100 interdits

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100 interdits
A
2
V
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R
0
I
L
8
N° 16
Sommaire
Dossier : 100 interdits !
p.2/3
Livres p.4
Ciné p.5
Musique p.6
Interview : Têtes Raides
p.7
La petite histoire : p.8
L'inconnu du mois p.9
Ici et là p.10
Sortie D'Ce Cours
interactif p.11
Bons plans p.12
Édito
Toi fidèle lecteur de SDCC à qui on interdit de fumer, de boire, de n*q*er (NDLR : ben ouais, les maladies vénériennes !!!), ne ressens-tu pas une envie de révolte,
de rébellion qui couve, tandis que se murmure à ton oreille cette chanson de Dutronc : « Fais pas ci fais pas ça ! À dada prout prout cadet ! À cheval sur mon bidet, mets pas
ton doigt dans le nez ! » ! Marre qu'on nous prenne pour des gamins, qu'on nous juge irresponsable ... Mince on est adulte après tout (à dire avec une voix fluette de
pré-pubère en pleine mue) !
Alors à bas les barrières et sus aux interdits (Bah c'est sale !) Le comité de censure est enfermé dans une malle, les rédacteurs ne supportant plus l'interdit ! Et
bizarrement, unilatéralement (bam, deux adverbes !), ils ont décidé de consacrer le dossier au si peu agréable thème de l'interdiction qu'ils ont tant subis. Ô grands
martyrs de la presse : nous reprenons notre liberté ... Mince ! Nous v'là reperé ! Fuyons tant qu'il a le dos tourné !!!
Nous
100 interdits
2
L’éducation « Sadimentale »
Le livre dont il est question n’aurait
été vendu que sous le manteau avant
1950… Notre comité de censure
SDCC a autorisé, par chance, que
l’on traite des débordements de
notre cher marquis de Sade et de sa
fameuse Philosophie dans le boudoir.
Ce livre a été publié en 1795, a été
ensuite censuré et il faudra attendre
le XXème siècle ainsi que l’appui de
certains grands auteurs tels que
Flaubert pour qu’il fasse partie de
notre bibliothèque et pour que le
nom de Sade soit reconnu comme
celui d’un philosophe.
Le livre se présente sous forme de
dialogues et pourrait être considéré
comme une véritable pièce de théâtre avec une unité de lieu, de temps
et d’action ainsi que des didascalies précises. La langue employée est à la
fois très soutenue comme très vulgaire. L’auteur jure et philosophe avec
une grande habileté au point de convertir (ou presque) ses lecteurs.
Eugénie, jeune fille de 15 ans à peine sortie du couvent vient rendre
visite, contre l’accord de sa mère, à Mme de Saint Ange (ne vous fiez
pas au nom, par pitié !). Cette dernière a pour projet d’éduquer la jeune
fille aux plaisirs de la chair, pour ne pas dire aux vices qu’elle prône sans
aucune retenue. Pour ce faire, elle demande de l’aide à un certain
Dolmancé, l’une des plus grandes pointures en matière de libertinage
qui au fil de la pièce nous présentera sa philosophie, de la théorie
jusqu’à la pratique. Il ne s’agit pas uniquement de littérature érotique
mais également de réflexions sensées et fondées pour la plupart sur la
Nature. Dolmancé incarne un professeur débauché qui instruit son
élève avec ses propres convictions. Mme de Saint Ange, sa charmante
assistante est là pour guider et rassurer cette étudiante novice qui se
laisse facilement convaincre par les principes libertins.
La religion, les mœurs sont des sujets qui servent de pilier au
philosophe pour démolir la vertu et faire accepter le vice. Néanmoins,
Sade est dans l’excès et même si dans un premier temps, son analyse
peut paraître plausible, elle présente alors quelques failles et des nonsens lorsqu’on achève le livre. La liberté est le mot clé de cette œuvre
mais de cette liberté extrême, il en résulte l’esclavage, l’esclavage de
l’homme pour cette Nature que le marquis de Sade aborde à plusieurs
reprises.Ceci dit, à l’issue de cet ouvrage, le libertinage n’aura plus de
secrets pour vous… Libre à vous d’adhérer, d’adapter ou peut être
même de rejeter ce mode de pensée mais soyez lecteurs avisés et ne
passez pas la préface de ce livre qui vous est exclusivement adressée.
B.B
Verbieten !
запрещать
Il aurait fallu interdire ...
Traumatisé! Ah si ! Je pèse mes mots :
traumatisés, tels sont ceux qui
comme moi, un jour ont entendu les 2
Be 3 !
Que dire des paroles… à part que des
fois vaut mieux se taire ! Que dire de
cette déjection sonore… aussi
agréable à écouter que le son du
violon désaccordé que tente de
produire ma voisine ! Que dire du
groupe en lui même à part que c’est à cause de ce genre de
représentation de la gente masculine, qu’une génération opprimée
de garçons doit subir la tyrannie des « biscotos » et « abdos »
Vous l’aurez dons compris interdire les 2 Be 3 et proposer la
destruction de leurs CD’s aurait été à mon avis salutaire, entre autre
pour le repos de nos oreilles, Amen !
Ryo
Parlons d'interdit
A mon sens, nous devrions interdire... les convenances. Toutes ces formules de
politesse qui polluent nos relations humaines, j'en ai plus qu'assez ! Nous sommes face,
chers amis, à une démesure évidente de la politesse. Prenons-en conscience. Il faut
s’insurger, j'ose dire : zut alors où allons-nous ? Je vous le demande ! Alors, certes il ne
faut pas heurter la sensibilité de certains. Mais bon sang où est passé la liberté
d'expression ? Si vous êtes un grand dadais, il est temps que quelqu'un vous fasse la
remarque. Vous le serez déjà nettement moins ayant appris la nouvelle. Un peu plus de
clarté, de franchise ne ferait de mal à personne. Grand dieu, la forme ne devrait jamais
prendre le dessus sur le fond ! Hier encore j’osai dire à Charles-Antoine que son col de
chemise était mal repassé, nous avons pris les mesures nécessaires en renvoyant la
bonne responsable de ce travail de sagouin, une autre a repris la tâche et tout le monde
était ravis! (En raison de ses propos subversifs, la baronne de *** a préféré garder
l'anonymat.)
Propos recueillis par CM
Il faudrait interdire ....
Puisque le comité de censure a pris le pouvoir au sein de la feuille de choux que tu tiens
et qu’il a décidé de célébrer les 40 ans de mai 68 en abordant le thème de l’interdit, je me
suis vu contraint et forcer d’obéir.
Il convient donc d’interdire : les chansons des Musclés, les vieux de plus de 80ans, Marc
Olivier Fogiel, la bourrée, Bernard Menez, les haricots verts, les présentateurs météo, les
pièces de 1 centime, les gaines, les cons, la Tecktonik, la géographie, les horoscopes, le
retour de Sex Pistols, le rap, la biographie de Loana, les chansons de Gilbert Montagné,
Eric et Ramzy, les tripes, les bals musettes ...
Semperfi
Les vrais dégénérés QUI ont interdit
les faux
En 1937, à Munich, est organisée une exposition
présentant l’Entartete Kunst, en français l’Art Dégénéré.
Qu’est-ce que c’est ? Ce sont des peintures, des toiles que
l’on range maintenant dans l’art dit classique :
l’Expressionnisme, le Cubisme, le Fauvisme et autres. Tous
ces mouvements artistiques qui ont révolutionné la
peinture au début du XXème siècle se sont attirés les
foudres du régime nazi. Les dirigeants, dans leur fanatisme
pour la race pure, prônaient un art d’un banal affligeant et
complètement aliénant (avec des blonds partout) : l’art
héroïque.
A Munich, les toiles d’art moderne étaient au milieu de
dessins d’enfants ou d’handicapés mentaux, pour montrer
au public le manque d’intérêt et le côté malsain de cet art nouveau. Des légendes
moqueuses accompagnaient les tableaux pour influencer les visiteurs. Et comme
Goebbels, le ministre de la propagande, l’avait souhaité, l’exposition a été un succès.
Eh oui, ce n’est pas un ministre de la culture qui s’en occupait, c’était Goebbels. Et
l’on devine pourquoi. Les nazis se préoccupaient bien peu de l’art, ils n’y voyaient
qu’un moyen de briser une éventuelle révolte et/ou un regain de conscience en
empêchant l’expression artistique. Pour Hitler, l’art devait représenter le peuple, non
pas un mouvement, ou une époque, mais l’éternité de la race allemande. Le monde
devait être stable, nettoyé de tous ses vices, et rester ainsi pour toujours : Nous, nous
voulons un art allemand à valeur éternelle.
Depuis 1933, un comité de censure, bien qu’il ne l’aient pas évidemment pas nommé
ainsi mais Chambre de la Culture (ça sonne mieux, forcement), était obligatoire pour
tous les artistes, et celui d’entre eux qui sortait du moule subissait la censure de ses
œuvres. Parmi eux : Otto Dix, Paul Klee ou Ernst Ludwig Kirchner. Les peintres
allemands ne furent pas les seuls à en être victimes, de nombreux artistes étrangers
furent interdits et dénigrés : Van Gogh, Picasso et Gauguin notamment. Pour n’en
citer que quelques uns…
Au final, ce fut presque 5000 toiles qui furent brûlées. Le premier autodafé eu lieu à
Berlin en 1933 et d’autres suivirent jusqu’à la veille de la guerre. Pendant ces six ans, la
vague s’élargit et toucha plus de domaines. La musique (Bartok, Schönberg), la
littérature (Brecht, Freud, Marx, Remarque, Zweig) et le cinéma (Fritz Lang) payèrent
aussi le prix de leur inventivité.
Finalement, ce massacre cessa avec la guerre et la victoire des alliés. Malheureusement
encore aujourd’hui, des autodafés ont lieu et toutes les œuvres d’arts ne sont pas
permises partout.
Lou
3
La règle de l'interdit
A la fin de la seconde guerre mondiale,
quatre hauts dignitaires de la République
fasciste de Salo, font capturer un groupe de
neuf jeunes hommes et neuf jeunes filles,
s'emparent de leurs existences en les faisant
passer pour morts puis les enferment dans
un palais. Epaulés par un groupe armé, ils
vont les soumettre et les instrumentaliser
totalement, afin de satisfaire leurs propres
perversions. Ces dernières font l'objet
d'une véritable mise en scène : pour chaque
type de dégradation, une conteusemaquerelle fait le récit de ses expériences
afin de stimuler l'imagination des
tortionnaires et de susciter leur désir. Dans
le palais, ne règne qu'une seule loi : celle de
dominant à dominé. Toutes les règles se
tissent autour de ce rapport. Tout ordre moral, religieux, humain est soit effacé soit
parodié. Les quatre maîtres s'octroient tous les droits sur les corps et les âmes de
ceux qui sont devenus leur esclaves, dans une suite de supplices qui mêlent à une
cruauté croissante, un raffinement de plus en plus recherché.
Pier Paolo Pasolini, l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, signe
avec Salo et les 120 journées de Sodome son dernier film. Il meurt assassiné quelques
jours plus tard sur la plage d'Ostie dans des circonstances obscures et violentes. La
brutalité de sa mort nous renvoie implicitement à l'atmosphère de son ultime
oeuvre cinématographique, extrêmement dure et choquante mais extrêmement
riche également d'un point de vue artistique et philosophique. Salo est un film qui
ne se laisse pas regarder pas mais qui se ressent, chaque image est une épreuve,
provoquant viscéralement dégoût et fascination. La première impression est
physique, on ressort de ces visions véritablement sonné, puis la réflexion reprend
peu à peu ses droits, tant le film lui ouvre de pistes, lui offre d'accroches
concernant les questions de domination, d'humanité, de civilisation, de morale, de
« mal radical »... On sait que ces images nous accompagneront longtemps. En
adaptant le roman de Sade, les 120 journées de Sodome, dans le contexte de l'italie
fasciste, Pasolini donne un second souffle aux évènements, un cadre plus réaliste
que celui de l'oeuvre littéraire et ce n'est certainement pas son caractère le moins
déstabilisant.
EF
Il faudrait interdire ....
Les lundis matins, ces moments où le réveil nous hurle dans l'oreille
qu'il faut se lever, que les animateurs radios débilitants parlent
d'une belle et grande nouvelle semaine qui démarre, à mener dans la
joie et la bonne humeur ! Mais m**** ! Laissez moi dormir !
Korgon
Il faudrait interdire ....
Les faux semblants, les sourires en coin, l’hypocrisie
... Bref on devrait interdire toutes les choses qui
nous empêchent d’exister comme des individus vrais
et authentiques. Halte aux compromissions et aux
discours à double sens des arrivistes et des
prétentieux qui se multiplient de nos jours à une
vitesse exponentielle. Interdisons les obstacles pour
une liberté absolue et sans fioriture.
EL
J'aime les interdits! Mais y'a des limites...
J'aime ce vent qui te pousse à commettre des erreurs, mais de
bonnes ! Celles qui manquent dans une vie bien rangée, celles qui
pimentent la langue quand tu les fais!
Sinon, à interdire, ben les albums de Cat Power, les prochains de
Bloc Party, et pleins d'autres trucs inutiles!
Un homme.
Il faudrait
interdire ....
Ces p****** de clowns.
Depuis toujours je les
déteste parce qu’ils sont
l’antithèse parfaite de
l’humour et de la drôlerie et qu’ils prétendent le
contraire ce qui les rend pathétiques.
Parce que Stephen King a écrit Ça et qu’il a bien eu
raison : les clowns sont un cauchemar vivant avec leurs
fringues de mauvais goût, leurs chaussures pointure 56
et leurs maquillages outranciers.
Alors fuyez grands et petits quand approche un de ces
vils guignols aux nez rouges qui veulent absolument
entarter la moitié de l’humanité.
Anne de Beaumont
禁じる
Prohibir !
Envers et contre tous…
L’histoire de Sula est celle d’une
femme qui a refusé les interdictions
et les compromissions, tout se
déroule dans l’Amérique profonde
de 1919 à 1965, ultra raciste et
ségrégationniste. Le Fond est un
quartier réservé aux noirs dans la
charmante et paisible ville de
Medallion dans l’Ohio, où « les Noirs
peuplaient
les
hauteurs
environnantes, puisant une maigre
consolation dans le fait de pouvoir
chaque jour littéralement regarder les Blancs de haut ». Deux petites
filles vivent là, elles sont amies et passent les longues journées d’été
à jouer, à rêver, à inventer un univers qui n’appartient qu’elles
seules. Elles sont liées par leur couleur, leur âge et un même secret
qui est le point de départ de leur progressive et certaine dissension.
Sula Peace devient La Scandaleuse du Fond, suivant ses désirs et
son bon vouloir, téméraire et vive elle inspire très tôt la crainte de
ses voisins notamment à cause d’une étrange tâche de naissance au
dessus de son œil qui ressemble à une rose noire. Son amie de
toujours Nel est d’un caractère calme, soumis et dévoué, éduqué par
sa mère dans la foi la plus strict. Ces deux femmes évoluent dans un
monde de Blancs où tout leur est interdit à commencer par exister,
pire que d’être noir, être un femme noire….les interdictions s’en
trouvent démultiplier. Nel l’obéissante se conforme aux règles de la
communauté et se marie avec un homme qu’elle aime modérément,
tandis que Sula prend sa vie en main et décide de quitter Médallion.
Le portrait de ces deux personnages est un témoignage unique d’une
époque où pour certaines personnes les murs s’élevaient sans fin
vers l’infini, où le quotidien était une lutte pour la dignité. Toni
Morrison, de son vrai nom Chloe Anthony Wofford, nous offre un
roman complexe avec une temporalité déconstruite et des
personnages abondants souvent hauts en couleur (comme l’étrange
fondateur du National Suicide Day !) ce qui peut rendre l’histoire au
premier abord difficile d’accès. Sula -publié en 1973- comme la
majorité des œuvres de Toni Morrison est un hymne à la force et à
la volonté de la femme noire américaine qui lutte et a toujours lutté
pour exister. Son style rythmé, complexe, poignant et narratif ont
fait mouche auprès de l’Académie de Stockholm qui lui décerne en
1993 le prix Nobel de littérature, seule Afro-américaine a avoir reçu
pareil distinction ; et elle reçoit également le prix Pulitzer en 1988
pour son roman cultissime Beloved. Bien que complexe, Sula peut
être résumé par un mot « Magistral! ».
EL
Livres
Marilyn dernières séances
de Michel Schneider
4
La nuit de l'oracle
de Paul Auster
-Roman français sur l’Amérique des années 1960
-L’intérieur d’une icône
Cette femme est connue du monde entier, aujourd’hui encore et plus que jamais
on retrouve son image partout : Marilyn Monroe. Cet ouvrage ne vient pas
s’ajouter aux nombreuses biographies qui existent sur la star, c’est un roman qui
relate l’histoire d’un couple qui fut mythique dans cette Amérique des années
1960, un couple hors du commun celui du psy Ralph Greenson de son vrai nom
Roméo Greenschpoon et de la plus célèbre actrice du monde.
Michel Schneider emmène le lecteur explorer les deux dernières années de la vie de Marilyn à travers cette
psychanalyse si particulière de janvier 1960 au 4 août 1962. Ralph Greenson est à cette époque un psy influent
et réputé de tout Hollywood, il est freudien, mais au cours de cette psychanalyse, il va prendre le contre pied
de ses méthodes habituelles, invitant sa patiente chez lui, la voyant tous les jours plusieurs heures durant et
devenant presque sa mère de substitution. Il va tout décider de la vie de Marilyn, négociant ses cachets, et
allant jusqu’à superviser les cadrages et les scripts.
Au cours de ce roman, le lecteur voit se créer cette dépendance entre le psy et sa patiente, chacun ayant
besoin de l’autre. Alors arrive la fin et tout le monde se demande si cette histoire ne les a pas tué tous les
deux, on ne sait pas. On voit dans ce roman une Marilyn usée, paradoxale, qui va donner son corps à celui qui
le veut, pour qui les photos servent à rassurer, qui semble forte mais qui est rongée par la douleur, la tristesse
et le mal de vivre, une femme intelligente souvent considérée comme seulement un corps.
C’est un roman captivant où les personnages sont vrais et leurs propos tirés de notes, récits, dictées, lettres ou
entretiens. Roman passionnant où on découvre la douleur d’une femme, sa vie et le monde qui l’entoure.
Roman triste car personne ne connaît une fin heureuse, ils se sont cherchés et ne se sont pas trouvés, elle
meurt trop tôt et laisse derrière elle un Ralph Greenson désoeuvré.
Michel Schneider ne tient pas à donner son avis sur la mort de Marilyn, il présente les faits et tout ce qui l’a
intéressé et qui nous intéresse, c’est cette histoire d’amour improbable.
La blonde Lupin
Mourir à 10 ans
De Claude Couderc
- Recueil
- Le suicide des jeunes
Mourir à 10 ans est un petit livre composé de deux parties. Il est en effet
composé tout d’abord, de dix récits, et ensuite d’un écrit du Professeur
Mazet, s’intitulant La tentation du suicide.
Ils ont dix, treize, quinze ou dix-sept ans. Ils ont voulu mourir, certains ont réussi. D’autres récidiveront.
Tous ont cru que la mort était la seule issue à leur mal de vivre ! Dans notre société, le suicide est la
deuxième cause de mortalité chez les jeunes de moins de 25 ans.
Au-delà de la stupéfaction, de la douleur, des questions obsédantes : Pourquoi ? Comment déceler l’infime
moment où tout peut basculer ? Comment redonner espoir et confiance à l’enfant ou à l’adolescent qui a
accompli ce geste terrible ?
C’est là que ce livre prend toute son importance. Il apporte en effet quelques réponses. En suivant les
itinéraires douloureux de dix enfants, dans l’exposé du professeur Mazet, dans les mots simples de Loïc qui,
après la mort de Kevin, son petit frère âgé de dix ans, s’écrie : « La tête d’un enfant, c’est tellement petit qu’une
parole suffit pour vraiment tout casser à l’intérieur. C’est fragile un enfant » …
Ce livre, malgré sa petite taille, nous montre que la famille d’une personne qui a accompli ce geste peut
réagir différemment. Certaines sont dans le déni le plus total, ou elles culpabilisent. Toutes en tout cas se
sentent coupable car elles n’ont rien vu dans le comportement du jeune. Elles sont complètement démunies
puisque personne ne s’attend à ce que son enfant commette cet acte terrible pour tout le monde.
C’est vrai que cela ne fais pas partie de notre pensée lorsque l’on se met à imaginer la vie de nos proches.
Mais pourtant il faut y penser !
Toutes les histoires qui sont présentées dans ce livre sont assez touchantes. Elles touchent cette partie de
nous qui fais que l’on éprouve de la peine pour la mort d’un enfant même si on ne le connaît pas. Puisque
la mort d’un enfant est le pire obstacle qu’une famille ait à affronter !
Il est vrai que la famille souffre de cet acte, mais la personne qui le commet ne souhaite pas faire souffrir
ses proches, mais veut être bien et ne plus souffrir. Même si pour cela, elle doit mourir.
Je conseille ce livre à toutes les personnes qui ont été en contact avec une personne qui s’est suicidée. Mais
aussi à tous ceux qui ont pensé à se suicider, et il y en a plus qu’on ne le croit. Personne n’est à « l’abri »,
puisque nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve !!!
Nicolas M.
- Puissance narrative et
intrigue transcendante...
- Plongée dans les obsessions de
l'écrivain
Sidney, écrivain, sort d'une longue maladie qui
l'a cloîtré de longs mois à l'hôpital. Il n'a plus
écrit depuis très longtemps, se sent comme
vidé de l'inspiration, et pire encore de l'envie
d'écrire. Il essaye de reprendre goût à la vie
par de longues promenades dans les rues de
New-York.
Lors d'une de ses sorties quotidiennes, il
découvre un petit magasin qui attire tout de
suite son regard. Le genre de petite boutique
coincée parmi d'autres mais qui, par un
charme quasi magique, nous pousse à y entrer.
C'est une papeterie tenue par un certain
Chang. Sidney y trouve ce qui va bouleverser
sa vie: un petit carnet bleu.
De retour chez lui, il commence à réécrire
jusqu'à épuisement, les idées lui viennent
instantanément. Son point de départ : Nick,
directeur littéraire dans une maison d'édition
new-yorkaise, vit paisiblement avec sa femme
Eva lorsqu'un soir, allant porter une lettre, il
manque d'être écrasé par la chute d'une
gargouille qui s'est détachée d'une façade.
Frôlant de peu la mort, Nick décide que sa vie
ne sera jamais plus la même.
« Je suis le type qui a été frappé par la foudre,
rappelez-vous. Je suis mort et, quoi que j'aie pu être
avant, ça n'a pas d'importance. La seule chose qui
compte, c'est maintenant. »
Nick plaque tout, femme et travail, sans une
explication, ni même un au revoir, et décide de
partir loin pour tout recommencer.
Sid, l'écrivain, le père de cette histoire, n'est
plus le même depuis qu'il a commencé ce récit
dans le banal (ou presque) petit carnet bleu.
Malgré les avertissements d'un ami, malgré la
tension, les secrets que sa femme Grace a
pour lui, Sidney n'a plus qu'une obsession :
écrire. Écrire comme il n'a jamais écrit, jusqu'à
l'épuisement.
Ce roman de Paul Auster, La nuit de l'oracle,
marqué par de fascinantes mises en abyme de
l'art de l'écriture, est un récit passionnant,
voire envoûtant. Et quoi de plus intrigant
pour quelqu'un qui « essaie » d'écrire que de se
plonger dans la passion, les tumultes, les
obsessions de cet art si particulier.
ML
5
Cinéma
Soyez sympas rembobinez (Be Kind Rewind)
de Michel Gondry
- Ciné Jazzy
Après Human Nature, Eternal Sunshine et la Science des Rêves, Michel Gondry, le plus atypique, brillant et américain des
réalisateurs français nous revient avec un nouveau long métrage, qui regorge d’inventivité, Soyez sympas rembobinez
(Be Kind Rewind en V.O., c’est quand même plus classe).
L’histoire tourne autour d’un vidéo-club « old-school » d’une petite ville du New Jersey, Passaïc, où travaille Mike (Mos Def). Ne proposant que des VHS (vous
savez c’est cet ancien standard de la vidéo, ces grosses cassettes qui passaient dans nos vieux magnétoscopes), à l’âge du DVD, l’enseigne court tout droit au
dépôt de bilan et le bâtiment est menacé de démolition par la Mairie. Et comme si la situation n’était pas déjà assez catastrophique, après un sabotage raté
d’une centrale électrique, Jerry (Jack Black), le meilleur ami déluré de Mike, devenu aimanté, efface sans le vouloir toutes les bandes des VHS du magasin. Pour
remédier à la situation et satisfaire les rares clients qui font encore tourner la boutique, les deux amis décident de réaliser leur propre version des films perdus.
Contre toute attente leurs petits films « fait maison » rencontrent un véritable succès ! Pour désigner ces « remakes » de films réalisés par des amateurs avec de
petits moyens, Gondry utilise le terme « sweded » ou « suédé » , mot insensé inventé pour l’occasion. Précisons que ce résumé ne dresse que les grandes lignes du
film. L’intrigue est moins simple et naïve qu’il n’y paraît. Le film ne tourne pas seulement autour d’une succession de sketchs mettant en scène le tournage des
différents « remakes » (on vous laisse la surprise des films « suédés »). C’est un véritable hymne au cinéma et à la solidarité, un éloge de la vie communautaire et
des mérites du fait main. Soyez sympas rembobinez loin d’être le meilleur film du réalisateur est néanmoins son œuvre la plus accessible, personnelle et émouvante.
Gondry y réalise un travail de mise en abyme de son cinéma fait de bric à brac et d’idées décalées. L’aspect bricolé et les trouvailles visuelles du réalisateur
participent ici à donner une dimension burlesque follement originale à l’ensemble. En outre, cet aspect est renforcé par un duo d’acteurs magistral, digne des
grands couples de l’age d’or de la comédie hollywoodienne, dégageant une énergie communicative. Jack Black se déchaîne dans un rôle qui lui va à merveille.
Mos Def, calme et profond, en constitue le contrepoids idéal. Sur fond de jazz, blues, soul, cette fable humaniste et utopique nous fait passer un exellent
moment de cinéma. Alors, c’est sans originalité que je vous dirais « Soyez sympas, allez-y ! »
NG.
Festen
de Thomas Vinterberg
- Dîner pas très festif
Ahh le Danemark ! On en parle jamais mais il
s’y passe des choses tout de même !!
Notamment au niveau cinématographique. Et
Monsieur Thomas Vinterberg, en particulier,
petit prodige du grand écran, nous livre avec
Festen l’aboutissement de son talent de
réalisateur, talent déjà récompensé d’un prix du public en 1993 au festival du
court-métrage de notre bonne vieille ville de Clermont-Ferrand pour Le garçon
qui marchait à reculons.
Il faut avoir le cœur bien accroché pour se plonger Festen, parce qu’il traite de
l’horreur. Cruelle banalité qui à l’heure actuelle choque sans choquer. Car ce
film nous ramène à la lourde réalité de l’inceste : le secret qui pèse sur les
victimes souhaitant innocemment préserver leur famille. Un secret difficile à
porter, à cacher, et à révéler surtout lorsque l’omission n’est plus de mise. Un
choc : le suicide d’une sœur tant aimée qui a subi le même supplice, et dont il se
sentait si proche, et les souvenirs du personnage principal (Christian) remontent
à la surface. Le désir de vengeance n’est pas perceptible, il y a juste volonté de
faire savoir sa douleur en affrontant l’ennemi si familier pendant le « festin » qui
s’organise pour les 60 ans du papa admiré de tous. Tout un attroupement de
bourgeois bien intentionnés autour du patriarche. La scène est placée. Et là, la
révélation. Des mots d’enfants émanant du corps d’un adulte meurtri. Quoiqu’il
en soit le trouble-festin se fait copieusement insulter, et renvoyer du manoir où
toute la petite famille s’était réunie, sous prétexte d’une folie passagère due au
traumatisme de la mort de sa sœur. On assiste ainsi à une mise à tabac en règle
de la part du frangin (Mickaël, Thomas Bo Larsen), tellement frustré de sa
misérable existence qu’il s’en prend à celui qui lui projette ses échecs en pleine
figure. C’est à ce moment là que nous commençons à bouillir, à avoir envie
d’intervenir, tellement le rythme de la mise en scène essouffle et que la rage
exprimée par l’acteur (Ulrich Thomsen, extrêmement talentueux) est
communicative. Face à une telle détermination, la famille commence alors à se
poser des questions sur l’impossible éventualité, après avoir souffert d’une
léthargie collective. Une rumeur sourde, un vent de malaise se dégage et
refroidit le sang. Le bourreau nie les faits, mais on sent malgré tout les
fantômes de la culpabilité rôder autour de lui. Et puis, le dénouement final, un
semblant de dignité autour du petit déjeuner, mais pas d’excuses « officielles »
envers Christian. Tout le monde sait, mais plus personne ne dira jamais rien,
parce que la fierté familiale perdure. Un silence qui en dit long. Le bourreau est
alors devenu victime, victime de sa proche lâcheté.
Un film à voir absolument, car on en ressort pas indemne.
Mimifourmi
Attention : série choc !
Canal + avait gratifié ses abonnés d'un petit
bijou dernièrement : Jekyll ! Le mythe crée par
Stevenson du docteur « Hyde » Jackman et de
son double psychopate au caractère bestial. Une
série de 6 épisodes (court mais bon !) porté par
le magnifique jeu d'acteur de James Nesbitt et
son look ... ravageur ! A trouver sur le web
lecteur adoré !
Korgon
Cavalcade
de Steve Suissa
- Drame comique
Adaptation du roman autobiographique de
Bruno de Stabenrath (éditions Robert Laffont).
Un film touchant sur la vie de ce jet-setter branché, entouré d'amour et d'argent.
Léo a tout mais n’en prend vraiment conscience qu’après l'accident qui aurait pu
lui coûter la vie mais qui finalement ne lui coûtera « que » ses jambes. Il devra
d’abord accepter ce corps qui lui est étranger pour lentement se réadapter à son
ancienne existence. Le soutien et l’aide de ses proches lui seront indispensables.
Chacun contribue à sa manière à sa réintégration, le frère s’occupe de la
paperasse tandis qu’une amie (jouée par une Axelle Laffont pétillante et
attachante) s’inquiète de la reprise de sa vie sexuelle. On découvre la
surprenante solidarité jet-setienne et le lourd quotidien d’un paraplégique, toujours
avec dérision, pudeur, respect. Un sujet grave traité avec émotion mais sans
sensiblerie. Un drame qui rend heureux, une tragédie qui vous met de bonne
humeur. C’est une rééducation au bonheur du spectateur. Une fois les remords,
les reproches mis de côté, Léo accepte le bonheur qui s’offre à lui. Certainement
même encore plus sur ses roues qu’autrefois sur ses jambes. C’est un film qui
vous motive à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur et à prendre
conscience du bonheur que c’est que d’avoir mal aux cuisses et d’être essoufflé
après s’être tapé les six étages de votre immeuble ! Mais même pas seulement du
bonheur d'être valide pour ceux qui le sont, surtout du bonheur d'être en vie,
d'être là. Un bonheur que tout le monde peut avoir, il suffit d'en prendre
conscience. Le scénario est joliment servi par une équipe d’acteurs
sympathiques et justes, très souvent inattendus. Avec dans le rôle titre, Titoff,
que l'on connaît plus pour ses one-man shows, que l’on apprécie ou pas mais qu'on
oublie en tous cas grâce à sa performance d’acteur. Il est tout simplement le
personnage. On peut aussi se réjouir de voir défiler de nombreux « guests »
comme la récemment oscarisée Marion Cotillard ou encore le rauque Richard
Bohringer dans un rôle de médecin tout aussi éraillé. Une belle démonstration
de l’humanité de notre espèce.
CM
Musique
Melting-pot musical
Amour toujours
Par ici les oreilles !! Attardez-vous quelques
instants sur mes mots pour en savoir un peu
plus sur ma découverte musicale du moment,
même si je pense ne pas vous apprendre
grand chose, étant donné que ce petit bout
d’bonhomme passe désormais on the radio.
Justin Nozuka : né à New-York d’un père
japonais et d’une mère américaine, il part
vivre à Toronto à l’âge de huit ans. Elevé
dans une famille de sept enfants tous
musicos, à douze ans, il se met à la guitare et
à quatorze, il commence à composer et écrire
certaines chansons comme « Supposed to grow
old », incluse dans l’album Holly (du nom de sa
maman : c’est zoli !!) que je vous présente ici.
Mélodies simples, mais efficaces, de bons
musiciens derrière. Surtout une maturité
surprenante dans les textes. Comme « Save
him » sur le grave sujet de la violence
conjugale. Sans juger, il nous chante juste le
désenchantement amoureux, de manière
tellement vraie. Tous les styles se
confondent : blues, pop, folk, pour donner
un savoureux mélange saupoudré d’une voix
à tomber à la renverse (attention les filles
vous faîtes pas trop mal !!), et d’une souplesse
digne d’un chanteur de soul (écouter « Be back
soon »). A chaque chanson son univers, mais
quand même beaucoup d’amour et on ne va
pas s’en plaindre !! « After tonigh » donne envie
de partir au bord de la mer, de s’asseoir
autour d’un feu et de l’écouter jouer d’la
gratte en claquant des doigts, si si j’vous
jure !! Chose étrange, quand on regarde le
clip, on s’aperçoit qu’il est assis autour d’un
feu en compagnie d’amis et qu’il chante !!
Petit morceau dédié à sa môman (« Oh
Momma », il le fallait bien, il est encore tout
bébé puisqu’il a tout juste 20 ans !) Pour le
contrarier, on écoutera aussi la chanson
cachée : « Don’t listen to a word you’ve heard », un
petit bijou. Je vous laisse aussi l’apprécier sur
Youtube avec sa reprise de « Sitting on the dock
of the bay », et pour pas trop me mouiller, je
dirais que c’est aussi bien que l’original !!! Ah
et pis si vous l’avez râté au mois de novembre
à Paris (non non ne culpabilisez pas, moi non
plus j’y étais pas !), séance de rattrapage le 15
avril à Lyon (et là ce coup-ci j’y serai !!). Bien
à vous.
Holly (Outcast Records)
www.myspace.com/justinnozuka
Mimifourmi
6
The re -Turn of the folk
Country folk beau gosse
Si tu aimes la danse en ligne, le banjo, les santiags et les
clichés à 2€, cet album … n’est pas pour toi. De la
country, de la folk ; ça sonne très Texas, cow-boys et
rodéo tout ça. No way, que nenni cher lecteur ! Frank
Turner est un beau gosse arrivé tout droit du pays de la
marmelade et des petits pois à la menthe. Avec dans ses
bagages une voix suave et légèrement éraillée, un style qui
lui est propre, des mélodies qui accrochent le cœur et des
paroles qui percutent l’esprit, Frank Turner nous
emmène dans un autre monde, tout aussi réaliste que le
nôtre, pauvres terriens, mais Ô combien plus poétique.
Après avoir officié en tant que guitariste-chanteur au sein du groupe punk rock Million Dead, le front-man Turner
s’offre une escapade folk en solo. Et s’il clame haut et fort dans une de ses chansons que le punk rock lui a sauvé
la vie, la country folk est alors une renaissance, tellement on le sent dans son élément, accompagné de sa guitare.
Et pas besoin de gros ceinturon à tête d’aigle et de peau de bête devant la cheminée (quoique, personnellement je
ne refuserai pas) pour être viril et tenir tête aux grands virtuoses du banjo et du rocking chair.
A travers 13 titres, il nous raconte avec humour sa vie de fêtard qui a du mal à se remettre (vous savez, les
dimanche matins où l’on se réveille sans savoir où on est), il nous parle de ses amis (vous savez, ceux qui
nourrissent de grandes ambitions mais qui finalement restent des gens dans la norme), de ses amours (vous savez,
celles qui font qu’on apprend à jouer de la guitare et qu’on écrit des tas de chansons mielleuses), de son ancienne
vie engagée (vous savez, ces journées à crier dans les rues pour un plus de ci, moins de çà alors qu’il est clair que
le gouvernement fait la sourde oreille). Il nous décrit aussi les Londoniennes (vous savez, celles qu’on aperçoit
vite fait et qui repartent à jamais, comme un été en Angleterre).
Maintenant, tu n’as plus d’excuse, cher lecteur. Tu as sous les yeux une infime partie de la traduction des textes si
accrocheurs de Frank Turner. Je ne veux pas entendre de « Je ne comprends rien à ce qu’il raconte, je comprends
pas l’anglais, l’anglais c’est nul, et pourquoi d’abord tout le monde y parlerait pas français, à la place ? … ». Un
peu d’ouverture d’esprit, que diable !
En bref, un article bourré de clichés certes, mais un artiste (plutôt mignon, rappelons-le car ce n’est pas
négligeable) bourré de talent, très certainement. A suivre donc, et suivre de près la sortie de son nouvel album
LOVE IRE & SONG.
Sleep is for the Week (Xtra Miles Recordings)
www.myspace.com/frankturner
Kay
Tom is on your back now.
Une nuit noire, noire comme un
gasoil bon marché qui colle aux
pattes quand on s’y trempe. Une
nuit de poudre mauve, verdâtre par
moment, couleur d’une vase
spongieuse mais qui, comme un
bain moussant, délasse. Il y a là
quelques prostituées en mal de
vicelards qui gèlent sur le trottoir
de cette ville sale, tellement sale.
Nous sommes dans le quartier le
plus pourri du monde, où tout le
monde parle la même langue, celle
de la crasse, de la saleté la plus
collante. Une qui vous tient même
parfumé, et vingt années plus tard.
Tout est si dérangeant que plus
rien ne l’est, que tout est acceptable
et que notre homme prend corps. Il
est un corps endolori par le temps
mais toujours aussi râleur. Sa voix
est plus celle à la fois d’une
cartouche de clope et d’une caisse de
vieux bourbon que la sienne. Elle a
disparu en même temps que toute
harmonie. C’est l’histoire d’un
homme qui peut prétendre avoir
vécu là, parmi nous, dans le monde.
Mais qui surtout, a tout connu. Un
poète chantant non la misère, mais
la vie. Violente et cruelle, elle peut
aussi se teinter de pastels parfois.
Une cuve à ciel ouvert, un caveau
supportable. Ou pas. Une scène où
tout est rôle et où tout change
constamment. C’est pour cela qu’il
créé, sans s’arrêter, des fois qu’il ne
puisse plus reprendre, qu’il essaie,
qu’il s’essaie à tout ce qui le touche.
Il marche, indolent, et voit les infos,
la rue, les putes, son passé, cette
jeune femme, ce chien… Tient il
pleut. Et il écrit, il réécrit. Ce qu’il se
passe et qui semble devoir tenir bon,
qui doit rester dans les esprits, il le
dénote. Et il le chante. La rage et le
chaos, comme les douleurs et
l’amour. Il chante, pas pour
manger, mais parce qu’il y a ce je
ne sais quoi en lui qui lui susurre
de continuer. Inlassablement il
continuera, et tant qu’il lui restera
des forces, il les forcera. Et
généreux, les partagera. C’est
l’histoire d’un génie qui n’a plus
rien à prouver depuis longtemps
et qui continue à le faire pourtant.
C’est l’histoire d’un jeune homme
dans la force de l’age qui se
détruit dans les excès, et à la fois
d’un vieil homme qui encore
aujourd’hui ne veut rien lâcher.
C’est ce qu’est Tom Waits. Un
homme qui parle, chante, et hurle.
Parce qu’il est vivant. Je ne peux rien
dire de plus sur Orphans, son dernier
volume (car c’est plus que de la
musique). Avis aux âmes sensibles
de s’abstenir. Pour les autres, sachez
juste ne jamais vous arrêter, car lui
ne s’arrêtera pas là. Et peu importe
que la musique fasse profit, car la
poésie fait vie.
The Orphans Tour
www.myspace.com/tomwaits
Un homme.
Interview : les Têtes Raides
7
Une interview, c’est jamais facile, et là pour ne rien te cacher lecteur adoré, ça n’a pas été tout rose. Mais il
en ressort une expérience appréciable, et des réponses très intéressantes. Un entretien qui se fit au son des
voitures derrière la Coopé, interdiction de fumer à l’intérieur oblige, car après quelques heures de balance,
Christian Olivier, chanteur et poète des Têtes Raides avait envie de s'oxigéner un brin. Un bon moment
passé réellement entre amis !
SDCC : Ça vous emmerde pas trop de jouer à Clermont ? C'est une question rituelle. C'est parce
qu'on a parfois un peu l'impression d'être perdus au milieu de nulle part ici.
Christian Olivier : Ben non pourquoi ? Pour nous tu sais y'a pas de « perdu », on fait de la musique pour
tout le monde donc que ce soit à Clermont, à Montpellier, à Lille ou à Brest, y'a des gens et nous on fait de
la musique pour eux. En plus on a déjà fait des concerts à Clermont et en général ça s'est plutôt bien passé.
SDCC : Un mot pour décrire chacun des Têtes Raides ?
CO : Un mot pour décrire chacun des Têtes Raides ? Je commence par lequel ? Un mot pour décrire
chacun des Têtes Raides ? (Il soupire devant l'ampleur de la tâche).
SDCC : Vous avez pas des surnoms entre vous par exemple ?
CO : Ben Iso. Le saxophoniste, c'est Iso.
SDCC : Et pourquoi « Iso » ? (re soupir) C'est trop loin ?
CO : Oui c'est loin et puis surtout c'est des conneries tu vois alors bon. Enfin bon pour répondre à cette
question, faudrait que tu passes une demi-heure dans le camion avec nous et puis tu verrais (rires). Pour
décrire les Têtes Raides, c'est que déjà il y a des individus assez différents dans notre groupe, c'est ça
l'intérêt de ce collectif c'est qu'on est tous des individualités très fortes et y'a en même temps quelque chose
qui converge au moment où on est en train de faire de la musique.
SDCC : Comment est-ce que vous composez ? Vos textes sont travaillés, il y a une vraie poésie, est-ce que vous les écrivez avant de les mettre en
musique ou est-ce que c'est la musique qui inspire vos textes ?
CO : En général ça part plutôt du texte. C'est moi qui écris, très vite je mets une mélodie dessus quand même, au bout des quelques phrases déjà je
commence à chanter, avec un petit dictaphone comme ça (il désigne le nôtre). Et puis après ça avance au fur et à mesure comme ça mais ça démarre plutôt par
les mots en fait. Quand j'arrive, y'a la mélodie du chant, et puis après on met ça dans la marmite et tout le monde compose.
SDCC : Oui parce qu'il y a des grands passages musicaux quand même.
CO : Oui y'a les arrangements aussi. Au début c'est super libre, on bosse chacun de notre côté, on part un peu dans tous les sens, ensuite chacun essaie des
trucs comme ça, et puis on commence à nettoyer, à choisir les ambiances, à choisir les couleurs.
SDCC : J'ai lu quelque part que vous aimiez les poètes surréalistes. Lesquels en particulier ?
CO : Entre autres. Ben y'en a plein. On en a mis en musique et on en lit beaucoup. Ben toute la bande là : Desnos, Poe, Michaux, Artaud et d'autres ! Dans
pratiquement tous les albums on a mis des auteurs en musique.
SDCC : Comme dans « Tomber des Nues ».
CO : Oui ça c'est la plus connue, c'est Desnos. Sur notre dernier album, y'a un texte de Stig Dagerman, sur Fragile, y'avait Boris Vian et Joyce Mansour. Voilà,
à chaque fois pratiquement y'a eu des « invités », on aime bien avoir une autre plume que la nôtre. La littérature c'est quelque chose d'important pour nous.
SDCC : Oui parce qu'on sent qu'au-delà de la musique, y'a tout un univers qui est aussi littéraire, graphique...
CO : Ben moi je fais partie des Chats Pelés aussi, le groupe des graphistes, enfin on est deux à bosser là-dessus depuis 8 ans. La musique, le graphisme,
l'illustration, j'ai tout commencé en même temps. C'est vrai que c'est un tout.
SDCC : Vous êtes un groupe suivi par un vrai noyau dur de fans, encensé par la critique mais vous semblez garder du recul par rapport à la
médiatisation, presque une sorte de refus. Pourquoi ?
CO : Ben le refus, il vient pas de nous. Par exemple, là tu nous poses des questions et nous on répond. On n'a jamais refusé quoique ce soit.
SDCC : Même pas des apparitions aux Victoires de la Musique ?
CO : Non, non quand on était invités, on y est toujours allés. En 2000, on y avait joué « Dépêche-toi ». On a dû faire 5 ou 6 passages télé. Maintenant voilà c'est
vrai qu'on est moins médiatisés que d'autres mais ça vient pas d'un refus de notre part.
SDCC : Et vous pensez que vous l'êtes moins que d'autres pour quoi ?
CO : Ça je sais pas il faut leur demander. Ça tient peut-être à la nature de notre musique. Et puis à la télé, ils prennent pas forcément beaucoup de risques.
SDCC : Est-ce qu'il a des groupes ou artistes que vous aimez particulièrement et que vous aimeriez nous faire connaître ?
CO : Ben tous les artistes du Slip, quoi (NDLR : Mon Slip, label des Têtes raides). Ce soir y'a les Lombrics qui jouent aussi par exemple. Dans le Slip, y'a Mell, y'a
Pusse, y'a un groupe qui s'appelle Chet Nuneta qui va sortir un album là, fin Mars, c'est un groupe de 4 chanteuses qui font de la musique du monde avec un
percu, c'est super. Y'a une chanteuse aussi qui s'appelle Valhere. On travaille sur les découvertes aussi.
SDCC : Vous avez fait pas mal de collaborations avec d'autres artistes. Laquelle vous a marquée particulièrement ?
CO : Ben toutes. Avec Noir Désir c'était un truc, avec Tiersen c'était un truc... à chaque fois c'est une rencontre, et c'est super. C'est différent à chaque fois
donc... Quand on le fait en général, on le fait à fond et les gens avec qui on le fait sont sur la même longueur d'ondes.
SDCC : Quelle chanson vous avez le plus de plaisir à jouer ces temps-ci ? Plutôt des anciennes ou plutôt des récentes ?
CO : Oh ben les deux. On fait aussi des versions revisitées des anciennes. Bon là, à priori on va jouer surtout des chansons du dernier album. Mais après faut
voir aussi la manière de réagir du public. Y'a des morceaux comme « Expulsez-moi » ou le morceau avec le texte de Stig Lagerman, c'est un morceau de 20
minutes mais c'est étonnant ce qui se passe dans la salle, pour eux les 20 minutes c'est pas un problème et c'est super de voir ça.
SDCC: Alors là, la question, elle est un peu plus dure. Comme nous on s'appelle Sortie d'ce cours, on se demandait au vu de la situation - on est
dans un beau merdier ces temps-ci - est-ce que vous avez une sortie de secours à proposer ?
CO : Entendre de la poésie. Et puis défendre la culture. Quand dans un pays la culture commence à être boiteuse et à aller mal, c'est un signe qui ne trompe
pas au niveau d'un système, on va dire.
SDCC: Est-ce que vous avez un truc auquel vous pensez et qui devrait être interdit ? Ça peut être n'importe quoi.
CO : Ouais. Le Président de la République par exemple.
EF et Un homme.
La petite histoire
8
La paix, enfin
Ja
ck était étendu sur une chaise longue. Les
couchers de soleils sont remarquables sur
la côte australienne. L’éclat mourrant de
l’astre illuminait d’une couleur dorée,
pour quelques minutes encore, les rares nuages qui
flottaient au-dessus de la mer. Le ciel prenait une
couleur apocalyptique, une porte s’ouvrant sur un
autre monde, et si l’on tendait l’oreille, on pouvait
trouver au vent des airs de symphonie, ce qui
accompagnait à merveille le sublime de la scène.
Jack était partagé entre la contemplation passive du
panorama qui s’offrait à lui, et l’émoi dû à la
nouvelle qui circulait en ce moment même sur les
ondes de la planète entière. Il laissait flâner sa main
au ras de l’herbe, trouvant à la vision paradisiaque
un tout autre sens en cet instant. Il ne s’était jamais
lassé de ce spectacle, qui éveillait chaque soir une
foule d’émotions toujours différentes, justifiant le
caractère unique de ce prodige céleste. Seulement,
aujourd’hui était un jour particulier, l’humanité
avait atteint un stade qui relevait de la plus pure
utopie depuis des siècles et des siècles, sans
qu’aucune
prophétie
n’ait
annoncé
cet
aboutissement. Oui, les médias le claironnaient
avec stupeur depuis bientôt une heure : la terre
était en paix.
La paix. Ce mot, à force d’être utilisé, s’était vidé
de son sens, pour s’imposer alors que plus
personne n’y croyait, avec une puissance
inimaginable, qui stupéfia l’humanité entière. Le
concept abstrait avait réussit à se frayer un chemin
jusqu’à la réalité de notre monde. Les spécialistes,
historiens et sociologues, ne s’entendaient pas sur
les causes de cette paix universelle, d’où elle
provenait, comment on en était arrivé là. Mais ils
n’élevaient pas la voix. Toute violence avait
disparue, comme si la nécessité même de se battre
était devenue dépassée. Seuls quelques personnes
encore occupaient les bancs des églises, mais le
goût de la viande était devenu à tous intolérable.
Seules les inégalités étaient encore bien réelles,
mais on pouvait supposer que les meurtres et
violences même avaient disparu. C’était une simple
constatation : on s’apercevait soudainement
qu’aucun pays n’était en guerre, que les prisons ne
se remplissaient plus, que les forces de l’ordre
étaient désœuvrées. Jack regarda sa main et la
replia. Il chercha au fond de lui un sentiment de
haine, de rage. Il pensa aux personnes qu’il pouvait
avoir envie de tuer, mais renonça très vite : il en
était incapable, incapable de produire la moindre
pensée agressive. Il en vint à se demander ce
qu’était la haine. C’était un peu frustrant de sentir
que nous ne sommes pas l’exception à la règle, et
que si un phénomène contamine l’humanité, il n’y
a aucune raison pour que nous soyons épargné.
Mais cette fois, ni la destruction, ni le chaos ne
menaçaient la terre, ce n’était pas la peste, ou une
vague de haine qui submergeait l’espèce humaine.
Tout s’arrangerait avec un peu de temps, à partir
de maintenant. Si la guerre disparaissait, la notion
de paix devenait par là même inutile, vide de sens.
Si la nuit n’existe pas, qui penserait à trouver un
nom au jour ?
Plongé dans ses pensées, il ne fit pas attention au
murmure léger de sa femme qui se rapprochait. Un
baiser d’une douceur infinie déposé sur son front
le fit émerger de sa rêverie. Il soupira de
contentement : pourquoi chercher la souffrance
quand on pouvait vivre de bonheur et d’amour?
Elle vint se blottir dans ses bras, ses yeux pâles
fixés sur le soleil qui s’évanouissait paresseusement
à l’horizon.
« A quoi penses-tu ? demanda-t-elle d’une voix
douce.
- A la même chose que le monde entier en ce moment,
Sally. »
Elle rit, de ce petit rire qui la rendait irrésistible à
son mari. Elle savait très bien à quoi il pensait, car
la vie de son mari n’avait été qu’une lutte
incessante, justement pour faire cesser toutes les
luttes.
« Et maintenant ? »
Elle l’avait deviné, c’était la question qui le
préoccupait le plus. Il essaya tout de même d’y
répondre, sans trop s’engager :
« Tu as toujours été mon unique raison de vivre. Ce…
Cette pause de l’histoire m’assure que tu ne risqueras pas de
m’être enlevé par d’autres causes que naturelles. »
La jeune femme, avec son habituel sourire
équivoque sur le coin des lèvres, mélange subtil
d’ironie, de rêverie et d’amour, continua de le
questionner.
« Alors, qu’est-ce qui te préoccupe ? »
Sally avait un don pour rassurer les gens, par de
petites questions très générales, qui les aidait à y
voir plus clair et à deviner par eux-mêmes une
solution à leur problème. Cette habilité lui était
sans doute hérité de sa passion pour tout ce qui
touchait à l’astrologie. Jack ne cessait d’admirer sa
femme, en plus de l’affection qu’il lui portait. Mais
cette fois-ci, elle semblait tout de même
légèrement perturbée, bien qu’elle n’en laissa rien
paraître. Seulement, le degré de connivence entre
eux deux était si élevé qu’ils n’avaient besoin que
de demi-mots pour se comprendre. Ils restèrent un
moment sans parler, chacun goûtant la présence de
l’autre dans un silence complice. Il se dit qu’il
aimait la sentir un peu déstabilisée, qu’elle montre
pour une fois un signe de faiblesse, elle qui
semblait toujours si sûre d’elle, à juste titre et sans
prétention aucune. Cela lui permettrait peut-être,
pour une fois, de jouer le rôle de celui qui rassure,
même s’il se sentait autant réservé qu’elle.
« J’ai l’impression de rêver , avoua-t-il enfin.
- Et c’est un rêve agréable ? » demanda-t-elle en
tournant la tête vers lui, ses yeux bleus
assombrissant le ciel un instant.
Ils se contemplèrent, et il sentit son visage
s’embraser sous l’effet d’une vague de bonheur
soudaine et irrésistible.
« Le plus agréable de tous les rêves que l’on puisse faire. »
A l’horizon, imperturbable, le soleil disparaissait.
Cette ultime présence avant qu’il ne se couche
complètement était aussi la plus intense, car ses
rayons inondaient le ciel de toute leur force,
promesse d’un lendemain radieux. Et, pour la
première fois depuis qu’il connaissait sa femme,
même si cela n’en avait pas la forme, il l’entendit
poser une question exprimant son inquiétude :
« Je me demande comment les hommes vont s’occuper
maintenant. »
Jack compris alors combien la nouvelle l’avait
troublée. Il l’entoura de ses bras avec délicatesse, et
jetant un regard circulaire au large, à l’instant où le
soleil ne fut plus pour eux jusqu’au lendemain :
« Il reste tant de choses à découvrir. »
M.V.
L'inconnu du mois
9
Ce qui suit est une « interview d’inconnu ».
C’est-à-dire qu’un pool d’intervieweur se promène en ville à la recherche d’une personne
au faciès engageant et d’apparence disponible, puis l’approche amicalement et le
convainc de répondre aux questions. Ajoutons que le sujet, quelle que soit sa qualité, est
rémunéré à la hauteur d’un bonbon à la menthe.
Oubli des bonbons à la menthe et pas de piles dans le dictaphone : l’interview qui suit
s’est faite à l’ancienne, : papier, stylo, difficultés à suivre et crampes à la main, dans le
sas de célèbre banque de l’écureuil . L’illustre inconnu de ce mois-ci est Bahedja,
bénévole pour Médecins du Monde, à la recherche de comptes en banques à vider. Une
des intervieweuses s’est fait gentiment abordé par ce jeune homme et a cédé à sa bonne
conscience (ou sa grande naïveté). Echange de bon procédés, Bahedja s’est prêté à
l’interview.
SDCC : Y a t’il quelque chose dans la vie qui te passionne ?
B : Waah euh… La musique. Je suis passionné par la musique. (« Précisément ? ») La soul : Amy Winehouse, Patrice… Et les voyages : je suis de Mayotte, puis je
suis allé en Martinique, et maintenant je suis là !
SDCC : Est-ce que tu as un cactus chez-toi ou penses-tu en acquérir un rapidement ?
B : Non, je vis pas dans le désert (rires) Ça s’arrose pas. J’aime bien me lever le matin et arroser des plantes, ne pas les arroser ça me plaît pas. (« Quelles
plantes? ») Je connais pas leurs noms . J’aime bien être entouré d’êtres vivants. (Ndlr : Les plantes ?!)
SDCC : As-tu dans ta famille, présente ou plutôt passée, quelqu’un de connu, voire illustre?
B : Non. L’australopithèque Lucy, je pense qu’elle est de ma famille. (NDLR : c’est impossible en fait, nous sommes des Homos Sapiens, non pas des australopithèques (oui
on étale notre science))
SDCC : Est-ce que tu as un livre très chiant, que tu nous conseillerais de ne pas lire ?
B : Non, parce que je lis pas les trucs chiants. Je les repère de loin. A la couverture, ou au titre, je devine les livre chiants.
SDCC : Quel est ton parfum de glace préféré?
B : J’aime pas trop les glaces, mais sinon ce serait la vanille.
SDCC : As-tu un endroit à Clermont que tu aimes particulièrement ?
B : Jaude, parce que c’est là qu’il y a le plus de monde ! Puis j’aime pas les rues sombres.
SDCC : Peux-tu nous sortir une phrase prophétique, là maintenant?
B : Je suis pas prophète malheureusement. (Cherche dans son sac, puis cherche désespérément dans ses papiers.) Ah ! « Nous luttons contre toutes les maladies, même l’injustice »
Ca c’est vraiment important.
SDCC : Aimes-tu les animaux domestiques ? Ça ne te choque pas qu’on les nourrisse alors qu’ils ne travaillent pas ?
B : Ça me choque vraiment. Moi les animaux, je les manges. Bon pas les chiens, ni les chats. J’aime bien les petits chiens, mais on peut pas les élever dans un
appart’.
SDCC : Le mot de la fin? Un peu de pub?
B : Faîtes des dons à Médecins du Monde !
Kay & Lou
10
Ici et là
Médiaquête
Tu quoque, mi
Bibendum !
Est-ce utile de rappeler au lecteur
l’emplacement du musée RogerQuilliot ? Si vous boycottez le tram,
suivez les rails jusqu’à l’arrêt… RogerQuilliot.
Ce bâtiment aux salles rutilantes abrite
jusqu’au 31 août une exposition dont
l’affiche vous a forcément frappé, tant
du point de vue graphique que
quantitatif : le célèbre bonhomme à
l’allure débonnaire figé dans un flou
artistique (interprétation : symbole
d’une mascotte à la fois fidèle à son
imagerie d’origine, sans pour autant
stagner en sachant évoluer avec son
temps). Les frères André et Édouard
Michelin, à l’époque où ils tenaient un
stand pour leur modeste entreprise,
devinent une silhouette dans un
empilement de pneu. Le dessinateur
O’Galop se chargera de donner un
corps à cette vision : le cigare au coin
de la bouche, deux monocles posés
sur les yeux, un air rassurant de dandy
capitaliste, Bibendum est né. Jouant
sur l’adage latin « Nunc est bibendum »,
qui signifie « C'est maintenant qu'il
faut boire », le pneu Michelin « boit
l'obstacle ». La galerie retrace 110 ans
de publicité avec Bibendum comme
égérie, et vous invite à découvrir son
univers publicitaire, de 1898 à nos
jours. Pour cela, il investit deux étages
où sont exposés des planches
originales de sa création au toutes
dernières réalisations en 3D. Figurent
aussi des statues, dont la célèbre
fontaine de l’ancienne piscine de
l’ASM, et un superbe vitrail,
reproduction de celui de la « Michelin
House », bâtiment au centre de
Londres à la gloire du géant de la
pneumatique,
ainsi
que
des
projections de publicités télévisées de
différents pays. Il est dommage que
l'exposition ne joue pas plus sur
l'interactivitée, mais c'est toujours
intéressant de comprendre les
relations entre le symbole et le produit
qu'il représente. L'entrée est gratuite
pour les étudiants, et vous pouvez
toujours allez revoir les peintures de
Gustave Doré du côté permanent.
M.V.
Hourrrrrrrrrrra! La Médiathèque de Jaude vient de
rouvrir ses portes. Bref, comme tout rédacteur
mégalomane qui a plus d’ego que de talent, je tiens
à fêter avec tous mes « sur-moi » ma première
année à la tête de cette modeste rubrique. Pour que
cet anniversaire soit réussi, je reviens aux sources
avec un DVD 100% bizarre et des personnages
déjantés à souhait !
Adam’s Apples de Anders Thomas Jensen
Un antipathique skinhead Adam ( interprété par la star danoise Ulrich Thomsen) débarque dans la modeste paroisse du
pasteur Ivan (alias Mads Mikkelsen), qui a pour mission de réhabiliter d’anciens détenus et d’en faire des citoyens
dignes de confiance et de respect. Mais les choses avec Adam ne sont pas si simple, ce dernier se désigne comme
l’incarnation du mal absolu et met son temps à profit pour démontrer au pasteur Ivan que sa foi en Dieu n’est
qu’illusion. Cette étrange fable met en scène deux hommes mais surtout deux points de vue radicalement opposés sur
le monde, l’un érige une foi inébranlable en la bonté de l’espèce humaine, quitte à créer un décalage et à modifier la
réalité des choses, des faits et des gens qui l’entour, donnant ainsi au film un ton humoristique et très caustique. De
l’autre côté de la bonté et de la candeur, il y a Adam qui entreprend de démontrer par tous les moyens à Ivan la laideur
du monde et l’inexistence de Dieu pour le détruire au sens propre comme au sens figuré. Les deux personnages
principaux sont les illustrations d’un monde manichéen tellement poussé à l’extrême qu’elles en deviennent absurdes.
Un conte biblique qui oppose Dieu au Diable : qui des deux fous gagnera ce combat ? L’univers du film est unique à
plusieurs aspects : par exemple l’esthétisme de l’image très soignée crée une atmosphère digne d’un monde parallèle
complément givré, où Dieu cherche désespérément à convertir le Diable et à lui faire fermer boutique. Victime
littéralement des pires malheurs de la terre comme l’inceste, la maladie, la mort d’un être aimé, le handicap, Ivan trouve
dans la foi son énergie vitale pour avancer mais il avance à sa façon, c’est à dire en niant les évidences de sa propre
infortune et de la folie des pensionnaires qu’il cherche à tout prix à mettre sur le chemin de la rédemption. Cette
histoire insolite joue avec la morale, la foi, la violence et nous embarque dans des recoins insoupçonnés de la folie, du
rire et de la réflexion. Ce petit bijou cinématographique danois est à votre entière disposions à la médiathèque en
version danoise sous-titré en français, alors n’hésitez pas!
EL
Splendeur orientale
Aujourd’hui lecteur je me lance dans une nouvelle discipline, la critique culinaire. Si
l’adage veut que la critique soit facile alors que l’art, lui, est difficile je vais te prouver
que la sagesse populaire a souvent tort et SDCC toujours raison. Car il est bien
question d’art et la cuisine de La tente berbère taquine les muses. Ce restaurant est une
invitation au voyage, dès le pas de porte franchi, tu te retrouves sous une tente au
pied de l’Atlas, d’ailleurs il est vrai que l’endroit était prédestiné car la rue des Jacobins, c’est un peu le désert. Le
dépaysement est total si bien que même en plein Clermont le gourmet se retrouve à faire tâche dans ce décor des Mille
et Une nuits. Le personnel est très accueillant, d’ailleurs ton humble serviteur s’est même vu offrir un thé à la menthe
dont la douceur n’a que peu d’égal. La carte est variée, et tu pourras déguster des dizaines de tajines et des coucous
accompagnés, bien sur, de pâtisseries orientales. Laisse toi porter, de toute façon, tout est délicieux et abordable même
pour la bourse de l’étudiant. La seul déception provoquée par cet endroit est qu’en sortant on aimerait se trouver dans
une rue du souk de Marrakech cependant nous sommes toujours a Clermont.
La tente berbère : 38 rue des Jacobins / Tél : 04 73 90 42 42
Semperfi
Rétro c'est trop
Ici et là, il y a une faculté d'histoire, avec ses histoires drôles, ses
secrets d'anciens, ou ses mystères établis . Petit détour sur les
bancs embrumés des siècles passés ...
« Nous sommes en Irlande au début du XIVème siècle. Sur cette île farouche, conquise avec
beaucoup de difficultés par ses ancêtres au cours du siècle précédent, la main du roi anglais est
plutôt lourde et, de toutes les vexations, la moins bien admise par les fiers propriétaires irlandais est l'impôt royal. En
1319 ou 1320, deux agents royaux se présentent pour lever l'impôt sur la propriété d'un certain William Burgis. Notre
homme fait appel à deux religieux de passage, qui se mettent aussitôt à psalmodier avec la plus grande conviction une
règle du grammairien latin Donat sur le bon usage des pronoms. Ignorant la langue de Cicéron, les collecteurs croient à
une formule d'excommunication et ... s'enfuient. Si, d'aventure, vous êtes un latiniste émérite, la rédaction décline toute
responsabilité au cas où vous seriez tenté d'utiliser la méthode à l'égard de votre percepteur ... »
J.-L. Fray
(professeur d'histoire médiévale à Clermont II
spécialistes des relations villes et campagnes au Moyen-Âge et de l'histoire de l'Europe Centrale)
Merci pour votre gentillesse et pour votre promptitude à nous fournir cette anecdote.
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Sortie d'ce cours interactif
Le petit monde merveilleux de MySpace
MySpace, ça sert à quoi ? C’est très simple, MySpace permet aux groupes qui n’ont pas encore de label, de diffuser leur
musique sur Internet, en permettant l’écoute et le téléchargement de certains titres de leur album, ou même parfois
seulement des démo qu’ils ont réalisé.es Ces téléchargements sont légaux -puisque autorisés par les groupes eux-mêmesdonc pas de panique, tu ne risques rien. Sortie d’ce cours te propose d’aller écouter tout seul, comme un grand, certains
groupes trouvés aux hasards de ses pérégrinations sur la toile mondiale. Sélection.
Next Friday : Les punk-rockers clermontois ont trouvé leur maillon fort : Next Friday. Avec un punk énergique distillé par 5
gais lurons, après un album, une tournée, une coopé avec Messeigneurs Uncommonmenfrommars, ils reviennent à la charge avec
un nouvel EP (The Science of Distance), en préparation, et un concert à Clermont, le 11 avril, au Ratpack, l’ancienne Bibina, près du
palais de justice, avec Stetson et Crackboom.
www.myspace.com/nextfriday
Inara George : Découverte, pour ma part en première partie de Nada Surf, cette petite bulle de savon qui gigote dans tous les
sens sur scène sait nous emmener avec elle, sur la lune. Oui, la lune : une pop lunaire, légère. La pesanteur n’a pas d’effet. On
s’envole grâce a la délicatesse de la voix d’Inara George, aux musiques douces. Mais il faut bien avouer que le myspace n’est pas très engageant, il ne reflète pas
vraiment l’idée de ce groupe.
http://www.myspace.com/inarageorge
Hocus Pocus : Ca, c’est du hip hop français comme on en mangerait à tous les repas. Des mélodies, de l’inspiration, une
présence sur scène et la reconnaissance : leur dernier album Place 54 a été nominé aux Victoires de la Musique dans la catégorie
meilleur album urbain de l'année, les plaçant au même rang que Iam et MC Solaar ! Un groupe qui ose critiquer son propre style,
affirme que, comme tout le monde il est manipulé par les médias. Mais ils rassurent tout le monde en nous montrant qu’ils font
vraiment ça pour le plaisir.
www.myspace.com/hocuspocushiphop
Kay
Internet,
raconte
moi une
bétise ...
En bon étudiant que
nous sommes tous (sic),
Wikipédia est pour nous un ami fidèle, alors qu’il est
hautement conspué par nos professeurs ! Pour
dérider ces derniers, je vous propose de leur montrer
le
site
que
je
vais
vous
présenter :
http://desencyclopedie.wikia.com ! Et oui ! La
Désencyclopédie !
Basée sur le système du Wiki qui a fait le succès de
Wikipédia, permettant à tout internaute inscrit de
modifier comme il le veut (sous la vigilance d’un
comité de censure ici aussi) des articles traitant de
tous les sujets possibles et inimaginables ! Sauf que
dans la Désencyclopédie, ce n’est pas l’apport
d’informations qui prime, mais la dérision avant tout !
Les stars glamour se font tailler en pièces (ah, Tom
Cruise …), les plus belles théories du monde sont
déformées pour notre plus grand plaisir, et de
nombreux délires égaieront vos moments de solitude
sur la toile. Ainsi, la présentation de notre chère
région pourra en faire rire certains, avec notre cher
coté « radin », et de notre bonne vieille ville de
Clermont-Ferrand, « ville pleine de montées et de descentes,
avec que des mecs qui aiment le rugby » (si si, cherchez
bien !)
Bref, pour une bonne dose de dérision, passez donc
sur ce site histoire de vous poiler et de trouver des
citations imparables pour vous la péter en société.
PS : vous savez ce qu’est un étudiant ? « un être qui vit
dans des ruches collectives appelées résidences étudiantes […],
qui n’aime pas la tête de son compte en banque et la machine à
café (je lui demande un capuccino sans sucre, elle me sort un
capuccino sans gobelet !), ou encore travailler et se lever tôt. Pas
si loin que ça de la réalité vous ai-je entendu dire ???
Korgon
Bienvenue au Groland
Vous aimez rire ? Vous aimez les satires de l’actualité ? Et vous
aimez l’humour caustique et « vulgaire », un peu comme celui du
professeur Choron ? Alors vous connaissez surement les joyeux
drilles de la prinsipauté du Groland, j’ai nommé Jules-Edouard
Moustic, Benoît Delépine, Francis Küntz, Gustave de Kervern et le
président Christophe Salengro (pour ne citer que les plus illustres), présentateurs de cette émission
diffusée sur Canal+ tous les Sâdi (c'est-à-dire samedi en langage du Groland). Il se trouve qu’il existe
quelques sites internet très officiels pour les fans :
Tout d’abord, le site du ministère du dedans (sorte de ministère de l’intérieur grolandais :
www.ministeredudedans.com. Vous y trouverez quelques informations sur ce fabuleux pays, comme
son hymne national, sa devise (« Je mourirai pour toi »), son guide du citoyen téléchargeable, et l’adresse de
son ambassade en France par exemple (oui, oui, il y a une ambassade où vous pouvez demander par
courrier un passeport, une carte d’identité et des autocollants).
Vous avez aussi le site du fournisseur d’accès internet grolandais WANAGRO (www.wanagro.com) ou
encore le moteur de recherche internet www.grogueule.fr qui récence pas moins de 51 sites grolandais,
que ce soit de l’administration grolandaise ou de commerce (!!!).
Et oui, ce pays existe bien virtuellement. Personnellement j’en suis déjà citoyen (la demande de
naturalisation était facile, je suis né en Picardie).
Allez ! Surfez bien et… BANZAÏ !!!!
Un Ch’ti gô eud’ Picardie alias T.D
« MySpace est un service de réseautage social, qui met gratuitement à disposition de ses membres enregistrés un
espace web personnalisé, permettant d'y faire un blog, d'y entreposer ses compositions musicales et d'y remplir diverses
informations personnelles. »
Le Myspace de Sortie D'Ce Cours est un service ... rien qu'un service ! Mais pour que ce service est
une utilité il faut que toi, lecteur de papier, tu deviennes lecteur numérique et que tes clics soient
agiles et prompts !
Que la force du Web t'englobe et que du lobe tu le lorgnes ...
www.myspace.com/sortiedcecours
Nous
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Bons plans
Bon plan , bon app' !
Il existe une rue dans Clermont qui est une bénédiction si on a très faim et qu’on veut bien manger : la rue saint Vincent de
Paul, pas très loin du centre Jaude. Dans ce lieu magique, vous trouverez de quoi satisfaire les papilles les plus exigeantes et
ce grâce à deux adresses à retenir absolument : la Grotte à vins et le Devant.
C’est là que tout se complique : comment choisir entre les deux ? Autant dire que je ne trancherai pas pour vous, je vais
juste vous donner quelques indications afin de vous aider. Si je vous parle de ces deux restaurants c’est bien sûr que l’on y
mange extrêmement bien et que le personnel est très sympathique et de bon conseil.
Les plats sont souvent à base de produits régionaux, on peut par exemple manger de la viande salers à faire se damner Benoit XVI à la Grotte à vins. Un autre
conseil si vous allez à la Grotte à vins : prenez les crêpes en dessert. Des crêpes me direz vous, mais je peux en faire chez moi ! Non vous ne pourrez jamais faire
des crêpes comme cela : croustillantes, délicieuses cela ne peut se décrire mais juste se savourer les yeux fermés. Dernier petit truc : si vous ne finissez pas
votre bouteille de vin, vous pourrez repartir avec.
Au Devant vous mangerez aussi très bien et en fin de repas pour les amateurs de digestifs et de whisky vous aurez la possibilité de vous rendre dans la cave où
vous attend Vincent, grand spécialiste de tout ce qui est bon en alcools divers et variés. En route pour une dégustation, guidé par les bons conseils du maître
des céans. Et les prix me direz-vous, jeunes étudiants sans argent ? Pour le prix de deux très mauvais repas au Mc do vous pourrez déjà commander un plat
dans un de ces deux endroits.
Et comme une bonne démonstration vaut mieux qu’une longue explication rendez vous un de ces soirs dans un des ces deux restaurants.
Anne de Beaumont
Mille et une nuits…
Un bon plan lecture pour une fois. Une fois n’est pas
coutume comme vous savez sans doute… Il s’agit d’une
maison d’édition qui vaut le coup, et qui reste une des
moins coûteuses du marché : Mille et une nuits. Elle
propose le texte, rien que le texte, dans un format poche
ultra-réduit. On y trouve un peu tous les classiques,
surtout quelques bons morceaux de philosophies
diverses et variées qu’il est bon de connaître. Bonne
lecture !
Un homme.
Il va falloir coopérer
Les concerts immanquables de la
Coopérative de Mai
Jeudi 03/04> Gonzales et le Together Ensemble : Gonzales est un
drôle de type : pianiste virtuose, compositeur électro, crooner, rappeur
alternatif, producteur de feist et de peaches, bref touche-à-tout mais avant
tout génie de profession. Un énergumène à la mégalomanie assumée dont la
dégaine improbable est un prélude à une musique profondément originale,
inclassable et personnelle. A voir absolument ! 18€50
Spécialités vietMIAMiennes…
Il est très important d’être curieux quand il s’agit
de cuisine et de gastronomie. Si vos parents ne
vous ont pas encouragé - devrais-je dire forcé ? - à
goûter une purée de topinambours, si vous n’avez
jamais touché à un morceau de poisson cru il est
grand temps de remettre les pendules à l’heure.
Dans notre belle époque teintée de mondialisation
il vous faut vous tourner vers d’autres cultures et
pousser la porte de ce bon restaurant pour offrir à vos papilles LA grande
exploration. Direction Le Palais impérial, ouvert depuis 1982 et situé en plein
cœur de Clermont, un resto qui a de la bouteille ! Il vous sera proposé des
spécialités asiatiques et plus particulièrement vietnamiennes, le tout dans un
cadre exceptionnel : une grande pièce aux murs sombres, des orchidées dans
des vases longilignes, des tables en verre ; le tout confère une ambiance zen.
Venez à midi et vous trouverez des menus variés (à 12€) qui vous feront
découvrir une vaste gamme de sushis, viandes, poissons et crustacés
accompagnés de sauces au caramel, champignons, aigres-douces, de desserts
exotiques… Un vrai délice ! Je vous livre LA nouvelle en avant première : le
mois d’avril arrive avec la carte printemps-été…Au menu : Phénix (pâtes de riz
frites + poulet/crevettes), Écrevisses au safran, Cheese cake et Fondue au chocolat.
Un service ainsi qu’un accueil irréprochable que vous soyez étudiants ou
autres… Un coin où l’on se sent vraiment bien ! Petit conseil si vous comptez
venir à plusieurs à midi en semaine : passez pour réserver pour ne pas devoir
changer de plan en dernière minute… Le Palais impérial est souvent complet !
Vivez aussi l’ambiance Sud sur les terrasses une fois le beau temps arrivé et
n’hésitez pas à emporter les petits plats préparés avec soin (-15% sur les tarifs
à la carte) !
Samedi 05/04> Editors : Interpol n'a encore jamais donné de concert à
Clermont, alors en espérant un éventuelle venue du combo le plus classe de
New York, Editors, seulement trois dates en France, peut s'avérer un
palliatif agréable... effet placebo non garanti. 23€
5, Rue du Puits Artézien / Tél : 04 73 35 52 95
ES
Mercredi 09/04> Daniel Darc : Daniel Darc, ancien chanteur du groupe
Taxi girl, passe par Clermont avec un nouvel album de poésies rock
cramées qui doit faire oublier son terrible et merveilleux Creve-coeur. 18€50
Dimanche 27/04> Les femmes
s'en mêlent : Autre date
incontournable de ce mois d'avril, le
festival les femmes s'en mêlent avec
cinq groupes composés presque
exclusivement de filles à l'affiche. De
l'electro au rock en passant par la
pop : los campenisos, les france
cartigny, lesbians on ecstasy, dj sandy
volt et surtout The go team !, un
groupe à la musique péchue, complexe et métissée. Du genre à vous faire
sauter partout dans la fosse. 17€
E.F
Rédaction : Areal Thomas, Blanc Joseph, Bonnin Barbara, Buisson
Élodie, Casildas Sylvain, Constancias Marion, Didier Thomas, Fauvart Anne,
Fourré Estelle, Giraud Nicolas, Jourdan Mylène, Lollia Émeraude, Langevin
Marine, Mauler Clara, Mayoux Nicolas, Seiller Élodie, Severac Julien,
Taillandier Anne, Valeriano Michaël, Weichselgartner Viki (Guest : J.-L. Fray)
Dessin : Sandrine Girard
Logo : Gauthier Lafont
Pour nous contacter : [email protected]