15 novembre 2016 – Plusieurs bureaux de poste étant menacés de

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15 novembre 2016 – Plusieurs bureaux de poste étant menacés de
Le 15 novembre 2016
FERMETURE DE BUREAUX DE POSTE
LETTRE DU PRÉSIDENT DU GROUPE RADICAL À PHILIPPE WAHL
Plusieurs bureaux de poste étant menacés de fermeture ou de réduction de leurs
horaires dans nombre de communes, Roger-Gérard Schwartzenberg, président du Groupe
radical (RRDP) de l’Assemblée nationale, député du Val-de-Marne, a adressé, le
14 novembre, la lettre suivante à Philippe Wahl, Président-directeur général de La Poste :
« Monsieur le Président,
Je tiens à vous faire part de la vive inquiétude des usagers et personnels de La Poste
dont la fermeture ou la réduction des horaires d’ouverture de nombreux bureaux paraît
prévue dans plusieurs départements, dont le Val-de-Marne.
Certes, depuis 2010, La Poste a changé de statut et est devenue une société
anonyme, malgré l’opposition à cette transformation exprimée par la « votation citoyenne »
de septembre 2009. Mais il s’agit d’une société à capitaux entièrement publics, ses
actionnaires étant l’État (73,68 %) et la Caisse des dépôts et consignations (26,32 %). En soi,
cette composition de son capital tend déjà à lui conférer des obligations particulières.
Il en va de même de la composition de son conseil d’administration. Celui-ci compte,
parmi ses 21 membres, le président-directeur général, nommé par décret en conseil des
ministres, 8 représentants de l’État, 3 représentants de la Caisse des dépôts, 2
administrateurs nommés par décret et 7 représentants des salariés. Il compte aussi 4
commissaires du gouvernement.
L’article 2 du code des postes et des communications électroniques dispose :
« La Poste est le prestataire du service universel postal. » Et l’article Ier de ce code précise :
« Le service universel postal concourt à la cohésion sociale et au développement équilibré du
territoire. Il assure dans le respect du principe d’égalité, de continuité et d’adaptabilité en
recherchant la meilleure efficacité économique et sociale. Il garantit à tous les usagers, de
manière permanente et sur l’ensemble du territoire national, des services postaux répondant
à des normes de qualité déterminées. »
…/…
De même, le contrat d’entreprise conclu entre l’État et La Poste assigne à celle-ci des
missions de service public et notamment une obligation d’accessibilité en faveur de ses
usagers.
Par ailleurs, La Poste est le premier opérateur européen du courrier en chiffre
d’affaire (23.045 millions d’euros en 2015). Son résultat net atteint 635 millions d’euros en
2015 et est en progression de 23,9 % par rapport à 2014.
Malgré la progression de ses bénéfices et malgré une inflation très faible et parfois
nulle, La Poste a décidé à plusieurs reprises d’augmenter le prix des envois postaux : en
moyenne de 7 % en 2015, puis de 3,6 % en 2016 et enfin de 3,1 % à partir du 1er janvier
2017. Le prix du timbre « vert » passera alors de 70 à 73 centimes et celui du timbre
« rouge » de 80 à 85 centimes.
Enfin, le groupe La Poste a été le premier bénéficiaire du CICE (Crédit d’impôt
compétitivité-emploi) – financé par l’augmentation de certains taux de TVA – avec
297 millions d’euros en 2013 et 350 millions d’euros en 2014, sans contreparties véritables
en termes d’emploi et d’investissement.
Tous ces éléments devraient inciter La Poste à maintenir, voire à améliorer, les
services rendus aux usagers.
Or, tel n’est pas le cas, La Poste prévoyant au contraire la fermeture de nombreux
bureaux ou la réduction de leurs horaires et de certains de leurs services, notamment dans
le Val-de-Marne où un tiers des bureaux paraîtrait menacé de fermeture.
Cette stratégie, qui entraîne la dégradation du service public et qui se développe au
détriment des usagers, n’est ni justifiable ni acceptable.
Le rôle de La Poste est d’assurer efficacement le service public dont elle a le
monopole. Il n’est évidemment pas de contribuer à la raréfaction du service public tant en
milieu rural, qui pâtit d’une certaine désertification en matière de services publics, que dans
les secteurs péri-urbains.
À cet égard, j’appelle tout particulièrement votre attention sur la situation de La
Poste à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne).
Cette ville dispose actuellement de deux bureaux de poste : une agence, située en
périphérie près de la gare RER, et le bureau de l’Orangerie, situé au 30 bis rue de Paris, en
centre-ville.
Or, ce second bureau – qui est indispensable aux usagers de plusieurs quartiers – est
menacé de fermeture ou de réduction des horaires d’ouverture et des services assurés, avec
dans un premier temps, depuis le début novembre, une limitation de son ouverture le matin
de 9 heures à midi.
…/…
Il est indispensable de maintenir un service postal de proximité et de qualité à BoissySaint-Léger, qui compte 16.500 habitants et dont la superficie est étendue.
La fermeture du bureau de la rue de Paris poserait des problèmes considérables aux
Boisséens et notamment à la population des quartiers du Bois-Clary, du Progrès, du Centre
et de Savereau, qui se trouverait alors très éloignée du service public de La Poste, ainsi
qu’aux personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer sur une distance importante.
La Poste a une obligation d’accessibilité envers ses usagers. Il est donc essentiel de
maintenir le bureau de la rue de Paris, ses horaires et l’ensemble de ses services sans les
réduire.
Pour toutes ces raisons, je vous demande instamment, comme député du Val-deMarne, de renoncer à la fermeture de bureaux de poste actuellement prévue dans plusieurs
villes de ce département et en particulier à Boissy-Saint-Léger. »