SNOP A 4
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SNOP A 4
POLICE Nouvelle La revue des cadres de la Police Le S N O P : c ’ e s t v o u s Numéro 299 ! MARS 2010 Syndicat National des Officiers de Police w w w . s n o p . i n f o Ile de France LOPPSI 2 Réflexions Fidélisation et Grand Paris Enregistrement vidéo des GAV L’Information Générale P. 4 P. 9 P. 12-13 L es Brèves Fl oren ce BR EM IE R Redevenir “Flic” David BARBAS, Secrétaire National chargé de la communication au Bureau National depuis 2005, reprend du service à Rennes où l’attendent déjà femme et jumeaux. Nous le remercions du fond du cœur pour son énergie et son investissement durant ces 5 années. Nous lui souhaitons plein de bonnes choses pour la suite de sa carrière, nous savons à quel point il est heureux de retourner faire son métier. Le Bureau National. NDLR: Merci ! ts Le s H éro s so n t fa ti g an se et de sa fille cachée, de retrouver Ulys Lorsque Pénélope charge Enicéa, traîner l’en va lle qu’e pas elle ne se doute duit lui remettre un message secret, con niké Tita le sur r que bar fille va s’em rdans une sacrée galère. La jeune déte sé, glis passagers, un traître s’est teur par le Capitaine Némos. Parmi les ama ote sali Mas ce Estaquefigue, un miné à contrecarrer sa mission. Estbelle ne font rire que lui, Rasade, une qui s our mb Algide gousse d’ail et de cale t, gen d’ar ts cele bra de on e sa collecti tes, Orientale prête à tout pour accroîtr ges par e de mal à se faire comprendr lias, l’échanson muet qui a tant fuite en ple cou un , ue, Roméos et Juliettis car en plus d’être muet, il est bèg rier poltron et prétentieux ? ntu ave el, ou le beau héros de Rav ... les dieux de l’Olympe s’en mêlent La situation se complique quand prophéattaques de monstres et obscure Entre complot, meurtre, sabotage, t de tie, Enicéa arrivera-t-elle au bou l’aventure ? est “Par Zeus tout-puissant, ce livre e leri drô ne d’u et d’une originalité rares! urs Incontournable pour les amate end’av et... ur mo d’hu ité, d’Antiqu tures, quel que soit leur âge.” 202 Pages - 14 Euros Editions Grrr’Art www.passiondauteurs.com Le SNOP, ce n’est pas qu e les avancements et les mutations... Chers collègues, Le 4 janvier 2007, lors d'une opératio n de police en banlieue parisienne, j'ai été très sérieusement blessé par un individu qui a pris la fuite. Après une minutieuse enquête, l'au teur a été interpellé quelques mois plus tard, incarcéré et jugé . Je tiens à dire un grand merci au SNOP pour s'être occupé, pendant trois ans, de cette affaire en assurant, par son avocat, ma défense en justice. En correctionnelle, puis en appel, le SNOP a fait valoir mes droits. L'auteur a été condamné sévèrem ent au pénal et au civil. Les décisions sont aujourd'hui définitives. Je voulais donc témoigner, ici, tout e ma reconnaissance au Secrétaire Général, son équipe, et à Mai tre Philippe GERNEZ, avocat du SNOP, pour l'écoute, l'assistance , le soutien, le réconfort qu'ils m'ont réservés ainsi qu'à mes proc hes. MERCI MILLE FOIS ! Je vous salue tous bien cordialement. Commandant R. dit Lulu PS : C'est le cœur qui parle 2 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 Dernière minute ! A l’heure où nous mettons sous presse survient le décès en service de Jean-Serge NERIN à Dammarie-Les-Lys. Toutes nos pensées vont vers ses proches. L’émoi vif suscité par cette mauvaise nouvelle devra être une prise de conscience pour nos dirigeants et nos concitoyens. E S dito ommaire Allons-nous avoir enfin satisfaction ? l serait temps, car les sujets de mécontentement qui s’ajoutent à de fortes attentes, ne manquent pas dans notre corps. Depuis des années, les officiers de police prouvent dans les faits le travail considérable qu’ils accomplissent dans tous les domaines. Ils forment un rouage indispensable au bon fonctionnement de la Police Nationale. Polyvalents ou experts dans leurs activités, ils sont, sans contestation possible, des fonctionnaires très complets. Serait-ce parce qu’ils sont aptes à tous les travaux, en théorie comme en pratique, qu’ils doivent subir avec le sourire le déclassement moral, fonctionnel et statutaire dont ils sont victimes ? Pour notre part, nous nous refusons énergiquement à voir s’éterniser une situation aussi injuste. Afin qu’aucune équivoque ne puisse persister dans l’esprit de tous, je rappelle que les officiers de police ont participé, d’une manière exemplaire, aux dernières élections professionnelles avec un taux de participation de près de 86%. Ils nous ont renouvelé leur confiance à 54%. Cette expression démocratique forte résume à elle seule tous nos discours revendicatifs et légitime nos aspirations à la création d’un corps unique de cadres A. Elle doit s’accompagner d’une juste parité indiciaire, indemnitaire et de carrière, en équilibre avec leurs homologues de la gendarmerie et les personnels de Conception et de Direction. Personne n’a pu sérieusement justifier les injustices dont nous sommes victimes. Du reste les artifices déployés dans les réponses écrites qui nous sont faites pour essayer d’expliquer de telles anomalies ne trompent personne, pas même leurs auteurs qui, pourtant, s'y tiennent fermement. Face à ce constat de blocage, notre devoir a été de répondre par une série de recours contentieux dont, aujourd'hui, s'inquiètent les plus hauts responsables de notre ministère. Nous n’avons certainement pas à nous excuser d’utiliser cette « voie » pour mieux nous faire entendre et respecter, mais il est vrai que le mal endémique dont souffre le syndicalisme policier tient évidement aux limitations de ses possibilités d’action, telles qu’elles découlent du statut des personnels actifs de la police nationale, plus restrictif sur ce point que le statut général des fonctionnaires. Il ne suffit pas de demander, il faut agir. Nous l'avons fait et irons au terme de cette entreprise. Combien de fois avons-nous répété à notre ministère qu’il fallait aller résolument dans le sens d’une véritable concertation et intégrer que les officiers de police ont le besoin et le droit de participer aux décisions qui les concernent, qu'ils sont la principale ressource d'avenir et de progrès pour la police nationale ? Il faut que ce message soit maintenant entendu et traduit dans les faits. Face aux réformes cruciales (prolongations d'activité, retraites, procédure pénale) qui viennent s’ajouter à nos combats catégoriels, le SNOP tiendra en 2010 toute sa place de syndicat rassembleur, constructif, revendicatif, pour obtenir les éléments concrets de la considération due aux officiers. Dominique ACHISPON, Secrétaire Général du SNOP I 4 Vie en Zones IDF: Fidélisation / Grand Paris OUEST: ENP sacrifiée NORD: une époque formidable SUD: IVème réforme à Marseille OUTRE MER: servir en Outre Mer SUD OUEST: Adieu Jean-Jacques 9 Analyse LOPPSI 2: enregistrement vidéo des GAV 10 Ministre et DGPN Audience Ministre de l’Intérieur Astreintes: le DGPN nous rejoint 12 Réflexions: l’Information Générale Modernisme ou archaïsme ? Police/Gendarmerie 14 Bulletin d’adhésion 15 Traitements et pensions Élections 2010 SNOP 54% SO 43,5% POLICE Nouvelle Commission paritaire : 0510 S 05555 - ISSN 1961-9294 Tirage : 12 000 exemplaires -Abonnement annuel : 8,50€ - Prix au numéro : 0,90€ Directeur de la publication : Dominique ACHISPON Rédacteur en chef : David BARBAS Impression : Compédit Beauregard Maquette, Photos, Graphismes: David BARBAS SNOP Syndicat National des Officiers de Police 55, rue de Lyon - 75012 Paris Illustrations : Renaud MOAL Tél. : 01 44 67 83 30 Fax : 01 44 67 84 20 www.snop.info Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 3 V ie en Zones ILE DE FRANCE Action sociale et fidélisation : les propositions du SNOP La question de la fidélisation au sein du Grand Paris et plus largement en IDF reste entière. La cadre statutaire impose aux officiers une affectation minimale de 5 ans. A cela, comme tout un chacun, ils sont confrontés à la cherté du coût de la vie, aux difficultés à se loger et à assurer la garde des enfants compte tenu des exigences de service. es Officiers doivent être considérés en équité: le concept de “parité globale” avec nos amis gendarmes ne veut rien dire aux regards de ces préoccupations. Les mesures de soutien, d’accompagnement et de reconnaissance peuvent, notamment, se traduire en avantages en nature et/ou pécuniaires. Bon nombre d’officiers aimerait voir leur quotidien s’améliorer par des mesures adaptées et spécifiques : L Lo g e me n t -Mise à disposition de « logements concédés » en faveur des officiers exerçant des fonctions ou occupants des emplois particulièrement astreignants -Revalorisation substantielle des primes de « fidélisation » (indemnité de sujétion exceptionnelle) et de « SGAP » (indemnité exercice poste difficile) -Création d’une prime annuelle de fidélisation passée une certaine période en IDF (par exemple égale à 1 ou 2 mois du traitement indiciaire – cf. également le dispositif en faveur du CEA) -Octroi d’une indemnité de déménagement dans le cadre d’un changement de résidence à l’occasion d’une mutation intra-IDF Gard es d ’en fant (s) Mise en place d’un CESU complémentaire (sans condition de ressources) en faveur des officiers contraints de faire garder leur(s) enfant(s) de moins de 11 ans (entrée en 6ème) durant leur activité en horaires atypiques (nuits, WE, jours fériés) afin de compenser le surcoût occasionné par ces gardes R e s ta u r a ti on -Octroi de Chèques Restaurant (ou Chèques Service) en l’absence de restaurants administratifs à proximité du service et accessibles aux heures et jours d’activité Toutes ces mesures n’ont rien de surréalistes et pourraient être envisagées en faveur d’Officiers exerçant en province. Elles bénéficient, pour partie et à juste titre, à d’autres personnels actifs : commissaires, gendarmes, douaniers… Elles existent également pour d’autres catégories socioprofessionnelles de fonctionnaires qui par ailleurs n’ont pas les contraintes et sujétions des policiers. Une fois encore, en ce domaine comme en d’autres, les officiers avec le SNOP vont devoir convaincre pour obtenir leur dû. Pierre Dartigues Bureau National Pas de Grand Paris sans une grande ambition La mise en place de la Police d'agglomération a la mi-septembre a été globalement appréciée par l'ensemble des officiers du renseignement d'Ile de France, qui y ont vu une réelle volonté politique de maintenir, voire développer dans le strict intérêt de la République un véritable service de renseignement moderne. insi, les membres de la DRPP, rejoints par les effectifs des STR (92, 93, 94) font part d'une certaine logique dans cette nouvelle donne, qui peut permettre une meilleure transmission du renseignement et de l'information donnés aux autorités, qui avait en partie disparue avec la réforme du renseignement. A Le Grand Paris est l'occasion pour nombre d'officiers de retrouver leur filière du renseignement sans se limiter aux seules frontières du périphérique parisien, à l'instar de ce que demandait le SNOP depuis 18 mois. Il était bien temps, et comme disait encore il y a peu le Premier Ministre, la réforme du renseignement est allée un peu trop loin et les officiers connaissaient un sentiment d'incompréhension et de pertes de repères tant dans les missions que dans leurs positionnements. Il est temps à présent d'entrevoir l'avenir, et à ce titre, la question de l'intégration de manière 4 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 effective des officiers de l'information générale des départements de la Grande couronne apparaît comme inéluctable, les informations des départements 77, 78, 95, 91 se devant d'être placées sous l'égide directe des services du grand Paris, donc de la DRPP et du Préfet de Police. L'information générale retrouverait ainsi sa double finalité: l'analyse des renseignements pour l'information du gouvernement et la gestion de l'ordre public (et non plus de la sécurité publique, à ce titre la sémantique est importante). En outre, le nécessaire rapprochement des services sous un même commandement éviterait les problèmes rencontrés (nous avons le souvenir encore frais des allées et venues de mouvements sociaux originaires des départements de la grande couronne ou de province se concentrant dans la capitale et en particulier devant l'Elysée). Par ailleurs, les nouvelles missions dévolues aux fonctionnaires chargés à Paris comme en Ile de France du suivi des bandes dans le contexte de lutte contre les violences urbaines sont accep- tées par les effectifs franciliens. Pour autant, elles doivent, sur le moyen terme, obtenir des moyens en adéquation avec leurs nouveaux objectifs. Au sein des directions départementales du RI, l'avis est partagé : les uns souhaitant une amélioration des relations avec la DCRI de Levallois, assortie d'une pérennisation des missions actuelles, de la dénomination de direction départementale et du statut des officiers effectuant leurs services au sein de ces directions, les autres un rapprochement, à l'identique des SDIG, des services de la DRPP. En tout état de cause, les moyens humains, matériels, informatiques se doivent de suivre la politique « ambitieuse » menée par les pouvoirs publics en matière de renseignement et le SNOP, seul, n'a de cesse depuis 2 ans de le rappeler aux différentes autorités. Gageons, à l'avenir, que l'investissement des délégués et officiers du SNOP des filières du renseignement recevra un écho favorable de l'administration sur ces différents points, dans l'intérêt des services V ie en Zones OUEST L'ENP de VANNES scandaleusement sacrifiée sur l'autel de la RGPP La DFPN effectue des coupes sombres dans son réseau des structures de formation initiale pour répondre à la révision générale des politiques publiques. La Zone OUEST, entre autres, paye un lourd tribut puisqu'après la fermeture des C.F.P de SANCERRE, NANTES et SAINT BRIEUC, l' Ecole Nationale de Police de Vannes va venir grossir les rangs des restructurations envisagées pour 2010. 'étonnement frise en l'espèce l'incompréhension auprès des personnels, notamment lorsqu’ils apprennent que les différents audits DFPN et IGPN louent les performances, en matière budgétaire, pédagogique et logistique, de cet établissement. L La qualité des infrastructures existantes dans cette école – qui a formé près de 13.000 gardiens ou adjoints de sécurité depuis sa création par Raymond MARCELLIN en 1973 illustre ô combien l'ineptie de cette décision. Propriété du Ministère de l' Intérieur, cette école nationale de police d'une superficie de 2,5 ha, disposant d'un amphithéâtre de 207 places, d'un stand de tir entièrement rénové , d'une capacité d'hébergement de 230 lits dont 21 chambres individuelles (salle de bains, WC, TV, bureau...) pourrait aisément accueillir la direction départementale de la sécurité publique du Morbihan dont l'implantation actuelle ne permet aucune possibilité d'extension, ainsi qu'un Centre Régional de Formation Continue. La création d'un CRF Vannes autoriserait de substantielles économies de locations et d'hébergement en secteur hôtelier ; de plus, au regard de sa situation géographique (l' ENP Vannes est située à moins de 2 heures de toutes les circonscriptions de Bretagne et des Pays de Loire) elle se trouverait légitimée par l'équilibre ainsi rétabli avec les CRF de TOURS et ROUENOISSEL dans un SGAP de 20 départements où exercent près de 10.000 personnels actifs et administratifs (cf cartographie). Puisque l'aspect financier est censé guider les décisions de notre Administration, il n'est pas inutile de rappeler que l'actuelle DRRF de Rennes s'acquitte pour ses bureaux d'un loyer annuel dépassant les 120.000 euros en sus du coût des locations de salles amphithéâtres et pédagogiques pour la réalisation de stages; obérant son budget de fonctionnement à hauteur de 80%. A titre d'exemple, le coût total par stagiaire d'une session de formation continue de 5 jours est quadruplé lorsque son organisation est assurée hors structure administrative. Particulièrement réactif dans le traitement de ce dossier, le SNOP invite le Ministre de l’ Intérieur à agir avec prudence et attention bienveillante à l'égard de l'ensemble des personnels "victimes" de ces restructurations afin que le désespoir ne prenne pas le relais de la simple interrogation quant à leur avenir. A l'heure où ce dernier entreprend des effets d'annonce portant sur le recrutement massif de 10.750 policiers et gendarmes pour 2010, ce discours ne peut pour autant masquer la volonté de réduire les équivalents temps plein (ETP). Et la Police Nationale n'échappe pas à la règle avec 1.390 supprimés l'année prochaine. Après la DFPN, le RI, la PAF hier et aujourd’hui... à qui le tour demain ?? Yannick LEBARRE Secrétaire Zonal Adjoint Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 5 V ie en Zones NORD Une époque formidable… Nous vivons une époque formidable. Les réformes pleuvent comme des hallebardes, bien pesantes et tranchantes. La Police, comme de coutume, n’y échappe pas et le département du Nord ne sera assurément pas oublié. Parmi tous ces changements plus ou moins bien vécus, évoquons un instant celui de la Police d’Agglomération. ur la forme tout d’abord. Soulignons déjà le fait que nous avons appris l’existence de cette réforme par le biais d’un blog de gendarmes (Gendarmes en colère!)… Cela ne s’invente pas et même si nous ne critiquons pas le côté farce, côté fair-play, il y a à redire! S Puis sur le fond. A la lecture de ce fameux courrier émanant du Ministère de l’Intérieur, on ne peut qu’être inquiet quant au sort réservé aux 8 des 9 postes de Chef de Circonscription Article 10 que compte le département du Nord. Ces postes sont pour nous emblématiques. Ils constituent l’aboutissement d’une carrière d’Officier en Sécurité Publique. C’est la preuve manifeste que des Officiers sont capables d’assurer des fonctions de conception et direction, c’est la reconnaissance de notre valeur, les prémices d’un Corps Unique… La perte de ces postes pour les Officiers du Septentrion est tout simplement inacceptable. Même si on peut comprendre qu’il faille réformer, réorganiser pour faire toujours plus avec toujours moins (devise officieuse de la Sécurité Publique), nous ne pouvons tolérer que cela se fasse encore et toujours sur le dos des Officiers. Les blessures de la réforme RG/ST ne se sont toujours pas refermées et les promesses non tenues ont laissé des traces… Le département du Nord n’est pas épargné par la délinquance, c’est un euphémisme. Les Offi- ciers comme les autres Policiers du département, luttent quotidiennement pied à pied pour maintenir un semblant de paix sociale. Quel message l’administration enverrait-elle aux Officiers si cette réforme aboutissait en l’état? Que d’encouragements pour ces collègues qui font tous les jours leur travail et plus encore! Quelle reconnaissance pour leur participation à la lutte toujours plus âpre contre la délinquance! “Pauvre Amérique Latine, si proche des Etats-Unis et si loin de Dieu…“ Le SNOP se battra encore et toujours pour que ces postes restent dans le département du Nord, mais une question demeure, se battra-til seul ? Olivier GUGELOT Secrétaire Zonal SUD IVème réforme Le 12/10/2009, la Sécurité Publique de Marseille procédait à sa 4ème réforme en 12 ans. > 1997: Création de services de quarts judiciaires et de Commandement par divisions(3). > 2000: Suppression des 3 quarts de division et création d’un quart centralisé à l'Hôtel de police de MARSEILLE: les BSU traiteront toutes les affaires relevant de la compétence du SSP. > 2002: réorganisation de la Sûreté Départementale. > 2009: Création à nouveau des Quarts de division. les BSU sont organisées en 4 groupes récupérant des compétences de l'ancienne Sureté Départementale (Vols Violences, Vols par effraction). La Sureté Départementale qui garde son droit d'évocation. > La grande nouveauté réside dans le fait que la Sécurité Publique MARSEILLE récupère des compétences de la DIPJ MARSEILLE (certains homicides ou assassinats, certains vols à main 6 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 MARSEILLE: Ville de près de 900 000 habitants, très cosmopolite armés, création d'une brigade des mœurs ). Il est décidé en 1987 de réunifier ces 2 brigades pour en faire une seule relevant de la compétence de la Police Judiciaire. Il en sera de même lors de cette restructuration de confier tous les Vols à mains armés, quels que soient le préjudice et le mode opératoire à la Brigade de Répression du Banditisme du SRPJ MARSEILLE. > On aurait pu penser que conformément aux discussions tenues avec les organisations syndicales et notamment le SNOP, la Sécurité Publique puisse avoir un renfort d'effectifs. > Malheureusement, ce ne sera pas le cas et des services entiers se verront amputés d'une part non négligeable de leurs effectifs, pour exemple, les commissariats d'arrondissement. > Il serait temps que l'administration centrale prenne conscience de la 2ème ville de FRANCE, commune intra-muros avec prés de 900 000 habitants , ville très cosmopolite, un port ouvert sur le Maghreb et le Moyen Orient , et qu’elle donne à la Sécurité Publique des Bouches du Rhône les moyens de pouvoir assurer avec sérénité sa mission de service public. > Le directeur départemental de la Sécurité Publique et le Préfet délégué à la sécurité et la défense ont déjà pu mesurer l'ampleur de la tâche impartie. Yves ROBERT Secrétaire Zonal V ie en Zones OUTRE MER Servir en Outre-mer…. Servir en outre-mer reste toujours difficile. Même si il faut reconnaître une meilleure approche de l’administration vis à vis des éventuels candidats (des entretiens sont désormais obligatoires pour juger le candidat, mais de grâce chère administration ne convoquez plus des originaires afin de savoir si ils ont le profil pour rentrer sur leur terre natale !!!). ’OPN affecté en Outre-mer est t o u j o u r s confronté aux mêmes problématiques : Se loger, s’adapter à la vie locale, trouver si il y a lieu un emploi pour son épouse, inscrire les enfants à l’école. Sur le plan professionnel il s’aperçoit vite que les moyens humains et matériels sont souvent réduits à la portion congrue…. L Par la suite, il constate que la plupart des directions d’emplois faute de budget interdisent toutes formations et autres stages en métropole… (Assez régulièrement les télégrammes de formation professionnelle sont valables pour tous les OPN ‘sauf DOM TOM’). Quant aux avancements et mutations locales inter-direction, même si des efforts ont été faits par la DAPN, un gros malaise règne encore au sein des services. En 2010 une direction se fait encore remarquer car elle a comme politique « dixit » son responsable des ressources humaines de ne promouvoir aucun officier de Police servant en Outre-mer. Mais de qui se moque-t-on? Ce haut responsable de Police semble ignorer à quoi sert la HALDE car ce n’est ni plus ni moins que de la discrimination. Au cours de son séjour l’OPN doit au bout de la deuxième année, penser à son retour avec tous les arias que l’on peut imaginer, à quelques exceptions prés “Tout sauf la Région Parisienne” est la phrase la plus entendue. Lors du retour rebelote (logement, inscription des enfants qui ont grandi et qui ne veulent plus repartir, etc.….) Une Police à l’image de la population doit de tenir compte des aspirations des uns et des autres afin que chacun puisse se retrouver dans notre organisation syndicale. En clair qu’il soit originaire ou en séjour l’OPN qui sert en outre-mer doit mener une carrière juste et non retardée par un séjour sous les tropiques. A ce propos il faut également cesser de croire que les Forces de Police “se la coulent douce” en Outre-mer, j’en ai rencontré plus d’un arrivant en Guadeloupe, effaré par la masse de travail (judiciaire, ordre public, immigration, renseignement social). Pour conclure je rappellerais donc aux éventuels candidats au retour ou à un séjour en Outre-mer qu’il faut se renseigner, se préparer et intégrer toute cette problématique. Alors à bons entendeurs…. Pascal DELOUCHE Secrétaire Départemental Guadeloupe Les officiers de Police affectés définitivement (originaire, marié ou pacsé avec une ou un originaire) ne sont pas en reste. Le SNOP depuis une dizaine d’années s’est toujours battu pour faire rentrer ces derniers rapidement afin d’avoir, autant que faire ce peut, une Police à l’image de la population. Ces derniers assez régulièrement s’interrogent sur leurs carrières, des grincements de dents justifiés sont assez récurrents en ce qui concernent les promotions….Le SNOP se Le SNOP, c’est aussi un forum libre www.snop.info Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 7 V ie en Zones SUD OUEST “Je suis pourtant toujours bien là” Nous venons de dire tous ensemble adieu à Jean Jacques. Il y a quelques mois j’avais salué son départ en tant que secrétaire régional du SNOP. Il m’avait dit avec émotion : “Cela fait drôle d’entendre parler de soi ainsi, je suis pourtant toujours bien là” aintenant, nous sommes tous émus, et cette fois ci, il n’est vraiment plus là. Certes, il nous avait habitués aux surprises mais il aurait pu éviter celle-ci. M Je ne vous relaterai pas de manière exhaustive le déroulement de sa carrière car dans un dernier clin d’œil syndical il m’aurait dit: “laisse çà, c’est la spécialité des commissaires”. Il a , avec passion, car ce mot avec lui prenait vraiment tout son sens, mis son caractère bouillonnant, sa bonne humeur, sa plume, sa verve, son courage et même ses colères au service des autres. Pour la défense de nos collègues, dans le cadre de réformes profondes qui se sont succédées pendant Officiers, ce négociateur pugnace, générateur d’idées et communiquant d’exception. Mais au delà de cet engagement, Jean Jacques était un homme de cœur, un homme d'amitiés, fidèle et loyal, qui a partagé avec beaucoup d'entre nous ses passions diverses: l'avion, le bateau, la littérature policière où simplement quelques bons moments. Il était curieux de tout, aimait échanger cet appétit de connaissance avec d'autres, découvrir de nouveaux horizons, s'enrichir de Jean et se nourrir de leur apport, de leur expérience, de leur savoir. De la part de Corinne BROSSARD et de ses filles Camille et Chloé Après ses études littéraires et des débuts dans la vie active comme journaliste dans l’Aude, c’est dans la police qu’il a Chers amis et collègues déployé ses ailes : dans la police Jacques, judiciaire à Javel et aux stups du Sa famille, sa plus grande fierté SDPJ 92, dans les sections de Christophe ROUGET vient de était son jardin secret. Il regretrecherches spécialisées de la nous transmettre vos témoi- tait de ne pouvoir accorder plus direction centrale des renseignements généraux et en tant que gnages de soutien. Nous tenons de temps à son épouse et ses pilote et chef de la Brigade de toutes les 3 à vous remercier infiniment pour toutes deux filles, lui qui voyait filer le temps et qui pour ne pas lui Police Aéronautique de Blagnac. ces marques d’amitiés et d’affection. laisser de prise, vivait à cent à Il avait montré qu’il pouvait tout faire, tout bien faire. Son intelli- Nous sommes fières de voir à quel point Jean l'heure. J'ai une pensée émue gence, son sens de l’adaptation, jacques était apprécié au sein de son travail. Il était pour Corinne, Camille et Chloé. aussi un père exceptionnel et un mari formidable. IL sa réactivité pouvaient lui perLe magnifique poème de mettre de tout comprendre très nous manque terriblement… Rudyard Kipling “Tu seras un vite, de tout entreprendre. Il Merci pour cette solidarité, pour votre aide, pour homme mon fils” l’inspirait pour avait récemment encore partitous vos très touchants messages . conduire sa vie. Et aujourd’hui cipé au grand prix de l’innovation nous pouvons tous lui dire : tu de la police nationale et défen- Tout cela nous aide chaque jour à supporter le vide as bien été un homme Jean dait avec ardeur l’utilisation des qu’il a laissé. Encore merci à tous. Jacques, un homme simple et Camille, Chloé et Corinne avions et des ULM dans la police ambitieux, un homme droit et Nationale, qu’il avait même préautonome, un homme de sentés aux Invalides lors des derconviction et de tolérance. Un homme qui nières journées de la sécurité intérieure. ses mandats, mais aussi dans nombres de vient de prendre son dernier vol et qui nous dossiers individuels dont certains de portée laisse, seuls, sur le plancher des vaches. Toutes ses qualités, Jean Jacques, les avait nationale, il a dépensé beaucoup d'énergie. Il mises à disposition du SNOP et en militant Adieu l’ami. Adieu Jean Jacques. s’est battu avec éthique, conviction, panache convaincu il s’est battu pour l’ensemble des et intelligence contre toutes les injustices. Christophe ROUGET Officiers de Police. Il a déployé toute son Secrétaire Zonal Adjoint, Son ami énergie naturelle dans notre organisation Nous saluons tous et remercions, pendant plus de dix années, particulièrement aujourd'hui, ce bretteur du verbe, ce mouscomme secrétaire régional de Midi-Pyrénées. quetaire des mots, cet ardent défenseur des 8 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 A nalyse LOPPSI 2 ENREGISTREMENT VIDÉO DES G.-à-V. Dans le chapitre III, § 4 de l'annexe au projet de loi il est inscrit : (202) Des auditions des gardes à vue enregistrées pour une plus grande sécurité (203) Dans le cadre de la réforme de la Justice, ce dispositif contribuera à mieux sécuriser les procédures et donc à améliorer la qualité du service fourni aux victimes. Le SNOP dénonce l'affichage de cet objectif incohérent, hypocrite, coûteux et pénalisant. 'expérience retirée de la pratique des enregistrements vidéo des dépositions r e ç u e s d e s p e rsonnes placées en garde à vue n'est absolument pas prise en compte alors qu'elle démontre que dans le meilleur des cas le dispositif est inutile, qu'il est donc absurde de vouloir le développer au prétexte d'un intérêt des victimes qui demandent bien d'autres accompagnements et soutiens de la part des pouvoirs publics que ce "gadget". L Depuis plusieurs années cet enregistrement est imposé s'agissant des mineurs placés en garde à vue, et récemment l'obligation s'est étendue à tous les gardés à vue dans les affaires criminelles, hors les gardes à vue dites "dérogatoires" ( + de 48H00 pour le terrorisme, les bandes organisées, les trafics de stupéfiants, etc.). Ce sont donc des situations particulières qui ont été ciblées : - S'agissant des mineurs parce qu'ils constituent une population présumée plus fragile face à l'action policière, devant bénéficier de protections et garanties supplémentaires. La justification avancée à l'instauration de cette mesure était de s'assurer de l'absence de manipulations ou de pressions exercées par les enquêteurs pour obtenir les aveux de mineurs plus suggestionables en raison de leur jeune âge. En pratique la mesure n'a JAMAIS révélé aucune pratique policière de ce genre, les enregistrements réalisés ne sont JAMAIS consultés, ni par les autorités judiciaires, ni même par les avocats ! Par contre la mise en œuvre technique des enregistrements a été une source de contraintes techniques et budgétaires très pénalisantes pour les services de police et constitue une gène certaine pour les enquêteurs en terme de locaux, de rédaction des actes de procédure, de temps consacré au formalisme, etc. Cette gène se répercute aussi, il faut le rappeler, sur les victimes: procédures plus longues, plus lourdes, donc moins de temps et moins de moyens consacrés à l'aide aux victimes. Le "retour d'expérience" permet donc d'affirmer qu'il s'agit d'un mesure pénalisante, coûteuse et sans aucune utilité pour l'enquête ni pour les victimes et sans aucun bénéfice pour la garantie des Droits. Il est donc incorrect de prétendre que ce dispositif a "sécurisé" les procédures au profit des victimes. En réalité il a ralenti et alourdi le traitement des affaires impliquant des mineurs, sans bénéfice pour personne. - S'agissant des affaires criminelles parce qu'elles constituent les faits les plus graves, les préjudices les plus lourds, et que les enquêtes génèrent donc les tensions les plus fortes. matière criminelle sont très lourdes. Les rares cas recensés sont donc toujours largement médiatisés. Il est donc trop tôt pour dresser un bilan de cette partie du dispositif : les effets négatifs sont déjà connus mais des bénéfices indirects pourraient survenir ponctuellement au profit des victimes, même si on peut en douter. Il n'y a donc AUCUNE UTILITÉ NI JUSTIFICATION à l'extension de l'enregistrement vidéo des personnes gardées à vue dans les affaires relevant de la petite et moyenne délinquance de droit commun, dont les auteurs ne présentent aucune vulnérabilité particulière. La seule cohérence de ce projet résiderait dans une transformation radicale de notre procédure pénale sous le modèle d'un système accusatoire et oral, accompagné d'une dématérialisation des actes de procédure. L'objectif est encore d'éviter qu'en raison de ces tensions, de la pression inhérente au contexte de ces affaires, les déclarations ou aveux des personnes placées en GAV puissent être suspectés d'avoir été obtenus dans des conditions discutables. A défaut, plaquer un tel dispositif sur notre procédure inquisitoire et écrite ne ferait que cumuler les inconvénients sans apporter aucun avantage (ou alors très marginal en regard des contraintes), et surtout ne s'accompagnera pas des moyens permettant de compenser la charge nouvelle qu'il constitue. La vidéo serait ici une garantie de l'absence de pressions abusives sur la personne entendue, et donc un appui quant à la sincérité des déclarations faites. On pourrait ainsi limiter le risque des rétractations comme celui des aveux extorqués. Le SNOP pourrait comprendre une politique ambitieuse qui voudrait ne se priver d'aucun moyen et d'aucune garantie de fiabilité qu'elle pourrait apporter à l'exercice de la Justice, quitte à mélanger ce qui peut paraître le meilleur dans les divers systèmes judiciaires. Clairement, sur ces dossiers la charge procédurale et technique qui pèse sur les enquêteurs reste très pénalisante et le risque qui veut être couvert par le dispositif est statistiquement très marginal : il y a très peu d'affaires criminelles ou les aveux sont discutables et constitueraient le seul et unique motif de condamnation. Mais la France ne se donne pas les moyens d'une telle ambition : moyens matériels insuffisants, recul des effectifs, budget indigent de la Justice, magistrats et enquêteurs en nombre réduit, etc. Il est toutefois clair que "l'erreur judiciaire" qui survient est d'autant plus inacceptable que les sanctions encourues en En l'état, nous sommes donc totalement opposés à l'extension de l'enregistrement vidéo des GAV. Michel-Antoine THIERS Bureau National Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 9 M inistre Audience MI Après les élections... Une délégation du SNOP, composée de Dominique ACHISPON secrétaire général, Jean-marc BAILLEUL secrétaire général adjoint et Pierre ELBE secrétaire national, a été reçue le mardi 23 février 2010 par Monsieur Brice HORTEFEUX, Ministre de l’Intérieur, assisté de l’un de ses conseillers, Monsieur Philippe ALLONCLE. En préambule, le secrétaire général du SNOP est revenu sur l'analyse des résultats des dernières élections professionnelles dont nul ne peut contester le positionnement clairement majoritaire de notre organisation avec un score de 54%, renforcé par un taux de participation de près de 88 % jamais observé jusqu'ici, exprimant l'engagement des officiers pour leur avenir. Le Ministre a dit sans ambiguïté que le SNOP est le syndicat majoritaire dans la représentation du corps de commandement et qu'à ce titre les services du Ministère doivent engager toutes réunions sur les thèmes exposés au cours de la campagne. Il a demandé à être informé personnellement de tout dysfonctionnement flagrant de cet aspect du dialogue social dont l'amélioration passe nécessairement par le respect des messages exprimés dans les urnes. Le SNOP a donc rappelé les principaux thèmes qui ont animé sa campagne électorale. Il a fait valoir les inquiétudes et attentes légitimes des officiers de police face aux situations qu'ils vivent et aux réformes qui s'annoncent : mutualisations de services, fermetures de circonscriptions, arrivée d'officiers de gendarmerie à la tête de SDIG, conséquences du protocole d'accord de 2007, perte financière des officies de CRS, alignement de l'ISSP des sous-officiers de gendarmerie sur celle des gradés et gardiens alors que le différentiel de 5 points existe toujours entre les officiers de police et ceux de la gendarmerie, réforme de la garde à vue, réforme des retraites... Devant cette accumulation de difficultés présentes et à venir, le SNOP a réaffirmé la nécessité que des signes positifs arrivent rapidement aux officiers de police qui sont un maillon incontournable dans le fonctionne- 10 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 ment des services. Le Ministre nous a assurés qu'il était parfaitement au courant de nos revendications y compris celles concernant la fidélisation en Ile de France mais a insisté sur le fait que ses contraintes budgétaires étaient grandes. Nous lui avons rappelé que cet argument était difficilement recevable pour les officiers à qui un protocole minimaliste a été imposé en 2007 au prétexte de ces contraintes, alors que dix huit mois plus tard, en pleine crise économique, le corps de conception bénéficiait d'un dispositif sans comparaison possible en terme budgétaire (ex : 300 euros d'augmentation indemnitaire annuelle en moyenne pour un officier en 2010, contre 2.300 euros pour un commissaire). S N O P 54 % MAJORITAIRE Pour le SNOP, ce "deux poids - deux mesures" n'est pas tenable vis-à-vis de nos collègues qui, jour après jour, participent très largement au service public de la sécurité. Nous avons aussi mis en avant, une nouvelle fois, que nos principales revendications sont dans le droit fil des instructions ministérielles de la Fonction Publique et de Bercy concernant la recherche systématique d'économies et de modernisation de l'État : réduction des corps, mutualisation des scolarités, etc. S'agissant des actions engagées par le SNOP, et en particulier le contentieux, le Ministre a semblé contrarié par nos nombreux recours développés depuis maintenant presque trois ans et désireux d'un retour à des relations apaisées et constructives. Le secrétaire général a indiqué que nous sommes les premiers à regretter que ces extrémités se soient imposées au SNOP, mais en a rappelé la genèse et notamment l'absence de tout dialogue social dans de nombreux sujets de fond sur lesquels nous avions saisi l'administration dans un esprit d'ouverture. Ce n'est que face aux refus répétés de toute négociation que le SNOP s'est tourné vers les tribunaux pour obtenir le respect des droits des officiers de police. Afin de donner un premier signe positif, le Ministre a confirmé qu'une solution allait être rapidement trouvée pour les officiers de CRS et que le SNOP, initiateur de cette revendication, allait y être associé. Nous avons convenu que sur les nouveaux sujets soulevés par le SNOP, de rapides réunions soient organisées pour éviter leur évolution vers le contentieux. Pour ceux qui ont déjà été lancés nous en attendons prochainement les résultats afin des les inscrire dans la construction d'un statut de cadre à la hauteur des attentes des officiers de police. Concernant la LOPPSI 2 débattue actuellement au Parlement, nous avons remis au Ministre les documents* que les représentants du SNOP ont également fait parvenir aux présidents des groupes parlementaires, qui reprennent nos commentaires critiques et propositions sur ce projet de loi : garde à vue, vidéo, police municipale, niveau de recrutement des officiers de gendarmerie... La délégation D GPN Astreintes Le Directeur Général de la Police Nationale nous rejoint ! Face à l'argumentaire développé par le SNOP au sujet des interprétations abusives faites par certains chefs de service au sujet de l'astreinte, le DGPN confirme notre position, à savoir que " le rappel au service doit être inopiné et est incompatible avec des opérations programmées à l'avance". De même, le DGPN nous rejoint sur le fait qu'on ne peut être placé en astreinte au service. Il en résulte donc, qu'à partir du moment où un service est programmé (art. 117-31 du RGEPN), les officiers devront récupérer les heures effectuées dans ce cadre. Fidèle à ses engagements, le SNOP continue de défendre vos intérêts. Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 11 R éflexions INFORMATION GÉNÉRALE Modernisme ou archaïsme ? La Police Nationale connaît une réforme sans précédent dans le champ de la sécurité intérieure. Le rattachement de la DGGN au Ministère de l’Intérieur. L’application masquée mais concrète de la RGPP (diminution substantielle du nombre de postes de policiers), les réformes organiques ne tenant pas compte de la concertation laissent penser que l’on joue aux apprentis sorciers. e SNOP, sans ambiguïté a toujours été partisan du regroupement de la Police et de la Gendarmerie. Le SNOP est d’ailleurs l’initiateur et le promoteur de l’idée d’un « Grand Ministère de la Sécurité Intérieure », et ceci depuis son Congrès de Lyon en 2000. L Pour autant, les évolutions et réformes qui s’axent autour de cette orientation continuent de se faire sans que l’expertise des Officiers de Police ne soit entendue ni prise en compte. Alors que dans le domaine de la Police Judiciaire, les politiques initient des réformes qui n’opèrent pas un choix clair entre une procédure accusatoire ou inquisitoire, juxtaposant de réformes en réformes des dispositions qui auront bientôt achevé de neutraliser l’efficacité des services de Police, on observe qu’en matière de Police administrative, nous ne sommes pas en reste dans l’accumulation des incohérences et archaïsmes. Lors de la Réforme des services de renseignements, le SNOP a été le seul à plaider pour une Grande Direction du Renseignement qui aurait regroupé le renseignement fermé et le renseignement ouvert dans un même giron. Le SNOP est le seul syndicat à avoir tiré la sonnette d’alarme et à ne pas avoir validé en CTPC la réorganisation portant création des SDIG. Force est de constater que tout est fait pour freiner le travail des Services d’Information Générale. DECRETS du 16 octobre 2009, instituant les notions de « prévention des atteintes à la sécurité publique » PASP et « d'enquêtes administratives liées à la sécurité publique ». EASP. Derrière ces belles terminologies se cache bien évidemment le démantèlement des fichiers RG et EDVIGE qui se mettent en place. Pour aller à l’essentiel, les services d’Information ne pourront quasiment plus procéder à l’archivage de quelque donnée 12 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 nominative que ce soit sur les domaines qu’ils traitent. Cela revient à demander aux services d’IG d’alimenter les autorités et les décideurs d’informations qui demeureront dorénavant systématiquement superficielles et ponctuelles, il ne sera plus possible de les confronter à des antécédents ou de les resituer dans un contexte d’évolution dans la durée. Même si le SNOP, organisation républicaine a toujours souscrit aux principes des droits de l’Homme et des libertés individuelles, il va de soit qu’une Police sans fichier est vouée à terme à avancer en aveugle et à impacter substantiellement la qualité de ses informations. Dans le même ordre d’idée, la lourde charge de Police administrative qui incombe aux Services de l’IG se fait dans la l’hypocrisie la plus basique. En matière de naturalisations par exemples, se sont des milliers d'enquêtes transitant par l’IG dont on ne sait même pas ce qu’on en attend !!!. En effet, tout avis émis par les services est proscrit, et les vérifications totalement subjectives sur le degré d’assimilation des candidats à la naturalisation doivent se faire sans critères objectifs ni moyens de vérifications avérés. Ainsi, certains services optent pour des entretiens où l’on demande au candidat de citer une métropole française, et de préciser qui en France vote les lois. La réussite à cet examen de passage permet de satisfaire pour les services de l’IG à la mission de police administrative telle que dorénavant attendue de nos services. Enfin, l’Information Générale digne héritière des RG, après avoir été concurrencée partout sur le territoire par les cellules rens des militaires de la Gendarmerie, va maintenant servir de laboratoire à une première étape de « mutualisation » avec la Gendarmerie. Pour l’heure, le seul objectif clarifié réside dans l’unicité du canal de transmission de l’Information à l’autorité Préfectorale. A cette fin, des Gendarmes ??? vont être affectés au sein de chaque structure départementale IG. Et la réciproque ? Et pour ajouter un peu de piquant à ce triste tableau technique, ne négligeons pas les retards et incohérences dans les structures et organisations des SDIG de la plupart des Grandes villes de France. Je citerai, pour l’exemple le SDIG de STRASBOURG, qui, d’une DRRG reconnue pour la qualité de sa production, est devenue un service moribond, mal géré, où les fondamentaux du management sont mis au placard, quant ce ne sont pas les officiers, qui sont volontairement vilipendés ou méprisés, sans que leur statut ne soit respecté. C’est ainsi, que des postes de commandement sont dédiés au Corps d’Encadrement et d’Application, que des Officiers, à contrario ne sont pas positionnés dans leur fonctions, qu’on méprise le respect de la chaîne hiérarchique la plus élémentaire, qu’on bafoue sciemment des décisions de CTPD quant à l’organisation des tours d’astreintes etc… En dehors de ce déplorable exemple d’un service en déclin, se posent de nombreuses questions. La grande majorité des SDIG départementaux sont placés sous le commandement d’officiers, et ceux-ci sont reconnus à la Centrale pour leurs compétences. Sur les « plaques urbaines » par contre, les SDIG sont les derniers services où les officiers continuent trop souvent d’être négligés. Astreintes similaires à celles du Corps D’application, absence de prérogatives hiérarchiques (notations etc…), mais par contre corvéables à merci quant il s’agit de les mobiliser sur des VO de week-end pour s’éviter les compensations horaires dues aux CEA. La liste est non exhaustive, mais, la conclusion est simple : Si l’on veut utiliser les SDIG pour expérimenter un palier supplémentaire de mutualisation avec la Gendarmerie, le préalable à la réussite, impose le positionnement sans équivoque de TOUS les OFFICIERS en parité avec les OGN. Le SNOP va poursuivre ses démarches afin de faire plier les retranchements archaïques, il en va du crédit de la Police envers ses partenaires de la Gendarmerie. Franck STEPHAN Secrétaire Zonal R éflexions INFORMATION GÉNÉRALE Police/Gendarmerie Après les offices centraux, le SCTIP, les gendarmes arrivent dans les SDIG… La note ministérielle du 23 février et celle conjointe du DGPN et DGGN du 9 mars viennent confirmer les inquiétudes légitimes que nous pouvions nourrir quant aux visées de la gendarmerie nationale sur le monde du renseignement. a gendarmerie nationale, méthodiquement, investit les métiers de la police nationale avec une stratégie relative ment simpliste. Elle crée des doublons dans un métier qu’elle connaissait peu, augmente les personnels exerçant dans cette mission afin de la développer rapidement et ensuite au nom d’une parité ici respectée demande la création de structures mixtes PN/GN. L Aujourd’hui, ce sont les SDIG qui sont victimes de cette stratégie et avant le 30 mars un gendarme, « officier ou sous officier, en fonction de la ressource locale et le la structure locale dans le SDIG »sera affecté dans ces services. Lorsqu’on associe cette note aux informations contenues dans la note du ministre du 23 février qui précise que demain « en fonction des spécificités des départements ,la direction du SDIG peut être confiée à un officier de gendarmerie» , on voit bien que toutes les conditions sont en place pour qu’à l’avenir des services départementaux policiers soient commandés par des gendarmes. Évidemment, rien n’a été prévu au niveau des transferts budgétaires, matériels, dans la réciprocité de l’utilisation des archives et des fichiers. Rien n’a été prévu au niveau de la sacro-sainte nomenclature et enfin rien n’a été prévu au niveau des contraintes hiérarchiques. Comment peut-on intégrer un élément dans une structure hiérarchique, quel que soit son grade, sans avoir validé des équivalences. Comment être chef d’une mission, assurer un intérim , dépendre d’un DDSP? Cette parité de grades a été votée logiquement en comité paritaire technique pour les administratifs, il est maintenant urgent de la valider pour tous les actifs. Le SNOP loin se s’inscrire dans des querelles de chapelles obsolètes souhaite donc au contraire qu’une collaboration fructueuse se mette en place. Les grandes institutions se construisent non pas sur des marchandages mais sur des principes. Le SNOP demande l’application de règles simples, logiques, garantes d’efficacité et d’égalité Le SNOP ne s’oppose pas à des créations de structures mixtes, structures logiques au sein d’un grand ministère de la sécurité intérieure. Le SNOP s’insurge d’une part contre cette méthodologie constante et d’autre part contre les conditions de ces mises en place. Le SNOP demande l’application de règles simples, logiques, garantes d’efficacité et d’égalité. LA RECI PROCIT E Le SNOP exige la réciprocité dans les transferts de personnels. Alors que la police compte plus de 142000 personnels et la gendarmerie moins de 100 000, des officiers intègrent nos structures alors que nous ne pouvons qu’à la marge occuper des postes de commandement dans la gendarmerie nationale. L A PA R I T E Dans son discours de LAON le 3 mars 2010 relatif aux reformes de la fonction publique, le Président de la République a indiqué “Reste la question des statuts. Pour l'instant, les agents travaillent dans les mêmes bureaux mais ont des statuts, et donc des rémunérations, différents.” Il a martelé “Nous harmoniserons les statuts par le haut“ et a précisé lors d'une table ronde qu'Eric Woerth, le ministre du Budget, rencontrerait les syndicats de la fonction publique sur le sujet en fin d'année. Le ministère de l’intérieur doit-il faire exception à ces principes ? Le SNOP est clair : oui aux mutualisations nécessaires, faites dans la transparence, le dialogue et le respect des métiers de chacun. Il est en effet évident que les contraintes budgétaires conduiront au développement constant de ces mutualisations. Il convient donc, impérativement, et dans l’intérêt général de mettre en place une méthodologie juste et des principes fondateurs garantissant à la fois la sérénité des personnels et l’efficacité opérationnelle. Comment envisager que ces hommes et ces femmes au service de la sécurité des français effectuant les mêmes missions, avec les mêmes contraintes n’aient finalement pas les mêmes avantages. Comment justifier que l’officier de gendarmerie chef du SDIG perçoive une ISSP supérieure à celle d’un officier de police.C’est le moment, aujourd’hui, d’harmoniser, comme cela était prévu en 2008 dans le rapport signé par Frédéric PECHENARD et Guy PARAYRE, l’ISSP entre cadres de la police et de la gendarmerie, comme c’est la cas automatiquement pour les sous officiers des deux armes. Il est t emp s que réc ip ro ci té et par i té s’ appl i q ue n t au x of f i ci e r s de polic e. Christophe ROUGET Secrétaire Zonal Adjoint Sud Ouest Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 13 J’ adhère Le SNOP, C’est vous ! 14 POLICE Nouvelle Mars 2010 - N°299 ADHÉSION 2010 G rilles Traitements au 01/01/2010* Pensions au 02/01/2010* *Valeur indice 100 au 01/10/2009: 5528,71 Valeur mensuelle du point: 4,607 Mars 2010 -- N° 299 POLICE Nouvelle 15 www. .info LE SNOP, C’EST VOUS !