Mounawar au Printemps

Transcription

Mounawar au Printemps
Muzikalité
Mounawar au Printemps
Toutes les tournées des artistes réunionnais
Baptiste Vignol I Numérique - Téléchargement légal ? I La famille Gado
Muzikalité
Patrimoine :
Expo, livre et CD pour Jean Legros
Donia 2007 I Réunion En Scène I Jazz à La Réunion I Opération Myspace
Muzikalité
Disque :
le boom des studios indépendants
I Jaboticaba I La Compil des Bambous I Le loi DADVSI I Sakifo 2007
2 / Muzikalité N° 30
www.runmusic.com - et sur Myspace : www.myspace.com/prmareunion
Retrouvez Muzikalité en téléchargement gratuit sur notre site internet :
Sommaire
Telex p.3
Audition et Master Class
EF2M et Andy McKee p.4
Formation
Accompagnement d’artiste p.5
Patrimoine
La famille Gado enregistrée par le label Takamba p.6/7
Disques p. 8 et 9
Dossier
...TELEX....................................
:: Nouvelle tournée pour Danyel Waro
:: Du Jazz’Oya en tournée
Danyel Waro démarrera sa nouvelle tournée en trio avec Laurent Dalleau et
Vincent Philéas aux percussions le vendredi 4 avril prochain à la Bellevilloise ( 1921 rue Boyer Paris 20ème M° Gambetta) avec en première partie Salem Tradition.
Prix unique: 15 euros, Locations: Fnac, Carrefour, Geant (0 892 68 36 22),
www.fnac.com, www.digitick.com et Vente sur place
La tournée se poursuivra aux dates et lieux suivants:
Depuis bientôt dix ans, le pianiste auteur, compositeur, interprète Meddy Gerville,
fait vibrer la Réunion au son du maloya jazz. Il a eu ces derniers temps l'occasion
de côtoyer sur scène certains grands noms du jazz ou de world music comme le
bassiste de Sixun Michel Alibo, ou encore le bassiste américan Matthew Garrison
(qui a , entre autres, joué avec Herbie Hancock...) S'inspirant avant tout du maloya,
la musique traditionnelle de la Réunion , Meddy mélange le jazz à la musique de
son île natale, ce qui donne un cocktail original de musique métisse très rythmée,
et de mélodies venues de l'Océan Indien. Avant la sortie prochaine d’un nouvel
album il effectue une tournée française pour quelques concerts et une master-class.
-Samedi 5 avril, la Cordonnerie, ROMANS
-Dimanche 6 avril, Maison Folie de Moulins, LILLE
-Lundi 7 avril, salle Oesia, NOTRE DAME D’OE (TOURS)
-Mardi 8 avril, Rockschool Barbey, BORDEAUX
-Jeudi 10 avril, centre culturel, MIRAMONT de GUYENNE
-Vendredi 11 avril, Mandala, TOULOUSE
-Samedi 12 avril, BONZAC
-Dimanche 13 avril, Le Sax, ACHERES
Plus d’informations sur www.africolor.com
Numérique p.10/11
:: Mounawar au Printemps de Bourges
Studios
Filip Barret p.14
C’est l’auteur-compositeur-interprète Mounawar qui a été sélectionné cette année
de La Réunion pour les “ Découvertes du Printemps de Bourges et de la FNAC “.
Guitariste originaire de l'archipel des Comores, Mounawar arpente les scènes
depuis son plus jeune âge. Ses textes en anjouanais évoquent la réalité quotidienne
des comoriens, sur des rythmes qui empruntent autant au funk qu'à l'afro-beat.
S’accompagnant à la guitare, Mounawar se produit entouré d'un percussionniste
(Nicolas Moucazambo) et d'une choriste (Nadège Ichambe).
Il sera sur la scène “World” des Découvertes à La Soute ( Maison de la Culture de
Bourges) le samedi 19 avril à 16h.
Plus d’infos : www.myspace.com/mounawar - www.reseau-printemps.com
Retrospective
:: Maloya All Stars et Tiana au Babel Med Music
suite de notre dossier sur les studios indépendants p.12
Portrait
Baptiste Vignol p.13
Ecole
Retour sur Zenes Maloya p.15
Telex p.16
Muzikalité, le bulletin d’information du Pôle Régional
des Musiques Actuelles de la Réunion - N°29
Éditeur : PRMA - 6 bis rue Pasteur - BP 1018
97481 Saint-Denis CEDEX
Tél : 0262 909460 / Fax : 0262 909461
E-mail : [email protected]
Site internet : www.runmusic.com
Directeur de la publication : Dominique Carrère
Rédaction : Olivier Pioch
Ont collaboré à ce numéro :
Alain Courbis, Fanie Précourt, Fabrice Paulee
Couverture : Mounawar - Photo : Pascal Quiquempoix
Distribution gratuite - Tirage : 5000 ex.
ISSN : 1622-2598 - Dépôt Légal N° 3703 (octobre 2007)
Imprimeur : Graphica - 305 rue de la Communauté 97440 Saint-André
La quatrième édition de ce marché des musiques du monde se déroulera aux Docks
des Suds à Marseille les 27, 28 et 29 mars prochains. Les musiques de l’océan Indien
y seront représentées par la chanteuse malgache Tiana qui ouvrira la programmation des showcases le jeudi 27 mars. Le groupe de Gramoun Sello ( Primé meilleur
artiste traditionnel d’outremer aux Césaire de la Musique en octobre 2007 au
Casino de Paris) et les Maloya All Stars se produiront le vendredi 28 mars.
Un stand de l’Ile de La Réunion dans l’espace marché sera par ailleurs à la
disposition de tous les professionnels intéressés d’en savoir plus sur les musiques
de La Réunion avec des responsables du Pôle Régional des Musiques Actuelles et
du Groupement des Editeurs et Producteurs locaux. Les double compilations
“world & Pluriel 2008” du PRMA seront notamment disponibles.
Plus d’infos:
www.dock-des-suds.org - www.maloyallstars.com
:: Tiana & Leila Negrau à Paris
Après avoir proposé leur spectacle de rencontre musicale à La Réunion dans le
cadre de la journée de la femme Leïla Negrau, chanteuse réunionnaise basée dans
le Languedoc, et Tiana, chanteuse malgache basée à La Réunion, se produiront à
Paris pour deux soirées à l’Entrepôt le vendredi 4 et le samedi 5 avril.
L'entrepôt 7/9 rue Francis de Pressensé 75014 Paris
tel: 01.45.40.07.50 - [email protected]
Plus d’infos sur les artistes :
http://pagesperso-orange.fr/jbemizik/tiana.htm - www.leilanegrau.com
Communiquez vos infos musicales au PRMA :
0262 909460 - fx : 0262 909461
[email protected]
-Vendredi 11 Avril 2008 à 20H New Morning 7 & 9 Rue des Petites Ecuries 75010
Paris avec en Guest Tetsuro Kawashima (Sax)
LOCATIONS: Fnac - Carrefour - 0 892 68 36 22 (0,34•/min) - www.fnac.com
-Samedi 12 Avril 2008 a 20H au C.A.T 24 rue de la Faïencerie 33000 Bordeaux
Info/Réservation:- Tel: 05 56 39 87 74
-Lundi 14 Avril 2008 a 16H Masterclass au C.I.A.M Bordeaux - Tel: 05 56 91 26 65
-Jeudi 17 Avril 2008 a 21H à l'Antirouille 12 rue Anatole-France 34000
Montpellier
Info/Réservation:- Tel: 04 67 06 51 68
-Vendredi 25 Avril 2008 à 20H au Paradox 127, rue d'Aubagne 13006 Marseille
Info/RéservationTel: 04 91 63 14 65
Plus d’infos : www.myspace.com/runmanagement
www.myspace.com/meddygerville - www.meddygerville.com
:: Un 4 titres Pour Nutcase
Le 21 mars à 19 h30, Nutcase ( groupe réunionnais basé à Paris qui s’est
illustré en 2007 comme révélation rock Ile de France aux “Découvertes
du Printemps de Bourges et de la FNAC” ) vous invite à fêter la sortie de
son nouveau 4 titres lors d'un concert dans la salle flambant neuve du
Centre Musical Barbara Goutte d'or - 1, rue Fleury -75018 – Paris.
Incontestablement la soirée découverte à ne pas manquer, d'autant que
vous pourrez également voir en première partie Caroline Rose, une
artiste remarquée aux sélections du printemps de Bourges 2008.
Les titres, mixés par Fred Duquesne seront disponibles à la même date
sur le Myspace du groupe : www.myspace.com/nutcasefamily
:: Les Riske Zéro en tournée
Le rock réunionnais s’exporte aussi vers
la métropole. Après avoir reçu une très
bonne critique de son premier album
éponyme dans le magazine national
“Rock & Folk”, le groupe Riske Zero
( que l’on retrouve également sur les
compiles 2008 du PRMA) s’est envolé quelques jours pour une tournée
française. Les dates sont les suivantes :
13/03/08 LE BALTHAZAR MARSEILLE
14/03/08 SHOWCASE FNAC PERPIGNAN
14/03/08 LE CROCKMORE PERPIGNAN
20/03/08 MONTPELLIER
21/03/08 LE CARAVAN'SERAIL TOULOUSE
22/03/08 LE ROCKADELIK CARCASSONNE
Plus d’infos : www.riskezero.com - www.myspace.com/alexriskezero
Muzikalité N° 30
/3
ormation
F
Audition EF2M & Master-Class Andy Mc-Kee
DES AUDITIONS POUR LA NOUVELLE RENTREE A L’EF2M
F
ormation
Accompagnement d’ar tistes
ensemble, tout devient possible
Ecole de formation aux Métiers de la Musique basée dans une ancienne chocolaterie à Tourcoing, dans le nord de la France, l'EF2M
a accueilli depuis 2001 des dizaines de musiciens réunionnais le plus souvent
bénéficiant de bourses du conseil régional. Chaque année le
directeur de l'école, Alain Deruelle, a à coeur de faire passer des auditions
sur place aux candidats de nôtre île. Il sera de retour du 10 au 20 avril pour
préparer la rentrée 2008/2009.
L'école occupe 1200 m2 sur trois étages avec un studio
d'enregistrement; des salles d'audition, de répétition, de MAO (musique
assistée par ordinateur) et de jam-session où ont lieu régulièrement des
master-classes ponctuelles avec des "pointures" de musiques actuelles
soucieux de venir épauler les formations de jeunes.
L'essentiel de la formation est basé sur l'apprentissage et la maîtrise
de l'instrument. En guitare, par exemple, tous les styles sont abordés et
obligatoires sur des périodes de trois semaines. Ici on ne vise pas la
spécialisation à outrance mais la polyvalence. De même il n'y a pas d'option
"à la carte" "Nous privilégions le collectif sur l'individuel et tous les
stagiaires doivent au préalable adhérer à cette démarche" précise Alain
Deruelle. L'EF2M est aussi un des rares structures à proposer un module
EF2M stagiaires 2007-2008 - Photo : ef2m.com
spécifique d'apprentissage de la scène. Les stagiaires ont d'ailleurs l'occasion
de se produire régulièrement en conditions réelles dans un réseau de salles de spectacles partenaires sur la région. Chaque année un CD
compilation des meilleures oeuvres des stagiaires ponctue le cycle. Sur celui de l'année dernière on trouve notamment deux chansons en créole
réunionnais.
La durée de la formation peut varier de 8 à 16 mois selon le niveau à raison d'environ 30 heures par semaine sans compter les répétitions et
concerts. 7 classes sont proposées: guitare, basse, batterie, chant, claviers, percussions et instruments à vent Des examens sanctionnent les
sessions et des stages en entreprises complètent le dispositif professionnel.
Une réunion d'information et des auditions auront donc lieu dans le nord et le sud de l'île en avril avec un soutien logistique du PRMA
(Tel: 02-62-90-94-60).
Les présentations se dérouleront : Le mercredi 16 avril 2008 :
* A la mission locale de Saint-Pierre, 69 rue des bons enfants de 09h00 à 12h00
* Au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Denis ( ou au PRMA ) de14h30 à 16h30
Les auditions se dérouleront : * Au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Denis - au 6 bis, rue Pasteur
• Le jeudi 17 avril 2008 :de 9h00 à 18h00
• Le vendredi 18 avril 2008 : de 9h00 à 18h00
Contact: EF2M 12 bis rue du Moulin Tonton 59200-Tourcoing
tel: 03-20-26-46-47 fax: 03-20-24-88-70 - [email protected] - www.ef2m.com
(source: Guitarist & bass magazine)
MASTER-CLASS DE GUITARE
En partenariat avec le Théâtre Luc Donat du Tampon qui l’invite pour “La Nuit des Virtuoses” et l’espace Jeumon de St Denis, le PRMA propose
une master-class de guitare avec l’américain Andy Mc Kee. Elle aura lieu dans l’auditorium du Conservatoire à Rayonnement Régional, notre
partenaire, 6 bis rue de Paris le jeudi 24 avril de 14h à 18h. Le nombre de places est limité à 20 guitaristes confirmés (frais d’insription: 25 euros
par personne). Pour toute information et inscription tel PRMA 02-62-90-94-60 ou [email protected]
Né en 1979 à Topeka (Kansas), Andy commence à jouer de la guitare acoustique à l'âge de 13 ans. Peu de temps
après, Andy obtient sa première guitare électrique et reproduit les standards de ses groupes favoris (Metallica, Eric
Johnson, Joe Satriani et Dream Theater). A l'âge de 16 ans, Andy découvre des artistes solistes tels que Michael
Hedges, Don Ross et Billy McLaughlin. Ces derniers sont aujourd'hui revendiqués comme ses influences
principales.
A 20 ans, Andy McKee compose ses premiers morceaux et sort en 2001 un premier album intitulé “ Nocturne”.
La même année il termine 3ème d'une compétition nationale de guitare acoustique, faisant de lui le plus jeune à
être classé dans le top 3. En 2003, Andy McKee commence à se produire à l'étranger, notamment à Taiwan aux
côtés de Jacques Stotzem, Isato Nakagawa et Masaaki Kishibe. Son gout pour l'expérimentation le conduit à jouer
avec un instrument particulier, hybride d'une harpe et une guitare. Son deuxième album, “Dreamcatcher”, voit le
jour en 2004. Il enchaîne l'année suivante avec l'impressionnant “Art of Motion”, révélateur d'un talent et d'une
technicité hors pair.
Il sera en concert le jeudi 24 avril à Jeumon et le vendredi 25 avril au théâtre Luc Donat du Tampon
Plus d’infos: www.andymckee.com - www.theatrelucdonat.re
Un nouveau dispositif d’accompagnement
d’artistes
Sur l’initiative du PRMA, du Kabardock et du Bato Fou,
un nouveau dispositif d’accompagnement d’artistes
devrait voir le jour à la Réunion courant 2008.
Fruit d’une réflexion conjointe du PRMA, du Kabardock et du
Bato Fou avec le soutien des collectivités, le nouveau dispositif
d’accompagnement d’artistes qui devrait voir le jour en 2008 a
pour objectif d’optimiser l’accompagnement des groupes les
plus prometteurs à La Réunion.
« Nous voulions concentrer nos services et nos compétences
pour offrir à des artistes à fort potentiel des outils de
professionnalisation efficaces et ciblés, explique Jean Lafitte,
ex-administrateur du PRMA. Jusqu’à présent, nos structures
travaillaient en bonne intelligence mais chacun poursuivait son
programme de son côté. Désormais, nous voulons proposer
une vision plus globale de l’accompagnement ».
L’Etat, la Région et le Département sont des partenaires
naturels de cette démarche. « Ils poursuivent le même objectif
que nous, reprend Jean Lafitte. Il s’agit d’éviter le saupoudrage
des fonds publics en travaillant beaucoup plus dans la durée. »
Le groupe Lo Griyo - 2007 - Photo : Florian Semanaz
Concrètement, le nouveau dispositif est bâti sur le modèle des
poupées russes, avec trois niveaux d’intervention intimement
liés. Le premier niveau tient de la politique de proximité :
« Partant du constat que la Réunion dispose de très peu de lieux
équipés pour les répétitions, nous allons solliciter les collectivités
locales pour développer cet aspect. Ces nouvelles niches de
talents permettront la mise en place d’une pédagogie adaptée aux
musiques actuelles et l’accès aux musiques venues d’ailleurs pour
progresser. Il s’agit d’un projet à moyen ou long terme. »
Le deuxième niveau s’appuie sur un formidable outil de détection : la Clameur des Bambous. « Les finalistes de la
Clameur sont par définition triés sur le volet. Par rapport à d’autres artistes en devenir, ils ont au moins cette
légitimité. Pendant un an, nous mettrons à leur disposition un appui logistique et tous les outils de communication,
d’accompagnement et de formation. Ils bénéficieront aussi de plusieurs expériences scéniques qui leur permettront
peut-être d’accéder au troisième niveau. »
Le troisième niveau, justement, constitue le cœur du dispositif. « L’idée, c’est d’être dans une logique d’investissement
et plus seulement de soutien. Pendant trois ans, nous suivrons de très près une poignée d’artistes dûment
sélectionnés. Au prix d’un travail fin avec eux, on va chercher à produire des maquettes impeccables pour assurer une
promotion ultra professionnelle auprès des agents économiques locaux et extérieurs à la Réunion : labels,
producteurs, maisons de disques, médias, entrepreneurs de spectacles, tourneurs… L’objectif est de leur faire signer
des contrats pour ensuite passer le relais. »
Groupe « cobaye », Lo Griyo « essuiera les plâtres » de ce dispositif dès cette année. Le contingent 2009 sera sélectionné sur la base d’un appel à projets lancé en milieu d’année, en juin ou juillet. Chaque année, un nouvel appel à projets sera lancé. Les artistes s’engageront sur une convention pouvant aller jusqu’à trois ans avec le PRMA et l’une des
deux salles associées. A vos candidatures !
Pour plus d’informations sur les dates de candidature, contactez le PRMA : 02 62 90 94 60
Andy McKee - Photo : andymckee.com
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Muzikalité N° 30
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atrimoine
P
Narmine raconte...
Le treizième opus de la collection Takamba fait parler Narmine Ducap
Des instrumentaux et des témoignages
Treizième opus du label Takamba, le double album que le PRMA dédie à
Narmine Ducap consacre un monument du séga réunionnais. La sortie est
prévue pour le mois de juin.
Narmine Ducap, un des plus anciens ségatiers de la Réunion encore vivant ?
Le « jeune » neveu de Loulou Pitou aura sans doute un peu de mal à se voir
ainsi labellisé. Pourtant, après l’hécatombe qui a frappé ces dernières années
les plus beaux fleurons de notre patrimoine musical, force est de constater
que Narmine Ducap est l’un de ses plus anciens représentants encore en
activité.
Pour cette raison, le PRMA rend hommage à ce monument du séga en
sortant une réédition de ses meilleurs titres instrumentaux et un CD
d’entretiens (un double album, donc) sous son label Takamba.
Collaborateur occasionnel du PRMA, Guillaume Samson a mené les
entretiens et compilé les vinyles : « Le projet remonte à 2001. A l’époque, j’ai
été amené à rencontrer plusieurs fois Narmine pour mon doctorat
d’ethnomusicologie. L’occasion de recueillir quelques témoignages savoureux
et son regard averti sur l’histoire musicale de La Réunion des années 1950 à
aujourd’hui. »
L’idée de rééditer les premiers enregistrements phonographiques du
guitariste commence alors à germer. Guillaume fait appel à l’incontournable
Arno Bazin (« la mémoire de la chanson péi »), qui met immédiatement ses
archives sonores à disposition.
Le résultat est une compilation des meilleurs titres instrumentaux interprétés
par Narmine Ducap entre 1966 et 1975. Un disque accompagné d’un CD
d’une heure d’entretiens menés par Guillaume Samson sous l’oeil du
photographe cinéaste Thierry Hoarau.
Hors les entretiens, qui ont bénéficié d’une bonne qualité d’enregistrement,
les titres du premier CD ont subi un gros travail de restauration sonore signé
Jean-Paul Jansen, un collaborateur de longue date du PRMA : « En général, les
originaux provenaient d’enregistrements réalisés en direct et en une seule
prise ! Nous avons nettoyé les sons parasites mais on a gardé les petits défauts
qui en font toute l’authenticité. »
atrimoine
P
La famille Gado
Le dernier album de la collection du label Takamba;
La famille Gado, entre romances et maloyas
C’est l’autre sortie du mois du label Takamba : « La famille Gado, entre
romances et maloyas ». Un album qui sent les racines et la sueur.
Une tradition familiale qui n’est pas prête de s’arrêter !
La sortie a été célébrée le 8 février au foyer familial de la Grande Fontaine à
Saint-Paul.
Originaires du sud de l’île, Ti Jean et Didit’, alias Pierre-Jean et Estellie Gado, se sont
installés en 1969 à Saint-Paul, au lieu-dit « La Grande Fontaine ». De romances en maternités, la petite case familiale s’est vite agrandie. Le couple ayant eu huit garçons et
quatre filles, la famille s’élève aujourd’hui à plus de cent personnes, toutes ancrées
dans la pratique musicale de leurs aïeux.
Car les Gado chantent en famille ! Et depuis plusieurs générations. Ce dont témoigne
ce livre disque de 44 pages, fruit d’un collectage de terrain mené en 2005 et 2007 par
Fanie Précourt (chargée de mission patrimoine au PRMA) avec l’aide de Richelin Gado,
du percussionniste Didier Donadieu Thomas et de l’ingénieur du son Philippe de
Magnée.
Les répertoires ainsi enregistrés (romances, maloyas pléré et maloyas
festifs) reflètent toute l’efficacité de la transmission familiale orale mais aussi la
diversité du patrimoine musical réunionnais.
Héritage d’une tradition séculaire, ces chants révèlent en effet deux pans importants
de la culture musicale péi : le maloya bien sûr, mais aussi des romances qui rythmaient
jadis la vie créole et qui sont aujourd’hui injustement tombées dans l’oubli.
Jean-Claude Gado - Photo : Takamba
Disparus respectivement en 2004 et 2006, les époux Gado ont heureusement transmis à leur descendance le goût d’une
tradition musicale à laquelle cette famille a donné un supplément d’âme, tant par la sincérité d’interprétation que par l’originalité
des compositions.
Poly-instrumentistes par goût autant que par nécessité, les enfants et petits-enfants du couple s’échangent avec aisance les
instruments du genre (roulèr, bobre, sati, triangle ou kayamb) ; prouvant une nouvelle fois le véritable enracinement de cette famille
dans la tradition instrumentale locale et son importance dans le legs de ce « demi-genre » à cheval entre romances et complaintes
européennes au patrimoine réunionnais. Une aide exceptionelle de la ville de Saint-Paul et du Conseil Général nous a permis de
compléter les moyens que la Région Réunion et la DRAC mettent à notre disposition pour effectuer ce travail de mémoire.
Un album à ne pas manquer !
ZOOM
Ethnomusicologue, Guillaume Samson est aussi chargé de mission PRMA sur
l’observation de l’environnement des musiques populaires actuelles à La
Réunion. Pour le label Takamba, il a travaillé notamment sur les albums de Jules
Arlanda et Loulou Pitou. Il a également collaboré à l’édition d’un CD
consacré aux musiques en cuivre édité chez Frémaux et associés.
www.runmusic.com/takamba
Narmine >Ducap - Photo : Thierry Hoarau
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Muzikalité N° 30
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isques
Zorteil
Les frères Mailly
Gondwana
« Les Vwa… de l’intérieur » – Anaka
« Z » – Autoproduction
« Mi veux pu » – Oasis
Les Vwadhéva, ce
sont
quatre
chanteuses
lyriques (Malou
Rimper, Martine
Rahyr, Jacqueline
Hoarau
et
Nathalie Ebrard)
qui interprètent a
capella
des
chansons créoles lontan. Créé en 2005 autour
du compositeur arrangeur Eric Sidha-Chetty,
le quatuor vocal a déjà foulé pas mal de scènes
avec l’aide précieuse du metteur en scène
Sham’s. Côté répertoire, le choix des
damoiselles dit assez le niveau d’exigence
musicale et leur attachement au patrimoine
réunionnais. Les titres phares de Frédéric et
Jules Joron, Pierre Vidot, Alain Peters,
Maxime Laope, Jules Arlanda ou Georges
Fourcade, pour n’en citer que quelques-uns,
sont ici revisités de manière réjouissante. Un
premier album inspiré qui ne devrait pas être
le dernier.
Il y a du Zenzile
dans ce premier
album ! Et aussi
du Solar Sides
mâtiné de Niels
Peter Molvaer.
Mais ce que l’on
préfère, c’est le
mélange
de
maloya
et
d’électronica ; avec un gros clin d’œil à Danyèl
Waro dans le premier titre justement nommé
« Sa maloya sa ». Au fil de l’album, conçu
comme un set qui monte progressivement en
intensité, les mix de Zorteil et de ses dalons
(Josil Serveaux, Charles-Henri Chrétien, Doc,
Brice et Romain Poncelet) abandonnent les
rythmes dub et jazzy du début pour devenir
plus extatiques. Entêtants en diable, les sept
titres de cet album autoproduit prouvent la
belle santé de l’électro réunionnaise. Les
clubbers retrouveront la qualité de son de
celui qui fit la première partie de Ez3kiel après
être arrivé en finale de la Clameur 2006.
Sorti en août
dernier, Mi veux
pu, le quatrième
album de Sylvio
et Denis Mailly,
est bien dans la
lignée des trois
galettes précédentes. La fratrie
est dignement
accompagnée avec pas moins de cinq
choristes, deux basses, deux claviers, une
guitare et une batterie. Album de reprise des
illustres aînés (« Bein comment » de Maxime
Laope, « Assé roule a moin » de Noël Ducap,
« Quand tu danses séga » de Jules Joron),
l’opus tourne principalement autour des la di
la fé (« Mi veux pu », « Arrête comérage ») et
de l’identité (« Péï la frans », « Nation
égal nation »). Au final, malgré une petite «
Colère », l’album est résolument gai et
enjoué. Un séga festif pour amateurs de dîners
dansants, version musette sans prise de tête.
[email protected] / 06 92 69 81 24
www.myspace.com/zorteil
[email protected]
Dadajules
Jimmy Toave
Gramoun Sello
« Samaritin » – Dadajules / Oasis
« Eva » – Autoproduction
« Ampélémouné » – Maloyallstars
En bon Samaritain, Dadajules se
dévoue pour la
cause du maloya.
Et il le fait plutôt
bien ! Pour y
parvenir, le jeune
bénédictin (né
Jules
Bénard)
peut compter sur
un solide mentor nommé Gramoun Lélé ! Dès
l’age de dix ans, il tombe sous son charme à la
faveur d’un concert. Epaulé par la famille Lélé,
Dadajules devient un joueur de roulèr
émérite, prend part à l’enregistrement de
« Zelvoula » et participe aux albums de Mélanz
nasyon, Urbain, Didi, Ras mélé, Michel Admette ou encore Gramoun Sello. Dès 2002,
avec ses dalons kaf, yab, malgaches, zarab et
africains, Dadajules commence à voler de ses
propres ailes. Au retour du festival d’Angoulême avec le groupe Famille Lélé, il se consacre pleinement à son rêve ; ce sera
Samaritin, premier album co-produit avec
Oasis et sorti en avril dernier. Qu’on se le dise
: le maloya a un nouveau dada !
www.discoasis.com / [email protected]
/ Dadajules : 06 92 72 26 21
Issu d’une famille
de musiciens traditionnels, Jimmy
Toave a passé
toute son enfance au son du
maloya avant de
s’aguerrir au jazz
au CNR. Depuis,
il a enregistré
avec Françoise Guimbert, Willy Philéas et
Danyèl Waro. Il était également de la tournée
Gramoun Lélé en 2000 et de celle de Hamsa
en 2005. Bref, il ne lui manquait qu’un album
pour rentrer dans la cour des grands. C’est
chose faite avec Eva, premier opus autoproduit où le jeune auteur compositeur évoque le
temps lontan, la nature et les scènes de la vie
quotidienne en mélangeant allègrement maloya et jazz, rythmes afro-cubains et slam, valse
et gospel, pop et musique indo-orientale. Un
« huit titres » sous influences avec des invités
de talent : Willy Philéas, Yves Grondin, Erick
Toave et Marie-Pierre Ducap, entre autres.
L’Ampélémouné
est une cérémonie traditionnelle malgache où
l’on célèbre le
culte des ancêtres au rythme
du maloya. Pas
étonnant
que
Gramoun Sello,
en vieil habitué des « servis kabaré », en ait fait
le thème principal de son deuxième album. Le
fondateur de la troupe Roséda livre ici une
performance artistique remarquable enregistrée en « Jam session » avec les musiciens du
collectif Maloyallstars. Conçu pour transmettre aux nouvelles générations les chansons
rituelles ou profanes des gramouns lontan,
l’album restitue fidèlement la puissance de ce
maloya des racines. Avec sa voix unique et
son sens du rythme, Gramoun Sello est
aujourd’hui l’un des derniers grands maîtres
du maloya réunionnais. Raison de plus pour
se procurer cet album au plus vite.
06 92 88 49 06 / [email protected] /
www.myspace.com/toavej
02 62 56 01 87 / [email protected]
/ www.maloyallstars.com
Les Vwadhéva
8 / Muzikalité N° 30
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/ Denis Mailly : 06 92 76 06 80
isques
Rodee Cox
Andemya
« Live in lakour » – Jungle
« Opération Shytstem » – Le Majeur
« Sézismen ! » – Andezik
Le nouveau cru
2008 du reggae
réunionnais est
dans les bacs et il
s’agit d’une sortie
nationale ! Enregistré à l’occasion
de deux concerts
au Tampon et à
Petite-Île,
cet
album est un instantané résumant dix-huit ans
de scène à partir des meilleurs titres des
quatre albums précédents de Gondwana.
L’objectif artistique est toujours de faire de la
musique à la Réunion avec des acteurs locaux.
A la barre, on retrouve donc les piliers du
groupe : André Barret, Charly Lesquelin,
Nyxthanatos et Jimmy Valyamé, accompagnés
de Dimitri Broeders, Tyron « Le man » du
Lambert, Manu Cadet, Lionel Grondin,
Gérard Suzanne et Alain Chane. Deux
nouvelles recrues à signaler : Daniel Reisser
et Jimmy Etangsale, qui apparaîtront sur
scène.
Né en France
métropolitaine
de
parents
réunionnais,
R o d r i g u e
Mourouvin
baigne dans la
musique depuis
l’enfance. Dès
l’âge de 6 ans, il
chante dans des chorales. En 1994, son premier job d’animateur dans une radio associative des Yvelines lui permet d’enregistrer ses
premières maquettes de Hip-hop sous le nom
de Rodee Cox. De retour dans son île, il
anime l’émission « Salfé » sur radio RFO, en
duo avec Freddy « Dyfray » Walther. Entretemps, il créé avec son père l’association Le
Majeur, au sein de laquelle il lance sa carrière
musicale mais aussi celle de sa soeur, la petite
Mary T. Connu pour son Run Vibes Mix du
samedi après-midi sur RFO TV, Rodee Cox
signe là un premier album prometteur entre
rap free style, reggae, dance hall et RNB.
Les
dalons
d’Andemya sont
jeunes mais ce ne
sont pas des
perdreaux
de
l’année. Né en
2004, le groupe
est rapidement
cornaqué
par
Yann Hernot, du
Kaloubadia
studio. Après sa victoire au Carrefour Jeunes
du Tampon en 2005, Andemya se fait
connaître en finale de la Clameur et de
Rougail Rock 2006. Le quatuor d’origine
(Lauret, Nativel, Mounoussamy, Saint-Ange)
s’est enrichi avec l’arrivée de Eric Hoareau
(sax) et Jean-Mathieu Batty (batterie). Avec ce
premier album, Andemya invente un rock-maloya endémique où se marient des genres a
priori peu compatibles – le maloya et le rock
psychédélique des 70’s. Les rythmes ternaires
et binaires s’y croisent puis fusionnent dans
une belle harmonie qui rend hommage à la
musique péi tout en lorgnant du côté de Led
Zep, Noir Désir ou Aerosmith.
06 92 60 16 55 / [email protected]
www.rodee437.skyrock.com /
www.myspace.com/rodeecox
06 92 13 55 77 / [email protected] /
www.myspace.com/andemya
7po
Jean-Yves Olière
Tiana
“sét po inn” - JV Prod
“Swing Lo Kaf” - MCL Production
“Ibesafira” - JBE Mizik
7po, un groupe
La Po... La Po...
La Posséssion.
C’est ainsi que
commence
chaque concert
de la bande à
Axel Sautron. Ils
nous livrent un
album frais, parfois candide et souvent révolté
avec leur maloya métissé au possible.
Raffraichissant de simplicité, les 7po sont les
électrons libres de la nouvelle génération.
Bien ancré sur un territoire pour mieux
atteindre un ailleurs qui leur ouvre les bras.
“Sét Po Inn” semble être une façon de
conclure tout un travail de terrain mené de
main de maître par ce groupe qui desormais
ne peut qu’évoluer et montrer que dans la
cour des presque grand il faudra compter avec
eux.
7po, un groupe qui fait le mal... qui fait le mal...
qui fait le maloya.
Jean-Yves Olière
fait partie de ces
artistes discrets
mais efficaces.
Poly-instrumentiste, il a cotoyé
les plus grands
musiciens de La
Réunion. Avec
“Swing Lo Kaf” Jean-Yves Olière nous fait une
invitation à la musique festive et dansante,
celle qui met de bonne humeur et qui
provoque des élans de nostalgie de cette
Réunion quel que soit votre âge.
La musique “longtemps” est bien présente ici
avec ses tonalités très douces et “ jazzy ”,
accompagnée par la voix suave de Laurence
Beaumarchais qui nous fait voyager avec des
histoires d’une autre époque.
Complet, plein, sans fioriture. Des
intervenants talentueux parmi lesquels : Alain
Chan, Teddy Baptiste, Jacky Boyer, Claude
Prado pour les musiciens.
Un album à (ré)écouter en boucle.
Ça groove avec
Tiana ! Du salegy
qui claque et qui
fleure bon la
terre rouge de
Madagascar.
Tiana, qui occupe
une scène entre
traditionelle et
actuelle est une infatigable du rythme
particulier de la grande île. Ces textes parlent
de sa vie, des coutumes, d’une certaine
condition de vie des gens de chez elle qui sont
comme elle. Un bon album qui se laisse
écouter, une musique qui accroche.
Tiana, en pleine forme, exécute ici un
exercice de style très riche et qui peut encore
surprendre les oreilles les plus averties et ne
laissera personne indifférent avec un très bon
équilibre entre la voix et la musique. Le
charme et la justesse. Un album qui lui vaut
une sélection par les programmateurs du
Babel Med Music à Marseille fin mars.
06 92 87 84 63 / [email protected] /
www.7po.re / www.cdreunion.com
www.mcl-production.com
02 62 32 84 84 / [email protected] /
http://perso.orange.fr/jbemizik/
Muzikalité N° 30
/9
ossier
D
Numérique
Téléchargement ou piratage ?
Téléchargement illégal : droits d’auteurs en péril ?
Le téléchargement des œuvres musicales est devenu un sport national. Tandis qu’artistes et maisons de disques se font du souci
pour leurs droits, les ordinateurs personnels tournent en boucle. Quelles
sont les dernières dispositions légales sur le sujet ? Qu’en pensent les
professionnels du secteur ? Ce mois-ci, Muzikalité tente de défricher le
maquis du téléchargement illégal.
Les droits d’auteur ont-ils du plomb dans l’aile ? On peut le redouter au vu de
l’effervescence de forums, décisions multiples et contradictoires, commissions
et autres jurisprudences qui entourent en ce moment la question du téléchargement.
Dans un monde où tout tend à se dématérialiser, de la finance aux flux de données (musique, textes ou images), « le premier enjeu est de parvenir à
identifier précisément les œuvres exploitées pour une répartition équitable
», explique Michel Allain, directeur des systèmes d’information de la Sacem.
L’enjeu est de taille ! « Plus le numérique révolutionne les pratiques musicales,
plus les flux de musique se dématérialisent et se démultiplient, et plus la gestion des droits se complexifie » précise notre confrère de Musique Info Hebdo
(sept. 2007).
Signe de cette prise de conscience collective, la Cisac (organisation
internationale regroupant 217 sociétés d’auteurs et compositeurs dans 114
pays) réunissait les professionnels du secteur, fin mai à Bruxelles, pour le
premier forum international consacré à l’avenir du droit d’auteur à l’ère
numérique.
Comme il fallait s’y attendre, le « grand événement » a accouché d’une souris
! Mais il pouvait difficilement en être autrement dès lors que le cœur du
débat consiste à trouver des solutions satisfaisantes pour des entités aux
intérêts antagonistes : les créateurs d’un côté, les utilisateurs de l’autre…
En outre, les bonnes intentions affichées de part et d’autre se heurtent à
des législations qui nagent le plus souvent dans le plus complet flou
artistique. Là aussi, il semble difficile de jeter la pierre aux juristes. La loi est
à la traîne de la technique. Tout va beaucoup trop vite. Et chaque pays a ses
propres dispositions pour régir les droits d’auteurs. Dès lors, il sera sans
doute compliqué de dégager une jurisprudence mondiale sur le sujet.
En France, la commission Olivennes sur le « Téléchargement illicite et le
développement des offres légales », mise en place en septembre, a réussi à
dégager un consensus sur des propositions censées lutter plus efficacement
contre la piraterie.
En vedette : la proposition de couper la connexion après trois avertissements.
La Sacem s’est réjouie de ce « retour à un cercle plus vertueux » ; tout en ajoutant qu’il n’aura de chance de se réaliser que « si toutes
les parties se mobilisent de manière loyale et déterminée ». Pas sûr que les bonnes paroles du « team Olivennes » soient suivies
d’effets. D’autant que certaines dispositions pourraient être contraires au droit (voir plus loin).
Quoi qu’il en soit, les dispositions que le gouvernement s'apprête à présenter au parlement promettent des débats longs et houleux.
Et pendant ce temps, les téléchargements se poursuivent au détriment des ayants droit.
Les artistes n’ont pas toujours conscience des risques liés au téléchargement. Même à la Réunion, combien se mettent une balle dans
le pied en ne s’interdisant pas cette pratique ? La question reste posée. Même s’il est vrai que, pour l’heure, ce sont encore les
maisons de disques qui ont le plus à perdre.
ossier
D
Le point de vue d’un artiste
« Le téléchargement, je suis contre, explique Didier Makaga, de
Jacaranda Music. En même temps, c’est le seul terrain de liberté qui
reste pour ne pas se faire avoir par le système. Le vrai risque, c’est
le « peer to peer ». Là, on ne peut pas faire grand chose. Mais le
téléchargement sur les plateformes légales, lui, est de plus en plus
réglementé. Cela dit, je n’arrive pas à être inquiet. Comme pour les
livres, les gens aiment le CD en tant qu’objet. Je pense qu’il faut
travailler sur le support ; la qualité du livret, l’image, le son. Et puis,
il y a les concerts ! Après tout, on n’a rien inventé de mieux que
la relation avec le public ! »
Quand Kafka s’invite au tribunal
Chronique d’un marathon judiciaire
Aurélien D. est accusé d’avoir reproduit 488 œuvres
cinématographiques sur CD, dont un tiers téléchargé sur
Internet. Avait-il le droit de faire ces copies ? La réponse est « oui
» pour le tribunal de grande instance de Rodez (décision du 13
octobre 2004) ainsi que pour la Cour d’appel de Montpellier (10
mars 2005). En conséquence, Aurélien D. est relaxé.
Pourtant, la Cour de cassation vient de casser l’arrêt de la Cour
d’appel. Mais uniquement pour une question de procédure. En
l’espèce, il est reproché à la Cour d’appel de Montpellier de ne pas
motiver suffisamment sa décision.
La Cour d’appel d’Aix-en-Provence, devant laquelle l’affaire est renvoyée, devra expliquer les circonstances dans lesquelles les
œuvres ont été mises à disposition d’Aurélien. Surtout, elle devra répondre de manière plus détaillée à la question de la « licéité
» de la source du téléchargement comme condition à l’application de « l’exception pour copie privée ».
Ce débat est loin d’être nouveau. La question est de savoir si l’on peut appliquer l’article L.122-5 al. 2 du CPI au téléchargement
à titre privé. Selon une première opinion, peu importe que l’œuvre copiée soit elle-même licite ou non. Dés lors que l’internaute
copie pour un usage strictement privé, cet usage bénéficie de l’exception pour copie privée. Il est donc autorisé. En sens inverse,
une seconde opinion insiste sur le caractère « contaminant » de la copie initiale. Ainsi, la copie d’une contrefaçon serait elle-même
une contrefaçon.
La lecture de la loi ne permet pas de trancher le débat : l’article L.122-5 est silencieux sur la question, de même que l’article L.2113 relatif aux droits voisins. On ne trouve rien dans les travaux parlementaires de la loi du 11 mars 1957 ; pas plus dans la loi de
1985. Enfin, la jurisprudence ne s’est pas intéressée à la question jusqu’à l’arrivée d’Internet. En tout état de cause, la Cour
d’appel d’Aix-en-Provence est intimée d’y apporter une réponse claire !
Le pire du peer !
Le « peer to peer », ou échange de gré à gré, associe à l’acte de reproduction à titre privé (download) un acte de communication au public (up-load). Or, le fait de diffuser sur Internet des œuvres protégées (up-load) ne bénéficie ni de l’exception pour
copie privée, ni de celle relative à la communication dans le cercle de famille (art. 122-5 al. 1 & 2 CPI). Seul problème : sauf à
interdire les plateformes d’échanges en « peer to peer » (e-mule, par exemple), il est quasiment impossible de contrôler les
usagers…
Après la vidéosurveillance, l’Internet surveillance ?
Le DDEX : Kosa sa ?
La proposition phare du rapport Olivennes pour lutter contre la piraterie a le mérite de la clarté : on surveille la Toile, on avertit
une fois, deux fois, puis on suspend avant de couper l’accès ! Seul problème : qui est « on », comment procède « on », et qui
contrôle « on » ?
Denis Olivennes l’a lui-même admis (Le Monde) : « Juridiquement, le système d'avertissement et de sanction n'est pas évident. Il
faudra sans doute passer par une autorité indépendante chargée, sur plainte des ayants droit, de mettre en œuvre le dispositif. Cela
reste à transcrire dans la loi. »
Sur l’initiative de la Cisac, associée aux maisons de disques et aux grands noms de la high-tech comme Apple ou Microsoft, le
DDEX (Digital Data Exchange) est la future norme internationale d’échange de données. Cette nouvelle norme prend en
compte les codes d’identification internationaux déjà existants (ISRC, ISWC…) en introduisant un identifiant global, le GRID
(Global Release ID), qui contiendra des informations complètes sur l’œuvre téléchargée ou diffusée. Le DDEX répond ainsi à
trois enjeux majeurs : identifier précisément les œuvres exploitées, rentabiliser les transactions sur des montants même
minimes, et assurer la promotion des auteurs et compositeurs en affichant les bonnes informations.
Après la vidéosurveillance, rentrons-nous dans l’ère de l’Internet surveillance ?
10 / Muzikalité N° 30
Muzikalité N° 30
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tudios
S
la nouvelle génération booste la production
Muzikalité dresse un panorama complet des studios d’enregistrements indépendants à la Réunion - (3ème partie)
Jacaranda Music
Le studio perché !
Dans les Hauts de Saint-Leu, Jacaranda Music est plus qu’un studio : un lieu de vie ! Didier Makaga lui a donné une âme
et pas mal d’ambitions. Rencontre.
ortrait
P
Baptiste Vignol
Ecrivain et engagé
Les chansons de l’Auvergnat
Baptiste Vignol, un spécialiste de la chanson francophone installé à la Réunion, est l’auteur de plusieurs
livres sur le sujet. Nous l’avons rencontré. Mais comment fait-il ?
Diplômé de Sciences Po, éditeur, auteur de plusieurs livres
et d’un blog remarqué jusque sur les ondes de France Inter
(http://delafenetredenhaut.blogspot.com), Baptiste Vignol,
à 36 ans à peine, a déjà pas mal bourlingué.
C’est une maison toute en nature nichée au beau milieu de la forêt. Un petit
havre de paix à deux pas du Conservatoire des Mascarins, sur les Hauts de
Saint-Leu. Dans ce royaume de verdure et de bois trône Didier Makaga.
De ses origines gabonaises, il a gardé le goût de la palabre. Mais Didier le
Parisien est avant tout musicien. Débarqué à la Réunion voici dix ans,
l’homme fort du studio Jacaranda possède un solide background. Cet artiste
de variété qui a « fait le métier » était autrefois musicien de Bernard
Lavilliers. C’est d’ailleurs avec lui, à la faveur d’une tournée, qu’il vient pour
la première fois à la Réunion, en 1986.
A l’époque, il rencontre Kiki Mariapin et la bande de Sabouk ; puis Rodolphe,
de Zong. Illico séduit, le Didier ! Autant par la qualité de vie sous les tropiques
que par les musiciens locaux. Son premier « choc » sera d’ailleurs Gramoun
Lélé.
Dix ans plus tard, il revient s’installer avec ses instruments pour tout bagage
Didier Makaga - Photo : O. Pioch
et une grosse envie de changer de vie. Aussitôt, il entreprend de défricher à
mains nues son nouveau terrain de jeu. Puis il construit une maison en bois avec une varangue accueillante et un joli écrin pour
ses instruments.
L’association Jacaranda Music est née. Avec sa compagne, Nathalie Sénèque, pour secrétaire et son colocataire, le contrebassiste
Lionel Guillemin, pour trésorier. La nouvelle se répand
comme une traînée de poudre. Depuis, les lieux n’ont pas
désempli !
Plus qu’un studio, Jacaranda est avant tout un lieu de vie
dédié à la production. Les dalons de Maronèr ont débuté ici.
Maalesh tourne beaucoup dans le coin. Didier et ses « potes
» de Kadam’ba (François Legros, « Tot » Bideau et Kiki Mariapin) y ont enregistré leur premier album en 2007, le jazzy
et très réussi « Endemic ».
« Jacaranda n’est pas un studio traditionnel », explique Didier Makaga. « Nous ne faisons pas de location pour les
groupes mais plutôt de l’accompagnement avec des stages
de formation en musique, chant et MAO qui se déroulent
généralement en périodes de vacances scolaires. »
Loin des considérations de « fric », Didier n’en a pas moins
d’ambition pour sa petite entreprise : « Nous sommes en train de construire une case pour accueillir les musiciens de passage.
J’envisage aussi de créer un amphithéâtre de 200 places sur une partie de terrain qui s’y prête bien ; une petite structure qui
fonctionnerait éventuellement en lien avec le Séchoir. »
Bref, Jacaranda c’est « un peu plus que le système D avec un esprit d’artisans éclairés » ! Compter 250 euros pour une journée
de mixage avec Didier ; autour de 1 200 euros pour un stage d’une semaine sur-mesure avec enregistrement à la clé.
Cet Auvergnat d’origine traîne sa barbe rousse à la
Réunion depuis 2002. Pas en pirate (car celle-ci est taillée
au cordeau) mais plutôt en esthète : du verbe, de la phrase
ciselée et du savoureux jeu de mots. Il s’en paye parfois, au
risque de lasser. Mais la limite n’est jamais vraiment
franchie car le « bougnat dandy » sait séduire sans avoir
l’air d’y toucher.
La faute a son œil qui pétille quand il retrace avec vous son
parcours. La faute aussi à cette aura qu’il dégage : jeune
homme sérieux – limite austère mais qui pourrait se
marrer –, travailleur infatigable (s’il n’avait fait dans la
chanson, il aurait fait fortune dans le café charbon),
passionné par les belles lettres – surtout quand elles sont
soulignées de jolies mélodies. Il pense d’ailleurs que ce qui
rend une chanson durable, ce ne sont pas les paroles mais
bien « le petit air que l’on fredonne ».
La chanson, justement, il est tombé dedans un peu par
hasard. A moins que le hasard n’ait bien choisi son homme.
Amoureux de Ferré, Brel, Brassens, Ferrat et on en passe,
Baptiste consacre son mémoire de fin d’études à « L’avenir
de la chanson francophone dans la construction européenne ». Pas banal ! Mais la suite l’est moins encore.
Dans la foulée, il décroche un court stage au côté de
Pascal Sevran pour l’émission « La chance aux chansons ».
Il y restera trois ans. Le temps de s’aguerrir avec la « jeune
chanson française à textes » ; le temps aussi de se dégoûter
de la télé. Il y consacrera d’ailleurs son premier livre :
« Cette chanson que la télé assassine » (2001) ; un premier
essai qui le met durablement en appétit.
Suivront un livre sur Renaud, puis « Sept chansons qui
Baptiste Vignol - Photo : O. Pioch
emmerdent le FN », préfacé par le même Renaud, et « Des
chansons pour le dire. Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange » (Tournon – 2005).
Baptiste Vignol est également co-organisateur de « La chanson des livres », petit salon du livre dédié à la chanson
francophone qui se tient chaque année en avril à Randan (Puy-de-Dôme). Et co-créateur des Editions du Boucan avec sa
compagne Elsa Lauret, une figure bien connue des aficionados du graphisme à la Réunion.
Leur premier opus est un « Guide des plages de la Réunion » (2005). Le deuxième, « Une île toute en auteurs » (2006),
compilation de cent textes sur la Réunion, de Baudelaire à Leconte de Lisle – un joli succès de librairie. Enfin, en 2007
a paru « La Réunion de A à Z » (collection Les doigts dans le nez).
Toujours sur les bons coups, Baptiste termine actuellement un livre sur « Cinquante grandes actrices du cinéma traitées
par la chanson », à paraître en avril chez Hors Collection ; juste avant le festival de Cannes…
Jacaranda Music : 236, rue Georges-Pompidou, 97436 Saint-Leu
06 92 02 28 00 / www.jacarandamusic.fr
Contact : [email protected] ou http://myspace.com/baptistevignol ou
http://delafenetredenhaut.blogspot.com
12 / Muzikalité N° 30
A la Réunion, il aimerait écrire sur Danyèl Waro (« une énorme claque musicale »). Mais il apprécie aussi Davy Sicard,
Nathalie Natiembé, Zong… Bref, un touche-à-tout de talent. Et sans doute un parolier en or pour les musiciens locaux
qui voudront bien l’affranchir au verbe créole !
Muzikalité N° 30
/ 13
E
etrospective
cole
R
Zenes Maloya
Filip Barret
O u ve r t e e n s e p t em b r e, l’ E c o le de s M u si q u es F i l i p Ba rr et p r o m et p l u s qu ’ u n a p pren t i s s a g e : l ’ év e i l d e l a p er s o n n a l i t é. T o u t u n p r o g ram me.
Une nouvelle école de musique dans l’Ouest : l’EMFB
Ouverte en septembre 2007, l’Ecole des Musiques Filip Barret propose, au-delà de l’apprentissage, l’éveil de la personnalité. Titulaire du C.A
de professeur coordonnateur des Musiques Actuelles amplifiées, le jazzman réunionnais a un CV bien rempli et une carrière au diapason :
professeur de jazz au CNR de la Réunion, créateur du Grand Orkestre des Mascareignes, Chargé de Mission à la Musique à la Ville de SaintDenis, Chef de projet aux affaires culturelles du Département, initiateur du maloya électrique, le talentueux bassiste s’est produit avec Marcus Shelby, François Jeanneau, Dominique Pifarely, Jean-Paul Céléa, Didier Lockwood, Jorge Pardo…
A la Réunion, ses compagnons de route font partie des figures les plus connues de la musique réunionnaise: « Tot » Bideau, Laurent Ladauge,
Nicolas Moucazambo, Jimmy Mariapin, Teddy Baptiste, Bernard Brancard, Meddy Gerville, mais aussi Luc Donat, Mahay Dera et Danyèl
Waro.
Mais Au-delà d’une carrière d’artiste, qu’il poursuit avec le
groupe Lo Kintèt, Filip Barret se passionne pour la pédagogie,
à partir de 1987, date à laquelle il intègre le CNR de la Réunion comme professeur de jazz.
Trois générations de maloya sous les étoiles
Gramoun Dada - Photo : D.R.
L’Ecole des Musiques Filip Barret, ouverte en septembre à
Saint-Gilles, n’est donc qu’une suite logique à ce parcours!
Avant tout lieu d’apprentissage,L'EMFB c’est aussi un espace d’expression et d'épanouissement.
« Cette école est l’aboutissement de mon parcours de musicien et de pédagogue. Je souhaite transmettre bien sûr
mon expérience, mes connaissances mais aussi ma passion
pour la musique. Le travail de la matière sonore demeurant la finalité, j'accorde une réelle importance à la construction de l’image et de la confiance en soi. »
De l’éveil musical aux cours adultes, du travail en atelier à
l’accompagnement de groupes souhaitant peaufiner leur
projet, l’EMFB couvre un large éventail d’instruments et
d’activités.
renseignements et tarifs:
ÉCOLE DES MUSIQUES FILIP BARRET
Filip Barret - Photo : Jean-Noël Enilorac
Lindigo - Photo : D.R.
EMFB : 94, rue Fond Génerèse, à l’Eperon
Saint-Gilles-lesHauts.
Contact :
02 62 44 94 26 ou 06 92 84 75 38.
Courriel : [email protected] / web : www.filip-barret.com
Antenne Réunion Muzik avec le soutien du PRMA et de la web-radio Akout.com et lancent
« Le Tremplin 2008 ».
Vous êtes auteurs, compositeurs, interprètes, et vous souhaitez être l’un des 12 nouveaux talents
de la compilation Antenne Réunion Muzik.
La seule condition pour postuler est de ne pas avoir de disque sur le marché. Tous styles de musiques
et tous âges. Les candidats doivent envoyer une maquette de bonne qualité d’au moins 4 titres à
Antenne Réunion.
Tentez votre chance et inscrivez vous dès maintenant sur antennereunion.fr avant le 30 mars 2008
inclus. Un comité d’écoute choisira en avril les heureux élus de cet album à paraître au moi de juin.
renseignements : www.antennereunion.fr - www.runmusic.com - www.akout.com
14 / Muzikalité N° 30
Patrick Manent - Photo : D.R.
Retour en images sur "Zenes Maloya" 2008
L'édition 2008 du "Zenes Maloya", organisée par l'association Les Chokas en collaboration avec L'Office Départemental de la Culture samedi 1er mars au théâtre de plein air
de Saint-Gilles , a été une véritable réussite artistique.
Ce nouveau concept de spectacle lancé en 2003 par les
Chokas, est basé sur l¹identité et la richesse de la culture
réunionnaise par le maloya et toutes les ethnies qui la
composent. L'objectif est de valoriser des groupes qui
émergent dans le paysage musical réunionnais en accédant
à une scène prestigieuse et professionnelle pendant trois
années consécutives tout en bénéficiant du parrainage de
figures emblématique du genre dont l’expérience et le talent
ne sont plus à démontrer : en 2003 Granmoun Lélé, en 2004
Firmin Viry, en 2006 : Danyel Waro, en 2007 : René Paul
Elléliara. Tous les groupes parrainés jouent pour la première
fois sur cette scène après un long travail scénique et musical.
La quatrième édition proposée cette année s'inscrivait aussi
dans le cadre du 160ème anniversaire de l'abolition de
l'esclavage.
Les parrains 2008 sont : Gramoun Sello, ex-chanteur de la
troupe Roséda primé en octobre dernier au Casino de Paris
dans les Césaire de la Musique (meilleur groupe traditionnel), et Simon Lagarrigue alias Gramoun Dada, autre figure
de notre patrimoine musical que l'on voit plus souvent aux
côtés de Firmin Viry. Sous leur parrainage et avant leurs
remarquables prestations, se sont succédés :
-Patrick Manent, petit fils de Gramoun Bébé, élevé aux
rythmes des "servis kabaré" qui vient de sortir son deuxième
album.
-Le groupe Zarlor de Saint-Louis dirigé par Fabrice Coupama
-Kozman Ti Dalon qui marie maloya et moringue et s'est déjà
fait remarquer en Angleterre et à Madagascar.
Comme chaque année la soirée associait l'indianité à
l'africanité avec la présence des spectaculaires Tambours
Sacrés de La Réunion dirigés par Philippe M'Roimana.
Pendant deux heures et demie de spectacle, sans aucun
temps mort, le public a vu défiler trois générations de
musiciens de maloya rivalisant en performances scéniques,
vocales et percussives pour offrir le meilleur de la tradition
musicale réunionnaise.
Rendez-vous est déjà pris début 2009 pour la cinquième
édition de cette opération devenue une soirée de référence
dans le calendrier du premier semestre pour les amateurs
de musiques traditionnelles.
Nous revenons en images sur cette superbe soirée grâce aux
photos de Christian Baptisto et l'association Les Chokas.
Gramoun Sello - Photo : D.R.
Kozman Ti Dalon - Photo : D.R.
Zarlor - Photo : D.R.
Muzikalité N° 30
/ 15
...TELEX....................................
:: A freak Zong Tour
«Né sur l’île de La Réunion, ''Fractures'', nouvel opus de Zong, explore tous les
possibles entre électro live, rage punk et maloya futuriste. Un son unique.» Fort
des excellentes retombées enregistrées par la sortie de leur nouvel album distribué en France par Rue Stendhal, le groupe Zong est reparti sur les routes
d’Afrique , de l’océan Indien et d’Europe pour de nombreuses dates. Après un
début de tournée en février à Maurice, au Soudan, à Djibouti, en Ethiopie et au
Burundi, les prochains rendez-vous sont les suivants:
25/03/08 ASTRA STUBE / HAMBURG
26/03/08 CHEMTIZ / ROSTOCK
27/03/08 DUNKER CLUB / BERLIN
28/03/08 NUKE / BREMEN
29/03/08 PUSHKIN / DRESDEN
04/04/08 FESTIVAL GAROROCK / MARMANDE
05/04/08 KRAKATOA / BORDEAUX
11/04/08 LE VIP / ST NAZAIRE
12/04/08 FESTIVAL NUIT BLANCHE / ANNEMASSE
28/05/08 BULAWAYO / ZIMBABWE
30/05/08 JOHANESBOURG / SOUTH AFRICA
04/06/08 ANTANANARIVO / MADAGASCAR
08/06/08 FORT DAUPHIN / MADAGASCAR
Plus d’infos sur : www.zong.mu www.myspace.com/zongparadisthematik
:: Natiembe et Logriyo au Chaînon Manquant
Festival pluridisciplinaire d’artistes en découverte, le Chaînon Manquant a lieu
du 19 au 23 mars à Figeac dans le sud-ouest de la France. Pour la première fois
deux talents musicaux de La Réunion y seront programmés devant le public de
professionnels qui sont nombreux chaque année à venir “faire leur marché” sur
cet événement. Lo Griyo, prix Alain Peters au dernier festival Sakifo, se produira
le mercredi 19 mars et Nathalie Natiembé sera sur scène le jeudi 20 mars. Ces
deux groupes avaient été repérés par le programmateur de ce festival lors de
l’action “Réunion en scène” menée au Tempo Festival de Saint-Leu l’année
dernière à l’initiative de l’association “Le Réso” qui regroupe une dizaine de programmateurs de La Réunion . Le Réso est d’ailleurs depuis l’année dernière
fédération régionale du réseau Chaînon et prépare une nouvelle action “Réunion
en scène” pour mai prochain.
Plus d’infos : www.reseau-chainon.com - www.le-reso.com
:: Master-Class et concerts de René Lacaille
En préparation d’un nouvel album très attendu, René Lacaille continue à animer
des actions de formation et propose un nouveau spectacle en quintet à partir du
mois d’avril.
-Samedi 29 mars à Ambarès (Gironde) René Lacaille animera une master-class
avec les accordéonistes du label Daqui : Michel Macias, J.L. Amestoy et Philippe
de Ezcurra
-Mercredi 2 avril toujours à Ambarès ces mêmes accordéonistes seront en concert pour fêter les dix ans du label.
-Samedi 12 avril à Larnod (Doubs) nouveau spectacle en quintet
-Mardi 15 avril à L'Européen à Paris: nouveau spectacle en quintet
-Jeudi 17 avril à Mairie d'Evry à 20 h 30 - Festival Des Accordés - Bal de Maisse,
en quintet
-Samedi 19 avril au Théâtre 145 à Grenoble à 20 h 30 : nouveau spectacle en
quintet
-Vendredi 25 Le Lavoir Moderne Parisien (75) dans le cadre du Festival la Belle
Ouïe à 20 h 30 avec la Campagnie des Musiques à OuÏr
-Samedi 26 à Vernouillet (78) à la Salle des Fêtes : nouveau spectacle en quintet
Plus d’infos:
www.renelacaille.com - www.daqui.org
Communiquez vos infos musicales au PRMA :
0262 909460 - fx : 0262 909461
[email protected]
16 /Muzikalité N° 30
:: Candidatures d’artistes pour le Womex 2008
Le prochain WOMEX ( world Music Expo) se déroulera à nouveau à Séville en
Espagne du 29 octobre au 2 novembre 2008 pour sa quatorzième édition.
Ce marché international des musiques du monde qui prend un peu plus d'ampleur
chaque année (2.800 professionnels accrédités l’année dernière) accueillera à
nouveau près d'une quarantaine de groupes pour ses programmations de showcases à l'intention des professionnels.
Les candidatures de groupes ou DJ's orientés "world music" peuvent être envoyées dès maintenant et avant le 18 avril. Un jury de 7 professionnels internationaux (différents d'une année sur l'autre) examinera toutes les candidatures
pour une programmation qui devrait être annoncée en juin.
Pour plus d'informations, consulter:
www.womex.com/realwomex/showcases
Il est également possible de faire des propositions de conférences ou de projections de films sur les musiques du monde avant la même date.
www.womex.com/realwomex/how-to-propose
:: Concours européen de chant en langue minoritaire
Pour la 5e année se tient le concours de chant Liet-Lavlut en langue minoritaire
en Europe. Cette année, Il aura lieu le 18 octobre 2008 à Lulea en Suède. La
soirée regroupera entre une dizaine et une douzaine de chanteurs ou de groupes
qui représentent les régions européennes où une langue minoritaire est parlée
et chantée. Elle se déroulera à la toute nouvelle Kulturens Hus, la grande salle de
concert de Lulea. Les artistes intéressés doivent adresser une chanson originale
ou récente non traditionnelle sur CD, sachant que la sélection aura lieu fin mai.
Adresse d’envoi des CD :
Liet Lavlut c.o. Birger Winsa Rapsodivägen 48 S-142 41 Skogas SUEDE
Tél. port. : 00 46 (0)73 932 83 30 Tél. : 00 46 87 71 93 70
E-mail: [email protected]
Pour toute information complémentaire, voir le site : www.liet-lavlut.eu.
Lieu du concours de chanson : Kulturens Hus : www.kulturenshus.com
:: Les Rencontres de Saint-Chartier
Rendez-vous cette année du 11 au 14 juillet à Saint-Chartier (France-Berry-Indre)
où se déroule depuis plus de 30 ans le premier festival européen de musiques traditionnelles.
Au cœur du festival, un Salon de Lutherie unique en son genre qui accueille 130
luthiers venus de toute l’Europe pour présenter et vendre leurs instruments, et
une programmation offrant 30 concerts et bals."
Coordonnées :
Rencontres de Saint-Chartier
7 avenue George Sand - 36400 La Châtre France
Tél. : 02 54 48 60 60 - Fax : 02 54 48 21 29
[email protected] - www.saintchartier.org
:: Salem Tradition : 10 ans et une nouvelle tournée
Le groupe de maloya traditionnel Salem Tradition a fêté dignement ses dix ans
lors de deux soirées en février dans la grande halle de Jeumon à Saint-Denis avec
une pléiade d'invités et un spectacle de trois heures mené tambours battants,
c'est le cas de le dire. Patrice Bulting, directeur des Escales de Saint-Nazaire qui
avait produit le premier album du groupe, et Philippe Conrath, directeur d'Africolor et du label Cobalt qui a produit les deux suivants avaient fait le déplacement
pour célébrer l'événement. Le groupe repart en tournée métropolitaine dans un
mois avec les dates suivantes:
-jeudi 27 mars à Berre L’Etang (13), Forum de La Culture
-samedi 29 mars à Bressuire (79), Théâtre de Bressuire
-jeudi 3 avril à Lyon (69), Auditorium de Lyon, festival “d’Un Monde à l’Autre”
-vendredi 4 avril à Paris (75), La Bellevilloise (avec Danyel Waro en trio)
Prochaine tournée de Salem Tradition : fin juillet/août 2008
www.myspace.com/salemtradition
Contact tournée: [email protected]