presentation chants juifs - Sonia Wieder
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presentation chants juifs - Sonia Wieder
SO NIA W I E DER AT H E RTON C H A NTS J UIFS AV EC B RU N O FO N TAINE D OSS I E R D E P R ESENTATION Ce cycle de chants juifs est né de ma recherche sur la musique juive liturgique. Une musique aux racines si an- ciennes, qui a accompagné le peuple juif durant des siècles de pérégrinations. Je me suis intéressée à des mélodies de différentes sources, mais ce qui m’a véritablement inspiré, c’est le chant des cantors, ou hazans, et son expressivité intérieure, intime, contenant pourtant une telle force d’expression. Dans cette musique, le populaire et le sacré se confondent. Qu’elle soit gaie ou triste, lente ou rapide, prière, chant populaire ou encore danse, elle est toujours partage et intimité. J’ai senti que je connaissais cette musique depuis toujours, depuis bien avant ma naissance, c’était une impres- sion étrange. Après ce cycle, je voulais rester dans l’intimité que crée le conteur et j’ai choisi de me tourner vers l’Espagne et l’Amérique du Sud, avec Montsalvatge, Salgan et Piazzolla. Dans ces régions du monde, chaque moment important de la vie est l’occasion d’un chant ou d’une danse, mais avec un rapport au rythme tout autre. Un rythme toujours présent, dans une berceuse, dans une ballade comme bien sûr, dans un tango. Et pour finir, l’extraordinaire sonate de Britten écrite en 1961, qui pour moi résonne de manière mystérieuse avec le reste de programme. Elle semble poursuivre la « conversation » du début de soirée, être une réponse à l’« Elégie » et terminer par un final dont le coup d’archet rythmique en ricoché nous rappelle étrangement le Tango de Salgan. – Sonia Wieder-Atherton « Une chanson c’est ce qu’on chante à un enfant. C’est ce timbre de voix qu’il retiendra. L’intonation, la manière de chuchoter les mots, de répéter les refrains, l’accent peut-être. Les occasions où on a chanté des chansons, ou pas chanté. C’est le bruit dans les rues, les cris des voisins dans la cour, le son des klaxons. Pour moi par exemple, le bruit particulier que font les grosses voitures automatiques américaines sillonnant les avenues est une chanson. Le bruit des pelles en métal grattant la neige en Russie en est une autre. La chanson a un lien direct avec l’origine. C’est une petite mélodie qu’on remarque à peine mais qui est là quelque part. Un petit sifflement comme celui de Joséphine, la cantatrice de Kafka . Mais quand je parle d’origine je ne parle pas de l’enfance et de souvenirs précis, je parle d’une sensation d’appartenance à un univers dont la chanson fait partie. C’est ce que Gilles Deleuze appelle la ritournelle : “C’est quand je fais le tour de mon territoire, j’essuie mes meubles, y’a un fond de radio, je suis chez moi.” Un lieu donc, chez soi. On y est, on en sort. Un mouvement continu entre y être et en sortir. C’est la relation de ma chanson avec le monde, la manière dont j’emmène ma chanson, la transforme, la modèle, l’interroge, la mélange et la confronte qui peut s’appeler la création. Et cela m’amène à parler de la notion de populaire. Le populaire ce sont toutes ces chansons, c’est aussi le son ébouriffé de bruits humides d’eau du Danube de Janácek et les Chants de la Terre de Mahler. C’est la manière unique d’un interprète de dire une phrase qui fait qu’on le reconnait dès son premier son, avec sa propre ponctuation. Comment dès lors séparer la musique classique de la musique populaire, ou la musique du monde, encore pire les hiérarchiser ? Ce serait comme ne reconnaître que la partie gauche d’une personne. Et point la droite. Ou bien de vouloir les séparer. » – Extrait des Quatorze récits de Sonia Wieder-Atherton PROGRAMME Sonia Wieder-Atherton / Violoncelle avec : Bruno Fontaine / Piano Cycle de Chants juifs traditionnels : Prière* Question* Psaume* Nigun (F Zygel) Kaddish* Psalmodie (F Zygel) Conversation* Elégie* Danse* 2ème partie au choix: 1/ Shostakovitch: 4 préludes pour violoncelle et piano Sonate opus 40 pour violoncelle et piano 2/ Montsalvatge / Cradle song for a little black boy ** Salgan / A fuego lento ** Piazzolla / Ballade pour un fou ** Britten / Sonata for cello and piano in C Major Nigun (J.F Zygel) * Arrangements Sonia Wieder-Atherton. ** Arrangements Sonia Wieder-Atherton et Bruno Fontaine Durée: 80 min avec entracte SONIA WIEDER-ATHERTON Sonia Wieder-Atherton a toujours fait de la musique son laboratoire. C’est la recherche qui l’a mené au fil du temps d’un répertoire à l’autre, de découverte en découverte. Dans une exploration permanente. Elle est née à San Francisco d’une mère d’origine roumaine et d’un père américain. Elle a grandi à New-York puis à Paris. A Paris, elle entre au Conservatoire National Supérieur dans la Classe de Maurice Gendron. Très vite, elle s’interroge sur les formes et les sons à la recherche, déjà, d’un langage commun à toutes les musiques. A 19 ans elle passe le rideau de fer et part vivre à Moscou pour étudier avec Natalia Chakhovskaïa au Conservatoire Tchaïkovski. Elle gardera en elle de ces années russes, en plus d’un enseignement d’excellence, un rapport particulier au temps, aux histoires et aux hommes. De retour en France elle ne cesse de questionner le répertoire. Elle est Lauréate du Concours Rostropovitch à 25 ans. Travailleuse de fond, Sonia Wieder-Atherton expérimente sans cesse. Elle aime décrypter et comprendre la langue de compositeurs contemporains dont elle devient très vite l’allié et qui écrivent pour elle (Pascal Dusapin, Georges Aperghis, Wolfgang Rihm …). C’est avec la même recherche qu’elle aborde les pièces du répertoire dit« classique ». Et c’est ce qui fait d’elle une interprète à part. Elle joue en soliste sous la directions de nombreux chefs et collabore régulièrement avec des musiciens avec qui elle enregistre et joue en concerts. Ces dernières années, elle est à l’origine de nombreux projets qu’elle conçoit et met en scène : Chants juifs, un cycle pour violoncelle et piano ou elle s’inspire de l’art des hazan. Chants d’Est, pour violoncelle et ensemble instrumental, conçu tel un voyage de la Russie à la Mittel Europa. Vita, pour violoncelle seul et trois violoncelles, où elle raconte la vie d’Angioletta-Angel à travers deux génies hors de leur temps, Monteverdi et Scelsi. Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire, une femme seule avec son violoncelle accompagnée d’une bande-son, se confronte aux éléments. Vent, vagues, chaos, tempêtes... Little Girl Blue, from Nina Simone. Sonia Wieder-Atherton repousse sans cesse les limites de ses explorations et c’est dans cette même recherche qu’elle se tourne avec son violoncelle vers d’autres expressions: s’ajoutent des projets tels que D’Est en musique, spectacle conçu avec les images du film D’Est de Chantal Akerman. Danses Nocturnes, avec Charlotte Rampling, où se rencontrent les œuvres de Benjamin Britten et de Sylvia Plath. Navire Night, de Marguerite Duras, avec Fanny Ardant. BRUNO FONTAINE Pianiste, concertiste, chef d’orchestre, arrangeur, compositeur, Bruno Fontaine est un artiste complet et inclassable, parfait exemple d’un grand talent du 21e siècle. Né à Épinal, il débute le piano à l’âge de 4 ans et intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dès l’âge de 11 ans pour étudier avec, entre autres, Jean Hubeau et Pierre Sancan. Dès sa sortie, il mêle très vite ses talents de concertiste classique à son goût de toutes les musiques : ses collaborations avec des artistes aussi divers que les Rita Mitsouko, Michel Portal, Don Costa, Juliette Gréco, Abd al Malik ou Ute Lemper ont fait de lui un artiste reconnu et récompensé dans tous les styles. En tant que soliste, il joue régulièrement avec des ensembles tels que les Concert Lamoureux, l’Ensemble Orchestral de Paris ou l’Orchestre de la radio Suisse Romande. Bruno Fontaine se produit également en Musique de Chambre avec le Quatuor Ysaye, les violoncellistes Sonia Wieder-Atherton et Ophélie Gaillard. Il est nommé aux Césars pour la musique du film “On connaît la Chanson” (1997), d’Alain Resnais, qui lui confie ensuite les nouveaux arrangements et la musique originale du film “Pas sur la bouche” (2003). Bruno Fontaine n’a donc pas peur de mélanger les genres et, porté par son amour de la musique, s’aventure toujours vers de nouveaux projets aussi singuliers que sincères. Il est le lauréat du Grand Prix SACEM 2013 pour la Musique à l’Image. CONTACT WALTER SOUNDS Hannah Bellicha hannah.b [email protected] +33 (0)6 61 19 02 00 +33 (0)1 48 07 71 7 7 http://www.walterfilms.tv/
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