Déjections canines en milieu urbain : quelles solutions?
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Déjections canines en milieu urbain : quelles solutions?
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1991, 10 (3), 669-680 Déjections canines en milieu urbain : quelles solutions? X. P A R I Z O T * Résume': Avec l'augmentation du nombre des chiens dans les villes durant les années I960 et 1970, la question de leurs déjections a pris une importance telle qu'elle est devenue un thème classique d'environnement et de qualité de vie. Même s'il existe un décalage entre le traitement, souvent polémiste, du sujet par la presse et la réalité du problème pour les citadins, il n 'en demeure pas moins qu'il est de la responsabilité des municipalités de traiter ce dossier. Cet article présente le résultat de dix années d'études théoriques et d'applications pratiques, menées au nom de l'Association Française d'Information et de Recherche sur l'Animal de Compagnie (AFIRAC) par des experts de nombreuses disciplines : médecins, vétérinaires, éthologues, éducateurs, paysagistes, urbanistes, architectes, en collaboration avec des ingénieurs de villes spécialistes des espaces verts, de la voierie, du nettoiement urbain, etc. Les résultats de leurs travaux, démontrés par le succès des programmes mis en œuvre par des villes comme Grenoble, Le Havre ou Mulhouse, ont permis de dégager les principes de base qui devraient résoudre le problème des déjections canines en milieu urbain. L'article détaille ces principes : nécessité d'une approche globale de l'animal dans la ville, d'un programme permanent à long terme, d'une responsabilité centralisée, d'une réglementation adaptée et associée à l'information et à l'éducation, etc. ; il s'attache ensuite à présenter les aménagements sanitaires spécifiquement conçus pour traiter le problème des déjections canines en milieu urbain. Le nettoiement et la maintenance générale de ces équipements sont également décrits. MOTS-CLÉS : Chiens - Déjections - Environnement - Politique animale Villes - Zoonoses. INTRODUCTION Avec 10 millions de chiens et 7,5 millions de chats, la France est l'un des pays où le n o m b r e d ' a n i m a u x de compagnie par habitant est le plus élevé. Cet engouement plonge ses racines dans les structures sociales du pays. En un demi-siècle, la France, traditionnellement agricole, est devenue u r b a i n e . L ' a n i m a l a suivi l ' h o m m e d a n s la ville, à laquelle il a su adapter son m o d e de vie. Ce p h é n o m è n e , que les sociologues ont appelé « u r b a n i m a l i s a t i o n » , s'est progressivement développé j u s q u ' à la fin des années 1970. Depuis, la population canine progresse modérément dans les petites villes, reste stable dans les villes moyennes et décroît dans les très grandes cités. * Association Française d'Information et de Recherche sur l'Animal de Compagnie (AFIRAC), 7, rue du Pasteur-Wagner, 75011 Paris, France. 670 Chaque jour apparaissent plus clairement les avantages liés à la présence de l'animal de compagnie en ville. Tous les spécialistes - médecins, vétérinaires, éducateurs, psychologues — s'accordent à reconnaître ses apports positifs: - rôle équilibrant dans le développement psychique de l'enfant; - stimulant et vecteur de la communication, verbale et non verbale (5); - soutien psychologique pour les personnes âgées; - vertus thérapeutiques, n o t a m m e n t en cas d'hypertension; - fonction ludique, remède au stress de la vie urbaine, etc. Tous ces bénéfices, à commencer par la qualité des relations affectives entre l'animal et son maître (4), plaident en faveur de la présence des animaux en ville. L'animal de compagnie répond à un véritable besoin, les citadins considérant sa présence comme un droit fondamental (1). Il n'en reste pas moins que cette cohabitation de l ' h o m m e et de l'animal en milieu urbain entraîne quelques difficultés, résultant de l'absence de prise en compte par les concepteurs et les décideurs locaux de la dimension animale dans ce milieu. Outre les nuisances sonores et les incidents que peuvent engendrer les chiens errants, force est de constater que le problème des déjections canines n'est pas encore résolu. Cependant, la présence de l'animal en ville n'est pas nouvelle : au début du X X siècle, les Parisiens vivaient quotidiennement entourés de 300 000 chevaux de fiacre et d ' o m n i b u s , et le problème des excréments était alors d'une toute autre dimension... E Le problème demeure néanmoins d'actualité. L'ignorer engendrerait indubitablement des tensions entre propriétaires et non-propriétaires d'animaux et une dégradation de la qualité de l'environnement, préjudiciables à la vie de la cité. Mais quelles peuvent être les solutions aux déjections canines? La répression? L'exclusion des chiens de la ville? Outre le fait que ces réponses simplistes suscitent le mécontentement des propriétaires et sont, également, désapprouvées par une majorité de non-propriétaires, elles témoignent d'une incompréhension du problème et se révèlent dans tous les cas inefficaces. L'Association Française d'Information et de Recherche sur l'Animal de Compagnie (AFIRAC) étudie depuis bientôt dix ans la méthode et les outils qui permettent une meilleure insertion de l'animal en ville. Refusant les solutions partielles ou ponctuelles, les propositions avancées par cette association pour remédier aux nuisances canines s'inscrivent dans une politique globale à lona terme (2, 3, 7). UNE POLITIQUE GLOBALE Une approche de l'urbanimalisation réduite au seul problème des déjections canines est vouée à l'échec. De même, vouloir éliminer ces nuisances sans reconnaître à l'animal de compagnie et à son maître des besoins - voire des droits - ne mène à rien sinon à des positions extrêmes inapplicables. 671 Puisque le chien vit à nos côtés, il convient de faciliter son insertion dans notre espace urbain. Cette volonté implique la conception et la mise en œuvre de programmes d'action rationnels, cohérents et efficaces qui permettent à la cité d'accueillir l'animal sans qu'il la gêne. P a s plus q u e les seules applications législatives ou réglementaires, les solutions uniquement techniques ne sauraient suffire. Quelle est l'utilité d'espaces sanitaires spécialement aménagés si aucun avis n ' e n facilite l'accès et si les propriétaires de chiens ne sont pas avertis de leurs responsabilités? Ce que préconise l ' A F I R A C va au-delà du conseil ponctuel. O u , plus exactement, l'association veille à réinscrire chaque mesure dans une démarche globale et à long terme, seule susceptible d'améliorer la qualité de la ville pour tous. Cette démarche s'articule autour des trois principes suivants: - La conception d'une réglementation adaptée, nécessaire parce qu'elle traduit en droit la reconnaissance de la présence des chiens en ville et les obligations de leurs maîtres. Elle fixe en quelque sorte u n «code de la rue», qui définit différents niveaux d'accès de l'espace urbain p o u r les chiens : libre, autorisé aux chiens tenus en laisse, interdit. Cette réglementation circonscrit le problème des déjections. - La m i s e en place d ' é q u i p e m e n t s a d é q u a t s , qui concrétise la réflexion des responsables sur la présence des animaux et traduit u n véritable effort pour la gérer au mieux. C'est l'aspect le plus tangible des efforts entrepris. - La m i s e en œ u v r e d ' u n p r o g r a m m e d ' i n f o r m a t i o n et d ' é d u c a t i o n i m p o r t a n t est une condition nécessaire bien que n o n suffisante de la réussite. Sans une démarche informative et éducative, les équipements et la réglementation ne suffiront pas à faire évoluer les comportements vers plus de civisme et risquent de se révéler inefficaces. P o u r être efficace, la stratégie de communication d ' u n e telle démarche doit privilégier une approche positive (intégrer harmonieusement l'animal dans le milieu urbain) et n o n négative (campagne dramatisant les nuisances ou culpabilisant les maîtres). P a r ailleurs, quatre grandes recommandations sont essentielles pour la réussite d'une politique animale efficace et rationnelle. Elle doit en effet : - c o m p o r t e r u n p r o g r a m m e p e r m a n e n t : l'insertion de l'animal en ville doit d ' a b o r d faire l'objet, comme d'autres causes d'intérêt général, d ' u n e préoccupation permanente de la collectivité locale ; - conférer u n e responsabilité centralisée : la collectivité locale doit déléguer largement cette responsabilité à un élu ou à u n fonctionnaire local ayant vocation à fédérer et à coordonner les différents services concernés (espaces verts, voierie, hygiène et propreté, affaires scolaires, police, etc.) ; - concerner tous les citadins : le programme doit toucher tous les publics et toutes les catégories d'usagers (propriétaires et non-propriétaires), mais aussi les enfants, les personnes âgées, les automobilistes, les handicapés, etc. ; - prévoir u n e d é f i n i t i o n de sites p i l o t e s : le lancement d ' u n p r o g r a m m e d'action doit s'appuyer sur quelques sites pilotes bien choisis sur lesquels seront concentrés les efforts, et qui auront valeur d'exemple. 672 LES É Q U I P E M E N T S SANITAIRES Apprendre au chien à être propre consiste d ' a b o r d à responsabiliser son maître et à lui donner les moyens d'assurer cette responsabilité. A cette fin, les équipements sanitaires, même simples, ont u n double r ô l e : - l'un, purement pratique : celui de permettre aux chiens de déposer leurs déjections dans des endroits précis, régulièrement nettoyés et désinfectés ; — l'autre, psychologique : par la création d'espaces sanitaires, la municipalité d é m o n t r e concrètement sa volonté de faciliter la vie des propriétaires de chien et encourage ainsi des évolutions comportementales satisfaisantes et durables. Ces équipements sanitaires sont de petits aménagements fixes, d ' u n e superficie de 10 à 20 m . Implantés en pleine terre ou sur u n revêtement étanche, ces «vespachiens» sont généralement constitués d ' u n substrat sablé ou herbeux et d'une borne centrale en matériau imputrescible : béton ou bois injecté (Figs. 1, 2 et 3). 2 Modèle déposé FIG. 1 A m é n a g e m e n t sanitaire p o u r c h i e n s ( « v e s p a c h i e n » ) Intégration d a n s l ' e n v i r o n n e m e n t u r b a i n 673 Si le substrat utilisé est le sable, il doit être compacté : u n espace sanitaire pour chiens ne doit en aucun cas ressembler à un bac à sable. L'utilisation de l'asphalte est à déconseiller, au profit du gravier fin, stabilisé, qui convient bien aux besoins ataviques du chien qui aime gratter avec ses pattes l'endroit où il s'est arrêté. Dans certains cas, peuvent être utilisés des vespachiens mobiles, généralement en matière plastique, garnis de matériaux absorbants. Ces équipements peuvent être installés et enlevés par un camion, ce qui facilite leur entretien et permet de modifier rapidement leur implantation. Ce système peut servir de test, avant une installation définitive. Néanmoins, il n'est pas d'une utilisation facile et doit être réservé à certains sites à revêtement fragile ou de faible étanchéité. Clôture basse en rondins FIG. 2 P l a n et c o u p e transversale d ' u n « v e s p a c h i e n » à c l ô t u r e b a s s e en r o n d i n s 674 Modèle déposé FiG. 3 P l a n et c o u p e transversale d'un « v e s p a e h i e n » à clôture basse en b é t o n A u t r e t y p e d ' a m é n a g e m e n t sanitaire, le « c a n i s i t e » , qui est un espace d ' u n e d o u z a i n e de m , en b o r d u r e de la z o n e réservée aux p i é t o n s , pris sur le trottoir o u directement récupéré sur la voirie (Fig. 4 ) . Sa p e n t e étant naturellement reliée à celle du caniveau d o n t il ne g ê n e pas l ' é c o u l e m e n t , le canisite présente soit un décaissement par rapport a u trottoir, soit u n e surélévation par rapport à la c h a u s s é e . Le canisite doit bénéficier d'un e n v i r o n n e m e n t choisi p o u r son aspect attractif et être à l'abri des grands c o u r a n t s de la circulation a u t o m o b i l e . 2 C e s é q u i p e m e n t s ( v e s p a c h i e n s et canisites) peuvent être facilement réalisés à la f a v e u r d e s r é a m é n a g e m e n t s d e v o i r i e o u d ' e s p a c e s verts, s a n s s u r c o û t s excessifs. D ' a u t r e s types d e v e s p a c h i e n s , plus é l a b o r é s , bénéficient d ' u n e a l i m e n t a t i o n en eau et d'un r a c c o r d e m e n t à l ' é g o u t . Ils sont alors é q u i p é s d ' u n e chasse d ' e a u a c t i o n n é e par le maître. C e type d ' é q u i p e m e n t nécessite, bien sûr, un investissement b e a u c o u p plus i m p o r t a n t et attire p e u l ' a n i m a l , alors que ce dernier s'habitue rapidement aux espaces secs. Il est, en outre, peu fiable sur le plan technique. Naturellement, ces installations, tout en étant bien signalées, doivent rester discrètes et s'intégrer d a n s l ' e n v i r o n n e m e n t . 675 Gravillon stabilisé Avaloir à grille en fonte Nettoyage au jet Plot antistationnement en béton Pente 5 % Modèle déposé FIG. 4 T r o t t o i r p r o m e n a d e p o u r c h i e n s en ville ( « c a n i s i t e » ) L'ENTRETIEN M o d e de n e t t o i e m e n t Le nettoiement, la désinfection et la maintenance générale des équipements sanitaires constituent des conditions primordiales au développement de leur utilisation. Un entretien insuffisant, outre ses risques pour la santé publique, aboutirait très rapidement à un a b a n d o n de l'utilisation des espaces sanitaires par les maîtres, en même temps q u ' à un refus de leur fréquentation par les chiens eux-mêmes, en raison de la saturation olfactive engendrée par des déjections trop nombreuses. Différentes techniques de nettoiement existent actuellement dans certaines villes. C'est parfois le traditionnel cantonnier qui assure l'entretien de ces espaces sanitaires. Cette solution n'est certes pas la meilleure : il s'agit d'un travail peu attrayant, d ' u n e efficacité moyenne et de faible rendement. En outre, même si le risque de 676 contamination n'est pas supérieur au risque moyen de toute personne résidant en ville et à fortiori possédant un chien, il n'est pas souhaitable de manipuler les déjections lorsque le même travail peut être mécanisé. Sans entrer dans la description des différents modèles d'engins utilisés par les collectivités locales ayant implanté des espaces sanitaires, il est utile d'en donner les principes généraux de fonctionnement. Ces systèmes mécanisés permettent de traiter toutes les déjections canines sur n ' i m p o r t e quel terrain, quelles que soient les conditions climatiques, en désinfectant les lieux, sans laisser de traces au sol ni d'odeurs. Le système est constitué d'un groupe d'aspiration et d'un injecteur d'eau sous pression. L'effet mécanique de l'eau sous pression, renforcé par l'action chimique d ' u n détergent bactéricide, décolle les excréments. La forte dépression du groupe d'aspiration aspire tous les résidus et les entraîne dans une cuve de récupération contenant un bactéricide désodorisant. Le contenu de la cuve de récupération est évacué par les systèmes de collecte des eaux usées. On trouve deux types principaux d'engins utilisant cette méthode : les motos spécialisées dans la collecte des déjections canines et des engins polyvalents où les groupes d'injection et d'aspiration sont montés sur un porteur à trois roues, et qui assurent également, grâce à une lance à eau sous pression, le nettoyage des trottoirs et le décollage des affiches «sauvages». Différents modèles plus ou moins similaires sont commercialisés. F r é q u e n c e de n e t t o i e m e n t Compte tenu des délais d'apparition des formes infestantes de parasites, le nettoyage doit être au minimum tri-hebdomadaire pour éviter tout risque de contamination. Un nettoyage quotidien est cependant souhaitable dans la mesure du possible. Ainsi, un contrôle parasitologique effectué à Grenoble à partir de 80 prélèvements dans 26 «espaces-chiens», nettoyés dans ces conditions, a-t-il révélé l'absence totale de contamination par le parasite Toxocara canis (6). Certaines villes assurent un nettoyage bi-quotidien des espaces. D'autres adaptent la fréquence de nettoyage au degré d'utilisation de l'espace et peuvent intervenir à la demande. En règle générale, une désinfection totale de l'espace est assurée au moins une fois par mois. AMÉNAGEMENTS COMPLÉMENTAIRES Les équipements destinés à faciliter l'intégration de l'animal dans la ville ne se limitent pas aux espaces sanitaires. Des aires réservées peuvent être aménagées afin de permettre à la gente canine de s'ébattre sans gêne pour les non-propriétaires ou les enfants. P o u r protéger les aires de jeux réservées à ces derniers, l ' A F I R A C recommande également l'implantation de «pas canadiens» et de coffres à sable. Le pas canadien (Fig. 5) est une fosse (0,6 m de profondeur, 2 m de large) recouverte d ' u n e grille métallique (maille carrée de 40 m m ) . Il a pour but d'interdire 677 l'accès des chiens aux zones où ils sont indésirables. La crainte du vide et la sensation désagréable q u ' é p r o u v e l'animal au niveau des coussinets plantaires sont largement dissuasives et conduisent le chien à ne pas tenter de franchir cet obstacle. Cette barrière évite tous les inconvénients des systèmes à sas ou à portillon, dont l'efficacité et la durée ne sont pas garanties et qui sont bien plus coûteux. FIG. 5 P r o t e c t i o n d e s aires de j e u d ' e n f a n t s : i n s t a l l a t i o n d ' u n e f o s s e grillagée ( « p a s c a n a d i e n » ) d i s s u a s i v e p o u r les c h i e n s Le coffre à sable couvert (Figs. 6 et 7) protège le sable mis à la disposition des enfants, des souillures canines, félines ou aviaires, ainsi que de la pluie et de la poussière. La quantité de sable utilisée n ' e n est pas plus élevée, et les enfants ne sont pas gênés car ils sont attirés p a r le sable lui-même, et non p a r le bac à sable. 678 FIG. 6 P r o t e c t i o n du sable m i s à la d i s p o s i t i o n des e n f a n t s : installation d ' u n c o f f r e à sable c o u v e r t FIG. 7 C o u p e s d'un c o f f r e à sable c o u v e r t : s y s t è m e d e p u i s a g e par les e n f a n t s 679 CONCLUSION Actuellement peu de villes ont réellement défini une politique animale globale et mis en œuvre un p r o g r a m m e d'action incluant la réalisation d'espaces sanitaires. Mais au vu des résultats de certaines d'entre elles, comme Grenoble, Le Havre ou Mulhouse, on peut supposer et espérer q u e , conscientes de leurs responsabilités, de plus en plus de cités s ' a t t a c h e r o n t concrètement à résoudre les difficultés générées par l'animal urbain, à améliorer son intégration et p a r t a n t , la qualité de la vie en ville p o u r tous les citadins. ** CANINE EXCRETA IN T H E URBAN ENVIRONMENT: H O W C A N T H E PROBLEM BE SOLVED? - X. Parizot. Summary: Wilth the increase in urban clog populations during the 1960s and 1970s, the problem of canine excreta has become more serious, and has become a typical subject of concern for the urban environment and the quality of life. While there may be a discrepancy between the often controversial treatment of the subject by the media and the actual situation for city dwellers, responsibility lies with the local authorities. This article presents the results of ten years of theoretical study and practical applications, undertaken on behalf of the French Association for Information and Studies on Companion Animals (AFIRAC) by experts from many disciplines: doctors, veterinarians, ethologists, teachers, landscape gardeners, town planners and architects, in collaboration with those responsible for open spaces, roadways, urban cleaning, etc. The results obtained are illustrated by the success of programmes implemented by cities such as Grenoble, Le Havre and Mulhouse, and they have led to the establishment of basic principles designed to solve the problem of canine excreta in the urban environment. Details of these principles are provided: the need for an overall approach to animals in towns, a permanent long-term programme under centralised guidance, suitable regulations complemented by information, education, etc. Next there is an account of sanitary equipment specific for dealing with the problem of canine excreta in the urban environment. Cleaning and general maintenance of such equipment are also discussed. KEYWORDS: Dogs - Environmental pollution - Excreta - Legislation - Towns Zoonoses. * * * DEYECCIONES C A N I N A S EN MEDIO U R B A N O . ¿QUÉ SOLUCIONES? - X. Parizot. Resumen: Con el incremento del censo canino urbano en los años sesenta y setenta, el asunto de las deyecciones caninas ha cobrado importancia progresivamente hasta convertirse en un tópico clásico al abordarse el tema del medio ambiente y la calidad de vida en las ciudades. Incluso si, a menudo, existe una desproporción entre la manera, generalmente polémica, en que la prensa trata el tema y la realidad del problema y su percepción por los ciudadanos, no es menos cierto que la solución del asunto es la responsabilidad de los ayuntamientos. El presente artículo muestra el resultado de diez años de estudios 680 teóricos y aplicaciones prácticas realizados, en nombre de la Asociación Francesa de Información e Investigación sobre el Animal de Compañía (AFIRAC), por expertos de numerosas disciplinas: médicos, veterinarios, etólogos, educadores, paisajistas, urbanistas y arquitectos, en colaboración con ingenieros urbanistas especialistas en áreas verdes, en vías, calles y puentes, en limpieza urbana, etc. Los resultados de estos trabajos, demostrados por el éxito de los programas aplicados en ciudades como Grenoble, El Havre o Mulhouse, han permitido formular recomendaciones que constituyen principios básicos cuyo respeto condiciona el triunfo de cualquier acción destinada a tratar el problema de las deyecciones caninas en medio urbano. El artículo detalla las siguientes recomendaciones: necesidad de un enfoque global del animal en la ciudad, un programa permanente a largo plazo y una responsabilidad centralizada, importancia de una normativa adaptada, de la información y la educación, etc. Seguidamente, presenta las instalaciones sanitarias creadas específicamente para solucionar los problemas de deyecciones caninas en medio urbano, tratando así mismo de la limpieza y el mantenimiento general de dichos equipos. P A L A B R A S CLAVE: Ciudades - Deyecciones - Medio ambiente - Perros Política animal - Zoonosis. * * * BIBLIOGRAPHIE 1. R.K. (1984). - The pet connection, its influence on our health and quality of life. Center to study human-animal relationships and environments, Université de Minnesota, Etats-Unis, 456 p. 2. ANON. 3. ANON. ANDERSON (1988). - Campagne d'information et d'éducation pour une meilleure intégration de l'animal urbain. A F I R A C , Paris, 22 p. 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