Remise du Prix de l`IREST

Transcription

Remise du Prix de l`IREST
Octobre 2007
n° 103
« La fibre optique
va-t-elle supplanter
le cuivre pour l’accès
grand public
au haut-débit »
13 mars 2008
« L’économie
numérique et
le marché de
la musique »
Animateur :
Jean-Pierre Chamoux
Animateur :
Richard Toper
1 EDITORIAL
➜ Les TIC : essentielles,
spécifiques et...
négligées ?
2 QUESTIONS
➜ Portable et TV
➜ Qui s'occupera des TIC
dans le gouvernement
Fillon 2 ?
3-9 RÉUNIONS-DÉBATS
➜ TV mobile
➜ L’Internet des objets
15 POINT DE VUE
➜ La guerre des normes
16 LIBRE OPINION
➜ Ciblés
22 mai 2008
« L’économie
des mondes
virtuels »
Animateur :
Arnaud Muret
18-21 ECHOS
➜ Quelle Europe des
télécoms en 2010 ?
➜ Les réseaux collaboratifs
au service de l'innovation
20 BONNES FEUILLES
➜ La sécurité des
systèmes d’information
21-28 VIE de l’IREST
➜ Un nouveau site Internet
I REST
INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES
ET SOCIALES SUR LES TELECOMMUNICATIONS Association régie par la loi du 1
er
juillet 1901
37-39 rue Dareau 75014 PARIS - Tél. 01 45 81 71 31 – Fax 01 45 81 71 43 – E-mail [email protected] – Site www.irest.org
Le numéro : 7 € – Abonnement pour 1 an : 30 € – ISSN 0755 - 2661 – Tirage 500 exemplaires – Commission paritaire : n° 59978 –
Directeur de la publication : Pierre Loyez – Maquette : www.marcasali.com – Imprimeur : Telecom Paris, PARIS 13e
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 244
pour l’IREST
➜ Assemblée Générale 2007
➜ Remise du Prix
J. Dondoux
➜ Appel à contribution
➜ Prochaines réunionsdébats
Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales sur les Télécommunications
Les TIC : essentielles,
spécifiques et... négligées ?
Les technologies de
Éditorial l'information et de la
communication sont
un pilier essentiel :
• de la croissance : Aucun secteur
n'accuse un tel déficit de recherche et
développement par rapport aux ÉtatsUnis.
• de la sécurité : Interceptions et traitement des données, biométrie, systèmes
complexes (caméras), reconnaissance et
intelligence économique, au cœur de la
sécurité de la Nation et des personnes,
reposent avant tout sur une maîtrise et
compréhension des TIC.
Alors que la frontière entre sécurité
intérieure et sécurité extérieure paraît
définitivement brouillée, le marché des
TIC, technologies duales, représente, en
tant que tel, un enjeu de compétitivité et
de souveraineté essentiel pour la France
et pour l’Union européenne.
• de l'efficacité des organisations : Les
TIC, source d'efficacité notamment via
les procédures et les organisations
induites, constituent le cœur même des
réformes d'organisation des quinze dernières années, et resteront celles des
décennies à venir.
• des investissements : Haut débit de
l'ADSL et fibre optique, télévision
numérique, fibre optique, 3G, etc., sont
de très vastes investissements, qui n'ont
rien à envier par leur ampleur à ceux du
passé dans les infrastructures.
Différentiel d'investissement R&D
entre l'Europe des 25 et les Etats-Unis,
par secteur (2004, en Md $ PPA)
Une valeur positive traduit
un déficit de l’UE par
rapport aux États-Unis
Source : GFII pour le CSTI ; ppa = parité de pouvoir d'achat
31 janvier 2008
à 18 h 00
Ecole Nationale Supérieure
des Télécommunications de Paris
46 rue Barrault 75013
ATS
B
DÉ
S
Remise du Prix de l’IREST - voir p.26
La place affaiblie des TIC
Les exportations françaises par produit
Note : entre () le poids en 2004 de ces produits dans les échanges de biens.
Soldes des échanges français de produits industriels
Note : Industrie manufacturière civile, y compris IAA et hors énergie.
Source : Douanes (juin 2005)
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SOMMAIRE
François Bélorgey ■
R E U N I O N
?
Qui s'occupera des TIC
Question dans le gouvernement
Fillon 2 ?
d
é
b a
t
TV mobile, la renaissance ou
le néo-classique de la télé ?
A défaut d'un ministère des technologies de l'information et de la
communication (TIC), on aurait pu s'attendre à un secrétariat d'Etat.
Ce n'est pas le cas.
Dans le gouvernement Fillon 2, nommé le mardi 19 juin, c'est la jeune
ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie
Pécresse, 39 ans, qui récupère la charge de «[participer à la promotion et à la diffusion des nouvelles technologies]». Un secteur sur
lequel elle avait déjà œuvré entre 1998 et 2002 comme conseillère
auprès du Président Chirac, en charge des études, de la prospective
et des technologies de l'information.
Les noms de certains membres de l'équipe de campagne de Nicolas
Sarkozy avaient été cités comme de possibles titulaires d'un poste
gouvernemental dans le domaine : Thierry Solère chargé des TIC à
l'UMP ou Eric Walter, responsable du site de l'UMP. Mais ils ne disposent d'aucune attribution dans le gouvernement Fillon 2.
Jeudi 29 mars 2007
Ecole Nationale Supérieure des
Télécommunications - Paris
> D'autres relais ?
Plusieurs associations professionnelles avaient appelé de leurs vœux
un « ministre des TIC » dans le gouvernement. C'est le cas de Syntec
Informatique, la chambre professionnelle des SSII et des éditeurs de
logiciels, et de Renaissance Numérique, un collectif de patrons de
sociétés Internet et de chercheurs.
Contacté par ZDNet.fr, le service de presse de Matignon indique que
la présidence de la République dispose d'un conseiller sur les TIC. Il
s'agit de Franck Suplisson, issu de l'équipe de l'ex-ministre des PME,
Renaud Dutreil.
Dans le domaine de l'e-administration, André Santini, secrétaire
d'Etat à la fonction publique, pourrait dupliquer à plus grande échelle
quelques-uns des projets menés dans le « laboratoire TIC » que
constitue sa ville d'Issy-les-Moulineaux, dont il reste le maire.
Laurent Dupin - ZDNet France ■
Télévision Mobile améliorée
Les téléphones mobiles offrent maintenant tous les services obtenus à
partir d’un ordinateur personnel (vidéo, informatique, téléphone,
etc.). Mais les dimensions réduites de leur écran constitue un
handicap de vision du fait de la limitation des caractères (lettres
ou chiffres) des faibles perspectives techniques dans les
images couleurs peu comparables à celles qu’offre un grand
écran couleur.
Pourquoi, dans un usage du mobile à domicile, ne pas permettre son branchement sur un téléviseur, comme cela se pratique pour un
appareil photographique numérique ?
De ce fait, on aurait un appareil doté de capacités logicielles et de transmission
(le mobile) associé à un téléviseur apportant un confort de vision bien meilleur.
Francis Sabathé ■
Tv
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 218
Animation :
▲
2
Pourtant, les TIC, marché mondial de
2 500 milliards d’euros en 2006, sont
le second poste (après l'énergie) du
déficit du commerce extérieur français. Elles représentent de l'ordre de
7 % de notre PIB contre 14 % aux
États-Unis et 20% en Asie.
Le différentiel de croissance entre la
France, et plus largement l'Union
européenne et les États-Unis est, pour
l'essentiel, issu des différences de
niveau d'investissement dans les TIC :
pour plus de 1 %, la croissance des
États-Unis au cours des cinq à dix dernières années s'explique par leur
investissement intensif dans les TIC et
leurs usages. Ce retard dans les investissements en TIC de la France aboutit
à un écart d’un demi point de PIB de
croissance annuelle par rapport aux
États-Unis et certains pays de
l’Europe du Nord.
Cela n'est pas une fatalité ayant pour
origine la délocalisation de la production vers des pays à bas coût de main
d'œuvre, mais une caractéristique
structurelle - également causée par
l'effet des droits de propriété intellectuelle - au regard de laquelle la France
dispose de toutes les forces nécessaires à son redressement. Rectifier
cette différence corrigerait ce déficit
de croissance, et apporterait par là
même une croissance supplémentaire
annuelle. Durablement, parce qu'elles
sont spécifiques, en particulier par leur
influence sur l'ensemble de l'économie
tant nationale qu'européenne, les TIC
méritent clairement une inflexion
sérieuse en matière de priorité
d'action, dédiée à ce secteur.
Qu'attendre pour s'organiser vraiment
afin d'y parvenir ?
Les pôles de compétitivité suffiront-ils
à fournir des solutions efficaces ?
Laurent Bister
Consultant
Conseil en stratégie et organisation
Expert en technologies de l’information
Intervenants :
Résumé
• Pour Jeanine Langlois-Glandier, après la définition des normes
DVB-H et DVB-S, les difficultés à résoudre tiennent à la gestion des
fréquences et à l'établissement d'un modèle économique
sauvegardant les droits des différents acteurs.
• Selon Catherine Le Drogo, après un lancement réussi en
technologie 3G et EDGE, le succès passera par l'amélioration des
écrans, par une transparence du réseau pour l'utilisateur (une seule
interface), et par de nouveaux formats publicitaires.
• Michel Gomez a constaté un énorme décalage entre les mondes
du cinéma et des télécoms et a souhaité une attribution des
fréquences aux éditeurs plutôt qu'aux distributeurs.
• Jean-Louis Missika s'attend à une pénétration lente
accompagnant des programmes autoproduits ou autoprogrammés,
et annonce l'émergence de nouveaux créateurs, en dépit du frein
aux avancées technologiques par le monde de la culture.
Jeannine Langlois-Glandier
Présidente du Forum de la télévision
mobile
Catherine Le Drogo
Responsable du marketing TV mobile
chez Orange
Michel Gomez
Délégué Général de la Société Civile des
Auteurs, Réalisateurs, Producteurs (ARP)
Jean-Louis Missika
Sociologue des médias et administrateur
chez Free
Compte rendu :
Le débat final a fait mention des difficultés à concilier les stratégies Alexandre Partouche
Elève du Master 226 – Paris Dauphine
marketing avec les méthodes publicitaires.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 219
3
avec l’ambition de donner à la France
un rôle de 1er plan dans la société de
l’information.
Créé en 2004, par le Ministre de
l’Industrie, M. Devedjian, le Forum
de la TV mobile rassemble des
acteurs qui, auparavant, s’ignoraient
ou se craignaient, comme les chaînes
TV et les opérateurs de téléphonie
mobile, en raison de la plus grande
puissance financière de ces derniers.
Où en est-on ?
➲ Jeannine Langlois-Glandier
4
Forte de ses expériences à la direction
de la SFP, de Pathé, de FR3, de l’INA
et du CSA (sur le dossier de la production), la Présidente du Forum de
la TV mobile remarque qu’avec
51 millions de téléphone portable et
la radio portable, la télévision restait
le seul média de masse entravé par un
« fil à la patte ». Mais l’arrivée de la
TV mobile permettra de combler
cette carence pour les utilisateurs,
tout en représentant certainement un
relais de croissance pour les éditeurs.
L’audience moyenne d’un téléspectateur est actuellement de 3 h 40 /jour.
Si cette audience continue de
s’allonger, c’est certainement grâce à
l’augmentation de la durée de vie de
nos concitoyens, alliée à l’appétence
du 3 e âge pour la télévision et au
temps libre supplémentaire généré
par la réduction du temps de travail.
Mais dans les populations jeunes, les
futurs utilisateurs / consommateurs,
cette audience est peu à peu grignotée
par le temps passé sur Internet et le
téléphone mobile. Des problèmes
pourraient également assombrir les
perspectives des opérateurs de téléphonie, notamment face aux récentes
offres de Skype et aux futures offres
quadruple play. Il existe déjà à
l’étranger des possibilités de produits
dédiés aux téléphones portables. Ces
dernières représentent un formidable
potentiel d’expression pour les jeunes
créateurs, surtout en considérant les
faibles coûts de production de ces
réalisations en comparaison des
médias traditionnels.
Présentation du forum
de la télévision mobile
Jeannine Langlois-Glandier nous rappelle que la structure qu’elle préside
réunit une cinquantaine de sociétés
dont des chaînes TV, des opérateurs
de téléphonie mobile, des diffuseurs
hertziens et satellite, des constructeurs de terminaux, réseaux et logiciels, des créateurs de contenus et des
instituts de mesure d’audience.
Catalyseur d’énergie, le Forum de la
TV mobile fédère ces entreprises, qui
préparent la TV mobile de demain,
La TV mobile existe déjà grâce au
réseau 3G et, pour exemple, Orange
diffuse actuellement 60 chaînes. Cette
1re forme de TV mobile rencontre un
certain succès, avec 4 millions
d’abonnés tous opérateurs confondus,
mais les opérateurs pourraient en être
victimes. En effet, le réseau 3G repose sur une technologie « unicast ».
Avec un nombre grandissant
d’utilisateurs, il faudra déployer de
nouveaux réseaux afin de maintenir la
qualité de service. Il est donc nécessaire de passer à une technologie
« broadcast ».
Quelles conditons
sont nécessaires ?
La Présidente soulève quatre difficultés dont trois ont été résolues.
Le premier problème, pour tout
réseau sans fil, c’est les fréquences,
en tant que ressources rares. Un
recensement a été effectué par TDF et
question
Pour soutenir une norme, il faut une politique industrielle : le métro de Séoul
est équipé et permet un accès gratuit à la TV mobile. En comparaison, le DVB-H
est à peine soutenu en Europe.
Jeannine Langlois-Glandier : « L’arrivée du Ministre François Loos, en mars 2006, a
permis le choix ferme de deux normes : le DVB-H pour le terrestre et le DVB-S pour le
satellite. Saluons également le combat de Viviane Redding en faveur du DVB-H. »
Jean-Louis Missika : « La réussite coréenne mérite d’être rationnalisée. Leur norme
rencontre des problèmes de qualité et les retours sur investissements commencent à
paraître incertains. »
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 220
le CSA, afin d’identifier les fréquences disponibles, compatibles
avec une diffusion broadcast de la
TV mobile.
Intervient ensuite la définition d’une
norme. Afin de simplifier le déploiement et la production des constructeurs de terminaux, il fallait trouver
une norme au minimum européenne.
Deux normes ont été retenues : le
DVB-H, pour le terrestre, et le
DVB-S, pour le satellite.
Il fallait également définir un cadre
réglementaire par la promulgation
de nouvelles lois, appuyées par des
décrets et applications. Ces conditions ont été remplies par l’adoption
récente de la nouvelle loi sur la TV
du futur (venue remplacer celle de
1986) et de celle préparée par le
Ministre de l’Industrie.
Mais le principal problème vient de
la difficulté à élaborer un modèle
économique rétribuant correctement
les uns et les autres en fonction de
leurs investissements, de leurs créations de valeur et de leurs dépenses,
sans que personne ne soit lésé.
L’oratrice nous informe également
que ce sera le rôle du CSA
d’attribuer la gestion de fréquences
aux éditeurs TV, en association avec
les opérateurs télécoms. Le DVB-H
ne permettra de diffuser que 15 à
19 chaînes. On peut donc présumer
d’une incroyable bagarre pour
l’obtention de ces fréquences. Mais
le CSA traite déjà deux dossiers qui
requièrent toute son attention : la
sélection des nouvelles chaînes TNT
consacrées à l’Ile-de-France et le
déploiement restant de la TNT sur
l’ensemble de la France. Il ne faudrait surtout pas que le temps de
traitement du CSA devienne un
frein pour le développement de la
TV mobile. Signe rassurant,
Jeannine Langlois-Glandier nous
informe que des consultations ont
déjà été lancées par le CSA pour
connaître les recherches et les avancements du forum.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 221
➲ Catherine Le Drogo
État des lieux de la TV
mobile sur UMTS chez
Orange
Orange compte actuellement 500 000
clients actifs (1 connexion / mois
minimum) sur le million de clients
possédant un accès à la TV mobile.
800 000 abonnés ont souscrit les forfaits illimités disponibles depuis juin
2006. Catherine Le Drogo nous
annonce qu’Orange analyse ses résultats actuels comme fort encourageants et espère beaucoup du futur
développement de la norme DVB-H.
Historique de la stratégie
marketing TV mobile chez
Orange
Notre oratrice, Responsable du marketing TV mobile chez Orange,
évoque les débuts de la vidéo sur
mobile, fin 2003 : Au commencement
les clips duraient 15 secondes, en
moyenne, pour arriver aujourd’hui à
une durée de 3 minutes. Des tests
avaient été effectués avec la diffusion
de la chaîne Equipe TV et du canal
dédié à l’émission de téléréalité « La
ferme des célébrités ». Les résultats
furent étonnants avec une consultation accrue sur les portables professionnels. La raison pouvait en être
une tarification onéreuse et compli-
quée. Mais il avait surtout été
constaté une véritable appétence de la
part des consommateurs.
La stratégie d’Orange a comporté
deux phases, chacune composée de
deux étapes.
Une 1 re phase de déploiement des
réseaux avec le lancement de la TV,
en décembre 2004, sur le réseau haut
débit 3G (384 kbps) qui couvrait
40 % de la population. Deux composantes ont permis sa réussite : une
couverture nationale et l’apparition de
plusieurs terminaux, compatibles 3G,
à tous types de prix. Puis, le haut
débit pour tous et partout grâce à une
offre, en juin 2005, de TV sur le
réseau EDGE (160 kbps) qui couvrait
90 % de la population. Des tests
furent lancés avec des forfaits
incluant une consommation illimitée
le weekend. Les résultats positifs
démontraient que les réseaux arrivaient à soutenir la consommation.
Catherine Le Drogo nous rappelle, à
cette occasion, l’importance pour le
consommateur que la technologie
reste invisible à l’usage.
La seconde phase s’axe sur le marketing des services. Premièrement par la
libération des usages portée par le
lancement d’offres d’accès illimité en
juin 2006, suivie de l’amélioration de
l’image TV, en novembre 2006, via
l’arrivée de la TVHD mobile sur le
réseau HSDPA (1,8 Mbps). La bande
passante passe de 100 à 250 kbps par
5
chaîne, la résolution QCIF (176*144)
devient QVGA (320*240) et l’on bondit de 15 images/seconde maximum à
25.
Catherine Le Drogo estime que, dans
un avenir proche, les caractéristiques
techniques des terminaux seront décisives. Ceux-ci devront absolument
posséder un écran de qualité, être
capable de décoder la compression
H264 et supporter les réseaux transportant du haut débit mobile.
Néanmoins, depuis 2006, l’usage est
au cœur de la promesse client indépendamment des réseaux d’accès.
La consommation
de la TV Mobile
par les usagers d’Orange
6
Chiffres Clés :
• Le parc de terminaux compatibles
TV est de 3 600 000, soit 15 % de la
base
• Il y a eu 51 millions de connections
en 2006
• La moyenne des consultations est de
43 minutes /mois et passe à
2 heures /mois pour les forfaits
illimités1
• 40 % des consultations ont lieu à la
maison et entre 20 et 30 % dans les
transports
• Cette consommation, principalement indoor, a une moyenne de
3 minutes par chaîne
La TV mobile réalise de meilleures
performances durant les heures
creuses de la TV classique. C’est une
consommation personnelle. Il n’y a
plus la notion de partage. Le terminal
mobile devient un écran personnel
avec une percée des chaînes thématiques. Dans le top 10 des chaînes
consultées, les places 4 à 9 sont briguées par des thématiques. Les
consultations sont courtes et segmentées, dites de snacking. 93 % des
consommations durent moins de
5 minutes et 41 % sont exclusivement
réservés à la VOD, contre 25 % pour
un usage uniquement TV et 34 %
pour un usage mixte.
Notre oratrice dénombre quatre
questionS
Qu’en est-il des jeux qui représentent 60% du financement des réseaux
en Asie (Cf. société française In-Fusio) ?
Jean-Louis Missika: « Aux Etats-Unis le marché des jeux vidéo est devenu plus
important que celui du cinéma. Mais en France, le crédit d’impôt a été refusé aux
sociétés de jeux vidéo. »
Catherine Le Drogo : « Ce secteur est en croissance sur la 3G. Le multimédia ne se
cantonne pas à la télévision. Il y a aussi la musique, la navigation Internet, etc. »
Y aura-t-il une stratégie marketing combinée des publicitaires ?
Catherine Le Drogo : « Pourquoi ne pas imaginer des régies publicitaires Web et
mobile. Mais le mobile, grâce au terminal, permet à la publicité d’explorer d’autres
registres, comme la personnalisation par exemple. Les mobinautes sont ouverts à la
découverte, mais il faut un nombre de clics raisonnable pour obtenir ce que l’on veut.
La tendance est à la conception de portails personnalisés. Chaque client aura sa
page, nous sommes dans une logique de one2one. Une autre perspective à ne pas
oublier est celle de la géolocalisation. »
Quant est-il des produits type Slim Box, permettant à l’utilisateur de
devenir diffuseur ?
Catherine Le Drogo : « Ces produits s’adressent, pour l’instant, aux technophiles,
surtout en raison de l’équipement nécessaire. Mais le véritable enjeu sera de rendre
les PC plus ouverts, plus simples d’utilisation. »
usages de la TV mobile. La TV live,
qui représente un produit d’appel
connu de tous. La VoD, consommée
dans une logique de magnétoscope
avec des dérivés de programmes existants (LCI mobile, Plus Belle La Vie,
Star Ac). Catherine Le Drogo constate
également le succès des contenus spécifiques (ex : la série espagnole,
Supervillanos) et des contenus autoproduits.
En revanche, pour la TV mobile personnelle, un assouplissement de
l’attribution des fréquences pour permettre des réaménagements lui paraît
préférable, ainsi qu’une attribution
aux éditeurs plutôt qu’aux distributeurs.
Quels contenus,
quels formats ?
La réussite de la TV mobile
Pour bâtir le succès de la TV mobile, il
faudra un accès à tous les contenus,
partout. D’où une complémentarité
entre les réseaux DVB-H (prévision
d’une couverture de 30 % de la population à terme), 3G (60 % actuellement)
et 3G+ (environ 20 % actuellement), en
raison de la meilleure couverture de
ces deux derniers. Mais le point décisif
sera une ergonomie optimale : une
seule interface quel que soit le réseau,
car la technique doit rester transparente
à l’utilisateur.
La publicité est importante, mais ne
suffira pas à financer les réseaux,
notamment celui du DVB-H qui ne
pourrait l’être qu’à 30 % suivant les
estimations. De nouveaux formats
publicitaires devront être créés, ils
devront être complétés par un modèle
payant financé par l’abonné. Le business model imaginé par Orange serait
un paiement, pour un droit d’accès, de
l’abonné à Orange qui en reverserait
une partie aux chaines payantes et les
chaines gratuites seraient financées par
des annonceurs dédiés à la TV mobile.
En synthèse, les cinq éléments nécessaires à la réussite de la TV mobile
sont : une couverture nationale et
indoor, une large gamme de terminaux
dont une partie d’entrée de gamme très
grand public, un service simple à utiliser, rapide d’accès avec une bonne qualité sonore et vidéo, un catalogue de
contenus riche (TV, VoD, UGC2) et une
offre tarifaire simple et attractive favorisant la découverte et l’usage intensif.
1/ En Corée, la consultation moyenne atteint
1 heure/jour !
2/ User Generated Content : le contenu généré
par l’utilisateur
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 222
➲ Michel Gomez
Présentation de l’ARP
La Société civile des Auteurs,
Réalisateurs, Producteurs, regroupe
200 adhérents. Créée par Claude
Berri, elle a connu plusieurs présidents dont Claude Zidi. L’association
a une fonction de lobby pour la
défense du cinéma français et possède
le cinéma des cinéastes, à Paris. Son
Directeur Général nous rappelle
qu’ils furent les premiers à ouvrir la
porte aux télécoms. Les deux sujets
attirant leur attention actuellement
sont la TNT et la VoD.
Un extraordinaire décalage
entre la révolution
numérique et les habitudes
des acteurs concernés
Malgré des modifications en profondeur, les filières TV et cinéma sont
extrêmement conservatrices et réfractaires, en raison de quatre craintes : la
remise en cause de positions confortables, la percée d’une logique de
dérégulation du secteur, en raison de
l’arrivée des opérateurs télécom, la
désacralisation du cinéma par la VoD
et la diffusion sur portable,
l’utilisation des contenus comme tête
de gondole par des personnes qui ne
sont pas de ce secteur.
Il y aurait néanmoins trois raisons
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 223
pour les engager à adhérer : une
alliance avec les FAI afin de lutter
contre le piratage, une meilleure
capacité à faire évoluer la régulation
et de nouvelles opportunités grâce
aux créations adaptées à ces formats
Le contexte réglementaire
Michel Gomez commence par saluer
l’exploit du ministre de la culture qui
a réussi à établir la nouvelle loi sur la
télévision du futur en une seule
année. Partisan des chaînes bonus, il
estime le succès plus simple lorsque
les acteurs sont forts et bien portants
financièrement.
Notre orateur prédit qu’il devrait y
avoir une complémentarité entre TV
mobile et TV mobile personnelle (au
double sens de grille personnalisée et
de contenus auto-produits). Il trouve
intéressant d’avoir un panachage de
programmes en boucle et en horaires
décalés. La baisse des coûts, grâce au
numérique, pourrait également être
une formidable opportunité pour de
jeunes artistes. Actuellement
400 court-métrages sont produits tous
les ans sans aucune visibilité pour le
public.
Malgré une véritable baisse de leur
audience, les chaînes historiques
seront certainement de futurs acteurs
de la TV mobile, ce qui leur permettra une complémentarité d’audience.
Mais Monsieur Michel Gomez nous
met en garde contre les estimations,
car les audiences cumulées sur la
journée dépassent les 24 heures !
question
Quel peut être l’avenir des chaines historiques
face aux changements en cours ?
Jean-Louis Missika : « Les éditeurs ne sont pas morts, mais ils auront besoin de se
diversifier. La mobilité est potentiellement la rupture technologique à venir. Mais le
consommateur peut estimer que son téléphone portable ne doit lui servir qu’à téléphoner. La 1re demande du consommateur en mobilité est l’accès à Internet. Actuellement,
Messenger, SMS et accès au Wap sont disponibles sur le mobile. On peut donc
s’attendre à un déport des habitudes du Web sur le mobile. Mais les habitudes du Web
sont gratuites ! La force des éditeurs réside dans leur marque et leurs émissions.
Comment adapteront-ils ces atouts à la vie sur mobile. La mutualisation de la mesure
d’audience risque, à terme, de disparaître. »
Catherine Le Drogo : « Quelles régies seront utilisées ? Pour la VoD, ce sera simple,
mais pour les programmes de flux, cela risque d’être plus complexe. »
Jean-Louis Missika : « La séparation entre publicité, marketing et commercial, risque
d’éclater. »
7
Une révolution médiatique
8
En sa qualité de sociologue, JeanLouis Missika remarque que lorsqu’il
y a éruption d’une nouvelle technologie ou d’un nouveau service, les nouveaux usages se déploient très
lentement. Au début, les utilisateurs
répliquent les usages des anciens
médias : les premiers journaux radio
étaient un journal imprimé lu au
micro.
Il nous rappelle qu’Internet est une
révolution à tous les points de vue,
notamment dans le rapport à l’image.
La barrière qui séparait les professionnels des amateurs a disparu. Ces
derniers ne rencontrent plus de problèmes insurmontables pour diffuser
leurs créations. Pour la consommation d’image, la consultation principale est celle de contenus autoproduits et autoprogrammés. Il y a une
disparition de la notion de rendezvous telle qu’elle avait été développée
par la télévision traditionnelle.
Le principal défaut de la loi sur la
télévision du futur, selon notre orateur, est qu’elle n’exprime pas clairement que cette nouvelle télévision
sera différente de celle du passé. Il est
possible de le constater en prêtant
attention à la proportion de chaînes
qui doivent accéder au spectre numérique terrestre.
Quelles sources
de revenus ?
En accord avec les précédents orateurs, Jean-Louis Missika pointe,
comme principal problème, l’absence
de modèle économique, et évoque la
difficulté de définir quels seront les
moyens de développement du réseau
DVB-H. L’estimation de leurs coûts
représente déjà une véritable gageure.
La période de tâtonnements et
d’hésitations devrait être longue.
Mais il est certain qu’il faudra
prendre en compte l’importance des
contenus autoproduits pour le développement de la télévision mobile.
Lors des débuts du SMS, les professionnels étaient tous persuadés que la
source principale des revenus proviendrait
de
l’information.
Aujourd’hui, elle en génère moins de
10 %. L’essentiel du chiffre d’affaire
de la télévision mobile devrait être
issue de l’UGC2 produit par des individus qui l’enverront à d’autres individus.
Une révolution esthétique est en
marche. Des cinéastes font des tests
avec des téléphones mobiles équipés
de caméra. Une nouvelle esthétique
devrait émerger, ainsi que de nouveaux créateurs. Mais la réglementa-
R E U N I O N
d
b a
t
Jeudi 31 mai 2007
Télécom Paris
L’internet des objets
Animateur :
François Bélorgey,
Secrétaire général du Conseil
stratégique des technologies
de l'information
Intervenants :
➲ Jean-Jacques Damlamian, Président de l'IREST
Le stockage de données sur puce de taille micrométrique se développe
de façon très importante, avec des applications à court terme, et
d’autres à plus long terme qui ne sont pas anodines. Il est heureux que
les conférenciers puissent nous apporter leur lumière sur ce sujet, car
cela va soulever non seulement des questions techniques, mais aussi
des problèmes éthiques et juridiques impliquant en particulier la
CNIL voire le Parlement.
Patrice Georget,
Directeur général
de GS1 France
➲ François Bélorgey
Patrice Senn,
Directeur de recherche
honoraire de France Télécom
Hughes Métras,
Commissariat
à l'énergie atomique Laboratoire d’électronique et
de technologies de
l’information (CEA-LETI)
Compte rendu :
Bernard de Montgolfier
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 224
é
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 225
François Bélorgey
➲ Jean-Louis Missika
tion actuelle concernant les œuvres
risque de représenter un véritable
frein. Le monde de la culture bloque
les avancées dues à la technologie.
Selon Jean-Louis Missika, également
administrateur chez Free, le meilleur
exemple actuel en est le dossier de la
VoD.
Michel Gomez lui répond alors
qu’effectivement le dossier de la VoD
est une urgence dont peu de professionnels s’aperçoivent. Et qu’il faut
rapidement modifier la chronologie
des médias et proposer des ventes en
illimité grâce à des forfaits mensuels.
Mais il se sent fier du système de soutien du cinéma français. Le nombre
d’écrans de cinéma dans l’hexagone
est le plus élevé d’Europe, ainsi que
le taux de spectateurs visionnant des
films autres qu’américains. Pour
nuancer, le délégué général de l’ARP
admettra qu’il faut néanmoins reconnaître les faiblesses de la fiction française. Revenant sur la loi de la
télévision du futur, elle a été bâtie en
un temps inhabituel en France. Un
bilan devrait d’ailleurs être établi un
an après le démarrage de la télévision
mobile, afin de permettre des ajustements législatifs, et le calendrier du
basculement paraît tout à fait acceptable. Quant aux chaînes bonus, elles
représentent la compensation d’un
préjudice établi par le Conseil d’Etat.
Toute la difficulté réside dans
l’estimation de ce préjudice pour les
chaînes historiques. Une meilleure
redistribution à la production serait à
envisager.
Jean-Louis Missika lui oppose que la
régulation mise en place par la nouvelle loi sur l’audiovisuel est asymétrique, comme ce fut le cas dans le
secteur des télécommunications.
Excepté que, dans le cas présent, elle
avantage les acteurs historiques, les
plus puissants, au détriment des nouveaux entrants. Il indiquera également que le basculement prévu pour
le 31 novembre 2011 pourrait se révéler un peu trop précoce selon lui. ■
Aujourd'hui, un appareil de traitement de l'information (PC, téléphone
portable ou non, etc.) se reconnaît en
tant que tel. Toutefois, déjà, des
communication et transmission
d'information plus subreptices se
font jour, issues de machines dont
l'usage premier n'est pas d'être communicantes (tags sur des conteneurs,
etc.) ; la mutation technologique est
mûre : les caméras deviennent plus
petites, leurs micros écoutent, les
systèmes antivols surveillent les
marchandises, etc. Des objets communiquent désormais directement
entre eux, en milieu réduit.
Or, d’une part les RFID permettent
des communications d'informations
9
actuellement 5 milliards de transactions par jour. GS1 propose un système de numérotation, similaire à
IPV6 dans sa conception, où le code
est complété par un numéro de série
pour chaque objet, et chaque événement est collationné dans des serveurs distribués, soit partagés entre
plusieurs entreprises soit propre à
une entreprise, l’ensemble de ces serveurs, EPCIS (Electronic Product
Code Information Service) sont
accessibles dans le réseau global
EPC network (planche I).
un monde du Net initial où chacun était
supposé avoir accès à peu près à tout.
Alors : fantasmes ou réalités ? Ou plutôt : quelles réalités ?
➲ Pierre Georget
Pierre Georget
GS1, dont Walmart et Carrefour font
partie, fournit des outils du code à
barres et de « l’après code à barres »
qui assurent un suivi de bout en bout
des objets. Ceux-ci sont munis
d'étiquettes RFID avec un objectif de
coût de moins de dix centimes d’euro
(contre un euro il y a cinq ans), dotées
d'un « Electronic Product Code »
(EPC). Ce concept de l’Internet des
objets (« Internet of Things ») a vocation à être étendu à l’ensemble des
objets.
GS1 donne de la lisibilité à la chaîne
d’approvisionnement de la production
au consommateur, sachant qu’il y a
▲
Planche II
Le gain de temps prévisible est considérable dans la chaîne de valeur :
aujourd’hui il faut en moyenne 200 à
300 jours entre la conception et
l’arrivée d’un produit chez le
consommateur, mais il n'en faudra
plus que 20 ou 30 en 2016 parce que,
en particulier, il n’y aura plus besoin
d’ouvrir les emballages ou les cartons pour contrôler leur contenu.
11
▲
Planche I
L’Internet des objets, en résumé, est
un standard d’interopérabilité, complété par des intranets de traçabilité,
en général fragmentés par entreprise
(planche II).
➲ Patrice Senn
Tirés par l’usage ou poussés par la
technologie, nous viendrons aux
objets communicants puisque le faible
coût de la microélectronique assurera
son large développement. Or, « La
révolution ultime de l'Internet sera là
lorsque tous les objets du monde
seront interconnectés » (C. Barett,
Intel en 2002).
L’objet communicant inclut un
module électronique doté de capacité
de calcul, de mémorisation, voire
d’interaction avec l’environnement
physique et virtuel, et autonome en
énergie. La révolution viendra des
services « Machine to Machine »
(M2M) offerts via ces modules.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 226
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 227
Patrice Senn
10
parfois peu contrôlées, d'autre part
les nanotechnologies permettent un
masquage de fait de l'appareil. Cette
furtivité fait que ces technologies
alimentent toutes les peurs, et permettent tous les possibles : le Sénat
de Californie a souhaité introduire
un moratoire sur le RFID pour les
permis de conduire et pour les campus universitaires ; Le Monde
s'interroge sur la régulation du
Domain Name System (DNS) ; les
« nécrotechnologies » aux retombées notamment médicales essentiellement inconnues effrayent, au
point que leurs chercheurs deviennent pour certains de « malfaisants
concepteurs de la surveillance ubiquitaire » ; Newsweek relève en mai
2006 que le Graal des technologues
branchés n'est plus seulement le
débit (très haut, de préférence), mais
aussi les applications : ceux qui
auront accès aux Objets seraient les
nouveaux privilégiés, par rapport à
12
Ces systèmes sont déjà présents dans
le transport, la santé, les appareils
médicaux à domicile (bracelets communiquant directement avec l’hôpital
ou le médecin), l’environnement
(planche III). Ils permettent, par
exemple, le relevé des déchets et des
containers en temps réel,
l’optimisation du déchargement en
fonction des remplissages, la visibilité immédiate des niveaux des rivières
grâce à des répéteurs, etc. : le M2M
ajoute une couche d’intelligence dans
les réseaux.
L’architecture embarquée se
compose de systèmes qui vont du
GSM au RFID passif (planche IV).
Les contraintes liées au RFID
« actifs » résident dans la fourniture
des services associés, et la
miniaturisation vs l'énergie
embarquée. L’alimentation est donc
le souci principal des chercheurs.
Pour l’instant, pas de solution
satisfaisante : les piles solaires
nécessitent un éclairage qui n’est pas
là constamment, et les toutes petites
piles à combustibles se font attendre.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 228
➲ Hughes Métras
Planche V et VI
Les progrès technologiques permettent d’intégrer dans les objets les
moyens d’apporter des services aux
utilisateurs. On peut considérer les
capteurs autonomes comme un sousensemble des objets communicants.
C’est un moyen pour les industriels
français et européen d’augmenter la
valeur ajoutée de leurs produits pour
lutter contre la concurrence des produits à bas coûts. Or, à chaque nouvelle génération de semi-conducteur
les capacités de traitement et stockage de l’information sont doublées,
permettant d'augmenter le volume de
données stockées. Les standards de
communication, également, sont un
facteur déterminant, sachant que l'on
n’a pas toujours besoin de beaucoup
d’informations : le RFID n’a besoin
en général que de débits faibles. Par
exemple, l’ajout d’une fonction télémétrie à un pacemaker est
aujourd’hui envisagée de manière
systématique grâce à la faible
consommation des puces radio de
nouvelle génération et permettra
ainsi d’améliorer le suivi de
l’individu en réduisant les coûts pour
la société.
13
Hughes Métras
▲
Planche IV
Les nanotechnologies, notamment
grâce aux nanotubes de carbone,
peuvent amener des solutions pour le
stockage d'énergie, comme pour la
mémorisation des données. De plus,
les systèmes ne fonctionnent
longtemps que s’ils ont une activité
faible, d'où l'intérêt d'optimiser par
exemple les protocoles de
communication.
Radio et antennes sont aussi des
sujets de recherche : le RFID passif
fonctionne entre 132 kHz et l’UHF
(800 à 900 MHz). Mais l’UHF a des
difficultés avec l’eau : cela oblige à
descendre en fréquences. La loi de
Maxwell indique que l’énergie récupérée par un système est proportionnelle au champ, à la surface du
récepteur et à la fréquence.
L’antenne reste donc de taille centimétrique pour des distances de fonctionnement de l'ordre du mètre.
La problématique de la localisation
peut être résumée ainsi : est-il
intéressant de localiser un objet par
son adresse ou par sa localisation ?
Ou par : est-il plus intéressant
d’atteindre l’imprimante la plus
proche ou de savoir où est
l’imprimante ? Comment localiser
un objet ? Pour le RFID passif,
l’objet doit être proche d’un lecteur.
En WiFi on fait une triangulation à
10 m, ou avec des balises, ou même
en extérieur avec des localisations
type GSM. Motorola imagine de
mettre des moyens de localisation
dans son WiFi. Mais dans ce cas,
toute personne disposant d’une
antenne pourra localiser un objet :
aujourd’hui ces systèmes n’assurent
donc pas de confidentialité. Alors,
on crypte les puces. Toutefois, la
principale limite aux usages reste
l’alimentation.
Parmi les perspectives, les standards
de communication ouverts comme le
802.15.4a devraient permettre une
généralisation de ces systèmes. À
condition que les craintes du public
soient levées : on ne doit pas tomber
dans l’excès.
▲
▲
Planche III
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 229
Quelques applications : ALVA, système de détection de victimes
d’avalanche qui fonctionne à base de
balises Ultra Large Bande placées
instantanément sur le lieu de
l’accident ; des cartes à puce sans
contact très haut débit à fréquence de
13,56 MHz ; le projet MIMOSA, où
le terminal mobile devient un terminal intelligent disposant d’un lecteur
RFID qui établit les communications
avec l’environnement proche de
l’utilisateur. Le téléphone mobile a
beaucoup d’énergie puisque qu'il est
rechargé régulièrement : il est ainsi
voué à devenir aussi un lecteur distant
de présence d’objets.
De nouveaux concepts apparaissent :
le tag RFID multimedia avec mémoire
non volatile basse consommation, ou
encore des capteurs multiphysiques.
Dans le domaine de la RFID, les
craintes touchent essentiellement :
– la lecture des tags sans contrôle et
sans autorisation ;
– le suivi individuel des objets et donc
de la personne ;
– la gestion de profils des utilisateurs.
14
Plusieurs pistes technologiques
permettent d'y répondre :
– « tuer » le tag au moment de
l’achat final ;
– le faradiser ;
– le brouiller ;
– utiliser des tags cryptés ;
– avoir une réglementation adaptée ;
– les tags à arborescence (à 2’’
branches, appelés « blocker
tags ») ;
Un projet européen, Discreet,
vise à valider la faisabilité d’un
appareil pour bloquer la lecture
des tags portés par l’utilisateur
par un lecteur non autorisé.
L’appareil détecterait la présence
d’un lecteur et enverrait des bits
en opposition de ceux éventuellement lus.
Ces technologies imposent-elles à
l’utilisateur d’abandonner certains de ses droits à la vie
privée ? La réponse n'est pas
simple ; aux lumières d'un autre
projet européen, Adamos, on
constate que les réponses sont
aussi culturelles. Par exemple,
supposons que le téléphone
mobile capte des informations
qui permettent à l’opérateur de
proposer ses services, y compris
la détection de l’émotion, si on
pose la question « Est-ce acceptable ? », il n’y aura aucune
opposition en Finlande ; en
France, cela soulèvera des questions.
En ce qui concerne les tendances
technologiques, en téléphonie
mobile, il y aura 10 à 12 standards techniques dans le même
appareil (GSM, Bluetooth, WiFi,
etc.) (planche VI). Il faudra une
forte continuité de service en
mobilité. À cet égard, la reconfigurabilité, à savoir décider en
temps réel quelle est la meilleure
interface radio, y compris en
termes de coût, laquelle dépend
des politiques tarifaires des opé■
rateurs, sera cruciale.
questionS
• Il est admis qu'un passeport RFID est lisible à
10 cm, avec les données biométriques qu’il contient et sa localisation ; pourraiton le lire à une distance plus grande, de façon non détectable ?
Patrice Senn : Une protection réelle passe par la miniaturisation et le cryptage des données
sur la puce. C’est vrai que l’avenir du RFID passe par le débat public. En France, ce débat
n’a pas encore vraiment lieu, sauf à l’IREST ! Il commence avec les sociologues, mais il est
certain qu’il faut annoncer de la sécurité sur les puces pour que cela devienne acceptable.
• Pourra-t-on mettre les cartes à puces et autres RFID en marche ou arrêt à
volonté ?
Hughes Métras : Il serait souhaitable que cela soit possible à terme, si cela correspond à
une demande forte de la société civile. Mais cela aura un coût. De nombreux objets électroniques laissent déjà aujourd’hui des traces du passage de l’utilisateur à un endroit donné :
téléphone mobile, carte à puce, etc.
Patrice Senn : La RATP a mis en place des caméras vidéos pour surveiller le trafic, les mouvements des gens et ainsi assurer une meilleure sécurité : il y a donc déjà une surveillance
des individus, il est vrai dans un contexte très contrôlé. Ce qui guidera l’évolution, c’est
l’intérêt que présente la technologie pour l’utilisateur. Par exemple, Walmart laissait les
RFID actifs après le passage en caisse. Poussé par les consommateurs, il a été obligé de les
retirer. Le débat est trop centré sur les nanotechnologies, alors que dans un RFID il n’y a
rien des nanotechnologies.
• La diffusion des puces paraît inéluctable et des études ont été faites sur la
mobilité, mais qu’en est-il du risque médical ?
Hughes Métras : La puce RFID seule est passive et donc sans risque. Lors des débats organisés par la Commission européenne en juin 2006 il y avait des témoignages d’études en
cours sur le sujet. Les résultats n’étaient pas encore disponibles à l’époque.
Patrice Senn : Le tag actif ou capteur autonome est à très basse énergie (maximum
200 mW, à comparer au portable à 2 W), et émet très peu de temps sur des distances
faibles. C’est déjà le cas aujourd’hui des pacemakers qui sont lus par les cardiologues au
moyen de systèmes inductifs semblables aux techniques RFID. Toutefois, de plus en plus de
signaux viendront de partout, susceptibles de provoquer des bugs dans le système, comme
dans tout système... Le temps de diffusion de ces technologies, plus rapide que celui
d’intégration de ces objets dans les habitudes de vie, renforce la crainte du public. Nous ne
sommes qu’au début, et devrons être attentifs à toutes ces évolutions et à leurs conséquences.
• Les tags peuvent-ils être contrefaits ?
Pierre Georget : Les tags sont normalement uniques. Pour éviter la contrefaçon, la solution
est le cryptage. Mais cela augmente le coût du système.
• Un objet doit-il avoir ses adresses seulement sur son tag ou bien doit-il avoir
toutes les informations le concernant sur lui ?
Patrice Senn : Si on stocke tout sur l’objet, on n’a alors plus de base de données unique.
Actuellement, à partir du RFID de 96 bits ou 128 bits, l’objet est identifié complètement dans
une base de données centralisée. Qu’est-ce qui est le mieux ?
Pierre Georget : ... dans l’objet, c’est facile à voler. Dans la base de données c’est mieux
protégé et le coût est plus bas avec le RFID simple. Et cela reste dans la logique du code à
barres actuel.
• Que vont représenter les échanges de données provenant des RFID dans les
communications ?
Patrice Senn : Cela restera faible par rapport à l’utilisation des mobiles. Mais ces services
seront plus exigeants sur la fiabilité, la robustesse et la disponibilité des réseaux. La plupart
de ces données sont transmises sur de courtes distances.
Pierre Georget : Le vrai problème sera le traitement, bien plus que la transmission, car il y
aura de grandes quantités d’informations à rendre intelligibles.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 230
Point
de vue
La Guerre des normes
Dans l’activité des réseaux et services, la normalisation est indispensable afin de permettre l’établissement de communications nationales
et internationales. La normalisation conduit à une réduction des coûts
de fabrication, puisqu’elle utilise des ressources préexistantes. Avec
l’accélération des innovations et la mondialisation du commerce, les
entreprises sont confrontées à des impératifs sévères de mise rapide
sur le marché de réalisations nouvelles. La compétition est devenue la
règle commerciale majeure, et la norme est souvent perçue comme un
obstacle qu’il faut contourner pour éviter la concurrence.
T
Trois stratégies peuvent être mises en
œuvre aujourd’hui pour garder la
suprématie technique sur le plan
mondial, malgré les contraintes normatives. La première consiste à rédiger une norme complexe et
incomplète en guise de définition de
l’équipement ou du service. Cette
méthode est aujourd’hui difficile à
mettre en œuvre, car les entités de
normalisation exigent un descriptif de
mise en œuvre (Implementation
Guide, à l’UIT-T), la définition
d’essais de conformité (ISO) ou
l’organisation d’essais de compatibilité (Plugs Tests, à l’ETSI). La
seconde approche consiste à utiliser
des voies simultanées en s’adressant
à des entités de normalisation travaillant dans des domaines concurrents. Par exemple, récemment, des
constructeurs ont bloqué le travail du
IEEE802.20 afin de stopper la compétition née des travaux relatifs au
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 231
WiMAX (802.16). Le même phénomène a gelé le thème de la bande
ultra large (UWB). De la même
façon, l’OpenForum Europe (OFE) et
l’ODF Alliance, se sont élevées
contre la procédure engagée par
Microsoft pour faire avaliser par
l’ISO/CEI, son logiciel Office Open
XML, par la voie de l’ECMA
(European Computer Manufacturers
Association), logiciel qui se trouve en
contradiction avec l’ODF (Open
Document Format) récemment ratifié.
La troisième stratégie est plus simple
et plus astucieuse, puisqu’elle
s’affranchit complètement des cercles
de normalisation en créant un protocole propriétaire. Pourquoi ne pas
imiter IBM et Microsoft qui vécurent
si longtemps sans ouvrir leur secret à
la concurrence ? Ainsi, aujourd’hui,
Google, Skype, Apple (avec
l’iPhone), etc. offrent-ils des services
qui ne reposent que sur des proto-
coles propriétaires ou sur des sous
ensembles flous du fameux protocole
SIP (Session Initiation Protocol).
Carl Cargill, de Sun System a déjà
lancé un cri d’alarme. « Les Forums
et consortium SDOs, du fait de leur
multiplication, ont une audience de
plus en plus réduite. Les normes ne
constituent plus un effort pour
l’interopérabilité, mais elles ne visent
plus qu’à bloquer la concurrence.
Les normes ne sont pas enseignées et
elles sont ignorées des chercheurs et
des consultants. La Chine les utilisent
à titre de politique industrielle,
l’Europe pour des visées sociales et
politiques, et les Etats-Unis les ignorent. Ce qui menace notre monde, ce
sont les normes propriétaires ».
Quel peut être aujourd’hui en
Europe le sens du maintien des instances nationales de normalisation ?
Car les entités de normalisation sont
en surnombre. Elles recherchent
toutes des ressources financières que
seuls les grands groupes industriels
peuvent leur apporter. De plus, une
chasse mondiale aux jeunes cerveaux
est ouverte, avec de multiples offres
de soutien aux Universités, l’ETSI
reprenant l’appel à participation de
l’UIT-T, lequel se trouve en compétition avec les légendaires partenariats
des universités allemandes ou britanniques. L’Asie se pique au jeu et
forme en réponse des pépinières de
spécialistes en technologies de
l’information.
Pour que les PME françaises
entrent complètement en phase du
ballet mondial de l’innovation technologique, il faudrait d’abord former
leurs responsables à l’enjeu qui se
dessine dans l’association du NGN
avec les protocoles de réseau existants aujourd’hui. Un travail de formation continue qu’il aurait déjà fallu
entreprendre il y a dix ans ! La guerre
des normes ne peut être gagnée qu’en
établissant au préalable une stratégie
réaliste !
Daniel Battu
Consultant indépendant ■
15
o
L p I i B nR i E o
n
Tous ciblés
Nous sommes ciblés. Les réseaux propagent les armes de nos
attaquants. Comme tout piratage, il atteint chacun à son
niveau. Il va du vol à la tire qui touche le simple passant au
hold-up soigneusement organisé qui touche les organisations
les plus sérieuses.
16
Pour les nouvelles technologies
chez les particuliers, cela s’appelle
ver, virus, phishing (imitation de
site pour dérober des codes
confidentiels), spam, spyware qui
transmet des renseignements sur le
fonctionnement de l’internaute ou
cheval de Troie ; pour les
P
entreprises, cela sera de l’écoute,
du décryptage, du craquage de
pare-feu, de la recherche
d’informations confidentielles, de
la destruction de fichiers. Les
techniques de piratage exigent une
grande maîtrise des structures
informatiques, des logiciels
d’exploitation ou d’application,
mais touchent aussi l’humain en
jouant sur la naïveté ou sur les
motivations qui mènent à trahir
(MICE : Money, Ideology,
Compromise, Ego). Le
cybercriminel cherchera, dans un
premier temps, à connaître la
structure du système visé, savoir
de quoi il est constitué, puis
bientôt à s’y introduire en
obtenant la possibilité d’agir
comme une personne autorisée, et
plus encore, à le détruire ou
l’endommager, en modifiant, en
supprimant des données ou même
en en détruisant le cœur, ou en
provoquant la saturation qui fait
fonctionner inutilement le système
à son maximum, et provoque ainsi
un arrêt du service.
Nos réseaux et systèmes sont de
véritables passoires si nous n’y
prêtons attention :
– écoute à distance (par
rayonnement électromagnétique
jusqu’à 100 m de la cible parfois)
des câbles ou des machines,
– pénétration dans les locaux (en
se branchant par exemple sur les
câbles),
– analyse discrète des puces
RFID,
– attaques logicielles (robots, vers,
etc.),
– accès aux serveurs, ou aux
routeurs pour prélever les données
qui circulent ou introduire des
systèmes malveillants, tout est
possible !
Nous défendons-nous bien ?
Heureusement, dans la vie
courante, il y a des antivirus et
autres protections. Et pour les
grands systèmes, les centres
nerveux peuvent être protégés en
y mettant les moyens, ou en les
séparant des réseaux. C’est
pourquoi les agresseurs s’en
prennent plus facilement aux
périphériques (mémoires
déportées, terminaux d’accès, …)
En contre-mesure, le cryptage se
développe ; on le voit en
particulier pour les paiements en
ligne, cela assure nettement une
plus grande sécurité. Mais c’est
l’ensemble des mesures qui est
réellement efficace :
sensibilisation des personnes
ayant accès aux systèmes, accès
physiques bien verrouillés,
logiciels d’éradication des
menaces… Pourquoi cadenasser la
porte à double tour, si on part en
laissant la fenêtre ouverte ?
Sommes-nous donc assez
vigilants ? Si un hacker entre en
possession de mon code, j’ai
toutes les chances de voir mon
compte se vider rapidement. Une
personne est touchée. Mais si un
hacker de haut niveau arrive à
pénétrer un site de grande
entreprise, c’est tout un plan
économique qui est touché
(souvenons-nous de cette société
israélienne, condamnée depuis, qui
louait des chevaux de Troie pour
que des entreprises puissent se
renseigner sur la concurrence en
pénétrant son système
informatique). Et qu’en est-il des
systèmes de l’État : Finance,
Défense, Affaires étrangères, etc. ?
En face de toutes ces menaces,
nous devons réagir. En mettant à
Marc Casali
Bernard de Montgolfier
[email protected]
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 232
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 233
disposition des intervenants les
outils qui conviennent. En assurant
une forte sensibilisation des
intervenants, de la personne privée
aux professionnels. En établissant
des normes et règles qui rassurent
celui qui cherche à se protéger.
En France, le SGDN a un rôle de
conseil et recommandation vis à
vis des administrations pour que
celles-ci se protègent
sérieusement. Le service chargé de
ces sujets, le DCSSI, même si sa
compétence est reconnue
nationalement, n’a pas les moyens
d’établir les normes,
recommandations générales ou
essais qui deviennent nécessaires.
La lutte contre le piratage
informatique est trop éparpillée en
France. Chaque Ministère a son
service, la CNIL a une partie,
chaque entreprise se débrouille.
Bien sûr, chaque possesseur de
système informatique a son niveau
d’exigence ; pour le particulier ou
les entreprises sensibles, le niveau
n’est pas le même. L’intérêt pour
les hackers non plus. Le site du
Pentagone est le plus attaqué au
monde, celui de l’hôtel des Sables
Blancs à Douarnenez l’est
beaucoup moins. Cela nécessite
donc des réponses adaptées. La
France et l’Europe, sont, semble-til, très en retard dans le
développement d’entreprises de
lutte contre les attaques
informatiques malveillantes. C’est
pourtant un marché en croissance,
dans lequel dominent les
entreprises d’outre-atlantique.
Laisserons-nous aux américains,
qui ont déjà la maîtrise d’Internet,
le soin de veiller sur nos données
informatiques ? Seront-ce
l’Allemagne, ou l’Angleterre, qui
ont quatre fois plus de
fonctionnaires dédiés à cette
activité, qui piloteront l’Union
Européenne dans la lutte contre les
terroristes de l’informatique et des
réseaux ? La France, l’Europe,
doivent se réveiller en faisant ce
qu’elles commencent à réussir
dans la lutte contre le terrorisme :
une coopération renforcée, une
politique globale. Notre continent
doit constituer un véritable centre
de lutte contre le piratage et la
cybercriminalité. Une politique
ambitieuse est nécessaire. Qui s’y
attaquera ? L'ouvrage du député
Pierre Lasbordes cité dans notre
rubrique « Bonnes feuilles »
apporte un bon éclairage sur les
mesures à prendre.
Bernard de Montgolfier ■
17
E C H O
Jeudi 22 mars 2007
Cité Universitaire Internationale
Extraits des interventions de Yves Gassot et Fiona Taylor lors de la convention organisée par l’ACSED1
Quelle Europe des télécoms en 2010?
18
Les télécoms, un secteur
en profonde mutation :
enjeux et impacts
Yves Gassot, Directeur Général de l’IDATE
Institut de l’audiovisuel et des télécommunications
en Europe
Yves Gassot fait part des principaux
événements constatés et significatifs
d’une évolution du monde des Télécommunications.
1 – L’acquisition par Google de
You.tube pour une somme considérable constitue un événement très
important.
Il s’agit de la rencontre d’un moteur de
recherche (10 milliards de dollars de
CA) avec le monde Internet. Il crée un
lien entre l’audience et la capacité à
monétariser. La publicité est le carburant de ces sites (500 millions de dollars dans le monde avec un taux de
croissance de 7 % par an).
La valeur ajoutée s’affranchit de plus
en plus des réseaux.
Par ailleurs, Y. Gassot constate qu’il
n’y a pas de grands noms de l’Internet
dans les MVNO consacrant ainsi une
profonde évolution du modèle économique traditionnel. Le phénomène de
la voix sur IP est aussi dominé par les
acteurs des télécoms. La France est le
pays le plus avancé dans ce domaine.
2 - La croissance des mobiles sur les
marchés émergents.
Toutes les études montrent aujourd’hui
un important ralentissement de la croissance du secteur des télécommunications dans les pays industrialisés. Cela
est dû à la maturation de la plupart des
marchés de ces pays, à une forte
concurrence et à des technologies érodant les sources de revenus traditionnelles. Pour les deux à trois ans qui
viennent, les opérateurs historiques
sont condamnés à aller chercher la
croissance dans les pays dits en voie de
développement. Quelques chiffres
significatifs : 6,7 millions d’abonnés
supplémentaires en 1 mois en Inde.
Vodafone a vendu des actifs en occident pour investir en Inde. La croissance du mobile se fera désormais sur les
marchés émergents. C’est l’Inde qui
affiche aujourd’hui la plus forte croissance dans le monde.
3 - Reconcentration d’ATT et fusion
avec Bell South
Cette nouvelle entreprise est la plus
grosse entreprise mondiale en CA
devant NTT. Le niveau de concentration
est significatif aux USA contrairement à
l’Europe qui avec plusieurs dizaines
d’acteurs éprouvera des difficultés pour
partir à la conquête du monde.
4 - L’emprise très forte de la régulation Européenne
La réglementation pèse sur le marché et
ne favorise pas les investissements. Il
est urgent de légiférer sur les cycles et
les conditions d’amortissement, en ce
qui concerne notamment la fibre
optique. Un nouveau cycle de croissance dans les pays industrialisés passera
par des investissements importants dans
les nouvelles technologies et de nouveaux services. Favoriser ces investissements est dès lors l’essentiel.
En conclusion, Yves Gassot remarque
que la stagnation de la croissance du
mobile (+ 1,4 % en 2006, 0 % en 2007),
la perte de marché sur l’accès, la
recherche de croissance externe, les
nécessaires économies d’échelle, les
investissements lourds et la conquête du
monde, devraient entraîner, à terme, une
consolidation Européenne. Les récentes
propositions d’ATT pour prendre le
contrôle de Télécom Italia viennent ren-
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 234
forcer les propos d’Yves Gassot. L’éveil
de la Chine reste une inconnue, tant au
niveau de la croissance de son marché
qu’au niveau de son agressivité sur les
marchés extérieurs. Aujourd’hui, les
grands opérateurs Européens sont «
momifiés » et les plus agressifs sur le
marché sont les équipementiers qui compensent la baisse des prix par un effet de
volume.
On assistera, probablement, d’ici 3 à
5 ans, à l’émergence de 5 ou 6 opérateurs Européens. Les opérateurs en difficulté sont des proies potentielles, mais
cette consolidation risque d’être
difficile : ne pas confondre les points
forts et cumuler les points faibles.
Le très haut débit paraît être la continuité
au haut débit, mais nécessitera, notamment en dehors des grandes villes, des
investissements lourds. La France est en
avance sur le haut débit : les « box »
n’existent qu’en France. France Telecom
est bien placée sur le haut débit et sur les
mobiles, la stratégie est bonne, mais
l’entreprise doit faire face à une mutation
difficile et le poids de sa dette est encore
fort.
L’IDATE envisage trois hypothèses
d’évolutions possibles :
• La première baptisée « Télépocalypse »
part de l’hypothèse que la baisse des prix
ne sera pas relayée par l’adoption massive de nouveaux services. Cela se traduira
par une grande frilosité des investisseurs,
la disparition d’acteurs des plus dynamiques et par un poids prépondérant des
pouvoirs publics.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 235
• Le second scénario « compromise
convergence », envisage une croissance
modérée des revenus provenant, d’un
côté des services d’interconnexion, et de
l’autre de quelques services basiques et
premium assurés aujourd’hui par les
SMS.
• Le dernier scénario appelé « Evernet »
part du principe que le rôle primordial
des télécommunications créera de
nouvelles opportunités de croissance,
aussi bien pour les fournisseurs
d’infrastructures que pour les
fournisseurs de services, donnant ainsi
corps à une industrie des télécoms
européenne des plus dynamiques et
compétitives.
1) ACSED : Association des Cadres Supérieurs
et Dirigeants du Groupe France-Telecom
Enjeux et impacts
politiques et
règlementaires
Fiona Taylor - ETNO
European Telecommunications Network Operators
Fiona Taylor présente tout d’abord
l’ETNO, association créée en 1992 qui
défend les intérêts de 41 opérateurs de
34 pays.
L’ETNO mène un dialogue Européen
à un haut niveau et sa conférence
annuelle est un événement fort. De
nombreuses commissions se partagent
le travail et œuvrent dans des
domaines spécifiques. Ses travaux
s’adaptent au fonctionnement des institutions Européennes : la commission
Européenne, gardienne des traités, tandis que le parlement européen a un
rôle législatif au pouvoir croissant. Le
conseil Européen, quant à lui, détient
le pouvoir de décision et représente les
intérêts nationaux.
En matière de Télécoms, le vote a lieu
à la majorité qualifiée.
Il n’est pas prévu à court terme de
changement du cadre règlementaire à
l’exception de quelques aménagements et réflexions : flexibilité, créa-
tion d’une réglementation Européenne,
séparation fonctionnelle des réseaux.
L’ETNO préconise une diminution,
voire une suppression de la réglementation, mais la commission considère
que la concurrence ne peut survivre
sans une réglementation forte.
Le travail de l’ETNO est important et
vise à rectifier les visions de la commission et argumenter sur des réalités
non prises en compte en ce qui
concerne, notamment, les mutations
technologiques. En effet, il semble que
les décideurs au niveau européen aient
une vision négative de ce qui est
« grand », alors que dans le même
temps nous assistons aux Etats-Unis à
des consolidations entre opérateurs.
Par ailleurs, ces mêmes décideurs font
preuve d’une méconnaissance des
changements technologiques leur donnant ainsi, une vision erronée de la
réalité de tout un secteur. Surtout, ils
ne se posent pas la question : « quel
19
20
secteur des télécoms souhaite
l’Europe ? »
Si une harmonisation existe déjà, la
création d’une réglementation Européenne apparaît difficile à mettre en
place : limites, spécificités, question
délicate de la souveraineté nationale.
Un des problèmes important à ce jour
est de concilier plus de concurrence
avec des opérateurs plus gros que ceux
qui existent. Il semblerait que l’on
confonde concurrence avec multiplication des acteurs. Il faudrait sans doute
résonner à plus long terme et mieux
prendre en compte les acteurs mondiaux.
En ce qui concerne l’itinérance, des
normes vont être mises en place qui
devraient permettre un meilleur développement des marchés Européens et
mondiaux.
En conclusion, Fiona Taylor explique
qu’il faudra être compétitif au niveau
mondial.
La concurrence ne se mesure pas uniquement aux nombre d’acteurs. Il
existe des zones non régulées qui peuvent fausser la concurrence.
L’ETNO plaide pour une diminution
de la pression règlementaire. Il faudra
à moyen et long terme favoriser la
consolidation des acteurs Européens.
Il est fondamental de légiférer sur une
« déontologie » des investissements.
Indépendamment du rappel et du
décodage des instances européennes,
Fiona Taylor a montré que l’ETNO
tenait des positions raisonnables pour
l’émergence d’une concurrence technologique durable en Europe, en
tenant compte des intérêts bien compris des différents acteurs : les opéra■
teurs, l’économie et les clients.
Informations
a sécurité des réseaux de télécommunication,
et plus particulièrement la sécurité des
grands systèmes de communication, fait
généralement l'objet de publications réservées à
des spécialistes qui ne voient pas d'intérêt majeur
à vulgariser les sujets abordés. Cependant, périodiquement, l'attention est attirée sur les risques
encourus en raison d'une maitrise insuffisante des
systèmes ouverts basés sur des architectures à
intelligence répartie. A ce titre, la lecture rapprochée du livre de Roberto Vacca intitulé « Demain le
moyen âge-La dégradation des grands systèmes »1,
et de l'ouvrage récent du député Pierre Lasbordes
qui décrit sans concessions un état des lieux des
réalités françaises, vaut la peine2.
Au premier, la caractéristique de prédire la vulnérabilité des grandes concentrations et des systèmes
de grandes dimensions parmi lesquels les réseaux
téléphoniques, dans une vision plutôt apocalyptique
et peu d'espoir de salut. Au deuxième, le mérite
d'une analyse exhaustive des diverses menaces qui
pésent sur nos systèmes d'information, dans une
vision préoccupante, mais qui ne voit rien
d'irrémédiable.
Les considérations économiques, techniques et
juridiques, notamment tout ce qui touche à la qualification-normalisation-certification,largement
détaillées et commentées, sont assorties d'annexes
fort utiles à la compréhension d'enjeux réellement
politiques. On apprécie la présence d'un glossaire
et d'une bibliographie-y compris les sites web- à la
condition d'y ajouter l'ouvrage de Michel Feneyrol
qui posait déjà la question de la maitrise des
risques liés à l'augmentation de la complexité des
réseaux3. Quant aux recommandations qui clôturent
le livre, plus qu'une simple liste incantatoire, il
s'agit d'un ensemble de règles d'intelligence économique à appliquer dans les services de l'Etat, et
à mettre en œuvre dans la politique industrielle et
dans les procédures d'achats publics.
En conclusion, un document de référence pour les
décideurs agissant dans le domaine des TIC.
P.L. ■
L
1) Ouvrage paru chez Albin Michel en 1993, aimablement signalé par Eugène Ourtau (Paris)
2) La documentation française (Collection des rapports officiels)
3) Télécommunication: réalités et virtualités-Collection Technique et Scientifique des
Télécommunications, chez Masson-1996.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 236
Comme réponse à la
question « Une 2CV ou
une LOGAN pour les
télécoms » (voir bulletin
IREST N° 102), est signalé
l'article de International
Herald Tribune en date du
2 avril 2007 sous le titre :
"France caters to market
for the most simple of
computers" (www.iht.com).
Il y est fait état d'un
terminal de type PC
simplifié développé par
CEGETEL dans l'esprit du
Minitel, opérant avec une
version Linux et
compatible avec les
périphériques
habituels. ■
Site
de l’association
sur l’Internet
Le Conseil d’Administration a décidé de lancer un projet de
rénovation du site de l’IREST avec le cahier des charges
suivant :
1/ Donner aux membres du Conseil un outil de travail moderne
pour leur permettre un travail collaboratif sur le site : réunions du
Conseil (préparation, compte rendu), préparation des tables
rondes, préparation du bulletin.
2/ Donner à tous les membres de l’IREST un outil de dialogue,
d’abord avec le Conseil et également entre eux. Il s’agit ici de
permettre à tous les membres de participer à la vie de l’IREST :
propositions de thèmes de réflexion ou de futures tables rondes,
d’articles à publier dans le bulletin. Le filtrage serait assuré par le
Conseil.
3/ Donner à tout internaute intéressé la possibilité de s’inscrire
pour être présent à une table ronde, mais aussi de poser des
questions au Conseil, de proposer des sujets de débats ou
d’articles.
4/ Outre les facilités d’interactivité énumérées ci-dessus, des
possibilités de gestion des adhésions, autorisations de paiement
en ligne des cotisations annuelles, contrôle des mises à jour des
coordonnées des membres dans l’annuaire, etc., sont à l’étude. ■
Echo
Dans le cadre du Forum Mondial e-Démocratie qui s'est tenu à Issy-les-Moulineaux les 3 et
4 octobre, une table ronde sur le thème des réseaux collaboratifs au service de l'innovation a
révélé certaines difficultés en France :
1. Difficulté à lever des fonds,
2. Une certaine défiance à l'égard des start up,
3. S'agissant des pôles de compétitivité (71 actuellement), il faut s'attendre à un grand délai pour voir
émerger des sociétés leaders (on a évoqué 30 ans!),
4. En matière de brevets, on ne parle pas vraiment d'objectifs, mais simplement d'indicateurs,
5. Quid des emplois ou même des chiffres d'affaires espérés?
6. La formule des Living Labs se développe en Europe (19 actuellement pour atteindre la cinquantaine), mais réclame qu'on implique les utilisateurs dès le début du processus d'innovation.
■
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 237
21
Compte rendu
Assemblée génerale ordinaire de l’IREST
Jeudi 30 mai 2007
I - RAPPORT MORAL 2006
I.1 – Nombre des adhérents
22
Durant l’année 2006, l'IREST a reçu 155 cotisations.
L’évolution des cotisations peut être résumée comme suit :
(voir tableau).
On observe que la chute des cotisations constatée l’année précédente continue.
Pour renverser cette tendance au repli, le Conseil
d’administration a mené plusieurs actions de communication
auprès d’entreprises afin d’obtenir l’adhésion et le soutien des
principaux acteurs du monde des NTIC. La cooptation d’un
trésorier-adjoint a été également engagée récemment et est
soumise à l’approbation de l’AG de 2007.
I.2 – Conseil d’Administration
Le Bureau du Conseil d'Administration a été renouvelé en
mai 2006
Président : M. Jean-Jacques Damlamian,
Vice-Présidents : M. Dominique Roux, M. Pierre Loyez
Secrétaire général : M. Bernard de Montgolfier
Secrétaire général adjoint : M. François Bélorgey
Trésorier : M. Thierry Miléo
Présidents d’honneur : M. Antoine Weil, M. Pierre Lestrade
Vérificateurs aux comptes :
MM. Yves Alexandre et Jean-Paul Gillet.
Annexe 2
Membres ayant cotisé en 2004
Membres ayant cotisé en 2005
Membres ayant cotisé en 2006
Conseillers : Mme Catherine Bourassin, Mme Suzanne
Boussely, Mme Sigrid Dondoux, M. Jean-Pierre Chamoux,
M. Laurent Bister, M. Jean-Marie Danjou, M. Serge Ferre,
M. Laurent Gille, M. Bernard Jamin, M. Christian Margaria,
M. Thierry Mileo, M. Dominique Roux,
M. Jean-Max Schneider, M. Richard Toper, M. Alain Viallix
I.3 – Activités en 2006
I.3a - Bulletins
Trois bulletins sont parus en janvier, avril, puis octobre 2006.
Le 100e numéro (avril) a fourni l'occasion de dresser un bilan
d'activité de l'IREST depuis sa fondation, en listant les thèmes
des réunions-débats et des dossiers parus.
Les nombreux sujets abordés dans les bulletins traitent en particulier de :
– La vie de l’IREST, son rôle, ses objectifs ou sa mission, la
régionalisation, les statistiques.
– Les nombreux thèmes autour des NTIC : la voix sur IP,
l’utilisation des données, ouverture du marché à la concurrence, les limites des nouveaux usages, l’Internet du futur, les
actions en faveur des handicapés, création et innovation dans
les domaines du multimédia, la convergence, etc.
Et bien sûr, les comptes rendus des réunions débats de
l’IREST assurés grâce au dévouement de Catherine
Bourassin.
I.3b - Manifestations
Les sujets abordés ont été les suivants :
• 30 mars à 17 h 30 : La convergence des technologies (télé-
Tableau des membres de l’IREST
Personne
morale
Bienfaiteur
7
14
8
17
14
10
Personne
physique
137
90
77
Retraité
Étudiant
Total
91
80
59
4
4
1
256
202
155
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 238
communications, Internet, informatique, mobiles/radio, télévision)
Animateurs : Alain Viallix, Bernard de Montgolfier
Intervenants :
Yves Gassot, Directeur Général de l’IDATE
Grégoire Olivier, Membre du directoire de SAFRAN,
Président Directeur Général de SAGEM Communication
Marc Fossier, Directeur Exécutif Technologies (CTO) France
Telecom
Christian Grelier, Directeur Général de e-TF1
Jean-Jacques Lhospital, Vice-Président des Bell Labs
Applications, Lucent Technologies
Thaima Samman, Directrice Juridique des Affaires et
Publiques de Microsoft en France
• 16 mai à 17 h : L’infobésité
Animateur : Jean-Jacques Damlamian
Intervenants :
Michel Germain, consultant sur les enjeux organisationnels et
managériaux des TIC et enseignant à Paris 4 (Celsa) et
l'Université Paris Dauphine,
Luc Fayard, Directeur général adjoint du Groupe Tests
(01 Informatique),
Christian Licoppe, professeur de sociologie des usages des
TIC, Directeur du département ESGH à Telecom Paris,
Michel Lemonier, directeur des programmes Systèmes
d’information et communication à l’Agence pour
l’Innovation Industrielle
Ce colloque fit suite à l’assemblée générale de l’IREST
Ces conférences ont fort intéressé les auditeurs qui néanmoins sont venus en nombre inférieur à nos espérances.
Interrogés à la sortie, quelques uns ont regretté que ce ne soit
plus connu, car ils ont tous apprécié le très haut niveau des
débats.
Il nous faut donc les annoncer plus tôt, dés que le thème, la
date et les conférenciers, sont connus.
Une liste de journalistes a été établie afin que le contact soit
établi dés que possible, pour qu’éventuellement ils en parlent
avant dans leurs journaux. En 2007, ceci aura au moins eu
l’effet qu’ils en ont parlé après, ce qui est bon pour la notoriété.
• On notera une bonne retombée de la conférence animée par
Laurent Bister en mars de cette année sur « TV mobile : la
renaissance ou le néoclassique de la télé ? », avec des
intervenants en pointe dans leur domaine :
Jeanine Langlois-Glandier, Présidente du Forum de la
Télévision Mobile
Michel Gomez, Délégué Général de la Société Civile des
Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP)
Jean-Louis Missika, Sociologue des media et Vice-Président
de Free
Catherine Le Drogo, (Orange)
I.3c - Site Internet
Le contenu du site Internet est mis à jour de façon un peu
irrégulière.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 239
Sa conception est un peu ancienne. Il n’apparaît pas facilement
dans un moteur de recherche : cela nécessiterait un travail de
professionnel. Nous cherchons des candidats bénévoles pour ce
travail.
Adresse du site : www.irest.org ou (www.irest.asso.fr)
I.4 - Situation économique 2006
Les comptes de notre association font apparaître un léger déficit
par rapport à l’année 2005.
Nous constatons une réduction des dépenses, notamment des
frais. Francette Delbor est bénévole, et fait un travail de secrétariat considérable, elle connaît bien l’ENST et le GET, et nous
tenons ici publiquement à la remercier.
Comme l’année dernière, la possibilité qui nous est offerte
d’utiliser les amphis de l’ENST lorsqu’ils ne sont pas utilisés
par l’école pour faire nos manifestations est un beau soutien. De
plus, nous bénéficions d’un bureau qui nous permet ainsi d’avoir
ainsi une organisation simplifiée.
I.5 - Prix de l’IREST
Il a été décidé de passer à un rythme d’attribution du prix de
deux ans, afin d’avoir un plus large choix parmi les thèses de
qualité traitant que questions dans notre domaine.
Le prix, non attribué en 2006, l’a donc été en 2007, et a été doté
d’une somme de 1000 € accompagné d’un cadeau (téléphone
mobile de dernière génération) d’une société d’un des adhérents.
L’amélioration de cette récompense devrait être l’occasion d’un
regain d’intérêt pour les jeunes diplômés pour l’IREST.
Le prix Jacques Dondoux 2007 a été attribué à M. Labarthe-Piol
pour ses travaux sur « L’impact d’Internet sur l’industrie du
disque », recherche effectuée dans le cadre d’un contrat CIFRE
à France Télécom.
Un prix spécial IREST est attribué à Me. Mathieu Guennec pour
sa thèse de droit sur « Le régime juridique de l’accès Internet ».
I.6 - Conclusion
L’IREST représente un lieu de débat à forte capacité
d’innovation, trop mal connu du public concerné. Nous souhaitons que nos adhérents soutiennent nos actions. Nous leur
demandons de faire connaître autour d’eux combien ils apprécient un colloque de l’IREST et ce qu’il peut apporter au débat
public sur des thèmes qui sont encore très influents sur le fonctionnement de la société. Chacun peut aussi proposer
l’organisation d’un événement (colloque, petit déjeuner, cocktail-conférence…) et les membres du conseil d’administration se
feront un plaisir d’apporter leur soutien à ces actions nouvelles.
La résolution suivante est soumise à l’Assemblée :
« L’assemblée Générale approuve l’activité de l’Institut depuis
la dernière Assemblée et le rapport moral du conseil
d’aministration »
La résolution est approuvée à l’unanimité.
Le Secrétaire Général
Bernard de Montgolfier
23
Annexe 1
VI. DÉBAT
Comptes de l’IREST - Année 2006
Recettes
Catégories
Dépenses
Réalisé 2005 Prévision 2006 Réalisé 2006
R1
R2
R3
R4
R5
R6
-
Cotisations
Cotisations partenaires
Bulletins
Manifestations / études
Produits financiers
Produits exceptionnels
(Écart réévaluation)
Total
11 260
12 000
157
10 000
10 000
200
5 330
465
1 327
500
547
8 983
25 209
20 700
640
15 500
II - RAPPORT FINANCIER 2006
24
La ventilation des recettes et des dépenses de notre Association
durant l’année 2006 vous est présentée en annexe 1.
Ces comptes ont été établis en prenant en compte les dettes et
effets restant à percevoir au 31 décembre, au titre de l’année
leur ayant donné naissance.
L’exercice 2006 s’est clôturé par une perte de 208 Euros
contre un bénéfice de 937 euros en 2005.
L’équilibre financier résulte d’une réévaluation du portefeuille
financier à hauteur de 8 983 euros.
Les adhésions font apparaître une poursuite de la baisse du
nombre des membres cotisés qui sont passés de 202 à 155
membres cotisés en 2006.
Le budget prévisionnel 2007 est présenté en annexe 2.
Ce budget se traduit par un équilibre de l’exploitation sur la
base d’un budget de dépenses plafonnées à 15 000 euros.
Vus par :
Annexe 2
Réalisé 2005 Prévision 2006 Réalisé 2006
D1
D2
D3
D4
-
Manifestations
Bulletins
Récompenses
Siège, dont :
Locations
D5 - Relations publiques
D6 - Honoraires
D7 - Frais financiers - divers
D8 - Informatique
D9 - Affranchissement
D10 - Personnel
Sous-total dépenses
Bénéfice / Perte
Total
Total
200
700
000
200
0
500
4 000
100
300
1 200
4 500
20 700
0
9 156
0
1 325
0
853
3 827
104
306
137
0
15 708
<208>
15 500
Cotisations
Cotisations partenaires
Bulletins
Manifestations / études
Produits financiers
Produits exceptionnels
Étudiant
15
Retraité
20
Membre
40
Bienfaiteur
80
Personnes morales
Membre
200
Bienfaiteur
1 500
Sponsor
5 000
Privilège
10 000
III – TAUX DES COTISATIONS
V - RESULTATS DES ELECTIONS
Les taux de cotisations sont présentés pour 2007 identiques à
ceux de 2006 qui prévoient des conditions plus flexibles proposées aux personnes morales.
Le Président rappelle qu’avec l’avantage fiscal, le taux de
cotisation n’est pas très élevé et que certains retraités pourraient cotiser au même taux que les actifs, ce qui serait un bon
soutien.
La résolution suivante est soumise à l’Assemblée :
« L’assemblée Générale approuve les taux de cotisations pour
2008 tels qu’ils sont proposés dans l’annexe du rapport financier »
La résolution est approuvée à l’unanimité.
Nombre d’inscrits : 170, 71 votants (y compris les votes par
correspondance et par procuration)
Voir le rapport moral.
Dépenses
5 330
Personnes physiques
IV – ACTIVITES
Budget prévisionnel de l’IREST - Année 2007
Réalisé 2006
-
1 120
520
482
13 155
5
268
1 009
0
24 272
937
25 209
1
6
1
1
Les vérificateurs aux comptes,
Le Trésorier,
Yves Alexandre, Jean-Paul Gillet, Thierry Miléo
Recettes
R1
R2
R3
R4
R5
R6
1 020
6 693
Cotisation ou adhésion,
dont abonnement annuel
(10 euros)
Prévision 2007
Réalisé 2006
640
8 000
3 000
700
D1
D2
D3
D4
-
Manifestations
Bulletins
Récompenses
Siège, dont :
547
8 983
300
3 000
15 500
15 000
Locations
D5 - Relations publiques
D6 - Honoraires
D7 - Frais financiers - divers
D8 - Informatique
D9 - Affranchissement
D10 - Dépenses diverses
Total
0
9 156
0
1 325
0
853
3 827
104
306
137
0
15 708
Prévision 2007
0
8 000
1 000
800
850
3 800
100
300
150
0
15 000
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 240
1/ Un membre suggère de pratiquer la cotisation par Internet,
pour être sûr d’avoir payé, et de ne pas payer deux fois
Le Président fera en sorte que le site devienne un outil de
communication entre les membres, avec ou pour le conseil
d’administration, avec ou pour les sympathisants. Il essaie de
trouver une solution relativement économique, mais efficace,
pour le faire.
2/ Pierre Loyez propose de constituer un petit groupe de
réflexion sur « l’évolution des métiers dans le monde de la
convergence », reflétant une vision d’avenir pour les nouvelles
carrières (voir appel à contribution p 27).
3/ Bernard Ayraud suggère de faire une table ronde sur le rôle
des pôles de compétitivité
4/ Les télécoms ou NTIC sont-elles toujours dans leur rôle de
croissance positive.
L’usage des fréquences : un sujet de développement indéfini ?
5/ Fréquences et santé
Catherine Bourassin veut bien organiser un débat sur ce
thème, Jack Driffort s’intéresse à ce sujet.
Le Président remercie les personnes qui ont assumé et organisé les tables-rondes, Pierre Loyez pour son travail sur le
Bulletin, Francette Delbor pour son soutien actif et bénévole
dans les tâches de gestion et d’administration, ainsi que
l’ensemble des acteurs qui ont participé à la vie de l’Institut.
La séance est levée pour laisser place à la remise du prix de
l’IREST puis au débat du jour.
V.1 - Membres du Conseil d’administration
L’ensemble des candidats a été élu :
Membres sortants (ordre alphabétique) :
François Bélorgey, Jean-Jacques Damlamian, Bernard Jamin,
Pierre Loyez, Thierry Mileo, Richard Toper, Alain Viallix
Nouveaux candidats :
Yves Alexandre, Jean-Paul Gillet
Confirmation d’un candidat coopté par le Conseil
d’Administration :
Arnaud Muret (pour un mandat à renouveler à l’AG 2008)
Le Président félicite les élus et remercie les adhérents.
Jean-Jacques Damlamian remercie Sigrid Dondoux et
Suzanne Boussely, qui quittent le conseil d’administration,
pour leur participation fidèle et active aux activités de
l’IREST.
Il rappelle la liste des membres du conseil élus en 2006
jusqu’en 2008 :
Administrateurs dont le mandat se termine à l’AG de
2008 :
Laurent Bister, Catherine Bourassin, Jean-Pierre Chamoux,
Jean-Marie Danjou, M. Serge Ferre, Bernard de Montgolfier,
Jean-Max Schneider, Laurent Gille, Christian Margaria,
Dominique Roux
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 241
V. PRIX de l’IREST (voir p 26)
A la suite de l’assemblée générale, le prix Jacques Dondoux
2007 a été remis par Jean-Jacques Damlamian, Président de
l’IREST, et Jean-Pierre Chamoux, Président du jury, à
Mr Labarthe-Piol pour ses travaux sur « L’impact d’Internet
sur l’industrie du disque », recherche effectuée dans le cadre
d’un contrat CIFRE à France Télécom. Un prix spécial IREST
a aussi été remis à Me. Mathieu Guennec pour sa thèse de
droit sur « Le régime juridique de l’accès Internet ».
Le Secrétaire Général
B. de Montgolfier
Le Président
Jean-Jacques Damlamian
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Prix IRES
Bulletin d’adhésion ou
de renouvellement
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L’IREST
Prix Ja
décerne le
À retourner à l’IREST, 37-39 rue Dareau - 75014 PARIS
accompagné d’un chèque à l’ordre de l’Institut,
d’un des montants indiqués au tableau.
Je soussigné,
Prénoms, Nom : ........................................................................
.................................................................................................
Profession :...............................................................................
Société : ...................................................................................
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L’Institut
de recherches économiques et
sociales sur les télécommunications (IREST) a dévoilé
aujourd’hui le palmarès de son Prix de thèse pour 2007 à l’issue de
son assemblée générale annuelle qui s’est tenue à l’amphi « Émeraude » de l’école nationale supérieure des télécommunications à
Paris.
Le grand Prix Jacques Dondoux a
été remis à Benjamin Labarthe-Piol,
analyste stratégique à la division
« contenus » de France Télécom
Orange, pour sa recherche
économique sur : « L’impact
d’Internet sur l’industrie du
disque » conduite sous la direction
du Professeur J-H Lorenzi à
l’Université Paris-Dauphine. Cette
recherche, soutenue par une bourse
Cifre de France Télécom, met très
bien en perspective les récentes
pratiques coopératives pour diffuser
de la musique enregistrée,
notamment par les modes
d’échange dit peer to peer. Elle
répond parfaitement au cahier des
charges de ce Grand Prix fondé par
Jacques Dondoux, créateur de
l’IREST il y a près d’un quart de
siècle.
Un Prix spécial de l’IREST a été
attribué à Me. Mathieu Guennec,
avocat à la Cour de Paris, pour sa
thèse de droit sur « Le régime
juridique des services d’accès à
l’Internet dans le cadre des accords
sur le commerce international des
services ». Soutenue devant
l’université de Rennes et préparée à
l’école supérieure des
télécommunications de Bretagne,
cette recherche, conduite également
dans le cadre d’un contrat Cifre à
France Télécom, contribue à
éclairer l’évolution du droit de la
communication dans un contexte
très mouvant depuis la
généralisation mondiale des
De gauche à droite sur les photos : Pierre Loyez, Jean-Jacques Damlamian, Jocelyne
Barreau, Pierre Lestrade, Laurent Gille, Jean-Pierre Chamoux, lors de la réunion du jury.
Mathieu Guennec, Sigrid Dondoux, Jean-Jacques Damlamian, Patricia Langrand
(Orange), Benjamin Labarthe-Piol, Jean-Hervé Lorenzi (Paris-Dauphine), Jean-Pierre
Chamoux, lors de la remise des prix.
services Internet.
Destiné à récompenser une
recherche originale touchant à
l’économie et aux sciences sociales,
le Prix IREST-Jacques Dondoux est
attribué tous les deux ans. Les
candidatures sont reçues par
l’IREST et/ou par le jury. Est
éligible pour ce Prix de thèse toute
recherche terminée et soutenue
devant une université française ou
étrangère, dont le thème et le
propos concernent directement le
monde des télécommunications, de
l’audiovisuel ou des technologies
de l’information.
Le prochain Prix sera décerné en
2009. Toute thèse soutenue depuis
la fin de 2006 pourra être présentée
au jury, pourvu que son sujet entre
dans le cadre du règlement du Prix
accessible sur le site www.irest.org.
Pour tout renseignement relatif au
Prix J. Dondoux ou à toute autre
activité de l’IREST s’adresser à :
[email protected].
Contacts : J-J. Damlamian,
Président de l’IREST
(tél. : 08 97 39 00 43)
ou J-P. Chamoux,
Président du jury
du Prix J. Dondoux
(tél. : 06 09 32 12 12)
■
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 242
Appel à
contribution
N° d’adhérent : .........................................................................
Adresse : ..................................................................................
.................................................................................................
Adresse professionnelle : ..........................................................
L'IREST a dès l'origine eu le souci de s'intéresser aux
emplois du secteur des télécoms. L'automatisation
des équipements a posé dans les années 70 des problèmes majeurs de formation et de redéploiement.
Aujourd'hui, les NTIC changent à nouveau la donne,
avec des interrogations sur de nouvelles compétences liées à la convergence1). Cette évolution rend
en effet plus floue la définition des métiers en regard
des spécialités enseignées dans nos écoles. D'où la
suggestion d'engager au sein de l'IREST une
réflexion prospective sur les changements prévisibles
en matière de carrières. On peut en attendre des
pistes pour attirer au sein de l'Institut une population
jeune, soucieuse de connaître une orientation plus
efficace dans les filières de formation et une meilleure
adaptation aux nécessités du marché.
Une approche pluridisciplinaire paraît s'imposer,
requérant des contributions venant à la fois des
mondes de l'informatique, des télécoms et de
l'audiovisuel (radio,TV,cinéma, etc.), des contenus
comme des contenants.
Une réunion-débat axée sur les métiers de la
convergence pourrait parachever les travaux d'un
groupe de travail chargé en priorité de constituer une
bibliographie de l'existant.
.................................................................................................
Téléphone :...............................................................................
Téléphone professionnel : .........................................................
Mobile : ....................................................................................
Mail : ........................................................................................
❏ Déclare vouloir participer à l’association constituée dans le
cadre de la loi du 1er juillet 1901 et dénommée Institut de
Recherches Économiques et Sociales sur les
Télécommunications comme personne physique adhérente.
À.......................................... le ..............................................
Signature :
Catégorie
Tarifs en Euros
Personnes physiques
Adhérent
Adhérent bienfaiteur
Étudiant (joindre une copie de la carte étudiant)
Retraité (joindre une copie de la carte retraité)
40 €
80 €
15 €
20 €
30 €*
70 €*
10 €*
[email protected]
1) Voir l'éditorial de Pierre Lestrade du bulletin IREST n 99 (janvier
2006), ainsi que le compte rendu de la réunion-débat « Le haut
débit ».
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Personnes morales
Membre
Bienfaiteur
Sponsor
Privilège
*Montant du reçu fiscal qui vous sera adressé.
Bulletin de l'IREST - Année 2007 - N° 103 - p 243
200 € 190 €*
1 500 € 1 490 €*
5 000 € 4 990 €*
10 000 € 9 990 €*
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