Hiver 2014
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Année 13 · N° 2 · Hiver 2014 ISSN 2033-7620 Dans cette édition: Le point de vue de Reprobel 1 Télex2 Technologie3 Nouvelles du secteur 6 Colophon7 Reprobel en chiffres 8 Le point de vue de Reprobel Juin 2014 fut un mois animé pour les personnes qui s’occupent des droits d’auteur et de la gestion collective des droits au niveau juridique et au niveau de leur gestion. Deux lois (10 et 19 avril) ayant pour but d’instaurer un Code de droit économique (ci-après « CDE ») ont été publiées au Moniteur belge du 12 juin. Le livre XI du Code (« Propriété intellectuelle ») remplace, au niveau du droit d’auteur, les dispositions de la Loi du 30 juin 1994 relative au droit d’auteur et aux droits voisins. Attention : des dispositions relatives au droit d’auteur figurent également dans les Livres I, XV et XVII du Code. Le Code est essentiellement une « codification », mais il ne se limite pas à cela. En effet, plusieurs nouvelles dispositions ont été instaurées dans le domaine du droit d’auteur et de la gestion collective des droits. Un Arrêté royal du 19 avril, publié le même jour au Moniteur belge, définit l’entrée en vigueur des dispositions du Livre XI (ainsi que des dispositions y afférentes dans d’autres Livres) du Code. Un deuxième AR daté du 25 avril, et publié le 27 juin au Moniteur belge, comprend des dispositions plus précises sur « l’organisation administrative et comptable, le contrôle interne, la comptabilité et les comptes annuels des sociétés de gestion de droits d’auteur et de droits voisins, ainsi que les informations que celles-ci doivent fournir » et exécute ainsi la Loi du 10 décembre 2009, qui a adapté la Loi sur le droit d’auteur de 1994 à ce propos et est donc intégrée au Code. Le nouveau cadre réglementaire comprend une série de nouveautés. Dans le domaine du droit d’auteur et des licences légales (comme la reprographie, la copie privée et le prêt public), on constate déjà trois modifications pour notre secteur : (1) la suppression de l’ancien article 23bis de la Loi sur le droit d’auteur, si bien que désormais, même dans un environnement « on-demand » numérique, on ne peut plus déroger contractuellement aux exceptions légales au droit d’auteur ; (2) l’attribution d’une base légale à l’AR de décembre 2012 relatif à la rémunération pour le prêt public et (3) la stipulation que la clé de répartition entre les bénéficiaires de règlements de remboursement en vertu des licences légales est désormais contraignante. Il faudra davantage de temps pour dresser la liste complète des modifications intervenues dans le domaine de la gestion collective des droits et des sociétés de gestion. Il y en a tant qu’il est impossible d’en faire un inventaire exhaustif dans cet avant-propos. Toutefois, l’article principal du présent Bulletin passe en revue quelques unes des modifications les plus significatives (voir annexe à ce Bulletin Reprobel). Le CDE n’a pas encore transposé officiellement la récente Directive européenne 2014/26/UE du 26 février 2014 « concernant la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins et l’octroi de licences multiterritoriales de droits sur des œuvres musicales en vue de leur utilisation en ligne dans le marché intérieur », même si l’on y fait déjà référence ici et là. La date limite de transposition de cette Directive est le 10 avril 2016. Le cadre réglementaire subira donc probablement encore d’autres modifications. Les dispositions du CDE entrereront en vigueur le 1er janvier 2015. Cela devrait donc aussi s’appliquer aux dispositions transposant la Directive européenne 2001/29 en ce qui concerne la reprographie (extension aux impressions et aux imprimantes), demandées depuis plusieurs années par Reprobel et ses sociétés de gestion membres. Le Roi peut toutefois encore reporter la date d’entrée en vigueur de ces dispositions. Les dispositions comptables de l’AR du 25 avril 2014 entrent également en vigueur le 1er janvier 2015, mais ne seront alors applicables que pour l’ensemble de l’exercice 2015. Les dispositions non comptables de cet AR sont déjà entrées en vigueur le 1er octobre de cette année. Il y a donc beaucoup de pain sur la planche pour toutes les sociétés de gestion, tant sur le plan juridique qu’organisationnel, comptable et pratique, et les délais qui leur sont accordés sont relativement courts. Reste encore un deuxième tracas pour les juristes expérimentés du secteur : ils connaissaient probablement par cœur la numérotation de tous les articles de la Loi sur le droit d’auteur de 1994 ; ils sont désormais contraints d’étudier une nouvelle numérotation latine. Ne dites donc plus art. 22, § 1, 4° et 4°bis LDA et art. 59 à 61 LDA, mais XI.190.5° et 6° et XI.235-XI.239 CDE … Benoît Proot Directeur général Kurt Van Damme Directeur général adjoint, Responsable du Service juridique 2 Télex TECHNOLOGIE La nouvelle Commission européenne est sensiblement différente de la précédente. Cela s’applique également aux Directions Générales (DG dans le jargon). Le Commissaire compétent pour le droit d’auteur dans la nouvelle structure de la commission est l’Allemand Günther Oettinger. Il est chargé de l’économie numérique. La DG de support est désormais la DG « Connect » et plus la DG « Markt ». Le Vice-président de la commission Andrus Ansip (compétent pour le marché numérique unique) – à qui le Commissaire Oettinger rapportera – dirige une équipe qui a également le droit d’auteur dans ses attributions +++ Nous attendons toujours le Livre blanc sur le droit d’auteur annoncé par le Commissaire sortant Barnier qui, en raison d’un désaccord au sein de la Commission, n’a finalement pas été publié sous la précédente législature. Nous devons pour l’instant nous débrouiller avec une récente étude d’impact sur les exceptions au droit d’auteur (Charles River Associates), qui prête également attention aux « redevances » +++ Dans un arrêt du 11 septembre 2014 (Technische Universität Darmstadt, arrêt C-117/13), la Cour de Justice de l’Union européenne a jugé (entre autres) que les États membres, dans certaines conditions parmi lesquelles le paiement d’une compensation équitable, peuvent autoriser les utilisateurs à imprimer des livres qui ont été numérisés par une bibliothèque ou à les copier sur une clé USB. Il conviendra d’analyser de manière plus approfondie le rapport de cet arrêt avec les licences légales de droit belge (en particulier le règlement de reprographie « nouveau style », étendu aux impressions) +++ L’opinion de l’Avocat général de la CJUE Cruz Villalón dans l’affaire Copydan Bandkopi v. Nokia a été publiée précédemment, le 18 juin 2014. Dans cette affaire, il est intéressant de voir qu’une des questions préjudicielles porte sur un aspect d’un arrêt antérieur de la CJUE (VG Wort, 2013), à savoir l’autorisation spécifique des ayants droit pour la reproduction et ses conséquences juridiques. (Dans ce cas, il s’agissait de l’autorisation contre paiement d’un droit de licence, cas dans lequel l’Avocat général estime qu’une compensation équitable n’est plus due.) Tout aussi intéressant est le rejet de l’argument « minimal harm » par l’Avocat général dans le cadre des rémunérations pour copie privée (selon lequel les actes de reproduction qui ne provoquent chacun en tant que tel qu’un inconvénient minimal, peuvent être rémunérés globalement) +++ Le 3 juillet 2014, le Bundesgerichtshof allemand a décidé que les imprimantes (et les PC) sont soumis à une rémunération pour reprographie selon l’ancien régime de rémunération allemand. Cette décision se situe aussi dans le prolongement de l’arrêt VG-Wort de la CJUE +++ On assiste par ailleurs toujours à une pluie de renvois et de questions préjudicielles à la CJUE. Maintenant, c’est au tour des Pays-Bas (de nouveau, après l’affaire ACI Adam) et de l’Espagne. Le 3 septembre 2014, la Cour d’Appel de La Haye a en effet décidé de poser à la CJUE une série de questions préjudicielles sur le statut juridique du prêt de livres numériques. La Cour d’Appel est toujours occupée à déterminer le libellé précis de ces questions. L’arrêt de la Cour a été rendu dans un procès entre l’Association néerlandaise des bibliothèques publiques et la Stichting Leenrecht. En Espagne, la Haute Cour de justice a décidé de soumettre la nouvelle rémunération pour copie privée instaurée en 2012 – qui n’est plus régie par des « prélèvements », mais via une allocation provenant du budget public – à la réglementation européenne. Il est d’ailleurs possible que le champ d’application du règlement relatif aux copies privées soit fortement limité à l’avenir en Espagne, si bien que l’allocation annuelle de 5 millions d’EUR existant actuellement risque encore de diminuer sensiblement +++ Revenons brièvement aux Pays-Bas. Mi-septembre, il a été annoncé que l’État néerlandais et l’organisation de droits voisins Norma avaient mis fin à leur litige sur le montant de la rémunération pour copie privée dans les années 2007-2012. Pour rappel : à partir de 2007, l’État néerlandais avait gelé la rémunération pour copie privée, si bien que plus aucune rémunération n’était due sur les lecteurs MP3 et enregistreurs avec disque dur. Après le jugement prononcé par la Cour suprême des Pays-Bas en mars de cette année (voir l’édition printemps du Bulletin), il était clair que c’est à tort que l’on avait supprimé la rémunération sur les appareils de ce type. L’État néerlandais et Norma se sont donc mis d’accord sur l’indemnité à payer. L’État paie un montant forfaitaire unique de 10 millions d’euros à Norma. Attention : il s’agit ici uniquement des droits représentés par Norma, et donc pas encore du montant total du préjudice. En effet, une procédure de la Stichting Thuiskopie est toujours en cours. Par ailleurs, un nouveau règlement sur les copies privées a été instauré en 2013 aux PaysBas, dans lequel on prévoit une redevance pour la copie privée sur pratiquement tous les supports tels que PC, tablettes et téléphones mobiles +++ Chez nous, juin 2014 fut le mois de la publication du Livre XI du Code de droit économique et de l’Arrêté royal sur les normes comptables pour les sociétés de gestion. Vous trouverez de plus amples informations à ce propos dans le présent Bulletin +++ Le 19 mai 2014, la Cour d’Appel de Gand a décidé, dans un procès entre (e.a.) BEA et (e.a.) BIBNET, que les jeux vidéo sont bien des œuvres audiovisuelles et qu’ils relèvent donc du régime du droit de prêt public +++ Une dernière chose pour clôturer. Le rapport commun OMPI/IFRRO sur les Text & Image Levies (rédigé par Paul Greenwood) a été publié en août 2014. Cet important rapport est disponible sur le site Internet de l’IFRRO (www.ifrro.org). La lecture du rapport est vivement recommandée +++ Kurt Van Damme, Reprobel Technologie 3 Technologie d’impression Memjet et « largeur de page » : un défi pour la domination du laser au bureau ? Les imprimantes et appareils multifonctions laser dominent le marché du bureau depuis 1984, mais ils doivent maintenant faire face à l’avènement d’appareils à jet d’encre performants utilisant une technologie « tête d’impression de largeur de page ». Ces appareils atteignent des vitesses d’impression encore plus élevées, entraîneraient des coûts inférieurs par page et possèdent également moins de pièces mobiles. Par conséquent, ils constituent un concurrent redoutable pour les appareils laser low- et middle-end selon certains. L’une de ces technologies est la technologie Memjet, à savoir une tête d’impression composée d’une rangée de puces d’impression en silicium reliées entre elles et possédant chacune plus de 7.000 buses d’impression. La technologie Memjet projette donc 70.400 gouttelettes d’encre sur la page, et ce, en une fois. Alors que certains fabricants utilisent cette technologie Memjet, d’autres développent une technologie similaire, mais sous un autre nom. Ainsi, chez HP, il y a par exemple la PageWide Technology, qui d’après le fabricant offre des performances associées depuis toujours aux imprimantes laser, mais avec les couleurs vivantes des encres à pigments, une vitesse plus élevée, des frais inférieurs et une consommation d’énergie plus basse que les appareils laser low-end. Selon les fabricants, un autre avantage serait encore que les têtes d’impression sont conçues de manière à avoir la même durée de vie que l’appareil proprement dit. Le chapitre des imprimantes et appareils multifonctions toujours plus rapides n’est pas encore refermé. Cela peut probablement aller encore plus vite, et la concurrence (en particulier les fabricants d’appareils laser) ne restera probablement pas non plus inactive … Dominique Alleman, Reprobel 4 Technologie E-books - développements aux Pays-Bas Un nouveau business model pour les livres numériques : Elly’s Choice Dans un litige opposant la société néerlandaise Tom Kabinet et le Nederlandse Uitgeversverbond (NUV, l’association des éditeurs néerlandais), un juge des référés d’Amsterdam a jugé le 21 juillet qu’un livre numérique peut être (re)vendu d’occasion. Le NUV avait exigé la cessation du site Internet Tom Kabinet (bibliothèque vide en danois), un magasin de livres numériques d’occasion. L’argument du juge des référés est que – tout comme pour un livre sur papier – l’acheteur d’un livre numérique a payé l’auteur, l’éditeur et le distributeur et que le livre numérique lui appartient donc entièrement. Tom Kabinet s’appuyait également sur un jugement rendu par la Cour de justice de l’Union européenne en 2012, stipulant qu’il est autorisé de revendre des licences de logiciel. Aux Pays-Bas, le groupe d’édition néerlandais VBK – avec des labels tels que LuitinghSythoff, Van Dale woordenboeken, Ambo/Anthos et Poema pockets et des auteurs comme Geert Mak, Stefan Brijs, Stephen King, Herman Koch, Dimitri Verhulst, Murakami … – a lancé début septembre, en collaboration avec la maison d’édition Dutch Media, un abonnement pour les livres numériques à un prix de lancement de 2,99 € par mois. Une rédaction choisit chaque mois 10 titres – d’où le nom Elly’s Choice – qui pourront être téléchargés pendant un mois sur un maximum de trois appareils. Ce qui compte n’est pas tellement de promouvoir les livres numériques, mais bien d’inspirer les lecteurs en leur faisant découvrir de nouveaux auteurs à un prix (très) réduit. La présélection doit éliminer le stress du choix qui freine les achats. La découverte d’un nouvel auteur ou d’un nouveau genre doit entraîner des ventes supplémentaires (dérivées). C’est du moins ce que l’on espère. Le tout est de savoir si l’on doit considérer un livre numérique comme un produit que l’on peut revendre ou comme un service – disons un contrat d’utilisation entre le lecteur et l’éditeur – que l’on ne peut pas revendre. Ce dernier point de vue rejoindrait le traitement des livres numériques dans la législation relative à la TVA. La législation européenne stipule que seuls les exemplaires physiques d’œuvres protégées par les droits d’auteur peuvent être revendus (après « épuisement » du droit de distribution). Tom Kabinet avance encore que la vente d’occasion réduira le téléchargement illégal de livres numériques. Selon la société, cela offre une garantie contre les copies illégales grâce à un filigrane qu’ils ajoutent et en demandant une déclaration du vendeur disant que le livre numérique a été acquis légalement. Le vendeur doit également s’engager à effacer le livre revendu. Selon les éditeurs, cette déclaration ne suffit pas : vous pouvez tranquillement conserver une copie de votre livre numérique sur votre lecteur et aucune mesure technologique n’est prise en vue d’empêcher cela. Vous pouvez lire ici le point de vue de Librius (la société de gestion des éditeurs de livres flamands) sur cette disposition : www.boekenvak.be/nieuws/een-‘tweedehands’-e-boek-bestaat-niet Griet Vandendaele, Reprobel Donc, pas de libre choix comme dans le modèle e-business, pas de consultation illimitée et répétée comme dans le modèle Spotify, pas d’emprunt temporaire comme dans les bibliothèques. L’accent est mis ici sur un service au lecteur en matière de choix et un modèle de recouvrement des coûts basé sur plusieurs achats consécutifs. Une variante flamande – Mariekes keuze? – sera lancée au printemps 2015 avec un conseil de rédaction flamand. Les initiateurs invitent d’autres maisons d’édition à participer à ce nouveau modèle. Carlo Van Baelen, deAuteurs 5 Un prix fixe pour les livres à l’échelle flamande La déclaration gouvernementale du gouvernement flamand Bourgeois I contient un passage porteur d’espoir pour le secteur du livre flamand : « Nous instaurons un prix réglementé du livre afin de donner au secteur du livre la possibilité de continuer à investir dans une offre riche et diversifiée ». Un point au sujet duquel les éditeurs, libraires et auteurs luttent depuis plusieurs années semble maintenant être réalisé. À l’instar d’autres pays tels que la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche ..., les pouvoirs publics flamands vont mettre en œuvre un instrument important pour mener une politique active en matière de livres : un prix réglementé du livre – une variante du prix fixe du livre. Aucun subside ni stimulant fiscal sur le plan de la politique, mais une correction culturelle volontaire d’un principe économique au profit des membres de la communauté du livre. Le Boekenoverleg – la plate-forme de tous les acteurs importants issus du réseau du livre en Flandre – trace les contours de ce règlement : un plafond de réduction maximal de 10 % pour la vente de nouveaux livres au consommateur durant six mois après la parution et une réduction maximale pour les livraisons aux écoles et bibliothèques. Ce règlement doit empêcher le dumping sur les prix des best-sellers pratiqué par les commerces autres que des librairies (les supermarchés et discounters), une pratique qui entraîne une perte de marge, déstabilisant ainsi le mécanisme indispensable de subvention interne. Cela permettra également de ramener les réductions unilatérales, qui sont maintenant menées pour les livraisons aux bibliothèques et aux écoles, à des marges viables et réalistes. L’objectif final est de conserver la diversité dans l’offre et un vaste réseau de distribution de librairies avec des collaborateurs de qualité. L’évaluation de la loi sur le prix fixe du livre qui vient d’être effectuée aux Pays-Bas a de nouveau démontré que le règlement légal permet de réaliser ces objectifs. Trois alternatives ont été étudiées quant à leur efficacité et à leur efficience : aucune intervention (la pratique du marché jusqu’à présent en Flandre), une fixation individuelle du prix selon le titre au lieu d’une fixation collective pour le produit « livre » et des subventions pour les maisons d’édition et les librairies (estimées au minimum à 17 millions d’euros). Les effets négatifs sur l’économie industrielle, la baisse de qualité de l’offre et du service, les fermetures prévisibles et la perte d’emploi, de même que le (nouveau) coût social, permettent de conclure qu’un prix fixe du livre offre la meilleure garantie pour les objectifs de politique culturelle visés, tout en minimisant les risques d’échec de la politique publique. Le fait économique de la disparition de la concurrence sur le prix ne signifie pas que toute la concurrence disparaît. Au contraire, la qualité d’une offre large et profonde, la connaissance professionnelle, l’orientation client, la passion pour le produit et la confiance dans le juste prix détermineront plus que jamais la position sur le marché. Ce qui a été détruit au cours des dernières décennies de compétition au niveau des prix ne sera pas ramené à la vie par cette nouvelle loi, mais cette dernière pourra apporter une vaste contribution à la mise à l’abri de ce qui existe pour l’avenir. Une politique culturelle positive, sans argent provenant des pouvoirs publics. Carlo Van Baelen, deAuteurs 6 Nouvelles du secteur Changement d’adresse de Copiebel et de l’ADEB Les bureaux de l’ADEB et de COPIEBEL ont déménagé depuis fin juin à l’adresse suivante: Avenue R. Vandendriessche 18 boîte 19, 1150 Woluwe-Saint-Pierre. Les numéros de téléphone et fax ainsi que l’adresse mail restent inchangés (tél. +32 241 65 80 – fax +32 2 16 71 31 – e-mail : [email protected]). Les nouveaux locaux de l’ADEB seront inaugurés en présence de la Ministre de l’Education et de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Madame Joëlle Milquet. Déménagement de l’IFRRO Depuis le 24 août 2014, l’IFRRO (International Federation of Reproduction Rights Organisations - www.ifrro.org) est installée dans ses nouveaux locaux de la rue du Prince Royal 85, à 1050 Bruxelles. Les numéros de téléphone et fax ainsi que l’adresse mail n’ont pas changé (tél. +32 2 234 62 60 – fax +32 2 234 62 69 – e-mail : [email protected]). Adaptation du contrat d’édition type de l’ADEB en regard de l’édition numérique L’ADEB profitera de l’inauguration de ses nouveaux locaux pour mettre officiellement à disposition de ses membres la nouvelle version du contrat-type d’édition que la Commission juridique de l’ADEB a entièrement retravaillé et adapté au champ numérique à l’instar des travaux menés en France sur ce même contrat. Campagnes sur la valeur ajoutée de l’éditeur et du livre scolaire lancées par l’ADEB Le 29 août 2014 a marqué le lancement par la section scolaire de l’ADEB d’une grande campagne en faveur de la reconnaissance de l’édition scolaire professionnelle. Un communiqué de presse a été envoyé aux femmes et hommes politiques, à l’administration, aux pouvoirs organisateurs de l’enseignement, à la presse et aux acteurs interprofessionnels afin de mettre en avant, en cette période de rentrée scolaire et de formation des gouvernements, le travail que requiert de l’éditeur en collaboration étroite avec l’auteur, la réalisation de manuels et de supports scolaires de qualité. Parallèlement, une vaste campagne sur la valeur ajoutée de l’éditeur (tous genres éditoriaux confondus) sera lancée à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de l’ADEB (adeb.be/adeb). Parmi les différentes actions qui seront entreprises, un marque-page mettant en valeur l’AOC « appellation d’origine contrôlée » de l’éditeur professionnel sera créé et distribué. Assucopie – Séances d’information En 2015, Assucopie proposera des séances d’information gratuites pour tout public (auteurs, enseignants …). Les thèmes abordés seront, entre autres, la cession de droits d’auteur, la fiscalité des droits d’auteur, la gestion collective de droits, le droit à l’image, le plagiat et l’Open Access. Les 29 et 30 avril 2015 de 10h à 16h, il y aura des journées « portes ouvertes » pour tous les auteurs du monde éducatif et scientifique qui souhaitent s’informer sur la gestion collective de droits d’auteur avant de s’inscrire pour percevoir les droits qui leurs sont dus (droits de reprographie, copie privée, prêt public). RDV sur www.assucopie.be ou sur la page Facebook d’Assucopie. Le contrat-type de l’ADEB a été soumis tant aux remarques de la Commission numérique de l’ADEB qu’à celles du Service juridique de la SACD-SCAM. Une partie de ces remarques, dans la mesure du possible, ont été intégrées au contrat-type de l’ADEB. Info : [email protected] 7 Le Carrefour des connaissances - le rendez-vous de l’édition scientifique à la Foire du Livre de Bruxelles du 26 février au 2 mars 2015 La Foire du Livre de Bruxelles, évènement incontournable pour tous les passionnés de littérature et de livres, est une vitrine exceptionnelle pour l’édition belge francophone. Elle offre également une visibilité aux « petits » éditeurs belges et ouvre l’horizon du lecteur à l’édition étrangère … mais pas seulement ! Depuis 2012, la FLB propose aux visiteurs un espace dédié à l’édition scientifique. L’occasion pour les éditeurs scientifiques, pour Copiebel (coopérative de perception et d’indemnisation des éditeurs belges) et pour Assucopie (société de gestion des droits des auteurs scolaires, scientifiques et universitaires) de mettre en lumière leurs diversités et leurs spécificités, notamment en proposant des forums et des débats. Info pratiques : Foire du Livre de Bruxelles – du 26 février au 2 mars 2015 Tour & Taxis - Avenue du Port, 86C - 1000 Bruxelles Programme des conférences disponibles sur les sites www.adeb.be et www.assucopie.be. deAuteurs au Boekenbeurs Le Boekenbeurs a de nouveau accueilli le grand public entre le 31 octobre et le 11 novembre. deAuteurs est fière d’avoir pu à nouveau contribuer, dans le cadre de ses actions culturelles, à la réalisation d’initiatives attrayantes et précieuses mettant les écrivains et les dessinateurs/illustrateurs sous le feu des projecteurs. Le volet littérature Bonte Podium sur le stand 449–450 de Confituur & De Morgen a été le fruit d’une collaboration entre l’association de libraires indépendants Confituur, le quotidien De Morgen et la société de gestion deAuteurs et a présenté 14 auteurs au public. Quatre dessinateurs/illustrateurs se sont affrontés dans une Sketch Battle, commentée par Alex Agnew (organisation : Boek.be - Stripgids en collaboration avec deAuteurs). deAuteurs au TAZ Du 31 juillet au 9 août 2014, Ostende était de nouveau le lieu de rassemblement des amateurs de théâtre, musique et littérature. Cette année, de jeunes poètes – à chaque fois en duo avec un auteur flamand et un auteur néerlandais – ont pu se produire sur scène dans le cadre de « Prinsen en Prinsessen der Poëzie ». Ce programme, réparti sur six soirées consécutives, a été composé par David Troch, avec le soutien du Poëziecentrum et deAuteurs. Tous les soirs, le Foyer Kleine Post a fait le plein de spectateurs et les réactions étaient unanimement positives. deAuteurs est enchantée d’avoir pu, grâce à la collaboration agréable et constructive avec le Poëziecentrum, mettre au premier plan la poésie qui, plus que jamais, semble bien vivante en Flandre. REPROBEL BULLETIN est le bulletin d’information de REPROBEL et paraît deux fois par an. Vous pouvez vous y abonner gratuitement via www.reprobel.be ou envoyer un message à [email protected]. Rédacteur en chef : Kurt Van Damme Comité de rédaction : Prof. Dr. Roger Blanpain, Renaud Homez, Marie-Michèle Montée, Bart Tureluren, Carlo Van Baelen, Evi Werkers (Conseil d’administration) ; Dominique Alleman, Joy de Looz-Corswarem, Benoît Proot, Kurt Van Damme et Griet Vandendaele (Reprobel) Concept et lay-out : Canada (www.canada-gent.be) Adresse de rédaction : Reprobel, Information & Communication, Square de Meeûs 23/3, B-1000 Bruxelles, [email protected]. Editeur responsable : Benoît Proot. REPROBEL BULLETIN, de nieuwsbrief van REPROBEL, bestaat ook in het Nederlands. Membre de l’Union de la Presse Périodique Reprobel en chiffres Quiconque s’adresse à Reprobel, entre en contact avec un représentant important de tout un secteur d’activité économique et culturel. Selon l’étude Arthena/Partners in Marketing de novembre 2013, les industries principales du droit d’auteur et des droits voisins en Belgique ont généré un chiffre d’affaires de plus de 30 milliards d’euros en 2012. Elles emploient plus de 87.700 équivalents temps plein. La contribution de ces industries au PIB de la Belgique est estimée à 2,6%. Contrairement à certaines autres entreprises belges, notre secteur est encore fortement ancré localement, avec un (très) grand nombre de PME. Une grande partie des rémunérations perçues par Reprobel sont ainsi allouées à des ayants droits belges (auteurs et éditeurs). En plus des éditeurs, Reprobel représente également, via ses sociétés de gestion, au moins quinze mille auteurs belges : auteurs d’œuvres « littéraires » (dans le sens large du terme) et (photo)graphiques, traducteurs, illustrateurs, dessinateurs de BD, journalistes, scénaristes … L’importance économique de cette industrie innovante, au carrefour de la créativité et de l’économie, ne doit pas être sous-estimée. Et naturellement, à côté de cette contribution économique, se trouve encore la contribution importante à la culture, à l’enseignement et à la science. 25.000.000 12.646.187 9.976.019 13.411.489 10.385.150 12.318.313 10.334.592 23.377.424 22.748.265 22.087.161 21.684.467 22.202.150 15.000.000 Total 10.000.000 Rémunération forfaitaire (appareils) 2010 2011 2012 Total Perceptions de l'étranger 2013 TABLEAU 3: Pourcentage des frais de fonctionnement de Reprobel par rapport aux revenus 2010 2011 2012 2013 11,66% 12,54% 13,75% 13,70% 0 2010 402.694 Prêt public 2011 629.159 5.000.000 501.047 Rémunération proportionnelle (photocopies) 578.160 1.809.574 1.034.473 1.606.515 629.160 5.000.000 1.659.280 402.694 1.747.219 501.047 10.000.000 0 21.701.103 20.000.000 20.000.000 15.000.000 23.838.191 25.000.000 23.260.031 TABLEAU 2: Montants mis à disposition par Reprobel (à ses sociétés de gestion et à d’autres bénéficiaires), 2010-2013 (en euros) 25.466.253 26.032.314 24.714.879 30.000.000 24.964.124 TABLEAU 1: Perceptions de 2010 à 2013 inclus (en euros) 12.486.763 10.229.095 8 2012 2013 Belgique Perceptions de l'étranger
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