Elaboration et validation de business plan
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Elaboration et validation de business plan
Apériodique - n° 2012/4 - Juillet 2012 TECHNIQUES FINANCIERES Elaboration et validation de business plan Le business plan est un outil de management indispensable à la vie de l’entreprise, que ce soit pour le pilotage de son développement, pour son financement ou encore pour sa valorisation. Elaborer le business plan d'une société, c'est d'abord et avant tout en comprendre l'activité, les produits, les marchés, le positionnement concurrentiel, les moyens humains et matériels, les points forts, les faiblesses, la stratégie, et finalement les perspectives... avant de traduire tous ces éléments en chiffres financiers (évolution de chiffre d'affaires, de rentabilité, d'endettement...). Il ne faut jamais oublier que l'essentiel du travail réside dans l'analyse opérationnelle de la société et de ses perspectives, la partie financière n'en étant qu'une traduction chiffrée quelque peu mécanique. Si l'analyste peut se tromper dans l'appréciation des perspectives de la société (qui dépendent d'énormément de paramètres difficilement prévisibles et quantifiables), il n'a pas droit à l'erreur dans la traduction de ces hypothèses en chiffres. C'est à cette deuxième partie un peu mathématique que nous nous intéressons ici, le but étant essentiellement d'éviter des incohérences. Le business plan est généralement bâti sur un horizon de moyen terme, typiquement 5 ans. Sauf très rares exceptions, l'incertitude est forte sur l'évolution chiffrée à un tel horizon. Il est donc inutile de rentrer dans un luxe de détails financiers ou comptables et nous privilégierons une approche par grandes masses, par grandes évolutions de quelques soldes financiers. 1/ Validation des hypothèses soustendant le business plan Une fois analysés le fonctionnement opérationnel et les perspectives de l'entreprise, il convient de s'assurer de la cohérence des hypothèses sur lesquelles va s'appuyer le business plan. Focalisons donc notre attention sur quelques agrégats : le chiffre d'affaires dont l'évolution mesure la croissance de la société, l'EBITDA qui mesure l'évolution de la rentabilité, et les investissements et le besoin en fonds de roulement, nécessaires pour soutenir la croissance. Quatre postes clés qui suffisent généralement comme base pour modéliser et prévoir l'évolution des grands équilibres financiers. Tout le reste, et notamment l'évolution de la dette et des fonds propres, en découle peu ou prou mécaniquement dans un contexte (taux d'intérêts, taux d'imposition, durée d'amortissement...) donné. A) le chiffre d'affaires L'évolution du marché de la société, le positionnement concurrentiel sur son marché, sa stratégie commerciale et industrielle permettent généralement de faire des hypothèses d'évolution de chiffre d'affaires, idéalement par type de produits et en séparant évolutions en volume et en prix. Cette analyse ne doit pas nous empêcher de vérifier la cohérence avec l'historique. Si la prévision de croissance du chiffre d'affaires (à périmètre constant) est notablement différente de la croissance moyenne à périmètre constant sur les cinq dernières années, il faut comprendre pourquoi (évolution du secteur, du positionnement de la société, du mix produits...). Si aucune raison convaincante ne vient étayer cet écart, il y a lieu de revoir les perspectives de croissance. C'est par exemple le cas quand le chef d'entreprise (ou son banquier) explique que la croissance reviendra quand on aura recruté un nouveau directeur commercial... Le graphique ci-après montre un exemple typique où l'analyste doit s'interroger sur la capacité de la société à maintenir durablement la forte croissance enregistrée en 2010-2011 après une dizaine d'années de stagnation (prévisions d’analystes sur une grande société française). Jacques CHAUSSARD [email protected] Chiffre d'affaires (en millions d'euros) 30000 Encadré : EBE ou EBITDA ? Excédent Brut d'Exploitation ou Earning Before Interest Taxes, Depreciation and Amortization ? 25000 Deux agrégats voisins qui coexistent dans les analyses d'entreprises. 20000 Le premier, issu de la comptabilité française, est calculé "par le haut" en retirant des produits d'exploitation les charges décaissables d'exploitation ; le second, anglo-saxon, plus financier que comptable, à la définition un peu mouvante, est calculé "par le bas", en ajoutant au résultat net les charges non décaissables, les frais financiers et les impôts. 15000 10000 Dans la plupart des cas, les valeurs sont très proches. 5000 Les écarts proviennent essentiellement : 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 0 Source : Reuters, Crédit Agricole S.A B) L'EBE ou l'EBITDA ● La marge d'EBE ou d'EBITDA (voir encadré), c'est la mesure de la rentabilité de l'exploitation. D'une année sur l'autre, elle varie notamment au gré des évolutions de prix des produits et des matières premières, des évolutions de mix produits, ou bien des évolutions de productivité (évolution des effectifs, du rendement matières...). - Si les prix de vente augmentent de 2%, le chiffre d'affaires (CA) va augmenter de 2% et l'EBITDA va augmenter de 2% x CA. Si la marge d'EBITDA est très élevée, elle augmentera peu (numérateur et dénominateur augmenteront d'environ 2% chacun), si elle est très faible, elle progressera de presque 2 points. - Si le coût des matières premières représente 20% du chiffre d'affaires et si leur prix augmente de 2%, l'EBITDA va baisser de 0,4 point. - Les frais de personnel sont principalement liés aux évolutions des effectifs. Il convient de s'assurer de la cohérence entre les deux postes. Dans le cas d'un plan de réduction d'effectifs, il est prudent de calculer le ratio entre économie escomptée et baisse des effectifs, et de le comparer au salaire moyen de l'entreprise (ou de la classe de personnel concernée). Ne pas oublier également de vérifier que le coût du plan social est cohérent avec son ampleur (typiquement le coût, décaissable sur quelques années, est proche de l'économie annuelle visée). - Un autre élément susceptible d'impacter fortement la marge d'EBITDA est la pratique du financement des investissements par crédit-bail. Il est vivement recommandé, si ce n’est déjà fait, de retraiter le créditbail en investissement classique (reprise des engagements au bilan en immobilisation et dette, loyers répartis entre amortissements et frais financiers). - Dans certains cas, il peut être plus pertinent de rapporter l’EBITDA, non pas au chiffre d’affaires, mais à un volume de production (tonnes, mètres cubes…). C’est notamment le cas pour des industries comme le raffinage, où il est plus facile de faire des comparaisons de marge par baril que de marge en pourcentage du chiffre d’affaires. N° 2012/4 – juillet 2012 - de la non prise en compte, dans les charges de l'EBE, de la participation des salariés, de l'intéressement, et de la part décaissable des autres produits et charges ; - de la non prise en compte, dans les charges de l'EBE, des dotations et reprises de provisions d'exploitation ; - des éléments exceptionnels qui sont souvent intégrés à l'EBITDA. Le solde le plus représentatif de la capacité de la société à générer du cash (avant financement de la croissance) est probablement l'EBITDAX, EBITDA avant éléments exceptionnels. ● Un autre point souvent mis en avant lors de l'élaboration de prévisions d'évolution d'EBITDA est la notion de charges fixes et charges variables. Les matières premières sont généralement des charges variables (au pouvoir de négociation des prix avec les fournisseurs près), alors que les frais de personnel ou les charges externes ont souvent une composante fixe. Il est vrai qu'on peut souvent augmenter la production de 10% sans construire une nouvelle usine, et sans augmenter le personnel d'encadrement. Dans ce cas, le chauffage, les loyers, les salaires du personnel d'encadrement... sont des charges fixes, et la rentabilité opérationnelle augmente avec la production. EBITDA = CA - charges fixes - charges variables = CA x (1-K) - charges fixes EBITDA / CA = 1 - K - charges fixes / CA (où K représente le ratio « charges variables / CA »). Mais attention, les charges fixes ne sont fixes que sur une certaine échelle de temps. Si la production double, il faut bien augmenter le nombre d'outils de production, le nombre de commerciaux, le nombre de managers, voire renforcer l'équipe de direction. La technique consistant à figer une partie des charges sur toute la durée du business plan est donc généralement à manier avec précaution (ne serait-ce qu'à cause de l'inflation). Mais l'effet d'échelle reste une réalité qu'il est important de prendre en compte. Il est souvent difficile de déterminer ce qui, à l'échelle du business plan, est à considérer comme charge fixe. A défaut de mieux, on peut s'appuyer sur l'historique et déterminer graphiquement le point mort et le montant des charges fixes (voir l'exemple de Lafarge en encadré). 2 Jacques CHAUSSARD [email protected] Encadré : Charges fixes et variables, l'exemple de Lafarge Les graphiques ci-dessous présentent les chiffres d'affaires et EBITDA du groupe Lafarge, de 2003 à 2011, ainsi que les prévisions d'un consensus d'analystes pour la période 20122016. Le premier graphique montre la corrélation entre CA et EBITDA sur la période historique (points verts). Le fait que les points représentant les prévisions s'alignent sur la même droite montre que l'impact des charges fixes a été correctement pris en compte par les analystes. En prolongeant la droite, on constaterait qu'elle ne coupe pas les axes à l'origine : elle coupe l'axe des ordonnées (CA=0) à un point correspondant aux charges fixes et l'axe des abscisses (EBITDA=0) à un point correspondant au point mort (en l'occurrence 5 000 MEUR). Le deuxième graphique est une présentation des mêmes données sous une autre forme : l'échelle de gauche (chiffre d'affaires) a été ajustée pour que la courbe représentant l'évolution du chiffre d'affaires se superpose au mieux avec la courbe représentant l'évolution de l'EBITDA. On note que le point correspondant à l'année 2011 est mal corrélé avec les autres points (sur les deux courbes). Cette anomalie provient probablement de prix bas dans un contexte d'énergie chère. Le fait que les prévisions d'analystes reviennent dès 2012 en ligne avec l'historique montre qu'ils supposent que cette situation n'est que transitoire. Le poids des charges fixes dépend beaucoup du secteur, du mode et du rythme de croissance de la société. Le graphique suivant montre l'exemple d'Essilor dont la croissance reste soutenue et le niveau apparent de charges fixes très faible : Essilor 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 On retrouve le point mort à 5 000 MEUR (EBITDA = 0 pour CA = 5 000 MEUR). 400 200 CA 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 0 8000 EBITDA 5000 EBITDA 4500 Source : Reuters, Crédit Agricole S.A. 4000 Encadré : Effet d'échelle 3500 Le graphique ci-dessous montre l'impact spectaculaire de la taille sur la rentabilité opérationnelle des groupes pharmaceutiques cotés en Europe : en décuplant la taille on augmente la marge d'EBITDA de 10 points ! Une très forte motivation pour la poursuite de la consolidation du secteur. 3000 2011 2500 historique 2003-2011 20000 18000 17000 16000 15000 14000 13000 12000 2000 19000 CA (MEUR) Et une indication du montant des synergies envisageables lors d'un rapprochement : fusionner deux sociétés pharmaceutiques de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires dégageant 20% de marge d'EBITDA peut laisser espérer porter la marge de l'ensemble à 23%, soit quelque 60 MEUR de synergies. prévisions 2012-2016 45% 40% 21000 CA EBITDA 5000 35% 4500 19000 30% 17000 3500 15000 3000 13000 2500 11000 2000 EBITDA% 4000 25% 20% 15% 10% 1500 9000 1000 7000 500 CA EBITDA 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 0 2002 5000 5% 0% 100 1000 10000 100000 chiffre d'affaires (MEUR) Source : Reuters, Crédit Agricole S.A. Source : Reuters, Crédit Agricole S.A. N° 2012/4 – juillet 2012 3 Jacques CHAUSSARD [email protected] ● Enfin, il est utile de s'assurer que les prévisions de marge d'EBITDA ne s'écartent pas trop de celles des entreprises qui évoluent sur le même secteur. Le graphique ci-après présente, à titre indicatif, les prévisions d'un panel d'analystes sur la rentabilité opérationnelle d'un millier de sociétés cotées en Europe (moyennes sectorielles, prévisions pour 2013). On notera dans les fortes marges d'EBITDA, les secteurs très capitalistiques (l'EBITDA doit être suffisant pour payer les investissements) et dans les faibles marges, la distribution. Marge d'EBITDA sociétés européennes cotées Mines Infrastructures Télécoms, Internet Pharmacie Boissons Luxe Publicité, Radio et TV Produit grand public divers Santé Technologie, semi-… Presse et Edition Gaz / Electricité Cosmétiques Distribution textile-habillement Transport maritime SSII, éditeurs logiciels Pétrole et Gaz Conglomérats chimiques Distrib. eau / Traitement… Emballage Alimentation Matériaux de construction Construction mécanique Chimie de spécialités Textile Papier et Bois Conglomérats industriels Equipement électrique Aéronautique et Défense Automobile Hôtels et Loisirs Composants industriels Services aux entreprises Métaux Transport aérien Electronique et Informatique BTP et Ingénierie Transport terrestre Services divers Distribution professionnelle Distribution spécialisée Distribution alimentaire 0% ● Pour estimer les besoins d'investissements dans les années qui viennent, il est donc souhaitable de passer en revue les grands projets de la société, et d'évaluer le niveau des investissements de maintenance. ● Il est souvent utile de comparer le ratio capex / CA prévisionnel avec le niveau historique (à niveau de croissance égal, on s'attend à un niveau d'investissement du même ordre). Le graphique ci-après présente le cas de Saint-Gobain (historique 2003-2011 et prévision d'analystes 20122014). On y voit clairement l'impact de la crise en 2008-2009, et le rebond qui s'en est suivi en 2010-2011. Les investissements ont été maintenus à un niveau bas en 2009 et 2010, les capacités étant suffisantes même après le rebond de 2010. Les analystes prévoient une poursuite de la croissance du chiffre d'affaires au-delà de 2011, mais à un niveau inférieur à celui d'avant la crise. Le niveau d'investissement reste logiquement inférieur à celui d'avant la crise. Saint-Gobain 20% 10% 0% -10% croissance 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 -20% capex / CA Source : Reuters, Crédit Agricole S.A. 10% 20% 30% 40% 50% Source : Reuters, Crédit Agricole S.A. C) Les investissements Les investissements sont nécessaires pour permettre l'augmentation de la production et donc la croissance du chiffre d'affaires. A ces investissements de capacité liés à la croissance, s'ajoutent des investissements récurrents de maintenance de l'outil industriel (pour maintenir les usines en bon état de marche). Le niveau des investissements dépend du type d'activité (l'intensité capitalistique du secteur) : en chimie, il faut investir 1 MEUR pour augmenter le chiffre d'affaires de 1 MEUR, alors que les sociétés de services ne consacrent qu'une très faible part de leur N° 2012/4 – juillet 2012 cash-flow aux investissements. Un benchmark sectoriel est donc utile. N'oublions pas de réintégrer le crédit-bail dans le poste investissements. On peut également utilement comparer les ratios « variation de CA / capex » historiques et prévisionnels (sur une période de plusieurs années). Le suivi de l’évolution du ratio « immobilisations nettes / CA » donne également d’intéressantes informations sur le niveau d’investissements (voir plus bas au paragraphe bilan). ● A défaut de disposer d'un historique suffisant d'investissements, il est utile pour apprécier la pertinence de prévisions d'investissements, d'examiner le niveau des amortissements. Si la croissance de l'activité est nulle, les amortissements seront égaux aux investissements (aux investissements non amortissables près). Par contre, dans le cas le plus courant d'une société en croissance, les amortissements (qui sont le reflet des 4 Jacques CHAUSSARD [email protected] investissements – plus faibles – des dernières années) sont inférieurs aux investissements. Dans une société à croissance modérée, il convient donc de vérifier que le ratio investissements / CA prévisionnel est supérieur au taux d'amortissements (et du même ordre de grandeur). Dans le cas de Saint-Gobain, les amortissements 2011 représentent environ 4% du chiffre d'affaires, chiffre cohérent avec les quelque 4,5% d'investissement du business plan. D) Le besoin en fonds de roulement Le BFR évolue généralement en ligne avec le niveau d'activité. Le rapport BFR / CA (souvent mesuré en jours de CA) dépend fortement du secteur. Il est élevé pour les entreprises qui ont besoin d'un stock important, il est négatif pour la plupart des entreprises de distribution au grand public (paiement comptant des clients, règlement différé des fournisseurs). Attention aux sociétés qui prévoient d'aller chercher des fournisseurs lointains (externalisation de production en Asie par exemple) ou bien qui souhaitent développer leurs ventes au grand export : le BFR risque fort d'augmenter notablement. Une analyse sur plusieurs années de l'évolution historique du ratio BFR / CA donne généralement une bonne indication des perspectives (pour les entreprises dont le business model reste stable). Prendre soin de corriger l'impact des changements de périmètre (en cas d'acquisition en cours d'année, rapporter le BFR de fin d'année au chiffre d'affaires pro forma (avec intégration de la société acquise en année pleine). Il convient de réintégrer dans le poste "clients" du BFR les créances sorties du bilan par des opérations d'escompte, Dailly ou titrisation. 2/ Elaboration du business plan Le chapitre qui suit montre comment, à partir des quatre agrégats de base (CA, EBITDA, BFR et capex), on peut construire une version simplifiée des comptes de résultats, bilans et tableaux de flux prévisionnels. Cette élaboration de business plan simplifié permet notamment de prévoir l'évolution de la structure financière et les éventuels besoins complémentaires de financement. A) Comptes de résultats Chiffre d'affaires EBITDA Amortissements EBIT Frais financiers Résultat courant avant impôts Impôts Résultat net Un des agrégats de base déterminé par analyse de la société. A défaut, le construire sur la base de la croissance moyenne des années précédentes ou bien de la croissance du secteur. Corriger d'éventuels changements de périmètre. Deuxième agrégat de base déterminé par analyse de la société. A défaut, le construire sur la base du taux d'EBITDA moyen des années précédentes (éventuellement corrigé de l’absorption des charges fixes) ou du taux d'EBITDA du secteur. A défaut d'analyse précise investissement par investissement, considérer que amortissement = moyenne des investissements des 5 (à adapter) années précédentes (hors investissements non amortissables). Calculé par EBITDA - amortissements. A défaut d'informations précises sur la structure de la dette et son évolution, calculer les frais financiers en appliquant un taux d'intérêt à la dette nette moyenne. Utiliser le taux d'intérêt apparent historique (prend en compte les spécificités de la société, niveau de trésorerie, saisonnalité de la dette, structure de la dette...), ou bien un taux d'intérêt normatif. Appliquer le taux à la dette nette de l'année précédente ou mieux à la moyenne de la dette nette de l'année précédente et de l'année en cours (mais attention, cette dernière n'est pas déterminée à ce stade, voir plus bas). Calculé par EBIT - frais financiers Appliquer le taux d'imposition au résultat courant avant impôts. Corriger d'éventuels reports déficitaires. Vérifier que le taux apparent historique est cohérent. Calculé par résultat courant avant impôts - impôts. Ce compte de résultats est volontairement simplifié, voire simpliste. Il conviendra bien entendu d'y ajouter, en tant que de besoin, des lignes supplémentaires comme par exemple, les dotations / reprises de provisions (notamment provisions pour risques et charges), l'impact des changements de périmètre, les plus ou moins-values de cession, les résultats des sociétés mises en équivalences, les dividendes reçus des participations, les éléments exceptionnels... N° 2012/4 – juillet 2012 5 Jacques CHAUSSARD [email protected] On note que le calcul des frais financiers fait intervenir la dette en fin d'exercice, qui elle-même dépend du niveau des frais financiers versés dans l'année. C'est le point le plus délicat de la construction du business plan. Pour résoudre ce problème méthodologique, trois solutions : - calculer les frais financiers sur la base de la dette à la fin de l'exercice précédent. Ce calcul simplifié présente l'inconvénient de ne pas prendre en compte l'impact d'une évolution, éventuellement importante, de la dette en cours d'année ; - utiliser un tableur en mode "itération" : une première estimation des frais financiers permet de calculer une dette à partir de laquelle sont recalculés les frais financiers, à partir desquels est recalculée la dette... et ce, sur un nombre suffisant d'itérations pour obtenir une valeur de la dette cohérente avec les frais financiers ; - on peut également calculer les frais financiers grâce à une formule (compliquée - dont nous vous faisons grâce) qui part de la dette de fin de l'année précédente et de tous les éléments constituant le cash-flow de l'année. - Dans tous les cas, évitez ce qu’on rencontre trop souvent, un calcul des frais financiers en pourcentage du chiffre d’affaires ! B) Tableaux de flux Calculée soit par EBITDA - frais financiers - impôts, soit par RN + amortissements (et provisions nettes pour risques et charges). Calculé à partir du bilan. Corriger de l'impact des changements de périmètre (BFR des sociétés acquises ou cédées). Capacité d'autofinancement Variation du BFR Investissements et acquisitions Free cash-flow Le troisième agrégat de base déterminé par analyse de la société. Calculé par capacité d'autofinancement - variation du BFR - investissements Eventuellement calculé sur la base d'une portion du résultat net qui peut être le ratio historique. Si prévues par la société. Free cash-flow - dividendes + augmentations de capital Dividendes Augmentations de capital Désendettement Ajouter éventuellement une ligne "éléments exceptionnels". Y intégrer notamment les décaissements de plans de restructuration (utilisation de provisions pour risques et charges). Noter que le tableau de flux simplifié ne prend pas en compte la structure de la dette et ne calcule pas le niveau de trésorerie. On ne s'intéresse ici qu'à l'évolution de la dette nette. C) Bilans Calculés par fonds propres de l'année précédente + résultat net - dividendes + augmentations de capital. Calculée par dette nette de l'année précédente - désendettement. Fonds propres Dette nette Actif immobilisé net Besoin en fonds de roulement Calculé par actif immobilisé de l'année précédente + investissements nets amortissements. Le quatrième agrégat de base déterminé par analyse de la société. Si nécessaire, ajouter une ligne pour les provisions pour risques et charges (poste alimenté par les dotations nettes aux provisions pour risques et charges). Les bilans prévisionnels sont en principe équilibrés par construction (à vérifier !) : Bilan initial écarts Bilan final Actif immobilisé net Besoin en fonds de roult Actif Immo BFR Actif ini Capex - amo var BFR capex - amo + var BFR Immo + Capex - amo BFR + var BFR Actif ini + capex - amo + var BFR Fonds propres Dette nette FP DN Passif Passif ini RN - div + augm capital -(RN+amo)+capex+var BFR+div - augm capital Capex + var BFR - amo FP + RN - div + augm capital DN-RN-amo+capex+var BFR+ div - augm capital Passif ini + capex + var BFR - amo N° 2012/4 – juillet 2012 6 Jacques CHAUSSARD [email protected] Actif et passif augmentent de "investissements - amortissements + variation de BFR". Si le bilan de départ est équilibré, il reste donc équilibré. Une dernière validation utile à ce stade : examiner l’évolution du ROCE (retour sur capitaux employés) au long du business plan. On calcule le ROCE en rapportant le résultat d’exploitation (éventuellement après impôts) à la somme actif immobilisé + besoin en fonds de roulement. Il s’agit de s’assurer que son niveau et son évolution sont plausibles. Les business plans trop optimistes (pléonasme ?) conduisent souvent à une augmentation du ROCE qui peut atteindre des niveaux stratosphériques en fin de plan : on a tendance à sous-estimer le coût de la croissance. 3/ Analyse du business plan Ce n’est qu’une fois le business plan correctement construit, sur la base d’hypothèses validées et cohérentes, qu’on va pouvoir en tirer les conséquences, notamment en termes de besoin de financement, de structure de financement, de désendettement… Les ratios utiles à ce stade (outre les ratios de croissance et de rentabilité déjà mentionnés) sont principalement les ratios d’endettement. Le ratio dette nette / CAF mesure la capacité de la société à rembourser sa dette : c’est le nombre d’années qu’il lui faudrait pour rembourser sa dette si elle y consacrait tout son cash-flow (donc en arrêtant de croître, plus d’investissements, plus d’augmentation du BFR, et en ne rémunérant pas ses actionnaires). Le ratio dette nette / EBITDA mesure également la capacité de la société à rembourser sa dette : c’est le nombre d’années qu’il lui faudrait pour rembourser sa dette si elle pouvait y consacrer tout son EBITDA (donc en arrêtant de croître, plus d’investissements, plus d’augmentation du BFR, en ne payant plus les intérêts de sa dette, ni ses impôts, et en ne rémunérant pas ses actionnaires). Comme les frais financiers et les impôts sont liés à la dette nette et à l’EBITDA, les deux ratios sont liés. Deux sociétés qui ont le même ratio dette nette / CAF dans un contexte de mêmes taux d’intérêt et taux d’impôts auront le même ratio dette nette / EBITDA… si elles ont le même ratio amortissements / EBITDA (donc la même intensité capitalistique). L’impact du taux d’amortissement se situe au niveau fiscal. Plus ces ratios d’endettement sont élevés, plus la société va avoir de difficultés à trouver des financements, notamment bancaires. Des ratios plus élevés sont admis sur les financements très longs (immobilier, concessions autoroutières…). Les ratios de structure comme dette nette / fonds propres, dette nette / valeur des actifs (LTV, loan to value), dette nette / total bilan… permettent de mesurer le taux de couverture de la dette par les actifs. Cela suppose notamment qu’on se soit préalablement assuré de la consistance des fonds propres (la valeur comptable des actifs est-elle bien représentative de leur valeur marchande ?). Attention notamment aux survaleurs, aux stocks à rotation lente… Un ratio dette nette / Fonds propres de 1 correspond à une structure financière généralement considérée comme lourde. Il signifie que la valeur (au bilan) des actifs (actifs immobilisés + BFR) soit égale à deux fois la dette nette. En cas de liquidation d’une telle société, si on considère que la valeur « à la casse » des actifs est 50% de leur valeur comptable, leur vente remboursera tout juste la dette. Si le business plan conduit à des ratios trop tendus, il conviendra soit de le revoir à la baisse (moins de croissance, moins d’investissements), soit de prévoir un financement complémentaire (apport de fonds propres). L’utilisation d’un tableur permet aisément de mesurer l’impact des modifications des différents éléments de base sur les ratios. N° 2012/4 – juillet 2012 7 Jacques CHAUSSARD [email protected] Un exemple concret Prenons un exemple concret : l’Oréal, l’un des fleurons de l’industrie française. Pour cet exercice, nous nous abstiendrons de toute analyse opérationnelle du groupe, ce qui est exactement ce que nous recommandons vivement d’éviter. On ne fait ici qu’emprunter à l’Oréal ses chiffres à titre d’exemple. Aucune des conclusions des calculs qui suivent ne saurait être considérée comme un avis de notre part sur l’Oréal. Nous nous basons sur une dizaine d’années de comptes historiques. Examinons d’abord nos agrégats privilégiés comme hypothèses du plan : a) Le chiffre d’affaires. Faute d’analyse opérationnelle et à défaut d’éléments chiffrés sur la contribution de la croissance externe, nous retiendrons comme taux de croissance la croissance médiane sur les six dernières années, soit 6,2%. Cette période, qui inclut une période d’euphorie suivie d’une période de crise, peut être considérée comme représentative de ce qui pourrait arriver dans l’avenir. L’utilisation de la médiane plutôt que la croissance moyenne permet d’éliminer les extrêmes (et de limiter le poids de la croissance externe). Avec cette hypothèse simpliste, le chiffre d’affaires en fin de plan (2016) ressort à 27 585 MEUR, chiffre cohérent avec le consensus d’analyste à 27 300 MEUR. b) L’EBITDA. L’analyse historique de la corrélation entre CA et EBITDA sur une longue période ne met pas en évidence un impact flagrant de la taille sur l’EBITDA. Nous nous contenterons donc de retenir comme marge d’EBITDA, la médiane des marges d’EBITDA sur 6 ans. Avec cette hypothèse, l’EBITDA ressort en fin de période à 5 250 MEUR, contre 5 780 MEUR pour les analystes qui prennent probablement en compte un certain degré d’absorption des charges fixes par la croissance. c) Le BFR. Le besoin en fonds de roulement est ici calculé de manière un peu libre par différence : fonds propres + provisions bilan + dette nette – actif immobilisé net. Il varie fortement sur la période historique de -0,8% à +3% du chiffre d’affaires. Là encore, faute d’analyse plus précise, nous retenons la médiane à 2,5%. d) Les investissements. Compte tenu du fait que nous faisons l’hypothèse que le rythme de croissance du groupe reste en droite ligne de l’historique, il n’y a pas de raison de modifier le rythme d’investissements. La médiane sur 6 ans ressort à 4,3% du chiffre d’affaires. Sur la base de ces agrégats de base, il ne nous reste plus qu’à dérouler la mécanique du business plan. Nous ne préciserons ci-dessous que les points délicats. comptes de résultats CA croissance EBITDA EBITDA / CA amortissements provisions R&C EBIT EBIT / CA frais financiers FF / dette nette dividendes recus dividendes recus / CA résultat avant impôts impôts IS / RCAI résultat net 2008 17542 2,8% 3285 18,7% 722 -5 2568 14,6% 181 7,2% 245 1,4% 2632 681 25,9% 1948 2009 17473 -0,4% 3091 17,7% 698 94 2300 13,2% 89 2,4% 260 1,5% 2471 676 27,4% 1792 2010 19496 11,6% 3697 19,0% 586 207 2904 14,9% 36 1,7% 284 1,5% 3152 910 28,9% 2240 2011 20343 4,3% 3971 19,5% 515 260 3196 15,7% 25 4,5% 296 1,5% 3467 1026 29,6% 2438 2012 21605 6,2% 4244 19,2% 694 -57 3607 16,4% 3 3,0% 321 1,5% 3925 1138 29,0% 2787 2013 22945 6,2% 4475 19,2% 738 107 3629 15,6% -34 3,0% 339 1,5% 4002 1161 29,0% 2842 2014 24368 6,2% 4711 19,2% 812 110 3789 15,5% -73 3,0% 356 1,5% 4218 1223 29,0% 2995 2015 25879 6,2% 5018 19,2% 890 143 3985 15,3% -116 3,0% 380 1,5% 4480 1299 29,0% 3181 2016 27485 6,2% 5254 19,2% 943 110 4201 15,4% -162 3,0% 397 1,5% 4761 1381 29,0% 3380 On notera dans le compte de résultats : - les dotations aux amortissements calculées par 0,9 × moyenne des investissements sur 5 ans, formule basée sur l’analyse de l’historique. Le coefficient 0,9 traduit la fraction peu ou pas amortissable des immobilisations (notamment les survaleurs, les acquisitions étant ici incluses dans le montant des investissements). - dans la mesure où le groupe est supposé rester cash-rich sur toute la période, les produits financiers ont été calculés en appliquant un taux forfaitaire de 3% sur la dette nette N° 2012/4 – juillet 2012 8 Jacques CHAUSSARD [email protected] Avec ces hypothèses, le résultat net ressort à 3 380 MEUR en fin de plan, à comparer au consensus des analystes à 3 780 MEUR. flux CAF var BFR investissements investissements / CA free cash flow dividendes dividendes / RN autres désendettement 2008 2665 18 746 4,3% 1901 851 43,7% -2325 -1274 2009 2583 -582 628 3,6% 2537 876 48,9% 80 1741 2010 3033 300 678 3,5% 2056 1065 47,5% 486 1477 2011 3213 475 866 4,3% 1873 1195 49,0% -207 470 2012 3424 -89 938 4,3% 2574 1338 48,0% 0 1236 2013 3687 29 989 4,3% 2668 1364 48,0% 0 1304 2014 3917 30 1041 4,3% 2846 1438 48,0% 0 1408 2015 4214 39 1109 4,3% 3066 1527 48,0% 0 1539 2016 4433 30 1162 4,3% 3241 1622 48,0% 0 1619 Dans le tableau de flux historique, on note un solde d’ajustement « autres » qui est très important certaines années. Ce cas est fréquent, pour ne pas dire habituel, et il convient d’analyser l’origine des écarts qui peut être diverse : changements de périmètres, charges non décaissables dans l’année, impact des évolutions de taux de change sur les postes du bilan… Dans le cas qui nous intéresse, l’essentiel de l’écart correspond à la dette (ou au cash) des sociétés acquises : lors d’une acquisition, le groupe décaisse le coût d’acquisition des actions de la cible, mais sa dette augmente en outre du montant de la dette de la cible. Cela explique aussi que la variation de BFR affichée au tableau de flux est souvent différente de la variation enregistrée au bilan. Une analyse détaillée des principales acquisitions serait nécessaire pour savoir s’il y a lieu de corriger le niveau d’investissements prévisionnels. bilans Actif immobilisé net BFR BFR / CA Fonds Propres Provisions provisions / CA Dette nette 2008 16380 437 2,5% 11560 1471 8,4% 3783 2009 17350 -146 -0,8% 13595 1565 9,0% 2042 2010 2011 17048 19135 154 629 0,8% 3,1% 14863 17634 1772 2033 9,1% 10,0% 565 94 2012 19379 541 2,5% 19084 1975 9,0% -1142 2013 19631 570 2,5% 20561 2083 9,0% -2446 2014 19860 600 2,5% 22119 2193 9,0% -3854 2015 20079 639 2,5% 23773 2336 9,0% -5393 2016 20298 670 2,5% 25531 2446 9,0% -7012 Seule particularité du bilan, les provisions pour risques et charges estimées à 9% du chiffre d’affaires. La dette nette ressort ainsi à -7 000 MEUR (cash) en fin de plan, contre -8 700 MEUR pour le consensus d’analystes. Dans ce scénario (finalement peu probable), le groupe accumulerait du cash au bilan sans lui trouver de meilleure utilisation (acquisition, rachat de titres…). ratios DN / FP DN / EBITDA DN / CAF ROCE avant impôts 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 0,33 0,15 0,04 0,01 -0,06 -0,12 -0,17 -0,23 -0,27 1,15 0,66 0,15 0,02 -0,27 -0,55 -0,82 -1,07 -1,33 1,42 0,79 0,19 0,03 -0,33 -0,66 -0,98 -1,28 -1,58 16,7% 14,7% 18,8% 18,0% 20,1% 20,0% 20,7% 21,7% 22,7% L’exercice ci-dessus conduit donc à des prévisions assez voisines de celles des analystes spécialistes de la valeur. De là à penser qu’on peut réaliser un business plan de manière « automatique » par simple application de la mécanique présentée ci-dessus, il n’y a qu’un pas qu’il faut bien se garder de franchir : le business plan n’a de valeur et de pertinence que par les hypothèses qui lui servent de base. La partie « mécanique » n’a aucune valeur prédictive. Tout au plus permet-elle de vérifier la cohérence de l’ensemble. N° 2012/4 – juillet 2012 9 Jacques CHAUSSARD [email protected] En synthèse L’étape la plus importante de l’élaboration d’un business plan est la bonne compréhension de la société, de son activité, de son positionnement sur ses marchés, de ses atouts et points faibles, de sa stratégie… et la traduction de ces éléments opérationnels en hypothèses chiffrées. Dans une approche simplificatrice, on focalisera son attention sur quatre agrégats qui serviront d’hypothèses de base : la croissance, la marge d’EBITDA, le besoin en fonds de roulement et les investissements. On s’assurera de la cohérence de ces éléments entre eux, de leur cohérence avec leur valeur historique, et avec ceux des sociétés du même secteur. Partant de ces quatre agrégats, il est facile de reconstruire l’évolution des comptes de résultats, des bilans et tableaux de flux sur la durée du plan. Tous les éléments en sont en effet liés de manière plus ou moins mécanique aux quatre agrégats de base. Ce n’est qu’à l’issue de cet exercice qu’on pourra apprécier la viabilité du business plan, notamment en termes de financement. Jacques CHAUSSARD Responsable des Etudes Industrielles, ECO/EIS, Crédit Agricole S.A. Au sein de la Direction des Etudes Economiques de Crédit Agricole S.A., les ingénieurs spécialistes en valorisation sont à votre disposition. Vous pouvez les contacter directement au 01 43 23 65 96 ou bien via votre interlocuteur habituel au Crédit Agricole. (Crédit Agricole se réserve le droit, à sa discrétion, de ne pas faire suite à une demande de valorisation, notamment en cas de trop forte spécificité ou de risque de conflit d'intérêts). Directeur de la publication : Jean-Paul Betbèze Rédaction en chef : Jacques Chaussard Réalisation et secrétariat d’édition : Véronique Champion-Faure Crédit Agricole S.A. – Direction des Études Économiques 12 place des Etats-Unis – 92127 Montrouge Cedex Copyright Crédit Agricole S.A. — ISSN 1248 - 2188 Contact : [email protected] Internet : http://www.credit-agricole.com - Etudes Economiques Abonnez-vous gratuitement à nos publications électroniques Cette publication reflète l’opinion de Crédit Agricole S.A. à la date de sa publication, sauf mention contraire (contributeur s extérieurs). Cette opinion est susceptible d’être modifiée à tout moment sans notification. Elle est réalisée à titre purement informatif. Ni l’information contenue, ni les analyses qui y sont exprimées ne constituent en aucune façon une offre de vente ou une sollicitation commerciale et ne sauraient engager la responsabilité du Crédit Agricole S.A. ou de l’une de ses filiales ou d’une Caisse Régionale. 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