélectifs quant au type d’actif ciblé, la qualité et la localisation de leurs acquisitions. PIB en France, en Zone euro, aux Etats-Unis et en Chine 15% 10% 5% 0% -5% France Zone Euro cushmanwakefield.com Chine Source: Oxford Economics Graphique 3 Taux EONIA, EURIBOR 3 mois 0,40% 0,25% 0,10% -0,05% -0,20% Taux interbancaire de l'argent au jour le jour (EONIA) Euribor 3 mois Spread entre le taux EONIA et l'Euribor 3 mois Source: Banque de France Graphique 4 OAT 10 ans et taux de rendement prime bureaux QCA 7% 6% 235 points de base 5% 4% 3% 2% 1% 0% Paris QCA Pour 2016, un environnement monétaire combinant une abondance de liquidités, un faible coût du financement et des taux directeurs bas est bien parti pour durer. Seul un choc financier ou exogène de taille pourrait réduire cette prime de risque immobilière, encore confortablement établie à 235 points de base fin 2015. Etats-Unis OAT 10 ans Source: Banque de France INVESTMENT MARKET UPDATE 2 France T4 2015 Graphique 5 Investissement en France Volume d’investissement en France, en milliards d’euros Deuxième meilleure année de l’histoire après 2007 30 Après un 1er semestre en demi-teinte, l’activité s’est emballée au 2nd semestre, avec 17,3 milliards d’euros investis au terme d’un 4ème trimestre record (plus de 10 milliards d’euros). Au total, 24,8 milliards d’euros ont été engagés en France en 2015, soit une progression de 5% sur un an mais une très forte hausse (+43%) par rapport à la moyenne des dix dernières années (17,4 milliards d’euros). L’année 2015 s’inscrit de ce fait comme la deuxième meilleure année de l’histoire après le record de 2007 (28,5 milliards d’euros). Les marchés immobiliers bénéficient de l’intérêt d’un nombre croissant d’investisseurs aux profils très variés, dans un environnement financier porteur. Le compartiment immobilier continue d’attirer les investisseurs dans un contexte toujours agité sur les places boursières et de faibles rémunérations de l’obligataire. Un marché de méga deals L’abondance des liquidités a favorisé la multiplication de grandes transactions. Celles-ci ont ainsi contribué de façon décisive aux très bonnes performances de l’année 2015, avec 80 opérations supérieures à 100 millions d’euros (dont plus du tiers sur le seul 4ème trimestre) concentrant 65% du volume total investi. Si ce segment reste très dynamique, la part des opérations supérieures à 200 millions d’euros a néanmoins fléchi, passant de 47% en 2014 à 34% en 2015 (8,4 milliards d’euros). Le rééquilibrage du marché s’est opéré sur le segment des transactions comprises entre 100 et 200 millions, qui ont totalisé 7,6 milliards d’euros en 2015 contre 4,7 milliards d’euros en 2014. Les transactions comprises entre 50 et 100 millions d’euros ont, quant à elles, accusé une baisse de 6%, soit 210 millions d’euros de moins. En revanche, l’activité sur le segment 10-50 millions d’euros est à la hausse : au nombre de 205, ces opérations ont totalisé 4,5 milliards d’euros en 2015, en légère progression par rapport à 2014. 25 20 15 10 5 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 T1 T2 T3 T4 Source: Cushman & Wakefield Tableau 1 Nombre et volume de transactions par tranches de montants TRANCHE DE MONTANT 2015 VOLUME POIDS Moins de 10 m€ 216 825 m€ 10-20 m€ 104 1 425 m€ 6% 20-50 m€ 101 3 100 m€ 12% 50-100 m€ 48 3 500 m€ 14% 100-200 m€ 55 7 600 m€ 31% Plus de 200 m€ 25 8 400 m€ 34% Total 549 24 850 m€ 100% 3% Source: Cushman & Wakefield Bonne tenue du marché en province Si l’Île-de-France a concentré 78% des volumes engagés en France en 2015, les marchés de province sont restés une cible de choix pour les investisseurs. Ainsi, avec 5,5 milliards d’euros en 2015, les volumes investis en province sont peu ou prou équivalents à ceux de 2014 (5,9 milliards d’euros) mais affichent une hausse de 38% par rapport à la moyenne des dix dernières années (4 milliards d’euros). Le marché lyonnais s’est distingué en 2015, meilleure année de son histoire avec 1,3 milliard d’euros engagés (+63% sur un an). Ce résultat tient à la finalisation de plusieurs grandes opérations de bureaux et de commerces, dont deux de plus de 100 millions d’euros (« Grand Hôtel Dieu », cédé à CREDIT AGRICOLE ASSURANCE, et « Sky 56 », vendu à GECINA) et trois comprises entre 50 et 100 millions d’euros, toutes signées au second semestre (« Printemps », le siège de SANOFI PASTEUR, et le « Confluent »). La région PACA vient en 3ème position avec 750 millions d’euros investis en 2015 grâce, notamment, à la cession de actifs commerciaux emblématiques (« Nice Etoile ») et logistiques (portefeuille « Mistral », clé-en-main de MAISONS DU MONDE). cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 3 France T4 2015 Types d’actifs et localisations Graphique 6 Les bureaux, actifs phares du marché Répartition des investissements par type de produits, en milliards d’euros Avec 17,3 milliards d’euros en 2015 - 70% de l’ensemble du volume investi en France - les montants engagés en bureaux ont augmenté de 20% sur un an. La région parisienne concentre 92% de l’activité sur cette typologie d’actif, soit 16 milliards d’euros engagés cette année. 30 25 20 La forte compétition sur le segment prime a conduit les investisseurs à se positionner sur des actifs non core. Cette évolution dans l’aversion au risque a notamment profité aux actifs value added et/ou opportunistes. Les investisseurs restent toutefois très sélectifs quant à la localisation des actifs proposés, privilégiant les secteurs d’affaires établis (« West Park » à Nanterre cédé à LBO France ou « le Belvédère » à La Défense vendu à VINCI IMMOBILIER entre autres). 15 Commerces : baisse en trompe l’œil Source: Cushman & Wakefield L’appétit des investisseurs pour les actifs de commerces reste fort et la hausse des valeurs vénales a favorisé un afflux d’offres à la vente, ce qui explique ses bonnes performances. En 2015, 5,2 milliards d’euros ont ainsi été investis sur ce segment de marché, soit 21% de l’ensemble des montants engagés dans l’Hexagone. Si ce volume affiche une baisse de 32% par rapport à 2014 (7,7 milliards d’euros), il est en revanche supérieur de 53% à la moyenne des dix dernières années (3,4 milliards d’euros). L’activité s’est majoritairement concentrée sur les galeries et les centres commerciaux (2,2 milliards d’euros, soit 43% du volume total), les montants engagés en rues commerçantes sont, avec 2 milliards d’euros, en hausse de 27% sur un an. Le 4ème trimestre a été marqué par la cession du « 49-53 avenue des Champs-Élysées » (Paris 8ème) par WESTBROOK pour environ 300 millions d’euros. Enfin, près d’un milliard d’euros ont été investis en périphérie en 2015, soit une hausse importante (+67% sur un an). Conséquence directe d’un manque d’offres de qualité, les acquisitions de retail parks restent toutefois peu nombreuses. De fait, les volumes ont surtout été gonflés par les cessions de portefeuilles de murs d’enseignes, à l’exemple du portefeuille cédé à TIKEHAU IM (BABOU, C&A, KIABI, MC DONALD’S, etc.) ou des 18 magasins DECATHLON cédés à CILOGER. 10 5 0 Bureaux Commerces Entrepôts Locaux d'activité Graphique 7 Répartition des investissements selon la localisation (en milliards d’euros) et poids des portefeuilles (%) 30 35% 25 30% 25% 20 20% 15 15% 10 10% 5 5% 0 0% Ile-de-France Province Poids des portefeuilles Source: Cushman & Wakefield Graphique 8 Répartition des investissements en logistique par localisation, en millions d’euros 3 000 Logistique, le bouquet final Plus d’1 milliard d’euros ont été investis au 4ème trimestre, portant à 1,9 milliard le montant engagé en logistique sur l’ensemble de l’année 2015. Ce volume, au plus haut depuis 2007 et en augmentation de 55% sur un an, représente 8% du volume total investi en 2015 en immobilier d’entreprise banalisé en France. Divers facteurs expliquent la bonne santé du marché de l’immobilier logistique : des niveaux élevés de demande placée et, surtout, d’importantes cessions de portefeuilles permettant de répondre à l’appétit croissant des investisseurs pour ce type d’actif. Sur un total de 15 portefeuilles en 2015, 8 ont été cédés au 4ème trimestre dont 4 pour un montant supérieur à 100 millions d’euros (portefeuilles « Viking », « Nautilus », « Corridor » et « Kensington » qui totalisent près de 840 millions d’euros investis). cushmanwakefield.com 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Ile-de-France Province Portefeuilles Source: Cushman & Wakefield INVESTMENT MARKET UPDATE 4 France T4 2015 Investissement en Île-de-France Graphique 9 Une fin d’année exceptionnelle Répartition des investissements en Île-de-France, en milliards d’euros L’Île-de-France a concentré 19,3 milliards d’euros en 2015 à l’issue d’un 4ème trimestre record (7,2 milliards d’euros). Ce niveau d’activité aura permis de hisser l’exercice 2015 en 3ème position des meilleures années derrière 2006 et 2007. L’ancrage du marché de l’investissement autour des actifs tertiaires s’est confirmé, cette typologie représentant 83% des acquisitions franciliennes, contre 75% l’an passé. Principal soutien de l’activité, les arbitrages de portefeuilles, dont la partie francilienne a grimpé de 1,5 à 3,8 milliards d’euros en 2015. En tête, l’acquisition du portefeuille « IVANHOE » par GECINA (1,2 milliard d’euros) et, au 4ème trimestre « Kensington », acheté par BLACKSTONE. Deuxième support du marché, les transactions supérieures à 100 millions d’euros : démarrée en trombe avec l’acquisition par ADIA d’«Ecowest » (477 millions d’euros), l’année 2015 s’est achevée par un fort rebond dans la tranche des 100-200 millions d’euros, avec notamment les acquisitions du « Millénaire 2 » (Paris 19ème), de « Eléments » (ZAC Rive Gauche à Paris) ou encore de « l’Angle » (BoulogneBillancourt). 25 20 15 10 5 0 T1 T2 T3 T4 Source: Cushman & Wakefield Graphique 10 Répartition des investissements bureaux en Île-de-France par localisation 100% Paris, le Croissant Ouest et les VEFA L’appétence des investisseurs pour des bureaux situés dans la Capitale s’est accentuée en 2015 (6,2 milliards d’euros contre 5,4 l’an passé) à travers une nouvelle géographie des acquisitions et le succès des VEFA. En témoignent les volumes traités dans le QCA* : stables depuis un an (1,9 milliard d’euros), ils ne représentent plus que 13% des engagements franciliens en 2015 (contre 24% en 2014). Face à l’étroitesse de l’offre et la compression des taux de rendement, les acquisitions hors Paris QCA se sont multipliées, notamment dans quelques grandes zones d’aménagement situées aux portes de la Capitale, comme la ZAC Clichy-Batignolles et le secteur Paris Nord-Est où les investisseurs n’ont pas hésité à se positionner en blanc. Premier secteur d’investissement en bureaux hors de Paris, le Croissant Ouest a vu son volume d’engagement grimper de 2,7 à 4,5 milliards d’euros entre 2014 et 2015. Les acquisitions en VEFA, à l’image d’« Ecowest », auront fortement contribué au succès du Croissant Ouest, qui a concentré près de 30% des engagements franciliens dans cette typologie d’actifs, un ratio inédit depuis 2008. Extension du champ de vision Le dynamisme du marché depuis 2 ans ne signifie pas encore une rupture des investisseurs dans leur aversion au risque. Les actifs sécurisés de type core /core+ constituent encore le socle du marché (70% en 2015), traduisant des stratégies contrastées selon les acteurs. Les assurances, légalement contraintes de sécuriser leur allocation d’actifs, ont modérément réduit leur positionnement sur les segments core+, en investissant davantage en commerces que par des acquisitions plus risquées en bureaux. Le segment value-added a dans le même temps doublé en volume d’une année sur l’autre. Plusieurs acquisitions réalisées par des fonds d’investissement ou des foncières cotées ont entrainé la prise de poids de ce segment. 80% 60% 40% 20% 0% Paris Croissant Ouest 2ème Couronne La Défense 1ère Couronne Portefeuilles franciliens Source: Cushman & Wakefield Graphique 11 Répartition des investissements bureaux* en Île-de-France par type 100% 80% 60% 40% 20% 0% 2013 Core 2014 Core + Value added 2015 Opportuniste Source: Cushman & Wakefield * Actifs tertiaires d’un montant unitaire supérieur à 20 millions d’euros * QCA au sens strict (hors PCO / Paris Centre Ouest), définition page 10 cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 5 France T4 2015 Taux de rendement Graphique 12 Bureaux : compression à tous les étages Taux de rendement prime bureaux Île-de-France L’année 2015 a témoigné d’un exceptionnel mouvement de compression des taux prime. Depuis fin 2014, l’ensemble des secteurs de l’Île-de-France a enregistré des baisses de 50 à 125 points de base des taux de rendement prime bureaux, établis à 3,25% pour les meilleurs actifs du QCA. Les marchés tertiaires franciliens les mieux établis sont les premiers à répercuter cette contraction, à l’image du Croissant Ouest, passé sous le seuil des 4,00%, ou encore de la 1ère Couronne, désormais inférieure à 5,00%. 10,00% 8,00% 6,00% 4,00% 2,00% 0,00% 2008 Considérées comme des niveaux plancher jusqu’en 2013, les frontières de 2006-2007 ont été franchies, mais plusieurs différences importantes méritent d’être soulignées : • Les niveaux de fonds propres apportés dans les opérations restent importants, limitant le recours à l’effet de levier malgré le faible coût du financement. Dans cette logique, l’aversion au risque des banques reste présente dès lors que le profil d’investissement comporte un risque (vacance locative, difficulté juridique, complexité de l’opération). • Le décrochage des taux de rendement n’est pas de même amplitude sur tous les marchés considérés, traduisant dans l’esprit des acquéreurs un attachement à une hiérarchie tant des pôles tertiaires que de la qualité des actifs. Commerces : niveaux record des taux Pour les commerces, le grand retour en 2015 des pieds d’immeubles, après une année 2014 sous le signe des galeries/centres commerciaux, a maintenu la pression sur les taux de rendement prime. Pour les meilleurs actifs en rues commerçantes, ce taux est passé sous le seuil des 3%. Un tel niveau de taux correspond à des « trophy assets » situés sur des artères de premier plan (Champs-Elysées, Montaigne, rue du Faubourg Saint-Honoré). La stratégie des acquéreurs porte alors davantage sur un gain de valeur en capital au terme de la détention que sur la délivrance d’un cash-flow élevé à court/moyen terme. Pour les centres commerciaux, ce taux s’établit à environ 4,00% pour les actifs super « prime », et se positionne à 5,00% pour des retail parks de grande qualité. 2009 2010 2011 2012 Paris QCA Croissant Ouest 2ème Couronne 2013 2014 T4 2015 La Défense 1ère Couronne OAT 10 ans Source: Cushman & Wakefield Graphique 13 Taux de rendement prime commerce en France 7,00% 6,00% 5,00% 4,00% 3,00% 2,00% 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Centre Ville Paris CC Super prime Retail-parks Nvlle géné. T4 2015 Source: Cushman & Wakefield Graphique 14 Taux de rendement prime logistique en France 8,50% 8,00% 7,50% Logistique : rendement les plus « forts » 7,00% La compression des taux prime pour les bureaux et les commerces a conduit nombre d’investisseurs, en particulier des fonds anglo-saxons ou américains, à privilégier la logistique dans leur stratégie d’allocation d’actifs. Les grandes manœuvres menées en 2015 sur les portefeuilles logistiques ont autant illustré des mouvements de rationalisation que le positionnement de plusieurs grands acteurs, fonds essentiellement (internationaux, paneuropéens ou nordaméricains). Ces stratégies ont donné un formidable coup d’accélérateur aux volumes traités sur cette typologie d’actifs. 6,50% 6,00% 5,50% 2008 2009 2010 Ile-de-France 2011 2012 Lyon 2013 2014 T4 2015 Marseille Source: Cushman & Wakefield Depuis 2014, la compression des taux de rendement pour des plates-formes logistiques prime de la dorsale Nord-Sud s’est échelonnée de 25 à 75 points de base, établissant le taux prime à 6,00% au 4ème trimestre 2015. cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 6 France T4 2015 Investisseurs Domination des investisseurs français La part des Français dans le volume d’investissement en France a légèrement diminué en 2015, mais ils restent nettement majoritaires à l’acquisition : 60% des montants engagés en 2015, contre 63% en 2014. Présents sur toutes les typologies d’actifs et segments de marché, ils sont à l’origine de la plus importante opération de l’année (acquisition par GECINA d’un portefeuille de bureaux pour 1,2 milliard d’euros). Parmi les transactions significatives réalisées au 4ème trimestre figurent l’acquisition par AMUNDI du portefeuille « Aqua », la cession à PRIMONIAL REIM du portefeuille « Pop » ou celle de l’immeuble « Bleu » (Paris 16ème) à SOGECAP. Le marché reste animé par une poignée de grands acteurs nationaux : GECINA, CNP, PRIMONIAL REIM et AMUNDI concentrent ainsi, à eux seuls, 40 % des acquisitions réalisées par des français en 2015. Graphique 15 Investissements nationaux et étrangers en France (%) 100% 80% 60% 40% 20% 0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Investisseurs nationaux Investisseurs étrangers Source: Cushman & Wakefield Investisseurs étrangers Graphique 16 Troisième marché le plus important d’Europe en matière de volumes investis, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France demeure une place de choix pour les investisseurs étrangers. Ces derniers ont représenté 40% du volume total investi dans l’Hexagone en 2015. Investissement en France par provenance géographique des acquéreurs (%) Les Nord-Américains restent les premiers investisseurs étrangers en 2015 (18%). En retrait au 3ème trimestre, ils sont revenus en force en fin d’année, investissant près de 2,8 milliards d’euros au cours du 4ème trimestre (acquisition du portefeuille « Kensington » par BLACKSTONE, cession des portefeuilles logistiques « Viking » et « Nautilus » à CBRE GLOBAL INVESTORS). En dépit de ce bon résultat, les NordAméricains (Etats-Unis et Canada) ont été nets vendeurs en 2015. Avec 15% des acquisitions, les européens ont également terminé l’année en fanfare, doublant leurs investissements d’un trimestre sur l’autre (1,5 milliard investis au 4 ème trimestre). Cinq transactions de plus de 100 millions ont permis d’atteindre ce résultat, dont l’acquisition par AEW EUROPE, pour un fonds européen, du portefeuille « Corridor », l’achat par DEKA du « Parc du Millénaire 2 » (Paris 19ème) ou encore la vente à INVESCO, pour le compte d’un fonds européen également, du « 173-175 boulevard Haussmann » (Paris 8ème). La part des Moyen-Orientaux s’élève à 4% grâce notamment à l’acquisition, en décembre, du « 49-53 avenue des ChampsÉlysées » (« L’ATELIER RENAULT, HÄAGEN-DAZS ») pour environ 300 millions d’euros. Elle fait suite à celle de la « Tour Vista » à Puteaux et, surtout, de l’immeuble « Ecowest » à Levallois-Perret (477 millions d’euros), acheté par ADIA en début d’année. Le part des investisseurs asiatiques est en retrait, passant de 5% en 2014 à seulement 3% en 2015. La principale transaction de l’année porte sur l’acquisition par le fonds souverain chinois CIC – sa première en France – du portefeuille « Celsius ». Les Asiatiques devraient toutefois être plus présents en 2016 au regard des transactions actuellement en cours de finalisation. cushmanwakefield.com 100% 80% 60% 40% 20% 0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Europe Amérique du Nord Moyen-Orient Asie Pacifique International Source: Cushman & Wakefield Graphique 17 Investissement net en France par nationalité et par zone géographique, en milliards d’euros -2 -1 0 1 2 3 France Etats-Unis Royaume-Uni Canada Allemagne Moyen-Orient Asie Pacifique International Europe Source: Cushman & Wakefield INVESTMENT MARKET UPDATE 7 France T4 2015 Fonds d’investissement et grands collecteurs dominent le marché En 2015, la présence des fonds d’investissement sur le marché français s’est renforcée, leurs 6,7 milliards d’euros d’engagements concentrant le tiers du volume d’activité, un ratio considérable. Ces fonds, principalement nord-américains et internationaux, ont, comme en 2014, souvent privilégié les structurations en « clubs deals » et en joint-venture, et auront ciblé toutes les classes d’actifs. Deuxième grande famille d’investisseurs dont l’exposition a nettement progressé en 2015 (+10%), les compagnies d’assurances/mutuelles sont à l’origine d’environ 6 milliards d’euros d’engagements. Particulièrement actives, elles ont acquis de grands gabarits de bureaux, à l’image du « 6 Place d’Alleray » à Paris (230 millions d’euros) ou de « l’Angle » à Boulogne-Billancourt (145 millions d’euros). Elles ont équilibré leurs engagements avec l’acquisition d’actifs de commerces tant en province (« Nice Etoile », « Grand Hôtel Dieu » à Lyon, « Printemps » de Strasbourg) qu’en Île-de-France (flagships « MONCLER », « CELINE »). Les grands collecteurs de type OPCI/SCPI ont été, eux aussi, très actifs en 2015, avec près de 5,1 milliards d’euros d’investissements, s’illustrant, entre autres, par les acquisitions du portefeuille TIKEHAU (250 millions d’euros) ou encore celle du « Colisée 3 et 4 » à Saint-Ouen. Très présentes à la vente l’an passé à travers des arbitrages (UNIBAIL et KLEPIERRE notamment), les foncières cotées terminent l’année sur un volume d’acquisition de 4 milliards d’euros, pour un investissement net légèrement positif. Outre le portefeuille « IVANHOE », leurs acquisitions en bureaux ont doublé depuis un an, mettant à l’honneur des actifs dépassant les 100 millions d’euros, tels « City 2 » (Boulogne-Billancourt), « Sky 56 » (Lyon) ou encore le « Linéa » (La Défense). Leurs volumes investis dans le compartiment commerces (730 millions d’euros) auront davantage ciblé les hypermarchés et les pieds d’immeubles que l’an passé. Graphique 18 Investissement en France par type d’acquéreur, en milliards d’euros 30 25 20 15 10 5 0 Fonds d'invest. OPCI/SCPI Foncières Fonds souverains Assureurs/Mutualistes Fonds allemands Privés Autres Source: Cushman & Wakefield Graphique 19 Investissement net en France selon le type d’investisseur, en milliards d’euros -1 0 1 2 3 OPCI/SCPI Assur./Mutualistes Fonds d'invest. Fonds souverains Foncières Privés Fonds allemands Source: Cushman & Wakefield Enfin, les prises de position de fonds souverains, essentiellement moyen-orientaux et asiatiques, placent cette catégorie d’investisseurs comme acheteurs nets à hauteur de plus d’1 milliard d’euros. cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 8 France T4 2015 Graphique 20 Perspectives 2016 Alignement des planètes Les fondamentaux de nature à soutenir le marché de l’investissement immobilier sont présents, reste à savoir si leur combinaison restera en place. La signature au mois de janvier 2016 d’une promesse de vente de la « Tour First » et celle de « So Ouest Plaza » à Levallois-Perret militent en ce sens. En outre, le calendrier et la politique monétaire accommodante de la BCE jusqu’en mars 2017, dont l’envergure et la durée pourraient s’accroître, soutiennent l’abondance des liquidités. D’ailleurs, même après son achèvement, cette politique pourrait continuer de produire ses effets favorables pendant 12 à 18 mois. Anticipation du volume d’investissement en France, en milliard d’euros 30 Moyenne 2005 - 2014 : 17,4 M€ 25 20 15 10 5 0 Réalisé hypothèse basse hypothèse centrale hypothèse haute Source: Cushman & Wakefield Conséquence d’un environnement de taux directeurs bas, la volatilité sur l’ensemble des places boursières rend cruciale l’allocation des liquidités disponibles sur des actifs tangibles et lisibles, quand bien même les taux de rendement diminuent. Les collectes des SCPI/OPCI atteignent des sommets, avec 3,1 milliards d’euros pour le seul 1er semestre 2015 selon l’ASPIM. La mise en œuvre de la réglementation « Solvency 2 » est aussi de nature à augmenter l’allocation immobilière des assureurs (aujourd’hui 4% et 85 milliards d’euros d’actifs immobiliers), tant en investissement direct qu’en financement. Si certains investisseurs commencent à juger le marché hexagonal survalorisé pour certains types d’actifs, les levées de fonds à destination du compartiment immobilier battent leur plein. Selon la dernière étude de « Preqin », ces fonds ont mobilisé 107 milliards d’euros (données provisoires) en 2015 et le plus massif d’entre eux, BLACKSTONE REAL ESTATE PARTNER VII a levé 15,8 milliards de dollars en septembre. Autre illustration, le fonds BVK, qui envisage 270 millions d’euros d’investissements sur des actifs commerciaux de grande taille en France en 2016. Anticipation du volume d’investissement 2016 • Hypothèse basse : plusieurs menaces sur l’économie mondiale se matérialisent, provoquant un rebond des taux obligataires. Dans ce scenario, l’attentisme domine côté vendeurs, limitant les investissements à 22-23 milliards d’euros en 2016. • Hypothèse centrale : le besoin d’allouer des liquidités abondantes sur des actifs sécurisés continue de dynamiser le marché. Malgré le faible niveau des taux prime, les transactions d’envergure et les cessions de grands portefeuilles continuent d’animer le marché, qui atteint 25 milliards d’euros. • Hypothèse haute : aux cessions de plusieurs portefeuilles et d’actifs unitaires de grande taille s’ajoutent l’augmentation du compartiment immobilier de plusieurs grands institutionnels et l’appétit de nombreux fonds d’investissement, qui portent le marché à 27 milliards d’euros. Pour l’heure, nous envisageons un volume d’investissement sur le marché français de l’ordre de 25 milliards d’euros, sous réserve d’évènement exceptionnel. Du côté des taux de rendement prime, et après leur importante compression tant en 2014 qu’en 2015, une stabilisation est prévisible en 2016. cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 9 France T4 2015 Définitions Core Actif bénéficiant d'une localisation géographique de premier plan et assurant des rendements locatifs sûrs en raison de la qualité des locataires, de la durée des baux, du faible taux de vacance et d’une faible rotation locative. Taux EONIA (Euro Over Night Index Average) Taux de rémunération des dépôts interbancaires au jour le jour du marché monétaire européen. EURIBOR Euro Interbank Offered Rate - Taux du marché monétaire européen. Il est égal à la moyenne des taux offerts sur le marché bancaire européen pour une échéance déterminée. Il correspond à la cotation fournie quotidiennement par un échantillon de 57 établissements bancaires européens. OAT 10 ans Obligations Assimilables du Trésor - Fonds constituant le support de l'endettement à long terme de l'Etat dont la maturité est de 10 ans. LTV (Loan to value) Ratio d’endettement (montant du financement sur la valeur totale de l’actif). Taux de rendement prime Ratio entre les loyers hors charges et le prix d'acquisition AEM de l'actif. Rentabilité la plus basse observée au cours d'une période donnée, après élimination des valeurs aberrantes (occurrences inférieures à deux). Paris QCA Le QCA est la partie centrale de l’ensemble formée par les 1er, 2ème, 8ème, 9ème, 16ème et 17ème arrondissements de Paris. Il est délimité à l’ouest par la Porte Maillot, l’Avenue de Malakoff et le Trocadéro; au Nord par la Porte Champerret, l’Avenue de Villiers et la Gare Saint-Lazare; à l’Est par la rue Montmartre et la rue du Louvre; au Sud par la rue de Rivoli. Paris Centre Ouest (hors QCA) Parties restantes des arrondissements 1, 2, 8, 9, 16 et 17 de Paris. SECTORISATION IMMOSTAT cushmanwakefield.com INVESTMENT MARKET UPDATE 10 EMEA France John Forrester Chief Executive +44 (0)20 3296 2002 [email protected] Antoine Derville Président +33 (0)1 49 64 90 70 [email protected] Olivier Gerard Chairman +33 (0)1 53 76 95 74 [email protected] Disclaimer Il ne saurait être initié de transaction, basée sur le présent document, sans l’appui d’un avis professionnel spécifique et de qualité. Bien que les données aient été vérifiées de façon rigoureuse, la responsabilité de Cushman & Wakefield ne saurait être engagée en aucune manière en cas d’erreur ou inexactitude figurant dans le présent document. Toute référence, reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du présent document et des informations qui y figurent, est interdite sans accord préalable exprès de Cushman & Wakefield. 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