Remise du Prix de l`IREST
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Remise du Prix de l`IREST
Octobre 2007 n° 103 « La fibre optique va-t-elle supplanter le cuivre pour l’accès grand public au haut-débit » 13 mars 2008 « L’économie numérique et le marché de la musique » Animateur : Jean-Pierre Chamoux Animateur : Richard Toper 1 EDITORIAL ➜ Les TIC : essentielles, spécifiques et... négligées ? 2 QUESTIONS ➜ Portable et TV ➜ Qui s'occupera des TIC dans le gouvernement Fillon 2 ? 3-9 RÉUNIONS-DÉBATS ➜ TV mobile ➜ L’Internet des objets 15 POINT DE VUE ➜ La guerre des normes 16 LIBRE OPINION ➜ Ciblés 22 mai 2008 « L’économie des mondes virtuels » Animateur : Arnaud Muret 18-21 ECHOS ➜ Quelle Europe des télécoms en 2010 ? ➜ Les réseaux collaboratifs au service de l'innovation 20 BONNES FEUILLES ➜ La sécurité des systèmes d’information 21-28 VIE de l’IREST ➜ Un nouveau site Internet I REST INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES SUR LES TELECOMMUNICATIONS Association régie par la loi du 1 er juillet 1901 37-39 rue Dareau 75014 PARIS - Tél. 01 45 81 71 31 – Fax 01 45 81 71 43 – E-mail [email protected] – Site www.irest.org Le numéro : 7 € – Abonnement pour 1 an : 30 € – ISSN 0755 - 2661 – Tirage 500 exemplaires – Commission paritaire : n° 59978 – Directeur de la publication : Pierre Loyez – Maquette : www.marcasali.com – Imprimeur : Telecom Paris, PARIS 13e Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 244 pour l’IREST ➜ Assemblée Générale 2007 ➜ Remise du Prix J. Dondoux ➜ Appel à contribution ➜ Prochaines réunionsdébats Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales sur les Télécommunications Les TIC : essentielles, spécifiques et... négligées ? Les technologies de Éditorial l'information et de la communication sont un pilier essentiel : • de la croissance : Aucun secteur n'accuse un tel déficit de recherche et développement par rapport aux ÉtatsUnis. • de la sécurité : Interceptions et traitement des données, biométrie, systèmes complexes (caméras), reconnaissance et intelligence économique, au cœur de la sécurité de la Nation et des personnes, reposent avant tout sur une maîtrise et compréhension des TIC. Alors que la frontière entre sécurité intérieure et sécurité extérieure paraît définitivement brouillée, le marché des TIC, technologies duales, représente, en tant que tel, un enjeu de compétitivité et de souveraineté essentiel pour la France et pour l’Union européenne. • de l'efficacité des organisations : Les TIC, source d'efficacité notamment via les procédures et les organisations induites, constituent le cœur même des réformes d'organisation des quinze dernières années, et resteront celles des décennies à venir. • des investissements : Haut débit de l'ADSL et fibre optique, télévision numérique, fibre optique, 3G, etc., sont de très vastes investissements, qui n'ont rien à envier par leur ampleur à ceux du passé dans les infrastructures. Différentiel d'investissement R&D entre l'Europe des 25 et les Etats-Unis, par secteur (2004, en Md $ PPA) Une valeur positive traduit un déficit de l’UE par rapport aux États-Unis Source : GFII pour le CSTI ; ppa = parité de pouvoir d'achat 31 janvier 2008 à 18 h 00 Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris 46 rue Barrault 75013 ATS B DÉ S Remise du Prix de l’IREST - voir p.26 La place affaiblie des TIC Les exportations françaises par produit Note : entre () le poids en 2004 de ces produits dans les échanges de biens. Soldes des échanges français de produits industriels Note : Industrie manufacturière civile, y compris IAA et hors énergie. Source : Douanes (juin 2005) n RÉU NI O vos re N u s o v z e d SOMMAIRE François Bélorgey ■ R E U N I O N ? Qui s'occupera des TIC Question dans le gouvernement Fillon 2 ? d é b a t TV mobile, la renaissance ou le néo-classique de la télé ? A défaut d'un ministère des technologies de l'information et de la communication (TIC), on aurait pu s'attendre à un secrétariat d'Etat. Ce n'est pas le cas. Dans le gouvernement Fillon 2, nommé le mardi 19 juin, c'est la jeune ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, 39 ans, qui récupère la charge de «[participer à la promotion et à la diffusion des nouvelles technologies]». Un secteur sur lequel elle avait déjà œuvré entre 1998 et 2002 comme conseillère auprès du Président Chirac, en charge des études, de la prospective et des technologies de l'information. Les noms de certains membres de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été cités comme de possibles titulaires d'un poste gouvernemental dans le domaine : Thierry Solère chargé des TIC à l'UMP ou Eric Walter, responsable du site de l'UMP. Mais ils ne disposent d'aucune attribution dans le gouvernement Fillon 2. Jeudi 29 mars 2007 Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications - Paris > D'autres relais ? Plusieurs associations professionnelles avaient appelé de leurs vœux un « ministre des TIC » dans le gouvernement. C'est le cas de Syntec Informatique, la chambre professionnelle des SSII et des éditeurs de logiciels, et de Renaissance Numérique, un collectif de patrons de sociétés Internet et de chercheurs. Contacté par ZDNet.fr, le service de presse de Matignon indique que la présidence de la République dispose d'un conseiller sur les TIC. Il s'agit de Franck Suplisson, issu de l'équipe de l'ex-ministre des PME, Renaud Dutreil. Dans le domaine de l'e-administration, André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, pourrait dupliquer à plus grande échelle quelques-uns des projets menés dans le « laboratoire TIC » que constitue sa ville d'Issy-les-Moulineaux, dont il reste le maire. Laurent Dupin - ZDNet France ■ Télévision Mobile améliorée Les téléphones mobiles offrent maintenant tous les services obtenus à partir d’un ordinateur personnel (vidéo, informatique, téléphone, etc.). Mais les dimensions réduites de leur écran constitue un handicap de vision du fait de la limitation des caractères (lettres ou chiffres) des faibles perspectives techniques dans les images couleurs peu comparables à celles qu’offre un grand écran couleur. Pourquoi, dans un usage du mobile à domicile, ne pas permettre son branchement sur un téléviseur, comme cela se pratique pour un appareil photographique numérique ? De ce fait, on aurait un appareil doté de capacités logicielles et de transmission (le mobile) associé à un téléviseur apportant un confort de vision bien meilleur. Francis Sabathé ■ Tv Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 218 Animation : ▲ 2 Pourtant, les TIC, marché mondial de 2 500 milliards d’euros en 2006, sont le second poste (après l'énergie) du déficit du commerce extérieur français. Elles représentent de l'ordre de 7 % de notre PIB contre 14 % aux États-Unis et 20% en Asie. Le différentiel de croissance entre la France, et plus largement l'Union européenne et les États-Unis est, pour l'essentiel, issu des différences de niveau d'investissement dans les TIC : pour plus de 1 %, la croissance des États-Unis au cours des cinq à dix dernières années s'explique par leur investissement intensif dans les TIC et leurs usages. Ce retard dans les investissements en TIC de la France aboutit à un écart d’un demi point de PIB de croissance annuelle par rapport aux États-Unis et certains pays de l’Europe du Nord. Cela n'est pas une fatalité ayant pour origine la délocalisation de la production vers des pays à bas coût de main d'œuvre, mais une caractéristique structurelle - également causée par l'effet des droits de propriété intellectuelle - au regard de laquelle la France dispose de toutes les forces nécessaires à son redressement. Rectifier cette différence corrigerait ce déficit de croissance, et apporterait par là même une croissance supplémentaire annuelle. Durablement, parce qu'elles sont spécifiques, en particulier par leur influence sur l'ensemble de l'économie tant nationale qu'européenne, les TIC méritent clairement une inflexion sérieuse en matière de priorité d'action, dédiée à ce secteur. Qu'attendre pour s'organiser vraiment afin d'y parvenir ? Les pôles de compétitivité suffiront-ils à fournir des solutions efficaces ? Laurent Bister Consultant Conseil en stratégie et organisation Expert en technologies de l’information Intervenants : Résumé • Pour Jeanine Langlois-Glandier, après la définition des normes DVB-H et DVB-S, les difficultés à résoudre tiennent à la gestion des fréquences et à l'établissement d'un modèle économique sauvegardant les droits des différents acteurs. • Selon Catherine Le Drogo, après un lancement réussi en technologie 3G et EDGE, le succès passera par l'amélioration des écrans, par une transparence du réseau pour l'utilisateur (une seule interface), et par de nouveaux formats publicitaires. • Michel Gomez a constaté un énorme décalage entre les mondes du cinéma et des télécoms et a souhaité une attribution des fréquences aux éditeurs plutôt qu'aux distributeurs. • Jean-Louis Missika s'attend à une pénétration lente accompagnant des programmes autoproduits ou autoprogrammés, et annonce l'émergence de nouveaux créateurs, en dépit du frein aux avancées technologiques par le monde de la culture. Jeannine Langlois-Glandier Présidente du Forum de la télévision mobile Catherine Le Drogo Responsable du marketing TV mobile chez Orange Michel Gomez Délégué Général de la Société Civile des Auteurs, Réalisateurs, Producteurs (ARP) Jean-Louis Missika Sociologue des médias et administrateur chez Free Compte rendu : Le débat final a fait mention des difficultés à concilier les stratégies Alexandre Partouche Elève du Master 226 – Paris Dauphine marketing avec les méthodes publicitaires. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 219 3 avec l’ambition de donner à la France un rôle de 1er plan dans la société de l’information. Créé en 2004, par le Ministre de l’Industrie, M. Devedjian, le Forum de la TV mobile rassemble des acteurs qui, auparavant, s’ignoraient ou se craignaient, comme les chaînes TV et les opérateurs de téléphonie mobile, en raison de la plus grande puissance financière de ces derniers. Où en est-on ? ➲ Jeannine Langlois-Glandier 4 Forte de ses expériences à la direction de la SFP, de Pathé, de FR3, de l’INA et du CSA (sur le dossier de la production), la Présidente du Forum de la TV mobile remarque qu’avec 51 millions de téléphone portable et la radio portable, la télévision restait le seul média de masse entravé par un « fil à la patte ». Mais l’arrivée de la TV mobile permettra de combler cette carence pour les utilisateurs, tout en représentant certainement un relais de croissance pour les éditeurs. L’audience moyenne d’un téléspectateur est actuellement de 3 h 40 /jour. Si cette audience continue de s’allonger, c’est certainement grâce à l’augmentation de la durée de vie de nos concitoyens, alliée à l’appétence du 3 e âge pour la télévision et au temps libre supplémentaire généré par la réduction du temps de travail. Mais dans les populations jeunes, les futurs utilisateurs / consommateurs, cette audience est peu à peu grignotée par le temps passé sur Internet et le téléphone mobile. Des problèmes pourraient également assombrir les perspectives des opérateurs de téléphonie, notamment face aux récentes offres de Skype et aux futures offres quadruple play. Il existe déjà à l’étranger des possibilités de produits dédiés aux téléphones portables. Ces dernières représentent un formidable potentiel d’expression pour les jeunes créateurs, surtout en considérant les faibles coûts de production de ces réalisations en comparaison des médias traditionnels. Présentation du forum de la télévision mobile Jeannine Langlois-Glandier nous rappelle que la structure qu’elle préside réunit une cinquantaine de sociétés dont des chaînes TV, des opérateurs de téléphonie mobile, des diffuseurs hertziens et satellite, des constructeurs de terminaux, réseaux et logiciels, des créateurs de contenus et des instituts de mesure d’audience. Catalyseur d’énergie, le Forum de la TV mobile fédère ces entreprises, qui préparent la TV mobile de demain, La TV mobile existe déjà grâce au réseau 3G et, pour exemple, Orange diffuse actuellement 60 chaînes. Cette 1re forme de TV mobile rencontre un certain succès, avec 4 millions d’abonnés tous opérateurs confondus, mais les opérateurs pourraient en être victimes. En effet, le réseau 3G repose sur une technologie « unicast ». Avec un nombre grandissant d’utilisateurs, il faudra déployer de nouveaux réseaux afin de maintenir la qualité de service. Il est donc nécessaire de passer à une technologie « broadcast ». Quelles conditons sont nécessaires ? La Présidente soulève quatre difficultés dont trois ont été résolues. Le premier problème, pour tout réseau sans fil, c’est les fréquences, en tant que ressources rares. Un recensement a été effectué par TDF et question Pour soutenir une norme, il faut une politique industrielle : le métro de Séoul est équipé et permet un accès gratuit à la TV mobile. En comparaison, le DVB-H est à peine soutenu en Europe. Jeannine Langlois-Glandier : « L’arrivée du Ministre François Loos, en mars 2006, a permis le choix ferme de deux normes : le DVB-H pour le terrestre et le DVB-S pour le satellite. Saluons également le combat de Viviane Redding en faveur du DVB-H. » Jean-Louis Missika : « La réussite coréenne mérite d’être rationnalisée. Leur norme rencontre des problèmes de qualité et les retours sur investissements commencent à paraître incertains. » Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 220 le CSA, afin d’identifier les fréquences disponibles, compatibles avec une diffusion broadcast de la TV mobile. Intervient ensuite la définition d’une norme. Afin de simplifier le déploiement et la production des constructeurs de terminaux, il fallait trouver une norme au minimum européenne. Deux normes ont été retenues : le DVB-H, pour le terrestre, et le DVB-S, pour le satellite. Il fallait également définir un cadre réglementaire par la promulgation de nouvelles lois, appuyées par des décrets et applications. Ces conditions ont été remplies par l’adoption récente de la nouvelle loi sur la TV du futur (venue remplacer celle de 1986) et de celle préparée par le Ministre de l’Industrie. Mais le principal problème vient de la difficulté à élaborer un modèle économique rétribuant correctement les uns et les autres en fonction de leurs investissements, de leurs créations de valeur et de leurs dépenses, sans que personne ne soit lésé. L’oratrice nous informe également que ce sera le rôle du CSA d’attribuer la gestion de fréquences aux éditeurs TV, en association avec les opérateurs télécoms. Le DVB-H ne permettra de diffuser que 15 à 19 chaînes. On peut donc présumer d’une incroyable bagarre pour l’obtention de ces fréquences. Mais le CSA traite déjà deux dossiers qui requièrent toute son attention : la sélection des nouvelles chaînes TNT consacrées à l’Ile-de-France et le déploiement restant de la TNT sur l’ensemble de la France. Il ne faudrait surtout pas que le temps de traitement du CSA devienne un frein pour le développement de la TV mobile. Signe rassurant, Jeannine Langlois-Glandier nous informe que des consultations ont déjà été lancées par le CSA pour connaître les recherches et les avancements du forum. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 221 ➲ Catherine Le Drogo État des lieux de la TV mobile sur UMTS chez Orange Orange compte actuellement 500 000 clients actifs (1 connexion / mois minimum) sur le million de clients possédant un accès à la TV mobile. 800 000 abonnés ont souscrit les forfaits illimités disponibles depuis juin 2006. Catherine Le Drogo nous annonce qu’Orange analyse ses résultats actuels comme fort encourageants et espère beaucoup du futur développement de la norme DVB-H. Historique de la stratégie marketing TV mobile chez Orange Notre oratrice, Responsable du marketing TV mobile chez Orange, évoque les débuts de la vidéo sur mobile, fin 2003 : Au commencement les clips duraient 15 secondes, en moyenne, pour arriver aujourd’hui à une durée de 3 minutes. Des tests avaient été effectués avec la diffusion de la chaîne Equipe TV et du canal dédié à l’émission de téléréalité « La ferme des célébrités ». Les résultats furent étonnants avec une consultation accrue sur les portables professionnels. La raison pouvait en être une tarification onéreuse et compli- quée. Mais il avait surtout été constaté une véritable appétence de la part des consommateurs. La stratégie d’Orange a comporté deux phases, chacune composée de deux étapes. Une 1 re phase de déploiement des réseaux avec le lancement de la TV, en décembre 2004, sur le réseau haut débit 3G (384 kbps) qui couvrait 40 % de la population. Deux composantes ont permis sa réussite : une couverture nationale et l’apparition de plusieurs terminaux, compatibles 3G, à tous types de prix. Puis, le haut débit pour tous et partout grâce à une offre, en juin 2005, de TV sur le réseau EDGE (160 kbps) qui couvrait 90 % de la population. Des tests furent lancés avec des forfaits incluant une consommation illimitée le weekend. Les résultats positifs démontraient que les réseaux arrivaient à soutenir la consommation. Catherine Le Drogo nous rappelle, à cette occasion, l’importance pour le consommateur que la technologie reste invisible à l’usage. La seconde phase s’axe sur le marketing des services. Premièrement par la libération des usages portée par le lancement d’offres d’accès illimité en juin 2006, suivie de l’amélioration de l’image TV, en novembre 2006, via l’arrivée de la TVHD mobile sur le réseau HSDPA (1,8 Mbps). La bande passante passe de 100 à 250 kbps par 5 chaîne, la résolution QCIF (176*144) devient QVGA (320*240) et l’on bondit de 15 images/seconde maximum à 25. Catherine Le Drogo estime que, dans un avenir proche, les caractéristiques techniques des terminaux seront décisives. Ceux-ci devront absolument posséder un écran de qualité, être capable de décoder la compression H264 et supporter les réseaux transportant du haut débit mobile. Néanmoins, depuis 2006, l’usage est au cœur de la promesse client indépendamment des réseaux d’accès. La consommation de la TV Mobile par les usagers d’Orange 6 Chiffres Clés : • Le parc de terminaux compatibles TV est de 3 600 000, soit 15 % de la base • Il y a eu 51 millions de connections en 2006 • La moyenne des consultations est de 43 minutes /mois et passe à 2 heures /mois pour les forfaits illimités1 • 40 % des consultations ont lieu à la maison et entre 20 et 30 % dans les transports • Cette consommation, principalement indoor, a une moyenne de 3 minutes par chaîne La TV mobile réalise de meilleures performances durant les heures creuses de la TV classique. C’est une consommation personnelle. Il n’y a plus la notion de partage. Le terminal mobile devient un écran personnel avec une percée des chaînes thématiques. Dans le top 10 des chaînes consultées, les places 4 à 9 sont briguées par des thématiques. Les consultations sont courtes et segmentées, dites de snacking. 93 % des consommations durent moins de 5 minutes et 41 % sont exclusivement réservés à la VOD, contre 25 % pour un usage uniquement TV et 34 % pour un usage mixte. Notre oratrice dénombre quatre questionS Qu’en est-il des jeux qui représentent 60% du financement des réseaux en Asie (Cf. société française In-Fusio) ? Jean-Louis Missika: « Aux Etats-Unis le marché des jeux vidéo est devenu plus important que celui du cinéma. Mais en France, le crédit d’impôt a été refusé aux sociétés de jeux vidéo. » Catherine Le Drogo : « Ce secteur est en croissance sur la 3G. Le multimédia ne se cantonne pas à la télévision. Il y a aussi la musique, la navigation Internet, etc. » Y aura-t-il une stratégie marketing combinée des publicitaires ? Catherine Le Drogo : « Pourquoi ne pas imaginer des régies publicitaires Web et mobile. Mais le mobile, grâce au terminal, permet à la publicité d’explorer d’autres registres, comme la personnalisation par exemple. Les mobinautes sont ouverts à la découverte, mais il faut un nombre de clics raisonnable pour obtenir ce que l’on veut. La tendance est à la conception de portails personnalisés. Chaque client aura sa page, nous sommes dans une logique de one2one. Une autre perspective à ne pas oublier est celle de la géolocalisation. » Quant est-il des produits type Slim Box, permettant à l’utilisateur de devenir diffuseur ? Catherine Le Drogo : « Ces produits s’adressent, pour l’instant, aux technophiles, surtout en raison de l’équipement nécessaire. Mais le véritable enjeu sera de rendre les PC plus ouverts, plus simples d’utilisation. » usages de la TV mobile. La TV live, qui représente un produit d’appel connu de tous. La VoD, consommée dans une logique de magnétoscope avec des dérivés de programmes existants (LCI mobile, Plus Belle La Vie, Star Ac). Catherine Le Drogo constate également le succès des contenus spécifiques (ex : la série espagnole, Supervillanos) et des contenus autoproduits. En revanche, pour la TV mobile personnelle, un assouplissement de l’attribution des fréquences pour permettre des réaménagements lui paraît préférable, ainsi qu’une attribution aux éditeurs plutôt qu’aux distributeurs. Quels contenus, quels formats ? La réussite de la TV mobile Pour bâtir le succès de la TV mobile, il faudra un accès à tous les contenus, partout. D’où une complémentarité entre les réseaux DVB-H (prévision d’une couverture de 30 % de la population à terme), 3G (60 % actuellement) et 3G+ (environ 20 % actuellement), en raison de la meilleure couverture de ces deux derniers. Mais le point décisif sera une ergonomie optimale : une seule interface quel que soit le réseau, car la technique doit rester transparente à l’utilisateur. La publicité est importante, mais ne suffira pas à financer les réseaux, notamment celui du DVB-H qui ne pourrait l’être qu’à 30 % suivant les estimations. De nouveaux formats publicitaires devront être créés, ils devront être complétés par un modèle payant financé par l’abonné. Le business model imaginé par Orange serait un paiement, pour un droit d’accès, de l’abonné à Orange qui en reverserait une partie aux chaines payantes et les chaines gratuites seraient financées par des annonceurs dédiés à la TV mobile. En synthèse, les cinq éléments nécessaires à la réussite de la TV mobile sont : une couverture nationale et indoor, une large gamme de terminaux dont une partie d’entrée de gamme très grand public, un service simple à utiliser, rapide d’accès avec une bonne qualité sonore et vidéo, un catalogue de contenus riche (TV, VoD, UGC2) et une offre tarifaire simple et attractive favorisant la découverte et l’usage intensif. 1/ En Corée, la consultation moyenne atteint 1 heure/jour ! 2/ User Generated Content : le contenu généré par l’utilisateur Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 222 ➲ Michel Gomez Présentation de l’ARP La Société civile des Auteurs, Réalisateurs, Producteurs, regroupe 200 adhérents. Créée par Claude Berri, elle a connu plusieurs présidents dont Claude Zidi. L’association a une fonction de lobby pour la défense du cinéma français et possède le cinéma des cinéastes, à Paris. Son Directeur Général nous rappelle qu’ils furent les premiers à ouvrir la porte aux télécoms. Les deux sujets attirant leur attention actuellement sont la TNT et la VoD. Un extraordinaire décalage entre la révolution numérique et les habitudes des acteurs concernés Malgré des modifications en profondeur, les filières TV et cinéma sont extrêmement conservatrices et réfractaires, en raison de quatre craintes : la remise en cause de positions confortables, la percée d’une logique de dérégulation du secteur, en raison de l’arrivée des opérateurs télécom, la désacralisation du cinéma par la VoD et la diffusion sur portable, l’utilisation des contenus comme tête de gondole par des personnes qui ne sont pas de ce secteur. Il y aurait néanmoins trois raisons Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 223 pour les engager à adhérer : une alliance avec les FAI afin de lutter contre le piratage, une meilleure capacité à faire évoluer la régulation et de nouvelles opportunités grâce aux créations adaptées à ces formats Le contexte réglementaire Michel Gomez commence par saluer l’exploit du ministre de la culture qui a réussi à établir la nouvelle loi sur la télévision du futur en une seule année. Partisan des chaînes bonus, il estime le succès plus simple lorsque les acteurs sont forts et bien portants financièrement. Notre orateur prédit qu’il devrait y avoir une complémentarité entre TV mobile et TV mobile personnelle (au double sens de grille personnalisée et de contenus auto-produits). Il trouve intéressant d’avoir un panachage de programmes en boucle et en horaires décalés. La baisse des coûts, grâce au numérique, pourrait également être une formidable opportunité pour de jeunes artistes. Actuellement 400 court-métrages sont produits tous les ans sans aucune visibilité pour le public. Malgré une véritable baisse de leur audience, les chaînes historiques seront certainement de futurs acteurs de la TV mobile, ce qui leur permettra une complémentarité d’audience. Mais Monsieur Michel Gomez nous met en garde contre les estimations, car les audiences cumulées sur la journée dépassent les 24 heures ! question Quel peut être l’avenir des chaines historiques face aux changements en cours ? Jean-Louis Missika : « Les éditeurs ne sont pas morts, mais ils auront besoin de se diversifier. La mobilité est potentiellement la rupture technologique à venir. Mais le consommateur peut estimer que son téléphone portable ne doit lui servir qu’à téléphoner. La 1re demande du consommateur en mobilité est l’accès à Internet. Actuellement, Messenger, SMS et accès au Wap sont disponibles sur le mobile. On peut donc s’attendre à un déport des habitudes du Web sur le mobile. Mais les habitudes du Web sont gratuites ! La force des éditeurs réside dans leur marque et leurs émissions. Comment adapteront-ils ces atouts à la vie sur mobile. La mutualisation de la mesure d’audience risque, à terme, de disparaître. » Catherine Le Drogo : « Quelles régies seront utilisées ? Pour la VoD, ce sera simple, mais pour les programmes de flux, cela risque d’être plus complexe. » Jean-Louis Missika : « La séparation entre publicité, marketing et commercial, risque d’éclater. » 7 Une révolution médiatique 8 En sa qualité de sociologue, JeanLouis Missika remarque que lorsqu’il y a éruption d’une nouvelle technologie ou d’un nouveau service, les nouveaux usages se déploient très lentement. Au début, les utilisateurs répliquent les usages des anciens médias : les premiers journaux radio étaient un journal imprimé lu au micro. Il nous rappelle qu’Internet est une révolution à tous les points de vue, notamment dans le rapport à l’image. La barrière qui séparait les professionnels des amateurs a disparu. Ces derniers ne rencontrent plus de problèmes insurmontables pour diffuser leurs créations. Pour la consommation d’image, la consultation principale est celle de contenus autoproduits et autoprogrammés. Il y a une disparition de la notion de rendezvous telle qu’elle avait été développée par la télévision traditionnelle. Le principal défaut de la loi sur la télévision du futur, selon notre orateur, est qu’elle n’exprime pas clairement que cette nouvelle télévision sera différente de celle du passé. Il est possible de le constater en prêtant attention à la proportion de chaînes qui doivent accéder au spectre numérique terrestre. Quelles sources de revenus ? En accord avec les précédents orateurs, Jean-Louis Missika pointe, comme principal problème, l’absence de modèle économique, et évoque la difficulté de définir quels seront les moyens de développement du réseau DVB-H. L’estimation de leurs coûts représente déjà une véritable gageure. La période de tâtonnements et d’hésitations devrait être longue. Mais il est certain qu’il faudra prendre en compte l’importance des contenus autoproduits pour le développement de la télévision mobile. Lors des débuts du SMS, les professionnels étaient tous persuadés que la source principale des revenus proviendrait de l’information. Aujourd’hui, elle en génère moins de 10 %. L’essentiel du chiffre d’affaire de la télévision mobile devrait être issue de l’UGC2 produit par des individus qui l’enverront à d’autres individus. Une révolution esthétique est en marche. Des cinéastes font des tests avec des téléphones mobiles équipés de caméra. Une nouvelle esthétique devrait émerger, ainsi que de nouveaux créateurs. Mais la réglementa- R E U N I O N d b a t Jeudi 31 mai 2007 Télécom Paris L’internet des objets Animateur : François Bélorgey, Secrétaire général du Conseil stratégique des technologies de l'information Intervenants : ➲ Jean-Jacques Damlamian, Président de l'IREST Le stockage de données sur puce de taille micrométrique se développe de façon très importante, avec des applications à court terme, et d’autres à plus long terme qui ne sont pas anodines. Il est heureux que les conférenciers puissent nous apporter leur lumière sur ce sujet, car cela va soulever non seulement des questions techniques, mais aussi des problèmes éthiques et juridiques impliquant en particulier la CNIL voire le Parlement. Patrice Georget, Directeur général de GS1 France ➲ François Bélorgey Patrice Senn, Directeur de recherche honoraire de France Télécom Hughes Métras, Commissariat à l'énergie atomique Laboratoire d’électronique et de technologies de l’information (CEA-LETI) Compte rendu : Bernard de Montgolfier Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 224 é Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 225 François Bélorgey ➲ Jean-Louis Missika tion actuelle concernant les œuvres risque de représenter un véritable frein. Le monde de la culture bloque les avancées dues à la technologie. Selon Jean-Louis Missika, également administrateur chez Free, le meilleur exemple actuel en est le dossier de la VoD. Michel Gomez lui répond alors qu’effectivement le dossier de la VoD est une urgence dont peu de professionnels s’aperçoivent. Et qu’il faut rapidement modifier la chronologie des médias et proposer des ventes en illimité grâce à des forfaits mensuels. Mais il se sent fier du système de soutien du cinéma français. Le nombre d’écrans de cinéma dans l’hexagone est le plus élevé d’Europe, ainsi que le taux de spectateurs visionnant des films autres qu’américains. Pour nuancer, le délégué général de l’ARP admettra qu’il faut néanmoins reconnaître les faiblesses de la fiction française. Revenant sur la loi de la télévision du futur, elle a été bâtie en un temps inhabituel en France. Un bilan devrait d’ailleurs être établi un an après le démarrage de la télévision mobile, afin de permettre des ajustements législatifs, et le calendrier du basculement paraît tout à fait acceptable. Quant aux chaînes bonus, elles représentent la compensation d’un préjudice établi par le Conseil d’Etat. Toute la difficulté réside dans l’estimation de ce préjudice pour les chaînes historiques. Une meilleure redistribution à la production serait à envisager. Jean-Louis Missika lui oppose que la régulation mise en place par la nouvelle loi sur l’audiovisuel est asymétrique, comme ce fut le cas dans le secteur des télécommunications. Excepté que, dans le cas présent, elle avantage les acteurs historiques, les plus puissants, au détriment des nouveaux entrants. Il indiquera également que le basculement prévu pour le 31 novembre 2011 pourrait se révéler un peu trop précoce selon lui. ■ Aujourd'hui, un appareil de traitement de l'information (PC, téléphone portable ou non, etc.) se reconnaît en tant que tel. Toutefois, déjà, des communication et transmission d'information plus subreptices se font jour, issues de machines dont l'usage premier n'est pas d'être communicantes (tags sur des conteneurs, etc.) ; la mutation technologique est mûre : les caméras deviennent plus petites, leurs micros écoutent, les systèmes antivols surveillent les marchandises, etc. Des objets communiquent désormais directement entre eux, en milieu réduit. Or, d’une part les RFID permettent des communications d'informations 9 actuellement 5 milliards de transactions par jour. GS1 propose un système de numérotation, similaire à IPV6 dans sa conception, où le code est complété par un numéro de série pour chaque objet, et chaque événement est collationné dans des serveurs distribués, soit partagés entre plusieurs entreprises soit propre à une entreprise, l’ensemble de ces serveurs, EPCIS (Electronic Product Code Information Service) sont accessibles dans le réseau global EPC network (planche I). un monde du Net initial où chacun était supposé avoir accès à peu près à tout. Alors : fantasmes ou réalités ? Ou plutôt : quelles réalités ? ➲ Pierre Georget Pierre Georget GS1, dont Walmart et Carrefour font partie, fournit des outils du code à barres et de « l’après code à barres » qui assurent un suivi de bout en bout des objets. Ceux-ci sont munis d'étiquettes RFID avec un objectif de coût de moins de dix centimes d’euro (contre un euro il y a cinq ans), dotées d'un « Electronic Product Code » (EPC). Ce concept de l’Internet des objets (« Internet of Things ») a vocation à être étendu à l’ensemble des objets. GS1 donne de la lisibilité à la chaîne d’approvisionnement de la production au consommateur, sachant qu’il y a ▲ Planche II Le gain de temps prévisible est considérable dans la chaîne de valeur : aujourd’hui il faut en moyenne 200 à 300 jours entre la conception et l’arrivée d’un produit chez le consommateur, mais il n'en faudra plus que 20 ou 30 en 2016 parce que, en particulier, il n’y aura plus besoin d’ouvrir les emballages ou les cartons pour contrôler leur contenu. 11 ▲ Planche I L’Internet des objets, en résumé, est un standard d’interopérabilité, complété par des intranets de traçabilité, en général fragmentés par entreprise (planche II). ➲ Patrice Senn Tirés par l’usage ou poussés par la technologie, nous viendrons aux objets communicants puisque le faible coût de la microélectronique assurera son large développement. Or, « La révolution ultime de l'Internet sera là lorsque tous les objets du monde seront interconnectés » (C. Barett, Intel en 2002). L’objet communicant inclut un module électronique doté de capacité de calcul, de mémorisation, voire d’interaction avec l’environnement physique et virtuel, et autonome en énergie. La révolution viendra des services « Machine to Machine » (M2M) offerts via ces modules. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 226 Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 227 Patrice Senn 10 parfois peu contrôlées, d'autre part les nanotechnologies permettent un masquage de fait de l'appareil. Cette furtivité fait que ces technologies alimentent toutes les peurs, et permettent tous les possibles : le Sénat de Californie a souhaité introduire un moratoire sur le RFID pour les permis de conduire et pour les campus universitaires ; Le Monde s'interroge sur la régulation du Domain Name System (DNS) ; les « nécrotechnologies » aux retombées notamment médicales essentiellement inconnues effrayent, au point que leurs chercheurs deviennent pour certains de « malfaisants concepteurs de la surveillance ubiquitaire » ; Newsweek relève en mai 2006 que le Graal des technologues branchés n'est plus seulement le débit (très haut, de préférence), mais aussi les applications : ceux qui auront accès aux Objets seraient les nouveaux privilégiés, par rapport à 12 Ces systèmes sont déjà présents dans le transport, la santé, les appareils médicaux à domicile (bracelets communiquant directement avec l’hôpital ou le médecin), l’environnement (planche III). Ils permettent, par exemple, le relevé des déchets et des containers en temps réel, l’optimisation du déchargement en fonction des remplissages, la visibilité immédiate des niveaux des rivières grâce à des répéteurs, etc. : le M2M ajoute une couche d’intelligence dans les réseaux. L’architecture embarquée se compose de systèmes qui vont du GSM au RFID passif (planche IV). Les contraintes liées au RFID « actifs » résident dans la fourniture des services associés, et la miniaturisation vs l'énergie embarquée. L’alimentation est donc le souci principal des chercheurs. Pour l’instant, pas de solution satisfaisante : les piles solaires nécessitent un éclairage qui n’est pas là constamment, et les toutes petites piles à combustibles se font attendre. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 228 ➲ Hughes Métras Planche V et VI Les progrès technologiques permettent d’intégrer dans les objets les moyens d’apporter des services aux utilisateurs. On peut considérer les capteurs autonomes comme un sousensemble des objets communicants. C’est un moyen pour les industriels français et européen d’augmenter la valeur ajoutée de leurs produits pour lutter contre la concurrence des produits à bas coûts. Or, à chaque nouvelle génération de semi-conducteur les capacités de traitement et stockage de l’information sont doublées, permettant d'augmenter le volume de données stockées. Les standards de communication, également, sont un facteur déterminant, sachant que l'on n’a pas toujours besoin de beaucoup d’informations : le RFID n’a besoin en général que de débits faibles. Par exemple, l’ajout d’une fonction télémétrie à un pacemaker est aujourd’hui envisagée de manière systématique grâce à la faible consommation des puces radio de nouvelle génération et permettra ainsi d’améliorer le suivi de l’individu en réduisant les coûts pour la société. 13 Hughes Métras ▲ Planche IV Les nanotechnologies, notamment grâce aux nanotubes de carbone, peuvent amener des solutions pour le stockage d'énergie, comme pour la mémorisation des données. De plus, les systèmes ne fonctionnent longtemps que s’ils ont une activité faible, d'où l'intérêt d'optimiser par exemple les protocoles de communication. Radio et antennes sont aussi des sujets de recherche : le RFID passif fonctionne entre 132 kHz et l’UHF (800 à 900 MHz). Mais l’UHF a des difficultés avec l’eau : cela oblige à descendre en fréquences. La loi de Maxwell indique que l’énergie récupérée par un système est proportionnelle au champ, à la surface du récepteur et à la fréquence. L’antenne reste donc de taille centimétrique pour des distances de fonctionnement de l'ordre du mètre. La problématique de la localisation peut être résumée ainsi : est-il intéressant de localiser un objet par son adresse ou par sa localisation ? Ou par : est-il plus intéressant d’atteindre l’imprimante la plus proche ou de savoir où est l’imprimante ? Comment localiser un objet ? Pour le RFID passif, l’objet doit être proche d’un lecteur. En WiFi on fait une triangulation à 10 m, ou avec des balises, ou même en extérieur avec des localisations type GSM. Motorola imagine de mettre des moyens de localisation dans son WiFi. Mais dans ce cas, toute personne disposant d’une antenne pourra localiser un objet : aujourd’hui ces systèmes n’assurent donc pas de confidentialité. Alors, on crypte les puces. Toutefois, la principale limite aux usages reste l’alimentation. Parmi les perspectives, les standards de communication ouverts comme le 802.15.4a devraient permettre une généralisation de ces systèmes. À condition que les craintes du public soient levées : on ne doit pas tomber dans l’excès. ▲ ▲ Planche III Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 229 Quelques applications : ALVA, système de détection de victimes d’avalanche qui fonctionne à base de balises Ultra Large Bande placées instantanément sur le lieu de l’accident ; des cartes à puce sans contact très haut débit à fréquence de 13,56 MHz ; le projet MIMOSA, où le terminal mobile devient un terminal intelligent disposant d’un lecteur RFID qui établit les communications avec l’environnement proche de l’utilisateur. Le téléphone mobile a beaucoup d’énergie puisque qu'il est rechargé régulièrement : il est ainsi voué à devenir aussi un lecteur distant de présence d’objets. De nouveaux concepts apparaissent : le tag RFID multimedia avec mémoire non volatile basse consommation, ou encore des capteurs multiphysiques. Dans le domaine de la RFID, les craintes touchent essentiellement : – la lecture des tags sans contrôle et sans autorisation ; – le suivi individuel des objets et donc de la personne ; – la gestion de profils des utilisateurs. 14 Plusieurs pistes technologiques permettent d'y répondre : – « tuer » le tag au moment de l’achat final ; – le faradiser ; – le brouiller ; – utiliser des tags cryptés ; – avoir une réglementation adaptée ; – les tags à arborescence (à 2’’ branches, appelés « blocker tags ») ; Un projet européen, Discreet, vise à valider la faisabilité d’un appareil pour bloquer la lecture des tags portés par l’utilisateur par un lecteur non autorisé. L’appareil détecterait la présence d’un lecteur et enverrait des bits en opposition de ceux éventuellement lus. Ces technologies imposent-elles à l’utilisateur d’abandonner certains de ses droits à la vie privée ? La réponse n'est pas simple ; aux lumières d'un autre projet européen, Adamos, on constate que les réponses sont aussi culturelles. Par exemple, supposons que le téléphone mobile capte des informations qui permettent à l’opérateur de proposer ses services, y compris la détection de l’émotion, si on pose la question « Est-ce acceptable ? », il n’y aura aucune opposition en Finlande ; en France, cela soulèvera des questions. En ce qui concerne les tendances technologiques, en téléphonie mobile, il y aura 10 à 12 standards techniques dans le même appareil (GSM, Bluetooth, WiFi, etc.) (planche VI). Il faudra une forte continuité de service en mobilité. À cet égard, la reconfigurabilité, à savoir décider en temps réel quelle est la meilleure interface radio, y compris en termes de coût, laquelle dépend des politiques tarifaires des opé■ rateurs, sera cruciale. questionS • Il est admis qu'un passeport RFID est lisible à 10 cm, avec les données biométriques qu’il contient et sa localisation ; pourraiton le lire à une distance plus grande, de façon non détectable ? Patrice Senn : Une protection réelle passe par la miniaturisation et le cryptage des données sur la puce. C’est vrai que l’avenir du RFID passe par le débat public. En France, ce débat n’a pas encore vraiment lieu, sauf à l’IREST ! Il commence avec les sociologues, mais il est certain qu’il faut annoncer de la sécurité sur les puces pour que cela devienne acceptable. • Pourra-t-on mettre les cartes à puces et autres RFID en marche ou arrêt à volonté ? Hughes Métras : Il serait souhaitable que cela soit possible à terme, si cela correspond à une demande forte de la société civile. Mais cela aura un coût. De nombreux objets électroniques laissent déjà aujourd’hui des traces du passage de l’utilisateur à un endroit donné : téléphone mobile, carte à puce, etc. Patrice Senn : La RATP a mis en place des caméras vidéos pour surveiller le trafic, les mouvements des gens et ainsi assurer une meilleure sécurité : il y a donc déjà une surveillance des individus, il est vrai dans un contexte très contrôlé. Ce qui guidera l’évolution, c’est l’intérêt que présente la technologie pour l’utilisateur. Par exemple, Walmart laissait les RFID actifs après le passage en caisse. Poussé par les consommateurs, il a été obligé de les retirer. Le débat est trop centré sur les nanotechnologies, alors que dans un RFID il n’y a rien des nanotechnologies. • La diffusion des puces paraît inéluctable et des études ont été faites sur la mobilité, mais qu’en est-il du risque médical ? Hughes Métras : La puce RFID seule est passive et donc sans risque. Lors des débats organisés par la Commission européenne en juin 2006 il y avait des témoignages d’études en cours sur le sujet. Les résultats n’étaient pas encore disponibles à l’époque. Patrice Senn : Le tag actif ou capteur autonome est à très basse énergie (maximum 200 mW, à comparer au portable à 2 W), et émet très peu de temps sur des distances faibles. C’est déjà le cas aujourd’hui des pacemakers qui sont lus par les cardiologues au moyen de systèmes inductifs semblables aux techniques RFID. Toutefois, de plus en plus de signaux viendront de partout, susceptibles de provoquer des bugs dans le système, comme dans tout système... Le temps de diffusion de ces technologies, plus rapide que celui d’intégration de ces objets dans les habitudes de vie, renforce la crainte du public. Nous ne sommes qu’au début, et devrons être attentifs à toutes ces évolutions et à leurs conséquences. • Les tags peuvent-ils être contrefaits ? Pierre Georget : Les tags sont normalement uniques. Pour éviter la contrefaçon, la solution est le cryptage. Mais cela augmente le coût du système. • Un objet doit-il avoir ses adresses seulement sur son tag ou bien doit-il avoir toutes les informations le concernant sur lui ? Patrice Senn : Si on stocke tout sur l’objet, on n’a alors plus de base de données unique. Actuellement, à partir du RFID de 96 bits ou 128 bits, l’objet est identifié complètement dans une base de données centralisée. Qu’est-ce qui est le mieux ? Pierre Georget : ... dans l’objet, c’est facile à voler. Dans la base de données c’est mieux protégé et le coût est plus bas avec le RFID simple. Et cela reste dans la logique du code à barres actuel. • Que vont représenter les échanges de données provenant des RFID dans les communications ? Patrice Senn : Cela restera faible par rapport à l’utilisation des mobiles. Mais ces services seront plus exigeants sur la fiabilité, la robustesse et la disponibilité des réseaux. La plupart de ces données sont transmises sur de courtes distances. Pierre Georget : Le vrai problème sera le traitement, bien plus que la transmission, car il y aura de grandes quantités d’informations à rendre intelligibles. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 230 Point de vue La Guerre des normes Dans l’activité des réseaux et services, la normalisation est indispensable afin de permettre l’établissement de communications nationales et internationales. La normalisation conduit à une réduction des coûts de fabrication, puisqu’elle utilise des ressources préexistantes. Avec l’accélération des innovations et la mondialisation du commerce, les entreprises sont confrontées à des impératifs sévères de mise rapide sur le marché de réalisations nouvelles. La compétition est devenue la règle commerciale majeure, et la norme est souvent perçue comme un obstacle qu’il faut contourner pour éviter la concurrence. T Trois stratégies peuvent être mises en œuvre aujourd’hui pour garder la suprématie technique sur le plan mondial, malgré les contraintes normatives. La première consiste à rédiger une norme complexe et incomplète en guise de définition de l’équipement ou du service. Cette méthode est aujourd’hui difficile à mettre en œuvre, car les entités de normalisation exigent un descriptif de mise en œuvre (Implementation Guide, à l’UIT-T), la définition d’essais de conformité (ISO) ou l’organisation d’essais de compatibilité (Plugs Tests, à l’ETSI). La seconde approche consiste à utiliser des voies simultanées en s’adressant à des entités de normalisation travaillant dans des domaines concurrents. Par exemple, récemment, des constructeurs ont bloqué le travail du IEEE802.20 afin de stopper la compétition née des travaux relatifs au Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 231 WiMAX (802.16). Le même phénomène a gelé le thème de la bande ultra large (UWB). De la même façon, l’OpenForum Europe (OFE) et l’ODF Alliance, se sont élevées contre la procédure engagée par Microsoft pour faire avaliser par l’ISO/CEI, son logiciel Office Open XML, par la voie de l’ECMA (European Computer Manufacturers Association), logiciel qui se trouve en contradiction avec l’ODF (Open Document Format) récemment ratifié. La troisième stratégie est plus simple et plus astucieuse, puisqu’elle s’affranchit complètement des cercles de normalisation en créant un protocole propriétaire. Pourquoi ne pas imiter IBM et Microsoft qui vécurent si longtemps sans ouvrir leur secret à la concurrence ? Ainsi, aujourd’hui, Google, Skype, Apple (avec l’iPhone), etc. offrent-ils des services qui ne reposent que sur des proto- coles propriétaires ou sur des sous ensembles flous du fameux protocole SIP (Session Initiation Protocol). Carl Cargill, de Sun System a déjà lancé un cri d’alarme. « Les Forums et consortium SDOs, du fait de leur multiplication, ont une audience de plus en plus réduite. Les normes ne constituent plus un effort pour l’interopérabilité, mais elles ne visent plus qu’à bloquer la concurrence. Les normes ne sont pas enseignées et elles sont ignorées des chercheurs et des consultants. La Chine les utilisent à titre de politique industrielle, l’Europe pour des visées sociales et politiques, et les Etats-Unis les ignorent. Ce qui menace notre monde, ce sont les normes propriétaires ». Quel peut être aujourd’hui en Europe le sens du maintien des instances nationales de normalisation ? Car les entités de normalisation sont en surnombre. Elles recherchent toutes des ressources financières que seuls les grands groupes industriels peuvent leur apporter. De plus, une chasse mondiale aux jeunes cerveaux est ouverte, avec de multiples offres de soutien aux Universités, l’ETSI reprenant l’appel à participation de l’UIT-T, lequel se trouve en compétition avec les légendaires partenariats des universités allemandes ou britanniques. L’Asie se pique au jeu et forme en réponse des pépinières de spécialistes en technologies de l’information. Pour que les PME françaises entrent complètement en phase du ballet mondial de l’innovation technologique, il faudrait d’abord former leurs responsables à l’enjeu qui se dessine dans l’association du NGN avec les protocoles de réseau existants aujourd’hui. Un travail de formation continue qu’il aurait déjà fallu entreprendre il y a dix ans ! La guerre des normes ne peut être gagnée qu’en établissant au préalable une stratégie réaliste ! Daniel Battu Consultant indépendant ■ 15 o L p I i B nR i E o n Tous ciblés Nous sommes ciblés. Les réseaux propagent les armes de nos attaquants. Comme tout piratage, il atteint chacun à son niveau. Il va du vol à la tire qui touche le simple passant au hold-up soigneusement organisé qui touche les organisations les plus sérieuses. 16 Pour les nouvelles technologies chez les particuliers, cela s’appelle ver, virus, phishing (imitation de site pour dérober des codes confidentiels), spam, spyware qui transmet des renseignements sur le fonctionnement de l’internaute ou cheval de Troie ; pour les P entreprises, cela sera de l’écoute, du décryptage, du craquage de pare-feu, de la recherche d’informations confidentielles, de la destruction de fichiers. Les techniques de piratage exigent une grande maîtrise des structures informatiques, des logiciels d’exploitation ou d’application, mais touchent aussi l’humain en jouant sur la naïveté ou sur les motivations qui mènent à trahir (MICE : Money, Ideology, Compromise, Ego). Le cybercriminel cherchera, dans un premier temps, à connaître la structure du système visé, savoir de quoi il est constitué, puis bientôt à s’y introduire en obtenant la possibilité d’agir comme une personne autorisée, et plus encore, à le détruire ou l’endommager, en modifiant, en supprimant des données ou même en en détruisant le cœur, ou en provoquant la saturation qui fait fonctionner inutilement le système à son maximum, et provoque ainsi un arrêt du service. Nos réseaux et systèmes sont de véritables passoires si nous n’y prêtons attention : – écoute à distance (par rayonnement électromagnétique jusqu’à 100 m de la cible parfois) des câbles ou des machines, – pénétration dans les locaux (en se branchant par exemple sur les câbles), – analyse discrète des puces RFID, – attaques logicielles (robots, vers, etc.), – accès aux serveurs, ou aux routeurs pour prélever les données qui circulent ou introduire des systèmes malveillants, tout est possible ! Nous défendons-nous bien ? Heureusement, dans la vie courante, il y a des antivirus et autres protections. Et pour les grands systèmes, les centres nerveux peuvent être protégés en y mettant les moyens, ou en les séparant des réseaux. C’est pourquoi les agresseurs s’en prennent plus facilement aux périphériques (mémoires déportées, terminaux d’accès, …) En contre-mesure, le cryptage se développe ; on le voit en particulier pour les paiements en ligne, cela assure nettement une plus grande sécurité. Mais c’est l’ensemble des mesures qui est réellement efficace : sensibilisation des personnes ayant accès aux systèmes, accès physiques bien verrouillés, logiciels d’éradication des menaces… Pourquoi cadenasser la porte à double tour, si on part en laissant la fenêtre ouverte ? Sommes-nous donc assez vigilants ? Si un hacker entre en possession de mon code, j’ai toutes les chances de voir mon compte se vider rapidement. Une personne est touchée. Mais si un hacker de haut niveau arrive à pénétrer un site de grande entreprise, c’est tout un plan économique qui est touché (souvenons-nous de cette société israélienne, condamnée depuis, qui louait des chevaux de Troie pour que des entreprises puissent se renseigner sur la concurrence en pénétrant son système informatique). Et qu’en est-il des systèmes de l’État : Finance, Défense, Affaires étrangères, etc. ? En face de toutes ces menaces, nous devons réagir. En mettant à Marc Casali Bernard de Montgolfier [email protected] Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 232 Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 233 disposition des intervenants les outils qui conviennent. En assurant une forte sensibilisation des intervenants, de la personne privée aux professionnels. En établissant des normes et règles qui rassurent celui qui cherche à se protéger. En France, le SGDN a un rôle de conseil et recommandation vis à vis des administrations pour que celles-ci se protègent sérieusement. Le service chargé de ces sujets, le DCSSI, même si sa compétence est reconnue nationalement, n’a pas les moyens d’établir les normes, recommandations générales ou essais qui deviennent nécessaires. La lutte contre le piratage informatique est trop éparpillée en France. Chaque Ministère a son service, la CNIL a une partie, chaque entreprise se débrouille. Bien sûr, chaque possesseur de système informatique a son niveau d’exigence ; pour le particulier ou les entreprises sensibles, le niveau n’est pas le même. L’intérêt pour les hackers non plus. Le site du Pentagone est le plus attaqué au monde, celui de l’hôtel des Sables Blancs à Douarnenez l’est beaucoup moins. Cela nécessite donc des réponses adaptées. La France et l’Europe, sont, semble-til, très en retard dans le développement d’entreprises de lutte contre les attaques informatiques malveillantes. C’est pourtant un marché en croissance, dans lequel dominent les entreprises d’outre-atlantique. Laisserons-nous aux américains, qui ont déjà la maîtrise d’Internet, le soin de veiller sur nos données informatiques ? Seront-ce l’Allemagne, ou l’Angleterre, qui ont quatre fois plus de fonctionnaires dédiés à cette activité, qui piloteront l’Union Européenne dans la lutte contre les terroristes de l’informatique et des réseaux ? La France, l’Europe, doivent se réveiller en faisant ce qu’elles commencent à réussir dans la lutte contre le terrorisme : une coopération renforcée, une politique globale. Notre continent doit constituer un véritable centre de lutte contre le piratage et la cybercriminalité. Une politique ambitieuse est nécessaire. Qui s’y attaquera ? L'ouvrage du député Pierre Lasbordes cité dans notre rubrique « Bonnes feuilles » apporte un bon éclairage sur les mesures à prendre. Bernard de Montgolfier ■ 17 E C H O Jeudi 22 mars 2007 Cité Universitaire Internationale Extraits des interventions de Yves Gassot et Fiona Taylor lors de la convention organisée par l’ACSED1 Quelle Europe des télécoms en 2010? 18 Les télécoms, un secteur en profonde mutation : enjeux et impacts Yves Gassot, Directeur Général de l’IDATE Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe Yves Gassot fait part des principaux événements constatés et significatifs d’une évolution du monde des Télécommunications. 1 – L’acquisition par Google de You.tube pour une somme considérable constitue un événement très important. Il s’agit de la rencontre d’un moteur de recherche (10 milliards de dollars de CA) avec le monde Internet. Il crée un lien entre l’audience et la capacité à monétariser. La publicité est le carburant de ces sites (500 millions de dollars dans le monde avec un taux de croissance de 7 % par an). La valeur ajoutée s’affranchit de plus en plus des réseaux. Par ailleurs, Y. Gassot constate qu’il n’y a pas de grands noms de l’Internet dans les MVNO consacrant ainsi une profonde évolution du modèle économique traditionnel. Le phénomène de la voix sur IP est aussi dominé par les acteurs des télécoms. La France est le pays le plus avancé dans ce domaine. 2 - La croissance des mobiles sur les marchés émergents. Toutes les études montrent aujourd’hui un important ralentissement de la croissance du secteur des télécommunications dans les pays industrialisés. Cela est dû à la maturation de la plupart des marchés de ces pays, à une forte concurrence et à des technologies érodant les sources de revenus traditionnelles. Pour les deux à trois ans qui viennent, les opérateurs historiques sont condamnés à aller chercher la croissance dans les pays dits en voie de développement. Quelques chiffres significatifs : 6,7 millions d’abonnés supplémentaires en 1 mois en Inde. Vodafone a vendu des actifs en occident pour investir en Inde. La croissance du mobile se fera désormais sur les marchés émergents. C’est l’Inde qui affiche aujourd’hui la plus forte croissance dans le monde. 3 - Reconcentration d’ATT et fusion avec Bell South Cette nouvelle entreprise est la plus grosse entreprise mondiale en CA devant NTT. Le niveau de concentration est significatif aux USA contrairement à l’Europe qui avec plusieurs dizaines d’acteurs éprouvera des difficultés pour partir à la conquête du monde. 4 - L’emprise très forte de la régulation Européenne La réglementation pèse sur le marché et ne favorise pas les investissements. Il est urgent de légiférer sur les cycles et les conditions d’amortissement, en ce qui concerne notamment la fibre optique. Un nouveau cycle de croissance dans les pays industrialisés passera par des investissements importants dans les nouvelles technologies et de nouveaux services. Favoriser ces investissements est dès lors l’essentiel. En conclusion, Yves Gassot remarque que la stagnation de la croissance du mobile (+ 1,4 % en 2006, 0 % en 2007), la perte de marché sur l’accès, la recherche de croissance externe, les nécessaires économies d’échelle, les investissements lourds et la conquête du monde, devraient entraîner, à terme, une consolidation Européenne. Les récentes propositions d’ATT pour prendre le contrôle de Télécom Italia viennent ren- Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 234 forcer les propos d’Yves Gassot. L’éveil de la Chine reste une inconnue, tant au niveau de la croissance de son marché qu’au niveau de son agressivité sur les marchés extérieurs. Aujourd’hui, les grands opérateurs Européens sont « momifiés » et les plus agressifs sur le marché sont les équipementiers qui compensent la baisse des prix par un effet de volume. On assistera, probablement, d’ici 3 à 5 ans, à l’émergence de 5 ou 6 opérateurs Européens. Les opérateurs en difficulté sont des proies potentielles, mais cette consolidation risque d’être difficile : ne pas confondre les points forts et cumuler les points faibles. Le très haut débit paraît être la continuité au haut débit, mais nécessitera, notamment en dehors des grandes villes, des investissements lourds. La France est en avance sur le haut débit : les « box » n’existent qu’en France. France Telecom est bien placée sur le haut débit et sur les mobiles, la stratégie est bonne, mais l’entreprise doit faire face à une mutation difficile et le poids de sa dette est encore fort. L’IDATE envisage trois hypothèses d’évolutions possibles : • La première baptisée « Télépocalypse » part de l’hypothèse que la baisse des prix ne sera pas relayée par l’adoption massive de nouveaux services. Cela se traduira par une grande frilosité des investisseurs, la disparition d’acteurs des plus dynamiques et par un poids prépondérant des pouvoirs publics. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 235 • Le second scénario « compromise convergence », envisage une croissance modérée des revenus provenant, d’un côté des services d’interconnexion, et de l’autre de quelques services basiques et premium assurés aujourd’hui par les SMS. • Le dernier scénario appelé « Evernet » part du principe que le rôle primordial des télécommunications créera de nouvelles opportunités de croissance, aussi bien pour les fournisseurs d’infrastructures que pour les fournisseurs de services, donnant ainsi corps à une industrie des télécoms européenne des plus dynamiques et compétitives. 1) ACSED : Association des Cadres Supérieurs et Dirigeants du Groupe France-Telecom Enjeux et impacts politiques et règlementaires Fiona Taylor - ETNO European Telecommunications Network Operators Fiona Taylor présente tout d’abord l’ETNO, association créée en 1992 qui défend les intérêts de 41 opérateurs de 34 pays. L’ETNO mène un dialogue Européen à un haut niveau et sa conférence annuelle est un événement fort. De nombreuses commissions se partagent le travail et œuvrent dans des domaines spécifiques. Ses travaux s’adaptent au fonctionnement des institutions Européennes : la commission Européenne, gardienne des traités, tandis que le parlement européen a un rôle législatif au pouvoir croissant. Le conseil Européen, quant à lui, détient le pouvoir de décision et représente les intérêts nationaux. En matière de Télécoms, le vote a lieu à la majorité qualifiée. Il n’est pas prévu à court terme de changement du cadre règlementaire à l’exception de quelques aménagements et réflexions : flexibilité, créa- tion d’une réglementation Européenne, séparation fonctionnelle des réseaux. L’ETNO préconise une diminution, voire une suppression de la réglementation, mais la commission considère que la concurrence ne peut survivre sans une réglementation forte. Le travail de l’ETNO est important et vise à rectifier les visions de la commission et argumenter sur des réalités non prises en compte en ce qui concerne, notamment, les mutations technologiques. En effet, il semble que les décideurs au niveau européen aient une vision négative de ce qui est « grand », alors que dans le même temps nous assistons aux Etats-Unis à des consolidations entre opérateurs. Par ailleurs, ces mêmes décideurs font preuve d’une méconnaissance des changements technologiques leur donnant ainsi, une vision erronée de la réalité de tout un secteur. Surtout, ils ne se posent pas la question : « quel 19 20 secteur des télécoms souhaite l’Europe ? » Si une harmonisation existe déjà, la création d’une réglementation Européenne apparaît difficile à mettre en place : limites, spécificités, question délicate de la souveraineté nationale. Un des problèmes important à ce jour est de concilier plus de concurrence avec des opérateurs plus gros que ceux qui existent. Il semblerait que l’on confonde concurrence avec multiplication des acteurs. Il faudrait sans doute résonner à plus long terme et mieux prendre en compte les acteurs mondiaux. En ce qui concerne l’itinérance, des normes vont être mises en place qui devraient permettre un meilleur développement des marchés Européens et mondiaux. En conclusion, Fiona Taylor explique qu’il faudra être compétitif au niveau mondial. La concurrence ne se mesure pas uniquement aux nombre d’acteurs. Il existe des zones non régulées qui peuvent fausser la concurrence. L’ETNO plaide pour une diminution de la pression règlementaire. Il faudra à moyen et long terme favoriser la consolidation des acteurs Européens. Il est fondamental de légiférer sur une « déontologie » des investissements. Indépendamment du rappel et du décodage des instances européennes, Fiona Taylor a montré que l’ETNO tenait des positions raisonnables pour l’émergence d’une concurrence technologique durable en Europe, en tenant compte des intérêts bien compris des différents acteurs : les opéra■ teurs, l’économie et les clients. Informations a sécurité des réseaux de télécommunication, et plus particulièrement la sécurité des grands systèmes de communication, fait généralement l'objet de publications réservées à des spécialistes qui ne voient pas d'intérêt majeur à vulgariser les sujets abordés. Cependant, périodiquement, l'attention est attirée sur les risques encourus en raison d'une maitrise insuffisante des systèmes ouverts basés sur des architectures à intelligence répartie. A ce titre, la lecture rapprochée du livre de Roberto Vacca intitulé « Demain le moyen âge-La dégradation des grands systèmes »1, et de l'ouvrage récent du député Pierre Lasbordes qui décrit sans concessions un état des lieux des réalités françaises, vaut la peine2. Au premier, la caractéristique de prédire la vulnérabilité des grandes concentrations et des systèmes de grandes dimensions parmi lesquels les réseaux téléphoniques, dans une vision plutôt apocalyptique et peu d'espoir de salut. Au deuxième, le mérite d'une analyse exhaustive des diverses menaces qui pésent sur nos systèmes d'information, dans une vision préoccupante, mais qui ne voit rien d'irrémédiable. Les considérations économiques, techniques et juridiques, notamment tout ce qui touche à la qualification-normalisation-certification,largement détaillées et commentées, sont assorties d'annexes fort utiles à la compréhension d'enjeux réellement politiques. On apprécie la présence d'un glossaire et d'une bibliographie-y compris les sites web- à la condition d'y ajouter l'ouvrage de Michel Feneyrol qui posait déjà la question de la maitrise des risques liés à l'augmentation de la complexité des réseaux3. Quant aux recommandations qui clôturent le livre, plus qu'une simple liste incantatoire, il s'agit d'un ensemble de règles d'intelligence économique à appliquer dans les services de l'Etat, et à mettre en œuvre dans la politique industrielle et dans les procédures d'achats publics. En conclusion, un document de référence pour les décideurs agissant dans le domaine des TIC. P.L. ■ L 1) Ouvrage paru chez Albin Michel en 1993, aimablement signalé par Eugène Ourtau (Paris) 2) La documentation française (Collection des rapports officiels) 3) Télécommunication: réalités et virtualités-Collection Technique et Scientifique des Télécommunications, chez Masson-1996. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 236 Comme réponse à la question « Une 2CV ou une LOGAN pour les télécoms » (voir bulletin IREST N° 102), est signalé l'article de International Herald Tribune en date du 2 avril 2007 sous le titre : "France caters to market for the most simple of computers" (www.iht.com). Il y est fait état d'un terminal de type PC simplifié développé par CEGETEL dans l'esprit du Minitel, opérant avec une version Linux et compatible avec les périphériques habituels. ■ Site de l’association sur l’Internet Le Conseil d’Administration a décidé de lancer un projet de rénovation du site de l’IREST avec le cahier des charges suivant : 1/ Donner aux membres du Conseil un outil de travail moderne pour leur permettre un travail collaboratif sur le site : réunions du Conseil (préparation, compte rendu), préparation des tables rondes, préparation du bulletin. 2/ Donner à tous les membres de l’IREST un outil de dialogue, d’abord avec le Conseil et également entre eux. Il s’agit ici de permettre à tous les membres de participer à la vie de l’IREST : propositions de thèmes de réflexion ou de futures tables rondes, d’articles à publier dans le bulletin. Le filtrage serait assuré par le Conseil. 3/ Donner à tout internaute intéressé la possibilité de s’inscrire pour être présent à une table ronde, mais aussi de poser des questions au Conseil, de proposer des sujets de débats ou d’articles. 4/ Outre les facilités d’interactivité énumérées ci-dessus, des possibilités de gestion des adhésions, autorisations de paiement en ligne des cotisations annuelles, contrôle des mises à jour des coordonnées des membres dans l’annuaire, etc., sont à l’étude. ■ Echo Dans le cadre du Forum Mondial e-Démocratie qui s'est tenu à Issy-les-Moulineaux les 3 et 4 octobre, une table ronde sur le thème des réseaux collaboratifs au service de l'innovation a révélé certaines difficultés en France : 1. Difficulté à lever des fonds, 2. Une certaine défiance à l'égard des start up, 3. S'agissant des pôles de compétitivité (71 actuellement), il faut s'attendre à un grand délai pour voir émerger des sociétés leaders (on a évoqué 30 ans!), 4. En matière de brevets, on ne parle pas vraiment d'objectifs, mais simplement d'indicateurs, 5. Quid des emplois ou même des chiffres d'affaires espérés? 6. La formule des Living Labs se développe en Europe (19 actuellement pour atteindre la cinquantaine), mais réclame qu'on implique les utilisateurs dès le début du processus d'innovation. ■ Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 237 21 Compte rendu Assemblée génerale ordinaire de l’IREST Jeudi 30 mai 2007 I - RAPPORT MORAL 2006 I.1 – Nombre des adhérents 22 Durant l’année 2006, l'IREST a reçu 155 cotisations. L’évolution des cotisations peut être résumée comme suit : (voir tableau). On observe que la chute des cotisations constatée l’année précédente continue. Pour renverser cette tendance au repli, le Conseil d’administration a mené plusieurs actions de communication auprès d’entreprises afin d’obtenir l’adhésion et le soutien des principaux acteurs du monde des NTIC. La cooptation d’un trésorier-adjoint a été également engagée récemment et est soumise à l’approbation de l’AG de 2007. I.2 – Conseil d’Administration Le Bureau du Conseil d'Administration a été renouvelé en mai 2006 Président : M. Jean-Jacques Damlamian, Vice-Présidents : M. Dominique Roux, M. Pierre Loyez Secrétaire général : M. Bernard de Montgolfier Secrétaire général adjoint : M. François Bélorgey Trésorier : M. Thierry Miléo Présidents d’honneur : M. Antoine Weil, M. Pierre Lestrade Vérificateurs aux comptes : MM. Yves Alexandre et Jean-Paul Gillet. Annexe 2 Membres ayant cotisé en 2004 Membres ayant cotisé en 2005 Membres ayant cotisé en 2006 Conseillers : Mme Catherine Bourassin, Mme Suzanne Boussely, Mme Sigrid Dondoux, M. Jean-Pierre Chamoux, M. Laurent Bister, M. Jean-Marie Danjou, M. Serge Ferre, M. Laurent Gille, M. Bernard Jamin, M. Christian Margaria, M. Thierry Mileo, M. Dominique Roux, M. Jean-Max Schneider, M. Richard Toper, M. Alain Viallix I.3 – Activités en 2006 I.3a - Bulletins Trois bulletins sont parus en janvier, avril, puis octobre 2006. Le 100e numéro (avril) a fourni l'occasion de dresser un bilan d'activité de l'IREST depuis sa fondation, en listant les thèmes des réunions-débats et des dossiers parus. Les nombreux sujets abordés dans les bulletins traitent en particulier de : – La vie de l’IREST, son rôle, ses objectifs ou sa mission, la régionalisation, les statistiques. – Les nombreux thèmes autour des NTIC : la voix sur IP, l’utilisation des données, ouverture du marché à la concurrence, les limites des nouveaux usages, l’Internet du futur, les actions en faveur des handicapés, création et innovation dans les domaines du multimédia, la convergence, etc. Et bien sûr, les comptes rendus des réunions débats de l’IREST assurés grâce au dévouement de Catherine Bourassin. I.3b - Manifestations Les sujets abordés ont été les suivants : • 30 mars à 17 h 30 : La convergence des technologies (télé- Tableau des membres de l’IREST Personne morale Bienfaiteur 7 14 8 17 14 10 Personne physique 137 90 77 Retraité Étudiant Total 91 80 59 4 4 1 256 202 155 Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 238 communications, Internet, informatique, mobiles/radio, télévision) Animateurs : Alain Viallix, Bernard de Montgolfier Intervenants : Yves Gassot, Directeur Général de l’IDATE Grégoire Olivier, Membre du directoire de SAFRAN, Président Directeur Général de SAGEM Communication Marc Fossier, Directeur Exécutif Technologies (CTO) France Telecom Christian Grelier, Directeur Général de e-TF1 Jean-Jacques Lhospital, Vice-Président des Bell Labs Applications, Lucent Technologies Thaima Samman, Directrice Juridique des Affaires et Publiques de Microsoft en France • 16 mai à 17 h : L’infobésité Animateur : Jean-Jacques Damlamian Intervenants : Michel Germain, consultant sur les enjeux organisationnels et managériaux des TIC et enseignant à Paris 4 (Celsa) et l'Université Paris Dauphine, Luc Fayard, Directeur général adjoint du Groupe Tests (01 Informatique), Christian Licoppe, professeur de sociologie des usages des TIC, Directeur du département ESGH à Telecom Paris, Michel Lemonier, directeur des programmes Systèmes d’information et communication à l’Agence pour l’Innovation Industrielle Ce colloque fit suite à l’assemblée générale de l’IREST Ces conférences ont fort intéressé les auditeurs qui néanmoins sont venus en nombre inférieur à nos espérances. Interrogés à la sortie, quelques uns ont regretté que ce ne soit plus connu, car ils ont tous apprécié le très haut niveau des débats. Il nous faut donc les annoncer plus tôt, dés que le thème, la date et les conférenciers, sont connus. Une liste de journalistes a été établie afin que le contact soit établi dés que possible, pour qu’éventuellement ils en parlent avant dans leurs journaux. En 2007, ceci aura au moins eu l’effet qu’ils en ont parlé après, ce qui est bon pour la notoriété. • On notera une bonne retombée de la conférence animée par Laurent Bister en mars de cette année sur « TV mobile : la renaissance ou le néoclassique de la télé ? », avec des intervenants en pointe dans leur domaine : Jeanine Langlois-Glandier, Présidente du Forum de la Télévision Mobile Michel Gomez, Délégué Général de la Société Civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP) Jean-Louis Missika, Sociologue des media et Vice-Président de Free Catherine Le Drogo, (Orange) I.3c - Site Internet Le contenu du site Internet est mis à jour de façon un peu irrégulière. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 239 Sa conception est un peu ancienne. Il n’apparaît pas facilement dans un moteur de recherche : cela nécessiterait un travail de professionnel. Nous cherchons des candidats bénévoles pour ce travail. Adresse du site : www.irest.org ou (www.irest.asso.fr) I.4 - Situation économique 2006 Les comptes de notre association font apparaître un léger déficit par rapport à l’année 2005. Nous constatons une réduction des dépenses, notamment des frais. Francette Delbor est bénévole, et fait un travail de secrétariat considérable, elle connaît bien l’ENST et le GET, et nous tenons ici publiquement à la remercier. Comme l’année dernière, la possibilité qui nous est offerte d’utiliser les amphis de l’ENST lorsqu’ils ne sont pas utilisés par l’école pour faire nos manifestations est un beau soutien. De plus, nous bénéficions d’un bureau qui nous permet ainsi d’avoir ainsi une organisation simplifiée. I.5 - Prix de l’IREST Il a été décidé de passer à un rythme d’attribution du prix de deux ans, afin d’avoir un plus large choix parmi les thèses de qualité traitant que questions dans notre domaine. Le prix, non attribué en 2006, l’a donc été en 2007, et a été doté d’une somme de 1000 € accompagné d’un cadeau (téléphone mobile de dernière génération) d’une société d’un des adhérents. L’amélioration de cette récompense devrait être l’occasion d’un regain d’intérêt pour les jeunes diplômés pour l’IREST. Le prix Jacques Dondoux 2007 a été attribué à M. Labarthe-Piol pour ses travaux sur « L’impact d’Internet sur l’industrie du disque », recherche effectuée dans le cadre d’un contrat CIFRE à France Télécom. Un prix spécial IREST est attribué à Me. Mathieu Guennec pour sa thèse de droit sur « Le régime juridique de l’accès Internet ». I.6 - Conclusion L’IREST représente un lieu de débat à forte capacité d’innovation, trop mal connu du public concerné. Nous souhaitons que nos adhérents soutiennent nos actions. Nous leur demandons de faire connaître autour d’eux combien ils apprécient un colloque de l’IREST et ce qu’il peut apporter au débat public sur des thèmes qui sont encore très influents sur le fonctionnement de la société. Chacun peut aussi proposer l’organisation d’un événement (colloque, petit déjeuner, cocktail-conférence…) et les membres du conseil d’administration se feront un plaisir d’apporter leur soutien à ces actions nouvelles. La résolution suivante est soumise à l’Assemblée : « L’assemblée Générale approuve l’activité de l’Institut depuis la dernière Assemblée et le rapport moral du conseil d’aministration » La résolution est approuvée à l’unanimité. Le Secrétaire Général Bernard de Montgolfier 23 Annexe 1 VI. DÉBAT Comptes de l’IREST - Année 2006 Recettes Catégories Dépenses Réalisé 2005 Prévision 2006 Réalisé 2006 R1 R2 R3 R4 R5 R6 - Cotisations Cotisations partenaires Bulletins Manifestations / études Produits financiers Produits exceptionnels (Écart réévaluation) Total 11 260 12 000 157 10 000 10 000 200 5 330 465 1 327 500 547 8 983 25 209 20 700 640 15 500 II - RAPPORT FINANCIER 2006 24 La ventilation des recettes et des dépenses de notre Association durant l’année 2006 vous est présentée en annexe 1. Ces comptes ont été établis en prenant en compte les dettes et effets restant à percevoir au 31 décembre, au titre de l’année leur ayant donné naissance. L’exercice 2006 s’est clôturé par une perte de 208 Euros contre un bénéfice de 937 euros en 2005. L’équilibre financier résulte d’une réévaluation du portefeuille financier à hauteur de 8 983 euros. Les adhésions font apparaître une poursuite de la baisse du nombre des membres cotisés qui sont passés de 202 à 155 membres cotisés en 2006. Le budget prévisionnel 2007 est présenté en annexe 2. Ce budget se traduit par un équilibre de l’exploitation sur la base d’un budget de dépenses plafonnées à 15 000 euros. Vus par : Annexe 2 Réalisé 2005 Prévision 2006 Réalisé 2006 D1 D2 D3 D4 - Manifestations Bulletins Récompenses Siège, dont : Locations D5 - Relations publiques D6 - Honoraires D7 - Frais financiers - divers D8 - Informatique D9 - Affranchissement D10 - Personnel Sous-total dépenses Bénéfice / Perte Total Total 200 700 000 200 0 500 4 000 100 300 1 200 4 500 20 700 0 9 156 0 1 325 0 853 3 827 104 306 137 0 15 708 <208> 15 500 Cotisations Cotisations partenaires Bulletins Manifestations / études Produits financiers Produits exceptionnels Étudiant 15 Retraité 20 Membre 40 Bienfaiteur 80 Personnes morales Membre 200 Bienfaiteur 1 500 Sponsor 5 000 Privilège 10 000 III – TAUX DES COTISATIONS V - RESULTATS DES ELECTIONS Les taux de cotisations sont présentés pour 2007 identiques à ceux de 2006 qui prévoient des conditions plus flexibles proposées aux personnes morales. Le Président rappelle qu’avec l’avantage fiscal, le taux de cotisation n’est pas très élevé et que certains retraités pourraient cotiser au même taux que les actifs, ce qui serait un bon soutien. La résolution suivante est soumise à l’Assemblée : « L’assemblée Générale approuve les taux de cotisations pour 2008 tels qu’ils sont proposés dans l’annexe du rapport financier » La résolution est approuvée à l’unanimité. Nombre d’inscrits : 170, 71 votants (y compris les votes par correspondance et par procuration) Voir le rapport moral. Dépenses 5 330 Personnes physiques IV – ACTIVITES Budget prévisionnel de l’IREST - Année 2007 Réalisé 2006 - 1 120 520 482 13 155 5 268 1 009 0 24 272 937 25 209 1 6 1 1 Les vérificateurs aux comptes, Le Trésorier, Yves Alexandre, Jean-Paul Gillet, Thierry Miléo Recettes R1 R2 R3 R4 R5 R6 1 020 6 693 Cotisation ou adhésion, dont abonnement annuel (10 euros) Prévision 2007 Réalisé 2006 640 8 000 3 000 700 D1 D2 D3 D4 - Manifestations Bulletins Récompenses Siège, dont : 547 8 983 300 3 000 15 500 15 000 Locations D5 - Relations publiques D6 - Honoraires D7 - Frais financiers - divers D8 - Informatique D9 - Affranchissement D10 - Dépenses diverses Total 0 9 156 0 1 325 0 853 3 827 104 306 137 0 15 708 Prévision 2007 0 8 000 1 000 800 850 3 800 100 300 150 0 15 000 Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 240 1/ Un membre suggère de pratiquer la cotisation par Internet, pour être sûr d’avoir payé, et de ne pas payer deux fois Le Président fera en sorte que le site devienne un outil de communication entre les membres, avec ou pour le conseil d’administration, avec ou pour les sympathisants. Il essaie de trouver une solution relativement économique, mais efficace, pour le faire. 2/ Pierre Loyez propose de constituer un petit groupe de réflexion sur « l’évolution des métiers dans le monde de la convergence », reflétant une vision d’avenir pour les nouvelles carrières (voir appel à contribution p 27). 3/ Bernard Ayraud suggère de faire une table ronde sur le rôle des pôles de compétitivité 4/ Les télécoms ou NTIC sont-elles toujours dans leur rôle de croissance positive. L’usage des fréquences : un sujet de développement indéfini ? 5/ Fréquences et santé Catherine Bourassin veut bien organiser un débat sur ce thème, Jack Driffort s’intéresse à ce sujet. Le Président remercie les personnes qui ont assumé et organisé les tables-rondes, Pierre Loyez pour son travail sur le Bulletin, Francette Delbor pour son soutien actif et bénévole dans les tâches de gestion et d’administration, ainsi que l’ensemble des acteurs qui ont participé à la vie de l’Institut. La séance est levée pour laisser place à la remise du prix de l’IREST puis au débat du jour. V.1 - Membres du Conseil d’administration L’ensemble des candidats a été élu : Membres sortants (ordre alphabétique) : François Bélorgey, Jean-Jacques Damlamian, Bernard Jamin, Pierre Loyez, Thierry Mileo, Richard Toper, Alain Viallix Nouveaux candidats : Yves Alexandre, Jean-Paul Gillet Confirmation d’un candidat coopté par le Conseil d’Administration : Arnaud Muret (pour un mandat à renouveler à l’AG 2008) Le Président félicite les élus et remercie les adhérents. Jean-Jacques Damlamian remercie Sigrid Dondoux et Suzanne Boussely, qui quittent le conseil d’administration, pour leur participation fidèle et active aux activités de l’IREST. Il rappelle la liste des membres du conseil élus en 2006 jusqu’en 2008 : Administrateurs dont le mandat se termine à l’AG de 2008 : Laurent Bister, Catherine Bourassin, Jean-Pierre Chamoux, Jean-Marie Danjou, M. Serge Ferre, Bernard de Montgolfier, Jean-Max Schneider, Laurent Gille, Christian Margaria, Dominique Roux Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 241 V. PRIX de l’IREST (voir p 26) A la suite de l’assemblée générale, le prix Jacques Dondoux 2007 a été remis par Jean-Jacques Damlamian, Président de l’IREST, et Jean-Pierre Chamoux, Président du jury, à Mr Labarthe-Piol pour ses travaux sur « L’impact d’Internet sur l’industrie du disque », recherche effectuée dans le cadre d’un contrat CIFRE à France Télécom. Un prix spécial IREST a aussi été remis à Me. Mathieu Guennec pour sa thèse de droit sur « Le régime juridique de l’accès Internet ». Le Secrétaire Général B. de Montgolfier Le Président Jean-Jacques Damlamian 25 ux ndo o D s e u q T Jac Prix IRES Bulletin d’adhésion ou de renouvellement rale 2007 lée géné n assemb n de so l’occasio ondoux à cques D L’IREST Prix Ja décerne le À retourner à l’IREST, 37-39 rue Dareau - 75014 PARIS accompagné d’un chèque à l’ordre de l’Institut, d’un des montants indiqués au tableau. Je soussigné, Prénoms, Nom : ........................................................................ ................................................................................................. Profession :............................................................................... Société : ................................................................................... 26 L’Institut de recherches économiques et sociales sur les télécommunications (IREST) a dévoilé aujourd’hui le palmarès de son Prix de thèse pour 2007 à l’issue de son assemblée générale annuelle qui s’est tenue à l’amphi « Émeraude » de l’école nationale supérieure des télécommunications à Paris. Le grand Prix Jacques Dondoux a été remis à Benjamin Labarthe-Piol, analyste stratégique à la division « contenus » de France Télécom Orange, pour sa recherche économique sur : « L’impact d’Internet sur l’industrie du disque » conduite sous la direction du Professeur J-H Lorenzi à l’Université Paris-Dauphine. Cette recherche, soutenue par une bourse Cifre de France Télécom, met très bien en perspective les récentes pratiques coopératives pour diffuser de la musique enregistrée, notamment par les modes d’échange dit peer to peer. Elle répond parfaitement au cahier des charges de ce Grand Prix fondé par Jacques Dondoux, créateur de l’IREST il y a près d’un quart de siècle. Un Prix spécial de l’IREST a été attribué à Me. Mathieu Guennec, avocat à la Cour de Paris, pour sa thèse de droit sur « Le régime juridique des services d’accès à l’Internet dans le cadre des accords sur le commerce international des services ». Soutenue devant l’université de Rennes et préparée à l’école supérieure des télécommunications de Bretagne, cette recherche, conduite également dans le cadre d’un contrat Cifre à France Télécom, contribue à éclairer l’évolution du droit de la communication dans un contexte très mouvant depuis la généralisation mondiale des De gauche à droite sur les photos : Pierre Loyez, Jean-Jacques Damlamian, Jocelyne Barreau, Pierre Lestrade, Laurent Gille, Jean-Pierre Chamoux, lors de la réunion du jury. Mathieu Guennec, Sigrid Dondoux, Jean-Jacques Damlamian, Patricia Langrand (Orange), Benjamin Labarthe-Piol, Jean-Hervé Lorenzi (Paris-Dauphine), Jean-Pierre Chamoux, lors de la remise des prix. services Internet. Destiné à récompenser une recherche originale touchant à l’économie et aux sciences sociales, le Prix IREST-Jacques Dondoux est attribué tous les deux ans. Les candidatures sont reçues par l’IREST et/ou par le jury. Est éligible pour ce Prix de thèse toute recherche terminée et soutenue devant une université française ou étrangère, dont le thème et le propos concernent directement le monde des télécommunications, de l’audiovisuel ou des technologies de l’information. Le prochain Prix sera décerné en 2009. Toute thèse soutenue depuis la fin de 2006 pourra être présentée au jury, pourvu que son sujet entre dans le cadre du règlement du Prix accessible sur le site www.irest.org. Pour tout renseignement relatif au Prix J. Dondoux ou à toute autre activité de l’IREST s’adresser à : [email protected]. Contacts : J-J. Damlamian, Président de l’IREST (tél. : 08 97 39 00 43) ou J-P. Chamoux, Président du jury du Prix J. Dondoux (tél. : 06 09 32 12 12) ■ Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 242 Appel à contribution N° d’adhérent : ......................................................................... Adresse : .................................................................................. ................................................................................................. Adresse professionnelle : .......................................................... L'IREST a dès l'origine eu le souci de s'intéresser aux emplois du secteur des télécoms. L'automatisation des équipements a posé dans les années 70 des problèmes majeurs de formation et de redéploiement. Aujourd'hui, les NTIC changent à nouveau la donne, avec des interrogations sur de nouvelles compétences liées à la convergence1). Cette évolution rend en effet plus floue la définition des métiers en regard des spécialités enseignées dans nos écoles. D'où la suggestion d'engager au sein de l'IREST une réflexion prospective sur les changements prévisibles en matière de carrières. On peut en attendre des pistes pour attirer au sein de l'Institut une population jeune, soucieuse de connaître une orientation plus efficace dans les filières de formation et une meilleure adaptation aux nécessités du marché. Une approche pluridisciplinaire paraît s'imposer, requérant des contributions venant à la fois des mondes de l'informatique, des télécoms et de l'audiovisuel (radio,TV,cinéma, etc.), des contenus comme des contenants. Une réunion-débat axée sur les métiers de la convergence pourrait parachever les travaux d'un groupe de travail chargé en priorité de constituer une bibliographie de l'existant. ................................................................................................. Téléphone :............................................................................... Téléphone professionnel : ......................................................... Mobile : .................................................................................... Mail : ........................................................................................ ❏ Déclare vouloir participer à l’association constituée dans le cadre de la loi du 1er juillet 1901 et dénommée Institut de Recherches Économiques et Sociales sur les Télécommunications comme personne physique adhérente. À.......................................... le .............................................. Signature : Catégorie Tarifs en Euros Personnes physiques Adhérent Adhérent bienfaiteur Étudiant (joindre une copie de la carte étudiant) Retraité (joindre une copie de la carte retraité) 40 € 80 € 15 € 20 € 30 €* 70 €* 10 €* [email protected] 1) Voir l'éditorial de Pierre Lestrade du bulletin IREST n 99 (janvier 2006), ainsi que le compte rendu de la réunion-débat « Le haut débit ». ■ o Personnes morales Membre Bienfaiteur Sponsor Privilège *Montant du reçu fiscal qui vous sera adressé. Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 243 200 € 190 €* 1 500 € 1 490 €* 5 000 € 4 990 €* 10 000 € 9 990 €* 27