d u C N H I M Vaccin combiné contre l`hépatite A et l`hépatite B
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d u C N H I M Vaccin combiné contre l`hépatite A et l`hépatite B
D o s s i e r d u C N H I M Revue d’évaluation sur le médicament Publication bimestrielle 1999, XX, 2 SOMMAIRE Le point sur Nutrition parentérale 1 - Généralités 1999, XX,2 Fiche Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament ISSN 0223.5242 Sommaire Dossier du CNHIM 1999 Tome XX, 2 Tous les articles publiés dans DOSSIER sont le fruit d'un travail collectif, sur le fond et sur la forme, entre les Rédacteurs-Signataires, le Comité de Rédaction, et la Rédaction du CNHIM d'une part, le Comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, d'autre part. Sur chaque sujet, DOSSIER du CNHIM ne publie donc pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique critique, la plus objective possible. Échos du CNHIM JM Kaiser 3 C Buffet 5 Le point sur : Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Directeur de la Publication : J.M. Kaiser Éditorial RÉDACTION Rédacteur en chef : M.C. Husson Secrétaire de rédaction : C. Fréville Comité de rédaction : P. Arnaud (Rouen), B. Bastia (Marseille), I. Debrix (Paris), C. Demange (St Dié), J.E. Fontan (Paris), C. Guérin (Paris), B. Sarrut (Paris). Secrétariat : M. Bouchot, F. Prince Introduction 7 Virologie 7 COMITÉ DE LECTURE : C. Advenier (Versailles), P. Assayag (Paris), A. Baumelou (Paris), P. Beaufils (Paris), P. Bernades (Clichy), J.P. Blayac (Montpellier) D. Brossard (Saint-Germain en Laye), D. Cabrol (Paris), A. Certain (Paris), A. Escousse (Dijon), J.M. Extra (Paris), P. Faure (Paris), M. Feuilhade de Chauvin (Paris), P. Gayral (Paris), P.M. Girard (Paris), J.P. Giroud (Paris), J.C. Koffel (Strasbourg), C. Kreft (Paris), C. Larousse (Nantes), A. Le Hir (Paris), P. Maire (Lyon), G. Massé (Paris), C. Montagnier (Bayonne), B. Quinet (Paris), Ch. M. Samama (Paris), X. Sauvageon (Paris), E. Singlas (Paris), M. Torck (Lille),, G. Vedel (Paris), J.M. Vetel (Le Mans), T. Vial (Lyon) IMPRESSION : Express Service Est - 19, Bd Georges Bidault, 77183 Croissy-Beaubourg - Rythme de parution: 6 numéros par an N° ISSN 0223.5242. N° de commission paritaire: 71987 CENTRE NATIONAL HOSPITALIER D'INFORMATION SUR LE MÉDICAMENT (CNHIM) 7, rue du Fer à Moulin 75005 Paris - Tél. : + 33(0) 1 44 08 77 77 Fax : + 33(0) 1 43 36 76 49 - Email : [email protected] Le CNHIM est une association indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont la vocation est de dispenser une information rigoureuse et scientifique sur le médicament. Président : J.M. Kaiser Président fondateur : A. Mangeot † Directeur : M.C. Husson Promotion : C. Grevot Secrétariat-Abonnement : M. Bouchot, F. Prince Conseil d'Administration : H. Allemand (Paris), P. Arnaud (Rouen), A. Baumelou (Paris), A. Becker (Paris) , F. Berthet (St Maurice), M.C. Bongrand (Marseille), O. Brault (Paris), S. Ferry (Lyon), J.E. Fontan (Paris), B. Fragonard (Paris), M.C. Gaillot (Paris), F. Gimenez (Paris), A. Graftieaux (Chalon sur Marne), G. Hazebroucq (Paris), J.M. Kaiser (Paris), J.F. Latour (Lyon), A.V. Lebelle (Angers), R. Leverge (Paris), A.M. Liebbe (Compiègne), Ch. Marty (Paris), C. Penot-Ragon (Marseille), JP Reynier (Marseille), M. Ricatte (Paris), A. Sarfati (Ivry), B. Sarrut (Paris), B. Van Bockstael (Lomme), G. Willoquet (Évry). Épidémiologie 10 Modes de contamination 11 Rappels cliniques 12 Renseignements généraux et galéniques 14 Évaluation clinique 16 Effets indésirables 20 Renseignements thérapeutiques 21 Conclusion 27 Annexe 32 Fiche : Nutrition parentérale : 1. généralités Introduction 37 Composition corporelle 37 Adaptation de l’organisme à l’état de jeûne 38 Évaluation de l’état nutritionnel 38 Besoins standards des patients adultes 45 Solutions de nutrition parentérale : principales caractéristiques 46 Index 52 Bulletin d’abonnement Membres d'honneur : J.M.Alexandre,G.Bardelay,JGaulin,M.Legrain. Les articles de Dossier du CNHIM sont indexés dans BIBLIOGRAPHIF ®. Le CNHIM a la propriété des textes publiés dans ce numéro et se réserve tous les droits de reproduction (même partielle), d’adaptation, de traduction, pour tous les pays et par quelque procédé que ce soit (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 du Code Pénal art. 425). Ventes 1999 (prix TTC) Abonnement : Institutions Hospitalières et Particuliers : 922,00 F, Laboratoires : 1844,00 F, Numéro : Institutions Hospitalières et Particuliers : 174,00F Laboratoires : 348,00 F (tarif dégressif envisageable). Échos du CNHIM LE CNHIM ET LES RÉSEAUX Il existe d'ores et déjà au minimum, deux réseaux qui intéressent les professionnels de santé : celui de l'internet, d'accès libre et gratuit et sur lequel n'importe qui peut se connecter ; et celui du Réseau Santé Social (RSS) qui doit fonctionner comme un intranet, réseau sécurisé pouvant véhiculer des informations nominatives et confidentielles. Les auteurs d'informations sur le médicament, comme le CNHIM, ont-ils intérêt à se positionner sur l'un ou l'autre de ces réseaux, ou sur les deux, et pourquoi ? Concernant le réseau Internet, nous avons souhaité nous y implanter dans le but de démontrer à un plus grand nombre notre existence et notre savoir-faire. L'opération est réussie. Cette existence sur le Net aura-t-elle un effet positif sur l'exercice de la médecine ou de la pharmacie, au delà de l'effet de marketing ? Nous pensons que c'est possible, mais que le net n'est qu'un outil et qu'il faudra développer en outre des actions ciblées sur la prescription et la dispensation pour diminuer la iatrogénie médicamenteuse. Concernant le RSS, l'intérêt de la présence de bases de données n'est pas clairement établi. Un cahier des charges est élaboré par l'Agence du Médicament, et il existera donc a minima un label sur la forme : les bases admises sur le réseau seront certifiées ISO. Mais sur le fond, la qualité de l'information et son caractère indépendant ne seront pas évalués. On peut donc craindre que des auteurs guidés par la promotion de certains choix thérapeutiques n'aient la possibilité de s'y rendre, sans que l’Etat ni l'Agence n'y trouvent à redire. Le seul principe de concurrence ne sera pas le gage de qualité du service rendu. Il serait pour le moins nécessaire que chaque auteur affiche la nature de l'organisme qui le soutient et l’origine des fonds qui l'alimentent. L'Agence du Médicament, quant à elle, devra mettre en ligne les résumés de caractéristiques des produits qui constituent le document source pour chaque spécialité avec AMM. Quelle sera la place, quelle sera l'utilité des autres bases ? On peut déplorer aujourd'hui un manque de visibilité sur l'avenir de ce vaste réseau, et sur nos places respectives. Il nous reste l'espoir, en nous plaçant sur le Web santé, de concourir à l'un des grands projets pour l'an 2000 et de contribuer là aussi à améliorer le système de santé. Jean-Marie Kaiser Pharmacien des Hôpitaux Président du CNHIM Dossier 1999, XX, 2 3 VACCIN COMBINÉ CONTRE L’HÉPATITE A ET L’HÉPATITE B INTRODUCTION VIROLOGIE Virus de l’hépatite A : Structure du virus - Cycle viral Virus de l’hépatite B : Structure du virus - Cycle viral Rôle des protéines de surface ÉPIDÉMIOLOGIE Hépatite A : Généralités - Situation actuelle de la France Hépatite B MODES DE CONTAMINATION Hépatite A : Transmission par voie oro-fécale - Transmission par voie parentérale - Transmission par voie salivaire Transmission materno-fœtale - Transmission par voie sexuelle - Transmission sans facteur de risque identifié Hépatite B : Transmission sexuelle - Transmission parentérale - Transmission horizontale - Transmission verticale (mèreenfant) - Contamination inexpliquée ou sans cause apparente RAPPELS CLINIQUES Hépatite A : Période d’incubation et phase pré-ictérique - Phase ictérique - Convalescence - Complications Hépatite B : Hépatite aiguës B - Les formes chroniques - Survenue d’une cirrhose - Survenue d’un carninome hépatocellulaire RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX ET GALÉNIQUES ORIGINE ET PREPARATION ÉVALUATION CLINIQUE Généralités Immunogénicité : Détermination des titres en anticorps - Taux de séroconversion et moyenne géométrique des titres TWINRIX® adulte TWINRIX® enfant EFFETS INDESIRABLES Tolérance locale et générale Atteintes neurologiques : RENSEIGNEMENTS THERAPEUTIQUES Indications Stratégie vaccinale Schéma vaccinal Voies d’administration Interactions médicamenteuses Contre-indications Mises en garde et Précautions d’emploi Non contre-indications Dossier 1999, XX, 2 4 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B É d i t o r i a l Intérêt du vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Réunir les vaccins contre l'hépatite A et B dans une même préparation représente un progrès facilitant la procédure vaccinale. L'hépatite A n'évolue pas vers la chronicité, mais par sa fréquence est responsable d’un important absentéisme professionnel. Par ailleurs, avec l'amélioration de l'hygiène de vie, on assiste à une régression de l'immunité naturellement acquise, se traduisant par une augmentation de la réceptivité de la population. Ainsi, au moment du service militaire, 80 % des appelés n'ont pas d'anticorps contre le virus VHA, alors que la proportion de sujets immunisés à cet âge était de 50 % il y a une vingtaine d'années. Lorsqu'on rencontre le virus de l'hépatite A à l'âge adulte et en particulier après 40 ans, on risque de faire une hépatite plus symptomatique, voir fulminante. Le vaccin est efficace, la couverture vaccinale approchant les 100 %, en particulier chez les jeunes enfants, et il est dépourvu d'effets indésirables. La vaccination généralisée des enfants associée au programme des autres vaccinations serait la méthode la plus efficace pour protéger la population. Actuellement, elle est recommandée dans les groupes les plus à risque : les voyageurs en pays d'endémie, les employés des crèches, des centres d'enfants handicapés, les employés des cantines et restaurants, les militaires, les personnels de santé exerçant dans des zones endémiques, les homosexuels masculins. Le risque de l'hépatite B est celui de l'évolution à bas bruit, dans 10 % des cas, vers l’hépatite chronique, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Ce vaccin est le premier à avoir une efficacité prouvée contre le cancer, puisqu'il diminue significativement l'incidence du carcinome hépatocellulaire. Il est très efficace en particulier chez le sujet jeune avec apparition d'anticorps protecteurs anti-HBs chez plus de 95 % des vaccinés, anticorps qui persistent pendant plusieurs dizaines d'années. Ce vaccin est dépourvu d'effets secondaires majeurs, mais une centaine de cas d'affections démyélinisantes proches de la sclérose en plaques survenues parmi dix huit millions de vaccinés ont fait douter de son innocuité. Avant de vacciner, le médecin doit interroger son patient sur l'existence d’antécédents personnel ou familial de sclérose en plaques ou de maladie autoimmune. Chez le nourrisson, la vaccination est largement recommandée, d’autant qu'aucun cas d'affection démyélinisante n'a été observée chez l'enfant de moins de cinq ans. Chez l'adolescent, la vaccination systématique à l'entrée au collège a été suspendue par le ministère en attendant les résultats de l'enquête sur le risque lié à la vaccination. Cependant le risque d'affection démyélinisante, à supposer qu'il existe, est très faible et les risques liés à l'hépatite B (hépatite fulminante, cirrhose, cancer) sont dans tous les cas supérieurs à l'éventuel risque de la vaccination. En attendant le résultat des enquêtes épidémiologiques, l'effort afin d'obtenir une couverture vaccinale de la population permettant d'éradiquer la maladie devrait se centrer sur la vaccination systématique du nourrisson. Pr C. BUFFET Service des maladies du foie et de l’appareil digestif Centre Hospitalier Universitaire Bicètre Dossier 1999, XX, 2 5 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B INTRODUCTION Un pentamère renferme 5 protomères formés chacun de 4 protéines virales (PV1, PV2, PV3, PV4) de poids moléculaire différent. Le génome renferme un ARN monocaténaire d’environ 7500 nucléotides de polarité positive (33, 42). L’hépatite A (HA) et l’hépatite B (HB) sont deux infections très distinctes sur les plans épidémiologique et clinique. Elles peuvent être, l’une et l’autre, prévenues, notamment, grâce à la vaccination. Depuis quelques années, des vaccins monovalents dirigés respectivement contre le virus de l’HA et celui de l’HB ont démontré leur efficacité. Dernièrement, la commercialisation d’un vaccin combiné (TWINRIX® des Laboratoires SmithKline Beecham) permet de faciliter la stratégie vaccinale. TWINRIX® est un vaccin combiné obtenu par mélange de préparations, d'une part du virus de l'hépatite A purifié et inactivé (VHA), d'autre part de l'antigène de surface du virus de l'hépatite B purifié (AgHBs) adsorbés séparément sur de l'hydroxyde d'aluminium et du phosphate d'aluminium. Le VHA est très résistant aux agents physicochimiques, notamment à la chaleur et aux solvants organiques car il n’est pas liposoluble (42, 50, 84, 85, 86, 136). Il reste stable, et donc infectieux pendant plusieurs mois dans les produits de la pêche (coquillages, poissons d’eau douce et d’eau de mer, crustacés, algues), l’eau de mer et l’eau douce. 2. Cycle viral (29) Le cycle viral comporte plusieurs phases. * La première phase est représentée par la pénétration du virus dans la cellule, l’attachement du virus étant facilité par la reconnaissance à la surface de la cellule cible du récepteur hépatocytaire. C’est à cette étape que les anticorps sont efficaces par neutralisation du virus, empêchant son introduction dans la cellule hépatique. VIROLOGIE En bref. Le virus de l’hépatite A est un virus à ARN, non enveloppé. Il est très résistant aux agents physicochimiques, notamment à la chaleur et aux solvants organiques car il n’est pas liposoluble. Il reste stable, et donc infectieux pendant plusieurs mois dans les produits de la pêche (coquillages, poissons d’eau douce et d’eau de mer, crustacés, algues), l’eau de mer et l’eau douce. * La deuxième phase consiste en la réplication du virus dans la cellule. L’ARN génomique du VHA se comporte comme un ARN messager : il est immédiatement traduit en protéine et donc aussitôt infectieux. * La troisième phase consiste en l’assemblage des protéines permettant ainsi la fabrication des nouveaux virus. Le virus de l’hépatite B est un virus à ADN, formé d’une enveloppe lipoprotéique où sont situées 3 glycoprotéines virales de surface (protéine majeure ou «small protein», Pré-S2 et Pré-S1), et d’une nucléocapside centrale ou core, portant les spécificités antigéniques du virus : Ag HBc et Ag HBe. Il est résistant à de nombreux agents physicochimiques. Virus de l’hépatite B 1. Structure du virus (46) Figure 2 Virus de l’hépatite A Le virus de l’hépatite B (VHB) est un virus à ADN appartenant à la famille des Hepadnaviridae. Sa forme complète, circulante et infectieuse est une sphère d’un diamètre de 42 nm. Elle comprend : 1. Structure du virus (42, 43, 73, 96, 108, 135, 136) - une enveloppe lipoprotéique faite d’une bicouche lipidique où sont situées trois glycoprotéines virales de surface : la protéine majeure ou «small protein» qui détermine l’Ag HBs, la protéine moyenne (Pré-S2) et la grande protéine (Pré-S1), Figure 1 Le VHA est un virus à ARN, non enveloppé, variété d’Enterovirus, désormais classé dans le genre Heparnavirus, de la famille des Picornavirus. De forme sphérique, il est de petite taille (27 à 32 nm de diamètre). Il comprend une coque externe protéique ou capside de structure icosaédrique, constituée de 12 pentamères. Dossier 1999, XX, 2 - une nucléocapside centrale ou core qui protège le génome viral et porte une double spécificité antigénique : l’Ag HBc en surface qui reste dans l’hépatocyte et l’Ag HBe qui peut circuler dans le sang après clivage du core. 7 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Figure 1 : Structure interne du virus de l’hépatite A (d’après 136) Dossier 1999, XX, 2 8 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Figure 2 : Structure du virus de l’hépatite B 2. Cycle viral (25, 29) La recombinaison génétique qui s’en suit entraîne une reprogrammation des synthèses hépatocytaires et une production d’Ag HBs. Cette intégration de l’ADN se fait de manière aléatoire. Les réarrangements chromosomiques qui s’en suivent entraînent l’apparition de néo-antigènes à la surface de l’hépatocyte et une activation de proto-oncogènes. Le cycle viral s’étend sur quelques jours ; il comporte plusieurs phases. * La première étape est celle de la pénétration du virus dans la cellule, l’attachement du virus étant facilité par la reconnaissance à la surface de la cellule cible du récepteur hépatocytaire. C’est à cette étape que les anticorps anti-HBs sont efficaces car ils neutralisent le virus, empêchant son introduction dans la cellule. 3. Rôle des protéines de surface Le rôle de la protéine Pré-S1 reste à démontrer : elle faciliterait la liaison entre le virus et l’hépatocyte. * La deuxième étape consiste en la réplication du virus dans la cellule avec libération dans le sérum de virions complets et infectieux. Elle se traduit par l’apparition des Ag HBs et HBe. Le sujet est alors contaminant. La protéine Pré-S2 accélère la pénétration du virus dans l’hépatocyte, car elle contient le site de fixation à l’hépatocyte et un site récepteur à l’albumine polymérisée (51). * La troisième étape consiste en l’intégration de l’ADN viral dans le génome de l’hépatocyte infecté. Dossier 1999, XX, 2 9 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B La présence d’anticorps Pré-S2 bloque le récepteur à l’albumine polymérisée et empêche l’attachement du virus à l’hépatocyte. Chez des sujets non répondeurs (hémophiles, immunodéprimés), l’injection simultanée des protéines HBs et Pré-S2 permet l’induction d’anticorps anti-HBs et anti-Pré-S2. Dans les pays industrialisés, l’incidence de l’HA était autrefois telle qu’à l’âge adulte, de nombreux individus étaient immunisés. Avec l’amélioration des conditions sanitaires, une régression de l’immunité naturellement acquise est apparue, se traduisant par une augmentation de la réceptivité de la population (5, 7, 26, 27, 52, 55, 60, 63, 66, 67, 69, 75, 76, 95, 99, 134). Le VHB est résistant à de nombreux agents physicochimiques (118). La fréquence de l’HA est très souvent sous-évaluée. En effet, l’HA est une infection qui passe très souvent inaperçue ; de plus, les systèmes de déclaration de santé publique ne permettent pas toujours un recueil satisfaisant des cas. Les chiffres annoncés sont certainement à multiplier par au moins 4 ou 5 (42, 60). Chaque année, 10 millions de cas d’HA sont recensés dans le monde (116). ÉPIDÉMIOLOGIE En bref. L’épidémiologie de l’hépatite A (HA) est en pleine évolution. Trois zones d’endémicité sont à distinguer en fonction des conditions d’hygiène : de haute endémicité (Afrique, Moyen-Orient, Amérique centrale, Inde, certaines régions de l’ex-URSS, certaines régions de Chine et du Sud Est Asiatique), d’endémicité intermédiaire (Europe du Sud, Amérique du Sud, Mexique, Cuba, certaines régions de Chine et du Sud Est Asiatique), de faible endémicité (Europe du Nord, Amérique du Nord, Australie, Japon). La France, qui connaissait il y a encore peu une endémicité intermédiaire, est devenue un pays de faible endémicité et c’est seulement à partir de 40 ans que deux Français sur trois sont protégés contre l’HA. Aussi, les formes cliniques les plus graves sont observées à l’âge adulte. Trois zones d’endémicité sont à distinguer en fonction des conditions d’hygiène (32, 42, 54, 86, 105, 106, 136) : - une zone de haute endémicité - Afrique, Moyen-Orient, Amérique centrale, Inde, certaines régions de l’ex-URSS, Chine et Sud Est Asiatique -, caractérisée par un niveau d’hygiène bas et en particulier par l’absence de réseaux d’assainissement des eaux usées ; très tôt, les enfants sont exposés au VHA et acquièrent presque tous une immunité précoce et durable contre l’infection ; par contre, le danger d’infection existe pour les touristes et voyageurs (32), - une zone d’endémicité intermédiaire - Europe du Sud, Amérique du Sud, Mexique, Cuba, Chine, Sud Est Asiatique -, correspondant à des pays qui ont vu leurs conditions d’hygiène s’améliorer rapidement, ce qui a déplacé le risque d’infection vers les adolescents et les adultes jeunes chez lesquels la maladie peut être plus sévère, Le virus de l’hépatite B est présent dans le monde entier. 2,5 milliards d’individus ont été en contact avec le virus et 300 millions sont des porteurs chroniques. Trois zones d’endémicité sont décrites : - une zone de faible endémicité (< 2 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Australie, Europe du Nord, Amérique du Nord, - une zone de moyenne endémicité (de 2 à 7 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Europe de l’Est, pays méditerranéens, Proche-Orient, Amérique du Sud, Japon, - une zone de forte endémicité (de 8 à 20 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Afrique tropicale, Asie du sud-est et Extrême-Orient. - une zone de faible endémicité - Europe du Nord, Amérique du Nord, Australie, Japon -, caractérisée par une circulation quasi-inexistante du VHA et où l’immunité naturelle décroît chaque année et où les populations concernées sont particulièrement vulnérables au VHA. 2. Situation actuelle de la France La France, qui connaissait il y a encore peu une endémicité intermédiaire, est devenue un pays de faible endémicité et c’est seulement à partir de 40 ans que deux Français sur trois sont protégés contre l’HA. La rencontre avec le VHA a donc lieu plus tard dans la vie. Ainsi, il est possible d’observer aujourd’hui des formes graves, voire fulminantes chez des adultes. Hépatite A Cette nouvelle situation épidémiologique est à considérer avec attention non seulement au plan individuel mais aussi au plan collectif. Une réceptivité accrue au virus peut engendrer l’émergence d’épidémies au sein non seulement des groupes à risque mais aussi de la population générale. 1. Généralités L’épidémiologie de l’HA est en pleine évolution. Dossier 1999, XX, 2 10 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Hépatite A Hépatite B La forte résistance du virus de l’hépatite A aux agents environnementaux permet sa diffusion sur divers supports et rend compte de ses différents modes de contamination. Le virus de l’hépatite B est présent dans le monde entier. À l’heure actuelle, l’OMS estime que plus de 2,5 milliards d’individus ont été en contact avec le virus ; 300 millions sont des porteurs chroniques constituant un réservoir de virus (4). 1. Transmission par voie oro-fécale En France métropolitaine, l’incidence de l’affection aiguë est de 5 à 10 pour 100 000. 2 % de la population a déjà été en contact avec le virus (présence d’anticorps spécifiques) (10). La transmission du VHA se fait essentiellement par voie oro-fécale de façon directe par l’eau et les aliments (78, 94), ou indirecte, notamment par l’intermédiaire des mains (péril des mains sales) (93, 94, 127). Le nombre de porteurs chroniques se répartit de manière hétérogène à la surface du globe. Après ingestion de substances contaminées par des fèces infectés par le VHA, les particules virales résistent à l’acidité gastrique et un petit nombre d’entre elles envahissent le foie et se répliquent dans les hépatocytes (36, 111, 112). Trois zones d’endémicité sont décrites (102) : - une zone de faible endémicité (< 2 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Australie, Europe du Nord, Amérique du Nord, - une zone de moyenne endémicité (de 2 à 7 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Europe de l’Est, pays méditerranéens, Proche-Orient, Amérique du Sud, Japon, Le relargage des eaux usées contaminées dans l’eau de mer peut être à l’origine d’épidémies massives après ingestion de fruits de mer contaminés (3, 9, 42). Le risque infectieux persiste même après cuisson à la vapeur. Se baigner dans une eau de piscine contaminée peut aussi être source d’infection (88). Les eaux usées véhiculées par les égouts représentent un milieu théorique idéal de contamination des égoutiers (34, 87, 103). - une zone de forte endémie (de 8 à 20 % de porteurs chroniques d’Ag HBs) : Afrique tropicale, Asie du sud-est, Extrême-Orient et grand nord canadien. MODES DE CONTAMINATION Lorsque les conditions élémentaires d’hygiène sont moins respectées, la promiscuité avec un sujet atteint d’HA est souvent source d’infection (44, 61, 62, 104, 107, 113, 115, 120, 131). (21, 50, 53, 63, 64, 66, 116, 134) En bref. La forte résistance du virus de l’hépatite A aux agents environnementaux expliquent ses nombreux modes de transmission : par voie oro-fécale, la plus habituelle (de façon directe par l’eau et les aliments, ou indirecte, notamment par l’intermédiaire des mains), par voies parentérale (ne doit pas être négligée), salivaire (possible au cours de soins dentaires), materno-fœtale (dans les 15 derniers jours de la grossesse), ou sans facteur de risque identifié (plus d’un tiers des cas). Au sens strict, il n’y a pas de transmission de l’HA par voie sexuelle, et en particulier hétérosexuelle, mais des travaux ont montré une augmentation de la prévalence des Ig anti-VHA chez les hommes homosexuels. 2. Transmission par voie parentérale Le risque de transmission par du plasma infecté ou par transfusion, bien que relativement faible, n’est pas à négliger. Des cas d’HA post-transfusionnelle ont été observés de façon isolée (23, 89, 109). La transmission du VHA lors de la réutilisation du matériel d’injection par les usagers de drogue par voie intraveineuse n’a pas été prouvée (70). 3. Transmission par voie salivaire Le VHA est présent dans la salive. Le risque de contamination au cours de soins dentaires n’est pas nul (49, 116). Le VHB est retrouvé dans la plupart des liquides biologiques des sujets infectés. Le mode transmission le plus important est sexuel. La transmission transfusionnelle a quasiment disparu. Le risque de transmission materno-foetale a également disparu, grâce à la vaccination. Dans 1/3 des cas environ, aucun des modes de contamination précédents n’est retrouvé. Dossier 1999, XX, 2 4. Transmission materno-fœtale Une contamination péri-natale caractérisée par une atteinte le plus souvent asymptomatique du nourrisson est possible (82, 122, 131). 11 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B 5. Transmission par voie sexuelle L’hépatite B n’est pas en France une maladie à déclaration obligatoire et aucune éviction n’est préconisée. Pour les sujets séjournant dans un pays à forte endémie, le risque de contamination est évalué à 1/2500 ; il augmente proportionnellement avec la longueur du séjour (119). Au sens strict, il n’y a pas de transmission de l’HA par voie sexuelle, et en particulier hétérosexuelle (6, 8, 72), mais des travaux (37) ont montré une augmentation de la prévalence des Ig anti-VHA chez les hommes homosexuels. Chez ces derniers, la survenue de cas groupés semble liée aux pratiques sexuelles oro-anales (10). 4. La transmission verticale (mère-enfant) La fréquence de la transmission fœtomaternelle est très faible du fait de la vaccination, avec un risque maximum au 3ème trimestre. Cependant, en l’absence de vaccination ce risque est important (20 %). Le risque existe aussi lors de l’accouchement. Le lait maternel véhicule le virus et constitue un facteur de risque (8). 6. Transmission sans facteur de risque identifié Dans plus d’un tiers des cas, aucun mode de transmission ne peut être avancé malgré un interrogatoire minutieux (53, 55, 90, 91, 116, 121). 5. Contamination inexpliquée ou sans cause apparente Hépatite B (136) Dans 1/3 des cas environ, malgré un interrogatoire minutieux, le clinicien ne retrouve aucun des modes de contamination précédemment décrits. Un acte médical de type invasif pourrait souvent en être la cause (10). Le VHB est retrouvé dans la plupart des liquides biologiques des sujets infectés, notamment le sang, les sécrétions sexuelles et la salive (68). 1. La transmission sexuelle La prévalence de la contamination sexuelle est de 34 %. Ce mode de contamination est prépondérant dans les pays développés. Dans 2/3 des cas,elle est hétérosexuelle. Chez les homosexuels masculins, la contamination s’explique par la fréquence de microlésions anales traumatiques qui sont en contact avec du sperme contaminant (8, 68). RAPPELS CLINIQUES En bref. L’hépatite A (HA) est généralement une infection aiguë et bénigne. La fréquence et la sévérité des signes augmente avec l’âge. La forme symptomatique classique de l’HA comporte une période d’incubation (4 semaines, en moyenne) et une phase ictérique avec augmentation des transaminases. Les Ac IgG antiVHA apparaissent vers la fin de la phase ictérique et assurent une immunité définitive. La guérison est complète et sans séquelle dans 95 % des cas. Mais l’HA peut revêtir des tableaux cliniques beaucoup plus sévères : rechutes ou évolution prolongée, hépatite fulminante, pouvant être mortelle en l’absence de transplantation hépatique, ictère cholestatique, exceptionnel. Les formes cliniques de l’infection à VHB sont très variées. Mise à part l’hépatite fulminante, l’évolution se fait, soit vers la guérison spontanée (90 % des cas), soit vers le portage chronique (10 % des cas).La forme chronique est caractérisée par la persistance de l’Ag HBs dans le sérum au-delà de 6 mois et l’absence de séroconversion anti-HBs. Elle peut devenir chronique et évoluer vers la cirrhose avec un risque majeur d’hépatocarcinome. 2. La transmission parentérale L’incidence de la transmission parentérale est de 29 %. Les toxicomanes utilisant des aiguilles et des seringues communes forment le plus grand contingent des contaminés (114). Grâce à l’amélioration des contrôles biologiques, le risque résiduel lors de la transfusion de produits sanguins labiles est pratiquement nul (39, 47, 48). L’hépatite B est inscrite au tableau des maladies professionnelles des personnels de santé (2). 3. La transmission horizontale La transmission horizontale résulte d’un contact proche avec des patients contagieux. Son incidence est d’environ 5 %. Elle peut se faire aux moyens d’objets usuels contaminés par la sueur, ou les larmes (101, 113). Dossier 1999, XX, 2 12 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Hépatite A 4.1. Hépatite cholestatique (27, 30, 35, 38, 42, 50, 77, 80, 86, 97, 105, 106, 117, 136) L’hépatite cholestatique, exceptionnelle, se caractérise par un ictère persistant avec prurit, perte de poids et cholestase centrolobulaire (38, 40). L’HA est généralement une infection bénigne, aiguë ou subaiguë, parfois cholestatique, asymptomatique dans la majorité des cas. La guérison est complète et sans séquelle dans 95 % des cas. Mais l’HA peut revêtir des tableaux cliniques beaucoup plus sévères (hépatite fulminante surtout). 4.2. Rechutes ou évolution prolongée (18) Les rechutes apparaissant après une HA aiguë symptomatique apparemment guérie mais sans normalisation des transaminases. Elles surviennent vers le 30ème jour et se caractérisent par une nouvelle augmentation des transaminases et une poussée ictérique. Elles s’observent avec une fréquence de 10 %. Le diagnostic est posé sur la positivité des IgM anti-VHA. La fréquence et la sévérité des signes augmentent avec l’âge. Elle passe très souvent inaperçue chez le nourrisson et le jeune enfant (moins de 5 ans) alors qu’elle se manifeste cliniquement chez la plupart des adultes. 4.3. Hépatite fulminante La forme symptomatique classique de l’HA se caractérise par plusieurs phases. L’hépatite fulminante est la seule forme d’HA réellement grave. Elle est caractérisée par une altération rapide des fonctions hépatiques, une somnolence, une encéphalopathie, un coma ainsi qu’une baisse du facteur V, au dessous de 50 % ; puis généralement, en l’absence de transplantation hépatique, le décès survient. 1. Période d’incubation et phase pré-ictérique La période d’incubation varie entre 15 et 50 jours avec une durée moyenne de 4 semaines. Au cours de cette phase, l’élimination du virus dans les selles est maximale. Le malade présente des prodromes variés, non spécifiques qui s’apparentent à un épisode pseudo-grippal. Son risque est de 1 pour 1 000 (56). De mauvais pronostic, le risque de mortalité est de 50 % et augmente avec l’âge : - < 10 ans : < 1 p 1000, - > 40 ans : > 2 p 100. Néanmoins, le risque n’est pas exclu chez l’enfant et l’adulte jeune (45, 56, 59, 92). Lorsqu’une transplantation hépatique est pratiquée, le taux de survie est de 80 % à un an. 2. Phase ictérique L’ictère se déclare progressivement ou brutalement au cours des 2 premières semaines de l’infection. Il dure de quelques jours à quelques semaines. Il y a augmentation de la bilirubine et des sels biliaires (se traduisant par des démangeaisons et un prurit). Les transaminases, qui augmentent dès la phase pré-ictérique, atteignent un taux maximal au cours de la phase ictérique. Hépatite B Dans 80 % des cas, l’infection est infraclinique et son diagnostic est posé sur un contrôle sérologique a posteriori (parfois plusieurs années après). Dans 20 % des cas, l’infection est symptomatique. 3. Convalescence Aucun cas de porteur chronique n’a été rapporté. 1. L’hépatite aiguë B (27) La guérison sans séquelle est progressive ; elle peut demander 6 à 12 mois et s’accompagner d’asthénie et de faiblesse musculaire. Les transaminases se normalisent en quelques semaines. Les Ac IgG anti-VHA apparaissent vers la fin de la phase ictérique et assurent une immunité définitive. L’évolution peut se subdiviser en une période d’incubation (moyenne de 60 jours), une phase pré-ictérique, une phase ictérique et une phase convalescence (126). 1.1. Phase pré-ictérique : elle dure 3 et 7 jours et est caractérisée par des symptômes non spécifiques (fièvre, arthralgie, éruptions cutanées) 4. Complications 1.2. Phase ictérique : elle débute par des manifestations liées à la circulation d’immuncomplexes ; elle associe un syndrome pseudogrippal à un ictère d’apparition progressive plus ou moins intense et à un amaigrissement de 2 à 4 kg. Contrairement aux hépatites B et C, l’hépatite A n’évolue jamais vers la chronicité mais elle peut entraîner des complications notamment chez les adultes âgés. Dossier 1999, XX, 2 13 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B 1.3. Convalescence La plupart des patients ayant une hépatite chronique B non compliquées sont asymptomatiques. Si les symptômes sont présents, ils sont habituellement peu spécifiques et peu intenses (fatigue principalement). Le phase de convalescence commence par la régression de l’ictère, le retour de l’appétit et la disparition de la fatigue. Les examens biochimiques montrent une élévation des transaminases. 1.4. Complications * Nécrose hépatique subaiguë : les signes cliniques persistent plus de 6 semaines, avec ictère croissant, altération marquée de l’hémostase, ascite, saignements et encéphalopathies ; le diagnostic est sombre. 3. Survenue d’une cirrhose * Hépatite cholestatique : elle peut survenir tardivement au cours de la phase ictérique ; elle est caractérisée par un prurit (présent de manière inconstante), un allongement du TP et une élévation des phosphatases alcalines ; le pronostic est bon. L’hépatite B chronique risque d’évoluer à bas bruit vers une insuffisance hépatique et la cirrhose avec risque de survenue d’un carcinome hépatocellulaire. Lors du développement de la cirrhose, le rapport entre l’ASAT et l’ALAT augmente progressivement, parallèlement à une augmentation des phosphatases alcalines et de la gamma-GT, une diminution de l’albumine sérique et un allongement du TP. * Rechutes : elle survient dans 1 à 3 % des cas. 4. Survenue d’un carcinome hépatocellulaire * Syndrome post-hépatique : une partie des patients ayant présenté une hépatite B souffrent de symptômes chroniques (fatigue, anorexie, nausées, douleurs de l’hypocondre droit). Le VHB a une potentialité oncogénique. Un carcinome hépatocellulaire peut survenir, après une longue période de latence, chez des porteurs chroniques, surtout chez ceux présentant une cirrhose. Il est noté une augmentation de l’alfafœtoprotéine. Son diagnostic repose sur l’échographie abdominale. * Hépatite B fulminante : (< 1 % des cas), mortelle dans 90 % des cas, associant encéphalopathie hépatique et insuffisance hépatocellulaire sévère. 1.5. Conclusion Mise à part l’hépatite fulminante, l’évolution d’une hépatite virale B se fait, soit vers la guérison spontanée (90 % des cas), soit vers le portage chronique (10 % des cas). Le portage chronique résulte de la persistance de l’Ag HBs dans le sérum au-delà de 6 mois et de l’absence de séroconversion anti-HBs. Le suivi sérologique de l’infection à VHB est primordial pour déceler l’état du patient vis à vis de la maladie. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX ET GALÉNIQUES Composition Deux dosages de TWINRIX® (laboratoires SmithKline Beecham) sont actuellement disponibles. - TWINRIX® Adulte IM SC suspension injectable seringue (1 ml) 2. Les formes chroniques - TWINRIX® Nourrisson Enfant IM SC suspension injectable seringue La persistance de l’Ag HBs dans le foie peut durer plusieurs années. Elle entraîne dans un premier temps des lésions inflammatoires puis des lésions de nécroses et de fibroses. Une dose de 1 ml contient au minimum 720 Unités ELISA de virus HA inactivé et 0,02 mg d'antigène protéique recombinant (AgHBs), antigène de surface du virus de l’hépatite B. Le foie est un organe capable de se régénérer ; toutefois, au stade de la fibrose, la régénération est anarchique, entraînant l’apparition d’une cirrhose. Seule la biopsie hépatique permet le diagnostic des formes chroniques. Une dose de 0,5 ml contient au minimum 360 Unités ELISA de virus HA inactivé et 0,01 mg d'antigène protéique recombinant (AgHBs). L’hépatite chronique est très variable par ses aspects cliniques, son évolution et son pronostic. Parmi, les substances auxiliaires du vaccin combiné, seuls le phosphate d’aluminium et le sulfate de néomycine ne sont pas des substances auxiliaires retrouvées dans les vaccins monovalents. L’histologie précise les lésions d’activité et de fibrose. Différentes classifications histologiques ont été proposées. Dossier 1999, XX, 2 14 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau I : Caractéristiques générales des deux dosages de TWINRIX® (136) TWINRIX® adulte TWINRIX® enfant, nourrisson Indication >16 ans 1-15 ans Schéma posologique 0-1-6 mois 0-1-6 mois Dose d’Ag de l’HA ≥ 720 UE ≥ 360 UE Dose d’Ag HBs ≥ 20 µg ≥ 10 µg Classes ATC/EphMRA J07BC20/J07A3 idem Forme pharmaceutique suspension pour injection intramusculaire ou sous-cutanée idem Présentation seringue verre préremplie 1 ml boîtes de 1 et 25* seringue verre préremplie 0,5 ml boîte de 1 hydroxyde d’aluminium 0,05 mg 0,025 mg phosphate d’aluminium 0,4 mg 0,2 mg acides aminés max. 1 mg max. 0,5 mg formaldéhyde max. 100 µg max. 100 µg sulfate de néomycine max. 20 ng max. 20 ng 2-phénoxyéthanol 5 mg 5 mg polysorbate 20 max. 50 µg max. 25 µg chlorure de sodium 9 mg 9 mg tampon phosphate, TRIS Traces Traces eau PPI qsp 1 ml qsp 0,5 ml Entre +2 et +8°C 24 mois Ne pas congeler Entre +2 et +8°C 24 mois Ne pas congeler Substances auxiliaires : Conservation AMM N° CIP-UCD AMM européenne boîte de 1 : 342 065-9 919071-7 boîte de 25* : 342 067-1 919477-3 boîte de 1 : 343 105-4 EU/1/96/020/001 EU/1/96/020/003 EU/1/97/029/001 oui par laboratoire Non renseigné Réservé hôpitaux non Remboursement S.S. non non Agrément aux collectivités oui oui Liste II II * la boîte de 25 n’a jamais été commercialisée Dossier 1999, XX, 2 15 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B ÉVALUATION CLINIQUE La présence du phosphate d’aluminium permettrait d’accroître l’immunogénicité de l’Ag HBs (136). En bref. Les critères d’évaluation de l’immunogénicité des vaccins contre l’hépatite A et B (HA) sont : Renseignements administratifs - la détermination du titre d’anticorps anti-VHA et anti HBs par méthodes radio-immunologiques ou immunoenzymatiques quantitatives (ELISA) ; HAVRIX® 720, qui est l’un des constituants de TWINRIX® adulte, a été retiré du marché en 1994 après son remplacement par HAVRIX® 1 440 qui permet ainsi une simplification du schéma vaccinal. De même, HAVRIX® 360 (forme pédiatrique) sera retiré du marché fin 1999, au bénéfice de HAVRIX® 720 (0,5 ml en une seule injection + rappel) - le taux de séroconversion (SC) : pourcentage de sujets séropositifs, - le taux de séroprotection (SP) : pourcentage de sujets séroprotégés, - la moyenne géométrique des titres (MGT) : moyenne des taux de chaque Ac, permettant de juger l’intensité de la réponse immunitaire. ORIGINE ET PREPARATION (130) Le schéma vaccinal comprend 3 injections : la primo vaccination (M0), une dose le mois suivant (M1) et la dernière au bout de 6 mois (M6). Origine TWINRIX® est un vaccin combiné obtenu par mélange de préparations, d'une part du virus de l'hépatite A purifié et inactivé (HA), d'autre part de l'antigéne de surface du virus de l'hépatite B purifié (AgHBs) adsorbé séparément sur de l'hydroxyde d'aluminium et du phosphate d'aluminium. Avec TWINRIX® adulte, la SC contre l’HA est optimale à la fin de la primo vaccination (100 %). Contre l’HB, elle n’est pas systématique (97,3 %), mais elle est suffisante pour rentrer dans les critères d’efficacité des vaccins contre l’HB définis par l’OMS. L’immunogénicité du vaccin combiné semble similaire à celle observée lors de l’administration des vaccins monovalents. Les deux antigènes (Ag) de l’HA et l’HB sont obtenus de manière identique à celle des 2 vaccins monovalents (HAVRIX® et ENGERIX B®) de ce laboratoire. L’efficacité de TWINRIX® enfant est bien démontrée. Généralités Préparation 1. Ag HA Comme pour tout vaccin, cette évaluation passe par deux étapes : * L’Ag HA est obtenu à partir de la souche virale HM175 qui a été isolée sur cellules de singes africains à partir de selles d’un patient atteint d’HA à Melbourne. Cultivées sur cellules diploïdes humaines MRC 5, ces souches subissent entre 20 et 40 passages en culture cellulaire. Après purification et inactivation par le formaldéhyde, le virus est adsorbé sur aluminium et mis en suspension dans une solution saline stérile contenant un conservateur, le 2phénoxyéthanol et un tampon phosphaté. - les études d’immunogénicité ayant pour but de démontrer que le vaccin est capable d’induire une production d’anticorps. - des études d’efficacité permettant d’apporter des preuves tangibles du pouvoir protecteur du vaccin ; elles sont plus difficiles à mener. TWINRIX® n’a pas fait l’objet de ce type d’études, mais certaines études relatives aux vaccins monovalents ont déjà été publiées (26, 57, 65, 135). Immunogénicité 2. Ag HBs Au cours des essais, les critères d’évaluation retenus sont : L’antigène HBs est issu du génie génétique par culture sur levures génétiquement modifiées dans un milieu sélectif. - le taux de séroconversion (SC) : pourcentage de sujets séropositifs. Le plasmide qui permet la fabrication d’ENGERIX B®‚ possède un matériel génétique totalement issu de Saccaromyces cerevisiae, à l’exception du gène S. Dossier 1999, XX, 2 - le taux de séroprotection (SP) : pourcentage de sujets séroprotégés. 16 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B 2. Taux de séroconversion et moyenne géométrique des titres - la moyenne géométrique des titres (MGT) : moyenne des taux de chaque Ac, permettant de juger l’intensité de la réponse immunitaire. 2.1. Taux de séroconversion, taux de séroprotection, moyenne géométrique des titres en anticorps anti-VHA La MGT permet de juger de l’intensité moyenne de la réponse immunitaire (plus le titre initial d’anticorps est élevé, plus longue est la persistance des anticorps circulants) ; cependant la MGT doit toujours être couplée au pourcentage de SC ou de SP. * Séroconversion La séroconversion (SC) est définie, pour l’HA, lorsque le taux d’Ac dépasse une valeur seuil, généralement de 20 mUI/ml. Cependant, certains tests ayant une sensibilité moindre, la SC est objectivée dans certaines études lorsque le taux d’Ac anti HA dépasse 33 mUI/ml (31, 74, 81, 110). Les mesures sont faites au moins un à deux mois après la dernière injection de la primovaccination 1. Détermination des titres en anticorps * Séroprotection 1.1. Détermination des titres en anticorps anti-VHA Le taux minimum d’Ac nécessaire pour protéger de l’infection par le VHA n’est pas clairement défini. Les dosages réalisés lors d’immunisation passive permettent cependant de conclure qu’un taux très bas est suffisant, sans préciser de limite (13, 96). D’autres auteurs pensent qu’en deçà de 10 mUI/ml, le sujet n’est plus protégé (112). En tout état de cause, les méthodes RIA modifiées et ELISA ne garantissant pas forcément une sensibilité aussi poussée, le seuil de 20 mUI/ml a été admis pour définir qu’un sujet est séropositif. L’évaluation de l’immunogénicité contre l’HA repose sur la détermination du titre d’anticorps anti-VHA (Ac antiVHA). Plusieurs techniques de dosage d’Ac permettent d’étudier la réponse immunitaire (22, 41). * Méthodes radio-immunologiques (RIA) Les méthodes radio-immunologiques standards sont peu sensibles et permettent une détermination qualitative des Ac anti-VHA. Elles sont utilisées pour déterminer le statut virologique pré-vaccinal des personnes enrôlées dans les études, permettant d’éliminer celles qui présentent une immunisation déjà acquise. Une méthode RIA modifiée a été mise au point pour augmenter le seuil de détection des Ac (98). RIA modifiée et ELISA ne donnent pas des résultats strictement superposables. Il est donc difficile de comparer quantitativement les taux d’Ac détectés dans des études réalisées au moyen de l’un ou de l’autre test. * Moyenne géométrique des titres * Méthode immuno-enzymatique quantitative La moyenne géométrique des titres (MGT) correspond à la moyenne des titres (antilogarithme) d’Ac anti-VHA des personnes ayant été vaccinées, à un instant donné. Une méthode immuno-enzymatique quantitative (enzymelinked immunosorbent assay ou ELISA) a été initialement mise au point par la firme SmithKline Beecham pour déterminer le taux d’Ac anti-VHA en post-vaccination (21). Ce test est d’une meilleure sensibilité que la méthode RIA standard. Par définition, un individu séronégatif se voit attribuer une valeur de 10 mUI/ml (124). La MGT permet ainsi d’apprécier l’intensité de la réponse immunitaire et de préjuger de l’efficacité dans le temps de la vaccination. * Taux d’Ac Les tests déterminant l’ensemble des Ac dirigés contre le VHA ont été calibrés de manière à ce que les titres d’Ac soient exprimés en mUI/ml, en utilisant un sérum de référence de l’OMS. 2.2. Taux de séroconversion, taux de séroprotection, moyenne géométrique des titres en anticorps anti-HBs Les Ac anti-HBs permettent de définir : - la séroconversion (SC), lorsque le taux d’Ac anti-HBs est ≥ à 1 UI/l, 1.2. Détermination des titres en anticorps anti-HBs (Ac anti-HBs) - la séroprotection (SP), lorsque le taux d’Ac anti-HBs est supérieur ou égal à 10 UI/l (1,100) ; les sujets sont alors théoriquement protégés contre l’hépatite B. L’évaluation de l’immunogénicité repose principalement sur la détermination des titres en anticorps antiHBs (Ac antiHBs), mesurés par une méthode radio-immunologique (RIA), dont le seuil de détection est de 1 UI/l. Dossier 1999, XX, 2 17 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B * Réponse immunitaire - la moyenne géométrique des titres (MGT) : moyenne des taux d’Ac anti-HBs des patients séropositifs ; dans ce calcul, les individus non répondeurs sont généralement pris en compte selon un taux d’Ac de 1 UI/l (128). ** Vis à vis de HA — Séroconversion (SC) La SC contre l’HA est réalisée chez 100 % des sujets après les 3 administrations. Parfois, il suffit des 2 premières injections du vaccin combiné pour observer 100 % de SC (31, 81, 129, 130). Ces résultats sont similaires à ceux observés lors de la commercialisation du vaccin monovalent HAVRIX® 720. TWINRIX® protège donc contre l’HA dans la mesure où l’ensemble du schéma vaccinal est respecté. Les personnes souhaitant une protection rapide, comme certains voyageurs, ne peuvent l’espérer qu’avec le vaccin monovalent dosé à 1 440. Ce dosage permet d’obtenir une séroprotection précoce après une seule injection (24, 25). TWINRIX® adulte 1. Administration simultanée des deux vaccins monovalents en deux sites différents Avant de tester le vaccin combiné, certaines études (19, 20) ont étudié la réponse immunitaire lors de l’administration simultanée des deux vaccins monovalents en deux sites différents. Aucune différence significative, en terme de taux de séroconversion ou de moyenne géométrique des titres, n’a été observée, que les vaccins monovalents soient administrés simultanément ou non (19). — Moyenne géométrique des titres (MGT) La MGT à la fin du schéma vaccinal varie selon les études entre 2 470 et 8 895 mUI/ml. Elle est du même ordre que celle calculée lors de l’administration de vaccins monovalents et permettrait d’envisager la vaccination de rappel au bout de 10 ans (19, 71). 2. Administration du vaccin combiné 2.1. Schéma vaccinal ** Vis à vis de HB En raison de la superposition du schéma vaccinal des deux vaccins monovalents, aucune étude du schéma vaccinal optimal n’a été nécessaire pour le vaccin combiné. — Séroconversion (SC) Dans la plupart des études, une SC de 100 % contre l’HB à la fin de la vaccination, est observée. Lorsqu’au 7ème mois, certains sujets n’ont pas répondu, deux hypothèses sont émises : Il comprend 3 injections : après la primo vaccination (M0), une dose est administrée le mois suivant (M1) et la dernière au bout de 6 mois (M6). - un âge élevé diminue les taux de SC (71, 74), - les fumeurs sont de moins bons répondeurs (71). 2.2. Intérêt du vaccin combiné Ces facteurs de risque de non réponse avaient déjà été déterminés dans les études des vaccins monovalents (24, 25, 133). * Vaccin combiné versus vaccins monovalents Une différence significative des MGT a été mise en évidence lors de la vaccination combinée comparée à deux administration simultanée des vaccins monovalents (20). Une élévation des MGT des deux Ac, expliquée par l’augmentation de la production locale de cytokines et donc par la stimulation de l’activité macrophagique, est observée. — Moyenne géométrique des titres (MGT) La MGT à la fin des études est généralement suffisamment élevée pour envisager un délai de 7 ans avant le rappel (19, 71). Néanmoins, le laboratoire recommande de réaliser celui-ci au bout de 5 ans. * Études cliniques La faible MGT observée lors d’une étude (74) peut s’expliquer par l’âge élevé de l’échantillon recruté. La MGT peu importante retrouvée dans une seconde étude (123, 124) est justifiée par l’auteur par un nombre important de femmes dans l’échantillon. Tableau II De nombreuses études ont évalué la réponse immunitaire liée à la vaccination par le vaccin combiné. Certaines ont évalué différents lots, mais n’ont pas trouvé de différence entre chacun des lots (31, 81, 123, 125). Dossier 1999, XX, 2 Néanmoins, c’est le sexe masculin qui a toujours été reconnu comme un facteur de non réponse à cette vaccination (24, 25). 18 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau II : Evaluation de l’immunogénicité de TWINRIX® chez l’adulte M1 M6 M7 Kallinowski (71) — Âge moyen = 30,5 (18-49) / hommes 54 % n 50 SC H 90 % 98 % MGT A 471 - - 100 % 5 123 SP MGT - 94 % 7 314 Van Damme (129, 130) — Âge moyen = 28,4 (18-40) / hommes 8 % n 48 SC H 96 % 100 % MGT A 162 538 100 % 463 100 % 5 368 SC MGT 85 % 16 94 % 58 100 % 1 305 Sawas (110) — Âge moyen = 24 (20-39) / hommes 45 % n 154 SC H 92 % 98 % 625 A 292 MGT 94 % 251 100 % 4 438 SC MGT 98 % 42 99 % 438 100 % 21 360 Keystone (71) — Âge moyen = 50,6 (41-63) / hommes % NR n 70 H 71 % 90 % SC MGT A 208 379 87 % 198 100% 2 470 SP MGT 70 % 61 94 % 941 100 % 510 100 % 4 578 95 % 224 100 % 2 678 Bruguera (31) — Âge moyen = 20 (18-31) / hommes 26 % n 147 SC H 99 % 100% MGT A 394 1 311 100 % 557 100 % 8 895 98 % 104 100 % 297 100 % 7 097 H B H B H B H B 28 % 58 25,00 % 4 73 % 8 10 % 6 M2 50 % - 56 % 37 Leroux-Roels (81) — Âge moyen = 21,7 (17-43) / hommes 19 % n 130 SC H 95 % 100 % MGT A 307 764 SP MGT SC MGT H B H B 34 % 10 80 % 16 8 4% 73 n : nombre de sujets SC : séroconversion MGT : moyenne géométrique des titres Dossier 1999, XX, 2 19 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau III : Immunogénicité de TWINRIX® chez l’enfant 60 enfants Hepatitis A vaccine % SP MGT Hepatitis B vaccine % SP MGT - lot 1 96 321 98 269 - lot 2 100 414 95 218 - lot 1 97 8 907 100 11 372 - lot 2 100 8 271 100 10 466 Mois 6 98 250 100 573 Mois 7 100 6 518 100 7 255 Mois 6 Mois 7 120 enfants SP : séroprotection MGT : moyenne géométrique des titres EFFETS INDESIRABLES * Conclusion Une méta-analyse de 6 essais cliniques (130) confirme les résultats observés dans les études précédentes. En bref. Les études, menées chez l’enfant et l’adulte, mettent en évidence un bon profil de tolérance du vaccin combiné - excepté l’incertitude relative à la tolérance neurologique du vaccin dirigé contre l’HB -. Il a, toutefois, été rapporté quelques réactions locales (douleur au point d’injection, induration, rougeur, tuméfaction) et des effets systémiques, pour la plupart, sans gravité et transitoires (fièvre, maux de tête, asthénie, vertiges, troubles digestifs, malaise). La SC contre l’HA est optimale à la fin de la primo vaccination (100 %). Contre l’HB, elle n’est pas systématique (97,3 %), mais elle est suffisante pour rentrer dans les critères d’efficacité des vaccins contre l’HB définis par l’OMS (129, 130). L’immunogénicité du vaccin combiné TWINRIX® semble similaire à celle observée lors de l’administration des vaccins monovalents commercialisés par le même laboratoire. Le nombre important d’atteintes neurologiques notifiées après vaccination contre l’HB est sans doute à mettre en parallèle avec la vaccination massive de ces dernières années. Il faut souligner que l’incidence annuelle de sclérose en plaques est similaire dans la population vaccinée et dans la population générale. TWINRIX® enfant Tableau III Deux études, l’une réalisée chez 60 enfants âgés de 1 à 6 ans et l’autre menée chez 120 enfants de 6 à 15 ans montrent un bon pouvoir immunogène de TWINRIX® enfant après vaccination selon le schéma vaccinal (0-1-6) (78, 79). Effets observés lors des études cliniques 1. Tolérance locale et générale (13, 14, 15, 17, 31, 71, 74, 78, 79, 81, 110, 123, 125, 129, 130). A 6 mois, juste avant la troisième injection, tous les enfants étaient porteurs de taux d’Ac protecteurs. La tolérance locale et générale des deux vaccins monovalents - excepté l’incertitude relative aux effets neurologiques du vaccin dirigé contre l’HB - est satisfaisante. En est-il de même lors d’une injection combinée ? Une bonne reproductibilité a pu être observée dans l’une des deux études qui a comparé deux lots de vaccins. Dossier 1999, XX, 2 20 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Les études, menées chez l’enfant et l’adulte, mettent en évidence un bon profil de tolérance du vaccin combiné avec, toutefois, quelques réactions locales (douleur au point d’injection, induration, rougeur, tuméfaction) et des effets systémiques, pour la plupart, sans gravité (fièvre, maux de tête, asthénie, vertiges, troubles digestifs, malaise). Si l’on considère que l’incidence annuelle de la sclérose en plaques est de l’ordre de 2 000 à 3 000 cas dans la population générale, ces données ne sont pas supérieures à celles attendues (13). Aucun cas n’a été observé après vaccination de l’enfant de moins de 5 ans. Le nombre important d’atteintes neurologiques notifiées après vaccination contre l’HB est sans doute à mettre en parallèle avec la vaccination massive de ces dernières années. Plus souvent observés après la première injection, tous ces symptômes se sont révélés transitoires et ont disparu spontanément en quelques heures voire au maximum en quelques jours (Tableau IV). Effets indésirables rapportés à dose thérapeutique : Tableau V Une augmentation de l’activité des transaminases sériques a été parfois observée. Pour certains, cela serait consécutif à une hémolyse de l’échantillon sanguin (31, 129), pour d’autres un désordre hépatique pourrait en être à l’origine (71). RENSEIGNEMENTS THERAPEUTIQUES Dans le rapport d’évaluation de l’Agence européenne (15), sur les 180 enfants vaccinés, l’un d’entre eux, âgé de 8 ans, a présenté des céphalées accompagnées de fièvre, d’une photophobie, d’une conjonctivite et d’une adénopathie deux jours après avoir reçu la première dose. Les symptômes ont régressé en quatre jours et l’enfant a été soustrait du programme vaccinal. En bref. TWINRIX® est indiqué chez les sujets non immunisés contre les virus de l’HA et de l’HB et identifiés comme à risque d’infection contre ces virus. Il s’agit d’une part des adultes qui, désirant voyager en zone d’endémie, consultent pour une vaccination contre l’HA et à qui l’on peut proposer une vaccination contre l’HB et d’autre part tous les enfants susceptibles de contracter l’une ou l’autre des hépatites puisque ce sont des populations superposables. Ce vaccin n’est pas recommandé pour une prophylaxie après exposition au virus. Une étude clinique, menée chez 162 adultes sains, a comparé la tolérance du vaccin combiné versus celle des vaccins monovalents administrés simultanément et celle d’un mélange des deux vaccins monovalents (20). La tolérance s’est révélée excellente dans les trois groupes. Seules des réactions locales ont pu être observées. Le schéma vaccinal comprend 3 injections : la primo vaccination (M0), une dose le mois suivant (M1) et la dernière au bout de 6 mois (M6). Il est à noter que dans le groupe recevant le mélange de vaccins, il y a eu deux fois plus de réactions que dans les deux autres groupes. Cela s’expliquerait par le volume administré qui était deux fois plus important dans ce groupe ainsi que par la quantité doublée d’hydroxyde d’aluminium. L'administration par voie IM se fait dans la région deltoïdienne chez l’adulte ainsi que chez les enfants et les adolescents, ou dans la région antérolatérale de la cuisse chez les enfants en bas âge. La voie intraveineuse est une contre-indication absolue. 2. Atteintes neurologiques Devant la polémique qui existe en France sur les risques potentiels d’atteintes neurologiques susceptibles d’être liés à la vaccination contre l’HB, le Comité technique des vaccinations (CTV) a fait part le 15 avril 1998 des dernières données collectées par le système national de Pharmacovigilance (16). Au 31 mars 1998, ont été rapportées 271 atteintes démyélinisantes centrales, 160 pathologies auto-immunes et 107 atteintes hématologiques pour 20 à 25 millions de personnes vaccinées soit 75 millions de doses administrées. Dossier 1999, XX, 2 Indications TWINRIX® est indiqué chez les sujets non immunisés contre les virus de l’HA et de l’HB et identifiés comme à risque d’infection contre ces virus. Il ne protège pas contre l'infection provoquée par les virus des hépatites C, E ou par d'autres agents pathogènes connus du foie. 21 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau IV : Tolérance locale et générale de TWINRIX® Réf Nombre de sujets Réactions locales (%) Réactions générales (%) 129 49 44,1 % * 29,7 % * 130 843 douleur : 43,1% asthénie : 10,0 % 123 150 recevant 3 lots différents douleur : - lot 1 : 40,0 % - lot 2 : 30,3 % - lot 3 : 39,3 % asthénie : - lot 1 : 22,7 % - lot 2 : 31,0 % - lot 3 : 21,5 % 74 75 tuméfaction : 0,4 % asthénie : 0,9 % céphalées : 0,9 % 71 50 52 % * dont douleur : 23,8 % 2%* dont nausées : 1,3 % 125 160 adolescents recevant 2 lots différents - douleur : 60, 8 % - rougeur : 24,7 % - tuméfaction : 18,4 % asthénie : - lot 1 : 32,2 % - lot 2 : 21,4 % 81 156 recevant 3 lots différents Entre 38,5 % et 45,6 % * dont douleur : 35,3 % àt 40,8 % selon le lot - asthénie : 6,1 % - céphalées : 2,4 % 31 150 recevant 3 lots différents - douleur : 42,0 % - rougeur : 7,0 % - tuméfaction : 6,0 % - asthénie : 10,0 % - céphalées : 11,0 % 78 60 enfants rougeur : 0,6 % vomissements : 2,2 % 12 998 - douleur : 43,0 % - rougeur : 17,0 % - tuméfaction : 11,0 % - asthénie : 10,0 % - céphalées : 9,0 % - malaise : 5,0 % - nausées : 3,0 % 15 180 enfants 30,0% * 21,0% * dont : - asthénie : 11,0 % - céphalées : 8,0 % - malaise : 7,0 % * Fréquence globale, tous symptômes confondus. Dossier 1999, XX, 2 22 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau V : Effets indésirables rapportés à dose thérapeutique (137, 138) Nature Commentaire Fréquence Terrain favorisant Moment de survenue Conduite à tenir Effets indésirables cliniques Vaccin contre l'hépatite A état fébrile, céphalées vertige, asthénie, anorexie mineurs ou modérés rares ou exceptionnels hypersensibilité au cours du traitement surveillance clinique traitement symptomatique Ces symptômes débutent quelques heures après l'injection et persistent un ou deux jours. Vaccin contre l'hépatite B état fébrile modérés céphalées, asthénie nausées, vomissements érythème assez fréquent hypersensibilité en début de traitement n'impose pas l'arrêt du traitement surveillance clinique traitement symptomatique rares — au cours du traitement surveillance clinique traitement symptomatique fréquent — en début de traitement surveillance clinique traitement symptomatique Vaccin contre l'hépatite B myalgie, arthralgie, arthrite, arthrite migrante (syndrome de Reiter) modérés ou graves Vaccin contre l'hépatite B douleur locale effet local au point mineurs d'injection érythème, induration Ces réactions régressent généralement dans les 48 heures suivant la vaccination. Parfois des nodules, liés à la présence d'adjuvant, peuvent apparaître et persister pendant plusieurs semaines. Vaccin contre l'hépatite B érythème noueux, lichen, vascularite, psoriasis, syndrome lupique modérés ou graves rares ou exceptionnels — au cours du traitement Ces effets indésirables cutanés sont d'origine autoimmune ou immunoallergique. Ils pourraient être réactivés en cas de nouvelle vaccination. Dossier 1999, XX, 2 23 arrêter le traitement surveillance clinique traitement symptomatique Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau V : Effets indésirables rapportés à dose thérapeutique (137, 138) Nature Commentaire Fréquence Terrain favorisant Moment de survenue Conduite à tenir Effets indésirables cliniques Vaccin contre l'hépatite B neuropathie périphérique, névrite optique, démyélinisation, neuromyélite, polyradiculonévrite, ataxie, hypoacousie modérés ou graves rares ou exceptionnels — au cours du traitement arrêter le traitement surveillance clinique traitement symptomatique Des effets indésirables neurologiques ont été décrits au cours de vaccination contre l'hépatite B. Ces manifestations peuvent faire évoquer une première poussée de sclérose en plaques (SEP). Des observations ponctuelles ont été rapportées avec les vaccins recombinants. Il s'agit de démyélinisation aiguë du SNC, de myélite aiguë, de paralysie faciale périphérique, de syndrome de Guillain Barré, d'ataxie cérébelleuse, de syndrome de Parsonage Turner, et de perte de l'audition. Le mécanisme physiopathologique est incertain. Une réaction antigénique croisée entre une protéine vaccinale et un constituant du SNC entraînant un conflit immunitaire a été suspecté. En raison des atteintes démyélinisantes post vaccinales évoquant une poussée de SEP, une enquête nationale de pharmacovigilance a été menée. Dans son communiqué du 13/12/1996, l'Agence du médicament a précisé qu'après enquête : " il n'avait pas été possible de retenir un lien de causalité entre la vaccination et la SEP. Les fréquences observées de SEP chez les vaccinés, compte tenu du sexe et de l'âge, ne sont pas supérieures à celles attendues dans la population générale (incidence générale de 2000 à 3000 cas). Dans son communiqué du 07/01/1999 le Secrétariat d’État à la Santé et à l’Action Sociale précise : «en ce qui concerne les nourrissons, aucun d’affection démyélinisante centrale ou de pathologie auto-immune n’a été validé à la date d’aujourd’hui». Par contre, chez le sujet atteint de SEP, le bénéfice de la vaccination doit être évalué en fonction des risques d'exposition au virus et des risques encourus. Dans l'état actuel des connaissances, la vaccination contre l'hépatite B garde un intérêt majeur et justifie le maintien des programmes de vaccination". Les effets indésirables neurologiques surviennent dans un délai variable après l'injection. L'évolution des effets indésirables neurologiques est en général favorable en quelques jours, parfois quelques mois. Elle est souvent spontanée, mais nécessite parfois une corticothérapie initiale. Des séquelles sont toutefois possibles. En cas de manifestations neurologiques en cours de vaccination, le problème est celui de la poursuite de la vaccination : déconseillée en principe. L’Agence du médicament devrait faire le point en avril 1999 sur les données de pharmacovigilance réactualisées au 31/12/1998. Vaccin contre l'hépatite B glomérulonéphrite syndrome néphrotique modérés ou graves rares ou exceptionnels en cours de traitement — arrêter le traitement surveillance clinique surveillance biologique traitement symptomatique Ces effets indésirables de nature immunoallergique ou autoimmune sont modérés, voire sévères. Ils pourraient être réactivés en cas de nouvelle vaccination. Dossier 1999, XX, 2 24 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Tableau V : Effets indésirables rapportés à dose thérapeutique (137, 138) Nature Commentaire Fréquence Terrain favorisant Moment de survenue Conduite à tenir Effets indésirables cliniques Vaccin contre l'hépatite B purpura, anémie, thrombopénie, syndrome d'Evans modérés ou graves rares — au cours du traitement arrêter le traitement surveillance clinique surveillance biologique traitement symptomatique Ces effets indésirables hématologiques sont probablement d'origine immunoallergique ou autoimmune. Ils pourraient être réactivés en cas de nouvelle vaccination. Il n'est pas recommandé pour une prophylaxie après exposition au virus (par exemple piqûre d'aiguille de seringue). Il sert à la primo vaccination et au rappel. - les enfants accueillis dans les services et institutions pour l’enfance et la jeunesse handicapée, les enfants et adultes des institutions psychiatriques, les enfants d’âge préscolaire accueillis en collectivités, TWINRIX® adulte est indiqué chez les adultes et les adolescents âgés de plus de 16 ans. - les patients susceptibles de recevoir des transfusions massives et/ou itératives, TWINRIX® Enfant et Nourrisson est indiqué chez les nourrissons et les enfants âgés de 1 à 15 ans révolus. - l’entourage d’un sujet infecté par le virus de l’HB ou porteur chronique de l’antigène HBs, - les partenaires sexuels d’un sujet infecté par le virus de l’HB ou porteur chronique de l’antigène HBs, - les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, - les voyageurs dans les pays de moyenne ou de forte endémicité et les personnes étant amenées à résider dans ces pays. La vaccination systématique en milieu scolaire est provisoirement suspendue. Stratégie vaccinale Pour ce qui est des recommandations relatives à la prévention de l’HA, il n’y a pas eu de modification de la définition des sujets à risque (sujets exposés professionnellement et leur entourage, les homosexuels, les toxicomanes, les militaires, les sujets au contact de personnes infectées et les voyageurs en zone d’endémie). Le CTV, approuvé par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF), a récemment actualisé la stratégie vaccinale relative à la prévention de l’HB (16). La vaccination des nourrissons et des adolescents n’est pas remise en cause et la définition des groupes à risques pour lesquels une vaccination est recommandée a été revue. Cela concerne : Le caractère non obligatoire et le non remboursement du vaccin contre l’HA (c’est le cas également de TWINRIX® alors que les vaccins contre l’HB sont remboursés par la Sécurité Sociale) réduisent le champ d’application de TWINRIX® aux seules populations concernées par cette double prévention. Il s’agit d’une part des adultes qui, désirant voyager en zone d’endémie, consultent pour une vaccination contre l’HA et à qui l’on peut proposer une vaccination contre l’HB et d’autre part tous les enfants susceptibles de contracter l’une ou l’autre des hépatites puisque ce sont des populations superposables. - les personnels des établissements de soins et de prévention, - les personnes qui sont susceptibles d’être en contact direct avec des patients et/ou d’être exposées au sang et autres produits biologiques, soit directement (contact direct, projection), soit indirectement (manipulation et transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linges, de déchets de soins), - les nouveaux-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, les toxicomanes utilisant des drogues parentérales, Dossier 1999, XX, 2 25 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Schéma vaccinal Cependant, l’administration simultanée des vaccins monovalents et d’Ig spécifiques n’a aucune influence sur la séroconversion mais peut engendrer une baisse des titres en Ac. Le schéma vaccinal préconisé est de trois doses, administrées à 0, 1 et 6 mois (0-1-6), comme pour la vaccination contre l’HB. Une dose correspond à la seringue préremplie. Lors de l’administration d’autres vaccins, il est souhaitable d’utiliser des sites d’injection séparés (136). TWINRIX® n’est pas adapté à la vaccination des nouveaux-nés de mère porteuse de l’antigène HBs ni à celle des sujets désirant une immunité rapide vis à vis de l’HB car le schéma à trois injections ne permet pas d’obtenir une ascension rapide du taux d’anticorps comme l’autorise le schéma à quatre injections (0-1-2-12) (24, 25). De plus, TWINRIX® n’est pas indiqué chez l’enfant de moins de un an. Contre-indications 1. Maladie infectieuse intercurrente Fièvre Différer le traitement. Comme pour toute vaccination, il est préférable d'éviter son injection en cas d'infection fébrile sévère ou de fièvre. Il n’est plus recommandé de réaliser des rappels systématiques de vaccin contre l’HB excepté chez les professionnels à risque ; toutefois, un contrôle de l’immunité est préconisé. Ces recommandations sont applicables à TWINRIX®‚ compte tenu de sa composition (16). 2. Hypersensibilité Hypersensibilité connue à l’un des constituants (notamment formaldéhyde et néomycine) du vaccin ou apparue après une injection du vaccin. Voies d’administration 3. Traitement antérieur * Voie IM L'administration par voie IM se fait dans la région deltoïdienne chez l’adulte ainsi que chez les enfants et les adolescents, ou dans la région antérolatérale de la cuisse chez les enfants en bas âge. Ce vaccin est contre-indiqué dans toute hypersensibilité apparue après une précédente injection de TWINRIX® ou d'un des vaccins monovalents contre l'hépatite A ou contre l'hépatite B. * Voie SC 4. Voie administration particulière Exceptionnellement, le vaccin peut être administré par voie sous-cutanée chez les patients ayant une thrombopénie ou chez les patients sujets à des hémorragies. Cependant, cette voie d'administration peut entraîner une moins bonne réponse au vaccin (136). La voie intraveineuse est une contre-indication absolue. Précautions d’emploi Mode d’administration 1. Allaitement L’effet, sur les enfants nourris au sein, de l'administration du vaccin chez leurs mères n'a pas été étudié. Il doit donc être utilisé avec précaution chez les femmes allaitantes. Le vaccin doit être bien agité pour obtenir une suspension blanche légèrement opaque. Un vaccin d'apparence non conforme ne doit pas être utilisé. 2. Déficit immunitaire congénital ou acquis Interactions médicamenteuses Chez le sujet immunodéficient, que le déficit soit congénital ou acquis, les titres en anticorps anti-VHA et anti-HBs protecteurs peuvent ne pas être obtenus après le premier cycle de vaccination. Donc l'administration répétée de doses de vaccin peut être nécessaire. Aucune étude n’a été menée avec TWINRIX® concernant l’administration simultanée d’immunoglobulines (Ig) spécifiques de l’HA ou de l’HB ou d’autres vaccins. Dossier 1999, XX, 2 26 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B CONCLUSION 3. Dialyse Chez le sujet hémodialysé, les titres en anticorps anti-VHA et anti-HBs protecteurs peuvent ne pas être obtenus après le premier cycle de vaccination. Donc l'administration répétée de doses de vaccin peut être nécessaire. TWINRIX® adultes et enfants présentent le même profil d’efficacité et de tolérance que les deux vaccins monovalents. Ce vaccin combiné permet de réduire le nombre d’injection et donc de simplifier le schéma vaccinal. TWINRIX® est indiqué chez les sujets intéressés par la double prévention, c’est à dire chez les adultes qui désirent voyager en zone d’endémie et chez les enfants susceptibles de contracter l’une ou l’autre des hépatites. 4. Grossesse L'effet de TWINRIX® sur le développement foetal n'a pas été évalué. Cependant, comme pour tous les vaccins inactivés, aucun effet n'est attendu chez le foetus. Il ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, que s'il existe un risque évident d'hépatite A et d'hépatite B. Si l’on tient compte des éventuels effets secondaires neurologiques liés à la vaccination contre l’HB, il faudrait, après une information précise, évaluer pour chaque patient les bénéfices attendus et les risques encourus. 5. Syndrome hémorragique Il convient de rappeler que le vaccin contre l’HB est le seul vaccin actuellement susceptible de prévenir un cancer, l’hépatocarcinome (58). TWINRIX® peut être administré exceptionnellement par voie SC chez le patient sujet à des hémorragies, du fait des saignements possibles après administration intramusculaire. La Commission de transparence de l’Agence française du médicament a publié en 1997 un avis concernant la forme adulte et la forme enfant nourrisson de TWINRIX® dont les conclusions sont rappelées en annexe pages 50 et 51. Mises en garde En cas d’incubation d’une infection par le virus de l’HA ou de l’HB au moment de la vaccination, l’effet de TWINRIX® sur le développement de l’HA ou de l’HB n’est pas déterminé. Dans un communiqué en date du 7/01/1999, le Secrétariat d’État à la Santé et à l’Action Sociale précise : Du fait de la durée d'incubation de la maladie, il est éventuellement possible que l'infection, non reconnue, soit présente au moment de la vaccination. Dans ce cas, il se peut que la vaccination soit sans effet sur le développement de l'hépatite A ou l'hépatite B. Ce vaccin n’est pas recommandé pour une prophylaxie après exposition au virus. «Depuis la mise sur le marché des vaccins, plus de 27 millions de personnes ont été vaccinées dans notre pays (plus de 80 millions de doses vendues), dont 8 millions d’enfants de moins de 15 ans. Après les campagnes des années 1994 et 1995, le nombre de vaccinations a diminué (-33 % en 1996, - 47 % en 1997 et - 45 % en 1998). En 1998, les indications de la vaccination et les groupes à risque ont été précisées, les injections de rappel supprimées, la campagne systématique de vaccination en milieu scolaire suspendue. En un an, 1 million 500 000 personnes ont été vaccinées en France. Le vaccin ne protège pas contre l’infection provoquée par les virus de l’hépatite C ou E ou par d’autres agents pathogènes connus du foie. Ces recommandations sont issues des études menées avec les vaccins monovalents, aucune étude n’ayant été réalisée avec TWINRIX®. Il convient de rappeler qu’une lettre a été envoyée en octobre à l’ensemble des médecins pour leur indiquer les adaptations nécessaires de la politique vaccinale. Un travail est conduit en collaboration avec les pédiatres pour promouvoir la vaccination des nourrissons, le dialogue avec la famille, la recherche d’antécédents personnels et familiaux de maladies auto-immunes et d’éventuelles contre-indications. A cet âge, la protection engendrée par le vaccin est durable et d’excellente qualité et les effets secondaires graves sont exceptionnels. Comme lors de toute vaccination, il est recommandé de disposer d'une solution d'adrénaline injectable pour traiter la survenue d'une éventuelle réaction anaphylactique. Ce vaccin ne doit pas être administré dans le muscle fessier compte tenu de la variabilité de ce site anatomique (présence plus ou moins importante de tissu adipeux), ni par voie intradermique, ces deux modes d'administration pouvant induire une réponse immunitaire plus faible. Non contre-indications : porphyrie hépatique Dossier 1999, XX, 2 27 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Le Secrétaire d’Etat à la santé et à l’action sociale, Bernard Kouchner, rappelle que la vaccination est un acte médical à part entière et que les recommandations émises qui fondent l’adaptation de la stratégie vaccinale : vaccination des nourrissons, des préadolescents et des adultes à risques, sont comparables à celles émises dans la plupart des pays européens. D’après les ventes, on peut d’ailleurs estimer que le taux de vaccination en 1998 en France se situe désormais à un niveau proche de celui de plusieurs pays européens comme l’Allemagne et l’Italie, où le taux de prévalence de l’hépatite B est comparable». 16 - Anonyme. Avis du comité technique des vaccinations et de la section des maladies transmissibles du conseil supérieur d’hygiène publique de France concernant la vaccination contre l’hépatite B. BEH n° 31/98. 17 - Anonyme. 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HA epidemiology is presently moving : three endemic areas are defined according to hygienic conditions as high endemic, middle endemic and low endemic areas. HB virus is present all over the world but also presents various endemic areas. HA is generally an acute and benign infection, the frequence and the severity of which increase with the age. After an incubation period and a jaundice with elevated transaminases, the classical course of this illness is a recovery without after-effects in 95 % of cases. The anti-HAV IgG Ac which appear at the end of icteric phase give a definitive immunity. In 5 % of cases may occur severe illness with relapses, prolonged evolution, fulminant hepatitis or cholestatic icterus. On the contrary, the clinical forms of the hepatitis B infection are varied : it may be icteric, cholestatic, prolonged or fulminant. Except for this last form, the evolution is a spontaneous recovery in 90 % of the cases. In 10 %, it turns to a chronic carrying. With TWINRIX Adult the seroconversion is optimal against hepatitis A at the end of the first vaccination. Against hepatitis B it is not systematic but enough to be considered as an effective vaccination according to the WHO standards. Immunogenicity of the combined vaccin is similar to that observed with two separated administrations of monovalent vaccines. The TWINRIX Children efficacy is demonstrated. The good tolerance of the combinated vaccine has been demonstrated by studies as well in adults as in children. A great number of neurologic diseases has been notified on these last years after HB vaccination, but this number has to be related with the massive vaccination of the population. The annual incidence of disseminated sclerosis is the same in a vaccinated population as in the general population. TWINRIX is indicated in subjects with a high risk of infection by these viruses (HA and HB), and known as non immune.They may be adults who wish to travel in endemic areas and ask for an HA vaccination, to whom an HB vaccination may be proposed. They may be any children with a risk of either one or the other of hepatitis. The vaccinal schedule consists of 3 injections at 0, 1 and 6 monthes. The main advantages of this combined vaccin is to reduce the number of injections. Key words : Epidémiology, Disseminated sclerosis, Hepatitis A virus, Hepatitis B virus, Immunogenicty, Review, Vaccine, Virus Dossier 1999, XX, 2 32 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B ANNEXE Avis de la commission de transparence TWINRIX Adulte Service médical rendu L'Hépatite A est une maladie fréquente habituellement bénigne. L'hépatite B peut évoluer vers une forme chronique et présenter des complications mortelles. L'efficacité et la tolérance de ce vaccin combiné sont du même ordre que celle des vaccins monovalents correspondants. Il s'agit du premier vaccin combiné contre les hépatites A et B. La Commission rappelle, - d'une part : que le vaccin contre l'Hépatite A est utile pour les populations à risque définies dans l'AMM et que sa prise en charge serait nécessaire dans le cadre d'une couverture vaccinale générale suffisamment étendue permettant d'éradiquer cette maladie, ce qui ne correspond pas à la politique vaccinale actuelle. - d'autre part : que le vaccin contre l'Hépatite B est indispensable pour les populations à risque définies par l'AMM et les nourrissons et adolescents dans le cadre de la politique vaccinale mise en place. En conséquence, l'association des deux vaccins monovalents pourrait être utile soit dans le cadre de la coexistence d'une large couverture vaccinale pour les deux vaccins, soit dans le cadre de populations à risque communes pour les deux vaccins. Cependant, actuellement, le vaccin contre l'Hépatite A est commercialisé en spécialité non remboursable conseillé chez les sujets à risque, tels que définis dans l'AMM et le vaccin contre l'Hépatite B en spécialité remboursable dans le cadre d'une politique vaccinale. En conséquence, compte tenu de la politique vaccinale actuellement mise en place et des stratégies thérapeutiques non superposables des vaccins monovalents (Hépatite A et Hépatite B) le service médical rendu de TWINRIX ne justifie pas sa prise en charge en médecine de ville. Recommandations de la Commission Avis défavorable à l'inscription sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux. Avis favorable à l'inscription sur la liste des produits agréés à l'usage des collectivités et divers services publics dans toutes les indications thérapeutiques et posologies de l'AMM. Dossier 1999, XX, 2 33 Le point sur Vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B Avis de la commission de transparence TWINRIX Enfant Nourrisson Service médical rendu L'Hépatite A est une maladie fréquente habituellement bénigne. L'hépatite B peut évoluer vers une forme chronique et présenter des complications mortelles. L'efficacité de ce vaccin est bien démontrée. La tolérance est bonne. Les alternatives thérapeutiques sont les vaccins monovalents. La Commission rappelle : que le vaccin contre l'Hépatite A est utile pour les populations à risque et que sa prise en charge serait nécessaire dans le cadre d'une couverture vaccinale générale suffisamment étendue permettant d'éradiquer cette maladie ce qui ne correspond pas à la politique vaccinale actuelle. que le vaccin contre l'Hépatite B est indispensable pour les populations à risque dans le cadre de la politique vaccinale mise en place. En conséquence l'utilité de l'association des 2 vaccins n'étant reconnue que dans le cas d une large couverture vaccinale par ceux-ci ou dans les cas où les populations à risque sont communes pour les 2 vaccins, I'inscription sur la liste "Sécurité Sociale" n'est pas justifiée. Dans la mesure où l'éventualité d'une coexistence des risques peut être rencontrée dans certaines collectivités, I'agrément aux «Collectivités" est acceptable. Amélioration du service médical rendu TWINRIX enfant est un complément de gamme au TWINRIX adulte sans amélioration du service médical rendu. Stratégie thérapeutique recommandée Ce vaccin combiné est indiqué chez les nourrissons et enfants âgés de 1 à 15 ans non immunisés et identifiés dans les populations à risque communes aux 2 vaccins contre l'hépatite A et l'hépatite B. Recommandations de la Commission Avis favorable à l’inscription sur la liste des produits agréés à l'usage des collectivités et divers services publics dans toutes les indications thérapeutiques et posologies de l'AMM. Dossier 1999, XX, 2 34 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Avec la participation de Sylvie Jaccard* , Philippe Mauran*, Valérie Papapiétro**, Hugues Piloquet ** et du Comité de Rédaction * Service Pharmacie - CHU de Nantes, Hôtel Dieu et Hôpital Mère Enfant ** * Service Pédiatrie - CHU de Nantes, Hôtel Dieu et Hôpital Mère Enfant **** Service Hépato-gastro-entérologie - CHU de Nantes, Hôpital Laënnec Remerciements : Odile Corriol (Paris), Claude Ricour (Paris) Résumé La dénutrition en milieu hospitalier est un facteur de morbidité, responsable d'un allongement des durées d'hospitalisation, voire de mortalité. Elle est fréquente à l'admission et s'aggrave en cours d'hospitalisation, surtout chez les personnes âgées. Les raisons de cette aggravation sont multiples (répétition des examens réalisés à jeun, anorexie, syndrome dépressif, incapacité physique pour s'alimenter, ... ). L'intervention nutritionnelle, notamment la nutrition parentérale, a un coût et peut être source de complications. Cette fiche de généralités inaugure une série de fiches traitant de l’intérêt de la nutrition parentérale dans diverses pathologies ou lors de certaines situations physiologiques. Elle comprend l’étude succincte de : — la composition corporelle de l’être humain - en masse maigre (eau totale, protéines, os) qui correspond en faisant abstraction de l’eau à la masse cellulaire active, et en masse grasse qui constitue la réserve énergétique de l’organisme -. et à son évolution au cours de la croissance, — l’adaptation de l’organisme à l’état de jeûne : en cas de jeûne court, l’organisme s’adapte en réduisant sa consommation de glucose (réduction de sa pénétration cellulaire , utilisation d’acides gras libres et des corps cétoniques ), et en augmentant la production endogène de glucose par la glycogénolyse et la néoglucogenèse ; en cas de jeûne prolongé (de plus de quelques jours), l’organisme a recours à la la synthèse hépatique de corps cétoniques à partir d’acides gras libérés depuis le tissus adipeux et à la néoglucogenèse en utilisant les acides aminés stockés dans le muscle, — l’évaluation de l’état nutritionnel à partir, : d’une part de données cliniques : signes de dénutrition (troubles digestifs, signes cutanéo-phanériens, œdèmes, anasarque, glossite), perte de poids (calcul du poids idéal, pourcentage d’amaigrissement), divers index nutritionnels tel que le Body Mass Index ou le rapports taille / âge, données anthropométriques ..., et, d’autre part, de marqueurs biologiques sanguins (albumine, préalbumine, transferrine, RBP...), urinaires (créatinine, 3Méthyl Histidine) et le bilan azoté, d’indices clinico-biologiques (Pronostic Nutritional Index ou PNI, Indice de Butzby ou INR, Pronostic Inflammatory and Nutritional ou PINI), d’appréciation subjective de l’état nutritionnel (indice de Detsky, Mini Nutritional Assessment ou MNA), — l’évaluation de la composition corporelle (impédance bioélectrique en pratique, mais aussi des techniques lourdes, peu applicables en milieu hospitalier : dilution isotopique, activation neutronique, — l’évaluation des besoins énergétiques : à partir de l’évaluation théorique du métabolisme énergétique (équation de Harris et Benedict, formules de l’OMS) et de facteurs de correction en fonction de l’agression et de l’état physique, ainsi que de la mesure des dépenses énergétiques par calorimétrie directe et indirecte, — des besoins standards des patients adultes : besoins énergétiques chez l’homme et la femme, besoin en eau, en glucides, en lipides, en protéines, en ions, en vitamines, en oligo-éléments. Enfin sont rapportées sous forme de tableaux les principales caractéristiques des solutions de nutrition parentérale disponibles, en distinguant : 1) les nutriments séparés (apports glucidiques, apports protéiques, apports lipidiques), 2) les mélanges binaires et ternaires (apports en flacons à reconstituer, apports en poches à compartiments séparés, apports en poches ternaires), 3) les apports ioniques, 4) les apports d’oligo-éléments, 5) les apports vitaminiques. Mots clés : Acide aminé, Glucide, Ion, Lipide, Nutrition parentérale, Oligoélément, Protiéine, Revue évaluation thérapeutique, Vitamine Dossier 1999, XX, 2 36 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités INTRODUCTION Composition corporelle de l’adulte La dénutrition en milieu hospitalier est un facteur de morbidité (immunodépression, complications infectieuses, scorbut, anémie macrocytaire, neuropathies ... ) et de mortalité. Elle est responsable d'un allongement des durées d'hospitalisation, ce qui représente un surcoût. Brozek [Brozek, 1963] a proposé une classification des différents compartiments corporels. Appliquée à un adulte sain de poids moyen de 70 kg, elle conduit aux résultats rapportés dans le tableau I. La prévalence de la dénutrition à l'hôpital est évaluée à environ 50 %. La dénutrition est fréquente à l'admission et s'aggrave en cours d'hospitalisation, surtout chez les personnes âgées. Les raisons de cette aggravation sont multiples (répétition des examens réalisés à jeun, anorexie, syndrome dépressif, incapacité physique pour s'alimenter, ... ). Évolution de la composition corporelle au cours de la croissance Figure 1 Au cours de la croissance, il est observé une diminution progressive du pourcentage de masse maigre due a une réduction de l’eau totale, parallèlement à une augmentation du pourcentage de masse grasse. L'intervention nutritionnelle (compléments oraux, nutrition parentérale, nutrition entérale) est un élément important de la prise en charge des patients - enfants ou adultes - dénutris, mais elle a un coût et peut être source de complications. Cette fiche de généralités inaugure une série de fiches traitant de l’intérêt de la nutrition parentérale dans diverses pathologies ou lors de certaines situations physiologiques , notamment le cas de l’enfant. COMPOSITION CORPORELLE Le corps humain peut être divisé en deux compartiments : la masse maigre et la masse grasse. La masse maigre comprend : - l’eau totale de l’organisme (eau intra et extracellulaire) ; - la masse protéique, composée de protéines viscérales et musculaires ; - la masse osseuse, constituée des minéraux composant le squelette. Figure 1 : Évolution de l'eau totale et de la masse grasse exprimée en pourcentage du poids corporel. D'après [Friis-Hansen, 1971] En faisant abstraction de l’eau qui la compose, la masse maigre peut être assimilée à la masse cellulaire active. La masse grasse constitue la réserve énergétique de l’organisme. Tableau I : Composition corporelle d'un sujet adulte sain masculin de 70 kg. D'après [Brozek, 1963] Masse maigre Masse grasse Dossier 1999, XX, 2 eau eau intracellulaire = 25 kg eau extracellulaire = 20 kg eau intracellulaire = 35 % eau extracellulaire = 30 % protéines 11 kg 16 % masse osseuse (minéraux) 4 kg 5% masse grasse 10 kg 14 % 37 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités ADAPTATION DE L’ORGANISME Ainsi, le système nerveux central, à défaut de glucose, utilise les corps cétoniques pour couvrir une partie de ses besoins énergétiques. À L’ÉTAT DE JEUNE Jeûne court La néoglucogenèse globale est réduite d’environ 50 % par rapport à la période de jeûne court. De plus, la néoglucogenèse se déplace vers les reins provoquant une excrétion urinaire d’ions ammonium participant à la lutte contre l’acidose. Le jeûne court représente le jeûne physiologique nocturne éventuellement prolongé de quelques heures ou de quelques jours. Il s’accompagne d’une légère hypoglycémie due à l’arrêt de l’apport exogène d’aliments provoquant une réduction de la sécrétion d’insuline et une sécrétion accrue d’hormones hyperglycémiantes (glucagon, adrénaline, glucocorticoïdes et hormone de croissance). ÉVALUATION DE L’ÉTAT NUTRITIONNEL Données cliniques 1. Signes cliniques de dénutrition Pour palier le déficit d’apport exogène de glucose, l’organisme s’adapte : Plusieurs signes cliniques peuvent être présents en cas de malnutrition : - en réduisant sa consommation de glucose par réduction de sa pénétration cellulaire (diminution du nombre de transporteurs de glucose) et par l’utilisation d’autres substrats comme les acides gras libres et les corps cétoniques par certains tissus (notamment les muscles et le cœur), - troubles digestifs : diminution des ingestas (anorexie, nausées, vomissements, dysphagie, syndrome dépressif, agueusie...), diarrhée, - en augmentant la production endogène de glucose par deux mécanismes : la glycogénolyse et la néoglucogenèse. - signes cutanéo-phanériens : cheveux secs et cassants, peau fine et sèche, koïlonychie, purpura de Bateman, troubles vasomoteurs, ... La glycogénolyse est déclenchée au niveau hépatique par le glucagon et renforcée par les catécholamines. Elle permet de produire du glucose à partir du glycogène stocké dans le foie. - œdèmes, anasarque, - glossite. 2. Poids La néoglucogenèse hépatique survient si le jeûne se prolonge. Elle permet de produire du glucose à partir de précurseurs non glucidiques extra-hépatiques (acides aminés, essentiellement l’alanine, acide lactique et glycérol). Tous les acides aminés, à l’exception de la leucine et de la lysine, sont capables de participer à la néoglucogenèse [Beaufrère, 1994]. Elle nécessite de l’énergie (ATP et GTP) issue de l’oxydation des acides gras libérés par le tissu adipeux, et implique de nombreuses enzymes hépatiques. L’amaigrissement constitue le plus important et le plus simple des signes cliniques à considérer pour évaluer l’état nutritionnel d’un individu. La rapidité d’installation d’une dénutrition constitue aussi un paramètre important. 2.1. Calcul du poids idéal Le calcul du poids idéal selon la formule de Lorentz tient compte de la taille des patients : Jeûne prolongé En cas de jeûne prolongé (de plus de quelques jours), la libération massive d’acides gras depuis le tissus adipeux entraîne la synthèse hépatique de corps cétoniques accompagnée d’une acidose. D’autre part, l’organisme utilise les acides aminés stockés dans le muscle afin de synthétiser du glucose par le biais de la néoglucogenèse. P = T - 100 - (T - 150)/4 Femme : P = T - 100 - (T - 150)/2,5 P : Poids idéal en kg T : taille en cm 2.2. Poids et pourcentage d’amaigrissement La formule permettant le calcul du pourcentage d’amaigrissement est la suivante : La perte musculaire engendrée par cette protéolyse est réduite en partie grâce à l’utilisation des corps cétoniques. Dossier 1999, XX, 2 Homme : Poids usuel - Poids actuel/Poids actuel x 100 38 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités 5. Données anthropométriques La perte de poids est significative quand elle est supérieure ou égale à 5 % du poids usuel. Les mesures anthropométriques utilisent le fait qu’environ 70 % du tissus adipeux est contenu dans l’espace sous cutané. Si elles fournissent des paramètres facilement accessibles, ces mesures doivent toutefois être réalisées avec rigueur (mesures répétées par une même personne) en utilisant notamment un adipomètre (type compas d’Harpenden) exerçant une pression normalisée de 10 g / mm2. 3. Taille La taille est un paramètre intervenant dans le calcul de divers index nutritionnels tel que l’index de Quetelet (ou Body Mass Index) ou le rapports taille / âge. Ce dernier rapport est utilisé pour évaluer l’état nutritionnel des enfants selon la classification de Waterlow. Par convention, les mesures sont réalisées du côté gauche de l’individu au niveaux suivants : Chez l’enfant, une malnutrition chronique se traduit d’abord par un infléchissement de la courbe pondérale suivie, avec un décalage de 2 mois, d’un infléchissement de la croissance staturale. - pli tricipital (milieu du bras), considéré comme le plus représentatif du dépôt de graisse sous-cutanée, - pli bicipital (milieu du bras, face arrière), - pli sous-scapulaire (2 cm sous la pointe de l’omoplate), - pli supra-iliaque (2 cm au dessus de l’épine iliaque). 4. Index basés sur le poids et la taille La moyenne de 3 mesures de chaque pli est utilisée. Les mesures anthropométriques peuvent être utilisées pour comparer les paramètres d’un sujet à ceux d’une population de référence. 4.1. Body Mass Index (BMI) ou indice de Quetelet Index de Quetelet ou BMI = Poids (Kg) / Taille2 (m2) - normales : hommes : 20 à 25 femmes : 19 à 24 Les mesures anthropométriques permettent aussi d’évaluer la «densité d’un individu» en utilisant l’équation de Brooks pour les enfants de 1 à 11 ans et l’équation de Durnin pour les sujets plus âgés. - dénutrition modérée : 60 à 80 % des normes - dénutrition sévère : < 60 % des normes Équation de Brooks (1 à 11 ans) En théorie, les normales sont comprises entre 18 et 25 chez l’adulte mais l’âge et le sexe des sujets influencent la valeur du BMI [Boulier, 1994]. - garçons : d = 1,169 - 0,0788 x Log (Σ des 4 plis) - filles : d = 1,2063 - 0,0999 x Log (Σ des 4 plis) 4.2. Autres index (classification de Waterlow) Équation de Durnin (> 11 ans) - garçons : d = 1,1533 - 0,0643 x Log (Σ des 4 plis) Divers index permettent d’évaluer la dénutrition chez l’enfant [Goulet, 1996], notamment la classification de Waterlow (cf tableau II). Elle est basée sur deux rapports : Taille/Âge et Poids/Âge. Son avantage essentiel est de permettre la différenciation entre une malnutrition aiguë et une malnutrition ancienne. - filles : d = 1,1363 - 0,0598 x Log (Σ des 4 plis) Σ des 4 plis : somme de l’épaisseur des 4 plis en mm. Tableau II : Classification de Waterlow. D'après [Waterlow, 1973] Normal Mineure Modérée Sévère Rapport taille/âge (%) malnutrition chronique 95 90 - 95 85 - 90 85 Rapport poids/âge (%) malnutrition aiguë 90 80 - 90 70 - 80 70 Dossier 1999, XX, 2 39 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités La masse grasse de l’individu peut ainsi être évaluée en utilisant la formule de Siri. Elle est basée sur un modèle bicompartimental et sur l’hypothèse que la masse maigre a une densité constante : La créatinine plasmatique peut avoir une origine musculaire ou alimentaire (viande essentiellement). Elle est excrétée par le rein. En cas d’alimentation exempte de créatinine (nutrition parentérale exclusive par exemple), l’évaluation de la créatininurie permet d’estimer la masse musculaire sachant qu’en moyenne : Formule de Siri : Masse grasse (%) = (495/densité) - 450 La formule de Siri permet d’évaluer la masse grasse d’un individu avec une précision d’environ 5 %. 1 gramme de créatinine urinaire correspond à : 17 à 20 Kg de muscle. Divers paramètres sont susceptibles d’influencer les valeurs de la créatininurie : Marqueurs biologiques - l’exercice physique qui accroit la créatininurie, 1. Marqueurs biologiques sanguins - l’âge et le sexe qui influencent la créatininurie moyenne [Beaufrère, 1996] : . nouveau-né : 10 à 15 mg/kg/j, . adulte (homme) : 23 mg/kg/j, . adulte (femme) : 18 mg/kg/j, Tableaux III et IV Les marqueurs biologiques sanguins de la dénutrition les plus couramment utilisés sont l’albumine, la préalbumine, la transferrine et la rétinol binding protein (RBP). Les concentrations de ces marqueurs dépendent de la biodisponibilité des acides aminés nécessaires à leur synthèse hépatique. - l’alimentation à base de viande, - l’insuffisance rénale, le rein conditionnant l’excrétion urinaire de la créatinine. En pratique, la mesure de la créatininurie est réalisée sur 3 jours. Des tables de correction de la céatininurie en fonction de l’âge, de la taille et du sexe sont disponibles. Un déficit d’apport exogène en acides aminés se traduit par une réduction de la synthèse hépatique en protéines. La demi-vie des différentes protéines permet d’évaluer l’ancienneté d’une dénutrition ou l’efficacité d’une thérapeutique nutritive. La dénutrition peut être évaluée à l’aide de l’index de créatininurie : De nombreux facteurs de variabilité sont présents pour chacune de ces protéines et il n’existe pas actuellement de marqueur biologique sanguin parfaitement sensible et spécifique de la malnutrition. Cependant, la mesure de la préalbumine constituerait une évaluation biologique de choix (spécifique, sensible, peu coûteuse et très répandue) pour le dépistage et le suivi d’une malnutrition comme le précise une récente conférence de consensus américaine [Bernstein, 1995]. Index de créatininurie = créatinurie (mg) des 24 h / taille (cm) Interprétation : valeurs normales pour l’homme : 9 mg/cm/j valeurs normales pour la femme : 6 mg/cm/j 2.2. 3-Méthyl Histidine urinaire La protéine C réactive et l’orosomucoïde, protéines témoins de l’inflammation, sont intégrées au calcul d’un index nutritionnel : le PINI (Pronostic Inflammatory Nutritionnal Index). La 3-Méthyl Histidine est un acide aminé produit lors de la dégradation des protéines musculaires (actine et myosine). Elle est éliminée exclusivement par voie rénale sans être métabolisée. Les valeurs de 3-Méthyl Histidine urinaire (3MHU) dépendent de l’âge et du sexe. Néanmoins, le rapport 3MHU / créatinurie est constant chez l’homme, la femme et le sujet âgé. 2. Marqueurs biologiques urinaires 2.1. Créatininurie et index de créatinine La créatinine, protéine issue de la cyclisation spontanée et irréversible de la créatine (fournisseur d’ATP musculaire) est utilisée pour mesurer la masse musculaire et la masse non grasse. Dossier 1999, XX, 2 Dans la pratique et comme pour la créatininurie, un recueil complet des urines de 24 heures sur 2 à 3 jours consécutifs est nécessaire. 40 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Tableau III : Marqueurs biologiques sanguins de la dénutrition. D'après [Ricour, 1996] T1/2 (j) Protéine Normales selon les âges des sujets Nouveau-né 1 mois - 1 an 1 - 10 ans 10 - 15 ans Adulte Albumine (g/l) 21 30 - 45 35 - 50 35 - 50 35 - 50 35 - 50 Préalbumine (mg/l) 2 70 - 130 100 - 200 150 - 300 150 - 400 H : 240 - 400 F : 200 - 350 Retinol Binding Protein ou RBP (mg/l) 0,5 15 - 30 20 - 40 30 - 70 35 - 80 H : 50 - 80 F : 40 - 70 Transferrine (g/l) 8à9 1-2 1-3 2-4 2-4 2-4 CRP (g/l) (C reactive protein) 1 < 0,01 Orosomucoïde (mg/l) 2,5 0,55 - 0,9 Protéine Dénutrition modérée Albumine (g/l) 21 - 30* Préalbumine (mg/l) 0,1 - 0,2 Dénutrition sévère < 21 < 0,1 (< 0,05 pronostic vital en jeu) * Pour certains auteurs (8), une albuminémie < 30 g/l signe déjà une dénutrition sévère. Tableau IV : Sensibilité, spécificité et variabilité des différentes protéines sanguines utilisées comme indicateurs biologiques. D'après [Goulet, 1996] Protéine Sensibilité Spécificité Facteurs de variabilité Albumine + *a 0 · malnutrition protéino-énergétique · insuffisance hépato-cellulaire · pertes digestives, urinaires, cutanées ... · infections prolongées · index pronostic Préalbumine ++ *b ++ · malnutrition protéique · affections hépatiques · hyperthyroïdie · syndromes inflammatoires Retinol Binding Protein ou RBP +++ *c ++ · malnutrition protéino-énergétique · syndromes inflammatoires · hypo vitaminose A · déficit en zinc · affections hépatiques · atteinte glomérulo-tubulaire (augmente les taux) Transferrine + *d + · néphropathie glomérulaire · entéropathie exsudative · insuffisance hépatique · malnutrition · surcharge tissulaire en Fer · syndrome inflammatoire · carence martiale * Pour certains auteurs (8) : - a : élément de référencedes évolutions à long terme - bet c : peu spécifique - d : très sensible mais non spécifique Dossier 1999, XX, 2 41 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Les valeurs de 3MHU varient avec les apports exogènes dont l’alimentation carnée qui devra être évitée 48 heures avant le début du test et durant tout son déroulement. Deux techniques permettent de réaliser le dosage de l’azote urinaire et fécal : la technique de Kjeldahl , considérée comme la technique de référence, et la chimioluminescence plus rapide est moins lourde à mettre en œuvre. Tableau V : Valeurs normales de la 3 MHU en micromoles/kg. D'après [Maurette, 1987] Les pertes azotées peuvent, plus simplement, être estimées à partir du dosage de l’urée urinaire des 24 heures en utilisant les formules de Lee et Hartley ou de Mac Kenzie et Coll. Adulte Sujet âgé Enfant de 2 à 6 ans Homme 3 à 3,7 2,2 3 Femme 2à3 1,3 3 Indices clinico-biologiques 1. Pronostic Nutritional Index (PNI) Cet indice prend en compte à la fois les paramètres biologiques et cliniques de l’individu. 3. Bilan azoté Tableau VI PNI (%) = 158 - 16,6 x Alb - 0,78 x ECT - 0,2 x TF - 5,8 x TH Le bilan azoté est la méthode la plus utilisée pour évaluer l’état protidique d’un individu. Alb = taux d’albumine en g/dl ECT = épaisseur du pli cutané tricipital en mm TF = transferrine en mg/dl TH = test cutané d’hypersensibilité Il est calculé selon la formule suivante : Bilan azoté = somme des apports azotés - somme des pertes azotées 3 valeurs possibles : 0 si absence de réaction 1 si induration < 5 mm 2 si induration > 5 mm La détermination des apports azotés est facile dans le cadre d’une nutrition parentérale exclusive mais plus délicate en cas de nutrition mixte (parentérale / entérale) ou d’alimentation spontanée. Interprétation : un PNI > 40 traduit une dénutrition sévère. Les pertes sont représentées pour 90 % par l’azote urinaire. 2. Indice de Butzby (INR) Tableau VI : Pertes azotées physiologiques pour un adulte sain. D'après [Aussel, 1992] Nature de la perte azotée L’Indice de Risque Nutritionnel (INR) intègre les valeurs de poids habituel et actuel du patient ainsi que la valeur de son albuminémie : Quantité perdue (g d’azote/j) INR = 1,519 x Alb + {0.417 x (poids actuel / poids habituel) x 100} Urines · urée · ammoniaque · acide urique · créatinine · acides aminés · protéines 2 à 16 0,2 à 0,6 0,1 à 0,2 0,3 à 0,8 0,35 0,02 Tube digestif ou pertes fécales 0,5 à 2 Peau 0,3 Pertes insensibles (sueur) 0,02 Dossier 1999, XX, 2 Alb = taux d’albumine en g/l Interprétation : - INR > 97,5 : état nutritionnel normal, - 83,5 < INR < 97,5 : patient moyennement dénutri, - INR < 83,5 : dénutrition sévère avec fort risque de complications. 42 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités 3. Pronostic Inflammatory and Nutritiona (PINI)l Pour évaluer la composition corporelle, on perfuse ou fait ingérer une quantité précise d’isotope stable de l’eau et on mesure l’enrichissement isotopique du milieu biologique, le plasma généralement. La masse maigre peut être déduite de la mesure de l’eau totale en se basant sur le fait qu’elle contient en moyenne 73 % d’eau. Proposé par Ingenbleek et Carpentier, cet index doit son originalité à la prise en compte de 2 protéines de l’inflammation : l’orosomucoïde et la protéine C réactive [Ingenbleek, 1985]. Orosomucoïde (mg/l) x CRP (mg/l) PINI = Masse maigre = Volume d’eau totale / 0,732 Albumine (g/l) x Préalbumine (mg/l) La dilution isotopique permet aussi d’évaluer l’eau extra cellulaire en utilisant un sel, le bromure de sodium (BrNa). L’espace de diffusion du brome étant superposable à celui du chlore, il permet d’évaluer l’espace extracellulaire. Interprétation : - 1 à 10 : risque faible, - 11 à 20 : risque moyen, - 21 à 30 : risque majeur, 2. Activation neutronique - > 30 : risque vital. Le principe repose sur l’irradiation de l’organisme entier avec des neutrons rapides. Cette manipulation rend instables les atomes qui constituent normalement l’organisme étudié. Le retour spontané des différents atomes à leur état stable se fait via l’émission d’un rayonnement gamma dont l’énergie caractéristique peut être mesurée. L’avantage principal de cette technique est de pouvoir séparer précisément les divers éléments constitutifs d’un individu. Appréciation subjective de l’état nutritionnel Divers questionnaires permettent d’évaluer précisément l’état nutritionnel d’un individu. L’indice de Detsky et le Mini Nutritional Assessment (MNA) sont parmi les plus utilisés. L’activation neutronique étudie : Leur avantage principal est de n’avoir recours à aucun geste invasif. - l’azote total qui estime la masse musculaire, - le calcium total qui estime la masse osseuse et, - le carbone total qui estime les graisses. Évaluation de la composition corporelle L’activation neutronique est très peu répandue du fait de sa lourdeur et de la nécessité d’irradier le patient. Une bonne appréciation de l’état nutritionnel peut être obtenue en évaluant précisément la composition corporelle d’un individu. Cette évaluation met cependant en jeu des techniques lourdes, peu applicables en milieu hospitalier à l’exception de l’impédance bioélectrique qui sera détaillée plus précisément. 3. Mesure du potassium 40 Cette technique est basée sur la mesure de l’isotope naturel du potassium, le 40K qui représente 0,012 % du potassium de l’environnement. Le potassium est un cation presque exclusivement intracellulaire. Il est présent essentiellement dans le muscle (98 %) et absent des graisses. 1. Dilution isotopique Les techniques de dilution isotopique permettent d’évaluer la composition corporelle en mesurant l’eau totale de l’organisme. Elles utilisent l’eau marquée avec du deutérium, du tritium ou de l’oxygène 18. L’utilisation de la Leucine marquée au carbone 13 permet de mesurer le turn over protéique. Dossier 1999, XX, 2 Son appréciation évalue précisément la masse maigre d’un individu sachant que celle-ci contient : - 68,1 mmol/kg de potassium chez l’homme, - 64,2 mmol/kg de potassium chez la femme, - une quantité variable de potassium chez l’enfant : 50 à 67 mmol/kg chez le garçon, 50 à 64 mmol/kg chez la fille. 43 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités La mesure du 40K constitue une technique fiable et précise chez le sujet sain mais discutable en pathologie en raison des variations des secteurs hydriques en cas de dénutrition. En pratique, la réalisation de cette technique est longue (40 minutes par analyse) et nécessite un appareillage très lourd qui limite son utilisation. Homme : DER (kcal) = 66,5 + 13,75 x poids (kg) + 5 x taille (cm) - 6,77 x années en simplifiant : DER = 30 kcal/kg/j 4. Impédance bioélectrique Femme : DER (kcal) = 655,1 + 9,56 x poids (kg) + 1,85 x taille (cm) - 4,67 x années en simplifiant : DER = 25 kcal/kg/j L’impédance bioélectrique repose sur le fait que la composition d’un tissu détermine la résistance qu’il va opposer au passage d’un courant électrique. Dans l’organisme, la peau, la graisse et les os sont peu conducteurs à l’opposé des liquides et des électrolytes surtout présents dans la masse maigre. Les membranes cellulaires se comportent comme des condensateurs dont la résistance décroît avec l’augmentation de fréquence du courant alternatif qui les traverse. A partir de 10 kHz, le courant électrique commence à passer à travers les membranes cellulaires mais il faut une fréquence minimale de 50 kHz pour évaluer correctement les compartiments hydriques du corps (eau intra et extracellulaire). Fricke a proposé un modèle assimilant le corps humain à une somme de cellules en suspension dans une solution hydroélectrolytique. 1.2. Formules de l’OMS Homme : DER (KJ/24 h) 18 à 30 ans : 64,4 x P - 113 x T + 3000 30 à 60 ans : 19,2xP - 66,9x T + 3769 Femme : Dans la pratique, un courant électrique alternatif de très faible intensité (50 à 800 microA) est appliqué à l’aide d’électrodes (2 sous-cutanées ou 4 collées) appliquées à la main et au pied controlatéral. On déduit des mesures d’impédance les proportions d’eau intra et extracellulaire et donc d’eau totale. La masse maigre est calculée comme précédemment en se basant sur la proportion théoriquement fixe de 73 % d’eau contenue dans ce tissu. L’impédancemétrie fournit rapidement des résultats fiables et reproductibles. Sa mise en œuvre est facile puisque le matériel nécessaire à sa réalisation tient dans une mallette. DER (KJ/24 h) 18 à 30 ans : 55,6 x P - 1397,4 x T + 146 30 à 60 ans : 36,4 x P - 104,6 x T + 3619 P = Poids en kg et T = Taille en m 2. Facteurs de correction en fonction de l’agression et de l’état physique Tableau VII : Facteurs cliniques de correction de la DER calculée selon l'équation de Harris et Benedict. D'après [Lerebours, 1987] Chez l’adulte et le grand enfant (> 7 ans), l’impédance bioélectrique fournit des résultats de bonne qualité. Cette méthode n’est pas encore validée chez le nouveau-né et le jeune enfant. Évaluation des besoins énergétiques 1. Évaluation théorique du métabolisme énergétique 1.1. Équation de Harris et Benedict Le métabolisme énergétique de repos correspond au métabolisme basal et à l’effet thermique des nutriments chez un homme sans activité physique et non exposé au froid. DER = Dépense Energétique de Repos. Dossier 1999, XX, 2 44 Activité ou pathologie Facteur de correction patient alité 1 patient non alité 1,2 température corporelle 1,1 par degré > 37 C° chirurgie mineure 1,2 traumatisme majeur 1,35 sepsis 1,6 sida 1,6 brûlure 2,1 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités 3. Mesure des dépenses énergétiques Besoins en protéines La dépense énergétique peut être mesurée directement par des méthodes de calorimétrie directe et indirecte. La source d’énergie commune à l’homme et aux animaux provient de l’oxydation des nutriments entraînant une consommation d’oxygène et une production d’ATP, de chaleur, de CO2 et d’eau. 1 g d’azote = 6,25 g de protéines = 30 g de muscle La calorimétrie directe est la méthode de référence. Elle consiste à mesurer la chaleur émise par un sujet. Cette libération de chaleur peut s’effectuer selon 3 modalités : l’évaporation, la radiation et la convection. Les mesures en calorimétrie directe nécessitent de placer le sujet dans une enceinte isolée thermiquement de l’extérieur. C’est une méthode précise mais dont la mise en oeuvre complexe la réserve au domaine de la recherche. Situation apport en azote (g d’azote /kg/ J) adulte au repos 0,16 1 adulte actif 0,2 1,25 Apports minimums : 160 à 320 mg d’azote /kg/j soit 1 à 2 g/kg de protéines par jour La calorimétrie indirecte consiste à déduire la dépense énergétique des échanges gazeux mesurés. Cette méthode permet, en connaissant la consommation d’O2, la production de CO2 et l’élimination d’azote urinaire des 24 heures, d’évaluer les dépenses énergétiques des 24 heures et de déterminer la part de glucides, lipides et protides qui la compose. Apports en ions BESOINS STANDARD DES PATIENTS ADULTES Besoins énergétiques Femme : DER = 25 kcal/kg/j 25 à 40 ml/kg/j Besoins en glucides au minimum 150 g/j Besoins en lipides Besoins standards : 1 à 2 g/kg/j (max : 3 g/kg/j) Dossier 1999, XX, 2 Apport journalier Sodium 1 à 3 mmol/kg/j Potassium 1 à 1,5 mmol/kg/j Calcium 0,5 à 1 mmol/kg/j Magnésium 0,05 à 0,1 mmol/kg/j Chlore 1 à 3 mmol/kg/j Phosphore 0,2 à 0,5 mmol/kg/j Besoins en vitamines Besoins en eau Besoins standards : 5 g/kg/j Ions Il est à souligner que les valeurs rapportées varient beaucoup d’une publication à l’autre. Homme : DER = 30 kcal/kg/j Besoins standards : apport en protéines (g protéines/kg/j) 45 Vitamine Apport journalier Rétinol 3 330 UI Calciférol 200 UI Tocophérol 10 UI Acide ascorbique 100 mg Acide folique 400 µg Acide nicotinique 40 mg Riboflavine 3,6 mg Thiamine 3 mg Pyridoxine 4 mg Cyanocobalamine 5 µg Acide pantothénique 15 mg Biotine 60 µg Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Besoins en oligo-éléments Oligo-éléments Pour la plupart, elles sont composées d’extraits d’huiles de soja composés de triglycérides à chaîne longue. Apport journalier (en mg/j) Deux produits se distinguent de part leur origine : Fer 0,5 à 5 Zinc 2,5 à 4 Cuivre 0,5 à 1,5 Chrome 0,01 à 0,02 Manganèse 0,15 à 0,8 Molybdène 0,01 à 0,03 Sélénium 0,02 à 0,05 Iode 0,07 à 0,3 Fluor 0,5 à 1 - Le MÉDIALIPIDE® contenant un mélange de triglycérides à chaîne moyenne et longue. - Le CLINOLÉIC® contenant un mélange de triglycérides à chaîne longue extrait d’huiles de soja et d’olive. Mélanges binaires et ternaires 1. Apports en flacons à reconstituer Tableau IX 2. Apports en poches à compartiments séparés SOLUTIONS DE NUTRITION PARENTÉRALE DISPONIBLES : PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES Tableaux X et XI Nutriments séparés Apports ioniques 1. Apports glucidiques Les apports ioniques peuvent être effectués avec : L’industrie pharmaceutique propose une large gamme de solutions glucosées présentées en flacons verre ou en poches à base de glucose essentiellement et à des concentrations de 5, 10, 15, 20 et 30 %. - IONITAN® 40 ou 500 ml - SANDARD® III 70 ml (formule plus concentrée). 2. Apports protéiques Ion Nombre de mmol IONITAN STANDARD III pour 70 ml pour 1 l Sodium 1 250 122 Potassium 1 200 80 Calcium 100 8 Magnésium 50 14 Acétates 250 42 Chlorures 1 975 117 Sulfates 50 2,5 Lactates 100 40 Phosphates 66,5 13,3 Tableau VII Les solutions injectables d’acides aminés présentes sur le marché sont nombreuses. Les profils d’acides aminés de ces présentations sont très variables. Toutes ces solutions revendiquent des formulations adaptées aux patients adultes hormis le PRIMÈNE® et le VAMINOLACT® dont le profil d’acides aminés le destine à un usage pédiatrique exclusif. Le tableau ci après présente, à titre d’exemple, les apports de différentes solutions commercialisées d’acides aminés. 3. Apports lipidiques Tableau VIII Osmolarité (mOsm/l Les émulsions lipidiques actuellement disponibles se différencient essentiellement par l’origine de la matière première utilisée. Dossier 1999, XX, 2 46 6268 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités NUTRILAMINE 9® NUTRILAMINE 12® NUTRILAMINE 16® AMINOSTAB® VAMINE® G et N VAMINE® 12 7,5 7 2,4 3,2 4 5,6 3,9 5 Leucine 9,1 11,2 13,1 14 4,2 5,6 7 7,9 5,3 6,7 4 Lysine 7,15 8,8 10,3 10 3,3 4,4 5,5 9 3,9 5 Méthionine 3,25 4 4,7 7 1,5 2 2,5 5,6 1,9 2,4 Phénylalanine 7,35 9,05 10,6 9 3,4 4,5 5,65 7,9 5,5 7 Thréonine 5,2 6,4 7,5 5,5 2,4 3,2 4 5,6 3 Tryptophane 1,3 1,6 1,9 2,5 0,6 0,8 1 1,9 Valine 6,5 8 9,4 7 4 5 Arginine 22,5 27,65 32,4 15 Histidine 5,85 7,2 8,5 4 Alanine 7,8 9,6 11,3 Ac. aspartatique 12,2 15,05 17,6 3,35 6,7 8 7 5 1 2,4 4,8 5,6 0,55 1,1 1,5 3 1,3 1,2 2,4 3,333 6,666 2,7 2,1 4,2 3,8 1,466 2,932 3,6 1,85 3,7 1 1,3 0,733 1,466 1,4 1 2 7,3 4,3 5,5 3,025 6,05 3,6 3,8 7,6 10,4 13,85 17,3 11,3 3,3 4,2 4 8 4,1 4,2 8,4 2,7 3,6 4,5 6,8 2,4 3,1 1,25 2,5 2,1 1,9 3,8 13 3,6 4,8 6 1,6 3 3,8 2,666 5,332 6,3 4 8 3 5,6 7,5 9,4 3,4 4,1 5,2 1,333 2,666 4,1 3 6 1,9 2 0,6 0,8 1 0,56 1,4 1,7 0,666 1,332 1 0,95 1,89 Ac. glutamique 12,2 15,05 17,6 5 5,6 7,5 9,4 5,6 9 11,5 1,335 2,67 7,1 5 10 9,2 4,8 6,4 8 7,9 2,1 4,666 9,332 2,1 2 4 1,44 3,18 Cystéine Glycine 1,3 10,4 1,6 12,8 14,9 Ornithine 3 2,7 TOTAMINE® TG 3,1 en g / l PRIMÈNE® 10 % VINTÈNE® 6,4 PRIMÈNE® 5 % HYPERAMINEÊ® 30 5,2 VAMINOLACT® HYPERAMINE® 25 Isoleucine TOTAMINE® TC et TCG HYPERAMINE® 20 Tableau VII : Apports protéiques 2,783 5,566 1,19 1,275 2,38 Proline 4,3 5,3 6,2 11 2 2,65 3,3 6,8 8,1 10,3 2,666 5,332 5,6 1,5 3 Sérine 2,1 2,55 3 3 1 1,3 1,6 4,5 7,5 9,6 1,333 2,666 3,8 2 4 0,3 0,3 0,6 0,5 0,45 0,45 Taurine Tyrosine Dossier 1999, XX, 2 0,45 0,55 0,6 0,4 0,2 0,3 0,35 47 0,23 0,5 0,6 0,2 0,4 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Tableau VIII : Apports lipidiques Pour 1000 ml CLINOLÉIC® INTRALIPIDE® IVÉLIP® ENDOLIPIDE® LIPOVEN® MÉDIALIPIDE® Huile de soja (TCL) 40 g 200 g 200 g 200 g 200 g 100 g Extrait huile de coprah (TCM) 100 g Huile d’olive (TCL) 160 g Phosphatides d’oeuf 12 g 12 g 12 g 12 g 12 g 12 g Glycérol 22,5 g 22,5 g 25 g 22,5 g 25 g 25 g Oléate de sodium 0,3 g AGL (mmoles) ≤3 1,25 ≤5 <2 <3 pH 7,8 8,25 8 8 8 Osmolarité 270 330 360 373 360 379 Diamètre moyen 300-400 nm 330 nm 300-400 nm 308 nm 300 nm 290 nm 0,3 g 0,3 g AGL : acide gras libre Tableau IX : Apports en flacons à reconstituer Type Kcal totales/non protéiques Vol final (ml) Osmolarité (mosm/l) Protéines (N/AA g/l) Lipides (g/l) Glucides (g/l) G/L (%) MÉDIANUT® + G 10 % (1 l) 1140 / 900 2000 520 9,6 / 60 50 100 45 / 55 MÉDIANUT® + G 15 % (1 l) 1340 / 1100 2000 660 9,6 / 60 50 150 55 / 45 MÉDIANUT® + G 20 % (1 l) 1540 / 1300 2000 800 9,6 / 60 50 200 60 / 40 MÉDIANUT® + G 30 % (1 l) 1940 / 1700 2000 1070 9,6 / 60 50 300 70 / 30 2 MÉDIANUT® + G 20 % (1 l) 2280 / 1800 3000 700 19,2 / 120 100 200 45 / 55 2 MÉDIANUT® + G 30 % (1 l) 2680 / 2200 3000 890 19,2 / 120 100 300 55 / 45 1 VITRIMIX® 1000 / 800 1000 960 7 / 52,5 50 82,5 50 / 50 TRIVÉ® 1000 (pas à,reconstituer) 1000 / 800 1000 1090 8,4 /60 44 100 (sorbitol) 50 / 50 Dossier 1999, XX, 2 48 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Tableau X : Apports en poches bicompartimentées Poche + Lipides 20 % (ml) Kcal Vol non (ml) protéiques Osmolarité (mosm/l) Protéines (N/AA g) Lipides (g) Glucides (g) AMINOMIX® 1 (1 l) 100 1000 1100 1635 8,2 / 50 20 200 AMINOMIX® 1 (1 l) 250 1300 1250 1470 8,2 / 50 50 200 AMINOMIX® 1 (1,5 l) 250 1700 1750 1555 12,3 / 75 50 300 AMINOMIX® 1 (1,5 l) 500 2200 2000 1395 12,3 / 75 100 300 AMINOMIX® 1 (2 l) 250 2100 2250 1603 16,4 / 100 50 400 AMINOMIX® 1 (2 l) 500 2600 2500 1470 16,4 / 100 100 400 AMINOMIX® 2 (1 l) 100 680 1100 1224 8,2 / 50 20 120 AMINOMIX® 2 (1 l) 250 980 1250 1107 8,2 / 50 50 120 AMINOMIX® 2 (1,5 l) 250 1220 1750 1167 12,3 / 75 50 180 AMINOMIX® 2 (1,5 l) 500 1720 2000 1055 12,3 / 75 100 180 AMINOMIX® 2 (2 l) 250 1460 2250 1200 16,4 / 100 50 240 AMINOMIX® 2 (2 l) 500 1960 2500 1107 16,4 / 100 100 240 AMINOMIX® 3 = même formulation qu’AMINOMIX 2 mais sans électrolytes CLINIMIX® N9G15E 100 800 2100 820 9,1 / 55 20 150 CLINIMIX® N9G15E 250 1100 2250 785 9,1 / 55 50 150 CLINIMIX® N9G15E 500 1600 2500 740 9,1 / 55 100 150 CLINIMIX® N12G20E 100 1000 2100 1025 11,6 / 70 20 200 CLINIMIX® N12G20E 250 1300 2250 980 11,6 / 70 50 200 CLINIMIX® N12G20E 500 1800 2500 910 11,6 / 70 100 200 20 300 CLINIMIX® N12G20 = CLINIMIX N12G20E sans électrolytes CLINIMIX® N14G30 100 1400 2100 1300 /ionitan 14 / 85 1390 /stdIII CLINIMIX® N14G30 250 1700 2250 1230 /ionitan 1320 /stdIII 14 / 85 50 300 1140 /ionitan 1220 /stdIII 14 / 85 100 300 1505 /ionitan 1590 /stdIII 16,5 / 100 20 350 1425 /ionitan 1510 /stdIII 16,5 / 100 50 350 100 350 CLINIMIX® N14G30 CLINIMIX® N17G35 CLINIMIX® N17G35 CLINIMIX® N17G35 Dossier 1999, XX, 2 500 100 250 500 2200 1600 1900 2400 2500 2100 2250 2500 1315 /ionitan 16,5 / 100 1390 /stdIII 49 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Tableau XI : Apports en poches tricompartimentées réfrigérées Poche Kcal totales/ non protéiques Vol (ml) Osmolarité (mosm/l) Protéines (N/AA g) Lipides (g) Glucides (g) G/L (%) KABIMIX 1200 1356/1200 1940 570 6,1 / 38,7 70 139 41 / 59 KABIMIX 1800 2064/1800 1781 1104 10,5 / 66,2 90 248 52 / 48 KABIMIX 2400 2753/2400 2375 1104 14 / 88,2 120 330 52 / 48 KABIMIX 3000 3441/3000 2969 1104 17,5 / 110,3 150 427 52 / 48 CLINOMEL N4-550 1080 2000 CLINOMEL N5-800 0 1600 CLINOMEL N6-900 0 CLINOMEL N7-1000 0 840 7,3 / 44 40 160 2000 1020 9,6 / 56 80 200 1760 2000 1190 11,2 / 68 80 240 2080 2000 1470 13,2 / 80 80 320 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Apports d’oligo-éléments Oligoélément NONAN apport / flc de 40 ml HEPTAN apport / flc de 40 ml Fer 0,018 mmol 0,018 mmol Cuivre 0,007 mmol 0,007 mmol Manganèse 0,036 mmol 0,018 mmol Zinc 0,061 mmol 0,044 mmol Fluor 0,076 mmol 0,076 mmol Cobalt 0,025 µmol 0,025 µmol Iode 0,012 µmol 0,012 µmol Sélénium 0,507 µmol Molybdène 0,260 µmol 5 - Lerebours E, Fouin-Fortunet H, Colin R. Besoins nutritionnels. In Besoins nutritionnels, ed. by Masson, pp. 2340, Paris, 1987. Apports vitaminiques 6 - Pennington CR. Disease and malnutrition in british hospitals. Proceedings of the nutrition society 1997 ; 56 : 393-407. 1 - Aussel C, Coudray-Lucas, Giboudeau J. Place du bilan d'azote en nutrition artificielle. Nutr Clin Métabol 1992 ; 6 : 77-81. 2 - Bernstein L. Measurement of visceral protein status in assessing protein and energy malnutrition : standard of care. Nutrition 1995 ; 11 : 169-71. 3 - Boulier A. Fricker J, Ferry M et al. Mesure de la composition corporelle par impédance bioélectrique. Nutr Clin Métabol 1991 ; 5 : 165-74. 4 - Ginies JL, Goulet O. Composition corporelle : étude des compartiments. In «Traité de nutrition artificielle», ed. by C. Ricour, J. Ghisolfi, G. Putet and O. Goulet, pp. 403-420, Maloine, Paris, 1996. Tableau XII 7 - Solomon SM, Kirby DF. The refeeding syndrome : a review. J Parent Enter Nutr 1990 ; 14 : 90-7. 8 - The Veterans Affairs Total Parenteral Nutrition Cooperative Study Group : Perioperative total parenteral nutrition in surgical patients. N Engl J Med 1991; 325 (8) : 525-32. Autres Sodium 0,077 mmol Ammonium 0,223 µmol Gluconate 0,208 mmol Dossier 1999, XX, 2 9 - Melchior JC. Traité de nutrition parentérale ; 1998 ; pp 415-432. 50 Fiche Nutrition parentérale : 1 - Généralités Tableau XII : Apports polyvitaminiques injectables Rétinol = vit A (UI) CERNÉVIT® VITALIPIDE® VITALIPIDE® SOLUVIT® enfant adulte HYDROSOL® polyvitaminé BON 3500 Ergocalciférol = vit D2 (UI) Cholécalciférol = vit D3 (UI) 220 Alphatocophérol = vit E (UI) 11,2 Phytoménadione = vit K1 (mg) 2300 3300 5000 400 200 1000 7 10 2 mg 0,2 0,15 Ac ascorbique = vit C (mg) 125 100 Thiamine (mg) 3,51 2,5 Riboflavine = vit B2 (mg) 4,14 3,6 1,5 Pyridoxine = vit B6 (mg) 4,53 4 2 Cyanocobalamine (mg) 0,006 0,005 Ac folique (mg) 0,414 Ac pantothénique (mg) 17,25 15 Biotine (mg) 0,069 0,06 Nicotinamide (mg) 46 40 Indication adulte et enfant > 11 ans Posologie 1 fl / J Présentation flacon de lyophilisat 2,5 ml Stabilité 3 ans Dossier 1999, XX, 2 enfant adulte et enfant > 11 ans adulte et enfant amp 10 ml amp 10 ml flacon de lyophilisat 10 ml 51 50 4 10 amp 2 ml Fiche INDEX Nutrition parentérale : 1 - Généralités page - Harpenden (compas d') 39 - Impédance bioélectrique 44 - Activation neutronique 43 - INR 42 - Adipomètre 39 - Indice de Butzby 42 - Albumine 40 - Jeûne court 38 - Bilan azoté 42 - Jeûne prolongé 38 - BMI 39 - Kjeldahl 42 - Calorimétrie directe 45 - Mesure du potassium 40 43 - Calorimétrie indirecte 45 - Méthyl Histidine (3-) 40 - Chimioluminescence 42 - PINI 43 - Classification de Waterlow 39 - PNI 42 - Composition corporelle 37 - Poids idéal 38 - Créatininurie 40 - Préalbumine 40 - Dilution isotopique 43 - Retinol binding protein 40 - Équation de Brooks 39 - Taille 39 - Équation de Durnin 39 - Transferrine 40 - Équation de Harris et Benedict 44 - Formule de Siri 40 - Fricke (modèle de) 44 Abstract Denutrition in hospital inpatients is a morbidity factor which causes an increase of the hospitalisation length, and may be of the mortality. It is frequent at the beginning of hospitalisation and worsens for the stay, especially in the elderly people. Many reasons explain this aggravation. Parenteral nutrition may be a source of side effects and is cost expensive. This card opens a series of cards treating of interest of parenteral nutrition in various diseases or in some physiological situations. It includes short studies of : • corporal composition of human being, in lean body mass and in fatty tissue mass, and its evolution during the growing period, • organism adaptation to the fast : different metabolic ways are activated according to the fast duration, first with a glucose saving and later with a glucose production from fatty tissues and amino acids stocked in the muscle. • evaluation of the nutritional state : - from clinical data as denutrition signs (digestive disorders, skin and integument signs, oedema, anasarca, glossitis); weight loss ; nutritional indexes as Body Mass Index; blood biological markers ; - from biological urinary data as creatinin, nitrogen balance, - from clinical biological indexes as Nutritional Index (PNI), Butzby indice (INR), Pronostic Inflammatory and Nutritional Index (PIN). - from subjective evaluation of nutritional state as Detsky Index and Mini Nutritional Assessment (MNA). • evaluation of the corporal composition • evaluation of the energetic needs • standard needs of adult patients: energetic needs in male and female subjects, water needs, glucids, lipids, proteins, ions, vitamins and oligo elements needs. Lastly are presented boards of the main characteristics of the availabte solutions for parenteral nutrition. Key words : Amino acid, Glucid, Ion, Lipid, Parenteral Nutrition, Oligo element, Protein, Review, Vitamins Dossier 1999, XX, 2 52