Étude - CSTI
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Étude pour le Conseil stratégique des technologies de l’information (CSTI- http://www.csti.pm.gouv.fr) Le dégroupage et sa mise en œuvre 29 novembre 2002 29 novembre 2002 Analysys Consulting 33 Rue Galilée 75 116 Paris Tél : 01 44 43 52 22 [email protected] Site internet : http://www.analysys.com/ Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Rapport pour le CSTI Table des matières 0 Résumé i 1 Introduction 1 2 Synthèse de la comparaison internationale 3 2.1 Principaux messages sur le développement du dégroupage 3 2.2 Comparaison des conditions techniques et opérationnelles des différents pays étudiés 9 2.3 Enseignements pour la France 11 3 Mise en œuvre du dégroupage dans les pays étudiés 13 3.1 Allemagne 23 3.2 Belgique 26 3.3 Corée du sud 29 3.4 Danemark 30 3.5 États-Unis 34 3.6 Japon 37 3.7 Royaume-Uni 39 3.8 Suède 42 Annexe A: Analyses complémentaires Annexe B: Informations sur le dégroupage B.1 Qu’est ce que le dégroupage ? B.2 Options de dégroupage B.3 Options de co-localisation 0 Résumé Le CSTI a mandaté Analysys pour réaliser une étude sur la mise en œuvre du dégroupage dans huit pays où l’accès au haut débit est développé : l’Allemagne, la Belgique, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et la Suède. Principaux messages sur le développement du dégroupage • Le développement du dégroupage n’est pas directement lié à celui du haut débit mais apparaît relativement plus important dans les pays où le développement des autres technologies d’accès au haut débit (principalement le câble) est faible. • Le prix des lignes dégroupées n’est pas (pour le moment) un facteur structurant du dégroupage. • En revanche, les facteurs importants liés au développement du dégroupage sont sa date de lancement et les conditions techniques et opérationnels de sa mise en œuvre. Ces conditions traduisent le comportement des différents acteurs de l’industrie, et en particulier : – la volonté de l’opérateur historique à empêcher ou ralentir le bon fonctionnement du processus – la capacité des opérateurs alternatifs à s’organiser et à défendre leurs intérêts face à l’opérateur historique – la capacité du régulateur à faciliter le bon déroulement du processus du dégroupage. Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Comparaison des conditions techniques et opérationnels des différents pays étudiés Les principales difficultés et facteurs clés de succès rencontrés dans les pays étudiés sont illustrés dans la Figure 0.1. Principales difficultés z z z z z Pas ou peu d’accès aux informations pertinentes pour le dégroupage (adresse et couverture des répartiteurs, utilisation des salles de colocalisation, qualité des lignes, créneau horaire de mise en service des lignes dégroupées) Délais dans le traitement des informations et dans la prise de commandes avec l’opérateur historique, manque de coordination entre les différentes prestations fournies, notamment pour la fourniture des liens métropolitains Comportement discriminatoire de l’opérateur historique (qui peut privilégier ses divisions de vente au détail par rapport à la concurrence) Nouveaux entrants pénalisés par le retard de leurs offres DSL par rapport à celles de l’opérateur historique Complexité du processus d’allocation d’espace dans les salles de co-localisation Figure 0.1: Principaux éléments de réussite z z Régulateur contrôlant le bon fonctionnement du processus Organisme (régulateur ou autres) disposant : z z z z d’un réel pouvoir pour influencer l’opérateur historique d’un pouvoir de décision rapide (si possible en moins de trois mois) Bonne visibilité sur les objectifs du régulateur et son plan d’action (les tests de ciseaux sont par exemple souvent sollicités pour comparer les prix de détail et des options du dégroupage) Bonne entente entre les opérateurs alternatifs Echanges d’informations sous format électronique entre les opérateurs alternatifs et l’opérateur historique, et processus automatisés Option de co-mingling disponible (option de colocalisation rapide à mettre en place et significativement moins chère que les solutions de co-localisation physique classiques) Principales difficultés et éléments de réussite pour la mise en œuvre du dégroupage [Source: Analysys] Le tableau ci-après (Figure 0.2) résume et compare la mise en œuvre du dégroupage dans les huit pays étudiés. Dans ce tableau, le niveau de développement du dégroupage est donné par « tiers », en fonction du pourcentage de lignes dégroupées par rapport au nombre total de lignes DSL : • le « 1er tiers » correspond aux pays ayant plus de 10% de leurs lignes DSL dégroupées • le « 2ième tiers » correspond aux pays ayant plus de 1% de leurs lignes DSL dégroupées • le « 3ième tiers » correspond aux pays ayant moins de 1% de leurs lignes DSL dégroupées. ii Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Pays Niveau de développe- Lignes DSL Evaluation iii Commentaires dégroupées (% du mise en œuvre ment nombre total de du dégroupage lignes DSL) dégroupage* Allemagne 2ième tiers 100 000 (3,8%) 1,33 Belgique 3ème tiers 1 000 (0,3%) 2 Malgré une bonne entente entre les opérateurs alternatifs, l’opérateur historique a pris une avance importante dans le lancement de services haut débit Corée du Sud 3ème tiers 0 (0%) ND Dégroupage lancé en août 2002. Une politique volontariste du gouvernement pour le développement d’infrastructure haut débit et une forte densité de population ont permis le développement d’une concurrence essentiellement fondée sur des opérateurs possédant leur propre infrastructure Danemark 1er tiers 41 321 (27%) 3 Pays européen le plus avancé concernant le dégroupage du fait d’un lancement relativement précoce, un bon positionnement des opérateurs alternatifs avant le lancement du dégroupage et une bonne entente entre les différents acteurs de l’industrie Etats-Unis 1er tiers 539 000 (11%) 3 Lancement du dégroupage précoce avec tentative de motivation des opérateurs historiques pour offrir un comportement non discriminatoire Japon 1er tiers 1 913 517 (58%) 2,33 Pays le plus avancé concernant le développement du dégroupage. Le lancement du dégroupage a eu lieu avant qu’une loi ne l’impose officiellement (décision politique de la part de NTT pour défendre son image publique) RoyaumeUni 3ème tiers 600 (0,2%) 1,67 La mise en œuvre du dégroupage a connu un retard important dû au mauvais fonctionnement du processus d’allocation d’espace dans les salles de co-localisation Suède 2ème tiers 5 063 (1,5%) 2 Lancement relativement précoce par rapport aux autres pays européens et existence d’autres technologies d’accès haut débit Figure 0.2: Lancement opérationnel du dégroupage précoce mais de nombreux retards dus aux difficiles négociations entre l’opérateur historique très protectionniste et les opérateurs alternatifs très agressifs Synthèse de la mise en œuvre du dégroupage dans les différents pays étudiés. *La note « 3 » représente la situation la plus favorable au dégroupage et la note « 1 » la moins propice à son développement [Source: Analysys] Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Enseignements en première approche pour la France • Les services DSL sont disponibles en France depuis fin 1999, et les premières lignes DSL totalement dégroupées sont apparues au troisième trimestre 2001. Par rapport aux autres pays étudiés, ceci représente un développement relativement tardif. • Fin juin 2002, la France avait 964 000 lignes haut débit (1,6% de la population), dont 731 000 lignes DSL (76% des accès haut débit) et 756 lignes dégroupées (0,1% des lignes DSL). Ceci place la France dans le troisième tiers des pays étudiés. Les récentes baisses du prix des offres dégroupées et des offres de détail DSL peuvent faire évoluer cette situation rapidement. • Les points opérationnels suivants devraient favoriser le développement du dégroupage en France : – informations de l’opérateur historique disponibles sous format électronique – – • automatisation progressive des échanges d’information disponibilité du co-mingling (depuis juin 2002). Le régulateur est actif sur le dégroupage. En cas de montée en charge rapide, il faudra s’assurer qu’il a les ressources nécessaires pour : – arbitrer le plus rapidement possible les différents entre opérateurs – observer le comportement non discriminatoire de l’opérateur historique concernant le dégroupage (notamment entre ses activités de fourniture de services xDSL de détail, et les opérateurs alternatifs offrant des services équivalents grâce au dégroupage). iv 1 Introduction La boucle locale de France Télécom représente la partie du réseau constituée de paires de cuivre reliant les utilisateurs finaux aux répartiteurs de France Télécom. Cette boucle locale constitue plus de la moitié du coût du réseau de France Télécom et ne représente donc pas un investissement rentable pour les opérateurs alternatifs qui désireraient dupliquer cette infrastructure pour accéder à la majorité des utilisateurs finaux. Le dégroupage (ou « ouverture ») de la boucle locale de l’opérateur historique aux opérateurs alternatifs est donc un facteur structurant du développement de la concurrence et du haut débit. Dans ce contexte, le CSTI a mandaté Analysys pour réaliser une étude analysant la mise en œuvre du dégroupage dans huit pays où l’accès au haut débit est développé : l’Allemagne, la Belgique, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et la Suède. Les informations utilisées pour cette étude proviennent de recherches documentaires ainsi que d’entretiens réalisés auprès d’opérateurs et de régulateurs. Les données chiffrées sont relatives aux situations observées mi 2002. Dans ce document, nous présentons nos analyses concernant les facteurs structurants du dégroupage en comparant leur mise en œuvre dans les différents pays étudiés. Nous présentons ensuite, en première approche, des enseignements concernant la France à partir des situations observées dans les pays étudiés. Nous présentons enfin de manière détaillée les conditions de mise en œuvre techniques et opérationnelles du dégroupage dans les différents pays étudiés. En annexe de ce document sont présentées des informations sur les différentes options du dégroupage ainsi que des analyses complémentaires de corrélation et d’identification des facteurs structurants du dégroupage. Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Notes : Dans l’ensemble du document, les termes « accès », « ligne » ou « service » haut débit sont relatifs à des services fournis à partir des technologies d’accès haut débit, c’est à dire principalement xDSL, le câble ou la fibre. Ces services offrent généralement des débits supérieurs ou égaux à 256 kbit/s, bien qu’actuellement des offres à 128kbit/s se développent sur la base de technologies d’accès haut débit. Dans l’ensemble du document, le terme « ligne dégroupée » désigne une ligne totalement dégroupée ou en accès partagé, c’est à dire utilisant les options du dégroupage pour lesquelles l’opérateur alternatif loue tout ou partie (fréquences hautes) de la paire de cuivre située entre l’utilisateur final et le répartiteur de l’opérateur historique. 2 2 Synthèse de la comparaison internationale Cette section a pour but de présenter les principaux résultats et messages issus des travaux de recherche décrits de manière détaillée dans la Section 3 du présent document. 2.1 Principaux messages sur le développement du dégroupage Le développement Il existe une faible corrélation entre le développement du haut débit du dégroupage (mesuré comme le pourcentage de la population ayant des lignes n’est pas haut débit) et le développement du dégroupage (mesuré comme le directement lié à pourcentage de lignes DSL étant dégroupées). Ceci est illustré par la celui du haut débit Figure 2.1. La Corée du Sud est par exemple, avec une politique gouvernementale volontariste de subvention de l’infrastructure haut débit, le pays ayant le taux de pénétration haut débit le plus élevé du monde (18% de la population en mars 2002, 21% en octobre 2002) mais n’a lancé son dégroupage qu’en août 2002. Le Danemark ou le Japon ont, par contre, un développement très avancé sur le dégroupage, mais des taux de pénétration du haut débit beaucoup plus modestes (de l’ordre de 4% de la population). Le Royaume-Uni et la Belgique ont des niveaux de développement similaires concernant le dégroupage (respectivement 0,2% et 0,3% de lignes dégroupées en mi-2002) mais la Belgique a un taux de pénétration du haut débit plus de huit fois supérieur à celui du Royaume-Uni (qui est dû à une pénétration des accès haut débit par réseau câblé beaucoup plus importante). Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Lignes haut débit en % de la population 20% 18% Corée du Sud 16% 14% 12% 10% Suède 8% Belgique 6% Etats-Unis Allemagne 4% 2% Japon Danemark Royaume-Uni 0% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Lignes dégroupées en % de lignes DSL Figure 2.1: Développement du haut débit et du dégroupage [Source: Analysys, mi-2002] 1 … mais apparaît Le développement du dégroupage est plus important dans les pays relativement plus où les technologies d’accès haut débit non-DSL sont relativement important dans les peu développées. En effet, le développement de ces autres pays où le technologies d’accès haut débit (principalement le câble) représente développement des autant d’alternatives pour le développement des opérateurs autres concurrents de l’opérateur historique. Cette corrélation n’apparaît technologies pas très clairement lorsque l’on examine l’ensemble des huit pays d’accès au haut étudiés (voir Annexe A pour des analyses complémentaires). En débit est faible revanche, en écartant les cas de certains pays très particuliers (la Corée du Sud qui vient de lancer son dégroupage et l’Allemagne qui a un réseau câblé bas débit très étendu mais non adapté au haut débit, pour l’instant) la corrélation est alors beaucoup plus importante (voir Annexe A). 1 A l’exception de la Corée du Sud où les données collectées datent de mars 2002 4 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Le prix n’est pas A l’opposé de certaines idées reçues, le prix des lignes dégroupées (pour le moment) n’apparaît pas comme l’un des principaux facteurs justifiant son un facteur développement (voir Annexe A). Plusieurs éléments peuvent le structurant du justifier: dégroupage • le dégroupage est relativement récent et il est sans doute trop tôt pour observer une telle corrélation – celle-ci devrait cependant se développer avec la maturité du marché • on constate en revanche une corrélation plus importante entre l’estimation de la marge (exprimée comme la différence entre prix de détail d’une ligne DSL et le prix d’une ligne dégroupée) et le niveau de développement du dégroupage (voir Annexe A), encore une fois à quelques exceptions près comme celle du Japon qui a un tarif DSL de détail très bas (ce qui diminue la marge des services de dégroupage). En revanche, la La Figure 2.2 illustre la manière dont les retards dans le début de la date de lancement mise en œuvre du dégroupage peuvent être pénalisants pour son du dégroupage est développement. On peut en effet constater que plus la date de un facteur lancement opérationnel du dégroupage est précoce, plus le retard important pris par les nouveaux entrants par rapport à l’opérateur historique d’analyse de son est faible et plus le développement du dégroupage est important. développement … L’échelle logarithmique utilisée dans le graphique permet également de segmenter les huit pays étudiés en trois catégories distinctes: • « 1er tiers » des pays, qui correspond aux pays connaissant le développement du dégroupage le plus élevé des huit pays étudiés – il s’agit des Etats-Unis, du Japon et du Danemark qui ont, tout trois, plus de 10% de leur parc de lignes DSL dégroupées • « 2ième tiers » qui correspond aux deux pays ayant plus de 1% de leur lignes DSL dégroupées, la Suède et l’Allemagne • « 3ième tiers » qui correspond aux pays étudiés ayant moins de 5 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 1% de leur lignes dégroupées, la Belgique, le Royaume-Uni et Lancement commercial offre DSL dégroupée par des opérateurs alternatifs la Corée du Sud. 06/02 12/01 Belgique Royaume-Uni 06/01 12/00 Japon Danemark Suède 06/00 12/99 Allemagne 06/99 12/98 06/98 12/97 Etats-Unis 06/97 12/96 0.1% 1.0% 10.0% Lignes dégroupées en % des lignes DSL 100.0% Taille de la bulle : retard entre la premiere offre dégroupée et le lancement commercial DSL de l'opérateur Figure 2.2: Développement du haut débit et dates de lancement commercial des services DSL [Source: Analysys 2002] 2 …ainsi que les D’autres paramètres entrent en ligne de compte dans le conditions développement du dégroupage, parmi lesquels les conditions techniques et techniques opérationnels, qui comportement des différents acteurs impliqués, et en particulier : et opérationnelles. Ces facteurs traduisent le traduisent le comportement des • bon fonctionnement du processus différents acteurs de l’industrie la volonté de l’opérateur historique à empêcher ou ralentir le • la capacité des opérateurs alternatifs à s’organiser et à défendre leurs intérêts face à l’opérateur historique • la capacité du régulateur à faciliter le bon déroulement du processus du dégroupage. 2 La Corée du Sud n’apparaît pas sur ce graphe du fait de l’échelle logarithmique 6 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Ces paramètres ne sont pas directement quantifiables. Afin de fournir une évaluation pour les pays objets de notre étude, nous proposons une approche comportant trois indicateurs évalués à partir d’observations qualitatives basées sur des entretiens et des recherches documentaires (voir section ci-après sur la comparaison des différents pays étudiés). Ces indicateurs sont les suivants : • relations avec l’opérateur historique • co-localisation • accès à la paire de cuivre. Ces paramètres sont présentés dans la Figure 2.3. La note « 3 » représente la situation la plus favorable au dégroupage et la note « 1 » la moins propice à son développement. La ligne « Moyenne pour les aspects techniques et opérationnels » représente une moyenne arithmétique de ces indicateurs. Moyenne pour les Relations avec aspects l'opérateur Accès à la paire techniques et historique· Co-localisation· de cuivre opérationnels Allemagne 1 2 1 1.33 Belgique 2 2 2 2 Corée du Sud ND ND ND ND Danemark 3 3 3 3 Etats-Unis 2 3 3 2.67 Japon 3 2 2 2.33 Royaume-Uni 2 1 2 1.67 Suède 2 2 2 2 Figure 2.3: Aspects techniques et opérationnels du dégroupage [Source: Analysys 2002] ND : information non disponible (dégroupage non opérationnel en Corée du Sud) Le développement Si l’on combine ces aspects techniques et opérationnels à la date du du dégroupage lancement du dégroupage (facteur structurant du développement du dépend fortement dégroupage), nous obtenons le tableau ci-après (Figure 2.3) où le des aspects total représente la somme de ces deux facteurs. Si l’on évalue à 7 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre techniques et présent le développement du dégroupage par rapport à la note opérationnels ainsi globale du tableau ci-dessus, nous obtenons la Figure 2.5 qui que de la date de témoigne de l’importante corrélation entre date de lancement, lancement aspects techniques et opérationnels, et niveau de développement du dégroupage. Evaluation aspects Lancement du techniques et opérationnels dégroupage Allemagne Note totale 1,33 3 4,33 Belgique 2 1 3 Danemark 3 2 5 Etats-Unis 2,67 3 5,67 Japon 2,33 2 4,33 Royaume-Uni 1,67 1 2,67 2 2 4 Suède Figure 2.4: Evaluation des aspects techniques et opérationnels, des dates de lancement du dégroupage et de ses alternatives pour les huit pays étudies [Source: Analysys, 2002] Somme des différents facteurs 6.00 Etats-Unis 5.00 Suède 4.00 3.00 Allemagne Danemark Japon y = 0.4923Ln(x) + 5.9457 R2 = 0.88 Belgique Royaume-Uni 2.00 1.00 0.00 0.1% 1.0% 10.0% 100.0% Lignes dégroupées en % des lignes DSL Figure 2.5: Corrélation entre le niveau de développement du dégroupage et la somme des deux différents facteurs (conditions opérationnelles et date de lancement du dégroupage) [Source: Analysys] 8 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 2.2 Comparaison des conditions techniques et opérationnelles des différents pays étudiés Les principales difficultés et facteurs clés de succès rencontrés dans les huit pays étudiés sont résumés dans la Figure 2.6. Principales difficultés z z z z z Pas ou peu d’accès aux informations pertinentes pour le dégroupage (adresse et couverture des répartiteurs, utilisation des salles de colocalisation, qualité des lignes, créneau horaire de mise en service des lignes dégroupées) Délais dans le traitement des informations et dans la prise de commandes avec l’opérateur historique, manque de coordination entre les différentes prestations fournies, notamment pour la fourniture des liens métropolitains Comportement discriminatoire de l’opérateur historique (qui peut privilégier ses divisions de vente au détail par rapport à la concurrence) Nouveaux entrants pénalisés par le retard de leurs offres DSL par rapport à celles de l’opérateur historique Complexité du processus d’allocation d’espace dans les salles de co-localisation Figure 2.6: Principaux éléments de réussite z z Régulateur contrôlant le bon fonctionnement du processus Organisme (régulateur ou autres) disposant : z z z z d’un réel pouvoir pour influencer l’opérateur historique d’un pouvoir de décision rapide (si possible en moins de trois mois) Bonne visibilité sur les objectifs du régulateur et son plan d’action (les tests de ciseaux sont par exemple souvent sollicités pour comparer les prix de détail et des options du dégroupage) Bonne entente entre les opérateurs alternatifs Echanges d’informations sous format électronique entre les opérateurs alternatifs et l’opérateur historique, et processus automatisés Option de co-mingling disponible (option de colocalisation rapide à mettre en place et significativement moins chère que les solutions de co-localisation physique classiques) Principales difficultés et éléments de réussite pour la mise en oeuvre du dégroupage [Source: Analysys] La Figure 2.7 ci dessous résume et compare la mise en œuvre du dégroupage dans les huit pays étudiés. La situation de ces pays est présentée en détails dans la Section 3 « Mise en oeuvre du dégroupage dans les différents pays étudiés ». 9 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Pays Niveau de développe- Lignes DSL Evaluation 10 Commentaires dégroupées (% du mise en œuvre ment nombre total de du dégroupage lignes DSL) dégroupage* Allemagne 2ième tiers 100 000 (3,8%) 1,33 Belgique 3ème tiers 1 000 (0,3%) 2 Malgré une bonne entente entre les opérateurs alternatifs, l’opérateur historique a pris une avance importante dans le lancement de services haut débit Corée du Sud 3ème tiers 0 (0%) ND Dégroupage lancé en Août 2002. Une politique volontariste du gouvernement pour le développement d’infrastructure haut débit et une forte densité de population ont permis le développement d’une concurrence essentiellement fondée sur des opérateurs possédant leur propre infrastructure Danemark 1er tiers 41 321 (27%) 3 Pays européen le plus avancé concernant le dégroupage du fait d’un lancement relativement précoce, un bon positionnement des opérateurs alternatifs avant le lancement du dégroupage et une bonne entente entre les différents acteurs de l’industrie Etats-Unis 1er tiers 539 000 (11%) 3 Lancement du dégroupage précoce avec tentative de motivation des opérateurs historiques pour offrir un comportement non discriminatoire Japon 1er tiers 1 913 517 (58%) 2,33 Pays le plus avancé concernant le développement du dégroupage. Le lancement du dégroupage a eu lieu avant qu’une loi ne l’impose officiellement (décision politique de la part de NTT pour défendre son image publique) RoyaumeUni 3ème tiers 600 (0,2%) 1,67 La mise en œuvre du dégroupage a connu un retard important dû au mauvais fonctionnement du processus d’allocation d’espace dans les salles de co-localisation Suède 2ème tiers 5 063 (1,5%) 2 Lancement relativement précoce par rapport aux autres pays européens et existence d’autres technologies d’accès haut débit Figure 2.7: Lancement opérationnel du dégroupage précoce mais de nombreux retards dus aux difficiles négociations entre l’opérateur historique très protectionniste et les opérateurs alternatifs très agressifs Synthèse de la mise en œuvre du dégroupage dans les différents pays étudiés. *La note « 3 » représente la situation la plus favorable au dégroupage et la note « 1 » la moins propice à son développement [Source: Analysys] Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 2.3 Enseignements pour la France L’analyse de la mise en œuvre du dégroupage dans les huit pays de cette étude permet d’identifier en première approche quelques enseignements pour la France. • L’opérateur historique (France Télécom) offre des services DSL depuis fin 1999. Les offres DSL d’opérateurs alternatifs (par un accès au débit) sont également disponibles depuis fin 1999, et les premières lignes DSL totalement dégroupées sont apparues au troisième trimestre 2001. Par rapport aux autres pays étudiés, la situation française présente un développement relativement tardif. • Fin juin 2002, la France avait 964 000 lignes haut débit (1,6% de la population), dont 731 000 lignes DSL (76% des accès haut débit) et 756 lignes dégroupées (0,1% des lignes DSL), ce qui place la France dans le troisième tiers des pays étudiés. Les récentes baisses du prix des offres dégroupées et des offres de détail DSL (abonnement mensuel autour de EUR30 par mois) peuvent faire évoluer cette situation rapidement. • Les informations de l’opérateur historique concernant le dégroupage sont disponibles sous format électronique, mais pour un prix relativement élevé – la disponibilité des informations pertinentes relatives au dégroupage, et notamment des cartes d’emprise des répartiteurs sous format électronique, facilite pour les opérateurs alternatifs l’accès, la gestion et la transmission d’informations cruciales pour la planification de leur activité. Cependant, même si les sommes en jeu sont relativement peu importantes par rapport aux investissements totaux liés au dégroupage, le prix de ces informations (proche de EUR100 par répartiteur) apparaît relativement élevé en France par rapport aux autres pays étudiés. • L’automatisation des échanges d’informations se met en place, en particulier avec « l’Extranet dégroupage » – la généralisation de ce type d’application permet de gérer efficacement les échanges d’informations principalement pour la prise de commande et l'exploitation des lignes dégroupées. Ceci augmente l’efficacité des processus opérationnels actuels, et permet également de gérer une montée en charge du volume de lignes dégroupées. 11 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre • Le co-mingling est disponible en France, depuis la dernière version de l’offre de référence de France Télécom datant du 14 juin 2002. Cette option de co-localisation permet un déploiement plus rapide et à moindre coût. • Le régulateur est actif sur le dégroupage. En prévision de la possible augmentation rapide de la pénétration des lignes dégroupées, il faudra s’assurer qu’il a les ressources nécessaires pour : – arbitrer le plus rapidement possible les différents entre opérateurs (le plus souvent possible sous trois mois). Cet élément est clé pour le développement du dégroupage car tout délai pénalise les activités des opérateurs alternatifs. – observer le comportement non discriminatoire de l’opérateur historique concernant le dégroupage (notamment entre ses activités de fourniture de services xDSL de détail, et les opérateurs alternatifs offrant des services équivalents grâce au dégroupage). A ce propos, il pourrait être intéressant d’étudier l’établissement de mécanismes d’incitation, comme par exemple la dé-réglementation de certaines activités si le comportement non-discriminatoire de l’opérateur historique est observé de manière durable. Le lancement du dégroupage est donc relativement tardif en France, mais les éléments nécessaires pour son développement se mettent progressivement en place. 12 3 Mise en œuvre du dégroupage dans les pays étudiés Ce chapitre présente une analyse détaillée des huit pays étudiés concernant la mise en œuvre du dégroupage. Tout d’abord, nous dressons un panorama de chacun de ces pays (voir pages suivantes), où nous présentons de manière synthétique, les principales dates clés liées au dégroupage, les options de dégroupage et de co-localisation disponibles ainsi que leurs tarifs respectifs (voir Annexe B pour une définition de ces options), la structure du marché, le nombre de lignes haut débits, DSL et dégroupées en juin 2002. Ensuite, nous présentons les conditions techniques et opérationnelles du dégroupage dans chacun de ces pays (voir sections 3.1 à 3.8). Les informations utilisées proviennent de recherches documentaires ainsi que plus d’une dizaine d’entretiens réalisés en juillet et août 2002, avec des régulateurs, opérateurs historiques ou alternatifs, selon les pays. La présentation de nos analyses sur la mise en œuvre du dégroupage est structurée de la manière suivante : • « Profil et historique du pays » où nous présentons le niveau de développement du dégroupage, les principaux messages et anecdotes3 qui permettent de mieux comprendre la situation de ce pays • « Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage » où nous présentons les données collectées sur les aspects techniques et opérationnels du dégroupage, segmentés en trois catégories : – – – relations avec l’opérateur historique co-localisation accès à la paire de cuivre. Chacune de ces trois catégories est évaluée de la manière suivante : 3 Tous les « Messages et anecdotes » rapportés dans cette étude sont issus d‘entretiens menés au cours du projet Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre – – – condition peu favorable condition moyennent favorable condition favorable. Ces évaluations graphiques correspondent aux notes 1 à 3 qui sont reprises dans la Section 2. Ces notes représentent les moyennes arithmétiques des commentaires associée à ces catégories, eux mêmes qualifiés avec les signes √, ≈, ou X qui spécifient si les informations collectées sont favorables, neutres ou peu favorables au développement du dégroupage. Notre but n’a pas été de réaliser une étude exhaustive des aspects techniques et opérationnels du dégroupage, mais de nous concentrer sur les principales difficultés ou éléments de réussite opérationnelle et technique de la mise en œuvre du dégroupage. En outre, nous nous sommes efforcés de fournir le même niveau d’information et d’analyse sur l’ensemble des pays étudiés mais la nature de nos recherches et surtout des entretiens réalisés implique que certaines informations n’ont pu, parfois, nous être fournies. Ces informations sont alors identifiées comme « ND » pour « non disponibles ». CONFIDENTIAL 14 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre 1 jan Loi sur le dégroupage Date officielle lancement du dégroupage avr. Offre DSL de l’opérateur historique Options de dégroupage et de co-localisation Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Non Accès au débit (ATM) Non Distante Non Offre de revente IP Oui Coût de co-localisation Installation Maintenance Non disponible Prix de m2 et du Kw du marché Structure du marché Opérateur historique : Deutsche Telekom, Régulateur : RegTP Niveau de concurrence du marché haut débit : Faible – Deutsch Telekom a une part de marché supérieure à 90% du marché du haut débit (en terme de client). NetCologne QSC, Primacom et Arcor sont les principaux opérateurs alternatifs Opérateurs actifs sur le dégroupage : QSC Allemagne [Source: Analysys 2002] DSL dégroupées Opérateur historique et services de revente 3 500 Nombre de lignes (en milliers) Accès totalement dégroupé Figure 3.1: Offre DSL op. alternatif (basé sur accès totalement dégroupé) Co-localisation Dégroupage Co-localisation physique nov 2 732 (3% pop.) 3 000 2 600 (95% des lignes haut débit) 2 500 2 500 2 000 1 500 1 000 100 000 lignes dégroupées (3.8% des lignes DSL) 500 0 Lignes haut débit Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) jan 1997 Allemagne : Principales dates concernant le dégroupage jan 1998 jan 1999 jan 2000 jan 2001 er Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) 45 40 2 Installation Abonnement 35 30 25 20 37 15 2 10 12 5 2 5 0 Offre DSL opérateur historique Lignes dégroupés Lignes partagées 15 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre 1999 Belgique: Principales dates concernant le dégroupage 2000 2002 août 20011er jan Mai oct sept Offre DSL de l’op. historique Loi sur le Offre DSL Date officielle dégroupage (revente) d’un lancement du op. alternatif dégroupage Options de dégroupage et de co-localisation Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Co-localisation Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) Oui Distante Oui Offre de revente IP Non Coût de co-localisation Installation Maintenance Co-localisation physique ~ EUR200 000 par répartiteur (à partager entre les opérateurs) Prix de m2 et du Kw du marché Co-mingling ~EUR10 000 (par op.) Prix du marché Structure du marché Opérateur historique : Belgacom, Régulateur : BIPT Niveau de concurrence du marché haut débit : Fort – 2ième opérateur Telenet avec 43% de part de marché des clients (cablo-opérateur couvrant 85% de la population belge) Opérateurs actifs sur le dégroupage : KPN Belgique, COLT et Versatel Belgique [Source: Analysys 2002 ] 700 Nombre de lignes (en milliers) Accès totalement dégroupé 643 (6% pop.) 600 DSL dégroupées Offre de revente Opérateur historique 500 363 (56% des lignes haut débit) 400 59 300 200 1 000 lignes dégroupées (0.3% des lignes DSL) 303 100 0 Lignes haut débit Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) Dégroupage Figure 3.2: Première ligne dégroupée Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) 45 3 40 Installation Abonnement 35 30 25 20 40 15 2 10 5 13 2 Lignes dégroupés Lignes partagées 3 0 Offre DSL opérateur historique 16 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre 1999 avr Corée du sud: Principales dates concernant le dégroupage 2001 2002 juil 2000 août 2003 Offre DSL de Offre DSL de l’op. l’op. alternatif historique Lancement du dégroupage Options de dégroupage et de co-localisation Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (mars 02) Co-localisation Accès totalement dégroupé Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Non Accès au débit (ATM) ND Distante Non Offre de revente IP ND Coût de co-localisation 9 000 Nombre de lignes (en milliers) Dégroupage 8 000 8 470 (18% pop.) DSL dégroupées Opérateur historique 7 000 5 305 (63% des lignes haut débit) 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 Installation Maintenance Non disponible Non disponible 0 Structure du marché Opérateur historique : Korea Telecom, Régulateur : MIC Niveau de concurrence du marché haut débit : Forte – D’importantes subventions gouvernementales pour la construction d’infrastructure ont permis l’établissement d’une forte compétition (Korea Telecom, Hanaro Telecom et Korea Thrunet) Opérateurs actifs sur le dégroupage : Aucun pour l’instant Figure 3.3: Corée du sud [Source: Analysys 2002] Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) Lignes haut débit Co-localisation physique 0 lignes dégroupées (0% des lignes DSL) 5 305 1 000 Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) 40 35 0.95 Installation Abonnement 30 25 20 15 33 10 0.79 5 8 0.52 5 0 Offre DSL opérateur historique Lignes dégroupés Lignes partagées 17 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre Danemark : Principales dates concernant le dégroupage 1999 2000 2001 été début juillet Loi sur le dégroupage Options de dégroupage et de co-localisation 1ére offre de référence sur l’accès au débit Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Co-localisation Dégroupage Accès totalement dégroupé Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) Oui Distante Oui Offre de revente IP 2002fév Offre DSL de l’op. Offre DSL op. alternatif (basé sur historique accès totalement dégroupé) Non Coût de co-localisation Installation Maintenance Co-localisation physique Non disponible Prix de m2 et du Kw du marché Co-mingling ~ EUR5000 par opérateur par rack Structure du marché Prix du marché DSL dégroupées Opérateur historique et services de revente 300 Nombre de lignes (en milliers) 1998 250 239 (5% pop.) 200 151 (63% des lignes haut débit) 150 100 110 50 0 Lignes haut débit Figure 3.4: Danemark [Source: Analysys 2002] Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) Opérateur historique : TDC Régulateur : Telestyrelsen Niveau de concurrence du marché haut débit : Fort – Telia et Cybercity ont une part de marché d’environ respectivement 20% et 10% des clients haut débit (TDC cable ayant 10% de part de marché et TDC Internet (DSL) 50%) Opérateurs actifs sur le dégroupage : Telia, Cybercity 41 321 lignes dégroupées (27% des lignes DSL) 70 60 Installation Abonnement 2 50 40 30 20 10 57 9 5 12 0 Offre DSL opérateur Acces au débit historique 8 1 4 Lignes dégroupés Lignes partagées 18 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre Etats-Unis : Principales dates concernant le dégroupage 1997 1er 1999 déc 1998 semestre Lancement du dégroupage Offre DSL d’un op. Alternatif (basé sur accès totalement dégroupé) Offre DSL d’op. historiques Options de dégroupage et de co-localisation Co-localisation Dégroupage Accès totalement dégroupé Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) ND Distante Oui Offre de revente IP Oui Coût de co-localisation Installation USD500 000 à USD700 0000 pour installation et maintenance sur trois ans Co-mingling Non disponible Non disponible Structure du marché Opérateur historique : Opérateurs locaux par état (BellSouth, SBC, Verizon...), Régulateur : FCC Niveau de concurrence du marché haut débit : Forte – Les cablo-opérateurs (ATT, AOL Time Warner et Comcast...) ont plus de 60% de part de marché du haut debit (en terme de lignes) Opérateurs actifs sur le dégroupage : Covad, Rhythms mais ayant subi de plein fouet la crise des télécoms Etats-Unis [Source: Analysys 2002] 14 000 12 000 13 120 (5% pop.) DSL dégroupées Opérateur historique et services de revente 10 000 8 000 4 900 (37% des lignes haut débit) 6 000 4 000 4 361 2 000 Maintenance Co-localisation physique Figure 3.5: Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Nombre de lignes (en milliers) Loi sur le dégroupage juin 0 Lignes haut débit 539 000 lignes dégroupées (11% des lignes DSL) Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) 1996 janvier 60 6 Installation Abonnement 50 40 30 51 20 1.84 10 12 0 Offre DSL opérateur historique Lignes dégroupés* *Moyenne sur l'ensemble des états, et des types de lignes 19 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre 1999 Japon : Principales dates concernant le dégroupage 2000 déc 2001 2002 Offres DSL de l’op. historique et de l’op. alternatif (basé sur accès totalement dégroupé) Options de dégroupage et de co-localisation Co-localisation Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) Non Distante Oui Offre de revente IP ND Coût de co-localisation Installation 5 000 4 927 (4% pop.) 4 000 3 301 (67 % des lignes haut débit) 3 000 2 000 1 387 1 000 Maintenance 1 913 517 lignes dégroupées (58% des lignes DSL) 0 Lignes haut débit Lignes DSL 2 Co-localisation physique Non disponible Prix de m et du Kw du marché Co-mingling Non disponible Prix du marché Structure du marché Opérateur historique : NTT Est et Ouest , Régulateur : MPT/IPTP Niveau de concurrence du marché haut débit : Forte – Les principaux opérateurs alternatifs DSL : Yahoo!BB, Eacess, Acca Networks détiennent 58% du marché (en lignes) Opérateurs actifs sur le dégroupage : Yahoo!BB, Eacess, Acca Networks Japon [Source: Analysys 2002] DSL dégroupées Opérateur historique et services de revente 6 000 Nombre de lignes (en milliers) Accès totalement dégroupé Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) Dégroupage Figure 3.6: Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Tarifs des options de dégroupage (juin 02) 35 2.88 30 Installation Abonnement 25 20 0.18 15 29 10 16 5 0.18 1 0 Offre DSL opérateur historique Lignes dégroupés Lignes partagées 20 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre Royaume-Uni : Principales dates concernant le dégroupage 1999 2000 oct avr 2002 juil 20011er jan Loi sur le Offre DSL de Date officielle dégroupage l’op. historique lancement du dégroupage Options de dégroupage et de co-localisation Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Co-localisation Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) Oui Distante Oui Offre de revente IP Oui Coût de co-localisation Installation 709 (1% pop.) 700 DSL dégroupées Opérateur historique et services de revente 600 500 400 290 (41% des lignes haut débit) 300 200 289 100 Maintenance 0 Lignes haut débit 600 lignes dégroupées (0.2% des lignes DSL) Lignes DSL 2 Co-localisation physique De EUR25 000- 85 000 par salle Prix de m et du Kw du marché Co-mingling ~EUR 7500 par opérateur Structure du marché Prix du marché Opérateur historique : British Telecom , Régulateur Oftel Niveau de concurrence du marché haut débit : Forte – Les deux cablo-opérateurs Telewest et NTL possèdent à eux deux pres de 60% du marché du haut débit en terme de lignes Opérateurs actifs sur le dégroupage : Bulldog Communications, Easynet, Fibernet and Kingston Royaume-Uni [Source: Analysys 2002] 800 Nombre de lignes (en milliers) Accès totalement dégroupé Tarifs des options de dégroupage (juin 02) Tarif mensuel en EUR (coût d'installation amortis sur une durée de trois ans) Dégroupage Figure 3.7: Première ligne dégroupée 70 60 Installation Abonnement 11 50 4 40 9 30 20 48 4 37 10 0 Offre DSL opérateur Acces au historique débit IP 23 Acces au débit ATM 5 16 Lignes dégroupés 7 Lignes partagées 21 Etude sur le dégroupage et sa mise en oeuvre Suède : Principales dates concernant le dégroupage 2ieme 1999 2000 mars 2001 mars semestre Lancement du dégroupage Offre DSL de l’op. historique Options de dégroupage et de co-localisation Nombres de lignes haut débit, DSL et dégroupées (juin 02) Co-localisation Accès totalement dégroupé Oui Physique Oui Accès partagé Oui Co-mingling Oui Accès au débit (ATM) Oui Distante Oui Offre de revente IP Oui Coût de co-localisation Installation 694 (8% pop.) 700 DSL dégroupées Offre de revente Opérateur historique 600 500 400 344 (50% des lignes haut débit) 300 77 200 Maintenance 0 Lignes haut débit m2 Non disponible et du Prix de Kw du marché Co-mingling ~EUR7000 Prix du marché Structure du marché Opérateur historique : Telia Régulateur : PTS Niveau de concurrence du marché haut débit : Moyenne – Les collectivités locales ont développé des réseaux en fibre jusqu’au batiment (~ 10% des lignes) mais Telia (avec l’ADSL et le cable) domine le marché avec ~65% des lignes Opérateurs actifs sur le dégroupage : Song Networks 5 063 lignes dégroupées (1.5% des lignes DSL) 262 100 Co-localisation physique Suède [Source: Analysys 2002] 800 Nombre de lignes (en milliers) Dégroupage Figure 3.8: 2002 Première ligne dégroupée Lignes DSL Tarifs des options de dégroupage (juin 02) Tarif mensuel en EUR (cout d'installation amortis sur une durée de trois ans) 1998 40 35 Installation Abonnement 2.87 30 25 20 15 32 5 10 11 5 3 5 0 Offre DSL opérateur historique Lignes dégroupés Lignes partagées 22 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 3.1 Allemagne 3.1.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 3.8%. Niveau de développement : 2ième tiers L’Allemagne a été l’un des premier pays en Europe à ouvrir sa boucle locale en 19984. La confrontation entre l’opérateur historique, très réfractaire au processus, et les opérateurs alternatifs très agressifs, a entraîné de nombreux retards dans le lancement opérationnel de service DSL. L’avance de l’Allemagne par rapport aux autres pays européens a néanmoins permis au processus du dégroupage de s’améliorer progressivement et place l’Allemagne en tête des pays européens et dans le deuxième tiers des huit pays étudiés dans cette étude. Anecdotes et messages principaux • « L’un des aspects les plus importants du dégroupage sur le marché allemand est son démarrage précoce, qui a permis au processus de s’améliorer progressivement» • « Au début du dégroupage le département réglementaire de Deutsche Telekom [pour traiter ce sujet] comptait environ cinq personnes alors qu’il est maintenant d’environ 80 personnes très actives en ce qui concerne le lobbying, la stratégie de communication réglementaire… » • « Pour améliorer le processus du dégroupage il est primordial de s’assurer – que des pénalités sont intégrées dans le contrat entre les opérateurs alternatifs et l’opérateur historique dans le cas où celui ci ne respecterait pas les termes de ce contrat. Dans le cas contraire, une procédure légale est très longue risque de pénaliser la situation de l’opérateur alternatif 4 Il est à noter qu’en Allemagne, le dégroupage des lignes est aussi utilisé pour fournir des services de voix ou des services ISDN 23 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre – que l’opérateur historique adopte un traitement non discriminatoire entre son unité de vente de détail/division Internet et les opérateurs alternatifs … pour illustration Deutsche Telekom transmet aux opérateurs alternatifs par courrier uniquement des informations concernant la qualité et la longueur de ces lignes alors que Deutsche Telekom accède à ces informations sous format électronique ….». 3.1.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique ≈ Négociations bilatérales entre l’opérateur historique et l’opérateur alternatif (le régulateur intervient en cas de désaccord) X Echange d’informations entre l’opérateur historique et le nouvel entrant par fax ou email (pas de système informatique) X Informations relatives aux répartiteurs de l’opérateur historique disponibles sous format papier de la part de l’opérateur historique pour un prix d’environ EUR40 par répartiteur (pour les 7900 répartiteurs en Allemagne) √ Disponibilités des informations concernant les répartiteurs de Deutsche Telekom sous format électronique. Cette prestation est fournie par une société de service pour quelques centaines d’euros (cependant la qualité de ces informations n’est pas garantie) 24 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre X Face à un opérateur historique très agressif, le comportement du régulateur n’est pas considéré comme assez sévère. Co-localisation √ Disponibilité d’accès aux salles de co-localisation 24 heures sur 24 ≈ Commande de co-localisation par courrier sous un délai maximum de 16 semaines si de nouvelles chambres doivent être construites et sept semaines si des travaux importants ne sont pas nécessaires X Problèmes dans la coordination de la fourniture des liens de transmission de Deutsche Telekom avec celle des salles de colocalisation (Deutsche Telekom a récemment été condamné à ce sujet mais après une procédure de plus d’un an). Accès à la paire de cuivre ≈ Commande de lignes dégroupées par fax et courriers – Deutsche Telekom a cinq jours pour confirmer la prise en compte d’une commande et informer l’opérateur alternatif des spécificités d’une ligne (longueur, qualité…) puis sept jours pour la fournir (en cas de commande ferme) X De nombreux retards alimentent la fourniture des lignes : • discussions sur la disponibilité de paire de cuivre supplémentaire chez les utilisateurs – Deutsche Telekom ayant quelque fois tendance à « déclarer prématurément l’absence de lignes disponibles» • retards dans le basculement des lignes (devant être contractuellement réalisé dans la tranche horaire 12h à 16h mais qui est en fait réalisé de 9h à 17h. Après 17h les techniciens 25 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre n’étant plus disponibles, tout réclamation entraîne un retard d’une journée au minimum (retards dont les clients entreprises sont particulièrement mécontents). 3.2 Belgique 3.2.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 0.3%. Niveau de développement : 3ieme tiers En Belgique, une bonne coordination entre les opérateurs alternatifs a permis le développement progressif du dégroupage dans des conditions satisfaisantes même si le lancement de celui-ci est relativement tardif. Ce lancement tardif ainsi que l’avance prise par l’opérateur historique place la Belgique, avec 0.3% des lignes DSL dégroupés, dans le dernier tiers des pays étudiés. Anecdotes et messages principaux • « L’accès électronique à des informations fiables de la part de l’opérateur historique est un facteur fondamental du dégroupage » • « Le manque de visibilité entre la relation des prix de détail et de gros rend la décision d’investissement extrêmement difficile » • « Le prix est sans doute un des facteurs les plus importants du dégroupage. Beaucoup d’opérateurs ont décidé de ne pas se lancer dans le dégroupage en 2001 à cause des prix prohibitifs. Les prix sont maintenant plus orientés vers les coûts et le dégroupage est donc plus intéressant. Cependant le climat économique a lui aussi changé… » 26 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre • L’amélioration du processus du dégroupage grâce a l’interconnexion des systèmes informatiques par une interface XML a été très difficile car il s’accorder sur les formats des messages à échanger». 3.2.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique √ Négociations efficaces avec l’opérateur historique – les opérateurs alternatifs organisés sous forme d’un consortium émettent leur commentaires et le régulateur national « négocie » avec l’opérateur historique l’offre de référence √ Echange d’informations informatisées entre l’opérateur historique et le nouvel entrant √ Informations relatives aux répartiteurs de l’opérateur historique disponibles gratuitement sur un site Web sécurisé X Comportement du régulateur considéré comme non optimum : • manque de décisions rapide (pas de délai maximum spécifié pour répondre aux commentaires/plaintes des opérateurs alternatifs) • test de squeeze (mise en relation des prix de détails et de gros) jugé non satisfaisant. 27 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Co-localisation √ Option de co-mingling considérée comme une évolution majeure ≈ Agent de sécurité agréé par l’opérateur historique doit accompagner le personnel de l’opérateur alternatif ≈ Commande de co-localisation par courrier sous un délai maximum de trois mois X Fourniture de lien de transmission non coordonnée avec la fourniture d’emplacement de co-localisation (pouvant entraîner un retard supplémentaire de l’ordre de trois mois). Accès à la paire de cuivre √ Commande de lignes dégroupées grâce au système informatique et livraison sous un délai de 10 jours (trois jours pour la validation de la commande et sept jours pour la livraison de la ligne) X Pas d’information concernant la date ou le créneau horaire d’installation des lignes X Garantie de temps de rétablissement insuffisante (deux jours ouvrés alors qu’il n’est que de quatre à huit heures pour les liaisons louées). 28 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 3.3 Corée du sud 3.3.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 0%. Niveau de développement : 3ieme tiers La situation de la Corée du Sud est atypique : le développement du haut débit est le plus haut du monde mais le dégroupage n’a été lancé que depuis août 2002. Les facteurs suivants ont permis le développement d’une concurrence dans le haut débit, constituée d’opérateurs possédant leur propre infrastructure : • forte densité de population, qui implique un coût de construction d’infrastructure haut débit par habitant faible • importante demande en haut débit de la part d’une population très friande de jeux en lignes et de nouvelles technologies • (principal point) développement d’une politique gouvernementale volontariste pour le développement d’infrastructure en télécommunications (notamment par l’intermédiaire de subventions). Une guerre des prix importante entre les différents opérateurs a permis une évolution de la pénétration du haut débit qui est devenue la plus élevée du monde. 29 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 3.3.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique ND Co-localisation ND Accès à la paire de cuivre ND Relations avec l’opérateur historique X Dégroupage pas encore opérationnel ≈ Informations publiques générales concernant les répartiteurs disponibles gratuitement sous format électronique, des informations détaillées sont payantes (prix déterminé par l’opérateur historique). Co-localisation Informations non disponibles (dégroupage non opérationel). Accès à la paire de cuivre Informations non disponibles (dégroupage non opérationel). 3.4 Danemark 3.4.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 27%. Niveau de développement : 1er tiers 30 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Le Danemark est le pays européen le plus avancé en matière de dégroupage et appartient au 1er tiers des pays étudiés. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette situation. Tout d’abord, les opérateurs alternatifs étaient déjà positionnés comme de réelles alternatives à l’opérateur historique avant même le lancement du dégroupage. En effet depuis 1998, les opérateurs alternatifs peuvent revendre l’abonnement de la ligne téléphonique de l’opérateur historique. De nombreux opérateurs alternatifs ont alors groupé la revente de l’abonnement téléphonique avec la pré-sélection des appels téléphoniques, se positionnant ainsi comme un unique fournisseur de services télécoms et une réelle alternative à l’opérateur historique (avec une facturation unique). De plus, un lancement relativement précoce du dégroupage ainsi qu’une bonne coordination entre l’opérateur historique et les opérateurs alternatifs ont permis de développer un processus efficace. Anecdotes et messages principaux • « Au début, le régulateur a rencontré certaines difficultés avec l’opérateur historique concernant le processus et les conditions du dégroupage, mais celles ci se sont débloquées progressivement … par exemple au début du processus, TDC déclarait ne pas avoir suffisamment de place disponible dans ses répartiteurs pour la co-localisation des équipements des opérateurs alternatifs. Le régulateur a alors décidé que les coûts des liens de transmission du répartiteur à la salle de co-localisation distante devait être supportés par TDC. TDC a alors soudainement réussi à trouver beaucoup plus de place dans ses répartiteurs…» • « La mise en place du dégroupage a été efficace même s’il est vrai que l’ensemble des acteurs de l’industrie est passé par une phase d’apprentissage » • « Dans les autres pays européens il existe de grandes différences entre l’opérateur historique et les opérateurs alternatifs. Ce n’est pas le cas au Danemark où les opérateurs alternatifs ont très vite réalisé qu’en s’alliant, ils auraient beaucoup plus de pouvoir. De plus de nombreux membres du personnel des opérateurs alternatifs sont issus de l’opérateur historique et se connaissent tous car, le Danemark étant un petit pays, ce qui facilite le contact.» • « De nombreux critères peuvent expliquer le succès du Danemark dans le dégroupage : 31 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre – aspect culturel : le Danemark est un petit pays avec une culture pragmatique, et une tradition pour la coopération – – démarrage précoce les prix du dégroupage qui sont parmi les plus bas du marché européen, permettent aux opérateurs alternatifs de réaliser une marge importante sur leur offre de détail – niveau élevé de la concurrence : Le Danemark est un petit pays avec un marché télécoms très compétitif [par rapport à sa taille] – positionnement des opérateurs alternatifs avant le dégroupage ». 3.4.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique √ Négociations efficaces avec l’opérateur historique (négociations directes entre les opérateurs alternatifs et l’opérateur historique, le régulateur n’intervenant que ponctuellement en tant que médiateur) √ Echange d’informations informatisées entre l’opérateur historique et le nouvel entrant √ Informations relatives aux répartiteurs de l’opérateur historique disponibles en annexes de l’offre de référence √ Traitement efficace des différends entre l’opérateur historique et alternatif (existence d’un organisme indépendant composé de juges de la Cour Suprême, que les opérateurs peuvent saisir pour contester les décisions du régulateur sur le traitement de leur différends; cet organisme doit rendre son avis sous trois mois) 32 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre √ Réalisation d’une étude indépendante, commandée par le régulateur pour vérifier le comportement non-discriminatoire de l’opérateur historique (TDC) (celle-ci a duré six mois à partir du début 2002 et a jugé son comportement non discriminatoire) Co-localisation √ Option de co-mingling disponible ≈ Agent de sécurité agréé par l’opérateur historique doit accompagner le personnel de l’opérateur alternatif pour une co-localisation en comingling ≈ Commande de co-localisation par courrier sous un délai maximum de trois mois √ Pas de problème majeur sur la fourniture de liens de transmission dans les salles de co-localisation. Accès à la paire de cuivre √ Commande de lignes dégroupées grâce à un système informatique – livraison garantie contractuellement sous sept jours s’il s’agit d’une ligne existante et sous 30 jours s’il s’agit d’une nouvelle paire de cuivre (sur le terrain de l’ordre de 15 à 20 jours). 33 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 3.5 Etats-Unis 3.5.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées 11%. Niveau de développement : 1er tiers Aux Etats-Unis, le «1996 Telecommmunications Act » se fonde sur une approche d’encouragement pour les opérateurs historiques locaux. Ceux-ci ne sont autorisés à entrer sur le marché de la longue distance que s’ils prouvent qu’ils offrent un accès nondiscriminatoire à une liste de 14 éléments (dont le dégroupage de ses éléments de réseau et notamment celui de la boucle locale5), et ouvre ainsi le marché local à la concurrence (section 271 de l’acte pré-cité). Cependant, cette incitation ne s’est pas révélée aussi efficace que prévue dans la mesure où le marché longue distance concurrentiel (et caractérisé par des marges nettement moins importantes que sur le marché local) représentait un intérêt limité pour les opérateurs historiques locaux. La concurrence du marché haut débit (avec le développement important des réseaux câblés haut débit), l’agressivité des opérateurs alternatifs (tels que Covad, Rhythms…) lors du lancement du dégroupage et la date relativement avancée de celui-ci, permettent aux EtatsUnis de se placer dans le 1er tiers des pays étudiés. Notons toutefois que les opérateurs alternatifs actifs dans le dégroupage ont subi de plein fouet la crise des télécoms, de nombreux ayant fait faillites ou ayant été restructurés. Les opérateurs historiques locaux représentent maintenant les principaux opérateurs moteurs pour le déploiement de service DSL. 5 De même qu’en Allemagne la boucle locale dégroupée est également utilisée pour offrir des services de voix et des services de données de type T1 34 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Anecdotes et messages principaux • « Le marché longue distance ne représentait pas une réelle motivation pour les opérateurs historiques locaux. Ils étaient plus intéressés à ne pas perdre de parts de marché sur leur marchés locaux à forte marge qu’à en gagner sur un marché longue distance saturé. » • « Cela prend du temps pour mettre en place un processus satisfaisant [pour le dégroupage] mais ce temps peut être réduit si le cadre réglementaire approprié est en place » • Des Commissions dans les différents états sont en charge du contrôle et du suivi des conditions économiques, techniques et opérationnelles de l’application du « Telecommunciations Act ». L’Etat de New York a été le premier à intervenir dans des négociations entre opérateurs historiques et alternatifs. Il a commissionné un cabinet de conseil pour vérifier le respect de la liste des 14 points du « Telecommunications Act » et ainsi autoriser l’opérateur historique local à entrer sur le marché de la longue distance. Ce premier projet (qui a ensuite été reproduit dans de nombreux autres états) a duré plus de deux ans et demi. • « Cela a pris du temps mais le processus et les prix du dégroupage sont maintenant raisonnables aux Etats Unis » • « La mise en place du dégroupage tient en fait en trois étapes : rendre le dégroupage disponible, fixer des prix pertinents, définir le bon processus. » • Il est primordial de fixer des délais courts aux autorités de régulations lorsqu’elles sont consultée sur des litiges entre opérateurs • La principale différence entre les opérateurs alternatifs en Europe et aux Etat Unis réside dans le fait que les opérateurs américains ont la possibilité de différencier leur service en offrant des communications longue distance par rapport aux opérateurs historiques. 35 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 3.5.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique ≈ Motivations des opérateurs historiques locaux pour offrir un service non discriminatoire mais cette motivation s’est révélée moins efficace que prévue (voir ci-dessus) √ Les systèmes d’information des opérateurs historiques et des opérateurs alternatifs sont interconnectés √ Informations sur les répartiteurs disponibles gratuitement sous forme électronique ≈ Les litiges entre les opérateurs peuvent être traités à trois niveaux : une Commission d’Etat, l’Autorité de Régulation Nationale (FCC) et la Cour Fédérale ≈ Utilisation d’un organisme externe pour réaliser des études détaillées déterminant ou non le comportement non discriminatoire de l’opérateur historique. Les principes de ces projets sont de : • développer des critères de tests pour évaluer le comportement de l’opérateur historique • simuler un pseudo opérateur alternatif et tester tous les systèmes (processus) de l’opérateur historique en reproduisant toutes les interactions entre un opérateur historique et un nouvel entrant depuis que le dégroupage est mis en place. Cependant ces projets se sont révélés très longs (le premier dans l’Etat de New York a duré près de deux ans et demi). 36 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Co-localisation √ Option de co-mingling disponible √ Pas de problème d’accès aux salles (la FCC a requis un accès 24h/24h, 7j/7j, aux salles de co-localisation sans qu’une escorte ou des employés de l’opérateur ne soient nécessaire). L’opérateur historique peut néanmoins installer des caméras de sécurité ou imposer des accès par badge électronique ≈ Allocation de l’espace disponible sous un processus de « premier arrivé, premier servi ». Chaque opérateur historique a son propre processus et calendrier. Accès à la paire de cuivre √ Commande de lignes dégroupées grâce au système informatique interconnecté avec l’opérateur historique. 3.6 Japon 3.6.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées 58 %. Niveau de développement : 1er tiers Contrairement à la grande majorité des autres pays, l’opérateur historique japonais a lancé son offre de dégroupage avant qu’une loi ne soit votée (décision politique de la part de NTT qui voulait défendre son image publique). La loi et la réglementation n’ont été 37 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre amendées que plus tard pour refléter cette situation (voir anecdote et messages principaux ci-dessous). Au Japon, l’opérateur historique n’a pu développer de réelle avance par rapport aux opérateurs alternatifs et, en conséquence, le dégroupage y est le plus développé des huit pays étudiés Anecdotes et messages principaux • « Au début [1998- mi 1999] NTT était très réticent au sujet du dégroupage. Cependant, NTT a été accusé de nombreux comportements anti-compétitifs au sujet de ses offres d’interconnexion par les opérateurs alternatifs mais aussi par le gouvernement, les médias et l’opinion publique. NTT est alors devenu « l’ennemi public » qui ralentissait le développement du haut débit au Japon. Dans ces circonstances, NTT a pensé pertinent d’accepter les requêtes des opérateurs alternatifs et d’ouvrir sa boucle locale » • « Les facteurs clés de succès du Japon sont de deux ordres : le début précoce du dégroupage et les prix [ du dégroupage] qui sont très bas » • « Au début du processus, le délai pour obtenir de l’espace dans les salles de colocalisation de l’opérateur historique n’était pas satisfaisant ; mais cela a été récemment amélioré ». 3.6.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique √ NTT a lancé le dégroupage sans y être contractuellement obligé (voir section anecdotes et messages clés) √ Informations concernant les répartiteurs disponibles gratuitement sous format électronique. 38 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Co-localisation ≈ L’accès aux salles de co-localisation est limité pour des raisons de sécurité ≈ L’allocation de l’espace disponible dans les salles de co-localisation est fondée sur le principe du « premier arrivé, premier servi » . Etant donné l’espace disponible restant limité dans les salles de colocalisation de l’opérateur historique, celui-ci pourrait bientôt s’avérer insuffisant. Accès à la paire de cuivre ≈ En cas d’incidents ou de mauvais fonctionnement de la ligne, la répartition des responsabilités entre l’opérateur historique et l’opérateur alternatif n’est pas toujours clairement définie. 3.7 Royaume-Uni 3.7.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 0.2%. Niveau de développement : 3ieme tiers Au Royaume-Uni, le développement du dégroupage a connu un certain retard dû aux difficultés du bow wave process, le processus d’allocation d’espace dans les répartiteurs géré par les acteurs de l’industrie. En effet, les nombreux acteurs (dont la plupart étaient de nouveaux entrants peu expérimentés) n’avaient pas toujours les mêmes priorités et faisaient face à un opérateur historique qui était très combatif. Le régulateur a alors repris le 39 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre processus en main mais le contexte économique a diminué le nombre d’opérateurs intéressés dans le dégroupage et l’opérateur historique a accumulé une avance considérable sur les quelques opérateurs alternatifs restants. Avec 0.2% des lignes DSL dégroupés, le Royaume-Uni se place dans le troisième tiers des huit pays étudiés. Anecdotes et messages principaux • « Le régulateur a cru en la co-régulation en se basant sur l’expérience de l’industrie du câble. Cependant la co-régulation dans le câble a été un succès car les câblo-opérateurs ont obtenu des franchises (qui ne les mettaient pas en compétition directe dans une même région) et ces opérateurs partageaient les mêmes objectifs. Cela n’était pas le cas de la trentaine d’acteurs du dégroupage au début de ce processus » • « Plus que le niveau tarifaire, c’est le positionnement relatif des différentes options tarifaires qui jouent un rôle capital dans le dégroupage » • « L’avance de l’opérateur sur le lancement de ses offres DSL est crucial dans sa stratégie de préemption du marché. Il est nécessaire d’empêcher l’opérateur historique de déployer ses offres de détail tant que le processus du dégroupage n’est pas jugé satisfaisant. Dans le cas contraire [si l’opérateur historique est autorisé à continuer son déploiement] , il a tout intérêt à ralentir ce processus au maximum ». 3.7.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique X Difficultés opérationnelles dans le processus initial d’allocation d’espace dans les répartiteurs de l’opérateur historique (le bow wave process) : cette procédure initiale a été définie avec de faibles contraintes de participation et a facilité l’intérêt d’un nombre important d’opérateurs. Ce grand nombre d’opérateurs alternatifs ainsi que leur position divergente ont nui au bon fonctionnement du processus. 40 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre ≈ Apres avoir été considéré comme pas assez proche de l’industrie pour avoir cru à la co-régulation et ayant constaté les difficultés du bow wave process, le régulateur a repris une attitude plus « directive » ≈ Echange d’informations informatisées entre l’opérateur historique et le nouvel entrant (investissement de près de GBP20m de British Telecom), cependant le système (qui interconnecte 29 programmes informatiques existants) n’est pas jugé stable √ Informations concernant les répartiteurs de British Telecom sont disponibles sous format électronique gratuitement. Co-localisation X L’accès aux salles de co-localisation est conditionné à la détention de la norme ISO2001 depuis plus de deux ans (nécessité d’être accompagné par le personnel technique de l’opérateur historique si l’entreprise ne possède pas cette norme). X Processus de demande de co-localisation peut atteindre neuf mois : • l’opérateur alternatif informe tous les 3 mois l’opérateur historique des salles dans lesquelles il désire installer ses équipements • au regard de toutes les demandes des opérateurs alternatifs, l’opérateur historique spécifie la semaine (sous trois mois) durant laquelle l’opérateur peut effectuer une demande officielle sur un répartiteur (demande qui doit alors être honorée sous 80 à 120 jours). 41 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Accès à la paire de cuivre √ Fourniture des lignes généralement assurée sous cinq jours ouvrés X Le test de qualité d’une ligne spécifique est payant (EUR5 par ligne), alors qu’apparemment il s’agirait (d’après notre contact) d’une requête dans une base de données existante ≈ L’opérateur historique annonce pouvoir gérer des commandes de l’ordre de 50 000 lignes par mois mais le faible nombre de lignes dégroupées jusqu’à présent et l’expérience du processus lié à cellesci ne confirment pas ce point. 3.8 Suède 3.8.1 Profil et historique Développement du dégroupage Pourcentage de lignes DSL dégroupées : 1.5%. Niveau de développement : 2ieme tiers En Suède, le dégroupage a été lancé relativement tôt (mars 2000) par l’opérateur historique. Cependant, l’avance prise par l’opérateur historique, les difficultés opérationnelles, ainsi que les autres technologies d’accès alternatives (fibre), ont ralenti le développement du dégroupage, ce qui positionne la Suède dans le deuxième tiers des pays étudiés. 42 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Anecdotes et messages principaux • « Le dégroupage serait bien plus efficace si le système de commande des lignes dégroupées était sous format informatique. Il existe déjà un système informatique pour la revente des lignes ADSL de l’opérateur historique. Il permet d’obtenir instantanément des informations sur la longueur et la qualité des lignes téléphoniques en fonction du numéro de téléphone de l’abonné ». 3.8.2 Conditions techniques et opérationnelles du dégroupage Relations avec l’opérateur historique Co-localisation Accès à la paire de cuivre Relations avec l’opérateur historique ≈ Relations efficaces avec l’opérateur historique (et notamment sa division de vente en gros Skanova) ≈ Pas de système d’information spécifique pour le dégroupage entre l’opérateur historique et le nouvel entrant mais un système existe pour la revente de l’offre ADSL et permet d’obtenir en ligne la distance et la qualité des paires de cuivre √ Informations relatives au répartiteurs de l’opérateur historique disponibles gratuitement (sous forme électronique). Co-localisation √ Option de co-mingling disponible. X L’accès aux salles de co-localisation est limité aux personnes accompagnées du personnel de l’opérateur historique. 43 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre ≈ L’espace dans les salles de co-localisation doit être fournie sous 11 semaines (trois semaines pour émettre un devis correspondant à la demande de l’opérateur historique et huit semaines pour fournir l’emplacement lui-même) mais l’opérateur ne respecte pas toujours ses engagements. Accès à la paire de cuivre √ Fourniture de la ligne dégroupée sous une semaine X Pas d’information concernant la date et la tranche horaire de la livraison de la ligne. 44 Annexe A: Analyses complémentaires Cette annexe présente des analyses complémentaires qui illustrent les messages présentés Compétition dans les infrastructures (part de marché de la technologie dominante) dans la Section 2 du rapport. 100% Allemagne 90% 80% 70% Corée du Sud 60% Japon Royaume-Uni Belgique 50% Danemark USA Suède 40% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Lignes dégroupées en % de lignes DSL Figure A.1: Relations entre niveau de concurrence sur les technologies haut débit et développement du dégroupage pour les huit pays étudiés [Source: Analysys] Compétition dans les infrastructures (part de marché de la technologie dominante) Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 70% y = 0.2066x + 0.5632 R2 = 0.59 68% 66% Japon 64% Etats-Unis 62% Danemark Royaume-Uni 60% 58% Belgique 56% 54% 52% 50% Suède 48% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Lignes dégroupées en % de lignes DSL Figure A.2: Relations entre niveau de concurrence sur les technologies haut débit et développement du dégroupage pour l’ensemble des pays étudiés, sauf l’Allemagne et la Corée du Sud [Source: Analysys] Lignes DSL en % des lignes haut débit 100% Allemagne 90% 80% 70% 50% Corée du Sud Belgique Suède 40% Royaume-Uni 60% Japon Danemark Etats-Unis 30% 20% 10% 0% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Lignes dégroupées en % de lignes DSL Figure A.3: Relation entre pénétration DSL et pénétration du dégroupage [Source: Analysys] A2 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Tarifs mensuels en EUR du dégroupage* 25 20 Royaume-Uni 15 Suède Belgique Allemagne Japon Etats-Unis Danemark 10 Corée du Sud 5 0 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Lines dégroupées en % des lignes DSL * Tarifs d'installation amortis sur 3 ans Tarifs mensuels en EUR du dégroupage* 25 20 Royaume-Uni 15 Suède Belgique Allemagne Japon Etats-Unis Danemark 10 Corée du Sud 5 0 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Lines dégroupées en % des lignes DSL * Tarifs d'installation amortis sur 3 ans Figure A.4: Relations entre tarifs (prix des accès totalement dégroupés) et niveau de développement du dégroupage [Source: Analysys] A3 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 90% Estimation de la marge* 80% 70% 60% 50% Corée du Sud Etats-Unis Royaume-Uni Belgique Allemagne Suède Danemark Japon 40% 30% 20% 10% 0% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Lines dégroupées en % des lignes DSL * (différence entre prix de détail d’une ligne DSL et un accès totalementdégroupé) Figure A.5: Relations entre marges estimées et niveau de développement du dégroupage [Source: Analysys] A4 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre 90% Estimation de la marge* 80% Danemark Etats-Unis 70% Royaume-Uni 60% Belgique y = 0.6537x + 0.6173 R2 = 0.59 Allemagne Suède 50% 40% 30% 20% 10% 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% Lines dégroupées en % des lignes DSL * (différence entre prix de détail d’une ligne DSL et un acces totalementdégroupé) Figure A.6: Relations entre marges estimées et niveau de développement du dégroupage (pour l’ensemble des pays étudiés sauf la Corée du Sud et le Japon) [Source: Analysys] A5 Annexe B: Informations sur le dégroupage B.1 Qu’est ce que le dégroupage ? La boucle locale représente la partie du réseau, constituée de paires de cuivre reliant les utilisateurs finaux aux répartiteurs de l’opérateur historique. Elle est la seule partie du réseau qui est dédiée à l’utilisation d’un utilisateur unique – les autres parties du réseau sont partagées par différents utilisateurs avec un niveau de mutualisation de plus en plus important vers le cœur du réseau. La boucle locale constitue la majorité des coûts du réseau d’un opérateur historique et ne représente pas un investissement rentable pour les opérateurs alternatifs qui désireraient dupliquer cette infrastructure pour accéder à tous les utilisateurs finaux. Les opérateurs historiques possèdent par l’intermédiaire de la boucle locale un accès direct à l’utilisateur final qui leur donne une position privilégiée sur le marché télécoms. Le dégroupage est une mesure réglementaire qui consiste à permettre aux opérateurs alternatifs de louer la boucle locale de l’opérateur historique. Ces opérateurs alternatifs peuvent alors accéder directement aux utilisateurs finaux et leur offrir leur propres services télécoms. B.2 Options de dégroupage Trois principales méthodes peuvent être distinguées pour dégrouper la boucle locale de l’opérateur historique : accès totalement dégroupé ; accès partagé ; accès au débit /revente de trafic de l’opérateur historique. Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre Utilisateur final Paire de cuivre Répartiteur de l’opérateur historique Commutateur de l’opérateur historique Accès totalement dégroupé Fréquences téléphoniques (0-4Khz) Fréquences haut débit (> 4KHz) Accès partagé Equipements des opérateurs alternatifs Figure B.1: Options de dégroupage [Source: Analysys] Vers les locaux de l’opérateur alternatif Commutateur de l’opérateur historique Equipements de l’opérateur alternatif Vers les locaux de l’opérateur alternatif Commutateur de l’opérateur historique Accès au débit/ revente du service de l’opérateur historique Equipements de l’opérateur historique Vers les locaux de l’opérateur alternatif Accès totalement L’accès (totalement) dégroupé est la forme la plus élémentaire du dégroupé dégroupage. L’opérateur alternatif obtient un accès à une paire de cuivre nue de l’opérateur historique. Le client peut alors souscrire tous ses services télécoms (services téléphonique et accès haut débit) chez l’opérateur alternatif (la connexion entre l’opérateur historique et l’utilisateur est alors coupée et celui n’a plus a payé d’abonnement chez l’opérateur historique). Cette forme de dégroupage suppose que les opérateurs alternatifs déploient (ou louent) un réseau capillaire jusqu’au répartiteur de l’opérateur historique où ils co-localisent leurs équipements au sein du central téléphonique de l’opérateur historique. Trois principaux types de co-localisation peuvent être distingués (voir la Section B2). B2 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre L’accès partagé est généralement utilisé lorsque que l’opérateur Accès partagé alternatif désire avoir un accès physique à la boucle locale et souhaite proposer uniquement des services de données haut débit (mais pas de services téléphoniques). Il s’agit en fait d’une solution proche de l’accès dégroupé (présenté ci dessus) mais l’accès est limité aux fréquences hautes de la paire de cuivre (> 4 KHz) qui sont utilisés pour fournir des services d’accès haut débit. Les fréquences basses de la paire de cuivre (0-4 KHz), utilisées pour le service téléphonique classique restent sous le contrôle de l’opérateur historique (et l’utilisateur continue de payer un abonnement à l’opérateur historique). Accès au débit Dans le cas de l’accès au débit, l’opérateur historique gère le trafic /revente de trafic de l’utilisateur final jusqu’à un point d’interconnexion (situé dans le de l’opérateur réseau) avec l’opérateur alternatif. Cette forme de dégroupage est historique intéressante pour les opérateurs qui souhaitent investir peu, lancer leur service rapidement ou qui n’ont pas un nombre de clients finaux suffisants par répartiteur (et n’ont donc pas une économie d’échelle suffisante) pour justifier économiquement l’accès au répartiteur de l’opérateur historique et la co-localisation de ses équipements. On peut distinguer, comme l’illustre la Figure B.2, différents types d’offres en fonction des niveaux d’interconnexion dans le réseau de l’opérateur historique : DSLAM Utilisateur final Réseau ATM Commutateur ATM parent BAS Commutateur ATM distant Accès au débit ATM Figure B.2: Réseau IP ISP Accès au débit /Offre de revente IP Différents types d’accès au débit [Source: Analysys, Cullen International 2002] B3 Étude sur le dégroupage et sa mise en œuvre B.3 Options de co-localisation Trois options de co-localisation peuvent être distinguées : Co-localisation Les équipements de l’opérateur alternatif sont installés dans les physique même locaux que les équipements de l’opérateur historique, dans des salles séparées de celles de l’opérateur historique. L’opérateur alternatif est responsable de ces équipements auxquels sont reliés les boucles locales de l’opérateur historique. Co-mingling Le co-mingling est une forme de co-localisation physique où les équipements de l’opérateur alternatif sont placés et utilisés dans la même salle que les équipements de l’opérateur historique, sans séparation physique. Les coûts et les délais d’installation de cette forme de co-localisation étant nettement inférieurs à une colocalisation physique « classique », cette option est très intéressante pour les opérateurs alternatifs mais n’est pas disponible dans tous les pays. Co-localisation Les équipements de l’opérateur alternatif sont installés dans des distante locaux à proximité du répartiteur de l’opérateur historique. B4