l`Art Hôtel - Le Portique

Transcription

l`Art Hôtel - Le Portique
Dossier de presse
« ROOMS »
Le Portique hors les murs
à l’Art Hôtel
Mars 2012 à Janvier 2013
Sommaire
Le Portique hors les murs "ROOMS"
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" ROOMS" Héléna Levée
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Interview
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Biographie
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Le Portique hors les murs
« ROOMS »
Dans le cadre d'un partenariat avec l'Art Hôtel du Havre et fidèle à sa politique de
collaboration avec les acteurs locaux, Le Portique organise le projet hors les murs
"ROOMS" :
Ce projet d'installations se développe à l’intérieur même de l’hôtel où les artistes
interviennent à la fois sur les portes des chambres et les parties communes de
l’établissement.
Une série de quatre expositions d’une nouvelle génération d'artistes:
Héléna Levée, Das Kopf, Anne Houel et Armel Barraud.
Héléna Levée : Exposition du 10 mars au 13 avril 2012
Vernissage le vendredi 9 mars 2012 à 18h
Héléna Levée transcrit des histoires assemblées à travers ses dessins à la craie.
Das Kopf : Exposition du 19 mai au 30 juin 2012
Vernissage le vendredi 18 mai 2012 à 19h
Présenté dans le cadre d' « Une Saison Graphique 12 »
Das Kopf est graphiste-illustratrice. Elle réalise des fresques et des affiches en
racontant des histoires qu'elle veut loufoques et simples.
Anne Houel : Exposition du 15 septembre au 4 novembre 2012
Vernissage le vendredi 14 septembre 2012 à 18h
La pratique plastique de Anne Houel se définit par un travail d’installations et de
photographies.
Armel Barraud : Exposition du 17 novembre 2012 au 6 janvier 2013
Vernissage le vendredi 16 novembre 2012 à 18h
Armel Barraud est artiste designer dentellière. Elle crée des installations flaires,
composées de dessins en dentelle de fil d'argent, de métal et d'autres matériaux.
Le Portique hors les murs « ROOMS »
à l’Art Hôtel
147 rue Louis Brindeau
76600 Le Havre
Entrée libre du lundi au dimanche de 14h à 18h
Réservation préalable pour les visites de groupe
Renseignements : 02 35 45 53 64 / [email protected]
www.leportique.org
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« ROOMS » Héléna Levée
Héléna Levée laisse sa trace sur les portes des chambres en
créant des histoires qu’elle écrit de ses propres mains.
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Dans le cadre de l’exposition « Rooms », Héléna Levée présente dans son dispositif la
problématique du sommeil lié à l’angoisse de la nuit et à l’abandon du corps.
Le spectateur peut découvrir au premier et au deuxième étage de l’hôtel, onze portes de
chambres marquées, où il est amené à entendre une voix, rencontrer un objet, des
photographies, ou encore s’arrêter devant « une vidéo qui tourne ».
Vernissage de l’artiste: le vendredi 9 mars 2012 à 18h.
Exposition du 9 mars au 13 avril 2012
Horaires : Entrée libre du lundi au dimanche de 14h à 18h
Réservation préalable pour les visites de groupe : 02 35 45 53 64 / [email protected]
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« ...VOUS devez penser au lieu d’un temps qui ne s’écoule plus.
VOUS devez penser à enfermer dans un lieu tous les temps.
VOUS devez penser à réserver une chambre.
VOUS devez penser à sonner la cloche du réveil conjugal.
VOUS devez penser à réveiller Pierrick Sorin.
VOUS devez penser au froid.
VOUS devez penser à rassembler vos idées.
VOUS devez penser que ça ne peut plus durer.
VOUS devez penser aux bruits.
VOUS devez penser que c’est facile.
VOUS devez pensée à la jetée. »
« Vous », extrait du texte présent sur les portes de l’Art Hôtel (sélections)
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Entretien avec Héléna Levée dans le cadre de l’exposition « ROOMS »
à l’Art Hôtel organisé par Le Portique hors les murs
Solène Bertrand : Diplômée de l’Ecole d’Art du Havre, vous avez également un CAP/BEP
« vêtements, mesures et accessoires ». Votre travail artistique semble très influencé par
l’univers de la couture : vêtements éphémères, omniprésence de la main, de la précision
etc …
Héléna Levée : De par ma formation initiale dans le domaine du modélisme, mes thèmes
de recherches tournent, effectivement, beaucoup autour du vêtement et de la main
comme outil de travail premier. Par exemple, dans « Dress Capture », j’ai cherché à créer
des robes qui n’existent que dans l’instant, grâce à la photographie. J’ai beaucoup joué
avec la farine et le talc qui permettent de créer des formes à partir de l’informe. Chaque
projet est soigneusement mis en scène. Chaque détail compte : les vêtements, les outils,
les éclairages en passant par le choix du modèle. Par ailleurs, j’ai recours à différents
media : photographie, vidéo, dessin, écriture, son, installation, et plus récemment, volume.
S.B. Votre travail est en équilibre entre art et technique, entre réel et irréel. Une volonté
d’être toujours dans l’entre-deux ?
H.L. J’essaie d’être toujours sur la corde raide, de jouer avec des dualités et de me situer de
façon intrusive entre deux pôles : Féminin/masculin, vie/mort, horizontalité/verticalité,
levé/couché, multiples « moi »/multiples voix, mou/dur, plein/vide…
S.B. Votre travail s’attache à la main, figure récurrente et trace de la petite main de la
couture.
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H.L. Effectivement, dans la vidéo « Blackmailer », deux mains découpent la page culture du
Monde avec une dextérité et une précision dignes d’un maître japonais. On peut y voir
l’obsession de vouloir tout maîtriser. Découper au cutter de façon très droite, très franche
comme si ces mains découpaient de la chair au scalpel : le journal devient peau. On peut
retrouver cette obsession de la maîtrise dans la vidéo « Tapewriter » où j’écris (en
m’appliquant pour que l’écriture soit droite et soignée) sur deux tableaux d’écoliers, faisant
des allers et retours comme une machine à écrire.
S.B. Pour le projet « Rooms », c’est encore la main qui, en filigrane, impacte votre travail.
H.L. En effet, l’idée était d’intervenir sur les portes de l’hôtel sur lesquelles je devais écrire
un texte à la manière d’une écolière, donc une écriture droite et régulière. Dorénavant, je
dois me faire à l’idée d’une écriture maladroite : je vais utiliser ma main droite empêchée
car cassée et plâtrée.
S.B. Comment décririez-vous votre processus créatif ?
H.L. Mon travail se nourrit de rencontres : rencontres avec les choses, rencontres
quotidiennes. Ce sont ces rencontres qui définissent la forme des pièces. Chaque projet
débute par des recherches, des prises de notes … Tout est travail. Chaque projet provoque
une crise de boulimie, un besoin primordial de me nourrir de toutes sortes d’informations
qui vont ensuite devenir des pistes de travail. J’aime beaucoup l’idée d’être polyvalente et
je cultive ça. J’aime être sur tous les fronts, faire plusieurs projets en même temps, me
sentir débordée, me sentir exister.
S.B. Quels sont les artistes dont les univers vous inspirent ?
H.L. Pour le projet « Rooms », je m’inspire des films de Wes Anderson où le quotidien des
personnages, systématiquement absurde, devient poétique et fragile. Je pense à Bottle
Rocket qui comporte une scène incroyable : deux personnages assis observant la machine
à laver en train de tourner … Je suis assez sensible aux « Réveils » de Pierrick Sorin aussi où
l’absurde est encore une fois présent.
S.B. Comment avez-vous abordé le projet « Rooms » ? Comment s’est-il construit ?
H.L. Pour l’exposition « Rooms », j’ai souhaité travailler sur ce qui entoure l’univers du
sommeil, du repos. Pour cela, j’ai effectué toutes sortes de recherches : depuis les
chambres mythiques du Chelsea Hôtel jusqu’à l’histoire de l’hôtellerie, en passant par la
représentation du lit, de la chambre et du sommeil dans l’art.
S.B. Comment décririez-vous le dispositif qui se déploie dans l’hôtel ?
H.L. J'investis le premier et le second étage de l’Art Hôtel, notamment sur les portes des
chambres (j’interviens sur 11 d’entre elles). Sur chacune sera écrit un texte fait de phrases
primesautières imposant des contraintes de pensées quotidiennes. J’avais envie de donner
un autre aspect au couloir qui n’existe que par le passage des clients et du personnel.
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L’idée est de transformer l’espace de circulation en espace de lecture. J’aimerais que le
public s’arrête et prenne le temps de lire. A travers l’écriture, je m’autorise à dire au public
ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Ce texte écrit en amont passera par le filtre d'une
application de reconnaissance vocale transformant le texte au bon gré du logiciel et le
rendant absurde. Un oreiller poignardé (accroché sur le palier reliant le premier et le
deuxième étage) sera forcément vu comme un clin d’œil à Nancy Spungen (petite amie de
Sid Vicious, retrouvée morte dans la chambre 100 de l’Hotel Chelsea, New York). Dans
l'espace d'accueil, 2 ou 3 photos de grand format (abordant la question du sommeil et de
l’abandon du corps) seront accrochées. Une pièce sonore interpellera le client qui pénètre
dans ce lieu de passage. Pour finir, une vidéo sera diffusée : on y voit deux femmes de
chambre jumelles filmées avec leur nécessaire de nettoyage dans un couloir étroit de
l’hôtel. Un clin d’œil absurde à l’image des jumelles dans cet immense couloir de Shining
(film de Stanley Kubrick). L’ensemble du dispositif s’interroge sur les notions de sommeil,
de repos auxquelles est associé un hôtel. Je questionne le sommeil qui, pour moi, est lié à
l’angoisse de la nuit. C’est un espace-temps que je redoute : le temps d’une pensée
parallèle.
S.B. Vous semblez apprécier d’intervenir dans des lieux dont la fonction première n’est pas
d’accueillir des expositions. Est-ce une volonté de faire intervenir l’art là où on ne l’attend
pas ?
H.L. L'idée de produire dans un environnement particulier m'intéresse fortement, comme
j'ai pu l'expérimenter, au Havre, à l'hôpital Janet et dans l'ancienne pharmacie de l'hôpital
Flaubert. Les pièces sont à chaque fois absorbées par le lieu et deviennent, de ce fait,
exclusives. Les lieux « insolites » permettent également de créer des pièces in situ ou en
lien étroit avec ceux-ci. Par exemple, le bureau des pleurs que j’ai réalisé à l’hôpital Pierre
Janet : il n’a sa place que dans ce contexte parce qu’il est né dans l’ancien espace des
mélancoliques Les pièces sont réalisées spécialement pour un lieu qui devient une
nouvelle contrainte.
S.B. Quels sont vos prochains projets artistiques ?
H.L. Je pense que la suite de ma pratique se fera par rapport à la contrainte de n'avoir plus
qu'une seule main "fonctionnelle". Et la création de pièces dépendra, comme toujours, de
mes rencontres. Ma dernière rencontre étant un poignet droit cassé et plâtré, je pense que
ça va renouveler mon travail autour de la main.
Entretien réalisé en février 2011 par Solène Bertrand.
Après l'obtention d'un doctorat de littérature, Solène Bertrand a suivi un master de médiation
culturelle. Aujourd'hui, correspondante pour la presse, elle prête sa plume à des artistes et anonymes, afin de servir
les propos de chacun et d'exposer les regards divers et croisés qui font le monde.
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Biographie
EXPOSITIONS INDIVIDUELLES
2011
SERIE NOIRE, photographies, installations et vidéos
Satellite Brindeau Lieu d’Art Contemporain - Le Havre
2010
BIENVENUE ICI, photographies, installations et pièce sonore
Ateliers ICI - Le Havre
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2011
EXPOSITION-VENTE, photographies - La ligue havraise - Les jardins suspendus - Le
Havre
WHOOPEE, volume - Satellite Brindeau Lieu d’Art Contemporain - Le Havre
TRANSFERTS, installations, pièce sonore et vidéo - MuMa - Le Havre
2010
EXPOSITION-VENTE, photographies - La ligue havraise - Les jardins suspendus - Le
Havre
BIENNALE DE LA JEUNE CREATION 010, vidéos - Mulhouse
EXONIQUE 2031, dessin-performance - Résidence Hôpital Pierre Janet - Le Havre
MINE DE RIEN, installation et vidéos - Résidence Hôpital Pierre Janet - Le Havre
2009
CRAZY JANE, pièces sonores - Résidence Hôpital Pierre Janet - Le Havre
AME TRAME RAME, pièce sonore - Galerie de l’ESADHaR - Le Havre
PARTIE/CONTREPARTIE, pièce sonore - Galerie Dubellay - Mont St Aignan
DESS(E)INS, dessins huilés - Café le Danton - Le Havre
2008
BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN OFF, photographies - Docks café - Le Havre
BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN OFF, signalétique - Hôpital Flaubert - Le Havre
LE MOUVEMENT, photographies - Théâtre Le Passage - Fécamp
PHOTOGRAPHIES - Muséum d’Histoire Naturelle - Le Havre
AUTOUR DE L’OEUVRE DE STEVE REICH, photographies et vidéo - Le Volcan - Le Havre
2007
PHOTOGRAPHIES - Art Hôtel - Le Havre
ART HEC, photographies - Jouy-en-Josas
LA MISE EN SCENE, photographies - Théâtre Le Passage - Fécamp
2006
MUSEE FANTOME, photographies et vidéo-performance - MuMa - Le Havre
BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN OFF, photographies - Théâtre de l’Hôtel de Ville – Le
Havre
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