Le faste de l`hôtel Bouchu

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Le faste de l`hôtel Bouchu
LE BIEN PUBLIC
DIJON
Mardi 4
août 2015
11
ARCHITECTURE. La demeure a été réalisée par le Dijonnais Pierre Le Muet.
Le faste de l’hôtel Bouchu
Cet été, Le Bien public et le
CAUE (Conseil d’architec­
ture, d’urbanisme et de l’en­
v i ro n n e m e n t ) v o u s f o n t
déco uv r ir u ne p a r t i e d u
patrimoine côte­d’orien.
Aujourd’hui, l’hôtel Bouchu.
U
n président au parlement doit savoir recevoir. Jean Bouchu
ne sera pas de ces élus miteux, de ces mauvais hôtes
qui accueillent les invités de
marque entre quatre murs
décrépis. Il fait construire le
vaste hôtel situé rue Monge
en 1641. À l’époque, la noblesse de robe, très puissante, exerce un puissant magistère sur la vie sociale et
intellectuelle. Les grandes
demeures sont un moyen,
pour les nobles, de révéler
leur préséance. Songez que
les parlementaires construisent plus d’une centaine
d’hôtels entre 1840 et la
Révolution.
La famille Bouchu sollicite
Pierre Le Muet, architecte
dijonnais bien connu dans
Le Marais à Paris pour son
traité Manière de bien bâtir
pour toutes sortes de personnes. Le bâtiment se
compose d’un grand corps
de logis central, encadré de
deux ailes en retour sur la
Le bâtiment se compose d’un grand corps de logis central, encadré de deux ailes en retour sur la cour et le jardin. Photo CAUE
cour et le jardin. Le décor,
caractérisé par de simples
chaînes de bossage du sol à
la corniche, joue sur la sobriété. Les formes de bossa-
TÉMOIGNAGES
NORBERT
MANON
Enseignant
en histoire
Étudiante
en histoire
« Une façade épurée,
propre »
« Un bâtiment spacieux et lumineux »
« C’est une surprise cette
cour ! En poussant la porte
cochère, je ne m’attendais
pas à trouver pareille façade.
Mais, à la réflexion, en regardant la façade, je la trouve
bien dépouillée, épurée, propre, on a l’impression que le
bâtiment est resté tel que
livré par l’architecte. »
« Je suis st agiaire chez
Icoville, l’association
qui, dans l’hôtel, promeut
une meilleure connaissance des villes et de l’histoire
urbaine. C’est un bâtiment
spacieux, lumineux et
qui a été embelli par
les récents travaux réalisés. »
ge en saillies sont également
reprises au niveau des lucarnes, couronnées de frontons
triangulaires. Si le jardin, à
l’arrière, est un des rares à
Dijon à avoir gardé sa configuration d’époque (quatre
compartiments établis
autour d’un bassin central),
la porte cochère, elle, ne remonte qu’au XVIIIe siècle.
La jolie balustrade sur rue,
dressée sur la porte, ainsi
que les facétieux enfants
postés sur les colonnes doriques donnent une autre
couleur, moins austère, à
l’édifice.
Comme à l’hôtel de Montille à Beaune, aut ant la
façade est dépouillée,
autant les appartements
s’enrichissent énormément.
Le salon dévoile des plafonds remarquables datant
de la construction du bâti-
ment, tandis qu’arabesques
et autres motifs embellissent
les poutres. La belle cheminée en marbre noir mouluré
se réduit à un chambranle
peu saillant, supporté par
des jambages.
BENJAMIN TAINTURIER (CLP)
INFO CAUE de Côte­d’Or,
1, rue de Soissons à Dijon.
Tél. 03.80.30.02.38.
Site Internet : www.caue21.fr
Les Petites Histoires de l’architecture
Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) a
édité deux ouvrage intitulés Petite Histoire de l’architecture depuis l’an
1000 sur Dijon et Beaune, très faciles à emporter lors d’une promena­
de urbaine. Plus de soixante­dix monuments, érigés depuis le Moyen Âge sont présentés pour mieux comprendre comment la ville s’est construite, comment et quand les courants architecturaux se sont
succédé. Des maisons à pans de bois, du Moyen Âge aux bâtiments
contemporains, le CAUE offre un véritable voyage à travers les siècles.
Éditions du CAUE de Côte­d’Or, 104 pages, 5 €.