Sommaire - Université Blaise Pascal, Clermont

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Sommaire - Université Blaise Pascal, Clermont
Décembre
2008
N° 20
Sommaire
Dossier : Wash & Dry Concept
p.2/3
Livres p.4
Ciné p.5
Musique p.6
L'inconnu du mois p.7
L'interview du mois :
Sébastien Tellier p.8 - p.9
Ici et là p.10
Sortie D'Ce Cours
interactif p.11
Bons plans p.12
Édito
« Wash me ! Wash me ! I want to feel your body ! » C'est le cri déchirant du T-Shirt que tu enfournes langoureusement dans ta machine à laver, ajoutant ta dose
d'adoucisssssant !
Bref, tu l'auras compris cher lecteur, un dossier « mouillé mouillé » que nous te proposons ce mois-ci, une visite dans le monde des tambours et autres essorages
(chaleur !) Hormis ces visites dans les laveries, ce mois-ci, nous avons rencontré pour toi Dieu, son fils et le Saint Esprit incarné en une seule personne : Sébastier
Tellier le bienheureux ! Il a répondu suavement et intelligement aux questions de nos intervieweuses de charme ! Rendez-vous en p.7-8
Enfin, retrouves-nous sur la toile en un nouveau lieu (p.11). Et jettes un coup d'oeil à la page 12, SDCC te donne rendez-vous pour le 10 décembre ... Affaire à
suivre !
Nous
Wash & dry concept !
2
La « banban » blanchit vos blouses
Chers lecteurs, vous n'avez pas finir d'entendre parler des classiques ! Non pas que nous soyons des archaïques chez
SDCC mais simplement parce que parmi nos rédacteurs, se trouvent quelques durs à cuire qui estiment qu'il ne faut pas
oublier les Grands auxquels nous avons tous été plus ou moins confrontés au cours de notre cursus. Non ! Arrêtez
d'associer les classiques aux dissertations lycéennes, et apprenez à les aimer comme des « bêtes humaines » car l'homme
dont il est question dans cet article s'appelait, s'appelle et s'appellera toujours Zola. Et les laveries alors ? Faites ce jeu
d'association d'idées et vous discernerez la logique SDDC quand elle décide de faire des laveries, le sujet phare de son
numéro. (Pas très vendeur, je vous l'accorde mais on s'en tape on est gratuit et on fait ce qu'on veut avec nos cheveux et
nos lessives) Donc un jour notre présidente – qui a fêté ses 22 ans il y a un an et quelques jours – a décrété (le mot est
faible) : « Les enfants, prochain meeting dans une laverie et au diable les conventions ». Bien maîtresse. Ce même jour un rédacteur
qui voulait certainement flatter l'égo de notre supérieure a ajouté : « Si on faisait notre prochain dossier sur les laveries ? » . La
présidente, elle a dit oui et nous, humbles rédacteurs avons débattu dans le respect des règles de la liberté d'expression
(c'est bon j'ai l'air crédible là ?) et avons donc dé LIBÉRÉ pour accorder une place à L'Assommoir ! Vous savez, la
première fois qu’on lit ce titre, on se dit « C'est fou ce que ce pavé porte bien son nom mais j'espère que le contenu ne me fera pas le
même effet ». Et c'est honteux de l'avoir penser, ce roman est tout sauf assommant.
L'Assommoir, c'est en fait ce marchand de vin au coin de la rue de la Poissonnière dans lequel les ouvriers viennent boire
la goutte et se tordre les boyaux à coups de cette liqueur couleur or que l'alambic du père Colombe distille sous vos yeux.
Dans ce bar, on rencontre Coupeau, un ouvrier au bon coeur qui fait partie de ces rares travailleurs qui n'ont pas peur du
dur labeur et qui préfère le sirop de Cassis au vin. Et la laverie dans tout ça ? Patience !
Coupeau tombe amoureux de Gervaise, une blanchisseuse (blanchisserie, laverie c'est bien un dans le même champ lexical, non ?) qui vient d'être laissée par son
compagnon de qui elle a eu deux enfants - dont Etienne de Germinal. Ce compagnon, s'appelle Auguste Lanthier, homme volage, violent et manipulateur.
Coupeau épouse Gervaise - dite « la banban » à cause de sa patte folle - et de cette union naît la petite Nana, à qui Zola consacrera un roman pour compléter sa
série des Rougons-Macquart. (NDLR : si vous vous intéressez à la généalogie de cette famille atypique, lisez Le docteur Pascal qui vous en dressera le portrait
complet).
Gervaise et Coupeau mènent une vie paisible malgré leur précarité. Cependant, tout bascule le jour où Coupeau tombe d'un toit. Les temps sont durs, Gervaise
est seule à ramener le pain à la maison, elle soigne son mari et parvient tout de même à ouvrir sa propre blanchisserie (son rêve !) grâce à un prêt que lui fait un de
ses amis.
Gervaise se fait un nom, et dans le quartier, on apprécie son travail. Des jalousies gravitent autour de « la banban », mais notre chère blanchisseuse à laquelle on
s'attache, brille par sa générosité et son professionnalisme. Coupeau est sorti de sa convalescence mais ne travaille toujours pas... Coupeau commence à boire et
devient un habitué de L'Assommoir. « Du vin, juste du vin, dit-il fièrement, pas d'eau de vie ! Il n'y a pas de mal à boire du vin. » La déchéance peut commencer. Il
entraînera dans sa chute inexorable Gervaise, dont la blanchisserie partira au va-l’eau, jusqu’à la fin inévitable…
Par cette chronique sociale des classes ouvrières au XIX ème siècle, Zola nous dépeint la misère de l’époque avec le réalisme d’une machine à remonter le temps.
Heureusement que depuis, nos grands parents se sont battus pour des réformes sociales…
Pink Lady & B.B
« On lave notre linge sale en famille »
Our beautiful laundrette !!!!
Mission laverie automatique
Vos charmantes enquêtrices de choc ont retroussé leurs manches et ont fait un florilège des
meilleures laveries clermontoises !
Nous avons tout d’abord affronté une chaleur humide, moite, torride (bref il faisait chaud
comme dans une baraque à frites) afin de pénétrer dans la laverie Lavez-ici rue Fongiève.
Décor unique très fifties, le seul plafond au monde à damiers, avec des machines à laver à
faire pâlir d’envie ma sorcière bien aimée. S’il vous manque un siège, venez vous servir mais
prévoyez une scie à métaux car le mobilier est solidaire camarade, en d’autres termes, jeune
padawan, les fauteuils sont soudés. Laverie vintage au plein cœur de Clermont, idéale pour
réaliser vos clips ou vidéos pornos. Pourquoi porno ? Ceci n’est pas dû à une révélation
cosmique devant une des œuvres de Fred Coppula mais parce qu’il y a bel et bien un
magnifique poteau vert, parfaitement calibré pour vos soirées lap dance. La preuve on a
même mouillé le maillot mais on ne vous montrera pas les photos.
On enchaîne avec la laverie la plus intellectuelle de la place, située rue Bonnabaud. En entrant on est saisi par la délicate fragrance d’Ariel professional (à dire
avec l’accent ricain). Laverie climatisée donc pas de buée intempestive sur vos lunettes ou autres accessoires divers. Ne faites pas de bêtises, vous êtes filmés, ce
qui n’a pas empêché un petit coquin de fracturer la porte. Présence d’un lavabo pour laver ses mimimes sans doute après avoir passé des moments câlins avec
Speed Queen, qui n’est pas le transsexuel assigné à résidence mais tout simplement la marque des machines. Enfin, pour tromper votre ennui, vous avez à votre
disposition des livres, gentiment piqués à la médiathèque (et pan la délation !)
Spéciale dédicace aux nostalgiques de l’ère communiste, la laverie ex-RDA, rue du Port. Devanture vert soviet (si si ça existe), petit moyen on va à l’essentiel :
laver du linge. Ennemi de la promiscuité s’abstenir ainsi que les allergiques à l’art pictural. Présence de petits messages perso, allant du témoignage euphorique
d’un ami irlandais de Donegal à des petites annonces cochonnes. Petit conseil pratique : c’est moins cher mais c’est toujours trusté par Ariel (bizarre).
Coup de cœur de la rédaction, la laverie champêtre rue des Jacobins. La devanture bleu pétrole pique les yeux. Mais à l’intérieur calme et sérénité vous
attendent : décoration bucolique avec stickers fleurs et libellules sur des murs vert prairie. Le distributeur de lessive est amoureusement camouflé dans sa petite
niche provençale, le paillasson est un lit de verdure. Cependant un mystère demeure, au fond à droite une porte dérobée qui mène Dieu sait où. Pour les novices
du lavage, vous trouverez des conseils de nettoyage dignes de ceux de vos mamans.
Pour finir en beauté, la laverie la plus crade de notre humble assortiment, pour les plus téméraires rendez vous avenue Charras. Sol à la régularité fantaisiste,
hygiène des plus douteuses (vos vaccins sont à jour au moins ?), beaucoup de machines en panne. Les murs sont d’un blanc clinique et tout ceci manque d’âme !
OUI les laveries ont aussi une âme, alors plus d’excuses pour laisser vos fringues sales s’accumuler dans un coin !
Anne de Beaumont & EL
Laundry Day ( Le jour de la lessive)
3
Ah-ah-Ah-ah-Ah ! … Ahem! Kof !… Euh!? Dédicace à mon coach vocal…Bon! Venons en au fait!…
Il n’y a pas que la machine à café qui est prisée par les scénaristes et acteurs télé. La laverie automatique du coin,
et ses machines à laver, est également très sollicité (peut-être même plus) comme cadre dans des séries de 10 à 15
minutes. En France, sur TF1, dans Laverie de Famille (série sponsorisée par une célèbre marque de lessive) on a vu
que la laverie était un haut lieu de sociabilité dans un quartier. Sur Canal +, dans A la recherche d’un emploi, de et
avec Atmen Kelif et Lorànt Deutch, elle est devenu la scène de mises en situation pour deux chômeurs qui
recherchent un emploi. Cela peut-être aussi un contexte favorable à la romance comme dans la mini-série
américaine Doctor Horrible’s Sing Along Blog, du scénariste et réalisateur de Buffy contre les vampires, pour le moment
uniquement visible sur Internet.
Le synopsis de la série est simple : Dr. Horrible est un méchant qui cherche à se faire un nom. Son but ?
Dominer le monde, bien sûr, mais surtout devenir membre de la très sélective Evil League of Evil. Pour cela, il
doit prouver son talent et éliminer son Némésis, Captain Hammer, super-héros macho, crétin et antipathique qui
le ridiculise régulièrement. Mais Dr. Horrible est aussi Brian, un américain moyen, timide et désespérément
amoureux de Penny, jeune fille, rencontrée à la laverie, qu’il n’ose pas aborder.
La laverie est le cadre principal de la romance entre Brian et Penny, une des trames principales. Toutefois elle
n’occupe que le tiers de la série. Comparée aux séries TV traditionnelles, Dr. Horrible n’est qu’un tout petit projet : trois épisodes (ou « actes ») d’environ 12
minutes. Projet familial délirant tourné en six jours, avec des moyens microscopiques, pendant la grève des scénaristes (on occupe son temps comme on peut),
la série se présente tout d’abord comme un blog vidéo puis sous la forme d’une comédie musicale kitch et décalé. Les acteurs se font plaisir, avec en tête de
casting un excellent Neil Patrick Harris (le légendaire Barney de la série How I met your mother).
Signalons, chose bizarre, que pour un contenu Internet, l’accès est majoritairement limité aux Américains. Son accès à l’étranger est annoncé pour bientôt,
mais les anglophones peuvent visionner les épisodes sur les sites de partage de vidéos, et des versions sous-titrées sont facilement téléchargeables… Mais je ne
vous ai rien dit. Fort déjà d’un grand succès, on sait déjà que la série ne sera pas sans suite. Un DVD rempli de bonus est prévu, sans parler, d’une inévitable
suite…
NG
Nettoyage à sec
Dissonance et distorsion sont les
deux mamelles de la nation (du
rêve)
Sonic Youth, groupe qui aime faire saigner les
tympans, sort en 1995 Washing Machine, un des ses
albums les plus connus parce qu’un des plus
accessibles (si on peut parler d’accessibilité dans le
cas SY). Car nos amis new-yorkais ne sont pas
exactement des partisans de la facilité. On les
imagine mal confier la production de leur
prochain album à Timbaland dont on peut
apprécier le travail tout en reconnaissant qu’il ne demande pas une implication et une
concentration extrême de la part de l’auditeur. Un exemple au hasard : n’importe quelle
chanson des Pussycat Dolls (ou les poupées chatte minou pour les puristes de la langues
françaises) ou de Justin Timberlake (ou Juste un lac timbré pour les mêmes puristes). Alors
qu’écouter les 19 minutes et quelques de The Diamond Sea, morceau qui conclut Washing
Machine, requiert la condition physique d’un marathonien de l’oreille. La traversée de cette
mer sera longue, douloureuse et solitaire. Washing Machine n’appelle pas vraiment à la
convivialité. Ce groupe ne cherche pas à faire plaisir à son public, on se demande si ce
groupe cherche même à avoir un public. Pourtant au fil du temps, il a réussi à s’en créer un,
au point de devenir une icône, une référence, un groupe que les autres groupes citent en
influence. Au cours de ses 27 ans d’existence, Sonic Youth n’a fait aucune concession et a
continué son travail de recherche sur la distorsion et la dissonance. Les guitares
omniprésentes sont maltraitées, tordues, tendues, les cordes sont au préalable travaillées au
tournevis, en bons gestapistes les Sonic Youth n’épargnent aucune torture à leurs
instruments.
Tel des stakhanovistes du noise rock (il parait que ça s’appelle comme ça), les Sonic Youth
ont enchaîné les albums austères, jansénistes, rigoureux et rugueux. L’honnêteté et la
constance de leur démarche forcent le respect. Qu’importent les modes, les courants, les
Sonic, en scientifiques de la musique, continueront à appliquer la même formule, à
rechercher peut être la distorsion ultime, parfaite, celle qui vous laisse à terre, terrassé, la
bave aux lèvres. Ne pas se laisser abuser par la trompeuse tranquillité du son, les Sonic ne
caressent l’auditeur dans le sens du poil que dans le but de lui faire la peau un peu plus loin.
On notera la présence de Kim Deal, la bassiste des Pixies, en duo avec Kim Gordon sur le
très inspiré Little Trouble Girl, complainte détraquée d’une fille à sa mère (but you’ll never know/
what i feel inside/that i’m really bad/little trouble girl). Les autres morceaux chantés par Gordon
sont les plus marquants de l’album, notamment Becuz, étrange déclaration d’amour où voix
et guitares n’annoncent rien de rassurant, ou encore Panty lies (quel titre !) qui fouette bien
l’oreille ou encore Washing Machine où l’on apprend que le cœur peut tourner en rond
comme une machine à laver et ce pendant 9 minutes 33. L’amour fait décidément très mal
dans l’univers distordu des Sonic Youth. Un peu comme dans la vraie vie, non ?
Washing Machine (1995) de Sonic Youth publié chez Geffen Records
Anne de Beaumont
On peut en faire des
choses dans une laverie
Bande de cochons, je pensais à réaliser un film ! My Beautiful
Laundrette (par le génialissime britannique Stephen Frears en
1985) est la preuve par film, qu’il est possible de traiter de
sujets complexes, variés dans un même long métrage avec
humour et justesse.
Omar (Gordon Warnecke), jeune anglais d’origine
pakistanaise est un jeune loup arriviste qui grâce aux «
relations » de son oncle obtient la gestion d’une laverie
automatique assez miteuse. Avec son ami d’enfance Johnny
(interprété par l’irlandais le plus sexy de ce côté de
l’hémisphère alias Daniel Day-Lewis), ils vont la retaper et
devenir progressivement amants. Ce film est un vrai trésor, un
témoignage atypique de l’Angleterre des années 80, avec les
difficultés économiques, les conflits raciaux, l’intégration et
l’homosexualité, et ceci filmé au travers du prisme de la
laverie. Les relations dominant/dominé sont dévoilées au
travers de nos deux jeunes entrepreneurs, Johnny ex-skin
cherche à s’en sortir et à retrouver une certaine normalité ;
tandis qu’ Omar (loin du cliché larmoyant de l’homosexuel)
assouvit sa soif de domination, de pouvoir et de
reconnaissance.
Les contradictions des uns
et des autres sont tellement
flagrantes qu’on peut
difficilement refréner un
sourire,
par
exemple
l’oncle d’Omar qui invoque
régulièrement
l’honneur
familial à son profit mais
entretient
depuis
des
années une liaison avec
une anglaise Rachel. La
femme
trompée,
la
maîtresse maraboutée, les
skins et tout les autres
personnages
de
cette
étrange fresque mousseuse
nous rappellent que nous
nous battons tous contre des moulins à vents. Film patchwork
dense et caustique qui démontre bien que le cinéma
britannique sait se renouveler et faire fi de tout les tabous.
EL
Livres
4
Les Amours
d’Ovide
- Poésie d’actualité
Tu en as assez des complaintes glauquissimes de Michel H sur sa
vie sexuelle ? De l’hystérie nombriliste d’Amélie N ? Alors je te
conseille la lecture suivante : Les Amours d’Ovide. Bon d’accord, on
a rarement fait plus minable comme introduction à une chronique
de livre, mais comme je suis à la fois en panne d’inspiration et en
retard dans le rendu de mes articles, je compte, cher lecteur, sur ton
indulgence complice (ça reste entre nous ). Bon, essayons un peu
de rattraper ce début piteux ... Je suis sûre qu’à la lecture du nom
« Ovide » un sentiment de froide déférence s’est aussitôt emparé de
toi et tu t’es remémoré l’austérité des bustes de Cicéron, de César
et la sévérité de ton prof de latin du collège. Or, Ovide c’est
exactement tout le contraire de cela. La vérité c’est qu’Ovide fût le
Sébastien Tellier de son époque (sans toutefois les sonorités
« miam miam » à la Snoop Dogg) : un amoureux de l’amour qu’il
déclina dans son oeuvre sous toutes ses formes, tous ses effets et
toutes ses complications. Un livre qu’on prend un vif plaisir à lire
car nous sommes toujours soumis aux mêmes joies et aux mêmes
tourments qu’il y a deux mille ans.
On suit ainsi le poète dans ses conquêtes aventureuses (de femmes
mariées notamment), ses accès de jalousie, ses intrigues diverses et
même sa mauvaise foi (il peut démontrer avec la plus grande conviction l’exclusivité de ses attentions pour sa
maîtresse dans un poème, puis se vanter d’avoir dupé celle-ci à sa complice de crime dans le texte suivant).
Bref, Les Amours sont une oeuvre très riche et assez insaisissable, à la fois profonde et légère, sérieuse et futile,
grave et drôle. C’est le manifeste d’un poète expert de l’amour, qui devait par la suite mettre à profit sa science
dans l’Art d’aimer. Il t’arrivera certainement de rire de la désuétude de certains traits de pensée mais, après tout,
Ovide est le genre de poète qui invite volontiers à rire de lui-même, et en contrepartie tu seras souvent surpris
de sa perspicacité au sujet d’un sentiment vieux comme le monde. Autant te laisser gagner par sa poésie,
comme sa maîtresse Corinne se laissait conquérir par ses caresses : « Comme sa résistance n’était pas celle d’une
femme qui veut vaincre, elle fut vaincue sans trop de peine avec sa propre complicité » ( Les Amours, I,5).
EF
La Grande Entourloupe
De Roald Dahl
- Prix de l’Humour noir
- Nouvelles jubilatoires
Qu’est-ce que Roald Dahl évoque pour vous ? Charlie et la
chocolaterie, Sacrées Sorcières ? Oui, mais pas que ça… Cet auteur
anglais a commencé par écrire un grand nombre de nouvelles,
toutes plus somptueuses les unes que les autres, recueillies entre
autre dans les fabuleux Bizarre Bizarre et Kiss Kiss. Mélange de
roman noir, étude sociologique ou encore fantastique, ces textes
sont des merveilles de minutie réglées pour que le suspense
s’accumule au cours de la lecture et donner toute sa force à la
chute, ou au contraire laisser retomber la frénésie dans une
étrange frustration. Paru en 1974, La Grande Entourloupe recueille
quatre nouvelles plus longues que la moyenne. Un bref aperçu
pour vous introduire à l’univers fascinant de ce maître et vous
mettre l’eau à la bouche, amateurs de mystère et d’histoires à
thème : L’incité met en scène l’oncle Oswald qui, à travers ses
mémoires, relate ses aventures surpassant celles de Casanova …
en plein désert. La Grande Entourloupe a pour sujet le stratagème
qu’imaginent deux voisins pour s’échanger leurs femmes durant la nuit, sans qu’elles s’en aperçoivent. Le
Dernier Acte est le destin tragique d’une veuve qui revoit son amour d’enfance. Enfin, Chienne relate une fois
de plus les mésaventures d’Oswald dans une histoire digne du Parfum de Süskind. Le tout écrit dans un style
qui ne laisse jamais le lecteur reprendre son souffle, et l’oblige à le lire d’une traite. Bien sûr, rien ne tourne
jamais comme les protagonistes l’espèrent. Sinon, prendraient-ils la peine de nous décrire si précisément
leurs espérances ?
Larsen
La trilogie de
Bartimèus
(Tome 1 :
L'amulette de
Samarcande)
de Jonathan Stroud
- Ou comment vous faire croire
que les Djinns existent.
En fait de livre, il s’agit la d’une trilogie (donc
de trois livre (pour les plus lents d’entre
nous !) ). L’auteur est un anglais du nom de
Jonathan Stroud, né en 1970 dans une petite
ville d’Angleterre (logique hein !) Il a
commencé très jeune à écrire et à dessiner. Il
sort son premier livre à 23 ans, puis en 2001,
l’idée lui viendra d’écrire un livre de Fantasy,
mais mélangeant les règles faisant des
magiciens les méchants, et d’un enfant le
héros. Après deux ans d’écriture sortira le
premier tome « L’amulette de Samarcande » deux
autre suivront « L’œil du golem » et « La porte de
Ptolémée ».
L’histoire se passe au XXI ème siècle, le
monde est régi par des sorciers qui invoque
des Djinns pour réaliser leur désirs , et
lorsque Bartimèus, puissant et célèbre parmi
les Djinns est appeler à l’aide d’une
invocation puissante, il n’arrive pas à croire
que c’est un (trop) jeune apprenti sorcier qui
fais appel à Lui. Et encore moins quand ce
dernier lui demande d’aller voler l’Amulette
de Samarcande chez le puissant Simon
Lovelace. Le Djinn n’ayant pas le choix se
lance dans la réalisation de sa quête, dans une
sorte de mission suicide et se retrouve
embarqué dans une dangereuse et fantastique
aventure avec le jeune sorcier.
Rien de tel que ce livre pour vous faire voir
un Djinn dans votre lampe de chevet et il est
tellement facile de s’identifier au jeune
Nathaniel qu’on en plongerait (littéralement)
dans le livre.
Panda
Cinéma
5
The Visitor
De Tom McCarthy
- Sur un air de djembé
On dit que la musique adoucit les mœurs… Par ces rythmes de djembé et classique, celle de The Visitor, Grand prix du Festival
de Deauville en 2008, seconde réalisation du réalisateur et acteur, Tom McCarthy, appelle à la fraternité entre les peuples. Ce
film raconte l’histoire de Walter Vale, professeur d’économie à la fac, dans le Connecticut, qui, depuis le décès de sa femme,
mène une vie aussi monotone que rangée, entre des cours magistraux qu’il dispense avec désintérêt (je vous arrête tout de suite,
tous les profs ne sont pas comme ça !) et les leçons de piano qu’il reçoit sans conviction. Pourtant un jour, alors qu’il est
envoyé à Manhattan pour une conférence par son Université, il fait une découverte qui bouleverse le rythme de son existence.
L’appartement qu’il possède là-bas est occupé par un jeune couple d’immigrants syrien et sénégalais, victime d’une escroquerie
immobilière : Tarek, un joueur de djembé habitué des clubs de jazz, et Zainab, une vendeuse de bijoux sur les marchés. D’abord
un rien réticent, il finit par accepter de partager les lieux avec les jeunes gens. Touché par sa gentillesse, Tarek insiste pour lui
apprendre à jouer du djémbé (tam-tam-tam). La musique rapproche les deux hommes et change la vie du professeur introverti.
Toutefois leurs routes se séparent lorsque, à la suite d’un contrôle d’identité, le musicien est arrêté et menacé d’expulsion. Mais Walter va tout mettre en œuvre
pour lui venir en aide ...
Après un premier long métrage, applaudi par la critique en 2003, Station Agent, idylle entre une jeune fille gaffeuse et un nain chef de gare, Tom McCarthy nous
propose cette fois ci une histoire bouleversante, poignante sans jamais se compromettre dans le pathos, grâce à une écriture précise et épurée. La réalisation
est simple sans fioritures. Habile et jamais jugeant, le réalisateur profite du retour à la vie de son personnage principal pour dresser un constat sur la politique
d’immigration d’une Amérique post-11 septembre. Les comédiens, tous magnifiques parviennent à incarner l’âme fragile de leurs rôles, extériorisant si bien la
beauté intérieure qui les anime.Notamment l’acteur principal, Richard Jenkins (le patriarche dans la série Six Feet Under), jusqu’ici cantonné aux second rôles,
qui explose en incarnant un personnage tout en nuances, alternant comique économe et gravité pudique. Œuvre à la fois politique et humaine, attentionné,
douce et intime, The Visitor s’impose comme une réussite.
NG
The
Duchess
de Saul Dibb
-Conventionnel
(peut être trop)
La très jeune et naïve Georgiana Spencer (ancêtre de Lady Diana
- le karma familial ça ne s’invente pas !) se marie avec le froid et
taciturne (mais immensément riche)Duc du Devonshire, mais le
mariage au XVIIIème siècle est une épreuve à laquelle la jeune et
inexpérimentée Duchesse n’est pas préparée. Son époux, le Duc
(Ralph Fiennes) la délaisse pour de nombreuses conquêtes dont la
meilleure amie de celle-ci, ainsi elle commence à se forger une
personnalité de mondaine qui fera d’elle une femme du monde
adulée et jalousée… Malgré tout elle n’a pas oublié l’amour de sa
vie, un jeune politicien, futur Premier Ministre Charles Grey.
Film d’époque tourné en décor naturel, cet heritage film (ndlr : film
britannique exaltant un passé lointain où la Grande-Bretagne était
une immense puissance, avec des héros romanesques à souhait,
genre qui fait figure de film patrimonial) retrace une partie de la
vie de la très méconnue et très charismatique Duchesse du
Devonshire.
On peut ici regretter que le parti pris lacrymal du réalisateur qui
s’est focalisé sur sa vie amoureuse et ses déceptions sentimentales,
en excluant de facto l’engagement politique de la Duchesse (qui
n’est qu’effleuré dans le film) courageux et avant-gardiste pour
son époque. Féministe avant l’heure, Georgiana luttera toute sa
vie pour trouver une place dans un monde misogyne qui
considérait la femme comme un ventre pour la procréation
d’héritier mâle. Saul Dibb respecte tout les codes du genre du
film en costume, au risque de dresser un portrait ennuyeux de
l’héroïne et de rester dans une mise en scène «so british» où on
ressort de la projection avec un sentiment de déjà vu. La sublime
Keira Knightley (le rôle-titre) est excellente (en même temps elle a
été payé plusieurs millions donc…) et force est d’admettre que la
demoiselle est une habituée des heritage film, avec ses
interprétations dans Orgueil et préjugés et le récent Reviens-moi,
l’impression de déjà-vu vient peut être de là ? Les fans
inconditionnels de l’actrice seront certainement aux anges
puisqu’elle figure sur la quasi-totalité des plans du film et souvent
un verre à la main ! Pour résumer, ce film est une charmante et
très documentée reconstitution de la société aristocratique du
XVIIIème où le romantisme se dispute à la mièvrerie.
EL
Dodgeball
De Rawson Marshall Thurber
- Un film qui a des « balls »
- L’esprit d’équipe c’est un
esprit pour toute l’équipe
De l’île de Farö (en Suède), témoin des ses
derniers instants et de ses dernières fulgurances, Ingmar Bergman eut ses merveilleuses
paroles en évoquant Dodgeball « Un chef d’œuvre, un film touché par la grâce. Un éloge de
l’amitié dont la subtilité n’a d’égale que la délicatesse du propos… » Et j’en passe car il était
intarissable quant il était question de ce film. On reconnaît ici le goût très sûr et l’analyse
pertinente de l’homme qui orchestra avec maestria une partie d’échec entre la Mort et le
cavalier, métaphore de la fuite du temps et de l’inutilité de la condition humaine. Un peu
comme dans Dodgeball… Non je déconne Dodgeball est un film fait par des crétins pour le
crétin attardé qui sommeille en nous. Et Dodgeball est un film absolument génial.
Mise en bouche : Peter Lafleur, roi de la procrastination et ennemi de toute forme de
changements et de projets (Vince Vaughn) est à la tête du plus improbable club de gym de
toute la galaxie : Average Joe’s Gym (Monsieur tout le monde en VF). S’y retrouve une
bande de loosers flamboyants, aux physiques atypiques et aux vies des plus fascinantes (un
gars qui se prend pour un pirate, le lycéen humilié par ses pairs et amoureux de la pom pom
girl etc etc). Tout irait pour le mieux si l’entreprise de Peter ne croulait pas sous les dettes ;
ce dernier a 30 jours pour réunir 50000 dollars sinon son affaire lui échappera et tombera
entre les mains de l’affreux White Goodman (Ben Stiller), fondateur de Globo Gym, club de
remise en forme qui pousse à son paroxysme le culte de la beauté. Il est temps de rendre ici
hommage à Ben Stiller qui a tout donné dans ce film. Il est incroyable, gigantesque il n’a
peur de rien surtout pas du ridicule, le pouvoir comique de cette acteur est décoiffant. Un
génie.
Revenons à notre histoire : que peut-on faire pour trouver 50000 dollars ? Après avoir
abandonner l’idée de vendre leur sperme et leur sang (mais pas mélangés !) notre « Wild
Bunch » découvre, grâce au magazine Sports Obscurs, le Dodgeball (le ballon prisonnier) sa
ligue, ses règles et son championnat avec 50000$ à la clef pour le vainqueur. Et c’est à ce
moment précis que commence le grand n’importe quoi. Pour notre plus grand plaisir.
Très vite notre cœur de supporter bat pour notre valeureuse équipe de canards boiteux qui,
grâce à son entraîneur Patches, vétéran cinglé du Vietnam, va trouver son style (ou tout
simplement apprendre à jouer), prendre confiance et comprendre que tout est possible
quand on y croit, que l’on s’investit pour son équipe. Je poétise un peu parce qu’on assiste
surtout à un enchaînement drolatique de situations déjantées, portées par des acteurs
décomplexés qui s’éclatent, des répliques surréalistes de débilité assumée. Tout ceci sans la
moindre once de bon goût, de finesse, de légèreté. C’est pour cela que c’est aussi bon. Et
Ben Stiller, oui encore mais quand le talent est là on ne peut l’ignorer, le Louis de Funès
américain, qui ne s’épargne rien : le brushing à la con, le cycliste moche que l’on gonfle au
niveau du paquet pour avoir l’air… avantagé. Chaque scène où il apparaît devient culte.
Parce qu’en chacun de nous sommeil un gros lourd qui aime le rire gras, il est temps de
déclarer ce film d’utilité publique et d’exiger qu’il soit diffuser dans les écoles.
Anne de Beaumont
Musique
6
Ne loupez pas la
vague !
No Longer At Ease...
Amateurs de Beyoncé ...
s'abstenir !
De loin le premier album le plus abouti
artistiquement de cette année 2008.
Nneka, jeune artiste allemande d’origine
nigériane explose dans ce premier album
par son charisme, sa rage et des lyrics
épileptiques et poétiques. Savant mélange de
ce qui se fait de mieux dans le Reggae roots,
le Trip Hop à la Tricky et la rage des débuts
d’un certain 50Cent.
Elle puise son inspiration dans ses racines
africaines, le monde et bien sûr l’amour mais
ne tombe jamais les travers de la soul variété
(beurk) comme beaucoup d’autres. Une
musique aux vrais accents de sincérité, de
fraîcheur et à la premier écoute on se rend
compte que cet album est une création
élaborée en dehors de toute pression
commerciale.
Nneka avec ses 15 plages foudroie et il faut
accorder
(c’est
une
obligation
déontologique) mention spéciale pour
l’excellent Heartbeat qui commence à être
diffusé sur certaines radios locales (et assez
bizarrement jamais sur les grandes radios
nationales !), et aussi l’envoûtant Come with
me à la sonorité légèrement folk sans oublier
le convulsif Focus qui renoue avec la grande
tradition du hip hop engagé et enragé (les
guitares et les basses en plus !).
Effectivement après cet album, plus rien ne
sera facile pour la jeune Nneka qui aura
quand même du mal à faire mieux pour le
prochain.
La demoiselle a des choses à dire sur le
monde pourri et mercantile dans lequel nous
survivons et force est d’admettre que sa
personnalité fait le reste. A coup sûr Nneka
est là pour rester et se faire connaître… La
révolution Nneka est en marche, alors ne
tardez pas à embarquer.
A écouter d’urgence !
EL
No longer at ease (Yo mama!)
www.myspace.com/nnekaworld
Surf rock entraînant
La fausse modestie n’a jamais été une
tendance de Sortie D’Ce Cours (ni la
vraie d’ailleurs) alors autant la laisser de
côté tout de suite et affirmer sur un ton
péremptoire la vérité suivante ; l’avenir
du rock hexagonal se résume en trois
mots : Clermont-Ferrand City Beach.
Nul scoop dans tout cela. Ça fait des
mois et des mois que le magma créatif de
cette ville faussement endormie a affleuré
dans les colonnes des magazines
parisiens les plus branchés. Et derrière les
groupes déjà reconnus à l’échelle nationale (Cocoon, Kafka, The Delano Orchestra...), se presse une myriade de
talents qui chauffent avec bonheur les bars auvergnats dans l’espoir plus ou moins avoué de pousser plus loin
leurs tournées. Parmi ceux qui méritent d’être (re)découverts, Araban : un groupe de surf (je parle du style
musical, pas du sport aquatique, bien que l’on soit à Clermont-Fd City Beach et que la tentation est grande d’aller
taquiner la blanche écume) formé par Fluff, Robin, Clem et Yohan. Leur univers tient du Western Spaghetti
autant que de Tarantino, il se nourrit d’échappées à la Ennio Morricone et d’ambiances rêches qui rappellent The
Fall. Surtout, le groupe a acquis une présence scénique redoutable au fil de ses concerts. Une technique maîtrisée,
un sens aigu du spectacle : leurs performances sont de vraies fêtes à l’énergie communicative et irrésistible. La
musique d’Araban n’investit pas seulement les oreilles, mais aussi les pieds, les mains et finit par soumettre la
totalité du corps à la cadence intempestive des cris exotiques de Clem et de ses potes... Leurs concerts sont des
shows au sens plein du terme, savants mélanges de spontanéïté décontractée et de jeu chorégraphié. Un groupe
dont on espère pouvoir suivre l’évolution pendant encore un bon moment... Leur premier album, Something like
surf est disponible chez Spliff et au Bikini.
EF
SMG like surf
www.myspace.com/arabanband
Plumb-ant
Pop libertine
Vous avez probablement déjà entendu du Plumb. A la fin d’un épisode
d’une série à la con, genre Dawson, les Frères Scott ou Smallville . Mais
attention série à la con ne veut pas dire musique à la con. Plumb, à
l’origine, c’était un groupe. Une femme et, trois hommes qui ont sorti
deux albums en 97 et 99. En 2000, quand ils décident de se séparer, la
chanteuse, Tiffany Arbuckle, reçoit une lettre de fan qui lui donne
l’envie de continuer. Elle garde le nom de Plumb et sa carrière solo
débute en 2003 avec l’album Beautiful Lumps of Coal.
Ce premier opus offre une grande diversité de styles, entre rock
mélodique (Free), pop légère (Taken), ballades mélancoliques (Go) et
autres. Un peu de « dance-métal » (c’est nouveau, je viens d’inventer le
terme) vient pimenter tout ça, mais rien n’est jamais agressif chez Plumb, tout se fait en douceur. Même quand
la basse s’affole, la voix étoilée de Tiffany vient éclairer la plus sombre des musiques. Un des points forts de
Plumb est en effet la voix claire et juste de Tiffany, s’adaptant à tous les genres sans perdre une once d’émotion.
En 2006, l’album Chaotic Resolve sort. Sans être une copie de Beautiful Lumps of Coal, il réutilise la recette de
la variété et prend dignement la suite de son prédécesseur. Toujours de la pop (Blush), du rock (Better), des
ballades (Cut ou le sublime Jekyll and Hyde), de la dance (Motion). Cet album est plus rythmé que le précédent,
plus rock, certains morceaux approchant du métal.
Un troisième album , Blink, est arrivé en 2007, moins éclectique que les précédents. Tiffany, maman, s’est
adoucie et les (magnifiques) ballades piano-voix prédominent dans cet opus, très agréable mais un peu simple.
Parfait pour contempler les étoiles un soir.
Si certains se demandent d’où vient le nom « Plumb », … Eh bah ils cherchent. Non, je blague. Cela vient d’une
chanson de Suzanne Vega , My Favorite Plum. Pourquoi un « b » ? Il faut aller chercher la réponse dans la
bible. Apparemment « Plumbline » représente l’ultime foyer, alias Jésus-Christ (j’ai pas tout pigé). Oui, parce que
Plumb est censé être un groupe de rock chrétien. Après écoute attentive de chaque parole de chaque chanson,
j’ai constaté la présence du mot « God » une fois de temps en temps, mais rien de vraiment « religieux ». C’est
pas parce que la demoiselle est croyante et qu’elle remercie Jésus dans ses « Thanks » (tous les chanteurs
américains font ça, non ?), que sa musique est chrétienne. Peut-être qu’un jour cette appellation aura un sens
pour moi.
Lou
www.myspace.com/plumb
L'inconnu du mois
7
Ce qui suit est une « interview d’inconnu ».
C’est-à-dire qu’un pool d’intervieweurs se promène en ville à la recherche d’une (ou plusieurs !) personne
au faciès engageant et d’apparence disponible, puis l’approche amicalement et le convainc de répondre
aux questions. Cela permet ainsi de faire connaître le journal à une personne (Hallelujah !!!) mais aussi
pour nous d'aller à la rencontre du monde (qui serait apparemment en crise selon la rumeur entendue
dans la rue ... Mais ne t'inquiètes pas : nous, nous allons très bien)
C’est par un abominable samedi pluvieux, cher lecteur, que nous sommes sorties en quête d’un quidam
sympathique à interviewer. C’est dire si nous sommes dévouées. Las ! Malgré leur désoeuvrement flagrant et
leur compte en banque dans le rouge « camion de pompiers », les passants paraissaient décidés à donner
le change, avec une crédibilité déconcertante (ironie voltairienne). Ils étaient bien trop occupés à faire
semblant de l’être, en faisant semblant de choisir des cadeaux de Noël pour faire plaisir à leurs proches,
mais surtout aux industriels des fêtes de fin d’année. Désespérées, nous avons prié très fort, et là le miracle
s’est produit sous la forme d’une apparition divine...
SDCC : Pouvez vous nous raconter brièvement votre meilleur souvenir ou un souvenir qui vous a marqué ?
Le chat : Le jour où j’ai tué et dépecé ma première souris. J’avais 6 mois. J’étais tellement fier que j’ai décidé de la conserver en la rangeant dans le tiroir où
mon humaine met ses collants. Je l’ai rarement vue aussi heureuse de sa vie, ses hurlements de joie résonnaient jusqu’au bout de notre rue !
SDCC : Comment occupez vous votre temps libre ?
Le chat : Je ronronne, je me nettoie (je consacre environ 3 heures par jour à ma toilette), je dors, et bien entendu, je mange.
SDCC : Y a-t-il selon vous une célébrité que vous considérez comme inutile (à
part Mickaël Vendetta) ?
Le chat : Rintintin.
SDCC : Trouvez vous qu’il est normal de nourrir des animaux alors qu’ils ne
font rien de la journée ?
Le chat : Comme je viens de vous le dire, mes journées sont très remplies. Le rôle de
mes humains est de me servir et de me nourrir à heures fixes.
SDCC : La citation ou expression qui résumerait cette journée, selon vous ?
Le chat : Temps de chien.
SDCC : L’objet (un seul) que vous emmèneriez sur une île déserte ?
Le chat : Mon humain de compagnie favori.
SDCC : Un livre ou un film que vous nous recommanderiez de ne surtout pas
acheter ?
Le chat : Beethoven.
SDCC : Le plus beau compliment qu’on vous ait jamais dit ?
Le chat : Je suis un chat, cela vaut tous les compliments.
SDCC : Que voudriez vous trouver sous le sapin de Noël ?
Le chat : Un coussin 100% vison. Rrrrrrrrr, j’en ronronne d’avance !
SDCC : La plus mauvaise blague que vous ayez jamais entendue ?
Le chat : Ah, tiens, celle là !
« Il y a deux poussins sur une table, on n’en veut qu’un. Que fait-on ?
La réponse est : on en pousse un (POUSSIN quoi). »
Moi, ce que j’en dis, vous m’appelez, j’en croque un et ça règle la question.
SDCC : Où alliez vous ?
Le chat : J’ai rendez-vous avec la ****box de mes humains pour un câlin torride. D’ailleurs, je vous
laisse, je suis en retard !
Pink Lady & B.B
L'interview du mois : Sébastien Tellier
8
En décembre que fête-t-on cher lecteur ? La venue du Messie. Et comme à Sortie
D'Ce Cours nous sommes très pieux, le Messie, nous l’avons rencontré pour toi lors
de son étape à la Coopé, oui oui, même qu’il s’appelle Sébastien, qu’il a 33 ans et
qu’il s’est donné pour mission de répandre l’amour sur Terre (cf Sexuality, son
excellent dernier album).
SDCC : Ton dernier album Sexuality, comme son nom l’indique, tourne autour du sexe. Le sexe c’est
pas un peu éculé comme thème ?
Sébastien Tellier (un peu perplexe) : Non ça le sera jamais car le sexe c’est la vie, c’est la reproduction, c’est avoir
des bébés, c’est la biologie. C’est un sujet qui pourra jamais s’éteindre finalement. Si y’a un seul truc qui doit
rester c’est la sexualité, sinon le monde s’arrête.
SDCC : D’accord mais est-ce que t’as pas l’impression que c’est déjà présent partout dans la pub, à la
télé ?
ST : Mais ça c’est sûr, tout est exploité de toute façon. On ne crée rien, on refait juste les choses de façon
différente. On ne peut pas créer de sujet. Après on pourrait bien sûr faire un album sur un taille-crayon... mais
ça ne servirait à rien ! C’est toujours l’amour, le sexe, la haine, la rébellion. La vie n’est pas illimitée, y’a que peu
de sujets, finalement, à aborder. Après, la sexualité elle est ultra exploitée dans l’art, dans l’image tout ça, en ce
moment. Mais toujours avec le même ton, c’est-à-dire que c’est toujours la même histoire qui nous est racontée,
à savoir un homme puissant, une femme plus faible. Moi, avec Sexuality, j’ai voulu raconter une autre histoire,
plus douce, peut-être moins vulgaire et là où mon disque se démarque de ceux des autres c’est qu’il parle de
sexe mais de façon clean et sympa.
SDCC : Par opposition à l’imagerie porno par exemple.
ST : Oui voilà parce que moi dans les films porno, j’ai aucun problème avec la nudité, ou l’exhibition, ça me dérange absolument pas. Par contre j’ai un
problème avec ce qui est malsain et ce que j’aime pas quand je vois un film porno, ce qui est gênant, c’est de sentir le réalisateur producteur tortionnaire, les
filles un peu camées.(« toujours le même schéma machiste et rétrograde... ») C’est ça. Et puis l’état d’esprit qui en ressort n’est pas noble et c’est ça qui me gêne. Mais la
nudité et tout c’est formidable, j’adore tout ça, mais c’est jamais bien fait !
SDCC : Tu conçois tes albums comme des albums concepts. Est ce que le concept de ton dernier album c’est d’inciter les gens au sexe ?
ST : C’est pas vraiment ça, c’est un voyage dans un univers sexuel. Un truc à la Don
Quichotte (cf l’artwork de la pochette qui représente un homme à cheval cheminant entre les courbes d’une
femme géante, ndlr), je pars à l’aventure sans savoir trop vraiment ce que je recherche, le but
est de rêvasser dans un monde érotique. C’est ça le concept. Pour faire mes chansons j’ai
puisé dans mes fantasmes sexuels. J’en ai pris certaines parties et je les ai transformées en
chansons.
SDCC : On dirait que tu ne peux pas te contenter d’écrire seulement de belles
chansons. Par exemple, dans l’album Politics, La ritournelle et Zombi ne sont pas
du tout du même registre...
ST : Je voulais que l’album ressemble à une campagne présidentielle, il fallait que le truc soit
que dans l’excès, à fond, avec du gâchis. Toutes les chansons sont surchargées. Pendant une
campagne, on mange à tout les râteliers, on essaie de séduire tout le monde, faut faire plein
de styles différents, taper dans tous les trucs, essayer d’émouvoir tous les gens sur leur
propre terrain. C’est pour ça que j’ai fait ce disque, Politics, avec aucune chanson qui se
ressemble, je voulais que ça ressemble au grand n’importe quoi d’une campagne
présidentielle.
SDCC : T’es pas trop dégoûté que le pacte de Varsovie ait parasité le classement de
l’Eurovision?
ST (Rires !!!!) : C’est vrai que tout le monde savait à l’avance que c’était la Russie qui allait
gagner. Tout le monde à Belgrade le savait, même les chauffeurs de Taxi, que ça allait être la
Russie. Je sais pas comment ils décident ça. Parce que le fait que ce soit Moscou qui
accueille ça la prochaine fois, pour la ville, ça donne une image plus soft, plus clean. Ca envoie un message à l’Europe du style : « Venez chez nous, vous êtes les
bienvenus » . On choisit des villes qui ont besoin de se refaire une image. Le premier est choisi à l’avance, je ne sais pas par qui. Après le reste du classement,
c’est un véritable classement, ils prennent vraiment en compte les appels des gens. Quand j’y étais, je ressentais vraiment le côté « Jeux Olympiques ». Mais au
lieu de la combinaison sport-politique, c’est musique-politique. Mais moi, ça m’a affecté en rien, je restais dans ma suite à fumer des pet’, j’allais au resto tous les
soirs, je faisais la bringue comme un malade. De toute façon, je l’ai fait pour m’amuser et je me suis bien amusé. Donc pour moi c’est quand même assez réussi
dans le fond.
« Pour faire mes chansons j’ai puisé dans mes fantasmes sexuels. »
9
« C’est toute la culture
musicale de la France
qu’on bousille ! »
SDCC : Ca t’ennuie pas d’entendre la Ritournelle partout en fond sonore d’émissions télé, de Stade 2 à Zone Interdite en passant par les pubs de
crème de soin pour hommes ?
ST : Non puisque justement la Ritournelle, comme son nom l’indique, c’est quelque chose qui revient sans cesse. C’est ça qui est merveilleux, qu’on l’entende
tout le temps, c’est le principe de cette chanson : elle est faite pour revenir, elle est intemporelle. Toujours là, toujours présente. Passer dans les pubs c’est un
peu comme passer à la radio. C’est un moyen de faire écouter sa musique aux gens.
SDCC : Pour toi, que représente l’Italo-disco, une source d’inspiration ? Un style de vie ? De belles filles dénudées sur la plage ?
ST : Ouais, c’est vrai que tout ça j’adore ! Quand les Italiens, dans les années 70 ont essayé de faire les Américains. Y’avait toute une série de chanteurs : Lucio
Battisti etc… qui essayaient d’avoir un son un peu à la Steevie Wonder ou à la Marvin Gaye, et ça tue parce qu’il y a toute la finesse européenne, le cœur italien,
l’âme latine avec des bons sons bien sweet et bien « miam-miam » enfin… bien mouillés. C’est mon producteur qui m’a fait découvrir ça il y a deux-trois ans.
C’est un style qui me correspond car il est à la fois frime et sincère. M. Pokora, tu vois, je ne le juge pas – déjà, un français qui fait de la zik avec Timbaland,
c’est super – mais c’est que de la frime. Après, une musique qui ne serait que sincère, ce serait ennuyeux aussi. Quelqu’un qui se la joue avec sincérité ça me
plait, c’est un bon équilibre.
SDCC : T’as pas l’impression que la scène française est toujours trustée par les mêmes têtes ?
ST : Oui ça j’ai jamais compris. Quand on va aux US et qu’on met la radio, y’a quand même une chance sur deux de tomber sur un très bon morceau. Ils
repassent des tubes des seventies ou dans les choses plus actuelles, Snoop Doggy Dogg et Pharell par exemple. Mais bon y’a de tout. En France, je sais pas ce
que font les radios mais c’est pas la qualité qui prime. C’est peut être la structure du morceau, le fait qu’il y ait un refrain toutes les trente secondes. C’est hyper
standardisé ! Les mecs n’écoutent plus du tout la musique avec leur cœur, c’est une catastrophe, c’est toute la culture musicale de la France qu’on bousille, avec
cette histoire de radios qui s’acharnent à repasser Véronique Sanson, Michel Berger… J’aime bien, c’est le haut du panier, je trouve ça sympa mais y a un
moment quand même où il faut passer à autre chose. Y a pleins d’autres artistes, genre Kavinsky ou un mec qui s’appelle Sebastian, y a pleins de mecs qui font
de la musique chanmé mais aucune radio les diffuse. Même en Italie, la radio est de meilleure qualité.
SDCC : C’est l’uniformisation de la musique, au final on se ressemble tous ?
ST : Oui, à moins de faire de la zik régionale, genre des chants corses. Y a de moins en moins de
différences entre un jeune français et un jeune hollandais et un jeune ricain, on a tous plus ou
moins les mêmes valeurs, les mêmes références. Mais ça me fait pas peur parce que j’ai l’impression
que ma musique est assez originale et finalement un peu hors normes. Mais j’aime bien avoir un
petit côté variét’, faut quand même qu’il y ait des accords savoureux, des mélodies bien mouillées
aussi. Faut essayer de faire une musique transparente qui reflète ce qu’on est à l’intérieur.
SDCC : Est ce qu’il y a des artistes que tu aimes particulièrement, qui te touchent ?
ST : Kavinsky qui est sur mon label, j’adore vraiment ce qu’il fait. Mr Oizo aussi. Moi ce que j’aime
c’est le R’n’B ricain : Snoop, Pharrell. J’adore la forme, après le fond il est médiocre
malheureusement. Moi je veux un son puissant mais par contre je veux avoir un fond latin : un latin
qui fait de la musique ricaine.
SDCC : Un mot pour les étudiants clermontois ?
ST : Qu’est ce que je pourrais bien leur dire... J’ai toujours eu un mauvais feeling avec les études.
Mon seul rêve c’était d’arrêter à 14 ans. J’ai tenu jusqu’à 18. J’ai quand même envie de leur dire
« Pas de chance et bon courage ! »
Merci beaucoup.
EF & EL
10
Ici et là
Et Sancho s’en
mit plein la
Pança
J’avoue que j’ai eu du mal pour
trouver le restaurant dont j’allais
t’entretenir lecteur. Ben oui, qu’est ce
que tu veux, malgré l’impression que
donne mes chroniques, je ne vais pas
au restaurant tous les jours.
Finalement mon choix s’est porté sur
un petit restaurant bien sympathique
Le Moulin Blanc. Situé, à Montferrand
rue des Chandiots à deux pas du
tramway, Le Moulin Blanc propose
une cuisine que je qualifierai de
traditionnelle mais de qualité et après
on ne lui en demande pas plus !!!! Je
vous recommande particulièrement
l’aumônière de lotte au noix de St
Jacques et le poulet sauce au miel qui
sont un régal. Mais je sens que tu
reste sur ta fin dans la mesure où je
n’ai pas encore parlé de dessert. Et
bien là encore, pas de fausse note car
on ne te propose pas un dessert, ni
deux mais bien trois desserts. Tout
cela dans un cadre agréable puisque
les murs sont parsemés de tableaux
que l’on peut acheter. Voila mon
travail est terminé, il ne reste plus
qu’une chose à faire, vérifier par toimême si j’ai raison ou non.
Semperfi
Médiaquête
« Ne lisez pas ceci si vous voulez être heureux aujourd’hui»
Frères d’Exil
(de Yilmaz Arslan)
Les quelques personnes qui lisent cette chronique auront reconnu les mots introductifs précédemment utilisés comme
appartenant à Oscar Wilde. Wilde a employé cette formule singulière pour une lettre ouverte adressée au rédacteur en
chef du Daily Chronicle en 1898 sur les conditions de vie des détenus en Angleterre. Le célèbre auteur irlandais était
aussi vers la fin de sa vie préoccupé par le sort des enfants en prison.
En ce mois de réjouissances égocentriques, le sort des enfants de part le monde n’est pas toujours enviable. Le film
dont je vais vous parler est une histoire d’enfant, un crève-cœur.
Azad, Kurde, 15 ans quitte sa terre natale pour l’Eldorado allemand où il doit rejoindre son frère aîné devenu proxénète
sans honneur. Cœur pur et seul au monde, Azad refuse cette voie et travaille dans les toilettes (glauques) de cafés
turques comme barbier ambulant. Dans son refuge pour mineurs immigrants, il fait la connaissance de Ibo, kurde lui
aussi et orphelin de 9 ans ; de cette rencontre fortuite va naître une amitié plus solide que les liens du sang. Une
altercation dans un train avec des turques déclenchera une guerre sanglante entre deux communautés, une vendetta
entre deux familles où les victimes sont souvent les êtres les plus vulnérables. Viols, meurtres, tortures sur enfants, le
réalisateur Yilmaz Arslan ne dresse pas un portrait flatteur de l’espèce humaine, et si ce film est dédié à Pasolini (ndlr :
réalisateur italien connu pour des films comme Salo) ce n’est pas un hasard. Tout ce monde évolue en marge absolue
d’une société allemande aveugle, soude et muette, qui semble ne pas avoir de prise sur le devenir de nos deux jeunes
tragédiens. Leurs racines sont au Kurdistan/Turquie et ils reproduisent les mêmes schémas de violence et d’honneur,
par ailleurs ce film regorge de moments de poésie exceptionnelle comme le rêve éveillé de Ibo à son premier jour
d’école, ou la légende du peuple kurde… L’efficacité de cette histoire relève essentiellement du fait qu’elle est crédible
(horriblement crédible) et ultra réaliste avec une caméra aux plans fixes et resserrés. Il n’y a pas d’issues et il n’y en a
jamais eu, car « les gens meurent même si leurs corps vivent encore » : c’est l’exil.
Un chef d’œuvre qui prend aux tripes et brise les cœurs les plus endurcis.
EL
Mais qui es-tu ???
Au détour d’une rue de cette triste ville, il n’est pas impossible d’apercevoir des messages ici et là ! Des messages aussi étranges qu’inattendus, attrayants et
ludiques. Il suffit juste d’ouvrir les yeux(si si vous en êtes capables !) et d’observer les murs, les escaliers et les trottoirs, ces petits mots ou ces quelques phrases
sont partout à Clermont et il y en a pour tout les goûts. Pour en citer deux ou trois, allez faire un tour rue de la Treille et vous verrez en rouge sang « vivre de
pain et d’eau fraîche », ou en haut de la rue des Gras sous la devanture d’une boutique « une tranche de vie, un morceau de rêve, une part du bonheur… », rue Saint
Laurent un fantastique « Et si j’osais ». Le meilleur pour la fin avec le très mystérieux « Nos regards se sont croisés ici. Et depuis… » sur une très mystérieuse place
clermontoise ! Les plus téméraires d’entre vous (et les attentifs) auront remarqué les petits cœurs sur certains passages piétons notamment en face du bar
nouvellement nommé Garden Ice.
Ainsi SDCC lance un appel à cet (ou ces) auteur(s) méconnu(s) pour lui dire simplement : Merci d’embellir cette ville et aussi nos vies !
EL
PS : n'hésites pas, lecteur, à nous signaler d'autres messages de ce type si tu les repères au hasard de tes pérégrinations clermontoises
11
Sortie d'ce cours interactif
Le petit monde merveilleux de MySpace
Dans le Lapin, tout est bien !
Myspace, encore et toujours lui, nous livre de jour en jour bien
plus de groupes qu’il est possible d’en écouter. Alors à SDCC,
chaque mois, on essaie de vous montrer deux ou trois
découvertes, plus ou moins connus, afin de vous ouvrir
l’éclectisme (cette chose qu’on faisait tous petit, mais qu’on a
stoppé aujourd’hui.) Ce mois-ci, petite découverte de voix
féminines aussi belles que violentes, aussi envoûtantes
qu’enivrantes.
Paramore : Porté par la voix de Hayley, le
groupe distille son rock aux sonorité tantôt pop,
tantôt métal en une série de chansons toutes aussi
« militantes » que possible à leur façon. L’énergie de
la jeune chanteuse ne pourra que vous transporter, et
vous donnera envie à vous aussi d’hurler votre rage
de vivre !
www.myspace.com/paramore
Morley : New-yorkaise d’origine, Morley est une
chanteuse de folk, mais qui n’hésite pas à diversifier
ses collaborations afin d’orienter sa musique vers de
nouvelles sonorités, rendant son œuvre plus
qu’agréable à l’écoute. On ne peut que vous conseiller
la vidéo de Sever the ties, magnifique reprise où elle est
accompagné du frenchie Manu Katché à la batterie !
www.myspace.com/morleymusic
Sara Tavares : Coup de cœur total ! Musique au rythme du sud pour cette chanteuse
originaire du Cap-Vert, à laquelle s’intègrent des sonorités très « africaines », le tout enrobé
de la voix de la belle …
www.myspace.com/saratavares
Korgon
Si le pseudo « Phiip » vous dit quelque chose, vous êtes peut-être
familier du portail Lapin (http://www.lapin.org). En effet, nous
sommes tributaires et redevables à cet homme dont la tâche est
de traduire, inlassablement, les comics strips des différentes séries…
Lapin, c’est un portail (regroupement) de comics strips absurdes, de
petites histoires en bande dessinée réalisées par des auteurs
américains ou français. Il y en a pour tous les goûts : des histoires
de canards avec le célèbre Puyo, les aventures de Jerry Stobbart, flic
stupide, Elftor, l’elfe orange culte en pixel art, Les Céréales du
Dimanche Matin, humour noir en une case, digne successeur de
maître Gary Larson, Red Meat et Kreppy Cat, pour les
psychopathes, de l’héroïc fantasy avec Maxime, et surtout les
aventures de Ninja Blanc ! Un ninja complètement dérangé, qui
passe son temps à jouer de sales tours à ses proches. La plupart
des strips sont franchement immoraux, mais tombent la plupart
du temps juste où il faut pour que ce soit drôle. Vous avez
dorénavant de quoi agrémenter vos soirées, sachant que certains
en sont à plus de mille épisodes !
Larsen
Fan de M Pokora, passe ton chemin...
L’an dernier, je te parlais du site de musique
indépendante le plus influent de la planète,
Pitchforkmedia, authentique mine d’or pour
les critiques de disques en tous genres
(électro, pop, rock, métal, hip hop) autant
que pour les diverses actus musicales qu’il
propose. Pitchfork s’est récemment enrichi
d’une « chaîne », Pitchfork TV, qui diffuse en
outre des live et des clips en exclu (tu pourras
d’ailleurs y visionner Used to be le très beau
clip de Beach House, dont je t’avais parlé au
mois d’Octobre) ... LE site qui va chercher pour toi des perles méconnues et qui ne rechigne pas à
chroniquer 50Cent, ni à reconnaître le talent du duo « Timbalake », c’est LA référence tout
simplement ! Retournes-y de temps en temps quand tu en auras marre d’écouter Véronique Sanson,
Michel Berger ou M Pokora par exemple (pour reprendre notre ami Tellier). Mais si tu veux rester
français et tenter de te soustraire un peu à l’emprise de la pieuvre Pitchfork, d’autres sites existent
pour satisfaire ta curiosité musicale : www.indiepoprock.net, par exemple, un webzine très complet
ou tu trouveras chroniques, interviews, mp3 en téléchargement gratuit, revues de concerts etc... Une
ligne édito exigeante et très hype, où l’on évoque aussi bien des références incontournables de la scène
mondiale que de jeunes artistes bohèmes qui essaient de se faire une place parmi leurs vénérables
aînés. Tu peux aussi faire un tour sur le site du magazine Voxpop, à la mise en page plus alléchante et
plus pro. Bien que Voxpop soit avant-tout un mag’ papier, sa version Internet est particulièrement
prodigue en articles, dossiers (par exemple une rétrospective sur les clips des Smiths dernièrement) et
interviews. Il édite aussi un agenda (très parisien, hélas). Bref, des revues de passionnés où l’amour de
la musique et la curiosité priment sur tout le reste.
www.pitchforkmedia.com
www.indiepoprock.net
www.voxpopmag.com
EF
Tu veux être notre
ami ?
Tu nous lis, tu nous lis ... Mais est-ce que tu nous
aime ? Car dans notre désir d'amour profond (très
« mouillé » selon le prophète Sébastien Telier), on
cherche une relation intense avec vous tous (une
sorte de part**se spirituelle, plus « plato » que
« nique »).
Bref, après avoir été exclu de Meetic pour conduite
indécente (proposer des rencontres en étant vétu
uniquement de notre journal a apparemment choqué
les modérateurs), nous avons dû nous rabattre sur un
autre site communautaire : Fesse... Oups (au temps
pour nous) Facebook !
Tu peux nous rejoindre (Tu dois ! - ceci est un
message subliminal -), adhérer à notre groupe, et ainsi
discuter, proposer, critiquer (mais pas trop non plus,
le Comité veille ...) en toute liberté et sans censure.
Attention,
soyez
attentif,
des
compromettantes pourront circuler ...
photos
Nous
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Bons plans
Cinéfac + Cercle des amis du cinéma.
On veut du théâtre !!!!
Le Valet de cœur :
- Peut mieux faire : Création exceptionnelle du Valet de
cœur, qui nous transporte dans la vie et les états d’âmes de
Lika-Launay-Spitzer grâce à ses poèmes vivants et ardents.
Bonne nouvelle en ces temps de crise, l’entrée est gratuite ! A
voir les 12 et 13 Décembre à 20h30
Renseignements au 04 73 91 20 66
La Comédie :
Afin de vous aidez à patienter jusqu’au passage du Père Noël, quelques séances de cinéma
qui sortent des sentiers battus :
Cinéfac propose en ce mois d’attente de cadeaux un cycle « Cinéma sous l’occupation ».
Mais que tout ceci est festif ! Ainsi le mardi 9 décembre vous pourrez voir Le corbeau de HG Clouzot, film qui illustre parfaitement le climat de suspicion et de trahison qui existait
sous le régime de Vichy. Au passage, petite révision : un habitant de Vichy est un vichyssois
alors qu’un partisan du régime de vichy est un vichyste. Je sais que vous le savez mais il faut
penser aux autres, beaucoup moins intelligents que vous.
Le mardi suivant (16 décembre donc), Les visiteurs du soir de Marcel Carné qui a aussi pour
sujet le régime de Vichy mais traité ici sur le mode de l’allégorie fantastique. On pourra
noter dans ce film la présence d’Arletty, qui déclara, alors qu’on lui reprochait sa liaison avec
un officier allemand « Mon cœur est français mais mon cul est international ». Une femme de
conviction.
Signalons, en ce mois dédié au glühwein et autres substances qui réchauffent le corps et l’âme,
un midnight movie, autrement dit un film diffusé à 0h00. Le vendredi 5 décembre toujours
à l’amphi Gergo, vous pourrez assister à la projection de Tetsuo de Shynia Tsukamoto (à dire
7 fois de suite très vite). Après en avoir visionné un extrait, j’ai compris pourquoi on n’avait
étudié que 10% du cerveau humain. Les 90 restants font très peur.
« On en veut encore ! Vous en voulez encore ? Je n’entends rien ? On en veut encore, on en veut encore !! »
(Foule en délire, tonnerre d’applaudissements). Puisque vous insistez, un petit détour par la
sélection du cercle des amis du cinéma qui a pour vocation de faire découvrir de vieux films
dans de bonnes conditions (bandes restaurées, VOST, fauteuils confortables, présentation
du film par le président « himself » de l’association). Débutons par une comédie de Billy
Wilder Sunset Boulevard le jeudi 4 décembre à 20h au cinéma le capitole. On enchaîne le jeudi
suivant (le 11) avec De l’influence des rayons Gammas sur le comportement des marguerites du
récemment décédé Paul Newman, qui s’est essayé à la réalisation et a gagné l’Oscar du titre
de film le moins vendeur de l’histoire du cinéma. Chapeau l’artiste.
Pensez bien à décorer vos sapins et à l’année prochaine.
Anne de Beaumont
Il va falloir coopérer…
Les concerts immanquables de la Coopérative de
Mai
11/12> Mademoiselle K + Quidam : Elle est
de retour ! Après sa résidence à la Coopé’,
revoilà Mlle K(aterine) et ses acolytes ! Un rock
avec du texte, du bon texte bien dur, sans
concession.
Les Quidam quant à eux restent encore et
toujours égal à eux même. Depuis leur succès
grâce aux Inrocks, les 3 Clermontois
enchaînent les concerts, mais reviennent avec
grand plaisir détendre nos oreilles. 20€
18/12> Afterwork de Noël : Comme chaque année, la Coopé conclut
l’année avec un ultime afterwork, un peu différent cependant. En
association avec les Restos du Cœur, la soirée est basé sur le thème de
l'entraide : pour accéder au concert, il faut donc venir avec un jouet neuf,
qui sera redistribué aux enfants les plus démunis. 0€ + 1 jouet neuf
Korgon
- Tango métropolis: La passion du Tango argentin dans
toute sa splendeur passera par notre sacro-sainte ville de
Clermont-Ferrand pour voyager un instant dans la sulfureuse,
l’exotique et enivrante capitale argentine, avec comme guide la
compagnie Buenos Aires Express Tango ! Au programme des
danseurs qui oscilleront entre rage, jalousie et séduction, et
des musiciens talentueux (Daniel Binelli au bandonéon!) A ne
surtout pas manquer le Jeudi 18 Décembre à 20h30 (à SDCC
on y sera, alors venez nombreux !)
10€ en tarif réduit/ Renseignements au 04 73 17 01 80
Le Petit Vélo :
-A Flor De Piel : Après le Tango… Le flamenco ! Découvrez
l’art du flamenco: initiés et profanes soyez les bienvenus.
Représentations le 19 et 20 Decembre à 21h
Tarifs et renseignements au 04 73 36 36 36
EL
Attention lecteur ! Sois attentif sur le Myspace et le
Facebook ! SDCC te demande de réserver ta soirée du 10
décembre ... Plus d'infos prochainement ...
Rédaction : Areal Thomas, Bonnin Barbara, Buisson Élodie,
Casildas Sylvain, Fourré Estelle; Giraud Nicolas, Lollia Émeraude,
Taillandier Anne, Turlier Laurent, Valeriano Michaël, Ydri Naïma
Logo : Gauthier Lafont
Contact : mail → [email protected]
Myspace → www.myspace.com/sortiedcecours
Facebook → groupe « Sortie d'ce cours »
Dépôt légal en cours.