le choix de la qualité - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
Transcription
le choix de la qualité - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
500 F Elevage N°137 • Août 2013 Partenaire d’un développement agricole durable Volaille de Nouvelle-Calédonie le choix de la qualité Végétal Le premier guide Phytosanitaire calédonien > p.18 PORTRAIT Jean-Claude Birot, éleveur porcins au Mont Dore > p.40 Agri-tourisme Les produits fermiers de Jean-Louis Dumont 18 24 sommaire 4 > Brèves et revue de presse 6 > Dossier de la CANC • Rouille des myrtacées • Développement du réseau d’épidémiosurveillance • Dock des engrais édito 12 > Filière végétale • Gérer la rouille des myrtacées en pépinière • Pluies exceptionnelles, les agriculteurs durement touchés • Le premier guide Phytosanitaire calédonien Le mot du président 24 > Filière élevage • Volaille, le choix de la qualité 28 > Dossier • Une mission d’échanges et de partages • Rencontres Océaniennes de l’agriculture biologique 28 38 > Partenaire • Adecal, technopole de NouvelleCalédonie 40 > Mieux connaître les agriculteurs • Jean-Claude Birot, éleveur porcins au Mont Dore 43 > Fiche produit • Le saucisson de cerf 44 44 > Agriculture durable • Compostage des déchets verts • L’arachis Pintoi, une plante de couverture 57 > Machinisme agricole • Le décompacteur à dents courbes 64 58 > Page économique • Exonération de TGI • La facturation, un acte obligatoire 60 > Formation • Lancement du certiphyto 64 > Agri-tourisme • Jean-Louis Dumont 66 > Petites annonces N°137 • Août 2013 La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 - 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Pierre Ardorino, Sophie Golfier. Rédacteurs : Philippe Caplong, Bernard Angonin, Laura Henry Fanny Contensou, Clément Gandet, Pierre Ardorino, Julie Deffieux. Photos : Sébastien Mérion, Pierre Ardorino. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20. ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie Agricole est tiré à 3500 exemplaires sur les presses de Artypo. © photos. S.Mérion - canc - DR N°137 Août 2013 Ce troisième numéro de l’année 2013 de votre magazine La Calédonie Agricole paraît traditionnellement pour la Foire de Bourail. Cette grande manifestation, qui précède les Foires des Iles Loyauté (Lifou cette année) et du Nord (Koumac), est toujours un moment fort pour les agriculteurs et éleveurs calédoniens. C’est un évènement incontournable, qui réunit les acteurs de l’agriculture, les élus, les décideurs du territoire et le grand public. C’est donc un moment privilégié pour dresser un premier bilan de l’année en cours, analyser la conjoncture agricole et plus globalement l’évolution de notre métier. Fort est de constater que l’année 2013 a bien mal commencé avec le passage de la dépression Freda. Les fortes pluies de début juillet ont ensuite ruiné les espoirs de production de la très grande majorité des agriculteurs de plein champ. Le coup est très dur, cet incident climatique exceptionnel est survenu au plus mauvais moment de l’année. Certains agriculteurs auront bien du mal à s’en remettre malgré les dispositifs d’aides mis en place. Bien que le monde de l’élevage ait quant à lui été globalement épargné par ces incidents climatiques, il n’en demeure pas moins que la filière porcine souffre terriblement de l’augmentation du prix des intrants, et plus particulièrement de l’aliment. Ceci dans un contexte où le prix d’achat aux éleveurs est réglementé et qu’il n’a pas évolué depuis 1997. Au regard de la dynamique enclenchée dans la filière bovine, qui se redresse progressivement, nous avons engagé un travail similaire aux côtés du syndicat des éleveurs de porcs et avec l’ensemble des partenaires associés à cette filière. L’objectif est bien de trouver des solutions pérennes et permettre de redonner des perspectives à une filière majeure de notre agriculture. Concernant ce numéro de La Calédonie agricole, nous avons le plaisir de vous présenter le premier guide phytosanitaire calédonien, qui vient de paraître. C’est un outil indispensable pour l’ensemble des professionnels. L’objectif est de « Produire plus et mieux », dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs, tout en préservant l’environnement. Je retiendrais également la démarche engagée dans la filière avicole, qui permet de valoriser le travail des éleveurs pour une production de poulet de chair de qualité. Je vous souhaite donc une bonne lecture de votre magazine et vous assure que la Chambre d’agriculture est à vos côtés pour vous accompagner quotidiennement dans votre métier. Gérard Pasco, Président de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie LA CALÉDONIE AGRICOLE 3 l’actu... En bref... DOM-TOM La loi sur la défiscalisation Hommage DECES DE MICHEL BOUSCAT L’ensemble des élus et salariés de la Chambre d’agriculture tiennent à rendre hommage à Michel Bouscat, décédé des suites d’une longue maladie. Bien connu des agriculteurs, Michel a travaillé de nombreuses années au marché de Gros géré par la Chambre d’agriculture. Il a fortement contribué à faire du marché de demi gros, ce qu’il est devenu aujourd’hui, le Marché Broussard. Hommage DECES DE CHRISTOPHE LAMBERT L’ensemble des élus et salariés de la Chambre d’agriculture tiennent à rendre hommage à Christophe Lambert, président du groupements techniques vétérinaires (GTV), décédé d’une crise cardiaque le dimanche 23 juin 2013 à Farino. La constance de son engagement envers la brousse, l’agriculture et la profession vétérinaire ont permis notamment la création de la société des groupements techniques vétérinaires, partenaire incontournable des questions de santé animale en Nouvelle-Calédonie. Nessadiou TRANSFERT EMBRYONNAIRE La Station d’élevage de Nessadiou de la Chambre d’agriculture, participe à l’opération de transfert embryonnaire coordonnée par l’UPRA bovine dans le cadre de l’introduction de la Race Belmont red. 29 embryons ont été reposés sur 48 vaches préparées. Les résultats sont bons, à l’image des années précédentes. Un diagnostic de gestation sera fait mi-août. IAC RECHERCHES EN PROVINCE NORD Une quinzaine de chercheurs de l’Institut Agronomique néo-Calédonien (IAC) a participé au séminaire sur la recherche scientifique en Province Nord qui s’est tenu du 19 au 21 juin à Poindimié. L’occasion de balayer les études portées par l’IAC, faire un état des connaissances et participer aux réflexions sur les nouvelles perspectives à mettre en œuvre pour mieux répondre aux attentes des collectivités du Nord. PPNU PROVINCE SUD La Chambre d’agriculture et la province Sud organisent une 3ème opération de collecte de produits phytosanitaires non utilisés (PPNU) en province Sud. Pour y participer vous pouvez contacter la Direction du développement rural de La Foa au 44 31 53 ou Laura Henry à la Chambre d’agriculture au 24 31 60. La fiche d’inventaire est disponible sur le site internet de la Chambre d’agriculture www.canc.nc PPNU PROVINCE NORD La Chambre d’agriculture et la province Nord organisent la première collecte de produits phytosanitaires non utilisés (PPNU). Elle aura lieu fin août début septembre. Les personnes ayant participé à l’inventaire seront contactées pour leur préciser les dates et lieux de collecte. 4 LA CALÉDONIE AGRICOLE Le premier Ministre, Mr. Jean-Marc AYRAULT, en déplacement le 27 juin 2013 en Martinique, a annoncé dans son «Discours aux acteurs économiques et aux employeurs» le maintien du dispositif de défiscalisation au profit des territoires d’Outre-mer, en particulier pour «les petites entreprises et les entreprises de taille moyenne», et l’expérimentation d’un crédit d’impôt pour certaines entreprises lors d’investissements dans les DOM-TOM. Cette information a été confirmée par le Ministre de l’Outre-mer, Victorin LUREL, le 11 juillet lors de la 3ème réunion de l’instance de concertation sur la réforme de la défiscalisation Outre-Mer. Les dernières réunions auront lieu fin juillet, afin de définir les indicateurs d’activité et leur seuil. Dans l’attente du vote de la loi en fin d’année, les demandes des acteurs économiques calédoniens restent toujours fortes, notamment sur la décentralisation et la simplification de la procédure d’agrément fiscal, et sur le relèvement du plafond actuellement fixé à 2 millions (18.000 euros). Le maintien du dispositif de défiscalisation, tel que nous le connaissons actuellement, n’est pas encore acquis. JURIDIQUE GAEC, EARL Le décret n° 2013-566 du 28 juin 2013 vient d’être publié au Journal officiel. Il porte sur l’extension et l’adaptation à la Nouvelle-Calédonie de dispositions du code rural et de la pêche maritime (partie réglementaire). Il concerne plus spécialement les groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC), et l’entreprise agricole à responsabilité limitée (EARL). Plus d’informations dans le prochain numéro de «la Calédonie agricole» car l’application effective de ces formes sociétaires necéssite des adaptations de la règlementation Calédonienne. N°137 Août 2013 Chambre d’Agriculture Lifou A la demande des nouveaux élus de la Chambre d’agriculture aux iles Loyauté, le président Gérard Pasco, le vice-président Noréné Warekaicane , accompagnés du directeur Yannick Couete, de Clément Gandet et de Bernard Angonin se sont rendu à Lifou les 22 et 23 juillet. Ce déplacement a permis de rencontrer des producteurs de l’île, de recueillir leurs attentes et de définir les axes de travail à venir. Machinisme (broyage forestier...) à la maîtrise des ravageurs (punaises sur avocatier, papillon piqueur sur agrumes…) ont été au cœur des discussions. Une commission de pilotage Iles Loyauté, présidée par Pierre-Benoit Wangane, avec les représentants de la province, a ensuite permis de faire le point sur l’avancement de projets communs (machinisme, centre de gestion, suivi des DIA,…). Elle a également permis d’acter un travail de regroupement des agriculteurs par district pour mobiliser tous les partenaires sur les besoins des agriculteurs par bassin de productions. SECURITE AU TRAVAIL L’évaluation des risques professionnels A compter du 1er janvier 2013, toutes les entreprises de plus de 10 salariés, quelles que soient leurs activités, sont soumises à l’obligation d’engager la démarche d’évaluation des risques professionnels. Pour aider chaque entreprise à répondre à cette obligation réglementaire, la Direction du Travail et de l’Emploi, en partenariat avec la CAFAT, organise des sessions d’information sur l’identification et l’évaluation des risques professionnels, ainsi que la formalisation du dossier d’évaluation. Pour connaître les dates des prochaines sessions d’information. Contactez Laura Henry à la Chambre d’agriculture au 24 31 60 DECHETS ORGANIQUE ETAT DES LIEUX La province Sud a organisé, le 13 juin, la restitution de l’état des lieux des productions de déchets organiques. Cela a permis d’identifier le gisement de déchets organiques présent en province Sud. Les déchets provenant de l’agriculture et de l’élevage représentent 34% des déchets organiques, ils proviennent principalement des élevages hors-sol. CHAMBRE D’AGRICULTURE POINDIMIE L’antenne de la Chambre d’agriculture de Poindimié a déménagé. Elle se situe désormais à côté de la DDE-E et des chambres consulaires (CCI et CMA). Les horaires et numéros de téléphone restent inchangés (7h30 à 11h30 – 12h30 à 16h30 excepté le vendredi 15h30 – tél 42 40 40). SMAG REEvaLUATION L’avenant salarial de l’accord professionnel de la branche Exploitation Agricole signé en décembre 2012 proposait au gouvernement un alignement du SMAG brut sur le SMG brut pour une mise en ouvre dès 2014 sur une période minimale de 5 ans. Le MEDEF, a réalisé une simulation pour planifier cette phase transitoire. Le premier point est d’estimer le montant du SMG en 2018. En considérant une inflation de 1,5 à 2% sur les prochaines années, le SMG et le SMAG seraient alors de 165 963 xfp mensuel. Soit une augmentation de 3% par an du SMAG pendant 5 ans. En contrepartie, l’abattement actuel de 75% sur leurs cotisations devra être réduit, afin de trouver l’équité entre tous les secteurs d’activité. Au final, le salarié verrait ainsi une augmentation de salaire net de 24,46 % sur cette période pour toucher un salaire net de 145 732 xfp au lieu de 121 780 xfp en 2013. Il semble difficile, pour les employeurs, de supporter le surcoût engendré. Plusieurs pistes de réflexion sont actuellement menées. Un article plus détaillé fera le point sur les avancées de ces travaux. N°137 Août 2013 Publication AFD Approche comparée des évolutions économiques des Outre-mer français L’Outre-mer français, mise à part la Polynésie française, a connu au cours de la décennie qui a précédé la crise de 2008 une croissance économique remarquable portée par le secteur marchand. Malgré ce dynamisme, des retards en matière d’équipement, d’aménagement et de certains services publics, par rapport aux régions de métropole, subsistent. En Guyane et en Polynésie française, les gains de croissance sont plus faibles que l’accroissement de la population, d’où un PIB par habitant qui stagne. La crise économique récente, qui a touché fortement la plupart des territoires ultramarins, montre que cette croissance est fragile. La présente étude est une analyse comparative des données macroéconomiques disponibles pour les départements et collectivités d’Outre-mer sur la période 19982010. Les résultats ont été présentés le 25 novembre 2011, lors de la troisième conférence économique AFD-CEROM sur le thème : « Créer de la valeur ajoutée et de l’emploi en Outre-mer ». Aides a l’abattage Complément de prix L’ERPA verse un complément de prix en Francs par kg de viande abattue aux éleveurs sur la base des feuilles d’abattages et de l’attestation d’abattage ERPA. Le nom de l’éleveur qui fait abattre ses animaux doit figurer sur ces documents. Pour tout renseignement, n’hésitez pas à contacter l’ERPA : Audrey GUYOT au 26.09.63. LA CALÉDONIE AGRICOLE 5 de la Chambre d’agriculture Les dossiers venue d’une scientifique australienne Rouille des myrtacées, n Du 13 au 17 mai 2013, Fiona Giblin, scientifique australienne mandatée par le SIVAP, est venue sur le territoire afin de réaliser une expertise relative à l’impact de ce champignon sur la famille des myrtacées. L a rouille des myrtacées sévissant depuis quelques années chez nos voisins australiens, ceux-ci ont désormais un recul appréciable dans la gestion de ce champignon pathogène. Il en ressort que l’éradication est impossible et qu’il faut désormais vivre avec. Il convient donc désormais de limiter sa propagation en privilégiant, la sensibilisation, la formation et l’information auprès des professionnels et du grand public. En guise de recommandations, Fiona Giblin a proposé d’apporter des options de gestion et des conseils aux pépiniéristes, de surveiller l’impact de la maladie, d’effectuer des collectes de semences, de sélectionner les espèces tolérantes et enfin d’encourager le public et les profes- sionnels à fournir un retour d’information. Développement du réseau d’épidémio-surveillance n L’équipe du Groupement de défence sanitaire végétal s’étoffe afin de mettre en place un réseau d’épidémio-surveillance sur l’ensemble du territoire. Cette équipe permettra un meilleur accompagnement des agriculteurs sur la problématique du suivi des cultures. A fin de développer un réseau d’épidémio-surveillance, le GDS-V a recruté des agents qui vont suivre l’évolution de certains organismes nuisibles sur différentes cultures. Ces données vont permettre d’acquérir des données sur le comportement et l’impact de certains organismes nuisibles. De plus, ces données vont permettre de tester puis, valider, des protocoles d’observations qui deviendront des outils pour mesurer et anticiper des explosions de populations de certains organismes nuisibles. Travaillant en étroite collaboration avec les techniciens provinciaux et les différents techniciens de groupe- ment professionnels (GDCSA, ARBOFRUITS, etc.), les techniciens du réseau d’épidémiosurveillance jouent un rôle d’avertisseur pour les agriculteurs et les techniciens de terrain qui sont en charge de proposer des préconisations de stratégies ou de méthodes de lutte auprès des agriculteurs. Agents du GDS-V 6 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°137 Août 2013 de la Chambre d’agriculture Les dossiers Des changements au Dock des engrais n Le Dock des engrais à Ducos permet aux agriculteurs des trois provinces de s’approvisionner depuis des décennies en engrais et amendements. La Chambre d’agriculture de NouvelleCalédonie qui en assure la gestion a réalisé, depuis ces dernières années, des travaux de sécurisation vis-à-vis des risques d’incendie et travaille sur différentes options de déménagement de cette activité, trop à l’étroit dans un dock qui a fait son temps. R ien que pour l’année 2012, la Chambre d’agriculture a vendu près de 4 000 tonnes (plus de 80 références) d’intrants aux agriculteurs, dont 60 % ont été stockés puis livrés à partir du dock des engrais. Les 40 % restants ont été acheminés directement sur les exploitations agricoles par le biais de commandes spéciales. Des volumes en augmentation Si l’on constate une augmentation permanente des volumes, peu de travaux sur le dock des engrais ont été réalisés ces dernières années. A la demande de la direction de l’industrie des mines et de l’énergie de Nouvelle-Calédonie (DIMENC), la Chambre d’agriculture a fait faire une étude sur les dangers liés à l’activité de stockage des engrais. Cette étude a permis d’écarter tout risque d’explosion du dock en l’absence de marchandise dangereuse à base de nitrate d’ammonium. Les conclusions de l’étude révèlent que le principal risque est l’incendie. Un plan d’investissement a donc été mis en œuvre visant notamment la réduction du risque incendie ainsi que la mise en place d’un plan d’opération interne (POI) pour la gestion des situations accidentelles. Vers une délocalisation du Dock Si des travaux sont en cours de réalisation pour la sécurisation du Dock, ils ne permettent cependant pas d’augmenter l’espace disponible qui s’avère être de plus en plus limité. Face à cette situation d’un dock vieillissant, trop petit, et surtout enclavé dans Nouméa, les élus de la Chambre d’agriculture ont mené une réflexion associant ses partenaires que sont les provinces et la Nouvelle-Calédonie sur une possible délocalisation du dock. L’objectif est de construire un dock plus en conformité avec les évolutions des exigences réglementaires. Un espace de stockage plus important est nécessaire pour correspondre à l’activité actuelle et répondre davantage à la personnalisation des demandes des agriculteurs en termes de référence. Enfin, ce projet devra se réaliser en dehors de Nouméa tout en restant à proximité du port (coût du fret). Dans l’attente de la réalisation de ce projet à moyen terme (3 à 4 ans), la Chambre d’agriculture travaille différentes options de délocalisation partielle. Ces sites de stockage permettraient de rapprocher le lieu de distribution des zones de productions agricoles, notamment sur la zone de La Foa et en province Nord. Quelle différence entre engrais et amendements ? L’engrais est un fertilisant qui apporte des éléments nutritifs utiles notamment pour favoriser ou accélérer la croissance des végétaux et améliorer leur floraison. Son effet est relativement rapide. Il faut néanmoins faire la différence entre les engrais naturels d’origine minérale ou organique (utilisables en agriculture biologique) et les engrais chimiques. L’amendement est davantage utilisé à long terme. Il améliore ou rééquilibre la structure du sol, l’enrichit aussi mais de façon plus diffuse. Il existe les amendements organiques tels que les matières sèches végétales, et les amendements minéraux tels que le gypse, la chaux, les cendres de bois. Leur diffusion est lente mais régulière et constante. Bien noter qu’il est indispensable de connaître la nature de son sol et les exigences des productions végétales envisagées afin d’apporter ce qu’il faut au moment où il faut. Les amendements sont généralement introduits dans les parcelles en amont de l’installation des cultures tandis que les engrais sont apportés à des moments clés du cycle de développement de la plante. 8 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°137 Août 2013 végétale Filière Gérer la rouille des myrtacées en pépinière Depuis l’arrivée de la rouille des myrtacées en début d’année, l’inquiétude est grande vis-à-vis de son impact en Nouvelle-Calédonie. Une mobilisation générale, sous la coordination du SIVAP s’est structurée. La Chambre d’agriculture est le coordonnateur du groupe de travail sur la gestion de la rouille chez les pépiniéristes. L Document technique réalisé par le GDS-V en partenariat avec l’Association Interprofessionnelle d’Horticulture de Nouvelle-Calédonie, l’AIHNC et le SIVAP e champignon en cause est Puccinia psidii. Il attaque des espèces végétales de la famille des myrtacées uniquement. La liste des hôtes connus hébergeant Puccinia psidii est présentée en fin d’article. La liste des espèces pouvant être touchées en Nouvelle-Calédonie par le champignon n’est pas encore connue et à fortiori concernant les myrtacées endémiques. Différents symptômes Il existe plusieurs rouilles en Nouvelle-Calédonie avec des symptômes différents. Le champignon est capable d’effectuer l’ensemble de son cycle de développement sur une même plante hôte. Il se développe sur les jeunes tissus en croissance, principalement les jeunes feuilles et bourgeons et dans une moindre mesure sur les inflorescences et les fruits. Les sacs renfermant les spores peuvent survivre plusieurs semaines. La germination des spores est favorisée par une forte humidité et des températures entre 15 et 25°C. Dans ces conditions le développement de spores à spores peut être de 10 à 14 jours, ce qui peut cau12 LA CALÉDONIE AGRICOLE ser des situations épidémiques dans les mois favorables. Les conditions qui favorisent le développement du champignon sont : - les poussées végétatives - une forte humidité -des gouttes d’eau sur le feuillage pendant 6 heures ou plus (pluie, rosée, eau d’irrigation) - des nuits entre 15 et 25°C - une faible luminosité et des nuits d’au moins 8 heures augmentent la germination des spores Les conditions qui peuvent freiner son développement sont : -des températures inférieures à 15°C et supérieures à 30°C qui bloquent la germination des spores. -l’âge des tissus, la littérature reporte que des feuilles âgées de plus de 40 jours sont résistantes au champignon. La dispersion des spores du champignon se fait naturellement par le vent, les insectes et la pluie. Les ouvriers et animaux domestiques dans la pépinière sont des vecteurs d’augmentation du taux de dissémination. Les symptômes généraux La présence de cette rouille se manifestent par : -des petites taches pourpres avec un léger halo (jaune) chlorotique à la surface de la feuille, - de grandes lésions pourpres (violettes) lorsque les taches se rejoignent, -des pustules de rouille jaune vif (les spores) sous la feuille correspondent à une jeune infection, - les spores jaunes vif sont ensuite apparentes sur les deux côtés de la feuille (infection mature), N°137 Août 2013 Filière végétale - des petites et grandes lésions pourpres et l’altération des feuilles qui se tordent, -les lésions plus anciennes peuvent contenir des pustules de rouille brunes/grises sur les lésions (vieilles spores). Les symptômes peuvent être légèrement différents selon les espèces. Le champignon sera plus actif sur les semis et jeunes plants, pouvant provoquer leur mort. La gestion de la maladie en pépinière Au vu de ces informations techniques, il est important d’appréhender la gestion de la rouille des myrtacées au sein de l’entreprise à 4 niveaux. Chaque pépinière représentant une situation particulière, les points suivants pourront guider le pépiniériste à mettre en œuvre les mesures qu’il estimera adaptées ou envisageables dans son cas, dans le but de gérer au mieux la maladie au sein de son entreprise. N°137 Août 2013 Surveillance et gestion de l’environnement immédiat autour de la serre Si possible, laissez vos véhicules en dehors de la zone de production. Exercez une surveillance régulière des myrtacées aux alentours de l’entreprise. Lors des traitements phytosanitaires de la pépinière contre la rouille, les restes de bouillie peuvent être utilisés pour pulvériser les myrtacées présentes aux alentours de la pépinière en commençant par les arbres situés au vent par rapport à la pépinière. Gestion des flux de personnes et de matériel végétal Limitez l’accès de votre pépinière au personnel uniquement. Enlevez les plants de myrtacées se situant dans les allées ou le parking si possible, afin d’éviter des foyers de propagation. Votre personnel doit éviter, si possible, les contacts avec des plantes hôtes avant d’arriver au travail. Organisez votre pépinière en regroupant vos myrtacées. Cela fait gagner du temps au niveau des traitements et diminue les quantités de bouillies à utiliser. Dans ce cas choisissez une partie de la pépinière située sous le vent ou à l’abri des vents dominants. Une séparation avec des filets brise vent pourrait être un plus. Si des cas de rouille sont avérés dans l’entreprise, un traitement général des plants en pépinière est fortement recommandé avant de déplacer les plants de myrtacées (limitation de risques de dispersion des spores). Désignez une personne ou un nombre limité de personnes en charge des myrtacées et établissez une chronologie logique dans les interventions (intervenir sur les myrtacées en dernier dans le planning de travail journalier). Evitez le plus possible les contacts inutiles avec les plants infectés. L’idéal serait d’organiser un principe de marche en avant. La mise en place d’une procédure de nettoyage et désinfection des zones de travail, des outils et du personnel intervenant sur les myrtacées serait un plus. Désinfecter et aiguiser régulièrement les outils de taille en chaque début de journée. Désinfecter à chaque changement de lot à tailler, afin d’éviter ou limiter la propagation de maladies. LA CALÉDONIE AGRICOLE 13 végétale Filière Gestion du risque phytosanitaire : réception de nouveau matériel végétal Réception des lots au mieux dans une zone de quarantaine isolée. Eviter de rentrer ce matériel végétal dans votre zone de production de plants pour éviter une contamination. Traçabilité : connaissance de la provenance du matériel végétal et la situation sanitaire de la zone de provenance. Si des procédures de contrôle, de désinfection des plants et locaux sont en place dans l’entreprise, suivez-les. Il est important de désinfecter régulièrement les surfaces de production entre chaque culture notamment les serres de multiplication avec leurs tablars et réaliser un vide sanitaire. Un bain désinfectant au sol serait un plus avant l’entré dans la serre. Selon la provenance, le moment de l’année et la famille végétale, le pépiniériste estime le risque : Si le risque est faible : inspection du matériel végétal avant entrée dans la serre (100% jusqu’à 20 sujets, 20% au-delà 20 sujets). Si le risque est élevé : a)la personne apportant les plants ne doit pas circuler dans l’entreprise ainsi que son véhicule et doit rester dans la zone prévue au déchargement, b) traitement fongicide préventif avec un produit systémique, 14 LA CALÉDONIE AGRICOLE c)mettre les emballages des plants dans des sacs plastiques ou dans un contenant fermé, d) les évacuer au dépotoir le plus rapidement possible. Interdiction de laisser les emballages traîner dans l’entreprise ou de les jeter à la décharge de l’entreprise. Concernant les lots de graines : traitement fongique par poudrage (produit à base de mancozèbe). Surveillance et gestion dans la serre Mesures agronomiques pour réduire les conditions favorables au développement de la rouille : • Augmentez l’espacement entre plants : cela améliore l’aération, réduit l’humidité et les contacts physiques entre feuillage, améliore la couverture du feuillage par les bouillies de traitements phytosanitaires, • Arrosez le matin plutôt que le soir pour favoriser le ressuyage rapide de l’eau sur le feuillage, • Espacez la fréquence des arrosages, • Evitez de trop pousser les plants par une gestion raisonnée de la fertilisation, • Préférez une technique d’arrosage au goutteur (l’aspersion ou la brumisation favorisera la dispersion et la germination des spores). Une surveillance régulière de vos plants de myrtacées est nécessaire surtout lors de l’émission des nouvelles pousses. Préférez les actions de taille après un traitement fongique en respectant les délais de ré-entrée (DRE ou DAE). Ramassez les feuilles et branches mortes, matériel végétal issus de l’élagage ou de l’entretien des plants dans des contenants couverts et les acheminer dans un endroit dédié au compostage ou à l’enfouissement (pensez à désinfecter les contenants avant et après utilisation). Le lieu dédié au compostage devra être disposé dans un endroit sous le vent de la pépinière. Les techniciens effectuant un suivi technique à l’intérieur des serres veilleront à commencer leurs inspections par les serres les plus saines et les endroits les moins touchés par la rouille. Programme de traitement phytosanitaire Selon sa situation et sa stratégie de gestion du risque, le pépiniériste aura à décider s’il met en œuvre des traitements fongiques de façon préventive (sans que les symptômes n’aient été observés) ou des traitements curatifs (déclenchés suite à l’observation de symptômes sur feuilles). En cas d’utilisation de produits fongiques (particulièrement pour les produits à action systémique) il sera primordial d’alterner les matières actives en utilisant des produits de classement FRAC (Fungicide Resistance Action Committee) différents afin N°137 Août 2013 Filière végétale d’éviter le développement de souches résistantes. La liste des produits phytosanitaires à usage agricole utilisables vis-à-vis de la rouille des myrtacées peut être consultée sur le site de la Chambre d’agriculture à l’adresse suivante : http://www.canc.nc/productions-vegetales/gds-v.html Données complémentaires : Lors des traitements phytosanitaires si les myrtacées ne sont pas isolées, il est recommandé de traiter l’ensemble des plants de la pépinière. Les produits systémiques peuvent être appliqués au pulvérisateur. Les produits de contact doivent être appliqués à l’atomiseur pour assurer une couverture du dessous du feuillage. En cas d’utilisation d’un mouillant dans les traitements au cuivre pour améliorer l’adhérence du produit, faire un test préalable sur quelques sujets pour s’assurer que la bouillie n’est pas phytotoxique pour la plante. Destruction de plants malades Si l’entreprise n’a jamais été touchée par la rouille, à l’apparition des 1° cas, le pépiniériste peut décider d’éliminer ses plants atteints pour diminuer le risque de pression parasitaire. Cette mesure peut aussi faire partie de sa stratégie de protection. Il devra alors : Pulvériser l’ensemble des plants de N°137 Août 2013 Matériel végétal réceptionné et propagation Conditions très favorables au développement du champignon Plants en élevage Fongicide Systémique (traitement à la réception) 1er traitement 15 jours 15 jours après après Contact ou Systémique Systémique translaminaire 1er traitement 1 mois après 1 mois après Conditions moyen(Traitements de protection des pousses végétatives) nement favorables ou défavorables au développement du champignon (périodes sèches Systémique Contact ou translaminaire Contact et/ou fraiches) Traitements alternatifs : alterner les traitements au cuivre, à l’huile et à l’huile de neem Traitement des graines : poudrer les graines avec un produit commercial à base de Mancozèbe myrtacées (ou tous les plants si les myrtacées ne sont pas isolées) en utilisant un produit systémique -ne pas manipuler les plants pendant au moins 24h, -disposer les plants infestés (plantes + substrat) dans des sacs plastiques doublés et fermés et garder les sacs fermés au soleil pendant 15 jours puis mettre les déchets végétaux à la déchetterie, -désinfecter les pots par immersion dans l’eau de javel ou autre désinfectant. Myrtacées répertoriées pour l’instant en Nouvelle-Calédonie comme hôte Archirodomyrtus spp. Arillastrum spp. Carpolepis spp. Cloezia spp. Metrosideros spp. Sizygium spp. Syzygium jambos ATTENTION, un désinfectant est un produit dangereux sous certaines conditions d’utilisation ou de stockage ! Lire attentivement la fiche technique ou la fiche de sécurité ou se rapprocher de son technicien de zone. Syzygium ngoyense. Syzygium wagapense Syzygium pancheri Syzygium macranthum Uromyrthus spp. LA CALÉDONIE AGRICOLE 15 végétale Filière Pluies exceptionnelles, les agriculteurs durement touchés Les pluies torrentielles des 2 et 3 juillet ont été un désastre pour les agriculteurs. L’intensité des pluies a atteint un triste record avec 700 mm enregistrées en 24 heures à la station de la rivière Blanche (extrême sud). Préparation de sol, début des récoltes, ce phénomène pluvieux ne pouvait pas plus mal tomber… Véritable coup dur pour les agriculteurs, quelques mois seulement après Freda. U n phénomène pluvieux était bien annoncé par Météo France mais pas de cette ampleur. Pour Claudine Verger, agricultrice au Mont Dore et vice-présidente de la Chambre d’agriculture « vu la période, personne ne s’attendait à un tel désastre. Après la dépression tropicale forte Freda, ces intempéries surviennent au pire moment pour les agriculteurs, notamment en grandes cultures et en plein champ. La période est habituellement consacrée à la préparation des sols ou à la récolte. C’est là que l’on commence à reconstituer notre trésorerie. Avec ces pluies, c’est notre trésorerie qui s’envole… Pour rester positif, on peut dire que l’on a eu de la chance qu’il n’y ait pas en plus du vent ». C’est un véritable coup dur pour les agriculteurs, pour le moral. « Malgré l’aide précieuse des dispositifs d’indemnisation des calamités agricoles, des collectivités et la solidarité de la population, beaucoup d’entre nous auront bien du mal à s’en remettre » poursuit l’agricultrice. Des filières fortement impactées Pour Patrice Robelin, agriculteur à Bourail, « les 10 ha plantés en maïs sont intégralement perdus. Côté squash, ce n’est guère mieux. Sur les 15 ha plantés, 10 ha sont perdus et pour ce qui est du reste, on risque d’avoir des surprises sur les rendements. Ces deux cultures étaient plantées 16 LA CALÉDONIE AGRICOLE depuis un mois. On arrive au mois d’août et je n’ai quasiment plus rien en terre. On va faire le maximum pour replanter mais les terres sont encore très mouillées, certaines sont toujours impraticables ». particuliers les agrumes à cette saison) risquent de souffrir d’asphyxie sur les sols qui tardent à ressuyer. De nombreux fruits risquent donc de tomber avant d’avoir atteint le stade de récole. Pour Sandro Cargnelli, Directeur de France Calédonie Tropic Export (FCTE), « Pour notre saison export de squash, c’est un véritable désastre. Notre fenêtre de commercialisation est très serrée à l’exportation. Nous bénéficions d’un créneau étroit pour écouler notre production à notre acheteur au Japon. Après, on entre directement en concurrence avec les gros pays exportateurs ; 130 ha de squash sont bel et bien perdus. Nous avons repoussé la date limite de plantation pour essayer de replanter au maximum. Dans l’état actuel des choses, au mieux, nous arriverons à atteindre les 250 tonnes sur les 300 prévues. Non seulement c’est une perte sèche de 50 tonnes mais en plus, l’exportation devra se faire sur un seul bateau au lieu de trois habituellement. On a une grosse crainte, et incertitude sur le prix auquel nous allons pouvoir vendre cette production ». Si les dégâts sont évidents sur les cultures en pleine terre (maraîchage, squashs, tubercules…), il faut s’attendre également à des pertes sur les vergers plus ou moins importantes selon les conditions climatiques à venir. En effet, les arbres fruitiers (en Des mesures exceptionnelles « La Commission flux et cotation a été avancée pour tenter de limiter les problèmes d’approvisionnement en fruits et légumes mais il faut rester solidaire » précise Claudine Verger. « Le reflexe ne doit pas être d’ouvrir tout de suite les frontières pour laisser entrer l’import de façon massive. Le Nord, moins touché, pourra en partie approvisionner la population en fruits et légumes. Il convient donc de sensibiliser les calédoniens à continuer d’acheter les produits locaux pour soutenir les agriculteurs ». Une cellule de crise a été mise en place. Les agriculteurs et éleveurs assurés à la Caisse Agricole Mutuelle Agricole (CAMA) ont eu un délai pour déposer leur déclaration de sinistres et devraient pouvoir être indemnisés rapidement. Les élus de la Chambre d’agriculture veilleront, dans les différentes commissions où ils siègent, à ce que la solidarité des collectivités soit bien actionnée pour que cet épisode pluvieux ne soit pas responsable de la disparition d’agriculteurs, en particulier en phase d’installation qui sont les plus fragiles. N°137 Août 2013 végétale Filière Le premier guide Phytosanitaire calédonien Le premier guide phytosanitaire de NouvelleCalédonie vient de paraître. Ce guide est un outil indispensable pour l’ensemble des professionnels du monde agricole afin d’utiliser au mieux les produits phytosanitaires. Il aidera à répondre aux attentes des consommateurs, tout en respectant l’environnement et en conservant un niveau de production. L e guide phytosanitaire de Nouvelle-Calédonie est l’aboutissement d’une collaboration entre le GDS-V (Groupement de Défense Sanitaire du Végétal de la Chambre d’agriculture) et le SIVAP (Service d’Inspection Vétérinaire, Alimentaire et Phytosanitaire de la DAVAR). Le travail a été réalisé par l’équipe du GDS-V durant un an et demi. La première étape a été la consultation de l’ensemble des partenaires et agriculteurs sur les données nécessaires à éditer dans le guide. La seconde étape a été la transmission de la base de données des produits phytosanitaire du SIVAP. Cette base de données a servi à la construction du guide phytosanitaire. Puis, un comité technique réunissant les trois provinces, le SIVAP et la Chambre d’agriculture a validé les informations en tenant compte des données disponibles dans la base de données mais surtout des besoins du monde agricole. Ce nouveau guide phytosanitaire a également été conçu à partir des dernières fiches techniques et fiches de données de sécurité disponibles. Cela peut entrainer quelques différences lorsque les pro- 18 LA CALÉDONIE AGRICOLE duits ont été homologués il y a 5 ans, voir plus pour ceux ré-homologués. Un second comité technique plus élargi (Direction du travail et de l’emploi, SMIT, CFPPA…) a acté sur la forme du guide afin qu’il soit accessible à tous. Ce guide n’aurait pas vu le jour sans le soutien financier de l’APICAN. L’objectif du guide ? Mieux connaitre les produits phytosanitaires pour une meilleure utilisation et répondre ainsi aux enjeux de société. L’utilisateur de produits phytosanitaires trouvera des informations sur l’utilisation de ces produits mais aussi sur les bonnes pratiques agricoles. Pour qui le guide a-t-il été conçu ? Pour l’ensemble des utilisateurs de produits phytosanitaires à usage agricole. C’est aussi, pour les techniciens, un outil de discussion pour le conseil et l’accompagnement des agriculteurs dans l’évolution des pratiques et dans le choix des produits. Comment l’obtenir ? Il sera distribué gratuitement dans les antennes de la Chambre d’agriculture, Arbofruits, Biocalédonia, la Maison de la vanille… Un seul exemplaire par personne ou par exploitation vous sera distribué. Une fiche d’information devra être remplie pour recevoir votre guide. Le guide en quelques chiffres • 5000 exemplaires, • 955 pages, • 352 produits phytosanitaires, • 25 produits autorisés en agriculture Biologique, • 20 personnes ont participé à la création ou à la relecture du guide. Attention, les homologations de produits phytosanitaires évoluent sans cesse. Ce guide n’est qu’un document technique, la seule liste officielle sur les produits homologués en Nouvelle-Calédonie est la liste de la DAVAR. Elle est consultable sur www.davar.gouv.nc Comment le guide est-il construit ? Le guide phytosanitaire de NouvelleCalédonie est structuré de façon à avoir à portée de main l’ensemble des informations pour utiliser le bon produit, à N°137 Août 2013 Filière e répertoire des L produits est composé de «fiche produit». La première partie de la fiche apporte des informations générales sur le produit et permet de connaître le produit. végétale Comment lire le répertoire des produits ? La seconde partie liste les cultures et les ravageurs sur lesquels le produit est homologué en Nouvelle Calédonie. la bonne dose, sur la bonne culture et au bon moment. Il permet d’avoir une information homogène sur les produits phytosanitaires. Le guide se structure en trois grandes parties. lonner les appareils de traitement, calculer des doses de produits, les conditions de stockage des produits, les équipements de protection individuelle (EPI)… 1- Les conseils et informations La partie conseils et informations est divisée en quatre chapitres. Elle se trouve au début du guide. Pour une bonne compréhension du guide, il est important de commencer par lire ces chapitres : • Le dernier chapitre comprend les annexes dans lesquelles on retrouve notamment les contacts des partenaires du monde agricole et quelques définitions utiles. • Le premier chapitre est un rappel de la réglementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires mais aussi sur les autres réglementations comme la réglementation du travail. • Le second chapitre s’intitule « Qu’estce qu’un produit phytosanitaire ? ». Il donne les explications sur les informations que l’on retrouve sur l’étiquette du produit mais aussi sur « les fiches produit » du guide. • Le troisième chapitre décrit les bonnes pratiques agricoles. Il donne des informations pratiques pour étaN°137 Août 2013 2- Le répertoire des produits Le répertoire des produits est le cœur du guide phytosanitaire. C’est dans cette partie que vous allez trouver les informations relatives aux produits. Il est divisé en quatre parties, fongicides, insecticides, herbicides et les produits divers. Afin de faciliter la recherche, chaque partie a une couleur. Puis dans chaque partie, les produits sont triés par ordre alphabétique selon leur nom commercial : - Les fongicides en violet, - Les insecticides en orange, - Les herbicides en vert, - Les produits divers. 3- Les index Il y a deux types d’index, l’index des substances actives et des spécialités commerciales et l’index des spécialités commerciales par culture et par usage. L’objectif est de localiser le produit dont vous avez besoin. • L’index des substances actives et des spécialités commerciales, est trié selon les quatre familles de produit fongicides, insecticides, herbicides, produits divers. Ensuite, les substances actives sont classées par ordre alphabétique. Pour chaque substance active vous avez les noms commerciaux des produits la contenant. • L’index des spécialités commerciales par culture et par usage vous permet de trouver en fonction d’une culture et d’un organisme nuisible quel produit utiliser. Pour faciliter les recherches, les cultures sont regroupées en grande famille. Par exemple : • Légumes, Légumes racines et tubercules, Tubercules tropicaux, Ignames. LA CALÉDONIE AGRICOLE 19 végétale Filière Comment utiliser le guide ? Le guide peut être utilisé dans différentes situations. Soit à partir des « fiches produit » pour connaitre les usages d’un produit, soit à partir des index pour rechercher une matière active ou un produit utilisable sur une culture. 1er exemple J’ai une parcelle de bananier, j’utilise l’effeuillage pour lutter contre la cercosporiose mais cela ne suffit pas. Je cherche un produit contre le cercosporiose. Méthode de recherche 1• D ans l’index des spécialités commerciales par culture et par usage (page 851), je recherche ma culture (bananier). Les produits utilisables sur bananier sont page 871, 2• A partir de la page 871 du guide, je vais trouver l’ensemble des produits autorisés sur bananier, 3• La cercosporiose est une maladie fongique, alors je cherche dans les produits fongicides (violet), 4• Je trouve alors une liste de produits homologués pour contrôler cette maladie, page 871 et 872, 5• Je regarde si j’ai un de ces produits dans mon local phytosanitaire. Je me réfère ensuite à la « fiche produit » dans le répertoire des produits pour connaitre les conditions d’utilisation 6• Si je n’ai pas un de ces produits dans mon local phytosanitaire, je regarde l’ensemble des produits de la liste, et je vais acheter le produit qui correspond le plus à mon activité , a• Je peux l’utiliser en agriculture biologique, en PBI, etc…, b• Je choisis un produit homologué sur le maximum de mes cultures, afin de ne pas avoir une grande quantité de produits (réduction des déchets, réduction des dépenses), c• Je vérifie si il est disponible sur le territoire dans un conditionnement qui correspond à la taille de ma structure. 2 1 3 4 22 LA CALÉDONIE AGRICOLE 4 N°137 Août 2013 Filière végétale 2ème exemple J’ai un produit phytosanitaire, Oberon 2 SC, dans mon local phytosanitaire, et je souhaite savoir si je peux l’utiliser sur ma culture de courgettes et tomates à la fois contre les aleurodes et les acariens. Méthode : 1• L’Oberon 2 SC est un insecticide. Je recherche donc dans les pages oranges du guide phytosanitaire. Les produits sont triés par ordre alphabétique, 2• S i je ne trouve pas le produit dans le guide phytosanitaire, je me réfère à la liste de la DAVAR (source officielle). a• Si le produit n’est pas sur la liste de la DAVAR, c’est un PPNU (produit phytosanitaire non utilisé), 3• U ne fois que j’ai trouvé le produit, a• je vérifie la date de fin d’homologation, b• Je regarde si les cultures que je souhaite traiter font partie de la liste. Oui les courgettes sont des cucurbitacées et les tomates des légumes à fruits. c• Je vérifie que les ravageurs qui me posent problème font partie de la liste (colonne « usage »). Il y a bien aleurode sur cucurbitacées et sur légume à fruits par contre je ne peux pas l’utiliser sur les acariens car le produit est seulement pour acariens sur poivron, d• Je regarde le délai avant récole (DAR). Sur Oberon 2 SC, il est de 1 jour. Je dois attendre au minimum 1 jour avant de récolter, e• J e regarde les remarques... e b c d e e a 3ème exemple Dans mon local phytosanitaire, je n’ai plus de Iotril (herbicide) et je veux savoir si je peux utiliser un autre produit avec la même matière active pour ma production d’oignon. Méthode : 1• Je recherche la matière active du produit Iotril sur l’étiquette ou la fiche technique. Lotril est un herbicide, sa substance active est l’ioxynil, 2• P uis, je recherche dans l’index des substances actives et des spécialités commerciales. Je trouve l’ensemble des produits avec la même substance active, 3• Je recherche si j’ai un de ces produits dans mon local phytosanitaire. Par chance, j’en ai deux, le Totril et le Preskil, 4• Je recherche dans le guide phytosanitaire si je peux les utiliser sur oignon. 5• Je peux utiliser le Preskil mais pas le Totril, car celui-ci n’a pas d’usage sur oignon, 6• Je vérifie les conditions d’utilisation et les doses. 2 N°137 Août 2013 LA CALÉDONIE AGRICOLE 23 élevage Filière Volaille de Nouvelle-Calédonie, le choix de la qualité Rien ne sert d’essayer de concurrencer le poulet brésilien ou asiatique en matière de prix. Les éleveurs calédoniens ont fait le choix de la qualité. Depuis plusieurs années, des acteurs de la filière se sont engagés dans cette voie. F in 2008, la filière avicole représentait 12,7 % de la production agricole finale, avec un chiffre d’affaire de 1,4 milliard de F.CFP. Fin 2011, elle était la seconde production animale et représentait 16,1 % de la production agricole finale dont 552 millions de FCFP liés à la viande de poulet issue de la réforme des pondeuses et de la production de poulet de chair. Pour autant, le territoire continue d’augmenter ses importations. En 2011, elles représentaient 1,89 milliards de FCFP et près de 9240 tonnes, en augmentation de 26 % en valeur contre 10,4 % en volume. En 2012 les importations ont représenté 1,93 milliards de francs et près de 9 000 tonnes. En 2012 toujours, la filière avicole a commercialisé 793 tonnes de poules, poulets, coquelets et chapons pour un chiffre d’affaires de 593 millions de francs. Des certifications qualités, type poulet fermier, ou poulet bio permettront aux consommateurs d’identifier sans ambigüité la production locale de qualité pour laquelle la demande est forte. Initiatives locales Deux structures, le GIE MERU et le Lycée Do Néva, mettent en place des méthodes qui leur permettent, ou vont leur permettre, de répondre aux attentes des consommateurs tout en prenant en compte les contraintes administratives et économiques du territoire. Le GIE Meru attend l’obtention de sa certification « qualité supérieure » d’ici la fin de l’année. Le lycée de Do Neva souhaite quant à lui, étudier la mise en place d’une production certifiée biologique sur la base d’une alimentation produite sur l’exploitation. réflexion plus large sur le développement agricole en tribu et la valorisation de plantes endémiques. durant les 10 mois de l’année scolaire. Les poussins sont achetés au couvoir de Koé et élevés en bande dans deux bâtiments de conception rustique avec des parcours extérieurs grillagés. Le parcours offre un espace en extérieur de 2 m2 par poulet, la journée, et ce La SCA Do Neva Le lycée agricole de Do Neva a mis en place une production de volailles au travers une exploitation constituée en SCA. Elle sert de support de formation pour les élèves, en particulier pour les CAPA, et les classes de 3ième et 4ième. Elle est aussi le support d’une 24 LA CALÉDONIE AGRICOLE L’atelier avicole L’atelier avicole de Do Neva produit 25 poulets de race cou nu par semaine N°137 Août 2013 Filière élevage à partir de la 4ème semaine d’élevage. Les parcours sont déjà en partie plantés en Ambrevade (Cajanus) pour les protéines et en piment pour la purge des animaux. Un employé permanent réalise le suivi d’élevage à raison de 2h par jour en moyenne. L’ensemble des tâches de conduite d’élevage (alimentation, entretien locaux, vide sanitaire, et abattage) sont réalisées avec les élèves. Aujourd’hui l’exploitation est dépendante des provendiers pour l’alimentation de ses poulets. L’alimentation représente 53% du coût de revient d’un poulet. Le lycée souhaite porter un projet technique priorisant l’autonomie alimentaire, et la valorisation de la biodiversité végétale locale. Vente directe Le lycée possède un abattoir avec une autorisation d’hygiène simplifiée (AHS). La salle d’abattage dispose d’un système d’électro narcose, d’un bac de trempage et d’une plumeuse. La seconde pièce permet la prépara- tion et le conditionnement des poulets entier en barquette, avant leur congélation. Enfin, une pièce fait office de sas sanitaire pour les ouvriers (habillement, hygiène). L’abattage a lieu tous les lundi matin sur des poulets choisi entre leur 10ème et 14ème semaine d’élevage. Avec une marge d’environ 10 % sur la vente d’un poulet moyen de 1,52 kg à 750 FCFP/Kg, l’exploitation couvre tout juste ses frais en proposant à la vente un produit compatible avec les ressources financières des habitants de la région. Les dimensions techniques et sociales du projet Pour Thomas Carlen et son équipe, la production de volailles de chair sur parcours correspond aux attentes des jeunes élèves. Des productions polyculture élevage, sur de petits ateliers, sont en adéquation avec les aspirations agricoles des populations mélanésiennes. Certains élèves pourraient ainsi porter des projets d’installation à l’issue de leur formation au lycée. L’équipe pédagogique cherche à établir un itinéraire technique de polyculture élevage. L’idée est de réfléchir à l’élaboration d’un cahier des charges qui permettrait la mise en place d’une production certifiée BioPasifika, basée sur un schéma de production garantissant l’autonomie alimentaire sur l’exploitation. Cette démarche s’inscrit dans la durée et doit s’appuyer sur un partenariat technique avec 2 ou 3 exploitations et étudier, avec un appui scientifique, la valorisation de la diversité floristique calédonienne, comme source d’aliment sur les parcours. Par exemple, le Cajanus cajan ou pois d’angole, aussi appelé Ambrevade en Nouvelle-Calédonie, ou Pigeon pea dans le pacifique, peut être incorporé après simple broyage jusqu’à 25% dans la ration (1). (1) : Utilisation de la graine de Cajanus cajan dans les éle- vages traditionnels de monogastriques en Nouvelle-CalédonieGrimaud P.. 1988. Maisons-Alfort : ENVA, 154 p.. Thèse Dr Vétérinaire. L’exemple du GIE MERU Le GIE Meru et ses 27 producteurs ont relancé la production avicole sur la Côte Est. Créé en 2004 par cinq producteurs, avec le soutien de la province Nord et de l’ERPA et la Chambre d’agriculture pour l’appui à la comptabilité, ce groupement d’éleveurs défend un modèle de filière qui souhaite faire valoir la qualité des poulets fermiers élevés sur parcours. Du fait de l’impossibilité d’acheter des N°137 Août 2013 aliments biologiques et les contraintes que cela implique pour obtenir une certification Bio Pasifika (aliment produits sur place, stockage…), le GIE souhaite s’orienter vers la mise en place d’un label poulet fermier. La production sur parcours, c’est-à-dire avec un espace minimum par volaille à l’extérieur, est le cœur de l’itinéraire technique proposé aux éleveurs du GIE et devrait servir de base au label. Selon le GIE Meru, le cahier des charges d’une norme de qualité supérieure pourrait retenir les règles suivantes : - souche génétique à croissance lente, -80 % de céréales dans la ration sans farine animale avec finition au maïs les 3 dernières semaines (en veillant à ne pas produire un poulet trop gras ni dépasser un taux de jaunissant naturel), LA CALÉDONIE AGRICOLE 25 élevage Filière - 84 jours d’élevage minimum, -les arches doivent être mobiles, et déplaçables sur un parcours de 1 ha, avec lâcher en plein air à partir de la 3ème semaine, -les vaccinations contre la coccidiose, la bronchite infectieuse et la maladie de Gamborro sont autorisées mais le traitement antibiotique ne peut être pratiqué qu’en curatif uniquement, -être à moins de 2 heures de route de son lieu d’abattage. L’augmentation du prix des aliments Très sensible à la problématique de la vie chère, la GIE Meru souhaite maintenir un produit de qualité à 1 000 F/ Kg, accessibles à tous les consommateurs du territoire. La plus grosse contrainte, pour conserver ce prix de vente, est l’augmentation du prix des matières premières. Un contrôle du prix de l’aliment par les pouvoirs publics serait idéal. Il y a eu, durant les sept derniers mois, trois augmentations du prix de l’aliment consécutives à la hausse mondiale du cours du maïs. Localement, la hausse de prix intégrée dans le plan de la filière maïs est aussi répercutée dans les élevages. De 59 F/ kg en 2004, le prix au kilo d’aliment atteint aujourd’hui 75 F/kg. La production des 30 tonnes mensuelles d’aliments par le GIE n’est pas aujourd’hui envisagée au regard des contraintes techniques et organisationnelles. Mais il travaille en étroite collaboration avec son fournisseur sur la 26 LA CALÉDONIE AGRICOLE Le casse-tête de l’alimentation animale certifiée d’origine biologique Les éleveurs de volailles adhérents à l’association Bio Calédonia ont une réelle volonté de certifier leurs productions avec la norme BioPasifika. Le cahier des charges implique de nourrir les volailles uniquement avec des aliments certifiés d’origine biologique. Malheureusement, il est impossible pour ces éleveurs de se procurer ou d’importer des aliments complets pour volailles certifiés d’origine biologique car la protection de marché interdit l’importation de ces aliments. Les provendiers locaux assurent en quantité et en qualité la fabrication des aliments conventionnels pour animaux. Ils reconnaissent leur impossibilité à créer une filière d’aliments certifiés biologiques pour des raisons économiques (silos de stockage séparés, nettoyage de toute la chaine de production pour de faibles volumes de production). Le problème majeur est d’ordre règlementaire. La Nouvelle-Calédonie, ne dispose pas de textes règlementaires sur la qualité biologique. Elle ne reconnait pas les organismes internationaux d’accréditation et de certification des productions biologiques. Il est donc impossible de dire que tel ou tel fournisseur propose un aliment certifié biologique. Règlementairement parlant, il n’y a donc aucune distinction de faite à l’import entre aliments biologiques ou conventionnels. Tous sont donc mis à la même enseigne et soumis aux règles de protection de marché. Une nouvelle réglementation doit donc être mise en place. Elle permettrait notamment de désigner l’organisme qui sera habilité à délivrer les Autorisation Administratives d’Importation. composition de la ration, légèrement trop grasse actuellement, afin d’optimiser la rentabilité de l’aliment (gain de poids sur kg ingérés). Principe de fonctionnement du groupement Avec l’aide financière et technique (dont un vétérinaire) de la province Nord, le GIE a pu installer les premiers éleveurs : fournir les œufs, les équipe- ments (arches, abreuvoirs, mangeoires), construire un couvoir avec son propre élevage de reproducteurs, construire un abattoir d’une capacité de 1000 poulets/jour et enfin mettre en place une équipe technique et commerciale. Actuellement, un « fond installation », géré par une commission du GIE, permet la sélection et l’accompagnement de nouveaux candidats. Après N°137 Août 2013 Filière élevage une période de formation si nécessaire, le nouvel éleveur peut bénéficier de 3 arches, d‘abreuvoirs, de mangeoires, de poussins, et l’aliment pour 1 lot. L’investissement de 1,3 à 1,5 MFCFP est pris en charge dans le cadre d’une subvention provinciale, et l’éleveur rembourse 30 mensualités de 10 000 FCFP pour couvrir la part non subventionnée. La commission installation du GIE accompagne les projets d’installation mais peut aussi retirer les outils de production quand la conduite d’élevage ou la rentabilité économique n’est pas au rendez-vous. Le taux d’échec est de 30 %. Le GIE administre et coordonne les calendriers de production de ses adhérents. Le suivi technique régulier permet d’optimiser la commercialisation. Le GIE regroupe aujourd’hui 27 éleveurs et emploie 11 salariés. L’accompagnement des éleveurs va jusqu’à l’inscription au registre de l’agriculture et au RUAM. Malgré les lourdeurs administratives, cette démarche est nécessaire, en particulier pour disposer d’une comptabilité du Centre de Gestion Nord. Le statut du GIE n’est plus adapté au regard des dispositifs d’intervention public. Une structuration en coopérative serait certainement plus adéquate. Les règles de base de la conduite d’élevage En moyenne, un éleveur reçoit 150 poussins par mois pour permettre la N°137 Août 2013 production de 11j2 bandes par an. La conduite d’un lot se fait sur 12 semaines de croissances et 15 jours de vide sanitaire. Chaque éleveur dispose d’un planning individuel : livraison des poussins, pesées à 1, 3 et 9 semaines. L’accompagnement technique autour des pesées, permet de suivre la croissance des poulets au regard de références standards (courbe de croissance SCAC, et de la meilleure productrice Adelaide), et de faire l’état des effectifs et des pertes en cours d’élevage. La présence quotidienne de l’éleveur est indispensable à raison d’1h30 en moyenne pour obtenir de bons résultats. La distribution d’aliment se fait 2 fois par jour, tôt le matin et dans l’aprèsmidi, pour maintenir une alimentation à volonté. Si l’élevage est bien conduit, le revenu des éleveurs est d’environ de 45 000 à 50 000 FCFP/mois. L’abattage et la commercialisation Le GIE réalise deux abattages par semaine et l’atelier de découpe transforme environ 50% de la production. Le conditionnement a lieu le jour même, et la livraison le lendemain. L’abattoir réalise aussi des prestations d’abattage pour des éleveurs indépendants. Une démarche qualité HACCP a été mise en place, permettant d’identifier, évaluer et maitriser les dangers significatifs vis à vis de la sécurité des aliments. la production. La coordination entre les différents producteurs, l’abattoir et un réseau de distribution est un des atouts du GIE qui garantit un approvisionnement régulier et permet de s’adapter aux besoins des acheteurs. Le commercial du GIE, boucher de formation, dispose d’un réseau sur tout le territoire. Malgré un marché fluctuant, l’ensemble de la production du GIE est vendue à l’échelle territoriale. Les augmentations de production des grosses structures ont une incidence sur la commercialisation mais la qualité des produits du GIE est reconnue et recherchée. Le volume commercialisé est d’environ 1,6 tonnes de viande par semaine, soit l’équivalent de 75 tonnes par an. Objectif 2013 : certification « poulet fermier » La certification poulet Fermier est l’objectif prioritaire et devra être effective pour la fin de l’année 2013. Les éleveurs et techniciens, lorsqu’ils ont rédigé le cahier des charges du GIE, se sont largement inspirés de celui « du poulet de Loué » bien connu en métropole, et localement celui de la province Sud et des travaux de l’ERPA. Le GIE assure la commercialisation de LA CALÉDONIE AGRICOLE 27 le dossier Echanges et partages sur des thématiques communes Une mission conjointe de la Chambre d’agriculture et de la commission de l’agriculture et de la pêche du congrès a été organisée à l’occasion du salon international de l’agriculture de Paris. L’objectif était de faire découvrir aux élus des projets structurants en lien avec les problématiques de l’agriculture calédonienne. Retour sur les temps forts… L a mission était composée de représentants de la commission du Congrès, MM. Yeiwene, Vittori, Goromido, Régent et de la Chambre d’agriculture, MM. Warekaicane, Couete et Gandet. Le but était d’étudier l’organisation des marchés de fruits et légumes ainsi que de s’intéresser aux méthodes du transfert des innovations aux agriculteurs et le suivi technique. Autre sujet de préoccupation : la mise en place de synergies entre les différents services agricoles. L’Institut du Végétal Situé dans le centre régional d’expérimentation agricole de Saint-Exupéry (CREAS), l’Institut du Végétal est un lieu d’expérimentation pour les plantations de maïs, de blé et de sorgho. Son conseil d’adminis28 LA CALÉDONIE AGRICOLE tration est composé d’agriculteurs des départements voisins, ainsi que deux coopératives de la région Rhône-Alpes. Centre d’accueil d’expérimentation et de recherche appliquée, cette structure régionale, de type association loi 1901, a pour objectif la promotion et le développement de l’expérimentation et de la recherche appliquée en créant des partenariats pour l’élaboration et la diffusion des résultats. C’est aussi un appui et un lieu de référence pour l’information et la formation au travers des colloques au champ et des visites des parcelles. Les agriculteurs, membres de l’association du CREAS, ont mis en place des partenariats notamment avec l’institut du végétal Arvalis en charge des grandes cultures céréales, maïs, pois protéagineux. Des références technico-économiques et agronomiques sont produites, directement applicables dans les systèmes de production et piloté par des agriculteurs. Stations de recherche, sites expérimentaux, fermes d’application, laboratoires, Arvalis compte 35 sites implantés sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit de diffuser aux producteurs des techniques et des informations, leurs permettant de s’adapter à l’évolution des marchés, pour les rendre plus compétitifs tout en respectant l’environnement. Axes de travail du CREAS : •Les techniques de travail du sol, avec l’étude des effets de techniques sans labour avec travail superficiel, jusqu’au semis direct. Ce travail est conduit en agriculN°137 Août 2013 le dossier ture conventionnelle et biologique. •Expérimentations sur la tolérance à la sécheresse des cultures d’hiver et d’été (blé, maïs, sorgho). Il s’agit d’améliorer le choix des espèces et des variétés pour une meilleure efficience de l’eau et rechercher des stratégies plus économes. •L’étude de modes alternatifs de production, afin de mettre au point des itinéraires techniques intégrant davantage d’interventions mécaniques pour le désherbage ou des systèmes de production économes en intrants et respectueux de l’environnement. •Mesurer les risques de transfert de nitrates et de produits phytosanitaires dans la nappe phréatique. L’objectif de la rencontre avec la délégation consistait surtout à échanger sur le dispositif d’évaluation des risques de transferts de nitrates et N°137 Août 2013 de résidus phytosanitaires dans les plantations. Présentation de l’essai sur la case lysimétrique effectué depuis 2006 : La station a expérimenté différentes cultures de maïs et a installé dans les champs des cases lysimétriques. Ce dispositif expérimental permet de mesurer en plein champ les quantités d’eau infiltrées et drainées dans le sol, afin d’évaluer les impacts des pratiques agricoles (l’utilisation des produits phytosanitaires et des engrais) sur la qualité de l’eau. L’objectif final est de proposer aux agriculteurs des itinéraires techniques qui préservent la qualité de l’eau, garantissent la qualité de leurs produits tout en assurant la rentabilité de leurs exploitations. L’essai s’est réalisé sur une parcelle ayant une nappe phréatique utilisée en eau potable par la communauté urbaine de Lyon et les agriculteurs. Sa superficie est de 3 hectares sur laquelle trois espaces ont été déclinés : • pour une rotation maïs, pois, blé, tournesol avec irrigation, • pour une monoculture de maïs irriguée, •pour un couvert permanent laissé en jachère. La case lysimétrique est enterrée à 1,4 mètre de profondeur pour récupérer et analyser les résidus phytosanitaires dans l’eau. De 2006 à 2011, plus de 1600 échantillons ont été récoltés et 58 substances actives sont recherchées depuis le début de l’essai. Les critères de détermination se fondent sur : •l’analyse multi-résidus avec une limite de quantification (LQ) : 0,05 LA CALÉDONIE AGRICOLE 29 le dossier µg/litres et avec une limite de détection (LD) à partir de 0,02 µ g/litres. Enfin, il arrive qu’une substance soit détectée mais non quantifiée en raison de la teneur comprise entre LD et LQ, •l’analyse glyphosate et AMPA avec un seuil de 0,1 µg/litres. Parmi les 58 substances actives (SA) recherchées depuis le début de l’essai, certaines ont été détectées parmi : •les herbicides tels que la déséthylatrazine et la déisopropylatrazine qui sont des métabolites de l’atrazine, •les fongicides : l’azoxystrobine, le lutriafol etc •les insecticides avec la théfluthrine et la deltaméthrine, la pyrimicarbe etc… Concernant la répartition des SA, 42 % ont été quantifiées, 41% restent non détectées et 17% sont détectées mais non quantifiées. Les résultats de cette étude montrent qu’avec le respect des bonnes pratiques agricoles, la production de maïs n’est pas incompatible avec la préservation de la qualité du réservoir d’eau potable. Le Marché de gros de Lyon Le Marché de gros de Lyon est le seul Marché de gros privé de France, contrairement aux 16 MIN (Marché d’intérêt national). Plus de 300 000 tonnes de marchandises y transitent chaque année, pour desservir plus de 2500 clients 30 LA CALÉDONIE AGRICOLE en grosse majorité implantés dans la région Rhône-Alpes. Il a été créé pour remplacer l’ancien MIN de Lyon, trop petit, plus aux normes sanitaires et surtout enclavé en centre-ville. Ce projet, porté par des investisseurs privés, à hauteur de 40 millions d’Euros, a bénéficié uniquement de 25 % d’investissements publics pour compensation liée déménagement. Le nouveau Marché de gros a ouvert sur 12 ha et 35 000 m² de bâtiments en 2009, après 5 années pour mener ce projet avec les collectivités et la Chambre d’agriculture. Il s’agit d’une copropriété des grossistes qui ont la maîtrise de l’outil, via une Association Syndicale Libre (ASL). Le Carreau des producteurs présents sur le site du Marché de gros, est né de la compréhension par les acteurs locaux de la complémentarité entre les métiers d’agriculteurs et de grossistes. Ce Carreau permet un meilleur écoulement des fruits et légumes locaux. Il est composé de 80 cases de 16 m² qui accueillent une soixantaine d’agriculteurs réguliers. Le Carreau est géré par l’association du Carreau des producteurs avec l’appui de la Chambre d’agriculture, sa présidente est également membre du Bureau de l’ASL (Marché de gros). Le comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING) En Nouvelle-Calédonie, l’absence actuelle d’organisation allant de la production à la commercialisation ne facilite pas l’écoulement et la valorisation des productions locales. La mise en place d’une régulation au travers d’accords interprofessionnels gérés par une interprofession, offrirait davantage de perspectives aux agriculteurs et à tous les autres acteurs de cette filière. La rencontre avec une interprofession avait pour but d’échanger sur les modalités d’organisation d’un comité interprofessionnel pour l’organisation des marchés. La Noix de Grenoble est le premier fruit à obtenir une appellation d’origine contrôlée (AOC) en 1938, via son Interprofession. Elle est cultivée sur un territoire de 259 communes qui regroupent plus de 1100 producteurs. Le Comité Interprofessionnel de la Noix de Grenoble, gestionnaire de l’appellation, a été reconnu par arrêté comme une interprofession en 2009. Lors de l’évolution réglementaire de la gestion des signes de qualité en 2006, la filière Noix de Grenoble a fait le choix de constituer deux sections. La section organisme de défense et de gestion de l’appellation (ODG), est chargée du suivi et du contrôle du cahier des charges de l’AOC. Elle est en charge : •d’assurer la qualité et la traçabilité du produit, N°137 Août 2013 le dossier •de la mise en place d’un plan de contrôle avec un organisme certificateur, •d’organisation et le suivi des contrôles internes/externe, •de missions pédagogiques lorsqu’il s’agit expliquer aux opérateurs les contraintes réglementaires et de contrôles, souvent réalisés par des prestataires de services. •La section interprofessionnelle qui s’occupe de la valorisation et de la promotion de la Noix de Grenoble. Elle est en charge de : •Développer le dialogue entre les acteurs de la filière •Contribuer à la gestion et au développement de son marché •Développer les politiques de qualité •Assurer la connaissance et le suivi du potentiel de production, du produit et de sa commercialisation •Définir, coordonner, et mettre en œuvre la politique de communication de la filière. L’avantage de l’interprofession est l’organisation pyramidale comprenant les producteurs et les entreprises qui ont la possibilité de négocier les prix. Cela permet des échanges réguliers entre les producteurs et les opérateurs commerciaux qui permettent de contribuer à la bonne gestion et au dévelopN°137 Août 2013 pement du marché de la Noix de Grenoble. Le CING regroupe l’ensemble des opérateurs de la filière : producteurs (1130), expéditeurs (75) et les metteurs en marché (18 dont 2 sont des coopératives). Son budget provient des cotisations des producteurs à l’hectare (2600 XPF/Ha) et des metteurs en marché (1800 XPF/ tonne de noix réceptionnée). Réseaux d’élevage (Viande) de l’Ain Le dispositif RECP (Réseaux d’Élevage pour le Conseil et la Prospective) associe les Chambres d’agriculture, l’Institut de l’Élevage et près de 2 000 éleveurs au niveau national (9 exploitations bovines de l’Ain). Il s’agit d’un outil unique de connaissance des systèmes d’élevage tant pour approvisionner en références les conseillers d’élevage et les éleveurs que pour conduire les études nécessaires à l’adaptation des systèmes aux changements de contexte économique, environnemental ou réglementaire. Le réseau d’élevage de la Chambre d’agriculture de l’Ain, rencontrée durant la mission, travaille en partenariat avec l’Institut de l’élevage afin de faciliter le suivi annuel des fermes. Cela permet aux conseillers d’élaborer des références techniques et économiques pour les éleveurs en activité ou les futurs éleveurs, via : •Le recueil des données comptables •Le recueil des données techniques (poids des veaux, nombre de veaux, ….) •Les données Identification Pérenne Généralisée (IPG) •Les journées d’échanges entre éleveurs •La comparaison avec résultats régionaux et nationaux. Le suivi du réseau d’élevage permet de comparer la variabilité des résultats. Chargé du suivi des neuf exploitations de l’Ain, M. Gillier, technicien de la Chambre d’agriculture, indique que ce travail lui permet de déterminer les causes de variation des productions et conseiller, de manière pertinente, les éleveurs. De plus, le suivi annuel au travers de cas type, permet de disposer des données sur : - le fonctionnement d’un troupeau avec un descriptif du lieu d’exploitation, - la main d’œuvre, - le cheptel, - la charge de travail en termes de naissances et des mises à l’herbe, - les surfaces au travers les fauches, - les apports d’engrais, - l’alimentation - etc. LA CALÉDONIE AGRICOLE 31 le dossier Enseignements de la mission Recherche et expérimentation en agriculture •Impliquer les représentants des agriculteurs dans les organismes de décisions, afin qu’ils soient plus impliqués dans la définition des axes de travail, des programmes de recherche. •Améliorer le dispositif de transfert des résultats vers les agriculteurs, via l’implication des centres dans la formation et l’organisation de journées techniques dans les champs. •Permettre une plus grande prise en compte des résultats en termes d’applications concrètes pour les agriculteurs dans l’évaluation des programmes. Devenir du Marché de gros de Ducos •Rechercher une plus grande implication des grossistes dans la vie du Marché de gros et de la filière fruits et légumes. •Remettre en place un carreau des producteurs pour faciliter écoulement de la production locale dans le cadre d’un travail plus global à mener sur la relance de la dynamique du Marché de gros au sein des filières fruits et légumes. 32 LA CALÉDONIE AGRICOLE Organisation du marché des fruits et légumes Relance du travail porté par la Chambre d’agriculture et la Chambre de commerce et d’industrie en 2009 sur la mise en place d’une Interprofession Fruits et légumes. A ce jour, la filière Viande a mis en place son interprofession qui est devenue le lieu de concertation et de validation des évolutions du marché de la viande (exemple de la classification du veau). Pour ce qui est de la filière fruits et légumes, certains professionnels avaient préféré opter pour la mise en place d’un accord interprofessionnel par produits plutôt que la mise en œuvre d’une interprofession. Or, malgré quelques avancées, la mise en place d’accords uniquement par produit n’a pas apporté d’évolution significative sur la régulation du marché. Les problèmes structurels sont toujours les mêmes. Inciter les organisations professionnelles et les administrations agricoles à se regrouper sur un même site, afin de : •Favoriser les rapprochements et les synergies entre les structures au service des agriculteurs, •Proposer aux agriculteurs un lieu unique d’accueil et de services. AGRAPOLE, un pôle d’excellence pour la recherche, le développement et le management de l’innovation. Ce pôle de compétences des filières agricoles et alimentaires regroupe plus de 50 organisations professionnelles agricoles et agroalimentaires. L’objectif commun poursuivi par l’ensemble des partenaires de ce pôle unique en Rhône-Alpes est de permettre de favoriser des synergies entre les différentes structures, métiers et compétences chargées d’impulser et d’accompagner le développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire régional dans tous ses aspects. N°137 Août 2013 le dossier Rencontres océaniennes de l’agriculture biologique à Nouméa une expérience réussie en Nouvelle-Calédonie La Chambre d’agriculture a organisé, du 1 au 5 juillet 2013, le premier meeting technique du POETCom avec le soutien du gouvernement de la NouvelleCalédonie, du Fonds Pacifique et de la CPS et en partenariat avec l’association Biocalédonia. Nous vous proposons de vous présenter plus en détail ce qu’est le POETCom et les enseignements de cette semaine de rencontres et d’échanges. L a communauté océanienne pour l’agriculture biologique et le commerce éthique (POETCom) est une association sans but lucratif. Elle fédère des groupements d’agriculteurs, des organismes de soutien aux agriculteurs, des ONG, des acteurs privés, des instituts de recherche et des organisations publiques actifs dans 14 pays et territoires du Pacifique. Incubation d’une nouvelle organisation au sein de la CPS Le secrétariat du POETCom hébergé à Suva (Fidji) au sein de la division des ressources terrestres de la CPS, fait office d’organisme fédérateur et de porteparole du mouvement de l’agriculture biologique dans la région. Partage d’information, mise en réseau, renforcement des compétences, mise en place 34 LA CALÉDONIE AGRICOLE d’un système régional de certification destiné à favoriser l’accès aux marchés et le développement des échanges… A travers ces différents dispositifs de coordination, le POETCom cherche à atteindre les objectifs suivants : • améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’échelle locale et régionale, • améliorer les revenus des agriculteurs en les aidant à mieux valoriser leurs productions sur les marchés locaux et d’exportation et à réduire leur dépendance à l’égard des intrants importés, • améliorer la santé des populations en leur offrant un meilleur accès à des aliments d’excellente qualité, propres, nutritifs, • promouvoir des systèmes agricoles diversifiés, productifs et durables, capables de résister à la crise mondiale, • protéger et mettre en valeur le milieu naturel, en encourageant le recours à des pratiques de gestion respectueuses de l’environnement. En janvier 2012, le poste de coordonnateur du POETCom a été pourvu grâce à des financements de l’Union Européenne. Cette nomination a permis de progresser sur des points clés tels que les négociations sur les équivalences de la Norme d’agriculture biologique océanienne, de la mise en œuvre des mécanismes de gouvernance du POETCom, la mise en place de son système de garantie biologique. Contexte actuel de l’agriculture biologique en Océanie Loin d’être un concept nouveau pour l’Océanie, l’agriculture biologique est en résonance avec les systèmes agricoles traditionnels qui ont résisté à l’épreuve du temps. Si aujourd’hui de nombreux N°137 Août 2013 le dossier pays ont développé une agriculture plus intensive, beaucoup d’agriculteurs continuent de produire sans intrants chimiques. Le fait que l’agriculture biologique ne se réduise pas à la simple somme des pratiques traditionnelles, est de plus en plus reconnu. Les agriculteurs de la région doivent affronter un éventail de risques et de problèmes climatiques nouveaux. Ils doivent en outre mettre en place des cultures de diversification, alimenter des populations de plus en plus nombreuses, alors que les surfaces cultivables se réduisent et se dégradent par endroits. Dans de nombreux cas, il convient de valoriser les pratiques traditionnelles en mettant en avant l’agrobiodiversité tout en perfectionnant les techniques biologiques afin d’allier méthodes et connaissances traditionnelles aux techniques et enseignements modernes. Certification Il existe actuellement deux options de certifications dans la région : les sysN°137 Août 2013 tèmes participatifs de garantie (SPG) et la certification par tiers. Le premier SPG de la région a été créé en Nouvelle-Calédonie en 2009, c’est l’association Bio Calédonia qui a reçu l’autorisation du POETCom d’utiliser la marque « Bio Pasifika dès 2010. Le deuxième SPG, Bio Fetia, a été créé en Polynésie Française et agréé en juillet 2012. D’autres sont en cours de constitution au SAMOA, aux Kiribati et à Fidji. A ce jour 8 367 producteurs répartis dans neuf Etats ont déjà été certifiés par tiers, ce qui représente une superficie d’environ 46 335 ha. Quatre des principaux organismes de certification opérant dans la région sont NASAA en Autralie), Biogrow en Nouvelle-Zélande, et Australian Certified Organic et Bioagricert pour la Polynésie Française et l’Europe. Ils se sont engagés à fournir le service de certification selon la Norme Océanienne d’Agriculture Biologique Les marchés intérieurs, exportation En règle générale, les marchés intérieurs des produits certifiés bio sont assez peu développés, voire inexistants. Les produits biologiques sont encore peu différenciés des produits. Dans les pays touristiques, cette industrie offre des débouchés intéressants (Fidji, Cooks,…). L’objectif est de développer une offre de restauration océanienne et biologique en s’approvisionnant auprès des producteurs bio du pays. La plupart des produits certifiés par tiers dans la région sont destinés à l’exportation. L’Australie et la NouvelleZélande, de par leur proximité, constituent, les débouchés les plus évidents. Cependant, certains pays exportent vers le Japon, l’Europe et les Etats Unis. Pour la première fois, en septembre 2011, l’ensemble des produits biologiques de la région ont été présentés sous la même bannière du POETCom au salon international d’Auckland en Nouvelle-Zélande. LA CALÉDONIE AGRICOLE 35 le dossier Plan d’action La CPS s’était doté d’un plan stratégique 2008-2012 pour le développement de l’agriculture biologique en Océanie. La mise en œuvre de ce plan a été retardée faute de ressources humaines et de capacités financières suffisantes pour atteindre les objectifs et les cibles fixés. Des progrès ont été cependant réalisés dans la mise en œuvre des infrastructures pour développer l’agriculture biologique et le commerce dans la région. Cependant la mobilisation sur l’appui technique a peu progressé. La dimension technique, sera l’un des points majeurs du plan stratégique 2013-2017 du POETCom via, la formation, la vulgarisation, l’expérimentation dans des fermes pilotes et la mise en réseau des organisations. Rencontres 2013 à Nouméa Le peu d’échanges techniques, de mise en commun des expériences dans la région a poussé la Chambre d’agriculture, en collaboration avec l’association Bio Calédonia, à proposer à la CPS d’organiser, en juillet 2013, un colloque sur le partage des savoirs faire techniques. Ces rencontres techniques ont pu avoir lieu grâce aux financements par le Fonds Pacifique (Etat), le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la CPS. Au final, 17 personnes des Etats et Territoires de la région, chercheurs, formateurs, agriculteurs ont pu échanger durant 4 jours sur les résultats de leurs travaux, expériences. Ces rencontres ont permis de mettre en avant les résultats des travaux et expé36 LA CALÉDONIE AGRICOLE riences conduits sur des problématiques communes à l’ensemble des producteurs biologiques : • résultats des essais de production de biopesticides à la ferme et utilisation de plantes hôtes d’auxiliaires (CPS et Université du Pacifique Sud au Samoa et à Fidji), • pratiques d’alimentation à base d’intrants locaux pour les élevages de porcs et de volailles (NARI, institut de recherche de Papouasie NouvelleGuinée, Université d’Honiaria Iles Salomon, …), • production biologique de taros d’eau (CPS-Fidji), • dispositif de formation pratique de la jeunesse à l’agriculture biologique (Kustum Garden Iles Salomon, Youth concil aux Tonga), • valorisation des déchets verts et autres via la création de plateformes communales de compostage (Titikaveka Growers Association , Iles Cook), • intérêt de la pratique des systèmes de polyculture-élevage en agriculture biologique (Titikaveka Growers Association , Iles Cook), • production semi-artisanale d’engrais liquides à base de déchets de poissons (Bioagri-NC, Nouvelle-Calédonie), • formation des bénévoles aux inspections d’exploitations agricoles dans le cadre des systèmes participatifs de garantie (Bio Calédonia, NouvelleCalédonie), • développement de méthodes non chimiques de contrôle de la tique des bovins (GDSA-CANC, Nouvelle-Calédonie), • mise en place d’une unité de production de semences pour les agriculteurs biologiques (Fiji Organic Association, Fiji). Afin de favoriser les échanges sur les savoir-faire développés dans la région, les permanents du POETCom se sont vu confier comme feuille de route, de proposer des solutions opérationnelles et pragmatiques pour créer une plateforme commune de connaissances en agriculture biologique. Annulation du Festival Bio à Houaïlou Pour finir cette semaine de travail, des visites de parcelles mais surtout des rencontres entre les délégués des Pays et Territoires de la région étaient programmées le vendredi 5 juillet à Houaïlou à l’occasion du second festival Bio. Malheureusement, les fortes précipitations ont obligé le comité d’organisation à annuler la manifestation. Beaucoup de producteurs, à Houaïlou comme dans de nombreuses autres communes, ont perdu la quasi-totalité de leur production. Le meeting de Nouméa s’est donc achevé par des visites d’exploitations sur Boulouparis (Grégoire Baudonnel) et Païta (Rucher Natcha) qui ont permis de mettre en avant le système de commercialisation des paniers de légumes et le savoirfaire des apiculteurs calédoniens. N°137 Août 2013 Partenaire Adecal, Technopole de Nouvelle-Calédonie L’Agence de Développement Economique de la Nouvelle-Calédonie a été créée en 1995. Elle regroupe l’ensemble des pouvoirs publics et les représentants de la communauté d’affaires. Jusqu’à 2011, ses principales missions étaient la promotion et la prospection internationale, le développement des relations économiques extérieures, la coopération régionale, et la coordination du programme ZoNéCo. Fin 2011, des missions complémentaires lui ont été confiées en matière d’innovation, de transfert, et de formation au travers la création de la technopole de Nouvelle-Calédonie. L a technopole est une initiative issue d’une réflexion collaborative entre les pouvoirs publics, le monde de l’entreprise et les organismes de recherche, dont l’objectif global est de contribuer au développement économique durable et solidaire de la Nouvelle-Calédonie. Plus spécifiquement, la technopole, qui constitue une « interface » entre le monde de la recherche et celui du secteur privé, doit fournir un appui aux entreprises calédoniennes, en matière d’innovation et de transfert technologique, pour les aider à accroître leur compétitivité. Elle doit aussi favoriser l’émergence de projets ou filières innovants, dans des secteurs pré-identifiés. 2 ans après sa création, l’Adecal Technopole, dont les premières thématiques prioritaires sont la valorisation des ressources biologiques maritimes et terrestres, est désormais constituée d’un pôle « marin », d’un pôle « terrestre », et de 6 centres technologiques. Ces centres font la particularité de la Technopole calédonienne et lui permettent de disposer, et de faire bénéficier à ses par38 LA CALÉDONIE AGRICOLE tenaires, d’un ensemble d’outils et de compétences humaines et techniques, aquacoles et agricoles. Ce dispositif doit être complété par la mise en place d’un incubateur d’entreprises innovantes, dont les activités devraient démarrer en 2013. Pôle « valorisation des écosystèmes marins » La Technopole développe depuis 2012 au sein de son pôle « marin », un programme d’innovation et transfert sur les écosystèmes marins, visant notamment à renforcer la compétitivité de la filière crevetticole existante, à créer de nouvelles productions aquacoles en partenariat avec des entrepreneurs locaux, et à développer des filières d’avenir comme la pisciculture ou la production de microalgues. Le Pôle « marin » s’appuie ainsi en 2013 sur 3 centres techniques dont un est en cours de construction : Le Centre Technique Aquacole de Saint-Vincent, ou CTA, situé à Boulouparis dont les travaux sont axés principalement sur la crevetticulture. Pour la période 2012-2015, ses objectifs sont, notamment, de transférer les résultats de la recherche au secteur privé, d’assurer un suivi de la filière crevetticole, de conduire des expérimentations visant à améliorer la compétitivité des entreprises aquacoles, et de renforcer et développer des activités de diversification aquacole. Les travaux sont mis en œuvre dans le cadre de programmations annuelles élaborées au sein de comités techniques associant les acteurs du privé, du public, et de la recherche. Le Centre Calédonien de Développement et Transfert en Aquaculture Marine, ou CCDTAM, situé à Koné, dont l’objectif est le développement de la pisciculture marine, filière innovante, en vue de diversifier les productions locales, et potentiellement les exportations, de produits de la mer. Deux espèces ont été sélectionnées, le pouatte et la loche truite, sur la base de critères techniques et commerciaux, et notamment de la demande sur les marchés local et à l’export. La constitution d’un cheptel de géniteurs en 2012 a permis de réaliser des premiers essais de reproduction et d’obtenir des premières larves N°137 Août 2013 Partenaire d’une des 2 espèces. Des essais de grossissement seront réalisés début 2014, au sein d’une ferme pilote dont l’implantation est prévue à Touho. D’autres essais pourront également être réalisés dans des bassins à terre. Le Centre Technologique des MicroAlgues, ou CTMA, est en cours de développement dans le cadre de l’un des projets phares du Pôle Marin. Il s’agit du projet AMICAL, en partenariat avec IFREMER, qui vise à créer une filière innovante de production de microalgues en Nouvelle-Calédonie, dont les marchés cibles pourraient aller de l’alimentation animale et humaine au biocarburant, en passant par la cosmétique et la santé. Le CTMA comprend un laboratoire d’étude le LEMA, basé à Nouméa et un laboratoire d’application et transfert, le LTMA, dont la construction est en cours à Koné. Ces infrastructures sont financées par le CIOM (Comité Interministériel pour l’OutreMer). Suite à la livraison du LEMA en mai 2013, les premiers travaux consistant à sélectionner dans des « photobioréacteurs » des algues locales sur leur potentiel de croissance ont débuté. Les premières souches devraient être mises en culture au LTMA fin 2013 début 2014. Le Pôle marin comprend également le programme de « R&D » ZoNéCo qui est coordonné depuis 2002 par l’ADECAL. Ce programme a pour vocation d’identifier des lacunes de connaissances nécessaires à la gestion et la valorisation durables des ressources marines calédoniennes, et à les combler en N°136 Juin 2013 finançant des projets de recherche ou des projets pilotes. Des essais aquacoles sur la langouste ou la bêche de mer sont en cours dans ce cadre. Un autre projet emblématique de la technopole est celui de la valorisation des déchets de poissons dont l’objectif est de contribuer, à terme, à la mise en place d’une filière de valorisation de l’ensemble des déchets des pêcheries locales (environ 1000 tonnes par an). Un projet pilote doit démarrer à Lifou en 2014, afin, d’une part, de valider avant transfert éventuel une technologie adaptée en partenariat avec une société néo-zélandaise, et d’autre part de tester les voies de valorisation possibles des produits finis (ex : engrais de poissons à tester par le pôle terrestre). Pôle « Valorisation des écosystèmes terrestres » Suite à la récente dissolution de l’Association interprovinciale de gestion de centres agricoles (AICA), le Centre de Promotion de l’Apiculture (CPA), le Centre de Recherches et d’Expérimentations Agronomiques (CREA) et le Centre des Tubercules Tropicaux (CTT) ont été intégrés à l’ADECAL – Technopole pour former son pôle « terrestre ». Le CREG a quant à lui intégré, pour partie, le Conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Calédonie (CEN) et pour l’autre partie, la Direction de l’Environnement de la P. Sud. Au sein du pôle terrestre, deux comités techniques par an et par centre sont organisés annuellement afin de réaliser un bilan des actions menées et d’établir une planification pour les années à venir en collaboration étroite avec les partenaires ; l’objectif de ces comités étant de développer des partenariats forts et constructifs avec, d’un côté la recherche et, de l’autre, les socioprofessionnels. Globalement, les axes de travail du pôle terrestre sont : orientation vers l’agriculture durable, transfert de technologie et de matériel biologie sain et sélectionné, diversification des filières, développement des collaborations avec les socioprofessionnels et le monde de la recherche, renforcement de la démarche participative et contribution au développement de l’innovation. Ces axes se traduisent concrètement par des actions telles que : la mise en place d’expérimentations et de tests (produits phytosanitaires, différents types de ruches, essais variétaux, etc….), la mise au point d’itinéraires techniques performants et innovants (amélioration des systèmes de cultures, gestion de l’eau, etc …), la création de nouvelles variétés (notamment dans le domaine des tubercules tropicaux), le développement de projets pilotes innovants de production (parcelles de validation chez les producteurs, représentant actuellement près de 130 ha pour le programme « semis sur couverture végétale », cf. LCA n°136, parcelles semencières pour la filière « tubercules tropicaux »), l’organisation de formations, la mise en place d’appuis techniques …. LA CALÉDONIE AGRICOLE 39 agriculteurs Mieux connaître les Portrait Jean-Claude Birot, éleveur porcins au Mont Dore Mécanicien de formation, Jean-Claude a très vite pris goût à l’élevage. A la sortie de son diplôme obtenu à l’école rurale artisanale (E.R.A), il travaille 9 ans chez Renault, Simca, puis à son compte. En parallèle, il élève quelques porcs. Aujourd’hui, JeanClaude, aidé de sa femme et ses deux filles, produit une viande de qualité sur son exploitation au Mont Dore J ean-Claude s’installe en 1976, avec son épouse. « Au début nous n’avions que quelques bêtes. Moi, je travaillais comme mécanicien et mon épouse faisait du maraichage. Tout l’argent gagné était automatiquement ré investi dans l’élevage. Il m’aura fallu quinze ans pour pouvoir en vivre pleinement. Aujourd’hui, je ne cherche plus à agrandir mon cheptel. J’ai par contre encore plein de projets de réaménagement pour améliorer mon mode de fonctionnement. Ayant tout fait nousmême, on a fait quelques erreurs dans la conception que l’on rectifie au fur et à mesure. » de sa production est en classe extra. « Avoir une bonne génétique est essentielle mais ça ne fait pas tout. Pour faire de la viande de qualité, il faut avant tout savoir travailler ses bêtes, disposer de bâtiments adaptés, d’aliments de qualité et bien sûr maintenir un bon état sanitaire de son troupeau ».Etant sélectionneur, l’UPRA vient peser les animaux à 5 mois, vérifier l’épaisseur du gras, les applombs, les parties génitales, compter les tétines, vérifier la conformation générale de l’animal. Les animaux hors normes sont vendus à l’OCEF et ceux sélectionnés sont vendus via l’UPRA. Pour se tenir informé, Jean-Claude est abonné à de nombreuses revues. « Nous avons tout appris sur le tas et par mes lectures. » Un vétérinaire traitant suit son élevage et vient toutes les trois semaines. Jean-Claude est le premier éleveur à s’être lancé dans la production de ses aliments. « J’ai investi dans des silos et je prépare mes aliments à base essentiellement de blé, tourteau de soja, acidé aminé… A l’aide d’un nutritionniste, venu en mission à la demande de l’UPRA, il m’a élaboré plusieurs formulation pour la gestation, la lactation, la sélection, les porcelets deuxième âge… Ma consommation est de 85 tonnes/mois, c’est une des Naisseur, engraisseur, sélectionneur Jean-Claude est naisseur, engraisseur et sélectionneur et travaille beaucoup sur la qualité de ses produits. 90% 40 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°137 Août 2013 Mieux connaître les agriculteurs principales charges de production, alors autant faire que la qualité soit constante. Par exemple, dernièrement, j’ai eu du soja broyé moins finement. Le gain moyen quotidien de mes animaux a immédiatement diminué. Comme je fais un suivi de près sur quelques bêtes, je m’en suis aperçu très vite mais cela montre à quel point il faut être vigilant sur ce que l’on donne à manger, quand et comment. » Une filière structurée « Aujourd’hui j’ai 165 truies mères, ma production annuelle est d’environ 3500 porcelets. Tous les 21 jours, 20 truies mères mettent bas en moyenne 13,5 porcelets. Côté ventes, l’OCEF me prend 42 porcs/semaine. Je vends également quelques porcelets sur pied de 18 à 30 kg aux particuliers. La demande de l’OCEF de porcs a augmenté. Certains éleveurs ont pris le risque d’augmenter leur production mais cela ne rentre pas dans les quotas officiels. Du coup, si la demande vient à baisser nous n’avons pas de certitude de vendre notre production mais cela ne joue que sur une partie de notre production. Il faut souligner que l’OCEF est un outil essentiel et indispensable pour la profession. Les porcs sur pieds sont récupérés le mardi par L’OCEF et sont vendus dans la semaine. Nous n’avons pas à démarcher pour N°137 Août 2013 écouler notre production, nous n’avons pas non plus à gérer l’abattage de nos bêtes et donc pas à investir dans des abattoirs. Un éleveur, qu’il soit de Nouméa ou de Koumac a la certitude d’écouler ses quotas et d’être payé dans les 20 jours. Sans l’OCEF, beaucoup d’éleveurs ne pourraient pas faire face aux coûts liés à l’abattage et à l’écoulement de leur production. En bref, la production serait entre les mains de deux ou trois gros producteurs. » Une baisse de rentabilité « Aujourd’hui, la situation devient difficile avec d’un côté l’augmentation du prix des matières premières et toutes autres charges operationnelles, et de l’autre, le prix fixe du porc qui n’a pas évolué depuis 1997. En 2001, le prix du blé était de 27,5 F/Kg, il est de 54 F aujourd’hui soit 97% d’augmentation. Le sorgo a augmenté de 45% et l’aliment porc engrais de 46%. Il s’agit là de prix en vrac, donc réservé à ceux qui ont une capacité de stockage importante. L’aliment conditionné est encore plus cher. J’ai aussi relevé le prix des matériaux qui servent à la construction de nos bâtiments, la fourchette d’augmentation oscille entre 18% et 90%. Dans ce contexte, c’est très difficile d’investir. Beaucoup d’entre nous parviennent tout juste à couvrir leurs charges. Cer- tains éleveurs ont dû mettre la clef sous la porte. » Jean-Claude a aussi mis en place sur son exploitation un système de séparation du lisier. « J’ai cherché une solution pour traiter mes déchets. J’ai donc réalisé 5 bassins de décantation. Le lisier est d’abord envoyé dans une fosse de 200 m3. A travers une vis sans fin, le lisier est pressé. La partie dure extraite sert de fumier et l’eau de pressage décante dans 5 bassins. Mon fumier est donné en grande partie pour le reboisement essentiellement dans le sud et à des agriculteurs. » En plus du travail sur son exploitation avec son épouse et ses deux filles, Jean-Claude s’investit beaucoup dans la profession. Il est président du Syndicat des éleveurs, naisseurs, engraisseurs de Nouvelle-Calédonie, président de l’UPRA porcine, président de la commission des prêts du Crédit agricole et il assiste également aux réunions sur les conventions céréalières de l’ERPA. Cet investissement a un coût et il n’est pas rare de le voir travailler des WE entiers pour récupérer le retard accumulé lors de ces travaux. Si Jean Claude ne s’était pas blessé en travaillant, on pourrait peut-être également ajouter à cette longue liste d’activité, champion de «PYM» tant le nombre de coupes présentes dans son salon est élevé. LA CALÉDONIE AGRICOLE 41 Fiche produit saucisson de cerf Le Le cerf Rusa, connu de tous les calédoniens tient une place à part sur le Territoire. D’abord, pour son côté gustatif et ensuite pour celui de loisir avec la chasse. Il figure même sur les billets de banque ! Fortement consommé en Nouvelle-Calédonie, le saucisson de cerf est présent sur tous les étals. Focus sur un produit « 100% calédonien »… L’introduction du cerf Rusa en Nouvelle-Calédonie date du 6 février 1870 avec 12 cerfs en provenance de Java. Libérés de la ferme école-jardin de Yahoué, ils envahissent progressivement le reste de la Grande-Terre. Les premiers dégâts dans les cultures ont été rapportés en 1882 et les premières battues pour tenter de s’en débarrasser ont été organisées en 1921. Depuis, le cerf Rusa, très répandu sur l’ensemble de la Grande Terre est un véritable fléau. Il n’en reste pas moins très apprécié pour ses qualités gustatives et pour l’activité de chasse. Le saucisson de cerf, une institution La viande de cerf est très appréciée par ceux qui peuvent s’en procurer. Malgré une forte population de cervidés, cette viande reste pourtant difficile à trouver sur les étals des bouchers. Très consommée en brousse, notamment grâce à la chasse, elle se fait plus discrète sur les étals des boucheries. Le cerf est, en revanche, très connu de tous par l’intermédiaire du fameux saucisson de cerf, véritable N°136 Juin 2013 institution en Nouvelle-Calédonie. Les recettes sont nombreuses et diffèrent bien entendu d’un producteur à l’autre. Chacun apporte sa touche mais la base reste la même. Un tiers de graisse de porc (ferme), deux tiers de viande, essentiellement des « bons bas morceaux » et un assaisonnement qui ne se dévoile pas comme ça. Une fois hachée (pas trop finement), la mêlée (mélange de viande et de gras de porc haché) assaisonnée doit reposer au moins 24 heures en chambre froide. Une fois la préparation reposée, vient l’étape de l’embossage, qui consiste à remplir de mêlée les boyaux qui peuvent être naturels ou industriels (en fibres animales). Viennent enfin les étapes du fumage et du séchage. L’agrément d’hygiène La structuration de la filière veut que tout producteur de saucisson achète sa viande, soit auprès de l’OCEF, soit auprès d’un abattoir agréé. Pour pouvoir vendre sa production, il faut donc disposer d’un agrément d’hygiène. Selon le type d’agrément obtenu, le producteur est habilité a vendre sa production dans les commerces, soit il est limité à de la vente directe. Dans tous les cas, un numéro d’agrément doit être apposé sur le saucisson. Dans la pratique, il n’est pas rare de voir toutes sortes de saucissons sur les étals, mais tous ne disposent pas d’agrément. Le saviez-vous La naissance du saucisson est le fruit de la rencontre entre deux savoir-faire : celui des éleveurs gaulois et des salaisonniers romains. On retrouve des recettes de saucisson datant du temps de l’empire romain. Au moyen âge, un nouveau métier est créé, celui de «chaircuitier». Il invente de nouveaux types de saucissons et organise leur commercialisation. Le mot saucisson apparaît en France en 1546. LA CALÉDONIE AGRICOLE 43 durable agriculture Compostage de déchets verts, une expérience réussie Le compostage consiste à faire fermenter en situation aérobie, c’est à dire en présence d’oxygène, des déchets organiques, pour obtenir un amendement riche en humus. Le produit obtenu est stabilisé, hygiénique et peut-être commercialisé. Retour sur cette expérience réussie au Lycée Agricole de Pouembout... U ne grande variété de déchets peut être compostée. Parmi les déchets compostables, il faut distinguer ceux riches en carbone (le bois, la paille, le carton, le papier…), qui structurent le compost. Et ceux riches en azote (les effluents d’élevage, l’herbe verte, les refus de tri de produits maraîchers, les déchets des industries agroalimentaires…) qui vont donner de l’énergie aux micro-organismes. Théoriquement, il faut que le rapport C/N (quantité de matière carboné sur la quantité de matière azoté) soit compris entre 20 et 30. Si le rapport est trop élevé, le compost aura du mal à monter en température, la durée de compostage sera rallongée et les chances d’hygiénisation diminuées. A l’inverse, si le rapport C/N est faible, il est possible que le compost évolue vers une fermenta- 44 LA CALÉDONIE AGRICOLE tion anaérobie, ce qui produira des odeurs désagréables. Selon les types de déchets, ils peuvent être compostés seuls ou associés. Par exemple, le fumier (paille et effluents d’élevage) peut être composté seul, comme les déchets verts car ils sont composés de lignine mais aussi d’azote avec la tonte, les feuilles vertes. Les avantages du compost Le compostage est un procédé qui possède des avantages non négligeables pour la valorisation de la matière organique. Le premier avantage est qu’il dégage peu d’odeur durant l’ensemble du processus de compostage et que le produit fini a une odeur de terre. En respectant un plan d’épandage, il peut-être épandu avec peu de nuisances olfactives. Le second avantage est que le produit est stable biologiquement et il est donc facilement stockable. Si les andains sont correctement montés en température, le risque d’introduire des pathogènes est limité. C’est un amendement organique qui permet de maintenir la fertilité des sols. Il existe cependant quelques inconvénients. Une plateforme de compostage demande un savoir-faire qui s’acquiert avec l’expérience. Il faut maitriser correctement l’ensemble du processus pour obtenir un produit fini de bonne qualité. La qualité du produit fini dépendra aussi de la qualité des déchets entrants sur la plateforme. Le second inconvénient est le besoin en main d’œuvre polyvalente pour gérer la plateforme (conducteurs d’engin, prise de températures, gestion de l’irrigation…). Une plateforme de compostage demande de l’espace et doit respecter la réglementation sur les installaN°137 Août 2013 agriculture durable “ Le compostage est un procédé qui possède des avantages non négligeables pour la valorisation de la matière organique tions classées pour la protection de l’environnement (distance des habitations, type de plateforme…). Le matériel pour le compostage Les plateformes de compostage sont soumises à la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement ICPE. Au dessus d’1 tonne de production/ jour, les installations doivent avoir des plateformes bétonnées avec la récupération des jus. Dans le cadre de ce pilote, dont le volume est inférieur aux conditions des ICPE, une plateforme en schiste est autorisée. Le matériel acquis pour les besoins de la plateforme est composé d’un broyeur à fléaux, d’un retourneur d’andain, d’un système d’arrosage et d’une sonde de température. Par ailleurs, la mobilisation d’un tracteur de l’exploitation est nécessaire à la manutention du retourneur. Il est important de dimensionner le matériel en fonction de la taille de la plateforme mais aussi du type de déchets arrivant sur site. N°137 Août 2013 Quelques données économiques et de temps de travail La plateforme du lycée agricole a permis de donner des résultats technico-économiques de l’activité de compostage. C’est une première en Nouvelle-Calédonie. La plateforme est gérée par une personne à LA CALÉDONIE AGRICOLE 45 durable agriculture Restitution Le lycée agricole et les partenaires du projet invitent les agriculteurs à une restitution publique le mercredi 28 août 2013 à 9 h sur la plateforme de compostage du lycée agricole. 46 mi-temps, ses activités activité vont de la réception des camions jusqu’à la vente des sacs de compost. Les activités qui demandent le plus de temps aujourd’hui sur la plateforme sont le broyage avec 2 h/m3 broyé. Le temps de travail dépend du matériel utilisé. La seconde activité est le criblage car il est fait de façon artisanale avec une grille sur une remorque. D’un point de vue économique, 52% des coûts sont relatifs au matériel (amortissement, utilisation …), 37% des coûts sont la main d’œuvre (les salaires et l’ensemble des charges) et le reste sont pour le fonctionnement et autres achats (irrigation, analyses du compost, sac d’emballages..). l’environnement et de la maitre de l’énergie) et la province Nord. Le financement a permis d’acquérir du matériel spécifique (broyeur, retourneur) et d’avoir une personne à mi-temps pour la gestion de la plateforme. Les étapes clés du compostage Le Lycée Agricole de Pouembout a mis en place en 2012, une plateforme-pilote de compostage financée par de l’ADEME (Agence de Le broyage des déchets. Au fur et à mesure que les déchets sont broyés, les andains sont constitués. Le broyage permet aussi l’homogénéisation des andains. LA CALÉDONIE AGRICOLE La réception des déchets verts. Ils sont livrés par le syndicat intercommunal de VKP (SIVOM). Les déchets sont triés pour éliminer les corps étrangers (ferrailles, plastiques, gravats…) et les végétaux ne passant pas dans le broyeur (palmes et branches de plus de 15cm de diamètre). Cette étape permet d’avoir une base de qualité pour faire du compost. La dégradation (phase thermophile). Une fois les déchets mis en andain, le processus de compostage commence. C’est un procédé en aérobie (avec de l’oxygène), des micros et macro-organismes vont dégrader la matière organique. Durant cette période, les températures et l’humidité sont contrôlées régulièrement afin de piloter au mieux le compost. Lors de ce processus, une montée en température permettra l’hygiénisation du compost. Cette phase dure 2 mois, régulièrement les andains sont retournés pour apporter de l’oxygène et ils sont irrigués en fonction des besoins. La maturation (phase mésophile) dure entre 2 et 4 mois. Le produit se stabilise pour avoir le même degré de biodégradabilité que le sol. Le criblage permet de calibrer le compost pour enlever les fractions pas assez dégradées. Suite au criblage, le compost peut être vendu en sac ou en vrac. N°137 Août 2013 L’Arachis pintoi • plante de couverture pour la protection et la vie des sols Fiche Technique L’érosion et la pression des mauvaises herbes sur les parcelles de cultures sont deux problèmes majeurs en agriculture. Le maintien ou la mise en place d’une végétation au sol est une solution pour y remédier. L’Arachis pintoï, légumineuse pérenne rampante, présente de nombreux avantages et favorise notamment l’activité biologique du sol. Elle est d’ores et déjà utilisée dans les vergers en Nouvelle-Calédonie. Fiche réalisée en partenariat avec Zacharie Lemerre – Responsable de la station de recherche de Pocquereux – IAC • Gilles Tehau Parzy, Dir. Bio Strategies Pacifique Qu’est-ce que l’Arachis Pintoï C’est une légumineuse pérenne rampante et rase, formant un tapis dense en surface. Elle développe une racine pivotante pouvant descendre à plus d’1.5 m. lorsque le sol présente une porosité naturelle favorable ou améliorée par un travail adéquat (sous-solage). Le pivot et les racines secondaires portent des nodules, organes stockant l’azote atmosphérique capté par la plante. L’Arachis Pintoï est-elle présente en Nouvelle-Calédonie ? Originaire du Brésil, elle a été importée en Nouvelle-Calédonie par la Station de recherche fruitière de Pocquereux en 1994. Elle est aujourd’hui utilisée en couverture de sol dans les vergers de plusieurs exploitations agricoles et de la station de recherche de Pocquereux. Quels sont ses atouts ? L’Arachis pintoï tolère très bien l’ombrage et les engorgements temporaires ; Il est capable de se développer sur des sols à fertilité moyenne ou pauvres, selon diverses conditions texturales. Elle dispose d’un système racinaire puissant et présente une très bonne compétitivité par rapports aux adventices ; Elle fixe l’azote atmosphérique pour le restituer au sol ; Elle ne grimpe pas, ce qui limite le travail d’entretien ; Elle se multiplie facilement par bouturage ; Une fois la couverture bien installée, l’enherbement est maîtrisé. Et ses inconvénients ? Son installation peut être lente et nécessite un travail de sarclage durant la phase d’installation (voir plus bas, comment remédier à cette contrainte). Une fois installée, son éradication peut être difficile. Pour quelles cultures l’Arachis Pintoï est-elle recommandée ? Pratiquement toutes les cultures tropicales sont concernées : les vergers, les fruitiers à cycle annuel (bananiers, ananas…), mais aussi les vanilleraies, caféries. L’Arachis pintoï peut également être associé aux cultures de céréales (en système de semis sous couvert végétal). Les intérêts environnementaux et agronomiques L’Arachis pintoï protège les sols contre l’érosion, même sur forte pente. Cette action peut être optimisée en associant l’Arachis à des plantations de haies, sur les courbes de niveau. Il améliore la structure du sol grâce à un système racinaire pivotant et dense ; C’est un refuge de biodiversité : il favorise l’augmentation de l’activité biologique du sol (micro et macro-organismes) ; Il protège l’activité biologique contre les UV et l’échauffement néfaste et maintient l’humidité du sol ; Il améliore les caractéristiques chimiques du sol (fixation de l’azote -50 Kg/ha/an-, recyclage de Ca, Mg, K et Oligo-éléments, forte aptitude à l’assimilation du phosphore, accroissement du stock de carbone dans les sols grâce à la production de biomasse). N°137 Août 2013 LA CALÉDONIE AGRICOLE 49 Fiche Technique L’Arachis pintoi • plante de couverture pour la protection et la vie des sols Quels en sont les intérêts économiques ? Ceux-ci sont liés aux intérêts agronomiques et environnementaux pré-cités. L’amélioration des caractéristiques physico-chimiques des sols par l’utilisation de l’Arachis pintoï peut induire une augmentation des rendements et une réduction des apports d’engrais minéraux. Le temps de travail est réduit tant au niveau de la préparation des sols que de gestion de l’enherbement. Comment se procurer l’Arachis Pintoï et quelle variété choisir ? La Station de Recherche Agronomique de Pocquereux (IAC) a importé des semences en provenance d’Australie et les multiplie aujourd’hui par bouturage. Elle invite les agriculteurs à venir se procurer des boutures d’Arachis Pintoï en quantité significative pour ensemencer leurs parcelles. Comment implanter l’Arachis Pintoï ? L’Arachis pintoï peut être multiplié à partir de semences ou de boutures. Les semences sont chères et pas toujours disponibles, mais leur importation est possible. Dans ce cas, il faut veiller à intégrer dans la commande, le « rhizobium symbiotique ». Constitué d’organismes vivants, il sera utilisé pour praliner les semences et facilitera leur germination. Le pralinage sera constitué du rhizobium, de calcaire, de gomme arabique et d’un peu d’eau afin d’enrober les semences par « collage ». Il est cependant plus facile de procéder à une multiplication de l’Arachis pintoï par bouturage. L’IAC obtient de très bons résultats en bouturant sous serre, sur plaques alvéolées, avec brumisation. La densité de plantation recommandée est de 4 à 5 boutures/m2 (soit 40 000 à 50 000/ha). Selon un travail d’expérimentation réalisé par l’université d’Hawaï avec cette même densité de plantation et sur une surface de 4000 m2 en agriculture biologique, le travail de bouturage et de repiquage nécessite environ 15 heures de préparation, 25 heures de mise en terre et 80 heures de désherbage manuel réparties sur les 8 premiers mois d’implantation. La distance de plantation recommandée sur le rang et en inter-rang est de 30 à 40 cm. Afin de faciliter le travail d’implantation sur la parcelle, la distance inter-rang acceptable peut aller jusqu’à 1 mètre. Néanmoins, dans le cas où l’utilisation d’herbicide n’est pas envisageable pour contrôler les adventices (agriculture biologique), il faut privilégier une implantation la plus dense possible. Au bout de combien de temps peut-on espérer des résultats intéressants ? Selon les résultats combinés des expérimentations de l’université d’Hawaï et de celles de l’IAC, en respectant les densités de plantation préconisées ci-dessus, la couverture du sol pourra parvenir : • à 25% au bout de 4 à 8 mois ; • à 50% au bout de 6 à 16 mois ; • de 70% à 100% au bout d’un an à deux ans. Un fauchage régulier dès que la couverture du sol est supérieure à 70% permet de stimuler le développement et d’obtenir une couverture de 100% plus rapidement. Au bout d’un an de couverture totale, l’activité biologique du sol est 2 à 4 fois plus importante que sous tapis synthétique ou en l’absence de couverture végétale. La température du sol est plus faible et son humidité plus élevée. Comment maîtriser des adventices jusqu’à couverture complète du sol ? Afin de maîtriser les adventices, le temps de la couverture complète du sol par l’Arachis Pintoï, l’IAC procède à un paillage abondant sur le rang de repiquage des boutures. Une solution de repiquage consiste, lors de la préparation du sol, à épandre un grand nombre de boutures sur la parcelle qui seront ensuite enfouies superficiellement par un passage de cover-crop en position ouverte afin de ne pas les sectionner. 50 LA CALÉDONIE AGRICOLE N°137 Août 2013 Le décompacteur à dents courbes FICHE Technique Définition technique : Outil d’ameublissement profond à dents rigides. Utilisations : Ce matériel est avant tout destiné à annuler un compactage du sol qu’il soit naturel (jamais cultivé) ou artificiel lié à des passages intempestifs d’animaux (pâturage) ou de matériels (récolte). Il est souvent utilisé pour réaliser des ameublissements profonds en remplacement du labour (travail en double passages croisés). Conditions d’utilisations : • Vitesses d’avancement entre 3 et 6 km/h. • Profondeur de travail : 35 cm maxi pour 25 cm utile. • Equidistances entre dents : 55 à 65 cm maxi. • Puissance absorbée 25 à 30 Ch. /dent. MODE DE FONCTIONNEMENT : Cette catégorie de matériel travaille en cisaillement (ouverture du sol par la dent) en fendillement (fissuration du sol) et en brassage vertical partiel (remontée de terre au passage de la dent). L’efficacité du décompacteur à dents courbes est directement lié à l’état physique du sol (friable à sec) et à l’écartement des dents (55 à 65 cm). La vitesse d’avancement doit être adaptée aux conditions de sol (compacité, humidité). Avantages - Grand pouvoir de pénétration avec des socs étroits. - Outils adaptés pour des travaux de préparation du sol (passage croisé) en sol argileux friable à sec. - Effet de brassage vertical non négligeable. - Respect de la structure du sol. inconvénients - Faible incorporation de la matière organique de surface. - Peut laisser un état de surface très bouleversé en conditions sèches. - Rapport poids puissance du tracteur : 50 kg/Ch. minimum. Equipements associés aux dents : • Rouleau cage associé ou non à des roues de jauge. Utilisé pour un tassement des mottes avec un effet d’écrasement. • Le report du poids du rouleau permet une stabilisation longitudinale de l’appareil. • Rouleau à disques gaufrés à double rangées de disques alternés. • Travail en effet de coupe assurant un pseudo déchaumage.Ce type de rouleau n’est associé qu’aux décompacteurs. • Socs à ailettes : ils sont utilisés lors du second passage en cas d’un double passage croisé. • Les ailettes assurent un bon brassage de l’horizon travaillé mais réduisent le pouvoir pénétrant des dents contrairement aux socs étroits. Option particulière indispensable : Sécurité par boulon ou non-stop (automatique) obligatoire afin de protéger les dents et le bâti en cas de choc contre une souche ou la présence d’obstacle souterrain. N°137 Août 2013 LA CALÉDONIE AGRICOLE Chambre d'agriculture de Nouvelle Calédonie, Plateforme Machinisme Agricole 57 économie page Exonération de la Taxe Générale d’Importation Chaque produit entrant sur le Territoire est soumis à différentes taxes à l’importation dont la Taxe Générale d’Importation (TGI). La délibération modifiée 69/CP, du 10 octobre 1990, fixe les modalités d’octroi des régimes fiscaux privilégiés à l’importation dont l’exonération de TGI. Il existe deux grandes catégories d’articles exonérés : conditionnement et le transport pour la commercialisation. Agrégation • Les biens d’investissements Les matières premières sont des produits qui rentrent dans le processus de fabrication des produits finis, en subissant une transformation. La notion de « matières premières » peut être plus complexe pour des entreprises agricoles que pour des entreprises de transformation de type industriel. Ces dernières doivent déposer une demande auprès de la Direction des Affaires Economiques (DAE) qui présentera les demandes auprès du Comité des Productions Locales. Les entreprises seront alors exonérées pendant 5 ans. Pour pouvoir être agréé, vous devez : • être inscrit au registre de l’agriculture (ce qui implique d’être à jour de sa cotisation et de sa mise à jour au registre), • tenir une comptabilité (Centre de Gestion du Nord, Bureau de Gestion Agricole, comptable privé), • être assujetti à l’impôt sur les bénéfices agricoles (faire une déclaration). Ce sont les équipements et biens immobilisés qui rentrent directement dans l’activité professionnelle telle que décrite sur le RIDET (outils mécanisés, stock yard, véhicules de travail …). Il est donc important de mettre à jour votre RIDET si votre activité a évolué. Par exemple si vous commencez une nouvelle activité sur votre exploitation, comme la mise en place d’un atelier de poules pondeuses en complément de votre activité de maraichage. Les biens d’investissements sont les immobilisations qui vont s’amortir, c’est-à-dire s’user sur plusieurs années. Les agriculteurs peuvent soient les acquérir directement, soit passer par un cabinet de défiscalisation (cf LCA n°136). • Les matières premières Il s’agit de produits rentrant dans la composition des produits et les emballages permettant d’assurer le 58 LA CALÉDONIE AGRICOLE Pour les agriculteurs, la procédure est plus simple : les intrants exonérables pour les différentes filières végétales, animales, sylvicoles et d’aquacoles sont repris directement dans l’annexe 5 de la délibération 69/CP. La notion de « matières premières » y est plus large, car tout ne se retrouve pas automatiquement dans les productions agricoles, mais participent à leur élaboration. Enfin, les emballages servant au transport et à la commercialisation sont aussi listés. La TGA et la TGI ? La Taxe Générale sur l’Activité (TGA) serait applicable au cours de l’année prochaine. La TGA, dans l’ancienne version, devait remplacer 5 taxes existantes dont la TSS et la Taxe de base d’Importation (TBI). Mais, comme dans toute réforme sur la fiscalité, il est important de rester vigilant quant aux modifications apportées. N°137 Août 2013 éco’ Page Fiche pratique La facturation, un acte obligatoire Toute vente de produits effectuée dans l’exercice de votre activité à un professionnel doit faire l’objet d’une facture. Toute vente de produits effectuée dans l’exercice de votre activité à un professionnel doit faire l’objet d’une facture. C’est au vendeur qu’incombe l’obligation de rédiger et de transmettre la facture au vendeur. En cas de livraison multiples et de facture récapitulative, toutes les informations doivent être inscrites sur l’ensemble des documents. Pour les producteurs de fruits et légumes, il existe un régime de limitation de la marge commerciale entre le prix de vente unitaire (PU), c’est-à-dire quand vous vendez votre production, et le prix limite de vente au consommateur (PLVC). Vous êtes donc tenu de mentionner le prix de vente maximum sur votre facture. Vu les dernières délibérations sur le double étiquetage, toutes les mentions sont importantes. Les différentes possibilités, selon votre interlocuteur : • Votre client est un détaillant : PLVC = 1.35 x votre prix de vente unitaire • Votre client n’est pas détaillant : PLVC = 2 x votre prix de vente unitaire Mais sur certains produits, il existe de plus une limite à cette marge commerciale : • 300 F CFP/kg pour les salades et les tomates, • 150 F CFP/kg pour les courgettes, choux, carottes, citrons et limes, • 100 F CFP/kg pour les oignons et les concombres. Exemple d’une facturation d’un agriculteur à un colporteur, sur un bordereau du marché de gros. Producteur tu- es... • Producteur, tu en seras responsable ; • Le numéro, tu incrémenteras ; • Ton identité, tu déclineras ; • La date et lieu, tu noteras ; • Le produit, tu mentionneras ; • La quantité, tu pèseras ; • Les prix unitaire, tu mentionneras ; • Le prix maximum de vente, tu détailleras ; • La signature, tu apposeras ; • En plusieurs exemplaires, tu la feras ; • Au marché de gros, tu déposeras ; • Les bons de livraison, tu regrouperas. Vie du registre de l’agriculture Au 10 juillet 2013, 2 708 agriculteurs étaient inscrits au registre de l’agriculture, répartis façon suivante : Nbre d'agriculteurs inscrit au RA SUD NORD 101 31 Inscrit définitif 1643 785 148 2576 Total général 1744 816 148 2708 Sous engagement • 65% en province Sud • 30% en province Nord • 5% en province Iles. Depuis le 1er janvier 2013, 125 personnes se sont inscrites et 53 ont demandé leur radiation. Sur les 2 576 inscrits, 2065 ont réglé leur cotisation en 2013, soit 80% pour un montant total de 7,7 millions F CFP. N°137 Août 2013 Provinces ILES NC 132 SUD NORD ILES NC Inscriptions 2013 75 45 5 125 dont avec engagement 52 15 0 67 dont définitif 23 30 5 58 Radiations 34 17 2 53 Solde 2013 41 28 3 72 LA CALÉDONIE AGRICOLE 59 Formation Lancement du CERTIPHYTO en Nouvelle-Calédonie Pour le bien-être de tous, tout acte professionnel portant sur l’utilisation, la distribution, la vente de produits phytopharmaceutiques, sera bientôt soumis à la détention du certificat individuel pour les produits phytopharmaceutiques. Plus communément appelé Certiphyto-NC, ce certificat atteste des connaissances nécessaires à l’utilisation de certains produits phytosanitaires à usage agricole. La délibération n°217 du 14 août 2012 donnant un délai de deux ans aux utilisateurs de certains produits phytosanitaires à usage agricole, les premières sessions de formation Certiphyto-NC ont commencé dès le mois de mai 2013. Les sessions de formation Certiphyto vont continuer à un rythme soutenu sur les années à venir pour former tous les agriculteurs et distributeurs désirants obtenir cette qualification. Qui est concerné ? Les personnes physiques qui utilisent certains produits phytopharmaceutiques à usage agricole telle que prévue par la délibération n° 217 du 14 août 2012: • soit pour leur propre compte • soit dans le cadre de leur activité professionnelle à titre salarié • soit dans le cadre d’entraide à titre gratuit Les distributeurs et applicateurs prestataires de services de produits phytosanitaires à usage agricole, telle que prévue aux articles 39 - alinéa a, et 41 - alinéa a, de la délibération n° 217 du 14 août 2012. Comment obtenir le Certiphyto –NC ? Pour les agriculteurs et leurs employés par : • l’obtention d’un certificat attestant de 60 LA CALÉDONIE AGRICOLE la participation à une session complète de formation Certiphyto-NC « Exploitant agricole » dispensée par un centre de formation habilité. • l’équivalence, pour les exploitants agricoles titulaires de l’un des diplômes, certificats ou attestations dont la liste fera l’objet d’un arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Pour les distributeurs et applicateurs de produits phytosanitaires par : • l’obtention d’un certificat attestant de la participation à une session complète de formation Certiphyto-NC « Distributeurs et applicateurs de produits phytosanitaires à usage agricole» dispensée par un centre de formation habilité. • l’équivalence, pour les exploitants agricoles titulaires de l’un des diplômes, certificats ou attestations dont la liste fera l’objet d’un arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Quelle est la durée et le contenu de la formation Certiphyto-NC ? Pour les agriculteurs et les salariés agricoles : La formation se déroule sur trois jours et permet de traiter cinq séquences. La spécificité de cette formation est d’insister sur la mise en situation pratique en dédiant la dernière journée à de la pratique. Détails du contenu des cinq sessions du Certiphyto-NC « Exploitant agricole » : Séquence 1 - Les risques sanitaires, réglementation, prévention et bonnes pratiques • Cadre réglementaire de la NouvelleCalédonie, • Définition des produits phytosanitaires à usage agricole, • Produits autorisés et produits illégaux, • Réglementation du transport et du stockage, • Utilisation des produits. Séquence 2 - Les risques environnementaux, réglementation, prévention et bonnes pratiques : • Dangerosité pour l’environnement, • Impact sur plantes non cibles, insectes utiles, faune sauvage, biodiversité,… • Connaissance des dangers des produits, • Situation d’exposition aux dangers, • Prévention des risques. Séquence 3 - La réduction des risques et son application dans l’usage au quotidien : • Dangerosité des produits, • Situation d’exposition aux dangers, • Catégories de populations sensibles, • Mesures à prendre pour réduire les risques pour les êtres humains, • Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë ou d’accident. N°137 Août 2013 Formation Agenda Séquence 4 - Améliorer et changer ses pratiques en réduisant le recours aux produits phytosanitaires chimiques : • Méthodes et produits de biocontrôle utilisant des mécanismes naturels, • Evaluation comparative de l’utilisation des produits, • Evaluation de la nécessité d’intervenir: évaluation du risques/ ravageurs, • Raisonnement des interventions, • Choix des produits: efficacité, toxicité, coût,… Séquence 5 - Mise en pratiques des connaissances et autodiagnostic. Pour les distributeurs et applicateurs de produits phytosanitaires à usage agricole : La formation se déroule sur trois jours et permet de traiter en quatre séquences, les connaissances nécessaires aux prestataires de service pour vendre ou appliquer des produits phytosanitaires à usage agricole. Séquence 1 - Réglementation : • Cadre réglementaire de la NouvelleCalédonie, • Définition des produits phytosanitaires à usage agricole, • Produits autorisés et produits illégaux, • Réglementation du transport et du stockage, • Utilisation des produits, • Responsabilité de l’employeur, de l’applicateur, • Responsabilité vis-à-vis des tiers, • Législation liée à l’agrément d’entreN°137 Décembre N°134 Août 20132012 prise, • Obligations réglementaires en matière de suivi des produits, • Réglementation spécifique à l’activité professionnelle. Séquence 2 - Prévention des risques pour la santé : • Risques liés à l’utilisation des PPUA, • Mesures à prendre pour réduire les risques pour les êtres humains, • Conduite à tenir en cas d’intoxication aiguë ou d’accident. Séquence 3 - Prévention des risques pour l’environnement : • Risques pour l’environnement et les principales voies de contamination, • Prévention des risques. Séquence 4 - Diagnostic de situation visant à limiter le recours aux PPUA : • Techniques alternatives à l’utilisation des PPUA, • Evaluation comparative de l’utilisation des produits dans une perspective d’information. Où s’inscrire pour suivre la formation Certiphyto-NC ? • Auprès du centre de formation ou dans les antennes de la Chambre d’agriculture, • Dans les différents CFPPA. Cette formation est actuellement dispensée gratuitement aux agriculteurs via des financements de la Nouvelle-Calédonie et des provinces. des formations PROVINCE NORD • Présentation de la filière bovine et son environnement économique et administratif Octobre 2013 à Pouembout • Production fourragère, gestion du pâturage : 17 & 18 septembre 2013 à Pouembout PROVINCE SUD • Production fourragère, gestion du pâturage : 21, 22,23 août 2013 à Nessadiou .Nouvelles Formations La CANC innove cette année en mettant en place des formations nouvelles pour les agriculteurs : • Prise en main de l’outil informatique durée 1 jour – octobre 2013 • Les bases d’Excel pour pouvoir calculer son coût de revient durée 1 jour – dernière semaine du mois d’août 2013 • Initiation à la commercialisation des productions agricoles et agroalimentaires durée 1 jour – septembre 2013 • Communication auprès des médias date à définir LA CALÉDONIE AGRICOLE 61 tourisme Agri- Les produits fermiers de Jean-Louis Dumont Jean-Louis Dumont est un éleveur de la Tamoa. Il vit sur ses 60 ares de terre au contact des bêtes. Avec un élevage de cailles de toutes sortes, son exploitation agricole est aussi un lieu de détente pour les visiteurs d’un jour. Portrait… C’est petit à petit que Jean-Louis a commencé son élevage de cailles, après l’acquisition de son terrain dans les années 70. A l’époque, il travaillait à la Société Shell. Mais c’est en 1990, qu’il décide de tout arrêter pour se lancer dans l’élevage des cailles. Aujourd’hui, il possède également de la volaille d’ornement, comme des perdrix et des faisans. Son activité consiste à faire naitre des cailles en couveuse, puis de les engraisser en cage. Six semaines plus tard, elles sont abattues et livrées vers quelques boucheries, dans les foires et les marchés. Une petite clientèle lui en commande régulièrement. Aujourd’hui, il possède 1 400 cailles, et en abat environ 400 par semaine. Oeuf de Caille 64 Un site à la disposition des amoureux de la nature Située à 30 minutes de Nouméa, l’exploitation agricole est un lieu idéal pour passer un moment en toute tranquillité, en pleine nature. D’ailleurs, Jean-Louis reçoit régulièrement des groupes de personnes qui réservent le site pour une journée à l’occasion d’un anniversaire, d’une fête ou pour une réunion. Les gens peuvent amener le nécessaire pour cuisiner sur place. Membre du réseau Bienvenue à la ferme C’est à l’occasion d’une foire de Bourail que le réseau Bienvenue à la ferme a pris contact avec lui pour lui expliquer Cailleteau LA CALÉDONIE AGRICOLE le principe : « C’était en 2001, le réseau Bienvenue à la ferme recherchait des candidats car l’implantation du réseau en Nouvelle-Calédonie ne datait que d’un an. » Il a ensuite été invité par le réseau pour participer à un marché paysan organisé chez Jean-Jacques Delathière, à la Ferme Auberge de Pierrat. L’année suivante, Jean-Louis comptait parmi les membres officiels du réseau Bienvenue à la ferme. « Lorsque j’ai pris connaissance du réseau Bienvenue à la ferme, j’ai voulu m’y joindre pour mieux faire connaître mon activité, et ainsi pouvoir être en contact avec plus de personnes. Cette adhésion m’a apportée de la publicité et j’ai pu nouer de bonnes relations avec les autres membres du réseau ». Caille commune mâle N°137 Août 2013 Agri- tourisme Fiche technique La Caille Jean-Louis participe à la Foire de Bourail, à la Fête du cerf et de la crevette, aux marchés paysans qu’organise le réseau Bienvenue à la ferme, où il y vend ses cailles sur pied ou destinées à la consommation. Il s’est principalement fait connaître par ses participations aux manifestations publiques, grâce à Bienvenue à la ferme ou encore par le bouche à oreilles. Le saviez-vous ? L’élevage de la caille s’appelle la Coturniculture Caille Blanche N°137 Août 2013 Nom commun : caille Genre : coturnix, famille des phasianidés Cri : margote ou carcaille Petit : cailleteau Durée de vie : environ 3 ans Poids : 300 à 360 grammes Habitat : s’élève en cage Nourriture : aliments spécifiques selon l’âge : Petits : nourriture émiettée Adultes : cailles à l’engrais (vermicelles) Reproducteurs : caille repro (vermicelles) Fécondité : un peu plus de 2 mois en Nouvelle-Calédonie (environ 35 jours en Europe). Sexage : sur les cailles communes : Caille Tuxedo Caille commune femelle Femelle : plastron clair tacheté de points noirs. Mâle : plastron plus clair et uni. Sur les cailles de couleur unie, il faut attendre l’apparition des attributs sexuels Couvaison : la caille ne couvant pas, il faut placer les œufs en couveuse entre 16 et 18 jours. Abattage : environ 6 semaines. Soins particuliers : les cailles ne doivent pas être mouillées ou attraper froid au risque de mourir. Caille Isabelle LA CALÉDONIE AGRICOLE 65 Les petites annonces agricoles Animaux à vendre 13707 Bœufs - Tél. 79 80 48 13706 Taureau SANTA, agé de 7 ans classe espoir 180000F - Tél. 44 31 08 13705 11 génisses F1 brahmousines de 10 à 12 mois. Prix : 90 000 F/unité - Tél : 76 17 71/42 77 65 13703 La Foa - vends troupeau de vaches Bramousine, Limousine - Tèl : 78 92 35 13601 Brebis 15000 F - Tél : 90 26 22 13605 Nouméa - 40 rouleaux de 200 m barbelé TEXAS 11,5kg - 5 000 F / rouleau ou 180 000 F le lot Tél : 26 97 99 13604 Poya - Pelle 951 en état de marche - 600 000 F / Covercrop 20 disques - 600 000 F - Tél : 77 40 28 13516 Tracteur RENAULT CLAAS, modèle Pales 220-4RM 56cv avec CoverCrop porté Quivogne 1,80m Etat neuf sept 2009 + divers tuyaux Galva 60 &100 avec tourniquets à voir - Prix 2M5 Tél : 70 30 40 13509 Tracteur New Holland 95 cv 2 800 000f - Enrouleur 90/400 - 1 000 000f - Gaïc 2,50m 1 000f/u Tél : 82 26 25 Recherche de matériel 13518 GIRO-BROYEUR 2m10 marque GARET si possible en TBE - Tél : 77 78 86 13609 Niveau brevet professionnel en aménagement paysagé cherche emploi - Tél : 83 36 97 13517 EOLIENNE en bon état de fonctionnement Tél : 78 31 78 13608 Recherche emploi de stockman sur tout le territoire - possède une bonne expérience dans le milieu equestre - Tél : 72 52 09 13506 Recherche un moteur IVECO 3 CYLINDRES Tél : 35 18 46 13602 Boulouparis - Recherche Employé agricole Tél : 35 18 46 13502 Recherche à l’achat Tracteur New Holland Fiatagri 45-66S en état de marche ou en épave pour pièce - Tél : 81 85 73 Matériels à vendre 13708 Tracteur Hurliman - 100 CV, climatisé avec godet. 100 h de marche , moteur et embrayage refait. Prix 2 800 000 F - Tél : 78 30 90 Terrains à vendre 13702 Mouirange - tarrain plât de 2,8 ha arboré avec rivière. Prix : 26 MF - Tél : 41 50 51 13610 Pick Up Utah 5 places, 50 000 km. 1 000 597 F. VHL en défisc, reprise du contrat de défiscalisation, transfert de préférence à un autre agriculteur - Tél : 78 63 41 13606 Nouméa - LAND ROVER Td5 manuel HS série 228 000 vendu en l’état avec 6 pneux 700 000 F Tél : 26 97 99 13607 haute Pouéo commune de Bourail - Propriété à vocation agricole d’une superficie de plus de 100 ha, avec habitation 100 m². Tél : 79 82 66 13520 POYA - Propriété d’élevage de 165ha + location cheptel complet, 3 chevaux, matériels, maison d’habitation, 2 docks Tél : 84 89 39 13704 Bourail - recherche terrain (Nekou, Col Daoui, Nandaï), calme entre 1 et 5 ha Tél : 41 53 31 (dom) - 44 12 36 (bur) 13519 LA FOA, lieu dit Pierrat 20ha prix 30MF Tél : 44 34 59 / 86 92 67 13513 Mouirange - A vendre exploitation agricole de 33 ha pour cause de santé, excellent chiffre d’affaires Tél : 77 29 22 / 43 59 20 13505 Païta - Terrain de 9 ha Forêt avec grand creek pour amoureux de la nature. Prix 20 MF Tél : 84 49 91 13504 Païta - Terrain de 12 ha Pâturage Forêt. Prix 25 MF Tél : 84 49 91 Recherche de terrains 13704 Bourail - recherche terrain (Nekou, Col Daoui, Nandaï), calme entre 1 et 5 ha Tél : 41 53 31 (dom) - 44 12 36 (bur) 13701 Région de la Foa - Recherche terrain entre 10 et 20 ha - Tél : 92 16 88 13508 Dumbéa - Agriculteur recherche terrain de 2 à 5 ha - Faire offre - Tél : 76 64 50 Végétaux à vendre 13507 Kaala Gomen - Balles rondes de foin pour paillage. Prix 2500 F / balle Tél : 47 67 70 / 79 10 24 13603 Au Cap à Bourail - terrain de 19ha45 en bord de rivière, entièrement cloturé Tél : 79 51 77 Pour passer votre annonce dans la Calédonie agricole et sur le site internet de la Chambre d’agriculture, renvoyez le coupon ci-dessous à Chambre d’agriculture BP111 Nouméa ou par mail à [email protected]. Vous avez aussi la possibilité de nous faire parvenir par mail une photo pour illustrer votre annonce (site internet uniquement). Nom : Prénom : Téléphone : Rédigez votre annonce en majuscule, une lettre par case, un vide entre chaque mot 66 LA CALÉDONIE AGRICOLE Cochez la rubrique correspondant à votre annonce : q Demande d’emploi q Offre d’emploi q Matériel q Terrain q Animaux q Autres N°137 Août 2013
Documents pareils
Syndicalisme agricole - Chambre d`Agriculture de Nouvelle Calédonie
perception des consommateurs.
Le public s’est montré très intéressé par les
démarches de qualité. En effet, les consommateurs, inquiétés
par la «problématique pesticide», ont un réel besoin de gara...