Syndicalisme agricole - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
Transcription
Syndicalisme agricole - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
n°119 - Août 2009 La Calédonie Agricole Le magazine de la Chambre d'agriculture 500 F Création de trois syndicats d'exploitants agricoles Syndicalisme agricole . . . De nouveaux diplômés DAPA C'est parti ! Votre avis compte ! • La Chambre au jeudi du centre-ville............................. 4 • Un spécialiste de l’hydroponie...................................... 4 • Disparition.................................................................... 5 • Préparation Foire de Bourail ........................................ 6 • Concours de miels . ..................................................... 6 éditorial • Récompensés . ............................................................ 5 sommaire Brèves • Secteur agricole : statistiques....................................... 6 Actualités • Halte aux idées reçues ! .............................................. 8 Mission • Focus sur la mission . ...............................................12 Production végétale • Le groupement des serristes . ..................................18 • Audit Agriculture Raisonnée.......................................22 • L’Agriculture Biologique . ..........................................26 Syndicalisme • Les SEA.....................................................................32 Recherche • Lutte contre le grillon . ..............................................36 Elevage • Sélectionner les taureaux .........................................40 Juridique • Convention collective.................................................48 • Sociétés agricoles.....................................................50 Agro tourisme • Animations.................................................................52 Chers Amis (es) Agriculteurs et Agricultrices, S’unir pour mieux agir Ces dernières semaines ont été riches d’actualité pour notre monde agricole ! Après plus d’un an de préparation, trois Syndicats d’exploitants agricoles (SEA) rassemblant près d’une centaine de producteurs viennent de voir le jour à La Foa, Bourail et Pouembout. Ces syndicats témoignent de la volonté et de la capacité des professionnels à se fédérer. Ces structures naissantes en Nouvelle-Calédonie ont pour vocation de faire entendre les attentes des professionnels sur le terrain. Ces trois SEA permettent aujourd’hui d’envisager de créer une Fédération territoriale affiliée à la FNSEA. Notre monde agricole a tout à gagner à se retrouver au sein d’un syndicat généraliste, capable de lui apporter ses compétences et des méthodes de travail rôdées. Ainsi, en faisant preuve d’unité, la profession pèsera davantage au moment de défendre ses intérêts. Autre temps fort, la poursuite des travaux pour la mise en place de l’Agriculture Raisonnée, afin de garantir la qualité de nos produits agricoles. Formation • Remise de diplômes..................................................56 Le Président Gérard Pasco Etude • Sythèse de l’étude sectorielle . .................................58 Petites annonces ..........................60-62 La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Pierre Ardorino - Sophie Golfier. Rédacteurs : Thierry Vanhaecke - Clément Gandet - Ronan Le Guen - Pierre Ardorino - Jean-Michel Favier - Florence Castanet - Maxence Fleygnac. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20. ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie Agricole est tiré à 4000 exemplaires sur les presses de IRN. La Calédonie Agricole 119 3 BRÈVES LA CHAMBRE D'AGRICULTURE au jeudi du centre-ville Le jeudi 9 avril et le jeudi 4 juin 2009, la Chambre d'agriculture a présenté, à l’occasion des Jeudis du centre-ville de Nouméa, les travaux en cours concernant la mise en place de signes officiels de qualité : Agriculture Biologique, Agriculture Raisonnée, Protection Biologique Intégrée (PBI). Respectivement consacrées au Terroir et à l’Environnement, ces deux soirées ont été l’occasion de mieux appréhender la perception des consommateurs. Le public s’est montré très intéressé par les démarches de qualité. En effet, les consommateurs, inquiétés par la «problématique pesticide», ont un réel besoin de garantie concernant la qualité sanitaire et l’origine des produits. Le mode de production en Agriculture Biologique est bien connu des consommateurs, la demande est forte. L’Agriculture Raisonnée représente également une réponse satisfaisante pour les consommateurs. Ce mode de production, moins connu du grand public, apporte de réelles garanties concernant la qualité sanitaire, il répond donc parfaitement à la demande. A terme, une identification des producteurs en PBI verra également le jour sur la base d’un référentiel en partie commun avec l’Agriculture Raisonnée. Le grand public est impatient de voir ces signes sur nos étals. Demain, il est évident que les consommateurs orienteront leurs actes d’achats vers des produits certifiés. Il semble donc primordial, dès aujourd’hui, de se fédérer autour de ces démarches officielles de qualité afin d’assurer la pérennité des exploitations agricoles. Plus d'infos sur l'Agriculture Raisonnée, contactez le pôle végétal au 24 31 60 UN SPECIALISTE Calédonie Agricole, de l'hydroponie en visite en Nouvelle-Calédonie Votre magazine évolue! ole. e Agric e ! lédoni ress lques e que 15 ion Ca is nous inté le prendr tisfact av Avant rci de s. Me 28 45 87. e de sa évolue, votre re avi de vot par fax au Enquêt ine besoin .. A l’initiative de M. Pomina, producteur au Mont-Dore, un spécialiste Néo-Zélandais en culture hydroponique a passé la semaine du 30 mars au 5 avril 2009 en Nouvelle-Calédonie. M. Mes de la Société Quantum Grow a visité, en compagnie des techniciens provinciaux et représentants de la Chambre d'agriculture, plusieurs exploitations du grand Nouméa, Koumac et Pouembout. A travers ces visites, M. Mes a pu prodiguer de nombreux conseils concernant les règles de base pour la mise en place d’une installation hydroponique, la gestion du pH et de la conductivité, la gestion de l’oxygénation de la solution nutritive, etc. Ce type d’échanges avec un spécialiste extérieur, très enrichissants, représentent aujourd’hui un moyen pour l’amélioration continue des pratiques agricoles. 4 La Calédonie Agricole 119 Afin de faire évoluer votre magazine, la Chambre d'agriculture vous écoute pour connaître vos suggestions et pistes d'amélioration. Quelles sont vos attentes, qu'est ce qui vous plaît le plus ? Qu'est ce qui vous plaît le moins ? ent .......... magaz avons docum .......... , nous nvoyez le Votre .......... ricole Re .......... onie Ag isfaction. ......... .......... Caléd sat .......... .......... gazine enquête de .......... Nom : re ma .......... rer vot re à cette laboration. .......... amélio ond ne : re col mu Pour s pour rép vot .. r Com ..... pou .......... ..... minute bre. Merci plus et .......... .......... ues : le ..... tem ..... t riq ..... ..... sep ..... ressen les rub .......... .......... s sur qui vous inté .......... sant ins re avi : .......... intéres riques 9- Vot t le mo Prénom ale : les rub intéressen sant 3- peu princip s Notez res ctivité qui vou 2- inté sion/A celles intéressant Non le ? Profes s cles e agrico ....... sant 1- Trè lédoni quelques arti .......... intéres ...... .......... s la Ca 4- pas Oui, .......... ... .......... ez-vou ment : ..... ..... Lis ..... ..... que ..... 1..... ..... ière parce .......... al ..... . .......... Oui, ent c’est Editori ............... .................... ............... ..... ité .. lisez pas Actual .................... ............... ............... ne la le temps vous r sent pas étales .......... ......... 2- Si Dossie vez pas s intéres ......... tions vég males .............................. ...... .......... Vous n’a s ne vou ..... Produc cle .......... .............. tions ani.................... ............... ......... .......... ..... Les arti cisez) : ..... Produc .......... ............... (pré .......... che ..... .......... .......... ..... Autre Recher ............... .................... ................... .......... ............... ? le ..... ue ico .......... ............... Juridiq n ............... .................... ............... onie agr ..... ..... . atio Caléd .......... Install d’agriculteur ............... ............... fois ous la ..... ..... t sieurs lisez-v le) .......... ferme ..... .................. Portrai En plu de 15 mins mment onses possib tion ..... .. à la ..... s 3- Co Forma bienvenue .......... ............... En plu urs rép es...... ..... (plusie Réseau économiqu ............... ................... fois s ..... En une de 15 min : ? Cahiers iens .......... .................... ins ricole aisée En mo plus ? .... anc onie Ag ble-t-elle es ..... en Les r léd onc ..... voi ann la Ca sem vous .......... Non vous s sur Petites eriez- ............... .............. re avi la lecture aim s Vot ..... , me 4.... ..... .......... ......... ement .......... els thè .......... .......... ..... Global .......... .... 10- Qu ............... ............... ............... .......... ............... ..... ..... ..... Oui oi : s .......... ..... .......... ............... ............... pourqu ............... ............... qualité .......... ............... Si non ..... ..... pales ..... ..... ..... nci ..... ..... .......... t les pri .......... ............... .......... .... ..... lles son .......... ..... que ..... que ..... ..... .... elle : assez techni r vous, .......... .......... ion est 11- Pou revue ? Pas .......... ............... ......... rédact te .......... ..... ..... 5- La technique de cet ............... ............... ............... Trop .......... ............... ............... s nte ..... avi isa s .......... .......... Satisfa is, 5- san .......... ............... .... nt : ..... .......... éléme yen, 4- mauva ..... ..... que ..... .......... .............. tez cha bien, 3- mo auts ? .......... .......... ..... 6- No n, 2.......... ..... ses déf ............... ............... .............. bie et ..... at). ..... 1- très 12- … ............... ............... ............... tte, form ............... ......... ..... ..... ..... ..... (maque ............... .......... ............... ............... ... .......... tation ..... ..... ..... .......... .......... Présen e............. .......... ............... ......... .......... ........... .......... tur ..... ..... ..... ..... ver ..... ..... ..... ets Cou ..... ..... s? .......... .............. des suj informations ............... ........... ntaire .......... ..... Choix ..... .......... comme ............... ............... .............. ion des articles ..... té ..... Précis 13- Vos ............... ............... ............... ......... s publici ur des ..... ..... ..... ..... ? Longue illustration .......... ............... ............... ............... des ..... ..... ..... semble essif Choix vous .......... ............... ............... Exc ..... ..... pages t ..... ..... de ..... ..... ir nombre Insuffisan .......... 7- Le s recevo .......... nt tez vou Suffisa souhai rielle quence Trimest lle fré uelle 8- A que gazine ? Bimens ma votre elle Mensu Vous trouverez dans ce numéro un questionnaire de satisfaction, à nous retourner par fax au 28 45 87, avant le 15 septembre 2009. Merci pour votre collaboration ! Récompensés de leur mérite La Chambre d’agriculture a organisé le 27 avril 2009 une cérémonie de remise de médailles du mérite agricole pour honorer Ronald Martin et Daniel Clemen. Une cérémonie d’émotion et de convivialité. Le président de la Chambre a fait l’éloge de ces deux figures de l’agriculture calédonienne en rappelant leur parcours. Ces 2 «pionniers» ont reçu, très émus, leur médaille de Chevalier dans l’Ordre du Mérite Agricole des mains de Catherine Keller (elle-même Officier du même ordre). Mr Carcelli, Président Délégué de l’Association Nationale des membres du Mérite Agricole, était présent ainsi que les 3 vice-présidents et le personnel de la Chambre. Zoom sur... Ronald Martin Zoom sur... Daniel Clemen Ronald est né à Nouméa le 17 mai 1934. Il grandit à Païta sur la propriété de famille. Après une scolarité à Nouméa, il commence une vie professionnelle dans l’élevage avec son père sur la propriété de Païta. En 1968, il devient le gérant de la «Société des Etablissements Martin» jusqu’en 1974. Ronald participe aux différents organismes du monde de l’élevage et adhère au Syndicat des Eleveurs. Il sera élu à la chambre syndicale pour être successivement le secrétaire, le président. Elu à la Chambre d’agriculture, il fera 3 mandats sous la présidence de Roger Pene : de 1970 à 1986, puis un dernier mandat en 1996. Il a été élu Maire de la commune de Païta, de 1983 à 1995. En 1974, il entre au conseil d’administration du Crédit Agricole Mutuel jusqu’en 2000 dont il assurera la présidence de 1977 à 1996. Daniel est né le 30 septembre 1940 à Bourail. Il débute le métier d’éleveur dans les années 1960. Il crée lui-même son élevage de porcs sur sa propriété de Dumbéa et agrandit progressivement son exploitation. Sa production annuelle, de 2 à 3 000 porcs, le place alors parmi les premiers éleveurs porcins du territoire. Puis en 1989, il achète une propriété sur la commune de Boulouparis afin de se lancer dans la production de viande bovine. Ces efforts lui ont permis de recevoir un prix en 2004 au concours d’animaux de boucherie à la Foire de Bourail. En 1995, Daniel s’implique dans la professionnalisation du monde agricole, il devient membre et éleveur sélectionneur au sein de l’UPRA BOVINE. Disparition de Jean Planche Natif de l’Allier, «Jeannot» aurait eu 62 ans le 15 juin. Après 2 années d’études agricoles à l’école supérieure d’agriculture de Purpan-Toulouse, il est titulaire d’un diplôme de conseiller agricole. A 20 ans il découvre le monde tropical et ne le quittera plus. D’abord à Madagascar pendant 2 ans comme coopérant civil où il travaille dans le centre d’apprentissage rural de Bevalala (Tanararive). En 1970, à la Réunion, il devient conseiller agricole auprès de la Chambre d’agriculture pour les productions animales. En 1982, il arrive en Nouvelle-Calédonie au sein de la circonscription du développement rural Sud (CIDERSud). Pendant cette période il prodigue ses bons conseils aux éleveurs de la région. A partir de juillet 1988, il prend en charge le poste de responsable de la station zootechnique de Port-Laguerre. Jeannot est devenu un ardent promoteur de la race Charolaise en Nouvelle-Calédonie. Son dernier poste était à LA FOA. Un hommage rendu par le directeur du Développement Rural François MADEMBA-SY et ses collaborateurs. La Calédonie Agricole 119 5 BRÈVES Foire de Bourail, La qualité en avant toute ! La Foire de Bourail est un temps fort d’échanges entre les agriculteurs et les visiteurs toujours plus nombreux et curieux de découvrir un univers passionnant souvent peu connu. Une belle occasion de mieux faire connaître le monde agricole dans un cadre festif. Cette année, une invitée d’honneur : la qualité. En effet, l’agriculture calédonienne a des atouts à faire valoir : le savoir faire et la compétence des hommes et des femmes d’abord, la qualité de nos produits bien évidemment, et la maitrise des processus de production et de transformation du champ à l’assiette. La mise en place d’une certification Agriculture Raisonnée est une première en Nouvelle-Calédonie. Ainsi, un stand sera consacré à la présentation de cette certification sous l’égide de la nouvelle association ODG. Des plaquettes de présentation de l’Agriculture Raisonnée, un puzzle mettant en valeur les bonnes pratiques agricoles, un film pour mieux comprendre les avantages d’une Agriculture Raisonnée. Est aussi prévue une animation à travers les «agri…colles», quizz pour mieux connaître nos produits calédoniens. Ce stand sera réalisé avec le soutien de la Chambre et ses partenaires notamment l’ERPA et la province Sud. Juste à côté, la Chambre d’agriculture tiendra également son stand pour apporter toute l’information utile sur les services proposés aux professionnels : formation, installation, conseils etc. La foire est une formidable occasion de découvrir les produits locaux à travers les dégustations, de participer à nombre d’animations et surtout d’échanger avec des agriculteurs à l’écoute du grand public. Le réseau Bienvenue à la Ferme sera bien naturellement présent avec plus d’une cinquantaine de producteurs ouvrant leur porte au public une bonne partie de l’année. CONCOURS DES MIELS CALEDONIENS A la demande du Comité de Foire de BOURAIL, le concours des miels 2009, sera organisé par le Centre de Promotion de l’Apiculture, situé à Boghen, près de Bourail, le vendredi 14 août 2009, à partir de 08H00. Secteur agricole : des données statistiques à l’étude Conditions de participation : Vous devez remettre vos échantillons de 250g de miel, ainsi que votre adresse complète (ou société) au centre, avant le 07 août 2008, 12H00, délai de rigueur. Une participation de 500 Frs par apiculteur et par catégorie de miel est demandée, soit 1 500 Frs si vous désirez présenter 3 miels 3 catégories de miel peuvent concourir : • miel de niaouli : 500 Frs • miel toutes fleurs : 500 Frs • miel de forêt : 500 Frs Les prix seront remis sur le champ de foire de Bourail, ou bien expédiés par courrier. Renseignements : Centre de Promotion de l’Apiculture au 44.15.79. 6 La Calédonie Agricole 119 La Chambre d'agriculture a obtenu de la CAFAT une étude statistique sur l’évolution du secteur agricole/pêche de 2005 à 2008. Cette étude porte sur les employeurs et les salariés permettant ainsi de mieux cerner ce secteur en termes de données chiffrées. Nous reviendrons en détail sur cette étude lors de notre prochain numéro de LCA. ACTUALITÉ Halte aux idées reçues ! La Chambre d'agriculture défend les agriculteurs Lundi 22 juin, Gérard Pasco, président de la Chambre d'agriculture, a tenu une conférence de presse pour exprimer la préoccupation des agriculteurs au moment où le secteur agricole est mis à mal par l’actualité. Une occasion de faire connaître au grand public les actions menées pour répondre au défi de l’agriculture de demain : concilier viabilité économique du producteur, santé du consommateur et préservation de l’environnement. 8 La Calédonie Agricole 119 Les enjeux auxquels sont confrontés les agriculteurs sont cruciaux. Il s’agit de regagner la confiance des consommateurs et de répondre aux attentes d’une société qui évolue tout en préservant leurs intérêts. C’est dans ce sens que le président de la Chambre et les viceprésidents ont animé les échanges avec les médias. Le président a tout d’abord rappelé que les agriculteurs subissaient de plein fouet la décision du 27 mai dernier du tribunal administratif de suspendre brutalement l’homologation de 6 produits phytosanitaires. C’est d’autant plus dommageable que la Chambre d’agriculture s’était engagée dans une démarche constructive sur la problématique des retraits de molécules. Une démarche concertée C’est en concertation avec les services techniques des provinces et le secteur de la recherche qu’une méthodologie pour la réévaluation de l’homologation des substances actives phytosanitaires était prévue. Objectif : évaluer les conséquences techniques et économiques des retraits mais aussi proposer des solutions alternatives. Conférence de presse avec le président de la Chambre d'agriculture et les trois vice-présidents «L’enjeu est de taille, car sans ce travail, nous risquons d’assister à un effondrement de la production locale qui sera certainement palliée par un recours massif aux importations, ce qui n’est pas forcément un gage de sécurité sanitaire pour les consommateurs» a souligné Gérard Pasco. Meilleur taux de conformité pour les produits locaux «Les agriculteurs calédoniens sont conscients et responsables de l’utilisation des produits phytosanitaires». Pour preuve, le plan de surveillance 2008 de la DAVAR dont le bilan global montre que le taux de conformité des productions locales (88,2 %) est meilleur que celui des productions importées (83,7 %). Bientôt des labels qualité La démarche qualité va aussi apporter des garanties sur les produits du pays. En effet, très prochainement, les signes officiels de qualité « Agriculture Raisonnée » et «Agriculture Biologique » vont paraître sur le territoire, caractérisés par un label. Le président a aussi rappelé l’importance de la formation. Depuis 2000 plus de 150 personnes sont diplômées du DAPA (diplômes d’applicateurs de produits antiparasitaires), certificat attestant des compétences sur la distribution et l’application des produits phytosanitaires. De plus, la sensibilisation aux produits est réalisée auprès des jeunes exploitants à travers les formations DIA (Dotation à l’installation en agriculture) au démarrage de l’activité. Aider à structurer la filière Le président a également rappelé les priorités de la Chambre : aider les agriculteurs à se structurer. Suite à la crise sur les quotas qu’a connu la filière fruits et légumes en avril, la Chambre a été mandatée par les services de la Nouvelle-Calédonie afin de travailler sur la mise en place d’une interprofession pour une meilleure régulation du marché. Aujourd’hui elle consulte les professionnels pour faire des propositions aux partenaires. Mais le président a aussi précisé que tous les acteurs ne jouaient pas le jeu et les a appelé à plus de responsabilité pour l’intérêt commun. Enfin, le dernier point présentait la mise en place d’un syndicat agricole sur le modèle de la FNSEA. La Calédonie Agricole 119 9 MISSION Vis No ite d uve e la lle- M Ca aiso léd n on de ie la lors SEA e FN l de l c ve na es a ernatio ang t Ech alon In du S iculture r l'ag un C vec es a du GAE g n a Ech érants g des et l Nau ne à nien lédo n ca gatio Délé e à Paris é arriv son Focus sur la mission découverte du milieu professionnel métropolitain et du Salon International de l’Agriculture 2009 A l’initiative de la Chambre d'agriculture, une délégation composée de 6 agriculteurs et de 2 techniciens s’est rendue en France, du 15 au 28 février 2009, pour découvrir, comprendre, échanger avec le milieu professionnel métropolitain, avec des responsables agricoles… Par ailleurs, cette période coïncide systématiquement avec le Salon International de l’Agriculture, à Paris et, pour cette année, avec le Salon International du Machinisme Agricole, à Villepinte. 12 La Calédonie Agricole 119 Présentation des objectifs de la mission Cette mission, conduite par Guy Monvoisin, vice-président de la Chambre d’agriculture, mise sur pied par Yannick Couete directeur de la Chambre d’agriculture et Thierry Vanhaecke responsable du pôle formation et chargé du dossier syndicat agricole a été dense et très riche. Elle avait pour ambition d’être un véritable voyage d’étude pour les organisations professionnelles agricoles. Ainsi la mission a été décomposée en 3 temps, le premier, avec un travail sur Paris ; le second, avec des échanges avec des agriculteurs, des organisations agricoles du département du Maine-et-Loire, et enfin, le troisième, avec un retour sur Paris pour assister au Salons Internationaux de l’Agriculture. Les objectifs principaux ont largement été atteints : • rencontrer des professionnels agricoles en charge d’organisations professionnelles • visites et échanges avec des agriculteurs • découverte de la métropole et des Salons de l’Agriculture • renforcement des liens privilégiés entre la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire et la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Retour sur les échanges et visites En moins de 15 jours, les 8 membres du groupe ont : • obtenu 8 rencontres avec des structures et organismes nationaux • participé à 13 réunions de travail sur des problématiques départementales (avec la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire) • échangé avec les agriculteurs, lors de visites d’exploitation • découvert 5 salons et marchés • assisté au discours de Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, sur l’avenir de l’agriculture, à Daumeray (Maine-et-Loire), le 19 février 2009. Voici quelques passages marquants dans le discours du Président de la République : prix agricoles ont été divisés par deux et dans le même temps, le prix de nos aliments n’ont baissé que de 14 %. La valeur doit être mieux partagée dans notre pays. Que les choses soient claires, une profession qui ne voit pas des jeunes la rejoindre est une profession qui meurt. La question de l’installation des jeunes agriculteurs, c’est non négociable, parce qu’il en va de l’avenir de l’agriculture dans notre pays. La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires a fait l’objet d’un accord sous présidence française, au niveau européen, sur les bases de l’accord sorti du Grenelle de l’Environnement. Je veux particulièrement remercier le monde de l’agriculture d’avoir joué le jeu du Grenelle de l’Environnement. Ce n’était pas évident. Et le monde de l’agriculture a fait preuve d’ouverture, d’intelligence, de modération, en comprenant que le respect de l’environnement, c’est d’abord la défense de la santé de ceux qui vivent sur les exploitations. Je le dis d’ailleurs aux défenseurs de l’environnement, les premières victimes d’un environnement qui ne serait pas respecté, ce serait d’abord les agriculteurs qui entrent en contact direct de tout ceci.» «Un agriculteur, c’est d’abord, et je ne me lasserai jamais de le dire, un entrepreneur, qui ne compte pas ses heures, qui porte la responsabilité d’investissements importants, qui doit relever quantité de défis humains, financiers, techniques, administratifs considérables. Pour être agriculteur, il faut être passionné et il faut être travailleur. Il faut protéger les intérêts de l’agriculture en Europe et dans le monde. L’agriculture française est un atout économique majeur. Je combattrai toute tentative de ravaler les agriculteurs au rang «d’aimables jardiniers de la nature». Il y a quelque chose qui est inadmissible. En près de 40 ans, les Nicolas Sarkozy – Président de la République Française La Calédonie Agricole 119 13 MISSION s t r o f s p m Te Les principaux enseignements de la mission Le 6 juin dernier, la délégation calédonienne s'est retrouvée pour valider le rapport de mission et surtout pour tirer les enseignements et les pistes de réflexion pour la Nouvelle-Calédonie. Les points suivants donnent la synthèse de ce travail, pour les visites et échanges les plus significatifs. La Maison de la Nouvelle-Calédonie La Maison de la Nouvelle-Calédonie représente un partenariat essentiel, incontournable pour la Chambre d’agriculture, notamment dans le cadre de l’organisation du Salon International de l’agriculture de Paris, et pour tous les ressortissants de Nouvelle-Calédonie, c’est en quelque sorte «notre ambassade». L’ensemble des participants à cette mission les remercie très sincèrement pour tout l’accueil, l’appui et l’accompagnement que ses salariés ont témoigné avec efficacité et simplicité. Visite de la Maison de la Nouvelle-Calédonie de 35 ans. Il compte 50 000 jeunes répartis en structures de réflexion et de décision décentralisées, les syndicats locaux. La FNSEA est un partenaire important dans la dynamique actuelle, en Nouvelle-Calédonie. C’est la structure la mieux organisée en France. S’affilier à la FNSEA est une garantie de professionnalisme, d’autonomie et d’impartialité. C’est aussi la force de tout un réseau. Il y a nécessité de poursuivre ces relations, de faire partie de ce dispositif. Un projet de convention avec la FNSEA doit être validé pour conforter nos engagements et nos moyens respectifs sur ce dossier d’actualité. Cette dynamique ne doit pas être perdue de vue. Il est probable que la section jeune des futurs syndicats d’exploitants agricoles aboutisse à terme à la création du syndicat jeune, à l’image des jeunes agriculteurs. En effet, les jeunes sont les responsables de demain ! Il faut donc travailler vers les jeunes, dans les écoles agricoles. Il faut aussi expliquer le syndicalisme, en parler. Le syndicalisme agricole : Regroupant 70% des agriculteurs français, la FNSEA rassemble, depuis 1946, toutes les régions et toutes les productions Plus spécifiquement, les Jeunes agriculteurs (JA) est le seul syndicat professionnel composé exclusivement de jeunes âgés de moins La Calédonie Agricole 119 Les services de remplacement Depuis plus de 30 ans, les services de remplacement sont des outils à la disposition du monde agricole. Implantés localement, ils apportent un service de proximité, rapide, en substitut de l'exploitant, de son conjoint, ou en absence d'aide familiale. En cas de grave problème de santé, d'un Echanges avec la FNSEA lors du Salon congé maternité ou paternité, d'une International de l’agriculture période de formation, d'une prise de responsabilité ou tout simplement pour prendre des vacances, ils assurent la Nous avons également été marqué par : • le fait que les politiques s’adressent systé- continuité de l'entreprise agricole en matiquement à la FNSEA pour toute question toute compétence. Les services de remplacement confortent le projet de chaque ayant trait à l’agriculture • le poids et l’importance de la formation des agriculteur. En outre, ils sécurisent l'engagement dans le métier. responsables agricoles • la forte crédibilité de la FNSEA • la structuration pyramidale de la FNSEA, pour être une force de proposition dans l’unité • des moyens humains importants • les moyens pour appuyer les responsables En Nouvelle-Calédonie, l’enjeu est de créer des syndicats locaux et d’avoir les moyens de les faire fonctionner. FNSEA et Jeunes Agriculteurs 14 agricoles. La FNSEA unit, autour d’une agriculture innovante, citoyenne et durable, des paysans. Franck Laur et Nicolas Fischer, directeur et président de la Fédération Nationale des services de remplacement Ce principe est remarquable. La solidarité entre les agriculteurs permet de faciliter le métier. Il sera certainement difficile de le décliner en Nouvelle-Calédonie. Il y a cependant des pistes à explorer pour aider les agriculteurs, en ayant recours à des jeunes en formation agricole, par exemple. Ce serait aussi un excellent moyen pour valoriser les jeunes et les accompagner pour l’installation à la terre. Il faut conforter la transmission par une vraie politique, créer un fichier cédant repreneur… Les coopératives agricoles La Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire Le relai de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire pour l’organisation de notre mission dans ce département a été exceptionnel. Aussi, il est question de partenariat, d’échanges privilégiés. Au centre, Laurent Damour, directeur de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire L’enjeu de l’installation Les enjeux sont les mêmes, en France et en Nouvelle-Calédonie : installer des jeunes et favoriser la transmission de l’exploitation. Se former avant l’installation est aussi une priorité. En Nouvelle-Calédonie, le point Installation, créé en juillet 2008, est donc essentiel. Christian Petiteau, responsable du pôle entreprise Chambre d'agriculture 49 Coopérative la Reinette Fruitière Les coopératives agricoles, telles qu’elles ont été présentées, ont le mérite d’être souvent le seul outil professionnel pour «sauver» les agriculteurs face aux lois du marché, pour garder les marchés, ne pas disparaître. Dans ce cadre, les petits et moyens agriculteurs peuvent continuer à exploiter, à produire. Il est important d'avoir un esprit coopératif ! La Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural (SAFER) et la gestion du foncier agricole La SAFER : • est un acteur de premier plan de l’installation • oriente les terres agricoles disponibles vers des projets conformes au projet agricole départemental (PAD) • permet une présence de l’agriculture autour des villes et vers le littoral • aide les collectivités dans leur politique foncière • libère les emprises foncières pour la réalisation d’infrastrutures, de zones d’activité, d’habitat et de loisirs par la collectivité • soutient les projets qui donnent vie au mi- lieu rural… Doit-on créer une SAFER en Nouvelle-Calédonie pour gérer le foncier ? Tout comme en Métropole, il faudra privilégier l’installation en agriculture, garder la vocation agricole du foncier. Mais il existe ici un problème de mise à disposition des terres. L’intérêt de la SAFER réside aussi dans son droit de préemption. Il faudrait aussi envisager les moyens complémentaires pour permettre aux agriculteurs d’avoir accès au foncier : type de mise à disposition, système de crédit, système d’imposition des terres non mises en valeur, etc. De nombreuses pistes de travail... Les visites d’exploitations agricoles et les échanges avec les agriculteurs Finalement «on est proche d’eux, même à 22 000 km. Ils sont comme nous». «Les échanges ont été très riches, très chaleureux», «on a vu comment ils travaillent». «On est chanceux ici (le froid, la concurrence, le poids de l’administratif, de la réglementation…)». «On parle le même langage (celui de la terre, des paysans !), mais on peut dire qu’ils ont aussi une très bonne maîtrise technique, et aussi une bonne formation de base.» Echanges avec un des gérants du GAEC Naulet. La Calédonie Agricole 119 15 MISSION Les Marchés d’Intérêt National Les salons internationaux de Paris Le Marché d’Intérêt National d’Angers est à notre échelle, celui de Rungis est à l’échelle de l’Europe ! Celui d’Angers donne des idées sur la nécessaire évolution du marché de gros de Nouméa. C’est un bel outil, qui fonctionne bien. Au-delà des clichés sur la France et l’Europe, ces salons sont des vitrines de ce qui se fait de mieux. Exemple : 600 000 FCFP pour une génisse vendue en boucherie. Le SIA est un salon professionnel mais aussi un salon grand public. Il permet aux citadins de voir l’agriculture. C’est l’agriculture qui vient dans la ville. (Angers et Rungis) Entrée du Marché d’Intérêt National du Val de Loire. Le stand de la Chambre d’agriculture au Salon International de l’Agriculture de Paris. w e i v r e int L’avis de Stephen Moglia sur cette mission : Yvan Poirier (CCJA de Baugé) – David Chenevier – Audrey Garin – Stephen Moglia Ce qui a plu à Audrey Garin : «Pour moi, ce sont les services de remplacement. C’est super de pouvoir se libérer et d’avoir quelqu’un de confiance qui prenne le relais sur son exploitation. En plus, cela a aussi l’avantage de permettre à des jeunes de s’intégrer dans le milieu agricole, et de les mettre éventuellement à la terre.» 16 La Calédonie Agricole 119 «Ce qui m’a marqué, c’est la structuration du monde agricole, en France. Il faut s’en inspirer, pour avoir une meilleure reconnaissance des professionnels. Cette mission a créé des liens forts, il faut les poursuivre. Cette structuration est indispensable pour une valorisation de notre métier, être reconnu auprès des consommateurs pour nos productions saines et accessibles à tous. Nous avons besoin de redynamiser l’agriculture. Il faut en faire la promotion, auprès des jeunes, en organisant des journées portes ouvertes dans nos exploitations, en étant plus présents lors des jeudis du centre-ville à Nouméa. Mon message est : vivre de notre métier, fédérer la profession, reconnaître le vrai professionnel, être maître de son destin». PRODUCTION VÉGÉTALE Le Groupement des serristes A l’heure où l’on entend tout et n’importe quoi sur l’utilisation des produits phytosanitaires, nous nous proposons de vous présenter un groupement de producteurs qui n’a pas attendu l’emballement des médias pour travailler sur la protection de leurs cultures. Entretien avec Jean-Baptiste Marchand, maraîcher sur Païta et président du Groupement de Défense des Cultures Sous Abris de Nouvelle-Calédonie (GDCSA) 18 La Calédonie Agricole 119 Quelles ont été les motivations pour la création du groupement ? Vers le milieu des années 2000, les serristes ont du faire face à deux préoccupations majeures, la nécessité de faire évoluer leurs pratiques pour réduire leur consommation de produits phytosanitaires en s’orientant vers la protection biologique intégrée, mais également l’arrivée du virus du TYLC en Australie. En effet, compte tenu de l’importance des échanges avec notre grand voisin, dès cette époque il est devenu évident qu’il fallait se préparer à son arrivée en Nouvelle-Calédonie. A l’initiative de Laurent Desvals qui était à la station maraîchère de St Louis, nous nous sommes regroupés en 2005, pour faire face à ces enjeux. Cependant, suite au départ de son initiateur, le groupement a connu un flottement dû à l’absence d’appui de personne ressource externe. La dynamique du groupement a donc réellement été lancée suite au recrutement par la province Sud d’un entomologiste spécialiste de la protection biologique intégrée à la Réunion. Quels sont les moyens du groupement ? Avec le soutien financier de la province Sud, le groupement a pu embaucher un technicien chargé du suivi des adhérents. Le groupement dispose également de tout un fond documentaire (livres, revues,..). La démarche de promotion de la protection biologique intégrée du groupement s’appuie également sur la biofrabrique de St-Louis dont la mission est de produire les fameux auxiliaires dont nous avons besoin. Quelles sont les actions mises en œuvre par le groupement ? Le technicien du groupement passe en moyenne une fois par semaine chez chaque adhérent afin de suivre les différentes productions. Sa mission consiste à suivre l’état sanitaire des cultures afin de conseiller au mieux sur les actions correctives à déclencher. A ces missions de diagnostic conseil, se rajoute un accompagnement pour la mise en œuvre de la protection biologique intégrée. Les membres du groupement expérimentent sur leurs exploitations des méthodes de luttes alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques. Le groupement a donc également un rôle d’appui à l’innovation agronomique sur les exploitations. Notre technicien a également en charge la formation des adhérents sur les mesures de prophylaxie à mettre en place sur les exploitations. Cette formation continue s’appuie sur notre fond documentaire à la disposition de l’ensemble des adhérents. Enfin, le groupement oeuvre auprès des autorités compétentes pour demander l’importation d’auxiliaires, de produits de lutte biologique et de matériel biotechnique (piège, phéromone,…). Faut-il avoir obligatoirement une exploitation sous serre ? Le groupement de défense des cultures ne se limite pas aux cultures sous abris, notre objectif est de promouvoir la protection biologique intégrée à l’ensemble des cultures. Certains de nos adhérents n’ont pas de serre et notre technicien les conseille sur de la PBI en plein champs, comme par exemple pour la lutte contre le charançon des bananiers par piégeage. Quelles sont les modalités d’adhésion au groupement ? L’adhésion annuelle au groupement est fixée à 30 000 F afin M. Marchand La Calédonie Agricole 119 19 PRODUCTION VÉGÉTALE de s’assurer de la réelle volonté de ses membres à mettre en œuvre la protection biologique. Ce montant peut paraître élevé mais il doit être mis en relation avec l’ensemble des actions proposées aux adhérents. Aujourd’hui, il n’y a pas d’exigence technique spécifique pour être adhérent, cependant pense que l’on devrait exiger d’être en Agriculture Raisonnée pour faire partie du groupement. En effet la démarche Agriculture Raisonnée par son approche globale de la gestion de l’exploitation est un pré-requis indispensable à la mise en œuvre de la protection biologique intégrée. Aujourd’hui que pèse le groupement dans l’agriculture calédonienne ? Notre groupement représente 90% des surfaces sous abris, un chiffre d’affaire d’environ 700 millions de francs et le plus gros employeur agricole avec plus de 200 salariés. Pour illustrer ces chiffes, on peut dire par exemple que plus de 7 tomates sur 10 produites en Nouvelle Calédonie le sont par les membres du groupement. Mais on trouve aussi des horticulteurs (Roses...) et des producteurs de plein champ qui cultivent de la banane, de l’aubergine, du melon,etc. Quels sont vos objectifs pour les années à venir ? La forte médiatisation de la problématique des pesticides en Nouvelle-Calédonie nous montre combien nous devons continuer à travailler sur l’amélioration permanente de nos techniques de lutte contre les ravageurs. Le groupement a démarré essentiellement avec des serristes car c’est plus facile pour commencer la protection biologique intégrée, mais nous devons transférer ces techniques vers le plein champ. L’arrivée du TYLC en 2008 et la mission de Messieurs Hanafi et Boulard, ont mis en avant la nécessité d’adapter nos infrastructures pour les rendre imperméables aux entrées d’insectes. Ces modifications de nos serres vont nous amener à repenser la gestion du climat sous nos abris, ce qui représente un grand challenge compte tenu de nos conditions météorologiques (température et hygrométrie) et du coût de l’énergie en Nouvelle-Calédonie. Pour finir, nous souhaitons obtenir une reconnaissance des techniques que nous mettons en œuvre, ce qui passera par un signe officiel de qualité. Ce signe de qualité «PBI» sera en fait une adaptation du référentiel de l’Agriculture Raisonnée qui nous sert de socle, auquel se rajoute un chapitre d’exigences spécifiques aux techniques de la protection biologique intégrée. 20 La Calédonie Agricole 119 Bilan du passage à la PBI sur l’exploitation «Le Paysan» Depuis que nous avons commencé à modifier notre gestion de la protection de nos cultures, on ne peut pas dire que nous ayons connu des pertes de rendements mais par contre nous travaillons différemment. En effet il a fallu revoir l’organisation du travail compte tenu de l’importance du temps dédié à l’observation des cultures. Par exemple pour le thrips sur poivron, la mise en place de mesures de prophylaxie comme le paillage du sol et la mise en place de filet «insect-proof» nous a permis de passer d’un traitement semaine à moins d’un par mois. Aujourd’hui nos interventions chimiques sont très ciblées et limitées car nous avons appri à gérer les populations de ravageurs : c’est quand il n’y a aucun ravageur que l’on doit s’inquiéter. En conclusion, on peut dire que nos coûts de production ont augmenté au début, compte tenu des aménagements et de la phase d’apprentissage de nouvelles méthodes de travail. Mais sur le moyen terme, nous sommes gagnants car nous sommes moins dépendants des produits phytosanitaires. PRODUCTION VÉGÉTALE Audit Agriculture Raisonnée : Comment ça marche? Depuis le mois de janvier 2009, Stephen Battaglia, intervenant à la Chambre d'agriculture réalise des audits conseils dans les exploitations adhérentes au groupement de défense des signes de qualité des productions végétales. Voici un descriptif du déroulement type d’un audit. 22 La Calédonie Agricole 119 8h. La voiture de la Chambre d'agriculture arrive sur l’exploitation, l’heure du diagnostic est arrivée. Avant de commencer, Stephen précise que toutes les informations qu’il va entendre sont totalement confidentielles. Une clause de confidentialité lui interdit de divulguer toute information à un tiers. 8h15. Contrôle des documents administratifs. L’audit débute par le contrôle d’un certain nombre de documents que l’exploitant a soigneusement préparés : plan de l’exploitation, attestations de formation, déclaration CAFAT des salariés, autorisation de captage d’eau, cahier d’enregistrement des apports d’engrais et de produits phytosanitaires, analyses de sols, factures d’achats des engrais et produits phytos etc. Stephen «épluche» les documents, pose de nombreuses questions, vérifie le respect des doses, les délais avant récolte, la conformité entre les achats et les usages d’engrais, etc. L’objectif est d’identifier les points sur lesquels il est possible de s’améliorer, le contrôleur rappelle donc certaines exigences du cahier des charges et formule de nombreux conseils. 9h30. C’est l’heure de se dégourdir les jambes... Stephen demande à voir le local Phyto. Il vérifie que les produits sont conservés dans de bonnes conditions (lire encadré) et interroge l’exploitant sur l’utilisation qu’il fait de chaque produit. Stephen précise que «les produits phytosanitaires non utilisables et non homologués» doivent être rangés à part et clairement identifiés. Ensuite, Stephen jette un œil au pulvérisateur, un étalonnage sera certainement nécessaire pour assurer la bonne utilisation de cet outil (lire encadré). Stephen demande maintenant à voir le vestiaire de rangement des équipements de protection pour les utilisateurs de produits phytosanitaires. Il vérifie l’état de propreté de la combinaison, l’état du filtre, des gants et des lunettes, questionne l’exploitant sur l’utilisation de ces équipements et informe du bon usage des filtres pour le masque. Après la partie phytosanitaire, les conditions de stockage et d’utilisation des engrais sont également vérifiées. L’auditeur contrôle le respect du cahier des charges : «ne pas stocker d’engrais liquide dans un réservoir enterré», «disposer d’aires de stockage des engrais solides stabilisées, couvertes, séparées des matières dangereuses et des produits destinés à la consommation», «disposer du matériel d’épandage adapté aux types de fertilisants épandus». Stephen n’oublie pas de passer un peu de temps sur l’aire de remplissage du pulvérisateur. Il précise, si ceci n’est pas en vigueur, qu’il est indispensable d’assurer la discontinuité hydraulique lors du remplissage. Par ailleurs, il note que «la meilleure façon de gérer les fonds de cuve, c’est de ne pas en avoir. Cependant, certains pulvérisateurs présentent toujours un fond résiduel qu’il convient de diluer puis d’épandre sur la parcelle traitée». Diagnostic des pulvérisateurs Les adhérents du syndicat de défense des signes de qualité des productions végétales ayant réalisé un audit bénéficient d’un étalonnage de leurs pulvérisateurs. Cet étalonnage, indispensable pour la réussite de tout traitement est obligatoire pour l’obtention de la certification. Il est réalisé par Stephen BATTAGLIA. Rappel de la règlementation relative au stockage de produits phytosanitaires Extrait de l’article 26 de la délibération n°335 du 11 août 1992 relative aux produits phytosanitaires à usage agricole : «Conserver les produits dans leur emballage d’origine dans des locaux fermés à clef, à l’écart de tout aliment. Ces locaux doivent être frais et ventilés pour éviter l’accumulation de vapeurs.» L’exigence 26 du cahier des charges de l’Agriculture Raisonnée précise que ce local doit être réservé à ce seul usage, être équipé d’un sol étanche et d’une réserve de matière absorbante. De plus, les produits doivent être rangés par catégories (insecticides, fongicides, etc.) et les consignes de sécurité clairement affichées à l’entrée. Les plaques engluées jaunes sont d’excellents outils d’aide à la décision. Elles permettent d’éviter les traitements systématiques, interdits en Agriculture Raisonnée La Calédonie Agricole 119 23 PRODUCTION VÉGÉTALE 10h30. On n’oublie pas les déchets. Le cahier des charges de l’Agriculture Raisonnée prévoit aussi une amélioration de la gestion des déchets. Stephen demande à l’exploitant quels types de déchets il produit et comment il les gère. Stephen précise : «il est interdit de brûler les déchets…», «au minimum, les déchets spéciaux (huile, batterie…) doivent être triés… », «la meilleure solution est d’apporter les déchets à la déchèterie… ». Le producteur s’interroge concernant la gestion des PPNU (Produits Phytosanitaires Non Utilisables), Stephen conseille : «dans l’attente d’une filière d’élimination, ces produits doivent être conservés dans le local phyto, séparés des produits utilisables et clairement identifiés». 11h. C’est terminé ! Après 3 heures d’audit, l’ensemble de l’exploitation a été passée au crible. Le contrôle technique est terminé, Stephen fait un premier bilan, formule des conseils. Un rapport d’audit sera envoyé à l’exploitant dans les 10 jours. Ce rapport mentionnera les points forts de l’exploitation, les écarts par rapport au cahier des charges de l’Agriculture Raisonnée et les points d’amélioration prioritaires. L’exploitant n’a pas passé 3h très agréables mais elles lui auront permis d’avoir un regard extérieur critique et de bénéficier des conseils avisés de Stephen. Si l’exploitant met en application ces conseils, demain, les produits pourront porter le logo de l’Agriculture Raisonnée. Les analyses de terre sont obligatoires dans le cadre de l’Agriculture Raisonnée. Deux agences de communication pour la création d’un logo Deux agences de communication (Cyclone et Push & Pull) sont actuellement mises en concurrence pour créer le logo qui permettra d’identifier les produits certifiés «Agriculture Raisonnée». Ce logo ne pourra être utilisé qu’après l’audit externe réalisé par un organisme de contrôle indépendant, compétent et impartial. Des exigences supplémentaires pour les exploitations en polyculture-élevage Afin d’assurer l’absence d’interaction «négative» entre les productions animales et végétales, la partie «animale» des exploitations en polyculture élevage est également contrôlée. Pour les exploitations utilisant des tiquicides, l’auditeur vérifie : l’enregistrement des apports, le respect des doses et des conditions d’usage, l’état du réservoir, etc. Par ailleurs, pour toutes les productions animales (porc, lapin, volaille, etc) l’auditeur contrôle le respect de la règlementation en vigueur. Les sacs d’engrais doivent être rangés sur palette sur une aire de stockage couverte. 24 La Calédonie Agricole 119 PRODUCTION VÉGÉTALE L’Agriculture Biologique en Nouvelle-Calédonie est semée et s’apprête à lever… Suite aux différentes actions de sensibilisation menées par la CPS (Secrétariat de la Communauté du Pacifique), la Chambre d’ agriculture et Arbofruits, l’Agriculture Biologique commence à émerger. 26 La Calédonie Agricole 119 La Chambre d’agriculture et Arbofruits fédèrent aujourd’hui les producteurs souhaitant valoriser une production qui applique les règles et principes de la «NORME OCEANIENNE D’AGRICULTURE BIOLOGIQUE». Cette démarche originale implique également les consommateurs intéressés par la démarche Bio, permettant ainsi de créer des espaces d’échange, de discussion avec les agriculteurs. La Norme Océanienne d’Agriculture Biologique (NOAB) La NOAB a été créée par le Groupe de Travail Régional sur l’Agriculture Biologique et le Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique (CPS). Le SPG : un outil pour la certification des productions biologiques calédoniennes Les SPG (Système Participatif de Garantie) ont été développés dès les années 70 en Métropole par l’association Nature & Progrès. Par ailleurs, on observe depuis une dizaine d’années des initiatives similaires aussi bien dans les pays en développement (Keystone en Inde, Ecovida au Brésil,…) que dans les pays industrialisés (Organic Farm NZ en Nouvelle-Zélande, Certified Naturally Grown aux Etats-Unis,…). La Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique (IFOAM) a organisé en 2004 un atelier sur les systèmes de certification alternatifs développés par les producteurs ne pouvant accéder aux coûts d’une certification par un organisme tiers. Cet atelier a permis de définir le concept de SPG et ses éléments de base : participation, vision commune, transparence, confiance, horizontalité. Les SPG se distinguent d’une certification par un tiers par une implication directe des acteurs de la filière dans le processus de certification. En effet les enquêtes de certification sont menées par une association regroupant des producteurs et des consommateurs. Les SPG répondent aux exigences de garantie des consommateurs mais les impliquant en plus dans l’exercice difficile de la certification. Le producteur est associé dans un objectif de compétence technique. L’appréhension de voir surgir des conflits d’intérêts ou des problèmes de connivence existe. Pour répondre à ces risques de dérive, les pierres angulaires d’un SPG sont : la confiance entre les acteurs impliqués et la composante «consommateurs» qui est primordiale en termes de transparence, et de solidarité. Dans un souci de compétence et d’intégration aux démarches qualité déjà engagées sur le territoire, le schéma de certification participatif développé pour ce projet intègre en son sein un organisme de contrôle tiers et indépendant pour en contrôler son bon fonctionnement. : «Les Systèmes participatifs de garantie sont des systèmes d’assurance qualité orientés localement. Ils certifient les producteurs sur la base d’une participation active des acteurs concernés et sont construits sur une base de confiance, de réseaux et d’échanges de connaissances.» Définition des SPG d’après l’IFOAM. Des visites de terrain réalisées par la Chambre d'agriculture et Arbofruits ont déjà été l’occasion de rencontres et d’échanges entre producteurs dans l’esprit des SPG. Plus d'info La Norme Océanienne d’Agriculture Biologique Cette Norme, reconnue internationalement, a pour vocation de servir de base à la mise en place de la certification et la labellisation des productions biologiques en Océanie. Elle constitue ainsi un cahier des charges reconnu internationalement, au même titre que le cahier des charges Agriculture Biologique utilisé en Métropole. La norme océanienne d'agriculture biologique (NOAB) est téléchargeable sur internet : http://www.spc.int/lrd/New_LRD_Publications.htm ou http://ifoam.org/partners/projects/pacific.html Pour plus d’information sur les systèmes participatifs de garantie (SPG), consultez le site d’IFOAM http://www.ifoam.org/about_ifoam/standards/pgs.html La Calédonie Agricole 119 27 PRODUCTION VÉGÉTALE À la rencontre des différents acteurs intéressés par le projet d’Agriculture Biologique Plusieurs réunions ont été organisées sur une grande partie du territoire pour rencontrer les producteurs intéressés par une labellisation «biologique» et les consommateurs souhaitant soutenir cette démarche. Ces différentes rencontres accompagnées de visites sur le terrain ont permis de sensibiliser les interlocuteurs sur la certification participative et la NOAB. Ces premières visites de champs conduites selon les principes de l’agriculture biologique, ont permis de mettre en évidence certaines problématiques techniques spécifiques à ce mode de production (voir encadré). Actuellement, quatre groupes se sont constitués sur la grande terre (Grand Nouméa, Bourail, Houaïlou et Koné) et deux groupes sont en cours de création sur Maré et Lifou. Des réunions avec les producteurs ont permis de discuter de la Norme et de s’en approprier le contenu. Problématiques soulevées par les agriculteurs La Nouvelle-Calédonie, par son contexte pédoclimatique d’île tropicale est soumise à un certain nombre de contraintes pour la production agricole. Les rencontres avec les producteurs intéressés par la démarche d’agriculture biologique ont été l’occasion d’échanges sur les problématiques particulières à la production biologique en Nouvelle-Calédonie. L’une des principales contraintes est liée à la pression constante des ravageurs de culture, par exemple la Chrysomèle ou la Cochenille farineuse et des adventices, en particulier pendant la saison chaude des pluies. Face à ces difficultés, les agriculteurs développent des solutions 28 La Calédonie Agricole 119 avec plus ou moins de succès. La diversité du réseau des producteurs intéressés par l’agriculture biologique constituera sa plus grande richesse. Le partage et l’échange des différents savoir faire (savoirs traditionnels, «recettes de grand-mère», expériences empiriques) constituent un élément de base important du SPG et certainement l’une des clés de la réussite de l’agriculture biologique. C’est par la compilation de ces savoirs techniques et par la mise en place de partenariats entre les producteurs «bio» et les centres de recherche de Nouvelle-Calédonie, que l’agriculture biologique calédonienne pourra surmonter les contraintes agronomiques à son développement. Des réunions avec les producteurs ont été organisées pour décrire le Système Participatif de Garantie. Une association en place avant la fin d’année La dynamique créée va se structurer dans la deuxième partie de 2009, sous la forme d’une association regroupant toutes les personnes et organismes souhaitant s’impliquer dans la démarche de certification (associations, consommateurs, producteurs, transformateurs, distributeurs,…). La création de l’association va permettre de mieux identifier les besoins notamment en termes d’animation territoriale et locale. De plus, le regroupement des producteurs va contribuer à faire remonter des besoins pressants d’appui technique. Cette association devra adhérer dans un deuxième temps au syndicat de défense des signes de qualité des productions végétales, dans l’optique d’une reconnaissance officielle par l’Organisme de Gestion des signes officiels de qualité. En synthèse A l’image de la préparation d’un sol vierge pour son utilisation en production agricole, la démarche de mise en place de la filière d’Agriculture Biologique a fini son défrichage avec l’identification des premiers acteurs motivés par le développement du projet. Le terrain est actuellement en cours de préparation compte tenu de ressources disponibles. Cependant si une première étape vers le développement d’une filière biologique est en train d’être franchie avec la mise en place d’une certification accessible pour tous, cette filière ne prendra réellement son essor qu’à condition d’être fortement soutenue. En effet le développement de l’agriculture biologique est lié à la mise en œuvre d’une série de mesures fortes par les pouvoirs publics : • Adaptation de l’offre de formation dans les lycées agricoles, les CFFPA / CFA et les MFR. • Favoriser prioritairement l’installation des agriculteurs biologiques sur des zones sensibles aux risques de pollutions comme les périmètres de protection des captages d’eau potable. • Encourager les conversions par des aides attractives afin d’inciter les agriculteurs à faire ce choix de production plus respectueux de l’environnement et créateur d’emplois. • Mise en place de bonification des aides aux investissements ainsi que des aides au maintien de l’agriculture biologique. • Mise en place d’un suivi technico-économique adapté aux spécificités de l’agriculture biologique pour accompagner les agriculteurs en conversion. • Mise en place d’expérimentation sur l’agrobiologie par les instituts de recherche, pour augmenter la capacité d’innovation de ce mode de production. De nombreux axes sont à explorer pour résoudre les problèmes techniques, toutes ces avancées profiteront également à l’agriculture conventionnelle dans son objectif de réduire sa dépendance vis-à-vis des intrants de synthèse. • Soutien à l’accès à la certification pour l’ensemble des agriculteurs du territoire. La Calédonie Agricole 119 29 PRODUCTION VÉGÉTALE Etude de cas Création du Groupe Local de Lifou. La Chambre d’agriculture et Arbofruits ont organisé une tournée sur le terrain auprès des producteurs intéressés par la démarche biologique (principalement des producteurs de vanille). Suite à la formation «Récolte et échaudage de la vanille» organisée chez un producteur de Wé, une réunion entre agriculteurs a été menée. Puis deux autres réunions se sont tenues en présence de producteurs, de représentants de la Province, du CFPPA, de la Chambre et d’Arbofruits. Au cours de ces rencontres, les exigences de la production végétale de la Norme ont été discutées. • Une réflexion a été engagée sur la gestion des écosystèmes et la reconnaissance du système de culture traditionnel mélanésien. La nécessité de recueillir et valoriser les savoir faire ancestraux a été abordée sur des thèmes comme la conservation des sols et la lutte contre les ravageurs/adventices/maladies. • Des points particuliers ont été aussi soulevés sur la nécessité de garantir des intrants garantis sans OGM et de développer une politique de limitation de l’importation de produits phytosanitaire sur les Iles. Les représentants de la PIL ont apporté leur soutien à la démarche, notamment compte tenu de l’enjeu de la conservation de la qualité des eaux, ressource particulièrement fragile sur les Îles. "Lifou est une île condamnée au bio" a souligné un participant. Les prochains rendez-vous du groupe ont été fixés afin de nommer un représentant qui participera à la fondation de l’association et à la création des documents fondateurs du Système Participatif de Garantie. Les producteurs ont convenu de se revoir pour définir les projets à mener afin de développer l’Agriculture Biologique sur Lifou (échanges et formations entre producteurs, information et sensibilisation sur la consommation locale de produits biologiques, vulgarisation de la Norme et pourquoi pas une traduction en Drehu !). 30 La Calédonie Agricole 119 SYNDICALISME A La Foa, au moment de l’adhésion des agriculteurs Les syndicats d’exploitants agricoles sont en marche ! Bref rappel historique Le premier syndicat d’exploitants agricoles reconnu par la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) a été créé le 9 juin dernier. Depuis, deux autres ont vu le jour. Après de longues années de discussion, d’hésitation, les agriculteurs de Nouvelle-Calédonie ont choisi la voie de l’unité pour se faire entendre. 32 La Calédonie Agricole 119 Comme l’ont souvent rappelé de nombreux agriculteurs, «ça fait longtemps qu’on en parle, mais on ne voit rien venir». Et pourtant, les contacts avec la FNSEA ne datent pas d’hier. C’est en 1999, que la Nouvelle-Calédonie, par l’intermédiaire de la Chambre d’agriculture, accueille son président, Luc Guyau. Mais plus récemment, une mission mise sur pied conjointement par la Chambre d’agriculture et la FNSEA a permis à AnneElisabeth Gerrebout de venir 6 mois expliquer la démarche sur le terrain. Le contexte, les difficultés du moment faisant, aucun syndicat n’avait pu alors sortir de terre. Une démarche depuis 2 ans ! Depuis deux ans, un noyau d’agriculteurs principalement concentré autour de La Foa a continué le travail. En 2008, ces agriculteurs reprennent contact avec la Chambre d’agriculture pour demander son soutien afin de poursuivre la démarche entreprise. De nombreux échanges reprennent avec la FNSEA, à Paris, permettant ainsi de continuer à faire avancer ce «dossier». Remforcement des échanges en février 2009 • La mission de découverte du milieu professionnel agricole menée en février 2009 par la Chambre d’agriculture, confirme, auprès de la FNSEA nos engagements. • De nombreuses réunions de travail ont lieu. Sont rencontrés, les élus agriculteurs de la FNSEA chargés du dossier syndical, dans le cadre de l’Outre Mer : Pascal Ferey et Jérôme Despey. • Le 25 février, une partie de la délégation calédonienne est reçue sur le stand de la FNSEA à l’occasion du Salon International de l’Agriculture. Jean-Michel Lemétayer (président de la FNSEA) qui a été très attentif à nos difficultés et nos ambitions, exprime dès lors son soutien aux agriculteurs de NouvelleCalédonie. Aujourd'hui, les tous premiers syndicats sont lancés ! • La FNSEA valide en avril 2009 les modifications des statuts du syndicat d’exploitants agricoles (SEA), modifications nécessaires pour les rendre applicables en Nouvelle-Calédonie. Le travail se poursuit pour la validation des statuts de la Fédération des SEA. • Les agriculteurs de Boulouparis, La Foa, Farino, Sarraméa lancent le premier SEA local, le 9 juin dernier, à La Foa. Plus de 40 personnes de diverses communes sont rassemblées. Tous les agriculteurs présents adhérent au premier SEA. • Depuis deux autres SEA ont été constitués, le 25 juin 2009 : le SEA des communes VKP, à Pouembout et le SEA de Bourail, Moindou et Poya, à Nessadiou. D’autres SEA vont rapidement voir le jour. Les principes fondateurs des SEA Le SEA est un syndicat local d’exploitants agricoles qui regroupe les agriculteurs, toutes filières confondues, par zone géographique. Ses statuts, validés par la FNSEA, sont simples mais ne peuvent être modifiés sans son accord. Parmi les objectifs de la création de SEA, il y a celui d’aboutir rapidement à la création de la Fédération Calédonienne de SEA (FCSEA) pour : • rassembler les agriculteurs • agir • informer et dialoguer. L’unité syndicale est le fondement même du syndicat agricole majoritaire (près de 70% des agriculteurs métropolitains sont adhérents à la FNSEA). Il n’y a pas de politique, mais la cogestion et la notion de partenaire incontournable, dans le paysage agricole, sont essentielles. Les 3 premiers Syndicats d’Exploitants Agricoles Voici la composition des trois conseils d’administration. Le conseil d’administration du SEA de Boulouparis, La Foa, Farino, Sarraméa Mobilisez vous ! SEA de Boulouparis - La Foa - Farino - Sarraméa La création des SEA doit être encouragée dans toutes les communes de Nouvelle-Calédonie. Pour cela, les nouveaux élus au sein des SEA jouent un rôle essentiel sur l’explication de la démarche, sachant que la Chambre d'agriculture soutient largement toutes les créations par : • la mise à disposition de Thierry VANHAECKE, salarié de la Chambre d'agriculture ayant travaillé plusieurs années dans le syndicalisme agricole en France • la prise en charge de la communication (courriers, communiqués radio) accompagnant leur création. NOM PERRARD BOUVIER MOGLIA NIEMANT DUBUISSON MOGLIA ESTIEUX PAILLANDI BOUVIER BOUVIER GARIN Prénom David Jean-Louis Jean-Charles Yves Serge Stephen André Augustin Annick Ghislain Michel Fonction Président Vice-Président Vice-Président Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration La Calédonie Agricole 119 33 SYNDICALISME David Perrard, président du SEA de Boulouparis, La Foa, Farino, Sarraméa est intervenu à Pouembout, accompagne de JeanLouis Bouvier (vice-président du SEA) et de Jean-Claude Condoya (membre) pour exposer la démarche. Présentation des statuts du SEA lors de l’assemblée générale constitutive à Nessadiou. SEA de Voh - Koné - Pouembout NOM SAURAY COURTOT GAVEAU BILLIET MOGLIA SAURAY GUERIN GILLES MOGLIA MONVOISIN PERALDI VIDEAULT Prénom Benoît Christophe Claude Axel Jérôme Jonathan Mauvita Jean-Pierre Denis Guy Georgie René Fonction Président Vice-Président Vice-Président Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Création du SEA de Bourail. SEA de Bourail - Moindou - Poya NOM MOULIN PERSAN CHANTREUX YOSHIYAMA TOURNIER WEISS THIRIET COLOMINA MARCIAS LAUNAY GAZENGEL CHANTREUX GILLES BARONNET Prénom Guy Kalinka Eric Alia Sylvio Arnaud Fabrice Michel André Christophe David Laurent Tony Cindy Fonction Président Vice-Président Vice-Président Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Déja près de 80 agriculteurs adhérents ! Au 25 juin 2009, les 3 SEA comptent 79 agricultrices et agriculteurs adhérents, toutes filières confondues. A terme environ 10 SEA devraient se fédérer au sein de la future Fédération Calédonienne des Syndicats d’Exploitants Agricoles. Une initiative qui prend de l'ampleur ! Le conseil d’administration du SEA de V-K-P. Plus d'information sur le syndicalisme, N’hésitez pas à prendre contact avec les nouveaux élus ou avec Thierry Vanhaecke au 24 31 69. 34 La Calédonie Agricole 119 RECHERCHE Photo 1 – Adulte de Teleogryllus oceanicus de la Collection de référence de l’IAC – SRAP (Photo Christian MILLE). Les moyens de lutte disponibles contre les grillons des champs (Orthoptera, Gryllidae), importants ravageurs de la Pomme de terre. Christian MILLE Entomologiste de l’Institut Agronomique néo-Calédonien Station de Recherches Agronomiques de Pocquereux, La Foa Depuis plusieurs années des agriculteurs producteurs de pommes de terre en particulier, se plaignent à l’approche de la récolte de dégâts importants. Ces dégâts sont observés sur les plus grosses pommes de terre qui sont en fait celles qui sont les plus en surface et donc les plus exposées. Ces dégâts sont dus à une espèce de grillon. Cet article fait le point sur les connaissances de ce ravageur ainsi que sur les moyens de lutte disponibles actuellement. 36 La Calédonie Agricole 119 Connaissances actuelles C’est donc depuis 1982 au moins qu’un ravageur de ce genre est signalé en Nouvelle-Calédonie en culture de Pomme de Terre (Brun and Chazeau 1986). A l’époque, c’est l’espèce Teleogryllus commodus (Walker, 1869) qui était signalée. Mais un spécialiste du Museum Nationale d’Histoire Naturelle de Paris a récemment identifié l’espèce en question comme Teleogryllus oceanicus (Le Guillou, 1841) de l’Ordre des Orthoptères et de la Famille des Gryllidés. Il semble que les deux espèces coexistent dans les mêmes habitats. Ces deux espèces sont très proches morphologiquement et ne sont différenciées que par les genitalias, c'est-à-dire les appareils reproducteurs. Il est donc possible qu’il s’agisse d’une erreur d’identification à l’époque. Une dizaine de spécimens collectés à La Foa ont permis d’identifier seulement l’espèce T. oceanicus (Photo 1). Les deux espèces sont communes avec l’Australie et T. commodus est aussi présente en Nouvelle-Zélande et qui fait dans les deux pays voisins d’importants dégâts essentiellement dans les pâturages. associé à un couvercle placé de telle façon qu’il permette le passage des insectes jusqu’au son empoisonné, tout en protégeant la faune de vertébrés notamment mais aussi pour protéger l’appât de la pluie. Deux types de pièges (Photos 2 et 3) doivent être évalués le plus rapidement possible pour être disponibles pour la prochaine saison de pommes de terre, ou au pire lors de la suivante. Bien qu’utilisant un insecticide de synthèse, ce moyen de lutte reste peu dangereux pour l’environnement puisqu’il demeure localisé, et sans aucun danger pour les consommateurs puisqu’il n’entraîne aucun résidu dans les récoltes. Lutte biologique : Cette lutte consiste à utiliser le champignon entomopathogène Metarhizium anisopliae. Ce champignon découvert naturellement sous forme de souches différentes en Australie, a été évalué et est maintenant commercialisé sous la forme d’un insecticide biologique sous plusieurs spécialités commerciales. Ce produit est notamment utilisé en Afrique contre le Criquet migrateur (Locusta migratoria). Un produit commercial Green Guard®, est disponible et commercialisé en Australie. Il serait urgent et nécessaire de tester ce produit dans les conditions néo-calédoniennes et surtout évaluer son efficacité sur les espèces de Teleogryllus. Moyens de lutte Deux moyens de lutte sont connus contre ces ravageurs, le premier est un moyen de lutte classique utilisant un insecticide avec un appât, le second utilisant la lutte biologique serait à étudier. Lutte par appâts : Il s’agit d’empoisonner du son avec la substance active malathion (commercialisée sous le nom produit commercial de MALDISON 500). Pour un kilogramme de son, on utilise 50 ml de Maldison 500. On doit mélanger le tout vigoureusement puis enfermer le mélange dans un sac en plastique pendant 24 heures de manière à ce que le produit pénètre bien le son. Le mélange peut être ensuite utilisé en le plaçant au sol sur un support plat en plastique par exemple (empêchant le contact avec la terre), Photo 2 – Premier type de piège réalisé grâce à une boîte plastique alimentaire, dans laquelle des fentes sont réalisées pour laisser passer les grillons. A noter que ce piège doit être enfoncé dans le sol de manière à positionner les fentes au niveau du sol (Photo Sylvie Cazères). La Calédonie Agricole 119 37 RECHERCHE Photo 3 – Détail du second type de piège réalisé en tôle, qui permet de protéger le son empoisonné, avec en insert le piège en place, avec son couvercle vissé sur la base (Photo Sylvie Cazères). Conclusion Deux moyens de lutte permettraient de s’affranchir du problème constitué par les grillons des champs. Dans l’urgence, on peut se baser rapidement sur la lutte par appâts en espérant qu’elle donne satisfaction mais dans le même temps il serait opportun de s’attacher à faire venir, tester, et homologuer le bio-insecticide existant à base de Metarhizium anisopliae car il permettrait de traiter ce ravageur sans entraîner les problèmes récurrents des insecticides de synthèse. Ces deux moyens de lutte s’inscrivent dans le cadre de la lutte intégrée. Cette dernière permet d’utiliser des insecticides de synthèse tout en limitant les impacts sur l’environnement et en supprimant les éventuels résidus dans les récoltes. Par ailleurs, l’utilisation d’insecticides d’origine biologique fait intégralement partie de la lutte intégrée, que l’on se doit de mettre en place. 38 La Calédonie Agricole 119 Remerciements L’auteur remercie chaleureusement le Dr Tony Robillard du Museum National d’Histoire Naturelle à Paris, pour l’identification de l’espèce principale. Référence Brun L.-O. et J. Chazeau, 1986. Catalogue des ravageurs d’intérêt agricole de Nouvelle-Calédonie. ORSTOM, Centre de Nouméa, 126 pages. ELEVAGE Sélectionner les taureaux sur leurs capacités Pierre-François DELACHARLERIE Dr.vétérinaire En élevage bovin viande, le choix d’un taureau reproducteur est déterminant pour la productivité future du troupeau. Les qualités bouchères (vitesse de croissance, développement squelettique, conformation) sont des critères souvent recherchés. Avec la contrainte croissante représentée par la lutte contre les tiques, l’appartenance à une race résistante à ces parasites est aussi un élément fréquent de choix. Mais il est un autre groupe d’aptitudes très important à prendre en considération, et qui peut paradoxalement être négligé lors de la sélection ou l’achat d’un taureau : il s’agit des capacités reproductrices de l’animal. 40 La Calédonie Agricole 119 Depuis 18 mois, grâce notamment à l’exemple de nos voisins australiens, les capacités reproductrices sont désormais intégrées en matière de sélection et gestion des taureaux. On parle par simplification de «test de fertilité», réalisé à la ferme au cours d’un examen vétérinaire, et complété par une analyse en laboratoire. Le présent article expose cette méthode de sélection, qui est donc d’application récente sur le territoire: ses intérêts, sa mise en œuvre en pratique, et les premiers résultats obtenus en NouvelleCalédonie sont abordés successivement. Pourquoi s’intéresser aux capacités reproductrices des taureaux ? Rappel : Comparons l’impact d’un taureau, susceptible d’engendrer 150 à 200 veaux au cours de sa carrière (25 à 30 veaux par an pendant 5 à 7 ans), à celui d’une vache, à l’origine de 5 à 6 veaux, 8 à 9 dans le meilleur des cas ! Dans le même ordre d’idée, depuis l’arrivée d’un jeune taureau dans le troupeau, jusqu’à la réforme de ses dernières filles, c’est sur une période de 10 à 15 ans que le taureau va influencer le troupeau. Enfin, à lui seul, le taureau représente la Photo 1 : mesure de la circonférence scrotale. moitié de la génétique de son troupeau de reproduction. Ces éléments soulignent le rôle central que joue le taureau dans le troupeau, et donc l’importance de le choisir le plus judicieusement possible. Quelques chiffres : Cela semble une évidence, la fonction première du taureau reproducteur est de produire des veaux. Pourtant, dans les populations ne faisant l’objet d’aucune sélection particulière sur la fertilité des mâles, on s’aperçoit qu’une proportion importante de taureaux est moins fertile : selon les cas, on parlera de subfertilité, voire d’infertilité totale. Ainsi, plusieurs études internationales (Australie, Amérique du Nord) dans des élevages de grande taille rapportent que : • 20 à 30% des taureaux sont insuffisamment fertiles ; • 5 à 7% des taureaux ne produisent aucun veau ; • 40% des taureaux suffisent pour produire 90% des veaux On en conclut logiquement ici que : Lorsqu’ils ne sont pas correctement sélectionnés, environ un quart à un tiers des taureaux présente une productivité insuffisante et pénalise donc les performances du troupeau. A l’inverse, la moitié des taureaux les plus fertiles produit la quasi-totalité des veaux. Photo 2 : prélèvement de semences par électroéjaculation, le taureau étant simplement maintenu dans la coulisse. L’importance d’avoir des taureaux fertiles : Un taureau fertile influence les performances du troupeau à plusieurs niveaux, directs ou indirects : En tout premier lieu bien sûr, plus le taureau est fertile et plus il sera susceptible de produire un nombre élevé de veaux, dans une période courte. On considère ainsi qu’un taureau fertile, dans un troupeau de 30 vaches, est en mesure de féconder 60% des femelles en 3 semaines (un cycle de chaleurs) et 95% en 2 mois (3 cycles de chaleurs). Mais aussi, l’utilisation de taureaux à la fertilité avérée permet, dans des grands troupeaux, de réduire le nombre de taureaux nécessaires, donc de faire des économies sur le poste «taureaux». Par exemple, dans les ranchs du «Northern Territory» australien, la sélection des taureaux sur la fertilité a permis de passer d’un ratio de 1 taureau pour 25 vaches, à 1 taureau pour 40 vaches, sans diminution de la fertilité. En corollaire au point précédent, la réduction du nombre de taureaux nécessaires permet d’accélérer le Photo 3 : examen microscopique immédiat de la semence, à la ferme. La Calédonie Agricole 119 41 ELEVAGE progrès génétique. En effet, moins de taureaux signifie la possibilité de réaliser une sélection plus forte sur les autres critères et l’accès à la reproduction pour les tous meilleurs animaux. Enfin, et c’est un point extrêmement important, il a été prouvé qu’il existait une corrélation importante entre la fertilité du taureau, d’une part, et la fertilité des filles de ce taureau, d’autre part. Cela signifie qu’un taureau fertile engendrera des génisses fertiles. En ce sens, la sélection des taureaux pour la fertilité est une voie de sélection de la fertilité des femelles. Les différentes études mondiales, réalisées sur plusieurs dizaines d’années, prouvent ainsi que la sélection de la fertilité par la voie mâle est 10 fois plus efficace que par la seule voie femelle ! Normal spermatozoa Knobbed acrosome 1. Un plus grand nombre de veaux, dans un laps de temps plus court. 2. Une économie sur le poste «achat de taureaux». 3. Une accélération du progrès génétique. 4. Une voie de sélection efficace de la fertilité des femelles. Detached heads Pyriform head Teratoid Proximal droplet Coiled tail Abaxial attachment of tail Accessory tail Photo 4 : anomalies morphologiques des spermatozoïdes. 42 Tableau 1 : les atouts des taureaux sélectionnés pour la fertilité : La Calédonie Agricole 119 Microencephalic heads Pseudodroplet Diadem defect Distal droplet Distal mid-piece reflex Mise en œuvre de la sélection des taureaux sur leurs aptitudes reproductrices : La sélection des taureaux sur leurs aptitudes reproductrices repose en grande partie sur la réalisation d’une «évaluation de la fonction de reproduction», plus communément désignée, par raccourci, par le terme «test de fertilité», pratiqué par le vétérinaire. La technique existe depuis plusieurs décennies. Elle est notamment en vigueur depuis longtemps dans les centres d’insémination artificielle, pour les taureaux donneurs de semence. Mais c’est au cours des 15 dernières années que de nombreux travaux, directement dans les élevages et non plus en stations contrôlées, ont permis de rendre opérationnelle la technique sur le terrain. Elle est donc désormais parfaitement disponible et accessible pour chaque élevage. Méthodologie du «test de fertilité» : Il comporte plusieurs volets, qui couvrent l’ensemble des facteurs nécessaires, pour le taureau, à l’accomplissement de sa fonction de reproducteur. En effet, le taureau reproducteur doit : • Etre capable de se maintenir en bon état de santé dans l’environnement dans lequel il sera placé ; • Pouvoir repérer les femelles en chaleurs ; • Etre apte à saillir de façon répétée ces femelles ; • Produire un nombre suffisant de spermatozoïdes viables, morphologiquement normaux, et capables de fertiliser l’ovocyte et débuter le développement embryonnaire. Aussi étudie-t-on différents volets tels que présentés dans le tableau cidessous : Tableau 2 : les différents volets du «test de fertilité» : L’examen général L’examen des organes génitaux externes La tête et les yeux Les aplombs postérieurs Les jarrets Les pieds La locomotion La note d’état La conformation du fourreau L’examen du pénis L’appréciation de la tonicité testiculaire La mesure du périmètre testiculaire L’examen des organes génitaux internes Par palpation transrectale Le prélèvement de semence Par électro-éjaculation L’examen immédiat de la semence au Aspect microscope Densité Mobilité de masse Pouvoir fléchant L’analyse morphologique des spermatozoïdes En laboratoire spécialisé L’évaluation de la libido et de l’aptitude au saut Observation du comportement du taureau en présence de femelles Cette partie du test est la plus difficile à réaliser La méthode allie donc plusieurs niveaux d’investigation : • «sur le terrain» : examen général et clinique du taureau ; • «le laboratoire à la ferme» : prélèvement et examen immédiat de la semence ; • «au laboratoire» : examen différé de la semence, souvent réalisé en laboratoire spécialisé. Conclusions du test : Pour chaque poste, les différentes études ont permis d’établir des normes de référence. On sait donc parfaitement quels sont les critères - qui varient légèrement selon l’âge, le type génétique et l’alimentation - que le taureau doit remplir pour être jugé apte à assurer sa fonction de reproducteur. Les taureaux jugés insuffisants doivent être écartés de la reproduction et donc réformés. Les taureaux classés seulement passables peuvent être utilisés dans des circonstances particulières (troupeaux commerciaux terminaux notamment). C’est pour les troupeaux destinés à produire des reproducteurs de renouvellement (race pure ou non) que la sélection doit être la plus rigoureuse. La Calédonie Agricole 119 43 ELEVAGE Tableau 3 : le résultat du test de fertilité : Taureaux classés «BONS» - Tous les postes sont conformes - Fertilité maximale - Usage sans restriction Taureaux classés «PASSABLES» - Certains postes sont acceptables mais pas au maximum de l’échelle de référence ; aucun résultat éliminatoire - Bonne fertilité - Usage à restreindre aux troupeaux commerciaux (tous les produits sont abattus), et de préférence dans des troupeaux à plusieurs taureaux Taureaux classés «INSUFFISANTS» - Un résultat éliminatoire (ou plusieurs) - Sub-fertilité, voire infertilité - A réformer En particulier dans le cadre d’une transaction (achat d’un jeune taureau par exemple), ces résultats sont consignés dans un certificat individuel d’examen. Pour le vendeur, être en mesure de fournir un certificat vétérinaire d’examen de la fonction de reproduction ajoute du crédit et de la valeur au taureau qu’il souhaite vendre. Pour l’acheteur, c’est l’assurance que le reproducteur présente toutes les caractéristiques nécessaires pour accomplir efficacement la tâche à laquelle il est destiné. CERTIFICAT VETERINAIRE : (exemple) EXAMEN DE LA FONCTION DE REPRODUCTION DU TAUREAU Lieu d'examen : XXXXXXX Date : 3 mars 2009 Taureau examiné : Identification : XXXXX Date de naissance : 10/01/2004 Race : Limousine Poids vif : 724 kg Propriétaire : XXXXX Résultats de l'examen : Scrotum Examen physique Semence (examen immédiat) Morphologie (laboratoire) Aptitudes au saut 37.5 cm OK OK OK OK Non évaluées Résultat final : Sur la base des caractéristiques mesurées au cours du test d’évaluation des aptitudes reproductrices, conformément au protocole de référence, le taureau identifié ci-dessus est jugé : BON. Son utilisation est possible sans restriction. XXXXXXXXXXX Dr. Vétérinaire 44 La Calédonie Agricole 119 Quelques résultats des premiers tests de fertilité réalisés sur le territoire : Environ 200 taureaux - jeunes taureaux avant première mise à la reproduction ou taureaux adultes -, de différents races (Limousine, Charolaise, Brahman, Santa Gertrudis, Senepol) ont déjà été testés dans différents élevages. Les résultats obtenus sont similaires aux chiffres rapportés dans les études internationales (cf. premier paragraphe). Ainsi, environ un tiers des taureaux testés présentent des caractéristiques insuffisantes pour assurer leur rôle de reproducteur dans des conditions optimales de fertilité. Premiers résultats des « tests de fertilité » des taureaux en NouvelleCalédonie : fréquence des anomalies relevées (certains taureaux présentent plusieurs anomalies). Circonférence Examen scrotale physique insuffisante non conforme TAUREAUX 34% ADULTES JEUNES 13% TAUREAUX 3% Fourreau et/ou pénis non conformes Examen Qualité immédiat morphologique de la de la semence semence insuffisante non satisfaisant 6% 6% 15% 7% 8% Ces chiffrent confirment la très grande importance de procéder à un effort de sélection des taureaux sur leur fertilité. Conclusion : Nous avons vu que le taureau avait une place déterminante dans le troupeau. Sélectionner les taureaux pour la fertilité est la voie génétique la plus efficace d’amélioration de ce critère dans l’élevage. La technique d’évaluation des capacités reproductrices des taureaux est désormais parfaitement codifiée, et de mise en œuvre relativement aisée et rapide : elle est donc accessible à tous les élevages. On peut considérer le «test de fertilité» comme un véritable contrôle technique» du taureau. Les circonstances pour mettre en œuvre un test de fertilité sont en particulier : • L’achat d’un taureau reproducteur : ne pas vérifier les capacités reproductrices du futur taureau revient en quelque sorte à acheter un véhicule sans avoir vérifié son fonctionnement ! • La vérification, années après années, des aptitudes des taureaux adultes : en effet, un taureau déjà prouvé fertile peut voir sa fertilité baisser au cours du temps (maladie, blessure...). On pourrait parler ici de «révision annuelle» ! • La vérification des aptitudes d’un tau- reau face à un problème anormal d’infécondité dans le troupeau. Pour placer l’élevage sur les «rails de la fertilité», ce contrôle devrait donc concerner le maximum de taureaux chaque année. Attention, il ne faut pas pour autant négliger les autres facteurs intervenant dans les performances de reproduction : alimentation du troupeau, sélection et gestion du troupeau de reproduction femelle, contrôle des maladies pouvant pénaliser la fécondité. D’une manière globale, c’est par l’amélioration des performances de reproduction du troupeau que la rentabilité progresse le plus rapidement. En effet, à elle-seule, la fécondité détermine 70% du résultat économique en élevage allaitant. La sélection des taureaux en constitue l’une des pierres angulaires. La Calédonie Agricole 119 45 JURIDIQUE Convention collective des exploitations agricoles : évolution en cours. Fin 2008, une évolution de la convention collective agricole datant de 1996 a été demandée au MEDEF par un certain nombre de syndicats (UT-CGT-FO). Les demandes des syndicats portent sur les points suivants : • Actualisation de la convention collective par rapport au droit du travail • Actualisation et évolution des grilles de salaire (valeur du point inchangée depuis 1996, suppression du SMAG) • Ancienneté (pas d’ancienneté actuellement dans la convention), jours fériés (4 en agriculture contre 7 à 8 dans les autres branches). • Mise en place de dispositions spécifiques aux différentes filières. Le MEDEF, en charge de ce dossier, a donc organisé plusieurs réunions sous forme de commissions paritaires réunissant syndicats représentants les salariés agricoles 48 La Calédonie Agricole 119 et employeurs agricoles. Sont seuls habilités à siéger à cette commission les syndicats et employeurs signataires de la convention collective de 1996 ou représentatifs de la profession. La Chambre d’agriculture n’a donc pas pu assister à ces réunions. Parallèlement le MEDEF a rencontré les employeurs agricoles pour des réunions de travail préparatoires aux commissions paritaires. Face à l’importance de ces enjeux, certains exploitants agricoles présents aux réunions du MEDEF ont contacté la Chambre d’agriculture en vue d’obtenir son appui technique sur ce dossier. Ils ne s’estimaient pas assez représentatifs ou pas assez informés pour prendre la responsabilité de statuer lors des commissions paritaires au MEDEF. Une réunion a donc eu lieu le 2 avril 2009 à la Chambre d’agriculture au cours de laquelle il a été décidé que chaque filière agricole serait contactée par la Chambre afin de désigner un représentant dans ce dossier. Ceci permettrait ainsi de faire «remonter» les avis des professionnels appartenant à cette filière. Font partie du groupe de travail «employeurs agricoles» présents au MEDEF : • M. Jean-Claude Birot, Syndicat des naisseurs et naisseurs-engraisseurs de porcins en Nouvelle-Calédonie • Mme Lucie Duvivier et M. Daniel Pairault pour le Syndicat des Pêcheurs Professionnels Côtiers Calédoniens • M. Roger Galliot, Président du syndicat des Producteurs de céréales • Mme Laurette Thouzeau, pour l’Association Apicole des 3 Provinces. • M. Noréné Warecakaine, Président de l’Association Arbofruits • M. Manuel Bianchi, Président de l’Organisme de Défense et de Gestion de l’Agriculture Raisonnée (ODG) • Mme Hélène Andres, Présidente du Collectif de Défense des Intérêts des Exploitants Calédoniens • Mme Annick Haury pour le Groupement des serristes • M. Gérald Thomas, pour le Syndicat des éleveurs de Nouvelle-Calédonie D’autres représentants de filières n’ont pu assister à la réunion du 05 juin 2009. Font partie de la Commission Paritaire au MEDEF : Une rencontre a eu lieu le 13 mai 2009 entre le Directeur du MEDEF et le Directeur de la Chambre d’agriculture. Il a été convenu que la Chambre et le MEDEF s’informeraient mutuellement sur l’avancée de ce dossier en partageant les compléments d’informations nécessaires pour permettre d’éclairer au mieux les employeurs agricoles. Les représentants des différentes filières agricoles se sont réunis le 5 juin 2009 à la Chambre d’agriculture afin de prendre connaissance de l’avancée des travaux menés par le MEDEF : • Signature d’un avenant n°1 à la convention le 27 mai 2009 entre les différentes parties (MEDEF, employeurs agricoles et syndicats de salariés agricoles). Cet avenant ne fait que mettre en conformité certaines dispositions de la convention par rapport au droit du travail. • Certaines dispositions de la convention doivent faire l’objet de négociations entre employeurs et syndicats de salariés agricoles (suppression du SMAG et grilles de salaire ; ancienneté ; jours fériés chômés ; modulation des horaires). Les représentants des filières ont souhaité participer à l’avenir aux réunions de travail «employeurs agricoles» organisées par le MEDEF. La Chambre d’agriculture s’est rapprochée du MEDEF qui a accepté ces nouveaux représentants pour élargir les discussions. • M. Manuel Bianchi, Président de l’Organisme de Défense et de Gestion de l’Agriculture Raisonnée (ODG) • Mme Hélène Andres, Présidente du Collectif de Défense des Intérêts des Exploitants Calédoniens • Mme Annick Haury pour le Groupement des serristes • M. Gérald Thomas, pour le Syndicat des éleveurs de Nouvelle-Calédonie • M. Régis Bador, Directeur SODACAL SA M. Alain Romieu, Directeur de Pacific Jardin Paysage • M. John Kuhn, Président du Groupement des fermes Aquacoles (GFA) La 1ère réunion «élargie» a eu lieu le 10 juin au MEDEF. Son but était de recueillir l’avis de l’ensemble des représentants des filières agricoles pour en faire part lors des négociations avec les syndicats. Le 24 juin 2009 s’est déroulée au MEDEF une réunion avec les syndicats de salariés agricoles et les représentants des employeurs agricoles sur les modalités de passage du SMAG net à un SMIG net. Cette évolution pourrait être étalée sur plusieurs années et selon des modalités à définir avec le gouvernement, notamment pour les filières dont les prix sont réglementés. La Calédonie Agricole 119 49 JURIDIQUE Sociétés agricoles : les textes applicables en Nouvelle-Calédonie. L’extension des dispositions du code rural sur les sociétés agricoles avait été demandée en 2000 par la Chambre d’agriculture et c’est chose faite puisque depuis la mi-juin, les textes relatifs au Groupement Foncier Agricole (GFA), au Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) et à l’Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée (EARL) sont applicables. Toutefois, il faudra faire preuve d’encore un peu de patience en attendant les mesures réglementaires qui permettront de créer ces sociétés. Petit rappel sur les structures juridiques GAEC : comment ça marche ? Le GAEC est une structure qui permet le regroupement d’exploitations de caractère familial. L’agriculteur met en commun des moyens avec d’autres agriculteurs confrontés aux mêmes difficultés structurelles. Chaque associé participe effectivement au travail en commun des exploitations des associés et conserve son statut individuel de chef d’exploitation au niveau économique et fiscal. Il facilite la transmission des exploitations entre le père et le fils. 50 La Calédonie Agricole 119 GFA : comment ça marche ? Le GFA est une société civile qui permet • de louer des terres aux agriculteurs, • de maintenir l’exploitation en cas de succession, • de transformer un patrimoine foncier en parts sociales cessibles pour éviter l’indivision ou y mettre fin, • d’assurer ou de faciliter la gestion des exploitations dont il est propriétaire soit en les donnant en location par bail rural ordinaire ou à long terme, soit en les exploitant lui-même en faire-valoir direct. EARL : comment ça marche ? L’EARL permet de : • séparer le patrimoine privé et le patrimoine professionnel, • pouvoir constituer une société avec un seul associé en bénéficiant de tous ses avantages ; • créer une société entre agriculteurs travaillant sur l’exploitation et non agriculteurs simplement associés au capital. Nous reviendrons en détail sur ces sociétés au cours des prochains numéros de LCA. AGRO-TOURISME Animations du réseau Bienvenue à la Ferme : En plus des nombreux «marchés» organisés tout au long de l’année, les agriculteurs du réseau Bienvenue à la Ferme participent à des évènements comme le Salon du Tourisme les 13 et 14 juin ou même organisent des évènements comme les soirées «Feux de la Saint Jean» les samedis 20 et 27 juin. 52 La Calédonie Agricole 119 me • Salon du Touris Le Salon du tourisme s’est déroulé les 13 et 14 juin à la gare maritime en présence des professionnels du tourisme afin d’informer le public sur les différentes sorties, activités et loisirs proposés sur le territoire. Etant un acteur majeur du tourisme rural sur le territoire, le réseau Bienvenue à la Ferme était représenté. Disposant de 3 emplacements, ses adhérents se sont relayés afin d’animer le stand, en communiquant sur le réseau et sur ses membres. Différentes brochures ont été distribuées mais aussi, et c’est une première, une vente des produits des différents adhérents était prévue…, le public a donc pu découvrir (ou redécouvrir) la qualité mais aussi la diversité des produits de nos producteurs. Cette manifestation a été un succès puisque beaucoup de visiteurs sont repartis avec des produits achetés sur le stand et les informations sur nos exploitations adhérentes. Jean • Feux de la SaintTrois exploitations du réseau BAF ont participé à la troisième édition des soirées «Feux de la Saint-Jean». Christelle et Hervé Pagès de la station d’élevage des 3creeks à Bourail et Annick et Jean Louis Bouvier de la Petite ferme à La Foa ont ouvert les portes de leur exploitation le samedi 20 juin. Chantal et Stéphan Nottret du Refuge du Cerf à Kaala Gomen ont mis en place cette animation le samedi 27 juin. • Samedi 20 juin Ces festivités ont été compromises par des conditions météorologiques peu clémentes, mais le public a répondu à l’invitation en se déplaçant sur les fermes de Bourail et La Foa. e les 3 creeks • Station d’élevag Malgré une vingtaine d’annulations dues à la pluie, plus d’une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour partager un moment convivial. Après un verre de bienvenue et une couronne de fleurs offerte à chaque dame, le public a pu savourer un buffet copieux composé de cuisine traditionnelle, le tout accompagné de musique celtique. Les enfants ont participé aux activités proposées avec notamment le maquillage : chats, fées et lutins étaient donc de sortie ! Le ciel redevenu un peu plus clément a permis à Hervé d’embraser le bûcher. Les invités partagèrent alors la chaleur et la convivialité des flammes et profitèrent de la musique pour danser sur les rythmes celtiques. Nous tenons à remercier la classe de 1ère Bac Pro commerce du lycée Saint François d’Assises ainsi que leurs professeurs Mme Lechanteur et Mme Nonzeran pour l’aide apportée dans l’organisation et le déroulement de cette soirée. Merci également à la municipalité de Bourail qui est venue rénover les routes accédant à l’exploitation. • La Petite Ferme Bien que la moitié des invités n’aient pu se déplacer, une dizaine de convives sont venus partager un moment agréable chez Annick et Jean Louis, le nombre restreint d’hôtes favorisant encore plus la convivialité et l’ambiance familiale ainsi que les échanges entre les familles. Après un cidre d’accueil et un apéritif afin de réchauffer les courageux invités ayant bravé la boue et les averses, un somptueux repas composé de plats du terroir fit le bonheur des papilles des gourmands avec une mention spéciale pour le succulent cassoulet maison cuit au feu de bois. • Samedi 27 juin Initiateurs de cette manifestation, Chantal et Stephan avaient à cœur d’organiser cette soirée feux de la Saint-Jean, devenue une tradition du côté de Ouaco. Plus de 110 personnes se sont déplacées pour profiter de cette soirée chaleureuse et danser sur les rythmes entraînants du groupe de musique "Les Improbables", présent pour l’occasion. A noter : Les adhérents du réseau Bienvenue à la Ferme ont organisé un marché à l’extérieur du magasin Carrefour le vendredi 26 juin. Les nouméens ont pu acheter et découvrir les saveurs des produits de nos producteurs avec les légumes et fruits du pays, les produits transformés (confitures, achards, charcuterie…), les cailles farcies mais aussi les plantes et les essences de niaouli. La Calédonie Agricole 119 53 FORMATION Les nouveaux diplômés du CAPA. Remise de diplômes à la Chambre d'agriculture Vendredi 12 juin, la Chambre d’agriculture a remis les diplômes aux 15 apprentis agricoles du Centre de Formation d’Apprentis (CFA) et aux 13 stagiaires (agriculteurs, salariés agricoles) ayant suivi la formation Distributeur et Applicateur de Produits Antiparasitaires (DAPA). La formation, un enjeu majeur pour l'avenir de nos métiers. 56 La Calédonie Agricole 119 En présence de plus de 60 personnes (institutions, professionnels, diplômés confondus), la cérémonie de remise des diplômes a récomprensé la promotion de 2008 de 15 diplômés en apprentissage sur trois sections. Mais aussi une remise des certificats DAPA à 13 agriculteurs. Ce certificat est déterminant. En effet, la responsabilité des agriculteurs va s’accroître dans les prochaines années avec la sensibilité grandissante de la population pour la protection de l’environnement. «Nourrir les hommes dans un environnement préservé, former et installer de nouveaux agriculteurs… ce sont les priorités de la Chambre d’agriculture pour le développement d’une agriculture durable» a souligné le président de la Chambre d'agriculture. «Agriculteurs et futurs agriculteurs, salariés et apprentis agricoles, vous mobilisez des qualités et des compétences très diverses et vous mettez en œuvre au quotidien des savoir-faire sans cesse en mutation. Et aujourd’hui, je suis fier de vous remettre vos diplômes… Vous êtes les nouveaux ambassadeurs de notre profession, je vous félicite pour le travail réalisé.» a également précisé M. Pasco. Une formation solide et diversifiée est aujourd’hui indispensable. L’actualité le démontre, les consommateurs sont à la recherche d’un produit de qualité irréprochable. La Chambre d’agriculture, représentante du monde agricole, s’investit pour relever le défi de la qualité et de la préservation de l’environnement. C’est l’enjeu majeur de l’agriculture de demain. «L’agriculture est un métier d’avenir, un métier de passionnés, je vous souhaite une pleine réussite dans votre choix de vie» a encouragé le président. Un merci tout particulier aux Maîtres d’apprentissage et aux Liste des diplômés du CAPA en apprentissage CHARLES EDOUARD CHEVRON ROSINA DAYE ALAIN MAKONO MELVEENFACON JAMES GUYETTE JORDANEERCKELBOUDT STEPHANE PEMONON YONNICKHIANDONDIMAAT MARIE NOELLE BADIMOIN YVERICK PODEI NICESSIOWADECLA JEAN MEITE LAURYCKMAGAUT WANIJAKGUYETTE CHLOE ANDRZEJEWSKI Gérard Pasco remettant le certificat DAPA à Monique Dyee. Liste des certifiés du DAPA SASKYA JOSEPH JEAN-PAUL LOLO SOSEFO HOLOPOPO CHRISTOPHE KALATO RAPHAËLROSEMINA JACKY TARTERET WILLY KATENGA JEANNE JAMET STÉPHANE FACON PHILIPPELEGER OLIVIER ROLLAND ALOÏSIO TALAÜ THIERRY PARC MONIQUEDYEE SANDRA POTINO OLIVIER ROLLIN Les nouveaux diplômés du DAPA. Nous remercions les formateurs qui ont largement contribué à la réussite des apprentis ! La Calédonie Agricole 119 57 ETUDE Synthèse de l’étude sectorielle en agriculture Entre avril et juillet 2008, l’Observatoire de l’Emploi, des Qualifications, des Salaires et de la Formation (OEQSF) de l’Institut pour le Développement des Compétences de la Nouvelle-Calédonie (IDCNC) a réalisé une enquête auprès de l’ensemble des entreprises employeurs ayant déclaré au moins un salarié dans le secteur de l’agriculture, soit 444 entreprises. Cette enquête permet d’actualiser les données issues de l’étude déjà réalisée en 2004 notamment concernant les besoins en emplois et formations du secteur. 58 La Calédonie Agricole 119 Chaque entreprise a reçu un questionnaire par courrier et a été suivie individuellement par un chargé d’études. Les questions posées traitent du secteur dans sa globalité (difficultés, points forts et points faibles du secteur…) et du ressenti des professionnels (confiance dans l’avenir, problèmes de recrutement, avis sur la formation proposée localement…), mais aussi des salariés de l’entreprise (âge, diplôme, type de contrat,…) et des besoins en emplois et en formations pour les 5 ans à venir. L’intérêt des études sectorielles Les résultats des études sont présentés lors d’un Comité Technique Sectoriel (CTS) pour validation et commentaires. Ce comité, composé d’institutionnels (Nouvelle-Calédonie, provinces, Etat) et de partenaires sociaux (représentants du patronat et des syndicats de salariés), et piloté par la Direction de la Formation Professionnelle Continue (DFPC) s’approprie les résultats pour préconiser des axes d’améliorations appelés « contrats d’objectifs ». Ces derniers permettront notamment d’ajuster l’offre de formation locale aux besoins des entreprises et de mettre en place des actions de communication sur les métiers du secteur. Résultats de l’enquête réalisée en 2008 • La concentration des entreprises employeurs en province Sud (et donc une concentration des offres d’emploi en province Sud), alors que les indépendants (entreprises sans salarié) sont répartis de façon plus homogène entre le Nord et le Sud. • Plus de 70% des salariés sont des hommes. • 83% des salariés des grandes entreprises du secteur n’ont aucun diplôme, le niveau de formation est donc très faible. • Les entreprises interrogées ont déclaré 93 besoins en emplois dans les 5 ans à venir, dont la moitié pour les métiers de «jardinier d’espaces vert» et «maraîcher-horticulteur». Ces besoins sont plus faibles que lors de la précédente étude en 2004 : en effet les aléas climatiques et biologiques ainsi que l’automatisation du travail ont diminué les besoins en main-d’œuvre et fragilisé la confiance des entreprises en l’avenir. • 65% des besoins en formation sont concentrés sur l’espace vert (élagage, phytosanitaire,…) alors qu’en 2004, les besoins étaient plus dispersés (49% pour l’espace vert, 29% en aviculture, …). Il a été souligné le besoin de former les agriculteurs à la commercialisation, au marketing et au conditionnement des produits. D’ici 2013, 93 besoins en emplois dont 57 créations de postes et 36 départs à la retraite ; il s’agit principalement des métiers de «maraîcher-horticulteur» (28% des besoins) et «jardinier d’espaces verts» (20% des besoins). Rappel des résultats de l’enquête réalisée en 2004 • Un déficit de main-d’œuvre dans les métiers de l’exploitation forestière ; aucune formation dédiée n’existe pour couvrir ces besoins. • Les besoins en formation sont surtout qualitatifs et non quantitatifs (technicités nouvelles). • Chercher à développer la formation par apprentissage qui ne représente que 1,8% des diplômés entre 2000 et 2004. • Multiplier les partenariats avec les entreprises pour répondre plus rapidement à leurs besoins. • Créer des formations itinérantes pour former les agriculteurs indépendants qui sont répartis sur les trois provinces. Les commentaires des professionnels Les professionnels interrogés ont exprimé certaines difficultés : • Le secteur est peu attractif (le salaire minimum est faible, risques biologiques, aléas climatiques, aléas internationaux, pas de caisse de retraite,…) ce qui engendre un problème de renouvellement des générations. • La terre devient chère et rare. • Il existe peu de regroupements et de fédérations dans le milieu agricole, pourtant cela permettrait aux agriculteurs d’être mieux représentés. • Les employeurs et employés ne sont pas assez formés (techniques, savoir-être,…) ; en effet 83,2% des salariés des grandes entreprises (≥ 10 salariés) n’ont aucun diplôme. • Le besoin d’une politique agricole commune. • L’application des produits phytosanitaires n’est pas assez réglementée. Pour plus d’informations : IDC NC - 1, rue de la Somme BP 497 - 98845 Nouméa cédex Tél. 28 10 82, fax 27 20 79 - Numéro Vert 05 07 09 site internet : www.idcnc.nc L’IDC-NC est un outil du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie au service du public construit sur les thématiques «emploi et formation» et organisé autour de trois missions : • Le dispositif IOPP’S (Information, Orientation, Positionnement, Prescription, Suivi) : positionner les stagiaires sur des parcours de formation professionnelle ; • Le service aux entreprises : accompagner et conseiller les entreprises pour la mise en œuvre d’une politique de ressources humaines ; • L’Observatoire de l’Emploi, des Qualifications, des Salaires et de la Formation (OEQSF) : veiller, observer et analyser l’économie calédonienne pour une meilleure adéquation entre l’emploi et la formation. Concrètement l’Observatoire : - diffuse les statistiques du marché de l’emploi ; - évalue le dispositif de formation professionnelle continue et par apprentissage programmé et financé par la NouvelleCalédonie ; - accueille, informe, oriente et suit les étudiants désireux de poursuivre leurs parcours de formation ; - réalise une veille prospective via les études sectorielles. Les études sectorielles sont confiées à l’OEQSF par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Elles sont destinées à évaluer les besoins futurs en emplois et formations des entreprises dans les différents secteurs économiques. Elles permettent d’adapter le dispositif local de formation aux besoins de l’économie calédonienne. La Calédonie Agricole 119 59 PETITES ANNONCES X ANIMAU • A vendre pour la nouvelle saison, réservez dès maintenant vos essaims chez l’apiculteur, Contact : 83 54 10 • A vendre - poulain né le 19/09/2008 Mère : Pur sang arabe Père : Quater horse (Austr.) vacciné et vermifugé Prix : 120 000 F - jument Quarter horse/Pur sang née le 11/11/2001 vermifugée et dressée, douce pour cavalier confirmé. Prix : 400 000 F Visible sur Tontouta Contact : 76 89 84 • A vendre Taureaux Santa Gertrudis Inscrit à l'UPRA 2 taureaux issus d'IA 230 000 F/ bête 2 taureaux issus de monte naturelle (qualification espoir) : 240 000 F/bête Paillage (mélange de rhode et sécastylo) 2000 F / balles de 250 kg Contact : 47 26 44 • A vendre essaims d’abeilles avec reines ou ruches avec colonies Prix : 25 000 F Contact : 76 43 59 • A vendre cochon sur pied 60 Kg Contact : 47 10 89 ou 84 89 39 • A vendre sur Voh (TEMALA), taurillons Brahman UPRA Prix : 180 000 F Contact : 47 31 49 après 18h • A vendre canard d’origine Austr. Pekin, Orpington, Arlequin, Kaki Campbell. Prix : 2500 F pièce Contact : 41 50 79 ou 96 53 43 60 La Calédonie Agricole 119 LS MATERIE • A vendre pelle rétro SIGMA 4 autonome, pour tracteur agricole. Prix : 500 000 F Une cuve à eau 14 m3 métallique neuve, 2,30 x H 3,30 Prix : 300 000 F Contact : 79 27 77 • A vendre divers matériels agricoles sur la Foa (à voir sur place) - 2 enrouleurs diam. 63 long. 230 m - 1 rotavator Howard 2m10 Contact : 44 32 65 • A vendre un Rotavator «Howard» Prix : 1 M, une motopompe 70 CV très peu servie, 1 ensileuse à Maïs (à déb.) Contact : 47 22 62 • A vendre un enrouleur «Maroni» 63/250 Prix : 800 000 F, un pneu de tracteur 480/70/R30 Prix : 30 000 F, un Buggy 250 cm3 Prix : 350 000 F et un groupe électrogène SDMO mono/ trifazé 220 KVA sur remorque Prix : 600 000 F Contact : 97 85 80/42 35 34 • A vendre un tracteur international CAZE 125 cv 4X4 bon état Prix : 1 800 000 F Contact : 41 11 03 ou 867 827 • Recherche d’occasion sous-soleuse covercrop rotavator charrue pour un 95 cv Contact : 24 07 69 • A vendre - Tracteur Landini 8880 Evolution 82 CV, climatisé, Prix : 1 500 000 F - Tracteur Fendt Xylon 522, 125 CV, climatisé, Prix : 3 500 000 F - Moissonneuse batteuse Braud 650, 800 H, Prix : 3 000 000 F - Pivot d’irrigation déplaçable 220 m, Moto pompe Cuming + Tuyaux, à démonter, Prix : 3 500 000 F Décompacteur Quivogne 3 dents, prix : 200 000 F Contact : 47 28 31 HR • Recherche van 2 places faire offre au Contact : 84 89 39 • Cède suite à cession d'activité : land cruiser, série 288 000 NC, 46 000 km, reprise de contrat de défiscalisation, Valeur : 2 750 000 F Contact : Tél 79 77 25 PETITES ANNONCES • A vendre - 1 charrue 3 disques réversibles hydraulique (MACHIO) état neuf, Prix : 480 000 F - 1 pare choc pour tracteur New Holland TL 70 Prix : 120 000 F (neuf) Contact : 44 21 03/86 78 78 • A vendre 16 rouleaux de grillage Euro Fence (NZ), type TITE GRIP (deer Fence Ø = 2,5 mm) Réf WFF 11/155/300/100 11 fils/H = 155 cm/ maille = 300 mm/ longueur = 100 m, Prix : 15.000 Fcfp/l’unité Contact : 94 61 82 • A vendre Nissan Navara King Cab, série 253 109 NC, 114 000 Kms, Bon état Prix : 1,5 M à débattre Contact : 76 89 84 visible sur Tontouta 62 La Calédonie Agricole 119 S N I A R R TE • A vendre propriété de 7 ha à Boulouparis Prix : 27 M Contact : 35 17 75 • A louer • A vendre propriété de 9Ha à la Foa en bord de rivière avec : 800 pieds d’agrumes et Irrigation en place Prix : 30 M à débattre Contact : 44 32 65 propriété 50 Ha pour élevage ou culture Prix : 70 000 Frs par mois Contact : 75 06 03 EMPLOI • A vendre belle propriété de rapport et loisirs de 9 ha région la Foa, avec maison F4, carport, docks, verger 1300 arbres, irrigation, clôtures, 2 étangs. Contact : 76 93 74 • Recherche ouvrier agricole spécialisé en élevage, aménagement paysager et pépinière, possibilité d’évolution. Contact : 42 46 86 / 76 22 86
Documents pareils
le choix de la qualité - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
Chambre d’agriculture aux iles Loyauté,
le président Gérard Pasco, le vice-président Noréné Warekaicane , accompagnés du directeur Yannick Couete, de
Clément Gandet et de Bernard Angonin
se sont re...