L`hôtel de la Rochepot

Transcription

L`hôtel de la Rochepot
LE BIEN PUBLIC
CHENÔVE
Samedi 26
juillet 2014
Cahier
Local
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PATRIMOINE. Notre page spéciale estivale est dédiée à l’histoire de l’architecture locale.
L’hôtel de la Rochepot
RÉACTIONS
PHILIPPE
Gérant
chez Beaune
Cadeaux
« J’aime bien
les vieilles pierres »
« Je suis propriétaire depuis pas mal de temps. La
saison démarre calmement, mais il y a toujours
des touristes pour photographier l’hôtel, et qui
aimeraient visiter la cour
intérieure. Je les comprends, j’aime bien les
vieilles pierres. C’est vrai
que la localisation de mon
magasin est vraiment
favorable. »
AURÉLIE
Pharmacie
des Ducs
La vue de l’intérieur de la cour de l’hôtel. Photo CAUE 21
Tout l’été, Le Bien public et
le CAUE (Conseil d’archi­
tecture, d’urbanisme et de
l’environnement de Côte­
d’Or) font découvrir chaque
jour une partie du patrimoi­
ne de Dijon et de Beaune.
S
itué 9, place Monge et
aussi appelé hôtel
Pétral, il se distingue
des autres hôtels particuliers
par sa sobriété.
L’hôtel Lantin et l’hôtel
Legouz-de-Gerland, à Dijon,
présentaient une configura-
tion dichotomique, avec une
façade dépouillée et une
cour plus fournie.
À l’inverse, l’hôtel de la
Rochepot est particulièrement unifié : frontispice et intérieur brillent par leur austérité. On ne connaît pas très
bien la date de construction
de l’édifice. L’année « 1522 »
apparaît certes sur la façade,
mais des documents instituent Jacques Pétral propriétaire du bâtiment en 1490.
La résidence faisait face,
sous l’Ancien Régime, à une
Petites Histoires de l’architecture
LeCAUEéditedeuxPetitesHistoiresde
l’architecturedeDijonetBeaunedepuis
l’an 1000. Plus de soixante­dix monu­
ments sont présentés. Des maisons à
pans de bois du Moyen Âge aux bâti­
mentscontemporains,leCAUEoffreune
véritable promenade à travers les siè­
cles. Très faciles à emporter avec soi et
disponiblesenlibrairiesouauCAUE(5€).
artère commerçante, ce qui
explique pourquoi le rez-dechaussée de l’hôtel est toujours ouvert pour recevoir
une boutique, aujourd’hui,
Beaune Cadeaux. Ce point
est très important pour
comprendre quelle famille
habitait l’hôtel : la résidence
combine, en un seul lieu, des
fonctions d’habitation et
d’exploitation (la boutique).
Effectivement, la famille
Pétral est connue dans le
Beaune du XVIe siècle pour
son rôle dans le commerce
de la draperie.
On a donc affaire à une famille bourgeoise, et non
d’aristocrates, dont la réputation aurait été entachée
par les basses tâches commerciales.
Autre argument : les demeures nobles s’ouvrent sur
la rue par une porte cochère,
pour laisser passer les équipages de voitures et de chevaux, la porte piétonne étant
dissimulée. Au contraire, elle
est ici le seul moyen d’accès à
la cour.
Le frontispice du bâtiment
est rythmé par l’alignement
des fenêtres à meneaux caractéristiques du gothique
tardif. Le vide des baies, dont
certaines sont montées
d’une petite accolade, occupe davantage d’espace que le
plein de la pierre, ce qui est
tout à fait remarquable et
plutôt rare. Le toit de la résidence, très haut, est agrémenté de lucarnes à structure en pans de bois.
Il faut se méfier de l’immeuble à droite, qui semble être
un prolongement de l’hôtel
de la Rochepot. Il n’en est
rien : sa façade remonte au
début du XXe siècle, pour accueillir les Grands Magasins.
Derrière la lourde porte piétonne se découvre le corps
de logis, qui abrite une très
belle galerie sur trois niveaux
et sa tourelle d’angle. La finesse des piliers et la hauteur
des arcatures légèrement
« Onadumalàidentifier
lesbâtiments »
« Les visiteurs viennent
souvent nous voir pour
nous demander où est
précisément l’hôtel de la
R o ch e p o t . C ’e s t v r a i
qu’avec l’immeuble contigu, construit dans le style
de l’hôtel, on a du mal à
identifier précisément les
bâtiments. Peut-être faudrait-il que la ville indique
mieux qui est qui ? »
surbaissée permettent de
larges ouvertures.
À chaque étage, trois bustes
de personnages de tous âges,
enserrés dans des médaillons, ponctuent l’ensemble. Ce mode de représentation des hommes et des
femmes est une marque indéniable du style Renaissance.
INFO CAUE, 1, rue
de Soissons, 21000 Dijon.
Tél. 03.80.30.02.38.
www.caue21.fr