Un ballon d`oxygène pour le secteur créatif
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Un ballon d`oxygène pour le secteur créatif
Année 11 · N° 1 · Printemps 2012 · ISSN 1377-6231 Dans cette édition : Préface Reprobel en langage humain ‘Walking the talk’ : une bonne communication en tant que société de gestion REPROBEL : par et pour la création Nouvelles du secteur Reprobel en chiffres Billet d’humeur Les livres, la presse, les films et la musique rendent la vie agréable en ces temps de rigueur. Ils jouent également un rôle important dans l’ancrage local de notre économie et nous aident à traverser la crise. Ce secteur créatif tire ses revenus de trois sources différentes: la vente, la publicité et les droits d’auteur. Etant donné qu’on peut copier de plus en plus vite et de plus en plus facilement, les revenus issus de la vente et de la publicité diminuent et le mécanisme de compensation du droit d’auteur en devient d’autant plus important. Ce sont principalement nos sociétés de gestion qui perçoivent les droits d’auteur et notre rôle devient donc de plus en plus pertinent. Nous sommes le pont entre le consommateur de média et le secteur créatif. Nous devons pourvoir le secteur en oxygène afin d’être plus que jamais créatifs, innovants et excellents et, malgré des chiffres de vente et de publicité en baisse, ne pas tomber dans des créations médiocres et ennuyeuses. Un ballon d’oxygène pour le secteur créatif Afin de servir notre secteur, nous nous devons d’être proactifs, de nous intéresser aux nouvelles technologies, et même d’avoir une pointe d’audace. Quelles innovations sont prévues par les fabricants de machines ? Quid des impressions de publications numériques ? Et du prêt public dans un environnement numérique? Où en est-on avec le « cloudcomputing »? Quid des smartphones et des tablettes? Afin de pouvoir remplir correctement notre mission, nous devons avoir la confiance de toutes les parties. C’est pourquoi nous nous présentons ouvertement, tels une maison en verre, transparents et clairs, sans retenue. Combien percevons-nous ? Combien distribuons-nous ? A combien s’élèvent nos frais de fonctionnement ? A quoi servent nos « réserves » (mieux connus en jargon comme « montants en attente ») ? Reprobel est en quelque sorte une société de gestion élevée au carré. Une société de gestion de sociétés de gestion. Ce qui signifie que nous devons être transparents et proactifs au carré. Plus que d’autres, nous avons un rôle d’exemple à remplir dans le secteur créatif. Plus que d’autres, nous devons également pourvoir des ballons d’oxygène. Le droit d’auteur est de l’oxygène. De l’oxygène pour des créations. Des créations pour la qualité de notre vie. Patrick Lacroix Président Reprobel Si on me demandait aujourd’hui de faire un bilan, après plus de vingt ans de pratique artistique tout terrain, je dirais que si c’était à refaire, avant de me lancer là-dedans, j’aurais étudié le droit. J’aurais étudié consciencieusement et avec obstination car je sais aujourd’hui qu’un artiste qui ne connaît pas le droit, c’est comme un esquimau sans igloo, comme un cosmonaute sans scaphandre, comme un plongeur sans palmes, bref si ce n’est pas encore vraiment un homme mort, c’est en tout cas un homme qui aura du mal à survivre. Je me souviens comme si c’était hier de mon premier contrat d’édition : j’y ai découvert avec fierté que j’étais le «ci-dessous dénommé l’auteur» mais j’y ai découvert avec effroi l’étendue de mon ignorance. Que pouvait signifier : «étendue et durée de la concession des droits primaires» ou «droit de marchandisage», dans quel genre de piège allais-je jeter le précieux manuscrit qui m’avait demandé tant d’effort ? Je me souviens que je m’étais acheté un livre sur le droit d’auteur. Un livre immense, un livre lourd écrit en petit et sans autre dessins qu’un schéma expliquant les différences entre le «copyright» et le «creative commons». Je me souviens m’être perdu dans les méandres des articles de loi : «Par son arrêt n° 69/2009 du 23-04-2009 (M.B. 27-04-2009, p. 32970-32972), la Cour Constitutionnelle a suspendu l’article 83 de la L 2008-12-22/33» ; «Art. 61. Le Roi fixe le montant des rémunérations visées aux articles 59 et 60, par arrêté délibéré en Conseil des ministres.» J’y trouvais à la fois une certaine poésie mais je sentais aussi y poindre une sourde menace, comme si, au bout de ces articles et de ma méconnaissance, il y aurait un tribunal militaire et un peloton d’exécution. «Art.3 Les droits patrimoniaux sont mobiliers, cessibles et transmissibles, en tout ou en partie, conformément aux règles du Code civil. Ils peuvent notamment faire l’objet d’une aliénation ou d’une licence simple ou exclusive.» ; «Lorsque le droit d’auteur est indivis, l’exercice de ce droit est réglé par les conventions.» ; «sauf disposition contractuelle ou statutaire contraire, seul l’employeur est présumé cessionnaire des droits patrimoniaux relatifs aux bases de données créées, dans l’industrie non culturelle, par un ou plusieurs employés ou agents dans l’exercice de leurs fonctions ou d’après les instructions de leur employeur.» Je pensais à ces petites histoires drôles que j’avais écrites et qui avaient trouvées un éditeur et je commençais à me rendre compte que leur publication les projetait dans un monde d’une complexité que je ne soupçonnais pas : «l’auteur perd son droit de préférence s’il ne fait pas connaître au curateur sa volonté d’en faire usage dans les trente jours de la réception de l’offre.» Je me souviens que je n’étais pas arrivé au bout de ce gros livre de droit. Je m’étais contenté de le ranger dans un coin bien visible de ma bibliothèque. Tout en sachant que ça ne sert pas à grand-chose, sa présence me rassure car je me dis qu’il contient des choses censées me protéger des grandes mâchoires du monde. Cela dit, je rêve du jour où il sera traduit dans la langue des humains, je promets qu’alors je lirai cette nouvelle version et que je laisserai mon avocat faire la grasse matinée... 10.000.000 24.964.124 12.486.763 10.229.095 12.521.775 9.109.000 15.000.000 14.139.820 10.887.145 20.000.000 26.002.761 27.553.464 Tableau 1 · Perceptions de 2007 à 2010 inclus (en euros) 13.422.228 10.310.749 25.000.000 Billet d’humeur 23.611.264 30.000.000 Reprobel en chiffres Total 2007 2008 1.747.219 501.047 1.691.624 578.160 698.155 1.531.640 448.849 5.000.000 0 1.828.344 Appareils 2009 Copies Prêt public Droits étrangers 2010 20.000.000 21.939.047 25.142.849 21.653.117 25.603.418 22.548.816 24.031.883 25.000.000 18.874.212 30.000.000 23.518.759 Tableau 2 · Montants versés de 2007 à 2010 inclus (en euros) 0 3.203.802 5.000.000 1.483.067 4.644.547 10.000.000 3.950.301 15.000.000 Total Belgique Etranger 2007 2008 2009 2010 Tableau 3 · Frais de fonctionnement Reprobel (en % du chiffre d’affaires) 2007 2008 2009 2010 9,80% 9,90% 11,74% 11,66% es chiffres clés 2011 seront disponibles sur notre site web, après l’approbation par notre Conseil d’Administration au mois de juin 2012. http://www.reprobel.be/fr/reprobel-en-quelques-mots/reprobel/organisation/derniers-chiffres-cles.html Thomas Gunzig Reprobel en langage humain Copier et emprunter: comment ça marche, en bref Normalement, on ne peut pas copier, mettre en ligne ou diffuser, louer ou emprunter une œuvre protégée par le droit d’auteur sans autorisation de l’auteur ou de l’éditeur. En effet, ils doivent pouvoir vivre de leur œuvre ou de leur investissement. C’est la règle. Mais parfois, la règle n’est pas simple à contrôler par ex. lorsqu’on fait une copie avec un copieur. Et parfois, le législateur estime que l’intérêt général l’emporte sur l’intérêt particulier. C’est par ex. le cas lorsqu’on emprunte un livre dans une bibliothèque publique. Le législateur autorise donc certaines actions – qui normalement ne peuvent pas se faire sans autorisation de l’auteur ou de l’éditeur – dans des limites déterminées. Mais il prévoit en échange une rémunération collective de droit d’auteur, dont il détermine le tarif. La rémunération pour la copie et l’emprunt n’est donc pas une taxe ou une redevance, mais une compensation équitable pour le préjudice subi par les auteurs et les éditeurs à cause de ces actions. “La rémunération pour la copie et l’emprunt n’est pas une taxe ou une redevance. ” pour leurs copieurs et appareils multifonction que pour les copies qu’ils font. Un utilisateur privé ne paie une rémunération que lors de l’achat d’un appareil mais pas pour les copies qu’il fait à la maison. En dispersant la rémunération sur les copies d’une manière juste entre un grand nombre d’institutions, d’entreprises et de personnes, elle reste payable. “La rémunération sur les copies est basée sur un principe simple: celui qui copie peu paie moins que celui qui copie beaucoup. ” La rémunération pour prêt public est payée par les bibliothèques ou par les pouvoirs publics. Libre à eux de répercuter ou non cette rémunération sur l’utilisateur de bibliothèque. Les sommes que Reprobel perçoit sont non seulement équitables et transparentes mais elles profitent surtout à tous les auteurs et les éditeurs de ce pays. Et donc à la création artistique, au transfert de connaissances, à l’enseignement, à la recherche scientifique et à l’innovation. En bref : à ce dans quoi les Belges excellent. Reprobel perçoit deux sortes de rémunérations collectives: la rémunération pour reprographie (la rémunération sur les copies papier) et la rémunération pour prêt public. Pour ces deux rémunérations, Reprobel perçoit 25 millions d’euros bruts sur base annuelle. Après déduction des réserves légales et des frais de fonctionnement, ce montant est mis à disposition des sociétés de gestion d’auteurs et d’éditeurs affiliées à Reprobel. Ce sont ces dernières qui veillent à ce que l’argent arrive finalement chez l’auteur ou l’éditeur individuel. La rémunération sur les copies est basée sur un principe simple: celui qui copie peu paie moins que celui qui copie beaucoup. Ainsi, les entreprises, les copyshops, les écoles, les universités, les bibliothèques et les administrations publiques paient tant une rémunération “Pour le prix d’un verre de coca dans un café, les auteurs et les éditeurs sont rémunérés pour les copies que vous faites de leurs œuvres et pour les œuvres que vous empruntez à la bibliothèque. ” Si l’économie de la connaissance est le moteur de ce pays, les auteurs et les éditeurs en sont un combustible important. Du combustible qui n’est pas aussi cher qu’à la pompe mais qui doit toutefois être payé. Sur base annuelle et par Belge, un peu plus de deux euros. Pour le prix d’un verre de coca dans un café, les auteurs et les éditeurs sont rémunérés pour les copies que vous faites de leurs œuvres et pour les œuvres que vous empruntez à la bibliothèque. Vous recevez gratuitement en plus la facilité d’utilisation d’un système collectif. En savoir plus ? www.reprobel.be www.reprobel.be ‘Walking the talk’ : une bonne communication en tant que société de gestion Reprobel a interviewé Jo Caudron, le spécialiste des médias, sur le droit d’auteur, les sociétés de gestion et la perception de marque. C’est justement cette perception qui représente un défi réel: elle est soit inexistante, soit négative. Mais l’affaire n’est pas (encore) perdue. Il est possible de bien communiquer, et cela commence par admettre ouvertement que la communication n’a jusqu’à présent pas été le point fort des sociétés de gestion, mais que nous sommes tous prêts à y travailler dur. Pour communiquer que nous allons mieux communiquer, pour ainsi dire. De manière plus claire, positive et proactive, dans une langue qui plait aux gens. Dans ce numéro, vous trouverez déjà comme première étape une explication compréhensible de notre fonctionnement : « Reprobel en langage humain ». Nous avons mis Jo Caudron face à certaines déclarations fréquemment entendues. “Le grand public voit Reprobel comme un pouvoir public qui perçoit un impôt. “ JC : « Je peux parler par expérience personnelle, parce que je paie ma redevance Reprobel. D’après moi, Reprobel est uniquement connue des sociétés et des pouvoirs publics qui doivent payer les rémunérations que Reprobel perçoit. Ces rémunérations leur font immédiatement penser à un impôt, surtout parce que les lettres de Reprobel sont rédigées dans un langage bureaucratique et parce que l’on y utilise souvent des barèmes. S’il y a déjà une perception de la marque de Reprobel, alors celle-ci est plutôt négative à cause de l’association avec les impôts et un ministère. Le nom « Reprobel » même me fait d’ailleurs penser à une administration fiscale, en particulier à cause du suffixe « Bel ». “Le grand public ne sait pas ce qu’une société de gestion fait. “ JC : « C’est correct, sans le moindre doute. Et s’ils en connaissent quelque chose, c’est ce qu’ils lisent dans les medias. Et dans ces cas-là, il est souvent question d’un manque de transparence et de retard dans les paiements. Aux yeux du grand public, les sociétés de gestion sont un fouillis d’organismes insuffisamment contrôlés, ayant un quasi-monopole. Je remarque aussi que les sociétés de gestion ne répondent souvent pas, ou trop tard, aux questions, alors qu’elles feraient mieux de mener au lieu de subir. S’il faut réagir à quelque chose, il est trop tard pour attaquer le problème de communication.» “Les sociétés de gestion sont perçues comme des fossiles dans une tour d’ivoire. “ JC : « Ce n’est pas tout-à-fait faux. Je trouve par exemple étrange que vous devez venir frapper à ma porte pour me demander où en est la situation de l’évolution technologique dans votre secteur. Les sociétés de gestion devraient, chacune dans leur domaine, surveiller elles-mêmes cette évolution (en créant un centre de connaissance par exemple) et s’investir à fond dans une bonne communication. Forme et contenu vont en effet de pair. Vous pouvez rendre un message difficile plus sexy grâce au langage du marketing, mais le message lui-même doit quand même rester authentique. Nous ne devons pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Ce message sexy peut aussi être utilisé à des fins de lobbying : il n’y a presque plus de différence entre les communications B2C et B2B. Sans message authentique, qu’on peut rendre dur en cas de critique, il est carrément dangereux d’utiliser les médias sociaux. Vous pouvez vous permettre cela si vous avez une histoire “à toute épreuve” qui peut convaincre les utilisateurs critiques. La pire chose est de crier fort que vous avez raison, mais de ne pas (pouvoir) répondre aux simples questions critiques. Il est tout aussi important de sortir du modèle de conflit, dans lequel les sociétés de gestion s’opposent toujours à quelque chose, souvent les nouvelles technologies ou des modèles d’affaires. C’est mortel parce que les gens – en particulier les jeunes- sont friands de nouvelles choses. Cette attitude alimente la perception selon laquelle le droit d’auteur n’est pas la base des industries créatives, mais un frein au développement de cette industrie. Les sociétés de gestion devraient se présenter sur le marché comme partenaires et soutenir activement les nouveaux développements, par exemple par le biais d’un fonds. Ou peut-être même aller plus loin. Pourquoi ne pas accorder un délai de tolérance pour les applications innovantes au cours duquel on peut vérifier si elles entrent en conflit avec le droit d’auteur et surtout comment résoudre les problèmes éventuels en collaborant avec les sociétés de gestion. Cela peut conduire à des modèles win-win qui bénéficieront également aux sociétés de gestion. Que font les sociétés sœurs à l’étranger autrement ? La communication de Reprobel ne s’adresse pas (encore) directement aux ayants droit individuels mais à leurs sociétés de gestion. PLR UK, qui gère le prêt public pour les pouvoirs publics au Royaume-Uni, et Kopinor, la société de gestion norvégienne, le font déjà via des bulletins d’information électroniques. Reprobel a pour ainsi dire très peu de contacts directs avec le grand public et elle n’est pas (encore) présente sur les réseaux sociaux. La Copyright Licensing Agency (CLA, Royaume-Uni) est très active sur Twitter, Youtube & Facebook, tout comme CEDRO, la société de gestion espagnole. Il faut toutefois remarquer que la perception du droit d’auteur n’est – pour le moins – pas très positive sur internet et que le nombre de “j’aime” est relativement limité. On remarque également qu’à l’étranger, on investit dans la collaboration entre sociétés de gestion. Ainsi, vingt organisations de copyright britanniques soulignent ensemble l’importance de la protection de la propriété intellectuelle sur www.allianceagainstiptheft. co.uk. Bien que l’adresse du site web laisse entendre autre chose, le message est clair et positif. Les consommateurs trouvent également facilement des informations sur mesure sur des sites tels que www.whatcanIdowiththiscontent.com. Aux Pays-Bas, différentes sociétés de gestion se retrouvent dans l’organisation faîtière Cedar (Centrum voor Dienstverlening Auteurs- en aanverwante Rechten). Le but de cette alliance est de percevoir et de répartir les rémunérations pour droits d’auteur de manière centralisée, avec des frais administratifs les plus bas possibles, bien que la communication soit dirigée par les membres individuels de l’organisation faîtière. REPROBEL : par et pour la création Quiconque discute avec Reprobel des dossiers qui l’intéressent, discute avec un secteur tout entier. Selon l’étude Arthena/Partners in Marketing de juillet 2009, les industries principales du droit d’auteur et des droits voisins ont généré un chiffre d’affaires de presque 32,5 milliards d’euros. Elles emploient plus de 92.000 équivalents temps plein. La contribution de ces industries au PIB de la Belgique est estimée à 3%. Avec un chiffre d’affaires de plus de 3,6 milliards d’euros, le secteur belge de l’édition (livres, journaux, périodiques, partitions) représente à lui seul environ 0,35% du PIB de la Belgique. Contrairement à certaines autres entreprises belges, le secteur est encore fortement ancré localement, avec un (très) grand nombre de PME. A côté des éditeurs, Reprobel représente, via ses sociétés de gestion, également au moins quinze mille auteurs belges, dans le sens large du terme: auteurs d’œuvres littéraires, d’œuvres de non fiction, d’œuvres professionnelles, éducatives et scientifiques, des traducteurs, des illustrateurs, des dessinateurs de BD, des photographes, des scénaristes, des journalistes,... L’importance économique de cette industrie innovante, au carrefour de la créativité et de l’économie, ne doit pas être sous-estimée. Et naturellement, à côté de cette contribtion économique, il y a encore la contribution importante à la culture, à l’enseignement et à la science. REPROBEL BULLETIN est le bulletin d’information de REPROBEL et paraît deux fois par an. Vous pouvez vous y abonner gratuitement via www.reprobel.be ou envoyer un message à [email protected] Rédacteur en chef : Benoît Proot (Directeur général) Comité de rédaction : Axel Beelen, Christian Cherdon (Vice-président), Marjorie Dedryvere, Evelien De Vos, Piet Dewaele, Kurt Van Damme. Concept & lay-out : www.quantumcomm.be Adresse de rédaction : Reprobel, Information & Communication, Square de Meeûs 23 B3, B-1000 Bruxelles, [email protected] Editeur responsable : Benoît Proot, REPROBEL BULLETIN, de nieuwsbrief van REPROBEL, bestaat ook in het Nederlands Membre de l’Union de la Presse Périodique Nouvelles du secteur Vlaamse Dagbladpers se transforme en Vlaamse Nieuwsmedia Début 2012, Vlaamse Dagbladpers (membre de Reprobel via sa société de gestion Reprocopy) a fait savoir qu’elle se transformait en Vlaamse Nieuwsmedia. Les éditeurs flamands de journaux ont voulu ainsi clairement indiquer qu’éditer des journaux, c’est plus que mettre sur le marché une édition papier et qu’ils s’investissent plus que jamais dans le contenu multimédia. Megaup(load), mega down En janvier 2012, le site megaupload.com a été définitivement fermé. Ceci, à la suite d’une enquête du FBI qui a constaté des infractions au droit d’auteur et des fraudes. Le fondateur Kim Schmitz (connu pour son style flamboyant et de mauvaise réputation) doit répondre devant le juge de gains illégaux estimés à 175 millions de dollars. Le site était une plate-forme populaire pour la diffusion illégale de films, musique et e-books. D’autres sites tels que Pirate Bay sont attaqués dans divers pays, mais ils sembles être difficiles à fermer car ils ne fonctionnent pas avec des serveurs centraux. The Pirate Bay offre même à présent des modèles pour imprimer des objets en 3D, de sorte que le slogan anti-piraterie “You wouldn’t download a car, would you?” prend tout à coup une tout autre signification. BT Junkie, un autre acteur de mauvaise réputation, a décidé récemment d’arrêter ses activités de sa propre initiative. La pression juridique croissante sur les sites web offrant des contenus illégaux commence à porter ses fruits, bien que le chemin à parcourir soit encore long. Les fournisseurs d’accès à Internet ne sont pas obligés de filtrer les contenus illégaux Dans deux récents arrêts, la Cour européenne de Justice a affiné sa position sur la question de savoir jusqu’où un juge peut aller dans la répression de la diffusion de contenus illégaux. La réponse de la Cour est claire : mettre en place un filtre général n’est pas autorisé car il met en danger tant la liberté d’entreprendre que la libre diffusion de l’information. Cela ne signifie toutefois pas que le blocage de sites web offrant des contenus illégaux ou permettant leur diffusion n’est pas autorisé. Le Royaume-Uni a récemment approuvé le Digital Economy Act dans lequel le blocage de ce genre de site est un élément clé. L’Oberlandesgericht d’Hambourg a obligé le service suisse Rapidshare à mettre en place un filtre proactif. Il n’est pas exclu que ce jugement connaisse encore des suites juridiques. L’époque du laser est-elle passée? De bonne source, Reprobel a appris qu’une nouvelle technologie d’impression permet d’imprimer 60 pages couleur par minute. C’est à dire 1 page par seconde ou deux fois plus vite que la meilleure des imprimantes laser couleur. La nouvelle technologie s’appelle poétiquement ‘waterfall’. Ce genre d’appareil ne fonctionne plus avec une tête d’impression mouvante mais vaporise de l’encre en une fois sur toute la page. Ce genre d’imprimante serait meilleure pour l’environnement que les imprimantes laser dont on sait qu’elles produisent des particules fines et qu’elles sont difficilement recyclables. L’avenir nous dira si la technologie laser peut lutter contre cette technologie ou si la technologie waterfall connaîtra le même sort que betamax. Le prix des premiers appareils de ce type est encore pour l’instant très élevé. Ils ne sont pas encore disponibles pour moins de 500 dollars. Pour autant que l’on sache, il n’y a pas encore ce genre d’appareils sur le marché belge. Accords internationaux Les sociétés de gestion des éditeurs de presse quotidienne, Copiepresse et Reprocopy, ont conclu le 20 mars 2012 un accord de réciprocité avec NLA, leur pendant anglais. L’accord n’a trait qu’à la partie de la rémunération pour reprographie qui est en Belgique légalement réservée aux éditeurs (50%) et au support « journaux ». Inversement, la partie que NLA distribue à Copiepresse et Reprocopy se limite également à 50% de la rémunération pour reprographie pour les journaux destinée aux ayants droit belges. Reprobel a aidé à faciliter les négociations qui ont mené à l’accord. Copyright + créativité : emploi + croissance économique L’OMPI, l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle, a récemment publié les résultats d’une enquête sur l’influence des industries des droits d’auteur sur la croissance économique. Dans les 30 pays étudiés, la contribution économique de ces industries semble significative, avec une contribution de 5,4% du PIB (la presse et la littérature y contribuent pour 40,46%). La contribution à l’emploi s’élève à 5,9%. Les industries de droits d’auteur ont eu un impact sur la croissance économique et sur l’emploi dans des pays ayant une législation claire relative au droit de propriété (intellectuelle) et une volonté politique. L’étude est disponible en ligne : http://www.wipo.int/export/ sites/www/ip-development/en/creative_industry/pdf/ economic_contribution_analysis_2012.pdf