FROMANGER Gérard
Transcription
FROMANGER Gérard
FROMANGER Gérard 1939 Peintre français, né à Pontchartrain. Son séjour à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris sera de courte durée : dixhuit jours !. En 1964, son succès au Salon de Mai et au Festival d’Avignon, où il reçoit le Premier Grand Prix, se traduit par un contrat avec la Galerie Maeght qui sera rompu trois ans plus tard. Cette première étape de la peinture de Fromanger le conduit à des toiles où la figure devient incisive, une palette de couleurs fortes se distribuant par aplats dans des contours rigoureusement cernés. Parallèlement, il mène un travail lithographique au tracé nerveux sur le thème du nu. Puis, en 1966-1967, ce sera une longue série de tableaux-reliefs en bois découpé et peint. En 1968, avec “Les Souffles”, vastes demi-sphères de plus d’un mètre de diamètre, en plastique transparent de couleur rouge, Fromanger investit la rue. En septembre et octobre, neuf “Souffles” sont placés dans Paris, arrêtant les passants, provoquant des attroupements et amenant finalement l’intervention de la police pour conduire en fourrière ces “objets non identifiables”. Ainsi se définit un nouveau type d’action artistique et s’impose la couleur qui doit naturellement l’accompagner : le rouge. Utilisant le report photo, Fromanger emploie des documents qu’il fait prendre par un photographe de presse. Ce sont des instantanés banalisés. Le sens vient seulement avec la couleur. Passants anonymes, indifférents les uns aux autres, les hommes y sont saisis comme égarés, en ce temps mort ménagé par les horaires de travail, entre midi et une heure. Le peintre devait recommencer la même expérience, le 5 août 1972, avenue de Clichy. Mais, cette fois, chaque passant se distingue de son voisin, en affichant une teinte, une “couleur”, et sur chaque image il y a une ombre,une empreinte obscure, la silhouette même du peintre, du témoin, à la fois complice et distant. Enfin, avec “Annoncez la couleur “ (1974), l’artiste s’attache à ces carrefours dérisoires de l’information que sont les kiosques à journaux. Information tronquée, truquée, détournée, où le monde est à vendre, elle sera regardée ou lue par des passants attentifs ou distraits, voyeurs ou inquisiteurs, traités, à leur tour, en aplats durement cernés de noir. Ainsi Fromanger, patient arpenteur de la rue, est le peintre-géographe, si ce n’est météorologue, de la présence des hommes : les cris de sa palette sondent leur solitude. FIGURATION NARRATIVE * 1965... Courant nourri à la fois du monde de la photographie, du cinéma, de l’affiche publicitaire et de la bande dessinée, refusant le lyrisme gestuel de la dramatisation de la matière picturale pour travailler avec une technique précise, froide et impersonnelle. “La femme dans un érotisme glacé raconte une histoire qui se dissout, se perd, s’anéantit dans le bleu uniforme de la mort” (Monory). La peinture et le dessin deviennent pièges à désirs, excitateurs de multiples narrations fantasmatiques, voire sarcasme, dérision agressivité, dans un déballement, collages d’images ou stéréotypes attachés aux mass media publicitaires. Chefs de file : Adami, Fromanger, Monory. Les artistes dont le nom est souligné en gras, figurent dans le catalogue de l’artothèque.