Paroles d`Experts n°74 - Ordre des Experts
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Paroles d`Experts n°74 - Ordre des Experts
PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page1 PAROLES D EXPERTS N° 74 LE MAGAZINE DES EXPERTS-COMPTABLES DE RHÔNE-ALPES RETOUR EN IMAGES Cérémonie des vœux de l’Ordre, aux Halles de Lyon PORTRAIT Jean Souchal, président du directoire de Poma LES NOUVELLES MISSIONS PLÉBISCITÉES PAR LES CLIENTS 1er TRIMESTRE 2016 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page2 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page3 p. 8 RETOUR EN IMAGES > Cérémonie des vœux de l’Ordre aux Halles de Lyon. © Fabrice Schiff SOMMAIRE L’ACTU DE LA PROFESSION © DR ÉDITO PAR JACQUES MAUREAU p. 4 > Le budget 2016 du Conseil Régional de l’Ordre. p. 5 > Nomination du secrétaire général adjoint au Conseil Régional de l’Ordre. p. 6 > Un partenariat signé pour faciliter le développement des entreprises régionales. p. 8 > Retour en images sur la cérémonie des vœux 2016 du Conseil L’ année 2015 restera dans les annales de la profession pour de nombreux points. Loi Macron, opération Eureca, lancement de STATEXPERT et des baromètres régionaux, tous ces événements ont mobilisé tant nos instances nationales que notre Conseil Régional de l’Ordre. Il était primordial de montrer que dans un contexte économique de plus en plus morose, et alors que le moral de nos clients entrepreneurs continuait à se dégrader, les experts-comptables s’engageaient en faveur de l’économie et démontraient leur professionnalisme et leur savoir-faire indispensables aux entreprises. Tout en fêtant les 70 ans de notre Ordonnance, il était important de faire preuve de dynamisme et de modernité. Force de propositions en faveur de l’économie et acteurs de la modernisation de leur profession, les experts-comptables ont poursuivi leurs efforts de communication. Pour notre Conseil Régional de l’Ordre, cette année 2015 aura notamment été l’occasion de renforcer nos liens et notre collaboration avec les acteurs locaux de la vie économique. Aujourd’hui, nous sommes systématiquement et activement présents dans les chambres consulaires, auprès des syndicats professionnels et du monde associatif afin, non seulement, de remplir un rôle citoyen que nous revendiquons, notamment en matière de création ou de transmission d’entreprise, mais aussi pour la prévention des difficultés ou encore l’emploi. Ce rôle, nous l’assumons également pour la promotion de la profession d’expert-comptable. C’est par ces actions que notre technicité, notre savoir-faire peuvent ainsi être reconnus. Certes, il appartient au Conseil Régional de l’Ordre d’organiser et d’animer cette présence quotidienne sur le terrain mais ne l’oublions pas, c’est aussi grâce à la mobilisation de chacun d’entre nous que tout cela est possible. Notre institution a besoin de bénévoles. Les élus, malgré un engagement et une disponibilité infaillibles, doivent être secondés dans les missions qui leur sont confiées et reconnaissons-le, les bonnes volontés sont nombreuses et représentent une réelle richesse au service de la profession. Régional de l’Ordre. p. 10 > Université des Experts : record battu en 2015 ! p. 12 > Le coin de l’interpro : points de vue croisés sur la nouvelle loi de Finances. p. 13 > Condamnations et Tableau du CROEC. L’ACCÈS A LA PROFESSION p. 14 > Teen’Expert Tour : rendez-vous avec les lycéens et les étudiants. p. 16 > Stud’Expert 2015 – Le 2e Tournoi de gestion – Cérémonie de remise des meilleurs mémoires. EN DÉBAT p. 18 > Les experts-comptables de Rhône-Alpes prennent le pouls de l’économie régionale. EN DÉPARTEMENTS p. 20 > Clare et Grec : des associations complémentaires. p. 21 > L’actualité en départements. DOSSIER p. 22 > Quatre nouvelles missions en plein développement : missions patrimoine, ressources humaines, restructuring, crowdfunding. LES BONNES PRATIQUES p. 29 > Savoie Sauvegarde aide les entreprises en difficulté. p. 30 > Nouveau en 2016 : la formation à la lutte anti-blanchiment (LAB). PORTRAIT p. 32 > Le groupe Poma à Voreppe (38), un des leaders mondiaux du transport par câble. C’EST MA PASSION p. 34 > Jean-Luc Pech, tintinophile. PLAISIRS ET DÉCOUVERTES p. 36 > Essai auto : la nouvelle BMW X1. p. 38 > Restaurant Insens, à Saint-Étienne. Que ce soit pour des missions ordinales telles que le contrôle qualité, le contrôle du stage, les actions en matière de lutte contre l’exercice illégal, les conciliations et arbitrages ou encore les actions de promotion auprès du monde économique ou des étudiants, le Conseil Régional de l’Ordre est en mesure de mobiliser des consœurs et des confrères qui s’engagent, donnent du temps pour la cause commune, en faveur de la profession. En ce début d’année 2016, il nous a paru nécessaire de mettre ces bénévoles à l’honneur et de les remercier à l’occasion de notre cérémonie des vœux. 1er T R I M E ST R E 2016 EN COUVERTURE : LES NOUVELLES MISSIONS PLÉBISCITÉES PAR LES CLIENTS. Édité par le Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes. 51 rue Montgolfier, 69451 Lyon cedex 06. Tél.: 0472 60 26 26. Fax: 0478 62 23 35. Directeur de la publication: Jacques Maureau. Directrice de la rédaction: Odile Dubreuil. Maquette et édition déléguée: Rosebud SARL. 10 rue des Marronniers - CS 40215 - 69287 Lyon Cedex 02. Tél.: 0825 12 57 25. Fax: 0472 44 92 04. Photos de Une : Fotolia. Toutes les photos de ce numéro sont « Droits réservés » Rédacteurs journalistes: Philippe Besseau, Bruno Crozat, Jacques Donnay, François Sapy. Relecture: Sylvie Mosser. Numéro ISSN: 2266-2669. Publicité: EC Rhône-Alpes. 0472 60 26 26. Impression: Chirat (Saint-Just-la-Pendue). PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 3 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page4 L’ACTU DE LA PROFESSION LE BUDGET 2016 DU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ORDRE Gilles Claus, trésorier du Conseil Régional de l’Ordre « Un budget ambitieux, des cotisations stables » Le budget 2016 du Conseil Régional de l’Ordre est marqué par la poursuite d’une action régalienne ambitieuse. Tout en maintenant les cotisations au niveau de 2015. PAROLES D’EXPERTS : Comment pourriez-vous caractériser le budget 2016 du Conseil Régional de l’Ordre ? GILLES CLAUS : C’est un budget ambitieux, mais qui reste marqué par le souci d’aider les cabinets, dans une conjoncture économique délicate. Malgré la présence d’événements exceptionnels (une cérémonie des vœux particulière incluant la Convention des bénévoles et le 70e anniversaire de l’Ordre, l’organisation des élections fin 2016...) qui entraînent une hausse des charges, nous avons décidé de ne pas augmenter les cotisations, ce qui nous amène à présenter un budget en déficit. En pratiquant ainsi, nous restituons indirectement à l’ensemble des membres de la profession une partie de la plus-value enregistrée sur la vente de l’ancien siège de l’Ordre. Quelles sont les grandes lignes du budget 2016 ? Nous tablons sur des recettes de 5,02 millions d’euros, soit une légère progression par rapport à l’exercice précédent (4,945 millions d’euros). Le déficit, lui, sera limité à 62 147 euros. Cette progression des recettes est due à la hausse du nombre de professionnels dans la région : Rhône-Alpes, après la dernière Commission du Tableau, pourra compter sur 2 134 cotisations de membres de l’Ordre auxquelles s’ajoutent 774 cotisations de stagiaires. Nous avons symboliquement passé la barre des 2 000 experts-comptables dans la région, ce qui va se traduire par une croissance du nombre de conseillers au Conseil Régional, qui passent de 24 à 30 élus hors incidence de la réforme territoriale. Vous évoquiez une hausse globale des charges. À quoi est-elle due? On peut identifier quatre raisons principales : • Nous continuons à mener une politique ambitieuse en matière de contrôle qualité. Le budget de ce poste, capital pour respecter nos obligations régaliennes, augmente de l’ordre de 8 %, à 220 000 euros. • Le budget communication progresse lui aussi sensiblement, passant de 161 000 à 201 000 euros. Cela provient d’une part d’un effort de communication « externe » à destination du monde économique telle que l’opération exceptionnelle qui a été menée aux Halles de Lyon le 14 janvier. Nous voulions marquer les 70 ans de l’Ordre COMMENT S’EXPLIQUE LA HAUSSE DES CHARGES? Hausse globale des charges par rapport au budget 2015 : 139 884 euros (sur un total de 5 084 000 euros) 40 500 euros pour le fonctionnement 29 % 57 500 euros pour les actions régaliennes 41 % 30 % 41 500 euros pour la communication auprès des Institutions, des Administrations régionales et de nos partenaires mais aussi remercier les bénévoles à l’occasion des vœux. D’autre part, la communication « interne » destinée aux membres de l’Ordre a été intensifiée avec les réunions d’informations départementales qui ont permis une plus grande proximité entre l’Ordre et les confrères. • La masse salariale du Conseil Régional augmente également en 2016, de façon mécanique, du fait de l’absence, pendant une bonne partie de 2015, du secrétaire général de l’Ordre. • Enfin, l’organisation des élections, en novembre 2016, affecte les charges à hauteur de 27000 euros. Qu’en est-il des dépenses de fonctionnement ? Si l’on excepte la masse salariale, en progression pour les raisons énoncées précédemment, les dépenses de fonctionnement récurrentes sont parfaitement maîtrisées et stables. Elles sont budgétées à hauteur de 520 242 euros hors masse salariale pour 2016. Nous nous efforçons de maîtriser ces dépenses pour consacrer nos ressources au service des experts-comptables de la région. Nous menons notamment une politique forte de lutte contre l’exercice illégal. Cela a, certes, un coût, mais c’est un élément clé de défense de la profession et, après quinze ans de lutte, je précise que nous n’avons jamais perdu une seule affaire en dernière instance. En conclusion, ce budget est placé sous le signe d’une politique ambitieuse de notre Conseil Régional sans pour autant pénaliser les finances des cabinets. SUR LE TERRAIN LES RENCONTRES DU PRÉSIDENT Mardi 6 octobre 2015 : Conférence annuelle presse Statexpert et signature de convention avec diplômes master CCA à l’Ordre. Lundi 18 janvier : Rendez-vous avec Philippe le CLEA - IAE de Lyon. du CLEA. Mercredi 7 octobre 2015: Remise des insignes Jeudi 5 novembre 2015: Signature de conven- Nicolas, directeur régional de la DIRRECTE. Lundi 18 janvier : Rendez-vous avec Serge Geri de Chevalier dans l’Ordre national du mérite à Jean tion avec la Banque Populaire Loire et Lyonnais. Jeudi 12 novembre 2015: Remise des diplômes - AGEFOS PME. Segaud à la CCI de Lyon. Lundi 18 janvier: Émission en direct sur la radio RCF. Jeudi 8 octobre 2015: Inauguration du campus DCG et DUCG à l’IAE de Lyon. Jeudi 3 décembre 2015 : Réunion mensuelle Lundi 25 janvier : Fête de l’entreprise du Rhône Saint-Paul Université catholique. Dimanche 18 octobre 2015: Course solidaire de l’API (Association pour la promotion de l’inter- - CGPME / Le Progrès. Lundi 8 février : Remise des diplômes DCG et professionnalité) au musée des Confluences. « Jogg dans la ville ». Mercredi 4 novembre 2015 : Conférence de Vendredi 11 décembre 2015 : Remise des DUSCG à la Manufacture des Tabacs. 4 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page5 L’ACTU DE LA PROFESSION MANAGEMENT Virginie Meunier-Regaldo, nommée secrétaire général adjoint du Conseil Régional de l’Ordre, depuis octobre 2015 Titulaire d’un 3e cycle en droit des affaires effectué à Lyon 3, Virginie Meunier-Regaldo fait ses premières armes dans un groupe pharmaceutique aux fonctions de responsable des affaires juridiques et réglementaires. Elle intègre le Conseil Régional de l’Ordre Rhône-Alpes en 2003 en tant que responsable juridique puis, depuis 2012, y exerce les fonctions de directeur juridique. « J’ai toujours souhaité apporter aux membres de l’Ordre le soutien réglementaire dont ils ont besoin dans un contexte législatif en constante mutation, en étant également attentive à l’évolution et à la reconnaissance des compétences techniques de l’ensemble des collaboratrices de l’Ordre. » © Pierre Maier « À DEUX, NOUS SOMMES PLUS FORTS à tous points de vue, d’autant que nous sommes sur la même longueur d’onde et que nous partageons des valeurs communes ». Pascal Richard, secrétaire général, explique ainsi la décision du Bureau du Conseil Régional de l’Ordre qu’il a lui-même soutenu, de créer un poste de secrétaire général adjoint. « Il était nécessaire de renforcer notre disponibilité auprès des élus ainsi que l’efficacité de notre organisation, notamment dans la préparation et l’exécution de nos décisions », souligne-t-il. « Pour les experts-comptables, la déontologie et l’application des textes de la profession de manière plus générale sont des préoccupations de tous les instants et parfaitement intégrées à leur exercice professionnel. Pour autant, l’évolution Pascal Richard et Virginie Meunier-Regaldo des textes régissant la profession nécessite une actualisation permanente qu’il est parfois difficile pour eux de parfaitement appréhender. Ainsi, les élus de cette mandature ont toujours eu la ferme volonté d’intensifier les missions réglementées © DR CÉRÉMONIE DES VŒUX EN AUVERGNE L’Ordre des Experts-Comptables d’Auvergne a organisé le mardi 26 janvier dernier, à Royat dans le Puy-de-Dôme, sa Cérémonie des Vœux. Olivier Mazeran, vice-président, Pascal Richard, secrétaire général et Virginie Meunier-Regaldo, secrétaire général adjoint, ont représenté l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes lors de cet événement. Pascal Richard (secrétaire général de l'Ordre Rhône-Alpes), Laurent Clermont (président de l’IFYC Institut de Formation Yves Chabrier), Olivier Mazeran (vice-président de l’Ordre Rhône-Alpes), Luc Tomati (vice-président de l’Ordre d’Auvergne), Philippe Maniel (président de l’Ordre d'Auvergne), Virginie Meunier-Regaldo (secrétaire général adjoint de l’Ordre Rhône-Alpes), Marc Rechard (président de la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes de Riom) 1er T R I M E ST R E 2016 de ma fonction de directeur juridique pour la déontologie, les litiges, la répression de l’exercice illégal, le contrôle du fonctionnement des cabinets et les problématiques juridiques internes. S’y ajoutent désormais des fonctions de management et de supervision des services et notamment du Tableau, de la Qualité, du Stage, ainsi que de la communication technique et réglementaire », détaille Virginie MeunierRegaldo. « Nous nous répartissons les tâches, mais parlons d’une seule voix », conclut Pascal Richard. dévolues au Conseil Régional de l’Ordre, tant en matière de régulation de la profession qu’en terme d’assistance technique aux professionnels », précise Virginie MeunierRegaldo, secrétaire général adjoint et directeur juridique. « La création d’un poste de secrétaire général adjoint a notamment pour but de permettre aux services réglementés du Conseil Régional de répondre au mieux aux attentes de plus en plus importantes des experts-comptables, des élus et des partenaires de l’Ordre ». Les missions de Pascal Richard et de Virginie Meunier-Regaldo sont parfaitement complémentaires. Le secrétaire général assure l’administration des services, le management des équipes, la communication du Conseil Régional de l’Ordre et les relations extérieures. Le secrétaire général adjoint a notamment pour mission de veiller à la supervision des missions réglementées. « Je garde un rôle opérationnel au titre RETROUVEZ L’AGENDA DE L’ORDRE ET L’ACTUALITÉ DES CLUBS EN SCANNANT CES QR CODES PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 5 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page6 L’ACTU DE LA PROFESSION SIGNATURE PARTENARIAT Un partenariat et une charte pour faciliter le développement des entreprises régionales © Pierre Maier Le partenariat et la charte signés en novembre dernier par la Banque populaire Loire et Lyonnais (BPLL), la Socama, société de caution mutuelle des banques populaires, et le Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables faciliteront le financement des projets portés par les entreprises du territoire. De gauche à droite : Alain Berioz-Curlet, président de la Socama, Jacques Maureau, président de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes et Jean-Pierre Levayer, directeur général de la BP2L. la recherche de financements et l’assistance qu’ils peuvent apporter à leurs clients pour étayer cette demande constituent des objectifs majeurs. « Qu’il s’agisse de financements d’exploitation, d’investissement, voire d’opération de haut de bilan, l’expert-comptable est l’interlocuteur le mieux placé pour assister les entreprises », commente Gilles Claus, trésorier du Conseil Régional de l’Ordre. En signant une charte portant sur ce point extrêmement sensible avec la BPLL et la Socama Loire et Lyonnais, le Conseil Régional de l’Ordre a finalisé une démarche qui bénéficiera aux professionnels comme aux entreprises. L’accord porte sur quatre points : « Cette convention renforce notre image et notre crédibilité auprès de nos clients. Elle conforte notre rôle naturel d’interface entre la banque et l’entreprise. » 6 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 accroître la réactivité de la banque lorsqu’une entreprise demande un rendez-vous en présence de son expert-comptable pour obtenir un financement; faciliter la mise en relation grâce à un nouvel outil extranet © Pierre Maier P OUR LES EXPERTS-COMPTABLES, permettant à l’expert-comptable de communiquer à l’agence Banque Populaire de son choix les premiers éléments du projet de son client ; instaurer une vraie relation de confiance en offrant la possibilité de réétudier un dossier de financement qui aurait fait l’objet d’un refus, dès lors que la demande émane de l’expert-comptable; faire bénéficier les professionnels de prêts spécifiques garantis par la Socama, en phase de création, de développement, ou de transmission. « Cette convention renforce notre image et notre crédibilité auprès de nos clients, assure Gilles Claus. Elle conforte notre rôle naturel d’interface entre la banque et l’entreprise. » Tandis que Stéphane Maton, directeur du marché des professionnels à la BPLL, voit dans cette nouvelle charte « un levier supplémentaire permettant d’additionner les forces et les compétences des expertscomptables, de la BPLL et de la Socama pour accompagner ensemble les professionnels et les entreprises régionales dans la réalisation de leurs projets ». Logo de l’Ordre réalisé par Laurent Benalika, fruitier-primeur, un des six représentants de l’association Rhône-Alpes des Meilleurs Ouvriers de France présents à l’occasion de la signature de la convention. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page7 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page8 L’ACTU DE LA PROFESSION CÉRÉMONIE DES VŒUX AUX HALLES PAUL BOCUSE - JEUDI 14 JANVIER 2016 VŒUX GOURMANDS ET CONVENTION DES BÉNÉVOLES AUX HALLES DE LYON À l’occasion de sa cérémonie des vœux, le Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes recevait, cette année, l’ensemble de ses bénévoles mis à l’honneur pour leur engagement auprès de la profession. Photos © Fabrice Schiff A PRÈS AVOIR REMERCIÉ les personnalités du monde économique, juridique et politique présentes à cette cérémonie, Jacques Maureau, Président, a dédié cette soirée à l’ensemble des bénévoles qui œuvrent pour l’Ordre des ExpertsComptables Rhône-Alpes. Par leur engagement et leur disponibilité, ils permettent la régulation et le rayonnement de la profession qui, sans eux, ne pourrait être ce qu’elle est, rigoureuse, reconnue et respectée. Au cours de son discours, Jacques Maureau a également évoqué les actions en cours et celles à venir. « Cette cérémonie est avant tout un moment de convivialité au sein de ce sanctuaire de la gastronomie que sont les Halles Paul Bocuse, lieu incontournable du savoir vivre à la lyonnaise », a conclu Jacques Maureau, avant de laisser les invités parcourir en musique les allées des Halles au gré des dégustations… Accueil en musique pour les invités Jacques Maureau, président de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes 8 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 Gilles Claus (trésorier de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes), Jean-Michel Aulas, président de l’OL et Jacques Maureau, président de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:20 Page9 L’ACTU DE LA PROFESSION Jacques Maureau, président de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes et Luc Tomati, vice-président de l’Ordre des Experts-Comptables d’Auvergne Stéphane Maton et Gilles Sartre (BPLL), Jacques Maureau, Bertrand Magnin et Christophe Ducoulombier (BPLL) Éric Chaloin (Ecosi) et Jocelin Rivoire (élu de l’Ordre des Experts-Comptables) Joseph Viola (Meilleur Ouvrier de France), Odile Dubreuil (vice-présidente de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes) et Christophe Marguin (président des Toques blanches Lyonnaises) Pascal Richard, secrétaire général, Virginie Meunier-Regaldo, secrétaire général adjoint, Jacques Maureau, président, Jean-Marc Morel, Odile Dubreuil, Olivier Mazeran, vice-présidents (Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes) François Royer, adjoint au maire du 2e , Georges Siaux (BTP Siaux) et Denis Broliquier, maire du 2e 1er T R I M E ST R E 2016 À bientôt ! PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 9 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page10 L’ACTU DE LA PROFESSION UNIVERSITÉ DES EXPERTS RECORD BATTU POUR L’ÉDITION 2015 ODILE DUBREUIL, vice-présidente du Conseil Régional de l’Ordre L’Université des Experts 2015 a enchaîné les superlatifs. Organisée au Palais des Congrès de Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, elle a réuni plus de 350 professionnels (experts-comptables, collaborateurs et stagiaires) ainsi que 130 partenaires. Un record de participation! Dans la Drôme et l’Ardèche, plus de la moitié des expertscomptables ont fait le déplacement. Venus nombreux, partenaires et participants ont apprécié à sa juste mesure le cadre et l’organisation. Mention très bien ! Succès de la plénière « L’audit TVA des recettes », animée par Jean-Pierre Casimir et Laurent Godret « UNE UNIVERSITÉ MERVEILLEUSE » Un Espace Partenaires ouvert pour plus de convivialité À gauche : 350 professionnels répartis sur les 27 stands de l’Espace Partenaires Photos © Xavier Chabert À droite : salle comble pour les ateliers Adeline Fayard remporte le dîner chez Michel Chabran ! 10 Conférence de presse en présence de journalistes Delphine Lachat gagne le 2e prix du jeu locaux concours organisé par l’Ordre. PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 Je qualifierais l’édition 2015 de notre Université des Experts de « merveilleuse ». Nous avons été accueillis dans un lieu idyllique et l’organisation s’est parfaitement déroulée, aussi bien pour les participants que pour les partenaires. Tout le monde a été satisfait, à la fois du contenu intellectuel et de l’organisation logistique. La qualité des intervenants a également contribué à cette impression générale, ainsi que l’homologation des formations pour les expertscomptables et les commissaires aux comptes. En 2016, nous avons décidé de faire évoluer la manifestation. L'idée consisterait à mettre en place, en octobre 2016, un véritable congrès régional sur deux jours, qui regrouperait l’Université des Experts telle qu’organisée jusqu’alors et des ateliers permettant de travailler en lien avec notre « famille professionnelle », notamment la compagnie des commissaires aux comptes. Et entre ces deux journées, se déroulerait notre soirée conviviale bien sûr ! 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page11 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page12 L’ACTU DE LA PROFESSION L’INTERPRO, C’EST TOUS LES JOURS POINTS DE VUE CROISÉS SUR LA NOUVELLE LOI DE FINANCES © DR © DR © DR La grande majorité des professionnels s’accorde à dire que la loi de finances 2016 est pauvre en mesures phares, aucune disposition fiscale ne venant notamment révolutionner le droit notarial. Quelques points échappent cependant à cette règle. Présentation. ARIELLE NOWAK SÉVERINE GIRARDON GILLES COUMERT Expert-comptable en Isère Notaire dans le Rhône Avocat au Barreau de Lyon « Le gouvernement remet en place certains avantages fiscaux supprimés l’année dernière pour les entrepreneurs qui adhéraient à un centre de gestion. Je pense notamment à la déductibilité totale du salaire du conjoint (marié en communauté), qui avait été supprimée et qui avait alors été plafonnée à 17 500 € comme pour les non-adhérents. Cette déductibilité totale est finalement réintroduite par la loi de finances rectificative en cas d’adhésion à un organisme de gestion. Un deuxième point me semble important. Il concerne la réduction d’impôt, plafonnée à 915 €, qui couvrait la totalité des frais de comptabilité et des honoraires d’adhésion à un centre de gestion. Il était notamment possible de bénéficier de cette réduction quand on relevait d’un régime micro mais que l’on optait pour un régime réel. Cette disposition, qui s’appliquait par exemple aux loueurs en meublé, avait été supprimée à compter des revenus 2016. La loi de finances rectificative l’a réintroduite, mais elle couvrira désormais les deux tiers des frais, toujours en la plafonnant à 915 €. » « Je retiens l’influence grandissante du droit communautaire, notamment en matière de plus-values immobilières des non-résidents. Les décisions dites « de Ruyter », rendues par la Cour de Justice de l’Union Européenne, (26 février 2015), et le Conseil d’État (27 juillet 2015), précisent que les vendeurs non résidents en France, assujettis au paiement d’une plus value, ne doivent pas acquitter les prélèvements sociaux au taux de 15,5%. Pour toutes les ventes fiscalisées comme tel jusqu’au 31 décembre 2015, ces personnes peuvent réclamer le remboursement des prélèvements sociaux qu’elles ont payés, si elles prouvent qu’elles sont affiliées à un régime de protection sociale européen. Il est intéressant de noter, cependant, que l’administration fiscale a déjà trouvé la parade, avec l’approbation de la loi sur le financement de la sécurité sociale pour 2016. Ainsi à compter du 1er janvier 2016, la date de l’acte authentique faisant foi, tous les contribuables sont, en effet, de nouveau soumis aux prélèvements sociaux sur les revenus du capital. Cette nouvelle disposition législative ne manquera pas de susciter un contentieux. » « Tout le monde s’accorde à dire que ces lois de finances sont pauvres en mesures phares. Il y a cependant un point qui mérite attention : l’influence du droit communautaire. Le régime mère-fille, qui je le rappelle est un régime d’exonération des dividendes versés par une filiale à sa société mère, est aménagé dans le cadre de ces lois notamment sous l’influence du droit communautaire. Parmi les aménagements les plus importants, figure la possibilité, pour l’appréciation du seuil de participation qui conditionne le bénéfice de ce régime, de prendre en compte les titres détenus en nue-propriété, ce qui n’était pas admis jusqu’à présent. Cette mesure permet potentiellement à un plus grand nombre de redevables, dans un plus grand nombre de situations, de se prévaloir du régime mère-fille. Les autres aménagements apportés à ce régime s’équilibrent entre mesures conduisant à un élargissement du régime (tel que notamment l’élargissement territorial aux États de l’Espace économique européen) et des mesures de restriction notamment par le jeu d’une clause anti-abus, de source communautaire. » 12 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page13 L’ACTU DE LA PROFESSION CONDAMNATIONS-RÉPRESSION DE L’EXERCICE ILLÉGAL n Le Tribunal de Grande Instance de Thonon-les-Bains a, en date du 13 octobre 2015, ordonné la cessation immédiate de toutes prestations, activités et missions de comptabilité relevant des activités visées par l’Ordonnance du 19 septembre 1945 par la SAS Société Genevoise de Comptabilité et Monsieur Yvon Boue, sous astreinte de 1 000 € par jour de retard à compter de la notification de ladite ordonnance et condamné in solidum ces derniers à payer au Conseil Régional de l’Ordre des ExpertsComptables la somme de 1 500 € en application de l’article 700 du Code de Procédure Civile. n Le Tribunal de Grande Instance de Lyon a, en date du 12 octobre 2015, donné force exécutoire à l’accord intervenu entre les parties aux termes duquel la SARL S., l’association P. et Madame P., qui reconnaissent qu’une partie de leur activité constituait un exercice illégal de la profession d’expert-comptable, ont confié les dossiers de comptabilité de leurs clients à des Cabinets d’expertise-comptable et s’engagent d’une part à cesser toute activité relevant de l’Ordonnance du 19 septembre 1945, sous peine d’astreinte de 2 000 € par jour de retard à compter de l’Ordonnance et d’autre part à régler au Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables une somme de 3 000 € correspondant aux frais engagés, moyennant un versement immédiat de 1 500 € et le solde à raison de 100 € par mois. n Le Tribunal Correctionnel de Thonon-les-Bains a, en date du 22 septembre 2015, reconnu Madame B. coupable des faits qui lui étaient reprochés et condamné celle-ci à 4 mois de prison avec sursis outre 5000 € d’amende ainsi qu’à l’interdiction d’exercice de la profession d’expertcomptable pendant 5 ans. Le Tribunal a également reconnu Monsieur B. coupable des faits qui lui étaient reprochés et condamné ce dernier à 12 mois de prison avec sursis, outre 15000 € d’amende ainsi qu’à l’interdiction d’exercice de l’activité d’expert-comptable pendant une durée de 5 ans et enfin à une faillite personne pour une durée de 15 ans. De manière conjointe et solidaire, ils ont été condamnés à payer au CSOEC, la somme de 3 000 € à titre de dommages et intérêts outre 800 € au titre de l’article 475-1 du Code de Procédure Pénale. Ils ont également été condamnés à payer 1 € à titre de dommages et intérêts à l’Ordre des Avocats outre 400 € de l’article 475-1 du Code de Procédure Pénale. n La Cour d’Appel de Grenoble a, en date du 12 novembre 2015, confirmé l’Ordonnance de référé en ce qu’elle a ordonné à Monsieur Emile Terrier mais aussi à la SARL D.D.P.G. de cesser, sous astreinte, toute activité de comptabilité et condamné ce dernier à payer au Conseil Régional de l’Ordre, la somme de 2 000 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile. Tableau du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes SESSION DU 15 DÉCEMBRE 2015 INSCRIPTIONS Experts-Comptables indépendants Jean-Denis ARNAUD - BRON (69) Elodie BERGER - SAINT ALBAN LEYSSE (73) Ingrid BOTTEX - SAINT-ÉTIENNE (42) Sylvie DUPONT - PONTCHARRA (38) Martin EYNARD - LYON 3E (69) Anne LABORIER - MALAFRETAZ (01) Sylvain MAILLOT - VAULX-EN-VELIN (69) Virginie RAFFIN - CRAPONNE (69) Hassane RIHA - LYON 3E (69) Experts-Comptables salariés Nathalie ALMEIDA - VALENCE (26) Claude BAUDET - FERNEY VOLTAIRE (01) Julien BAUDOT - LYON 4E (69) Audrey CASTEU - VALENCE (26) Anthony DE MULA - BOURG-DE-PÉAGE (26) Céline de VAUJANY-DESMONS - LYON 7E (69) Roger INVERNIZZI - OYONNAX (01) Nancy JACQUIER - VILLEURBANNE (69) Frédéric LEMONNIER - VILLEURBANNE (69) Céline MURAT - SAINT-PIERRE-EN-FAUCIGNY (74) Thibault RUBY - MONTBONNOT SAINT-MARTIN (38) Franck VENTURA - MARNAZ (74) Réinscriptions Nacer Eddine SADI - GRENOBLE (38) Ludovic TAVENAS - CHABEUIL (26) Arrivée Région Nicolas TOTAL - LYON 7E (69) Sociétés d’expertise comptable AA HOLDING - MONTBONNOT SAINT-MARTIN (38) AC FINANCE - SOYONS (07) ACORA CONSEILS - LIMONEST (69) ADLIR CONSEILS NORD - LOZANNE (69) ALTEC CONSEIL - CHABEUIL (26) 1er T R I M E ST R E 2016 AURLEA EXPERTISE - MOIRANS (38) BALCOF - GLEIZÉ (69) C3L EXPERTISE COMPTABLE - MALAFRETAZ (01) CAP COMPTABILITE - MOUTIERS (73) CHAPELEY EXPERTISE - CLUSES (74) EDME - VAULX-EN-VELIN (69) EXPERTS.G - SAINT MARTIN D’HÈRES (38) IB CONSEIL AUDIT - IBCA - SAINT-ÉTIENNE (42) KHEPER AUDIT & CONSEIL - BRON (69) NBETSB - SAINT-GERMAIN NUELLES (69) OPTEAM COMPTA - LYON 3E (69) PRIVVE - LYON 7E (69) SEMAXA - SAINT-ÉTIENNE DE SAINT-GEOIRS (38) SPJMV - SAINT-LAURENT-DE-CHAMOUSSET (69) THE CHALLENGE FRANCE - GRENOBLE (38) VIR EXPERT - CRAPONNE (69) Laurent PEYRE - VILLEURBANNE (69) Jérôme SIROT - VIENNE (38) Bureaux secondaires d’AGC AGC ISERE - BOURGOIN-JALLIEU (38) AGC SAVOIE - MÉRY (73) SUSPENSIONS À LEUR DEMANDE Experts-Comptables Yoël ARAMA MEYLAN (38) Cécile DESMARECAUX CHASSELAY (69) Alain GARMILIS VILLEURBANNE (69) RADIATIONS À LEUR DEMANDE Réinscription société d’expertise comptable Experts-Comptables COMPTAGEX - LYON 7E (69) Bureaux secondaires de sociétés A.D.N - ANNECY-LE-VIEUX (74) ACORA AIN JURA - AMBÉRIEU-EN-BUGEY (01) AGEX - VEAUCHE (42) B & G - LYON 3E (69) CABINET YVRAI - LE PONT DE BEAUVOISIN (38) COURAT & ASSOCIÉS - BALBIGNY (42) EURL RAPHAELLE TESTON - LE PONT DE BEAUVOISIN (38) EXPERTS-COMPTABLES DU LITTORAL - ECL - SALAISE-SUR-SANNE (38) EXPERTS-COMPTABLES DU LITTORAL - ECL VIENNE (38) FISCALITÉ AUDIT INTERNATIONAL - BOURG-SAINTMAURICE (73) SOCIÉTÉ D’ÉTUDES COMPTABLES D’ALSACE ET DE LORRAINE - SECAL - OULLINS (69) Bureaux secondaires personnes physiques Julien BOUROUBA - LYON 3E (69) Pierre KAISER - OULLINS (69) Régis LAPOIS - ANNECY-LE-VIEUX (74) Renaud ABSOLUT DE LA GASTINE - CHASSE-SURRHÔNE (38) avec Honorariat Thierry BARBE - CHAVANOD (74) Jacques BARBERO - ANNECY-LE-VIEUX (74) avec Honorariat Jean BORDES - SAINT-ÉTIENNE (42) Daniel CHALLEAT - VALENCE (26) André CHETTRIT - VÉNISSIEUX (69) Philippe DUCHENE - LYON 3E (69) Yves DUVERNEUIL - LYON 9E (69) Patrick JASSERON - LYON 6E (69) Alain LOMBARD - MONTBONNOT SAINT-MARTIN (38) Bernard PELISSIER - BRIGNAIS (69) Jean Paul POINAS - SAINT-CHAMOND (42) Joël QUELVENNEC - VILLE LA GRAND (74) avec Honorariat Pascal TRIBALAT - LYON 9E (69) Marc VENNETIER - LYON 5E (69) Guy VINCENT-FALQUET - BOURGOIN-JALLIEU (38) Sociétés AFICOMPTA - VIVIERS DU LAC (73) CEOLYS RHONE-ALPES - CRAN GEVRIER (74) C.M.M - ARGONAY (74) CABINET CHARRET COHEN - LYON 6E (69) CABINET MARC MARION - ANNEMASSE (74) CABINET NICOLAS PEILLON - ANNECY (74) CGM AGIR - MOUTIERS (73) FINANCIERE EKYLIS - LYON 3E (69) GARMILIS CONSULTANT - VILLEURBANNE (69) JITAM - LYON 3E (69) KL EXPERT - DARDILLY (69) MAV CONSEILS - LYON 5E (69) OGEC - LYON 9E (69) PIERREGRAFMEYERETASSOCIÉS-PGA-VILLEURBANNE(69) RFO FACILITATORS - ARCHAMPS (74) TLALOC PARTNERS - VILLEURBANNE (69) Bureaux secondaires de sociétés BDO - METZ-TESSY (74) COMPTA VIVAROISE - AUBENAS (07) OGEC - GLEIZÉ (69) OGEC - LIMAS (69) Bureaux secondaires personnes physiques Jean-Luc BARCON - MOUTIERS (73) Didier FORNO - CRAN GEVRIER (74) Stéphane GARCIA - AUBENAS (07) CHANGEMENTS DE SECTION EC indépendant à EC salarié Karine LORENZO - LYON 6E (69) EC salariés à EC indépendants Aurore GRANZOTTO - MOIRANS (38) Xavier SEJOURNE - LA COTE-SAINT-ANDRÉ (38) Reinhold VINZL - ESSERTS-BLAY (73) CHANGEMENTS DE RAISON SOCIALE BRUYAS MONCORGE ASSOCIÉSDEVIENT BMA- LYON 3E (69) CABINET MACQUAIRE DEVIENT ADEC 01 - SAINTDENIS-LES-BOURG (01) FRANCK VERILHAC CONSEILS - FVC DEVIENT ACORA 07 LIMONEST (69) PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 13 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page14 L’ACCÈS À LA PROFESSION TEEN’EXPERT TOUR UN RENDEZ-VOUS INTERACTIF POUR SÉDUIRE LYCÉENS ET ÉTUDIANTS Organisée dans 14 lycées rhônalpins, l’opération Teen’Expert Tour a rassemblé, autour des représentants de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes, 1400 élèves et étudiants. Une démarche fondée sur l’interactivité, qui a séduit les participants et généré des questions souvent très concrètes. © DR L A FORMULE INITIÉE, lundi 14 décembre, pour l’opération Teen Expert Tour 2015 a incontestablement enchanté les lycéens et les étudiants. Alors qu’ils devaient se déplacer les années précédentes pour aller à la rencontre des professionnels, les enseignants les ont cette fois ci accueillis dans les 14 lycées qui s’étaient portés candidats dans les académies de Lyon et de Grenoble. Au total, quelque 1 400 jeunes ont ainsi pu échanger pendant une heure avec plus de 20 représentants de l’Ordre des Experts-Comptables et des expertscomptables stagiaires. « Nous avions des étudiants en première année de BTS comptabilité/gestion, ainsi que des élèves de terminale STMG. La participation était obligatoire, car nous avons le sentiment que ce type d’opération fait partie intégrante de leur cursus », explique Florence Kalinowski, professeur d’économie-gestion au lycée Honoré-d’Urfé de Saint-Étienne. Cependant, des élèves de terminales S et ES, pour lesquels la participation était facultative, sont également venus et se sont montrés encore parfois plus intéressés que leurs camarades. Si certains enseignants ont regretté la durée trop limitée des interventions, qui ne devaient pas dépasser une heure, tous ont en revanche apprécié le modus ope- Marc Jolivet, délégué départemental Loire Nord avec des élèves du lycée Albert Thomas à Roanne « Notre intervention a permis de montrer, notamment, que les outils et les méthodes de travail ont changé, et que l’exercice de notre profession nécessite de nos jours un contact humain important. » randi retenu cette année. Plutôt que d’abreuver les participants de longs discours, les professionnels présents ont rapidement joué le jeu de l’interactivité, répondant aux questions qui leur étaient posées. Des interrogations souvent très concrètes, moins centrées sur les cursus proposés pour arriver à l’expertise comptable que sur le temps de travail et sur les salaires pratiqués dans la profession. Pour préparer cette opération, l’Ordre Régional avait notamment fait réaliser un micro-trottoir, afin de connaître l’image de la profession au sein de la population. « On constate qu’elle ne correspond plus à la réalité, analyse Marc Jolivet, expert-comptable et délégué départemental Loire Nord, engagé sur cette opération. Notre intervention a permis de dépoussiérer tout cela et de montrer, notamment, que les outils et les méthodes de travail ont changé, et que l’exercice de notre profession nécessite de nos jours un contact humain important. C’est essentiel si nous ne voulons pas faire face à des problèmes de recrutement à l’avenir. » L’INSEEC BUSINESS SCHOOL RENFORCE SON PARTENARIAT AVEC LES EXPERTS-COMPTABLES Pour Philippe Kopcsan, directeur du campus INSEEC de Chambéry, et Régis Merlin, délégué départemental de la Savoie du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables (CROEC), la convention tripartite signée au mois de juillet 2015 entre le CROEC, l’INSEEC Business School et la CCI Savoie a tout d’un accord gagnant-gagnant. En ouvrant les portes de la Business School de 14 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 l’INSEEC aux experts-comptables, elle offre à l’Ordre la possibilité de présenter la profession et ses débouchés aux étudiants et de les intégrer directement (contrats d’alternance, stages, emplois). Plusieurs fois par an, les experts-comptables savoyards participeront à des conférences et à des cours. Ils seront également présents lors des journées d’emploi organisées par l’INSEEC. « Nous proposons des rendez-vous récurrents : business week au mois de novembre, job dating au printemps. Nous pourrons aussi organiser des rendez-vous personnalisés sur notre campus avec des candidats présélectionnés si un cabinet a besoin de trouver des étudiants en urgence et/ou en nombre », ajoute Philippe Kopcsan. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page15 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page16 L’ACCÈS À LA PROFESSION Yves Arrieumerlou (Grenoble) et Jean-Charles Diry (Lyon) TOURNOI DE GESTION STUD’EXPERT 2015 UNE MEILLEURE COMPLÉMENTARITÉ ENTRE LES OPÉRATIONS D’INFORMATION DESTINÉES AUX LYCÉENS ET AUX ÉTUDIANTS À Lyon comme à Grenoble, les inspecteurs d’académie sont formels: les formules adoptées en 2015 pour la mise en œuvre des manifestations Stud’Expert et Teen’Expert ont permis de gagner en lisibilité et les publics visés ont ainsi été mieux cernés. J EAN-CHARLES DIRY, INSPECTEUR D’ACADÉMIE À LYON, ETYVES ARRIEUMERLOU, INSPECTEUR D’ACADÉMIE À GRENOBLE, dressent le même bilan positif à l’issue de l’année 2015. Ayant été amenés à travailler avec le Conseil Régional de l’Ordre des Experts-Comptables tout au long de l’année, ils ont l’un et l’autre le sentiment que la relation entre l’Ordre et le monde de l’éducation est plus constructive que jamais. « À l’échelon académique, nous menons un travail en commun régulier, avec des réunions mensuelles, qui débouchent désormais sur des actions spécifiques adaptées aux besoins des élèves et des étudiants », analyse le premier. Pour étayer son propos, son collègue grenoblois pointe notamment du doigt la meilleure complémentarité entre les opérations Stud’Expert et Teen’Expert Tour. En décidant de décentraliser les rencontres Teen’Expert Tour dans les établissements, l’Ordre s’est donné les moyens de sensibiliser un public plus large aux métiers de la comptabilité. « Les experts-comptables peuvent ainsi toucher des élèves qui n’ont pas fait le choix de s’orienter vers ce secteur d’activités et qui représentent pourtant un vivier important de futurs collaborateurs ou confrères potentiels. Stud’Expert, en revanche, reste une opération réservée aux BTS et DCG. Nous avons désormais une meilleure lisibilité pour ces deux opérations », estime Yves Arrieumerlou. Au-delà de cette lisibilité renforcée, les deux inspecteurs d’académie considèrent que les formats adoptés et l’intervention de jeunes professionnels, voire de stagiaires, permettent de faire passer une image renouvelée et plus juste de l’expertise comptable. Car la représentation du métier chez les jeunes et dans leur famille reste sans rapport avec la réalité. Ils découvrent que l’expert-comptable est un personnage central dans l’entreprise et que son activité est plus diversifiée que ce qu’ils imaginaient au départ. « Ainsi, l’approche de l’Ordre est plus moderne, plus adaptée aux jeunes, à leur vocabulaire et aux modes de communication qu’ils plébiscitent », conclut Jean-Charles Diry. 16 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 © DR COUP D’ENVOI DU 2E TOURNOI DE GESTION Ouverte aux étudiants de DCG 3e année, la deuxième édition du Tournoi de gestion réunira une vingtaine d’établissements des académies de Lyon et Grenoble. Chacun d’eux sera représenté par une équipe de 4 à 6 étudiants, qui s’affronteront dans un « serious game » centré sur la gestion d’une entreprise virtuelle en situation concurrentielle. Organisée conjointement par l’Ordre et les académies de Lyon et de Grenoble, en partenariat avec les Compagnies régionales des commissaires aux comptes de Lyon, Grenoble et Chambéry, ainsi que le Centre régional de formation de la profession comptable (CREF), Cegid Éducation, Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et Crédit Agricole Rhône-Alpes, cette compétition a pour ambition de mettre les étudiants en situation et de leur faire comprendre les rouages de la gestion des entreprises. Le Tournoi débute officiellement le 10 février à Grenoble et s’achève le 31 mars prochain, avec une grande finale programmée au siège de l’Ordre. CÉRÉMONIE DE REMISE DES PRIX DES MEILLEURS MÉMOIRES UN MOMENT D’ÉMOTION La cérémonie de remise des prix des meilleurs mémoires 2015, organisée comme tous les ans à l’occasion de la journée marquant le départ des stagiaires 3e année, a permis de distinguer cette année encore le travail exceptionnellement qualitatif de trois jeunes experts-comptables en partenariat avec Interfimo. « Tous les mémoires sont d’excellente qualité, car il s’agit de candidats qui ont au moins 14 de moyenne, voire plus, au niveau national et il nous est donc très difficile d’établir un classement et un podium », tient à souligner Damien Dreux, président du Comité régional du stage. Pour départager les candidats, les membres de jury ont néanmoins une nouvelle fois pris en compte plusieurs critères: apport du travail rendu à la profession dans son ensemble, analyse personnelle qui en est faite, expérience professionnelle du stagiaire sur les travaux présentés, implication et travail personnel. « Mais il est évident qu’il y a une petite part de subjectivité, car nous ne jugeons pas une matière uniquement technique. Quel que soit le résultat, la réalisation de ce mémoire représente un moment fort dans la vie d’un futur expert-comptable. C’est un travail très important, qui se fait sur un ou deux ans, et pour lequel les stagiaires sacrifient un peu de leur vie personnelle. Toutefois, c’est une forme d’entrée dans la profession et un grand moment d’émotion, que renforce encore plus l’aspect solennel de la journée », analyse Damien Dreux. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page17 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page18 DÉBAT EN DÉBAT LES EXPERTS-COMPTABLES PRENNENT LE POULS DE L’ÉCONOMIE Les experts-comptables rhônalpins lancent un baromètre unique de l’activité des PME et confirment ainsi leur rôle central dans l’économie régionale. Le point avec Jacques Maureau, président de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes « Nous sommes aux côtés des entreprises et un acteur clé de l’économie régionale ». Pour Jacques Maureau, aucune autre profession n’était en mesure de lancer un baromètre économique aussi pertinent. Et pour cause : près des trois quarts des entreprises de la région (73 % exactement) font appel aux services d’un expert-comptable et la quasi-totalité d’entre elles en sont satisfaites. D’où l’idée de ce baromètre, que la région Rhône-Alpes lance de façon pionnière. Tous les trimestres, le Conseil Régional de l’Ordre, en partenariat avec le Centre lyonnais d’expertise comptable et d’audit (CLEA) de l’IAE Lyon, publiera donc son baromètre de l’économie régionale. Le caractère unique et particulière- NOUS SOMMES DES ACTEURS DE TERRAIN ET NOUS AVONS VOULU AVANT TOUT RETRANSCRIRE LA RÉALITÉ ÉCONOMIQUE DE CE TERRAIN AVEC DES CHIFFRES QUI PERMETTENT D’AVOIR UNE REPRÉSENTATIVITÉ STATISTIQUE TRÈS FORTE. ment fiable de cet outil provient notamment de la richesse des données collectées par la profession : il est élaboré à partir des déclarations 18 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 fiscales et sociales déposées en temps réel sur un portail déclaratif de la profession, soit 1 million de liasses fiscales traitées au nom de 300000 entreprises. Trois thématiques sont analysées : l’emploi, l’activité et les investissements. « Les seules études qui existaient jusqu’alors reposaient sur des données subjectives telles que l’opinion du chef d’entreprise. Désormais, l’analyse repose sur des éléments concrets et chiffrés. Il s’agit là de l’activité réelle, et pas d’un ressenti », précise le président des experts-comptables de Rhône-Alpes. « Acteurs de terrain » Autre valeur ajoutée déterminante : cet outil s’avère être un observatoire particulièrement pertinent au service des pouvoirs publics pour mesurer la réalité de la santé économique sur le terrain. « Les clients des experts-comptables qui sont l’objet de l’étude sont, avant tout, les professions libérales, les TPE et les PME dont le chiffre d’affaires oscille entre 20 000 et 50 000 000 d’euros. Ce sont ces entreprises qui constituent le tissu économique régional. Notre observatoire n’est pas biaisé par les chiffres des grands groupes dont la réalité économique dépasse largement la région dans laquelle ils sont implantés. Nous sommes des acteurs de terrain et nous avons voulu avant tout retranscrire la réalité économique de ce terrain avec des chiffres qui permettent d’avoir une représentativité statistique très forte », précise encore Jacques Maureau. Largement diffusé chaque trimestre, ce baromètre fournira également, en mai, un bilan de la santé des entreprises rhônalpines pour l’année écoulée. « UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DU PARTENARIAT AVEC LES ENTREPRISES » Pour Jacques Comby, président de l’université Jean-Moulin Lyon 3, la mise en place de cet outil unique avec l’Ordre constitue « un élément essentiel du partenariat entre l’université et les entreprises ». Concrètement, l’analyse statistique sera réalisée par les experts du CLEA de l’IAE Lyon. « Le CLEA a toujours entretenu un lien fort avec la profession comptable. Les enseignants y sont confrontés à la fois à la théorie et à la pratique. Nous nous concevons comme une agora qui fait le lien entre l’université et le monde socio-économique », explique quant à lui Jérôme Rives, le directeur de l’IAE Lyon. Chaque trimestre, sous l’œil vigilant de François Lantin, le directeur du CLEA, les experts du CLEA vont analyser l’activité des entreprises (à partir de leur déclaration de chiffre d’affaires), l’emploi (à partir de la DUCS) et les investissements (à partir des bilans et des déclarations fiscales). Des données qui seront traitées trente jours après leur mise à disposition. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page19 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page20 EN DÉPARTEMENTS ASSOCIATIONS CLARE et GREC : des associations aux ambitions complémentaires Pendant que le CLARE invite depuis 50 ans ses adhérents à plancher sur des questions relatives à leur exercice quotidien, le GREC se positionne résolument sur des sujets qui dépassent le strict cadre des préoccupations professionnelles. « L’idée de base est d’aborder des thèmes plus larges que nos seules préoccupations professionnelles. [...] Toutes les propositions sont étudiées avec le même intérêt. » Philippe Jacquemet Le CLARE © DR © DR « Nous sommes concentrés sur des sujets qui peuvent paraître classiques, mais qui sont essentiels pour la vie de nos cabinets. » Jérôme Noguer Le GREC Réfléchir à l’évolution de la profession Une ouverture sur le monde Plus ancienne association d’experts-comptables de France, le CLARE (Le Centre lyonnais d’applications et de recherches économiques) invite ses membres à jeter un regard éclairé sur leur exercice quotidien. L E CENTRE LYONNAIS D’APPLICATIONS ET DE RECHERCHES ÉCONOMIQUES (CLARE) a fêté son cinquantenaire en 2010. « Les 35 cabinets adhérents qui le composent sont pour l’immense majorité rhodaniens », précise Philippe Jacquemet, son président depuis un an. Ensemble, ils s’efforcent de réfléchir sur l’évolution de la profession et sur leur exercice au quotidien. « Nous sommes concentrés sur des sujets qui peuvent paraître classiques, mais qui sont essentiels pour la vie de nos cabinets, comme la responsabilité pénale de l’expert-comptable, ses obligations déontologiques, son rapport avec les questions de communication et de publicité, ses relations avec les professionnels du droit, avocats et notaires… », détaille Philippe Jacquemet. De ces échanges, parfois enrichis par l’audition d’invités issus du monde économique, institutionnel ou judiciaire, le CLARE entend tirer des enseignements pour ses adhérents, qu’il transforme ensuite en propositions visant à faire évoluer la profession. « Que les choses soient claires, insiste Philippe Jacquemet, nous ne sommes pas un syndicat mais une association de confrères. Néanmoins, cela ne nous a jamais empêché de présenter des avis sur ce qu’il nous semble judicieux de faire. » 20 De la loi de finances jusqu’aux grandes religions, le GREC (Groupement de rencontres des experts-comptables) s’efforce depuis 30 ans d’accompagner la réflexion de ses membres sur tous les sujets, qu’ils soient à vocation professionnelle ou non. PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 C RÉÉ EN 1982, À LYON, LE GROUPEMENT DE RENCONTRES DES EXPERTSCOMPTABLES (GREC) s’affranchit allègrement des problématiques professionnelles. « Nous pouvons aussi bien aborder des questions techniques, comme la loi de finances, qui revient dans nos débats tous les ans, ou bien le droit du travail, que des sujets n’ayant aucun rapport avec notre quotidien d’expert-comptable », confirme Jérôme Noguer, benjamin de l’association mais président en exercice. Ainsi, ces dernières années, le GREC a invité le cardinal Barbarin et le recteur de la mosquée de SaintÉtienne, avant d’aller à la rencontre du grand rabbin de Lyon. « L’idée de base est d’aborder des thèmes plus larges que nos seules préoccupations professionnelles, poursuit Jérôme Noguer. Chaque année, au mois de septembre, nous déterminons les sujets que nous souhaitons traiter pendant les mois suivants. Toutes les propositions sont étudiées avec le même intérêt. » Quel que soit le sujet, en revanche, la bonne humeur et la convivialité sont exigées. Un code de bonne conduite, en quelque sorte, qui se traduit par l’organisation d’un repas annuel auquel sont conviés les conjoints des adhérents. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page21 EN DÉPARTEMENTS ISÈRE SUD LES PIÈGES DE LA CYBERCRIMINALITÉ DÉVOILÉS À GRENOBLE « Il est important pour nous d’expliquer aux expertscomptables les solutions de paiement que nous pouvons proposer pour la vente à distance et surtout la sécurisation des flux que nous assurons. » F © DR ACE À L’EXPLOSION Pierre Schmidt « Nous envisageons d’organiser d’autres manifestations sur la même thématique cette année. » de la cybercriminalité, les experts-comptables ont un rôle majeur à jouer dans la sensibilisation des entreprises. Consciente de cette responsabilité, la délégation départementale Isère Sud du Conseil Régional de l’Ordre des ExpertsComptables a coorganisé, jeudi 28 septembre, avec la Compagnie régionale des commissaires aux comptes et l’Association des experts-comptables des Alpes, une conférence sur le thème « Sécurité économique : risques d’ingérence ». Animée par un agent de la DGSI, elle a rassemblé une centaine de professionnels soucieux de connaître les dernières techniques utilisées par les cybercriminels. « Il a présenté des préconisations de bon sens et des précautions élémentaires à prendre. Il a insisté sur la nécessité de sensibiliser nos collaborateurs et nos clients à des mécanismes comme la fraude au président. Devant l’intérêt de nos confrères, nous envisageons d’organiser d’autres manifestations sur la même thématique cette année », indique Pierre Schmidt, délégué départemental de l’Isère Sud. ISÈRE SUD LE CIC ACCOMPAGNE LE DÉVELOPPEMENT DU E-COMMERCE À GRENOBLE U NE À DEUX FOIS PAR AN, LOIRE LE DÉFI DE LA CESSION D’ENTREPRISE, AVEC SWISSLIFE © DR 1er T R I M E ST R E 2016 « Les enfants du babyboom, qui ont créé des entreprises dans les années 70/80, arrivent à l’âge de la retraite et de la cession. Il est essentiel de bien les accompagner. » © DR « NOUS SOMMES DES SPÉCIALISTES de l’assurance, mais plus globalement nous sommes là pour accompagner nos clients à chaque étape de leur vie et il en va notamment ainsi des chefs d’entreprise », explique Pascal Ardisson, directeur régional de Swisslife. C’est dans cet esprit qu’il a organisé le 26 novembre, en partenariat avec le Conseil Régional de l’Ordre, une journée d’information sur la cession d’entreprise qui s’est tenue à L’Étrat, près de Saint-Étienne. Au programme: la transmission d’entreprise à titre onéreux et la cession à titre gratuit dans le cadre du pacte Dutreil. Pascal Ardisson « Car les enfants du baby-boom, qui ont créé des entreprises dans les années 70/80, arrivent à l’âge de la retraite et de la cession. Il est essentiel de bien les accompagner pour éviter que cette étape charnière n’entraîne de nombreuses disparitions d’entreprises. Sur des sujets aussi techniques, nous sommes complémentaires des experts-comptables. Ensemble, nous pouvons apporter des solutions à ces entrepreneurs », analyse Pascal Ardisson. le CIC organise des réunions thématiques avec le Conseil Régional de l’Ordre pour promouvoir ses services et apporter aux experts-comptables un regard différent sur certains sujets. Jeudi 10 décembre, c’est à Grenoble que la banque a détaché un spécialiste pour intervenir sur le thème « E-commerce, accompagner le développement du chiffre d’affaires tout en maîtrisant les risques inhérents à ce canal de distribution ». Car le marché du e-commerce a représenté en 2014 quelque 57 Md€ dans l’Hexagone, pour 700 millions de transactions et un panier moyen de 80 €. « Il est important pour nous d’expliquer aux expertscomptables les solutions Patrick Froment de paiement que nous pouvons proposer pour la vente à distance et surtout la sécurisation des flux que nous assurons », explique Patrick Froment, directeur du marché grand public de la banque. PA ROL ES D’EX PERTS N° 7 4 21 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page22 DOSSIER © Fotolia DOSSIER QUATRE NOUVELLES MISSIONS EN PLEIN DÉVELOPPEMENT La concurrence du marché de l’expertise comptable tend à réduire les marges des cabinets sur leurs missions traditionnelles. Pour maintenir leur rentabilité, les cabinets possèdent un atout de poids: la confiance des chefs d’entreprise. Une qualité extraordinaire pour développer les nouvelles missions de conseil. A vec la loi Macron, les experts-comptables ne sont plus obligés d’être en charge de la comptabilité pour s’engager dans des missions accessoires. Elle élargit leur périmètre de conseil et fait d’eux des alliés de poids pour les patrons de TPE-PME. Si les prestations récurrentes demeurent le socle de l’activité, les missions telles que la gestion de patrimoine, la gestion des ressources humaines, le restructuring et le crowdfunding sont autant d’expertises nouvelles à développer et à ne pas laisser prendre par d’autres professions. La complexité du contexte économique, de la fiscalité, le poids des réglementa22 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 tions requièrent de plus en plus de conseil financier, social et fiscal pour des entreprises souvent démunies en interne. Ils peuvent aller plus avant que les faiseurs de paie dans la gestion des ressources humaines, devenir le bras droit du chef d’entreprise à l’occasion de la perte d’un marché ou d’un gros client, élaborer des montages complexes pour gérer au mieux la fiscalité ou encore accompagner le chef d’entreprise pour lever des fonds avec le financement participatif. Cette mission de conseil va bien au-delà du service traditionnel que représentent la tenue et l’établissement des comptes, et qu’il leur faut désormais apprendre à facturer. Pour certaines de ces missions, il devra développer le réseau, s’entourer d’autres spécialistes, quitte à réorganiser le cabinet ou créer des associations entre cabinets pour développer ces nouvelles missions. « Nous ne sommes pas en compétition avec nos confrères, nos concurrents ne respectent pas les règles déontologiques qui sont les nôtres, nous avons des services à vendre si c’est l’intérêt du client et nous sommes assurés pour les accompagner contrairement à d’autres professionnels. C’est à mon sens un avantage commercial », insiste Jean-Marc Morel, vice-président de l’Ordre Régional des Experts-Comptables. L’horizon est donc ouvert à condition d’en avoir l’appétence et les compétences. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page23 DOSSIER DOSSIER MISSION PATRIMOINE La gestion de patrimoine : du prêt-à-porter au sur-mesure L’expert-comptable a toujours pratiqué la gestion de patrimoine. Ce qu’il y a de nouveau tient dans la formalisation et l’exécution de cette mission. « Avant, nous faisions de la gestion de patrimoine de façon classique, au détour d’une conversation lors de la présentation du bilan, sur un coin de table, si je caricature ! Aujourd’hui, pour répondre à la demande de nos clients ou la susciter, il est nécessaire de mettre en place une organisation pour détecter les besoins, présenter ce qui peut être réalisé et bâtir une proposition », explique Georges Sanchez, expert-comptable et président du Club gestion de patrimoine. Une offre de mission de gestion de patrimoine ne s’improvise pas. Elle requiert du temps, du savoir-faire et parfois le conseil d’autres spécialistes comme un notaire, un avocat en droit des affaires ou fiscaliste et éventuellement un conseiller en gestion de patrimoine. Une démarche structurée « Dans le cadre du Club gestion de patrimoine, nous approfondissons cette matière et nos connaissances en faisant intervenir des spécialistes de renom qui présentent leurs travaux et leurs expériences ; ceci afin d’appliquer cette technicité dans le cadre de notre pratique professionnelle et en faire bénéficier nos clients », précise Georges Sanchez. Certains vont jusqu’à passer un diplôme 1er T R I M E ST R E 2016 @ DR La gestion de patrimoine n’est pas une nouvelle mission. Elle fait même partie des activités traditionnelles de l’expert-comptable. La nouveauté vient du besoin exacerbé de nos clients face à l’augmentation de la pression fiscale ainsi que du besoin d’apporter une offre structurée. Georges Sanchez « POUR RÉPONDRE À LA DEMANDE DE NOS CLIENTS OU LA SUSCITER, IL EST NÉCESSAIRE DE METTRE EN PLACE UNE ORGANISATION POUR DÉTECTER LES BESOINS. » universitaire (DU) Gestion de patrimoine à l’université de Montpellier, ClermontFerrand ou Dijon. Une montée en compétences est nécessaire pour formaliser une offre pertinente et précise, faire du sur-mesure, envisager différentes solutions, les formaliser dans une proposition qui dresse un état des lieux, avance des solutions et soumet des préconisations assorties d’un budget d’honoraires. TÉMOIGNAGE « AUJOURD’HUI, LA TRANSMISSION EST MA PRINCIPALE PRÉOCCUPATION » Jean-Paul Chavancy, gérant de société à Villette d’Anthon, 56 ans. « J’ai pris la gérance d’une petite entreprise de fonderie d’aluminium créée par mon père en 1987. J’ai diversifié la production avec une société d’injection, Zamack, puis racheté une fonderie en liquidation judiciaire. Pour chacune de ces « EN FIN DE CARRIÈRE, IL EST TEMPS DE FAIRE UN ÉTAT DES LIEUX ET D’ARBITRER LES DÉCISIONS À PRENDRE, C’EST POURQUOI DANS UN SOUCI DE TRANSMISSION, ET SUR LES CONSEILS AVISÉS DE MON EXPERTCOMPTABLE, J’AI CONSTITUÉ UNE HOLDING FAMILIALE. » sociétés, juridiquement indépendantes, j’ai tout entrepris pour être propriétaire des murs dont elles sont locataires par le biais de SCI distinctes. À chaque fois j’ai dû choisir la fiscalité, soit impôt sur le revenu (IR), soit impôt société (IS). À l’IR, il faut atténuer ou neutraliser la fiscalité par des déficits fonciers : acheter un bien immobilier et le rénover pour créer un déficit foncier reportable d’année en année sur la déclaration de revenus lorsqu’ils ne sont pas « consommés ». J’ai donc investi dans le logement locatif avec un maximum de travaux « défiscalisables », constituant un patrimoine au fil des années, avec l’aide et les conseils précieux de mon expert-comptable. En fin de carrière, il est temps de faire un état des lieux et d’arbitrer les décisions à prendre, c’est pourquoi dans un souci de transmission, et sur les conseils avisés de mon expert-comptable, j’ai constitué une holding familiale qui reprend ou rachète tout ou partie des parts ou actions que je détiens dans les sociétés. » PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 23 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page24 DOSSIER DOSSIER MISSION RH Ressources humaines : de la paie à la GPEC À condition d’en avoir l’appétence et les compétences, les cabinets d’expertise comptable ont aujourd’hui un boulevard pour développer des missions RH. Elles s’inscrivent sur trois niveaux: la paie, le conseil en droit social et la gestion des ressources humaines. Toutes les missions RH Il existe de nombreux cabinets de ressources humaines, ce ne sont pas des professions régle24 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 « NOUS APPORTONS UNE VALEUR AJOUTÉE À NOS CLIENTS ET POUVONS LEUR PROPOSER UN REGARD PLUS PERTINENT, PLUS PRÉCIS SUR LA VARIATION MENSUELLE DES CONGÉS PAYÉS, LE COÛT HORAIRE DES SALARIÉS, LES VARIATIONS DE LEURS EFFECTIFS. » mentées. « Notre avantage commercial est intrinsèque à nos règles déontologiques, nous ne proposons pas de service si le client n’en a pas vraiment besoin et si nous n’avons pas les compétences pour le faire. Ces règles déontologiques sont un avantage commercial aux yeux du client et notre valeur ajoutée », insiste Jean-Marc Morel. Cette nouvelle mission ouvre les cabinets qui le souhaitent à conseiller leurs clients sur l’organisation du temps de travail, les rémunérations, l’élaboration de fiches de poste jusqu’à la gestion des emplois et des compétences (GPEC). Ce troisième étage implique d’en avoir le goût et les compétences ou de créer des associations entre cabinets pour développer ces nouvelles missions. TÉMOIGNAGE « LE REGARD EXTERNE DU CABINET D’EXPERTISE NOUS A PARU INTÉRESSANT » Artak Abedi, président du groupe Damaris SA à Dardilly, 5 sociétés, près de 50 salariés. des métiers complémentaires ? Un premier cabinet d’organisation RH nous a proposé un DRH à temps partagé, mais cette solution ne nous satisfaisait pas complètement. Il y a la paie, nos obligations légales et ses évolutions, et la stratégie RH. Notre expertcomptable nous a proposé de réfléchir afin de mettre @ DR « La paie fait partie de notre activité traditionnelle; de plus en plus de cabinets poussent plus loin leur expertise et se spécialisent en droit social ; enfin nous pouvons aujourd’hui développer des missions de gestion des ressources humaines », résume Jean-Marc Morel, vice-président de l’Ordre Régional des ExpertsComptables. La gestion de la paie est le socle des nouvelles missions RH. La déclaration sociale nominative (DSN) oblige les experts-comptables à revoir le process de fabrication de la paie et d’enrichir cette mission traditionnelle de nouveaux tableaux de bord. « Nous apportons une valeur ajoutée à nos clients et pouvons leur proposer un regard plus pertinent, plus précis sur la variation mensuelle des congés payés, le coût horaire des salariés, les variations de leurs effectifs. » La loi Macron ouvre depuis peu le droit à des missions accessoires sans lien avec la comptabilité. L’expert-comptable peut apporter son conseil en matière de contrats de travail, pour les accords d’entreprise simples, l’accompagnement du chef d’entreprise dans le choix d’une mutuelle ou encore lors de licenciements, s’ils ne comportent pas de risque prud’homal. Pour d’autres missions plus complexes, il devra impérativement s’entourer d’un avocat spécialisé en droit social. À droite Aramazd Abedi, à gauche Artak Abedi « Nous faisons de la dématérialisation. Nous avons racheté deux sociétés en 2008 et 2013 et notre groupe est en pleine évolution avec des techniciens d’un côté, des opérateurs de l’autre et tout cela est imbriqué. Nous devons repenser assez profondément notre organisation pour accompagner notre développement. Comment mettre en cohérence les 5 sociétés du groupe, qui possèdent « NOUS DEVONS REPENSER ASSEZ PROFONDÉMENT NOTRE ORGANISATION POUR ACCOMPAGNER NOTRE DÉVELOPPEMENT. » à plat notre organisation avant d’imaginer une solution. Notre cabinet d’expertise comptable réalise déjà notre paie et nous accompagne sur toutes les questions de droit social. Ces trois niveaux d’implication font vraiment la différence avec des officines qui ne possèdent pas cette vision intégrée. Le cabinet est proche de nous et connaît bien le sujet, mais il reste extérieur et apporte un regard différent. » 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page25 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page26 DOSSIER DOSSIER RESTRUCTURING « Le restructuring est rentable, il ne faut pas hésiter » La restructuration d’une entreprise est à l’image de l’entonnoir, plus on se situe en amont, plus l’éventail des possibles est large. Pour Stéphane Cohen, expert-comptable associé(1), l’anticipation est au cœur de cette mission: observer, générer du cash, gérer les procédures pour trouver une solution. Quelle est votre pratique ? Il est essentiel de comprendre les origines des difficultés de l’entreprise et de faire un diagnostic avec son client. Les causes peuvent être endogènes, liées au modèle économique dépassé par exemple, ou exogènes liées à une crise: la perte d’un gros client ou d’un marché. L’expert-comptable doit en évaluer les impacts financiers à six mois pour répondre à la question: quelles sont les capacités de l’entreprise à renouer avec les profits et générer du cash? Le scénario proposé doit préserver la trésorerie à court terme avant d’envisager les mesures à plus long terme qui pèseront sur les fondamentaux de l’entreprise comme à titre d’exemple : arrêter une activité, fermer un magasin 26 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 y a entre autres, des discussions à avoir avec les banquiers pour suspendre provisoirement les remboursements d’emprunt en cours qui peuvent se dérouler dans le cadre de la médiation du crédit, et les mesures @ DR Le restructuring est-il une opportunité pour un expertcomptable ? On peut penser que si l’entreprise est en difficulté, l’expert-comptable ne pourra pas être payé pour son action. C’est faux. L’entreprise peut renouer avec une trésorerie positive et générer du cash notamment pour payer le conseil de son expert-comptable. Si l’entreprise possède des fondamentaux et une capacité à s’en sortir, il n’y a pas à hésiter, l’expert-comptable doit l’aider à se retourner. Ce sont des missions assez rentables et il ne faut pas en avoir peur. Stéphane Cohen s’ils ne sont pas rentables. Comment générer du cash ? Il faut identifier tout ce que l’on peut geler en terme de décaissements à court terme pour se donner le temps de renouer avec les profits et une génération de cash profitable. Parmi les mesures à prendre il « L’ENTREPRISE PEUT RENOUER AVEC UNE TRÉSORERIE POSITIVE ET GÉNÉRER DU CASH. » de soutien public telles que le gel des parts patronales des cotisations sociales et des échéances fiscales. Les délais de remboursement en général obtenus dans le cadre d’une saisine de la commission des chefs de services financiers (CCSF) vont de 24 à 36 mois et on peut y inté- grer jusqu’à 5 mois de parts patronales de cotisations et d’échéances fiscales. Et après ? L’expert-comptable doit bien connaître les procédures de mandat ad hoc, de conciliation. Son implication et son rôle sont déterminants. Même en procédure de sauvegarde, il reste l’architecte des solutions, car il connaît l’entreprise et apporte de la confiance et de la sécurité. Il doit aussi être capable d’aller chercher des financements pendant la période d’observation ou après, auprès de banques spécialisées, de réfléchir à des solutions d’adossement, ou d’assister l’administrateur judiciaire pour préparer un éventuel plan de cession d’entreprise ou un Prepack cession dans le cadre d’une procédure de conciliation. 1. Président de l’Ordre des Experts-Comptables Paris Ile-de-France ZOOM L’IMPLICATION DE L’EXPERT-COMPTABLE EST DÉTERMINANTE L’expert-comptable sécurise les relations avec l’administrateur judiciaire, il produit une information financière tous les mois démontrant les perspectives de l’entreprise. Il simule en fin de parcours le plan de continuation ou de sauvegarde, il étaie les propositions que doit faire l’entreprise aux créanciers, il calcule la génération de cash-flow que peut générer l’entreprise, qu’elles soient courtes ou longues, il propose les abandons de créances nécessaires. Toutes ces simulations s’élaborent en lien étroit avec le dirigeant qui connaît bien l’entreprise et de son côté, l’expert-comptable apporte de la confiance et de la sécurité, car la partie technique n’est pas seule en cause. L’expert-comptable va nouer une relation de confiance et de soutien moral pour renforcer la confiance du dirigeant dans l’avenir afin qu’il ne jette pas l’éponge. C’est un point important au-delà des solutions techniques, il est l’homme d’affaires du chef d’entreprise. Il accompagne son client dans toutes les phases de ce moment délicat pour l’entreprise. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page27 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page28 DOSSIER DOSSIER CROWDFUNDING « Le crowdfunding est un très bon outil pour certaines sociétés » @ M-L LUCA Le marché du crowdfunding (voir encadré ci-après) est passé de 487 millions d’euros en 2012 à près de 3 milliards d’euros en 2014 et atteindrait 7 milliards d’euros en 2015(1). Pour l’expert-comptable Bertrand Simon, expert-comptable et directeur général d’un cabinet d’expertise comptable à Lyon, cette solution s’adapte bien à un certain type de société, mais comporte des limites. « LE CROWDFUNDING EST UN FINANCEMENT ALTERNATIF AUX APPORTS DES FONDATEURS ET DE LEUR FAMILLE, AUX PRÊTS BANCAIRES ET AUX SOCIÉTÉS DE CAPITALRISQUE OU D’AMORÇAGE. » Bertrand Simon Quelle est votre expérience de crowdfunding? J’ai mené trois opérations de financement de crowdfundingequity, soit avec une participation au capital seul, soit avec un prêt complémentaire. Nous étions sur des montants de l’ordre de 80 K€ à 300 K€. Les sociétés étaient jeunes ou en création, de type start-up, sans levée de fonds et pour lesquelles le capital des actionnaires fondateurs et du cercle familial ne suffisait pas à financer leur développement. Quels sont les avantages du crowdfunding? C’est un financement alternatif aux apports des fondateurs et de leur famille, aux prêts bancaires et aux sociétés de capital-risque ou d’amorçage. C’est un outil qui renforce la 28 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 solidité du projet et la crédibilité de la société qui lève les fonds. Lorsque le projet d’une société est capable de convaincre jusqu’à plusieurs dizaines d’investisseurs de participer à hauteur parfois de plusieurs centaines de milliers d’euros (en moyenne environ 300 K€), il est évident que c’est un atout pour attirer d’autres investisseurs financiers. Quel est le rôle de l’expertcomptable? Il intervient en amont d’une opération de financement pour baliser le terrain et aiguiller le chef d’entreprise sur les différents types de financement en fonction de la nature de l’activité, du montant à lever et de la maturité du projet. Il peut lui conseiller d’aller voir une banque, des business angels, une plateforme de crowdfunding, ou un fonds. Il doit bien connaître les interlocuteurs des différentes solutions et maîtriser l’ingénierie à déployer (technicité, délai) pour que la solution proposée s’adapte au contexte précis du client concerné. Quelles sont les limites de l’exercice ? Le crowdfunding concerne davantage les sociétés jeunes, avec un prévisionnel de type startup, une croissance forte orientée sur des produits liés à Internet, ou des PME existantes cherchant à développer un nouveau produit bénéficiant de très fortes perspectives de croissance. Il est difficile de lever un million d’euros par ce biais, le process d’une levée de fonds crowdfunding prenant au moins de 4 à 6 mois. C’est aussi une procédure qui a un coût compris entre 8 % et 12 % des fonds levés, ce qui n’est pas négligeable. Enfin, il est important de prévoir que les investisseurs (qui peuvent être nombreux) soient regroupés dans une société ad hoc ou une holding spécifique pour n’avoir qu’un seul interlocuteur sur la gouvernance. 1. Rapport paneuropéen du crowdfunding, réalisé par EY et la Judge Business School de l’Université de Cambridge. ZOOM LE CROWDFUNDING CONNAÎT UN ESSOR SPECTACULAIRE Le financement participatif ou « crowdfunding » est un mécanisme de financement innovant qui permet de récolter des fonds auprès d’un large public en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial via Internet. Il existe trois grandes catégories de plateformes de financement selon que celles-ci sont basées sur des dons, des prêts ou des investissements en fonds propres. Selon le baromètre 2015 de l’association Financement Participatif France, 133,2 millions d’euros ont été collectés au premier semestre 2015, soit 2 fois plus qu’à la même période en 2014. Sur ces 133,2 millions d’euros: - près de 24,2 millions ont été collectés au titre d’un apport de fonds propres, en échange de parts sociales de l’entreprise financée (equity); - près de 23,7 millions l’ont été au titre d’un don, avec ou sans contrepartie; - près de 85,2 millions l’ont été au titre d’un prêt, accordé à des particuliers ou à des entreprises. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page29 DOSSIER LES BONNES PRATIQUES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ UN ACCUEIL ET UNE ÉCOUTE CONFIDENTIELS L’association Savoie Sauvegarde aide, depuis 2007, les chefs d’entreprise en difficulté. Elle apporte gratuitement un soutien moral, une écoute à près de 80 chefs d’entreprise chaque année. Elle propose aussi un fonds de soutien dans certaines situations d’urgence. quier) et un chef d’entreprise ayant connu une procédure collective antérieurement, reçoivent les chefs d’entreprise en difficulté. « Les situations ne sont COMBIEN DE CHEFS D’ENTREPRISE ATTENDENT TROP LONGTEMPS AVANT D’AVOUER LEURS DIFFICULTÉS ! Régis Merlin, délégué départemental de la Savoie Le comité d’entraide Dans un bureau discret des locaux de Savoie Technolac au Bourget-du-Lac, un vendredi après-midi sur deux, un professionnel du droit ou du chiffre (avocat, huissier, notaire, expert-comptable, ban- © DR Faire face au déni « Combien de chefs d’entreprise attendent trop longtemps avant d’avouer leurs difficultés ! », s’étonne Arnaud Bolusset, expert-comptable à Chambéry et Annecy et membre bénévole de l’association Savoie Sauvegarde. « Quand ça ne va pas, c’est notre job d’expert-comptable d’ouvrir les yeux à notre client en lui montrant les faits », alerte Régis Merlin, délégué départemental de Savoie pour le Conseil Régional de l’Ordre et trésorier de Savoie Sauvegarde. Facile à dire, mais pas forcément à faire. Nombre de chefs d’entreprise en difficulté se réfugient dans le silence, l’isolement ou le déni. Ils ont honte d’avouer qu’ils ont vécu les derniers mois sur les cotisations Urssaf ou sur la TVA, voire de solliciter leur expert-comptable. Pour rompre cette logique mortifère pour l’entreprise, l’expert-comptable a donc son rôle à jouer, jusqu’à un certain point. « Quand le client ne veut pas entendre, quand il freine des quatre fers pour aller voir le tribunal de commerce ou le banquier, il faut l’orienter vers Savoie Sauvegarde. Il trouvera là des professionnels compétents et aguerris à ces situations, un accueil et une écoute parfaitement confidentiels », insiste Régis Merlin. jamais anecdotiques, assure Arnaud Bolusset, qui participe régulièrement à ces rencontres. Ils ne savent pas comment ils vont faire pour payer leurs traites, nous les écoutons et ils repartent avec des pistes. » En 2012, Savoie Sauvegarde a créé un fonds de soutien, il permet à l’association d’octroyer aux chefs d’entreprise des prêts à taux zéro de quelques milliers d’euros, assortis d’une franchise de 6 mois. « Nous avons prêté à une entreprise dont la pelle mécanique avait été cassée ou encore à un plombier pour l’achat d’un véhicule. Ces entreprises avaient des commandes et ces prêts les ont aidées à ne pas perdre des marchés », illustre JeanPierre Hugueniot, président de Savoie Sauvegarde. « C’EST LE BOUCHE-À-OREILLE QUI FONCTIONNE LE MIEUX » Jean-Pierre Hugueniot, président de Savoie Sauvegarde « Nous attendons d’un expert-comptable qu’il puisse convaincre son client de venir nous voir, ce serait déjà une bonne chose. Ils sont moralement atteints et souvent attendent trop longtemps avant de demander de l’aide, et alors 1er T R I M E ST R E 2016 c’est plus difficile de les aider. C’est la raison pour laquelle nous essayons de faire connaître Savoie Sauvegarde auprès des institutions économiques et politiques pour faire de la prévention à l’égard des chefs d’entreprise. L’association fonctionne sans frais, compte une trentaine de bénévoles et un comité d’entraide constitué d’experts : banquiers, experts-comptables, mandataires judiciaires, notaires et des chefs d’entreprise ayant connu des difficultés. » PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 29 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page30 DOSSIER LES BONNES PRATIQUES APPLICATION DES NORMES ANTI-BLANCHIMENT « L’ENJEU EST DE SENSIBILISER NOTRE PROFESSION » En 2016, tous les experts-comptables, les commissaires aux comptes et certains de leurs collaborateurs devront suivre une formation « Lutte anti-blanchiment (LAB) ». Celle-ci fait partie de la campagne prioritaire et gratuite du comité LAB du Conseil Supérieur de l’Ordre. Olivier Sucrot, contrôleur qualité de l’Ordre, formateur et référent régional du comité LAB, nous détaille les objectifs de cette formation. 30 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 TOUS LES CONFRÈRES DEVRONT JUSTIFIER D'AVOIR SUIVI CETTE FORMATION, EN MARS 2017, LORS DU PAIEMENT DE LEUR COTISATION ORDINALE. Olivier Sucrot © DR PAROLES D’EXPERTS : Pourquoi l’Ordre s’est-il engagé à former en 2016 les experts-comptables aux normes anti-blanchiment ? OLIVIER SUCROT : Une nouvelle discussion, datant de mai dernier, de la directive européenne anti-blanchiment impose aux États d’accentuer leur lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Tracfin et le Groupe d’action financière (GAFI) considèrent aujourd’hui que les professions non financières ne sont pas suffisamment attentives à cette norme. En 2014, en France, à peine plus de 200 déclarations de soupçon sur plus de 37 000 ont émané des experts-comptables… Plutôt que de se voir imposer le Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C) ou la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) comme il en était question, le Conseil Supérieur a obtenu de conserver ce contrôle qualité ordinal en s’engageant à sensibiliser les confrères par le biais de publications, d’articles et de formations en 2016, à améliorer leurs compétences en matière de LAB et à 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page31 DOSSIER LES BONNES PRATIQUES C’EST UNE FORMATION PRATIQUE ET INTERACTIVE, AVEC DES EXEMPLES ET DES OUTILS PRATIQUES. GAGEONS QUE CES FORMATIONS SERONT L’OCCASION DE NOMBREUX ÉCHANGES ET SOULÈVERONT DE NOMBREUSES QUESTIONS . NOUS SERONS LÀ POUR Y RÉPONDRE ! apporter ainsi la preuve à nos autorités de tutelle de la bonne application de la norme. Quels sont les objectifs de cette formation ? C’est une formation en présentiel ou e-learning. Elle concerne tous les expertscomptables ainsi que leurs collaborateurs et vise à atteindre quatre points : - connaître les objectifs du législateur et les moyens de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; - savoir répondre aux exigences du dispositif normatif applicable aux missions de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes ; - mettre en œuvre et formaliser la vigilance au sein du cabinet ; - organiser le cabinet au sens de la norme. À la fin de la formation, les participants auront une bonne connaissance de ce dont on parle, de ce qu’a voulu le législateur, et des moyens à mettre en œuvre pour organiser leurs cabinets. Quel est le programme ? Cette formation aidera les participants à comprendre le contexte de criminalité financière, son évolution nationale et internationale, les réponses et les compétences des autorités publiques en matière de lutte anti-blanchiment. Ce sujet soulève bien des interrogations ! 1er T R I M E ST R E 2016 Comment appliquer ces normes face à nos obligations d’expert-comptable, face au secret professionnel, face aux relations de confiance avec nos clients, mais aussi face à cette obligation de déclaration de soupçon ? C’est une formation pratique et interactive, avec des exemples et des outils pratiques. Nous aborderons des cas concrets à l’aide de feuilles de travail, des exemples qui peuvent être rencontrés et, à chaque fois, nous répondrons si oui ou non nous devons faire une déclaration de soupçon. Gageons que ces formations seront l’occasion de nombreux échanges et soulèveront de nombreuses questions. Nous serons là pour y répondre ! Qu’attendez-vous de cette formation ? Cette formation a pour but d’expliquer et de faciliter l’adhésion de mes confrères à cette norme anti-blanchiment. Il reste aujourd’hui à lever une ambiguïté à savoir : cette norme est-elle là pour nous obliger à dénoncer nos clients ? L’enjeu est donc de convaincre en apportant des éléments pour comprendre et appliquer cette norme. Nous ne sommes pas là pour nous mettre en porte-à-faux mais pour crédibiliser notre profession. Nous ne pouvons pas laisser des personnes blanchir de l’argent. Qu’elles soient clientes ou non, cela nous paraît évident. Ce serait contraire à notre déontologie. Certes, c’est un engagement que nous avons vis-à-vis des autorités mais surtout que nous devons à notre clientèle d’entrepreneurs qui nous fait confiance. Si nous ne le faisons pas nous-mêmes, d’autres le feront à notre place, c’est certain ! EN PRATIQUE Cette formation d’une demi-journée est obligatoire. Fin 2016, tous les confrères devront être formés. Ils devront justifier d’avoir suivi cette formation, en mars 2017, lors du paiement de leur cotisation ordinale. Les sessions se dérouleront dans les départements au plus près des membres de l’Ordre de notre région, de janvier 2016 à novembre 2016. La formation est homologuée et permettra de répondre aux obligations de formation. Sur le site du Conseil Régional de l’Ordre, ils retrouveront un recueil des principaux textes et une page dédiée au sujet. Le Conseil Supérieur met à disposition un numéro vert consacré aux questions sur le blanchiment : 0 800 00 86 16. Toutes les informations sur les dates, les lieux de formation et le bulletin d’inscription sur le site du Conseil Régional de l’Ordre : www.rhonealpes.experts-comptables.fr PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 31 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page32 DOSSIER PORTRAIT © DR « À 80 ans, Poma n’a jamais été aussi jeune » Avec plus de 900 collaborateurs dans le monde, un chiffre d’affaires de 290 M€, le groupe Poma à Voreppe près de Grenoble est un acteur majeur du transport par câble. Présent sur les cinq continents, le groupe a su, au fil des décennies, adapter l’utilisation du câble tant pour la montagne qu’en milieu urbain, dans le secteur des loisirs ou celui du transport industriel. E n 1924, les premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix marquent le début du développement du ski de loisir. Jean Pomagalski entrevoit le potentiel de cet engouement et construit en 1936 le premier téléski à perches à l’Alpe d’Huez. « Le téléski se fabrique encore aujourd’hui, s’étonne presque Jean Souchal, président du directoire de Poma. Il s’agissait d’une technologie simple, facile à mettre en œuvre et très efficace. Elle illustre l’agilité technologique du père Poma pour une solution imaginée il y a 80 ans. » Le leader mondial du transport par câble est présent sur les cinq continents depuis 32 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 plus de 80 ans, le groupe Poma compte à ce jour 938 collaborateurs, dont les deux tiers sont employés en France. « Le père Poma a tout de suite eu une vision mondiale, il était en lien avec une diaspora polonaise importante : certaines années, il passait plus de 200 jours à l’étranger. Aujourd’hui, nous réalisons les deux tiers de notre activité à l’étranger. » L’épopée de l’entreprise est avant tout marquée par une histoire d’hommes issus de la montagne. Ce lien unit la succession des dirigeants du groupe, tous originaires de Savoie et d’Isère. Cet environnement exigeant les oblige à maîtriser les ressources et assurer avec rigueur la sécurité du transport de personnes. « Les hommes de montagne possèdent les mêmes valeurs, que ce soit au Chili, en Chine ou ailleurs. Nous nous entendons assez vite sur l’essentiel : partout dans le monde, en montagne, ce sont les mêmes priorités et le courant passe bien. » Les années charnières Jean Pomagalski n’a pas froid aux yeux. Après le téléski à perches, il développe les télésièges dans les années 50 puis les fameux « œufs Poma » dix ans plus tard. Gaston Cathiard reprend l’entreprise en 1970 et lui donne un second souffle. Ce gestionnaire avait dirigé l’École de ski français à Val d’Isère de 1942 à 1960. Après l’épopée du génial constructeur, il amène l’entreprise à rayonner dans le monde entier. Son fils, Jean-Pierre Cathiard, prend la relève en 1980 et accé1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page33 PORTRAIT Télécabines Poma à Rio au Brésil et au dessus de la Volga en Russie lère le déploiement de l’entreprise sur les marchés du grand export et le transport toutes saisons. Un fil rouge : le câble « Nous avons adapté le transport par câble à des endroits où les autres systèmes ne sont pas pertinents, explique Jean Souchal. Il faut parfois monter, traverser des dépressions ou des grandes rivières comme la Volga. Il y a aussi une place à prendre dans le transport de minerai et de matériel, car là où la route avait la suprématie, le câble apporte une technologie vertueuse qui passe au-dessus du sol. » Avec la roue de Londres, celle de Las Vegas ou la tour d’observation de Brighton, Poma développe sa technologie dans le secteur de l’entertainment. « Nous apportons des solutions complémentaires pour la mobilité urbaine de demain. Medellín en 2004 fut l’une des premières villes au monde à utiliser cette technologie pour développer son réseau de transport urbain, et l’Algérie est aujourd’hui le premier pays en nombre d’installations purement urbaines à utiliser le transport par câble. » Ce développement est le produit de la recherche fondamentale et appliquée, une priorité chez Poma qui emploie 40 personnes à Voreppe pour travailler sur l’innovation. u DATES CLÉS 1936 : Jean Pomagalski, ingénieur grenoblois d’origine polonaise, installe à l’Alpe d’Huez le premier téléski à perches débrayable. 1947 : Jean Pomagalski crée la société Poma, une entreprise de remontées mécaniques, à Fontaine, dans la banlieue de Grenoble. 1952 : Premier téléski à Sainte-Marguerite au Canada. 1971 : Réalisation du téléphérique du Pain de Sucre à Rio. 2000 : Le groupe SEEBER, dirigé par l’italien Michaël Seeber, qui possède déjà la société Leitner, constructeur de remontées mécaniques, rachète Poma, pour renforcer ses activi1er T R I M E ST R E 2016 tés et en faire un des deux leaders mondiaux. 2003 : Inauguration du téléphérique Vanoise Express qui relie les domaines des Arcs et de La Plagne. 2004 : Inauguration du Métrocable de Medellín en Colombie. 2010 : Poma décroche le marché du Roosevelt Island Tramway à New York, un tramway aérien au-dessus de Manhattan. 2013 : Réalisation d’une télécabine dans le parc national du mont Huashan, en Chine. 2014 : Inauguration de la plus grande roue au monde à Las Vegas (États-Unis). 2015-2016 : Construction de la plus haute tour d’observation du monde (138 m) à Brighton (Royaume-Uni). Jean Souchal, président du directoire de Poma COMMENT VOIT-IL SON EXPERTCOMPTABLE ? « Nous travaillons avec deux cabinets internationaux et des partenaires locaux » Dans le cadre de notre activité à l’international et des différents appels d’offres, nous devons disposer de certifications ou attestations reconnues partout dans le monde, émises par de grands réseaux. Par ailleurs, lorsque le groupe crée une joint-venture avec l’État algérien ou avec une filiale en Russie, ou qu’il développe des concessions d’exploitation au Brésil ou en Colombie, nous avons besoin de conseil, d’accompagnement, pour nous aider dans le pilotage du système international. Dans ces cas-là, nous jugeons au cas par cas de la meilleure solution à privilégier entre réseau international ou cabinet local. PA ROL ES D ’EX PERTS N° 74 33 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page34 C’EST MA PASSION UN EXPERT-COMPTABLE AU PAYS DE TINTIN « mon père découpait dans le Progrès (ou le Dauphiné libéré) une demipage de strips de Tintin au pays de l’or noir, il les mettait dans un petit classeur et nous lisait ça le soir, à mes frères et moi. Ce souvenir m’a marqué. Le week-end, les pages étaient en couleur ! » Jean-Luc Pech aime les images, il aime aussi classer, ranger, étiqueter, compléter. Ce sont les timbres qui alimentent dès son plus jeune âge cette passion de collectionneur. Si à l’adolescence Zembla et Akim nourrissent ses lectures, le héros d’Hergé © Bruno Crozat Q 34 UAND J’AVAIS 5 ANS, revient au premier plan à la suite d’une hospitalisation pour appendicite. « À partir de 20 ans, je me suis mis à acheter les albums. La parution du premier BDM, un catalogue qui répertorie l’ensemble des BD en France, est venue alimenter mon penchant de collectionneur », poursuit le passionné. Jean-Luc Pech possède près de 5 000 albums, exclusivement de la bande dessinée franco-belge. Il est adepte de la ligne claire, un dessin très lisible, un trait uniforme et des aplats de couleur. Parmi ses BD préférées : XIII, Thorgal, de Van Hamme, Blueberry de Giraud, Les Aventures extraordinaires d’Adèle BlancSec de Tardi. Mais son incontestable passion reste celle de Tintin. « Les histoires sont très construites, il y a des rebondissements à chaque page, c’est une bande dessinée qui dépasse toutes les autres, tant en termes de dessin que de scénarios. Je les relis de temps en temps, mais ce qui m’intéresse maintenant c’est de décortiquer les albums et de trouver des variantes. » Jean-Luc Pech saisit alors un exemplaire de L’Île noire et l’ouvre à la page 20. « Voyez ! Quand l’album est sorti en Angleterre, l’uniforme des bobbies et des pompiers, l’apparence des véhicules: tout était farfelu et ne correspondait pas à la réalité. Les pages intérieures ont été complètement redessinées, il y a eu trois éditions différentes de L’Île noire, c’est la raison pour laquelle j’en possède plusieurs exemplaires. » Lorsque l’album Au pays de l’or noir est publié en 1939, Hergé s’inspire du conflit israélo-palestinien. « À l’époque, la Palestine était encore sous mandat britannique. Un adolescent d’aujourd’hui ne comprendrait pas grand-chose à cette première édition. Une partie de l’album a été redessinée et le scénario modifié », explique-t-il. variantes. « Dans Tintin au Congo, Hergé pulvérise un rhinocéros. Mais il a fallu changer le scénario pour les pays nordiques. » Dans Tintin en Amérique, un LES HISTOIRES SONT TRÈS CONSTRUITES, IL Y A DES REBONDISSEMENTS À CHAQUE PAGE, C’EST UNE BANDE DESSINÉE QUI DÉPASSE TOUTES LES AUTRES, TANT EN TERMES DE DESSIN QUE DE SCÉNARIOS. bébé pleurait dans les bras d’une femme noire, mais « cela ne passait pas aux États-Unis, alors la femme est devenue blanche ». L’album L’Étoile mystérieuse, sorti en 1942 pendant la guerre, est très marqué d’antisémitisme. « Les méchants dans cet album sont les Américains, personnifiés par un financier juif new-yorkais dénommé Blumenstein et doté d’un épouvantable caractère. À la Libération, cela n’est pas bien passé. Il a troqué le nom du financier juif pour un patronyme belge : Bohlwinkel. Pas de chance, Hergé apprend par la suite qu’il s’agit encore d’un nom d’origine juive! » Autant de variantes qui passionnent ce tintinophile et ajoutent au plaisir de la BD une lecture politique et sociologique de l’œuvre d’Hergé. © Bruno Crozat Dans la montée d’escalier de la maison de JeanLuc Pech, le tableau du chevalier de Hadoque observe cet expert-comptable associé à Lyon. Un peu partout, des albums de Tintin, des figurines, de la documentation sur la BD, des dizaines d’avions sortis tout droit des histoires du jeune reporter et de son fidèle Milou. Une passion de jeunesse qu’il a su cultiver. Intarissable Jean-Luc Pech évoque l’infinité des PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page35 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page36 © DR PLAISIRS ET DÉCOUVERTES © Philippe Besseau FICHE TECHNIQUE TEST Pascal Richard, secrétaire général de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes LA NOUVELLE BMW X1 SPORTIVE CHIC «Q uel plaisir ! » est l’expression qui revient le plus aux lèvres de Pascal Richard au cours de cet essai complet du nouveau modèle BMW X1. Le secrétaire général de l’Ordre des Experts-Comptables Rhône-Alpes se verrait bien repartir au volant de cette nouvelle mouture, cela ne fait pas de doute… Prise de contact avec une nouvelle génération surdouée. Le style Davantage typé « SUV », ce nouveau X1 arbore des lignes tendues, évocatrices d’une sportivité chic. Les volumes sont clairement ceux des aînées X3 et X5 : valorisants et harmonieux. Le caractère La puissance et le couple généreux sont bien secondés par la boîte automatique à 8 vitesses. On regrette juste que les palettes de sélection soient solidaires du volant… Sinon, grâce au comportement sain et précis, la sérénité accompagne le plaisir de conduite. Un vrai bonheur 36 PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 MOTORISATION 2,0 l, 4 cylindres, turbo; 231 chevaux à 4000 tr/min, couple 450 Nm à 1500 tr/min. DIMENSIONS (M) longueur 4,439, largeur 1,821, hauteur 1,598 (1,612 avec barres de toit). POIDS À VIDE 1615 kg; PTAC: 2140 kg. 5 places, capacité réservoir: 61 l. PUISSANCE ADMINISTRATIVE 13 CV. Emissions de CO2: 132-137 g/km. PERFORMANCES (DONNÉES CONSTRUCTEUR) 0 à 100 km/h en 6,6 s; Vitesse max: 235 km/h Véhicule prêté par BMW Gauduel, 6 rue Joannes Carret, Lyon 9e, et 680 avenue de l’Europe, Villefranche-sur-Saône. La version essayée est le X1 xDrive25d 231ch, en finition xLine. Prix catalogue: 49100 €. que d’enchaîner les virages des Monts d’Or en mode « Sport » ! du large affichage central. En écran scindé ou en plein écran, selon les préférences de chacun ! Le confort Les sièges sont beaux, confortables et offrent un excellent maintien. « Quelle souplesse ! » s’exclame Pascal Richard, soulignant la qualité de l’amortissement. Sur routes dégradées, le ressenti de l’adhérence est excellent, tout en préservant le bien-être des passagers. Aspects pratiques L’espace disponible à bord est généreux, en net progrès pour les personnes de grande taille. La banquette arrière, surtout, est accueillante et modulable. Réglable en profondeur et en inclinaison, elle s’escamote en un clin d’œil au besoin. Au quotidien, on apprécie le démarrage sans clé, l’ouverture du coffre « mains libres », la mémorisation des préférences de confort… Longs trajets Sur autoroute, l’ordinateur de bord indique une consommation de 6,5 l aux 100 km. On profite du silence de l’habitacle, et des surprenantes fonctions de conduite Efficient Dynamics. L’automobile va jusqu’à noter le style de pilotage du conducteur, en termes d’anticipation, de freinage et d’accélération éco-responsables. L’équipement Sur cette version d’essai (très) généreusement dotée, on retiendra les fonctions qui ont le plus séduit Pascal Richard : l’affichage tête haute en couleurs, pratique et complet, et la configuration Conclusion Statutaire bien sûr, mais sans ostentation grâce à son gabarit contenu, la BMW X1 nouvelle génération flatte son propriétaire. « Rassurante, polyvalente et dynamique » sont les principales qualités relevées par Pascal Richard. « Les experts-comptables apprécieront la vive agilité, l’ergonomie, et la qualité de fabrication du X1 » complète-t-il. Et ils peuvent se fier à son jugement de véritable connaisseur d’automobiles : enthousiaste et déterminé, il a le sens du détail. Il reste en éveil en gardant toujours à l’esprit les attentes des membres du Conseil de l’Ordre ! 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page37 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page38 PLAISIRS ET DÉCOUVERTES Photos © DR UN RE STO LE CHEF ET SON EXPERT INSENS, À SAINT-ÉTIENNE, DÉCLINE LES SAVEURS DE LA LOIRE Installé en plein cœur de Saint-Étienne, à quelques pas de la place Jean-Jaurès, Insens propose une cuisine marquée par l’influence ligérienne. D Maxime Apert 38 à l’estuaire de la Loire, Maxime Apert a gardé un goût certain pour le poisson, qu’il travaille encore avec talent et passion, comme son filet de maigre en croûte de pain perdu. Au fil des années, pourtant, ce jeune chef de 35 ans a enrichi sa palette et propose aujourd’hui une cuisine qu’il qualifie lui-même de « bistronomique ». Une cuisine contemporaine de saison, alliant modernité et savoir-faire ancestral. « Chez nous, l’expression cuisine de saison prend encore tout son sens. Nous changeons la carte 6 à 7 fois par an », précise-t-il. Cette cuisine d’authenticité, Maxime Apert l’élabore désormais autour de produits ligériens, comme la truite du Lignon ou la fourme de Montbrison. Ce qui ne l’empêche pas de rappeler à ses convives qu’il a grandi PA RO L E S D’ E X PE RT S N° 74 E SES ORIGINES ATLANTIQUES , non loin des côtes bretonnes, comme lorsqu’il leur propose, à l’heure du dessert, son exceptionnel sablé breton servi avec un fondant chocolat au lait et caramel au beurre salé. SON EXPERTCOMPTABLE « Mon expert-comptable fait partie intégrante de mon équipe. C’est d’ailleurs véritablement mon conseiller le plus proche. Je ne décide rien sans lui; aucun investissement n’est engagé sans qu’il m’ait donné son avis auparavant. Il faut dire que notre relation est maintenant inscrite dans le temps, car il est à mes côtés depuis l’ouverture du restaurant, voire avant, puisque c’est lui qui a fait mon prévisionnel. » Autant de créations que le chef met en musique dans une ambiance à la fois chic et conviviale. À la tête d’une petite équipe de 6 personnes, dirigée en salle par son épouse, il sert une moyenne de 60 couverts par jour. Car les bonnes adresses ne restent jamais secrètes très longtemps. Et celle-ci est à découvrir sans tarder. INFOS PRATIQUES 10 rue de Lodi, Saint-Etienne. 04 77 32 34 34 [email protected] Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Fermeture pour les congés de Noël et les 4 semaines du mois d’août. Un menu du marché, renouvelé chaque jour, est proposé tous les midis (entrée + plat + dessert + café et mignardises pour 20 €). Deux menus à 27 € et 40 € (proposant 2 entrées, 2 plats et 2 desserts) complètent l’offre. 1er T RI M E ST RE 2 0 1 6 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page39 PE 74_OK.qxp_Mise en page 1 04/02/2016 16:21 Page40
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