Le Monde.fr : Imprimez un élément
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Le Monde.fr : Imprimez un élément 1 di 1 http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,5... Produits garantis non rackettés LE MONDE | 08.04.08 | 15h26 PALERME ENVOYÉ SPÉCIAL ans cette rue centrale de Palerme, Fabio Messina n'est installé que depuis quelques semaines. Pourtant, tout le quartier connaît ce commerçant de 27 ans, le salue, l'apostrophe. Des inconnus s'arrêtent devant son pas-de-porte pour bavarder avec lui. Cette notoriété l'amuse : "Je suis comme un boss", rigole-t-il, avant de corriger : "Un bon boss, un boss positif." Le jeune homme est en effet l'incarnation la plus récente d'un mouvement de la société civile palermitaine contre la Mafia. Son magasin a fait le tour du monde des médias depuis son inauguration, le 4 mars. Dans les 55 m2 de son emporio (bazar), on trouve de tout, mais avec un dénominateur commun : tous les articles proviennent de 35 commerçants, artisans ou producteurs qui refusent de payer le pizzo, l'impôt mafieux dont s'acquitteraient, selon les estimations, 80 % des entrepreneurs siciliens. "J'avais un bar à vin en périphérie et j'adhérais à l'association Addiopizzo, mais je me sentais isolé, explique Fabio Messina. J'ai pensé qu'on pouvait se regrouper et proposer dans un lieu unique des produits libres du pizzo." "17 ENTREPRENEURS ONT PARLÉ" Le vin est le produit phare de l'emporio Punto Pizzo Free, mais les pâtes ou le miel des coopératives agricoles font aussi recette. Fabio rêve de transformer son enseigne en franchise, avec des points de vente dans toute l'Italie. Le bazar antiracket de Fabio est un levier supplémentaire pour les militants du comité Addiopizzo. Lancée il y a quatre ans sur le thème "Un peuple qui se laisse racketter est un peuple sans dignité", l'initiative a attiré 350 commerçants. C'est dans le quartier du bazar que la révolte contre l'impôt mafieux a pris toute son ampleur, grâce au courage d'un homme, Vincenzo Conticello, le premier à avoir désigné ses racketteurs dans une salle de tribunal. En septembre 2007, ce propriétaire de l'Antica Focacceria San Francisco, l'un des hauts lieux de la gastronomie palermitaine, a répété devant le juge ce qu'il avait dit aux carabiniers deux ans plus tôt. Les quatre mafieux qui étaient venus lui réclamer 50 000 euros "pour se mettre en règle", puis 500 euros mensuels "pour vivre tranquille", ont écopé de 48 ans de prison. "C'était la première fois qu'un entrepreneur racontait tout à la police, explique Vincenzo Conticello. En 2005, j'étais seul, aujourd'hui 17 entrepreneurs ont parlé." Avant le procès, le commerçant a subi de nombreuses menaces. Aujourd'hui, il vit sous escorte policière. Deux carabiniers campent, un pistolet-mitrailleur sur le ventre, devant la Focacceria, où se pressent les touristes. Vincenzo Conticello se sent libre. Jean-Jacques Bozonnet Article paru dans l'édition du 09.04.08 » A la une » Le Desk » Opinions » Archives » Forums » Blogs » Examens » Culture » Economie » Météo » Carnet » Immobilier » Emploi » Shopping » Voyages » Programme Télé » Le Post.fr » Newsletters » Talents.fr » RSS » Sites du groupe » Abonnez-vous au Monde à -60% » Déjà abonné au journal » Le journal en kiosque © Le Monde.fr | Fréquentation certifiée par l'OJD | CGV | Avertissement légal | Qui sommes-nous ? | Index | Aide 24/04/2008 12.50