Wheelabrator Allevard rebaptisé Winoa pour conquérir la planète

Tous droits réservés - Les Echos 201129/6/2011P.21Industrie
BIENS D’ÉQUIPEMENT
L’entreprise, née en 1961 d’une association entre la Société des Forges d’Allevard et l’américain Wheelabrator, s’appellera désormais Winoa. Elle
vise pour cette année une hausse de son chiffre d’affaires de 15 %, après avoir enregistré une progression de 24 %, à 387 millions d’euros, en 2010.
Wheelabrator Allevard rebaptisé Winoa pour conquérir la planète
W
heelabrator Allevard s’éloigne de ses racines. L’entreprise, née en 1961 d’une
association entre la Société des Forges d’Allevard et le groupe américain Wheelabrator, a profité hier du
Gifa, la grand-messe du secteur de
la fonderie, pour annoncer qu’elle
changeait de nom. Elle s’appellera
désormais Winoa, « un nom que l’on
puisse facilement rattacher à Wheelabrator Allevard et qui rappelle
notre principale marque, W Abrasive », justifie son PDG, Yves Barraquand.
Le nom Wheelabrator Allevard ne
se justifiait plus vraiment. Cela fait
vingt ans, l’industriel américain,
cofondateur de la société, a vendu
ses parts. De plus, le groupe français
n’avait pas le droit d’utiliser cette
appellation pour ses marques. « Audelà des difficultés d’écriture ou de
prononciation, l’ancien nom ne correspondait plus à la réalité actuelle
du groupe », note la direction.
Après avoir surmonté le trou d’air
de 2009, le nouveau Winoa veut
marquer une inflexion dans sa stratégie. Le groupe, qui fabrique des
grenailles abrasives utilisées pour
nettoyer les métaux, cherche à se
développer dans les services sous la
marque Phenics. L’objectif est de
trouverdesrelaisdecroissancedans
les pays matures où l’entreprise n’a
plus beaucoup de perspectives de
développement, en proposant la
location de machines pour le nettoyage des grandes surfaces. En
Europe, les applications pourraient
se trouver dans les ponts métalliques ou les plates-formes offshore.
Cette activité encore marginale
devrait représenter 1 million d’euros
de chiffre d’affaires cette année.
Pour atteindre son objectif de croissance de 15 % du chiffre d’affaires, la
société iséroise compte davantage
sur son expansion dans les pays
émergents. En avril, elle a inauguré
sa première unité de production en
Chine, dans la province du Shandong. Après plusieurs essais infructueux, Winoa a finalement opté
pour un développement à petits
pas, en ouvrant des unités de petite
taille et en louant le foncier.
L’usine récemment ouverte en
Chine, en partenariat avec un
manager local, dispose d’une capacité de seulement 4.000 tonnes et
représente un investissement de
500.000 euros environ.
Période d’observation en Chine
« La Chine est un marché difficile et
compétitif. Nous nous mettons en
période d’observation, indique Yves
Barraquand. Nous déciderons fin
2011 ou mi-2012 de lancer éventuellement d’autres unités. » On est loin
des 20.000 tonnes de capacités de la
grande usine russe de Kurgan, créée
l’an dernier et sur laquelle Winoa a
misé un investissement de 15 millions d’euros…
Winoa prévoit pour cette année
une hausse de 15 % de ses ventes,
après une progression de 24 %, à
387 millions d’euros en 2010. Cela
ne suffira pas encore à retrouver le
niveau d’avant-crise, où le groupe
avait enregistré un chiffre d’affaires
record de 490 millions d’euros en
2008. L’excédent brut d’exploitation
devrait se redresser à 55 millions
d’euros cette année, soit une hausse
attendue de 15 %.
INGRID FRANÇOIS